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  • 06/04/2023
Avec Jérôme Sainte-Marie, politologue, fondateur de PollingVox, société d'études et de conseil spécialisée dans les enjeux d'opinion. Son dernier livre : Le Bloc populaire, aux Éditions du Cerf et en charge de la formation des cadres du parti de Marine Le Pen

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2023-04-06##

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Transcription
00:00 Il est 7h47, sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro Magazine et Sud Radio.
00:06 Marine Le Pen atteint un score inédit au premier tour.
00:09 Seul Edouard Philippe serait en mesure de rivaliser, mais elle serait largement en tête par exemple face à Emmanuel Macron.
00:16 31% des voix, Emmanuel Macron à 25% en baisse de 2,5 points par rapport à ce qu'il avait fait en 2022.
00:24 C'est-à-dire qu'on refait le match dans ce sondage qui sort donc aujourd'hui.
00:29 Nous sommes avec Jérôme Satmarie qui est politologue, fondateur de Polingvox.
00:33 Bonjour.
00:34 Bonjour.
00:35 Vous avez participé aussi, il faut le dire, des stages de formation des quarts du parti de Marine Le Pen.
00:40 Absolument, oui.
00:41 Oui, oui.
00:42 Que signifie ce sondage selon vous ? Quel enseignement en tirer ?
00:48 Ça signifie qu'on est en train de passer d'une phase, si vous voulez, de renforcement du vote populaire pour Marine Le Pen
00:57 à ce que j'ai appelé moi le bloc populaire.
00:59 C'est-à-dire qu'autour de ce vote populaire, s'agglomère peu à peu le vote d'autres catégories sociales.
01:06 Ce vote tout simplement se généralise.
01:09 Alors on avait un indice de cela avec précisément votre sujet précédent, c'est-à-dire la réforme des retraites,
01:15 puisque cette réforme des retraites touche toutes les catégories d'actifs.
01:21 Et on a bien vu dans les sondages, mais aussi dans la ruche, que les classes moyennes se sentaient également très concernées.
01:29 Donc là on voit bien qu'actuellement, dans des circonstances...
01:33 Bon, c'est vous qui avez commencé le sondage, mais c'est-à-dire que ce sondage est très intéressant.
01:38 Évidemment, les circonstances sont malgré tout un peu artificielles, puisqu'on n'est pas en période.
01:42 Bien sûr, non mais...
01:43 C'est bien, il n'y a pas une élection présidentielle qui se présente.
01:45 Non, non, mais c'est une photo, quoi, aujourd'hui.
01:48 Ils ont répondu sérieusement à cette question, et on voit bien un rapport de force qui évolue en faveur de Marine Le Pen.
01:53 Oui, c'est ça. Et pourtant, il y a par exemple un Patrick Buisson, l'ancien conseiller Nicolas Sarkozy, qui dit
01:59 "L'ERN n'arrivera jamais au pouvoir tant que Marine Le Pen en sera la candidate."
02:04 Qu'en pensez-vous ?
02:05 Je n'ai pas trouvé cette interview particulièrement convaincante, pour rien cacher.
02:09 Il nie d'ailleurs en cette interview la dimension populaire de V.Le Pen de second tour,
02:13 ce qui est, au vu des chiffres, totalement déraisonnable.
02:17 Et... Comment dirais-je ?
02:20 Beaucoup de gens, vous savez, se sont trompés l'année dernière,
02:23 en expliquant que Marine Le Pen ne serait pas au second tour,
02:26 qu'on allait voir ce qu'on allait voir.
02:28 Eh bien, on a vu, il y a une vraie logique, est-ce que Marine Le Pen soit au second tour ?
02:32 C'est aujourd'hui la deuxième personnalité la plus populaire de France,
02:37 d'après le sondage Cantart, publié également par Sidore Magazine.
02:41 Et, ben voilà, tout converge, tout est...
02:44 Est-ce que ça veut dire, Jérôme Sainte-Marie, que Marine Le Pen peut réunir aujourd'hui
02:48 à la fois des voix de droite, mais aussi de gauche ?
02:52 Alors, je crois que ces termes-là existent plus dans la tête des commentateurs
02:56 que dans la tête des gens.
02:58 C'est-à-dire qu'il y a des parties de gauche et de droite,
03:01 mais il y a de moins en moins des lecteurs de gauche ou de droite.
03:04 Alors, je m'explique, ces catégories-là sont très, très stables,
03:09 dans l'idée, par exemple, je vais prendre la gauche,
03:11 dans l'idée des dirigeants de la NUPES.
03:13 Moi, ce que j'ai vu, simplement, c'est qu'au second tour
03:16 de la dernière élection présidentielle,
03:18 quand Jean-Luc Mélenchon et ses amis appellent leurs électeurs
03:22 à voter pour Macron face à Marine Le Pen,
03:25 seuls 40% de leurs électeurs ont obéi.
03:27 60% se sont soit abstenus, etc.
03:30 Donc, je pense que, si vous voulez, ce sont des catégories
03:32 qui se sont terriblement affaiblies dans l'esprit des gens.
03:36 Et on voit bien que le modèle ni gauche ni droite fonctionne beaucoup mieux
03:40 que le modèle union des de la gauche ou union des droites.
03:44 - Un dernier mot, parce que vous participez à ces séminaires de formation des cadres.
03:48 Est-ce qu'il y a des tabous qui s'envolent, entre guillemets,
03:56 et aujourd'hui, des gens qui déclarent prêts à voter pour Marine Le Pen
04:00 ou à travailler avec Marine Le Pen, qui hier ne voulaient pas le faire ?
04:04 - Alors, deux réponses.
04:06 Alors, effectivement, je m'occupe de ce qu'on appelle Campus Émera,
04:08 qui est l'école théorique du Rassemblement National,
04:10 sans être moi-même adhérent du Rassemblement National.
04:14 Deux réponses. Alors la première, au niveau des sondages.
04:17 Quand vous faites des intentions de vote, et quand vous demandez aux gens
04:20 pour qui ils ont voté à l'élection précédente,
04:23 pour faire ce qu'on appelle les redressements en suite électoraux.
04:26 Bien, autrefois, quand il y avait, je ne sais pas,
04:29 quand Jean-Marie Le Pen avait fait 15% à l'élection précédente,
04:32 dans un sondage, seuls 5% des gens déclarés
04:36 avoir voté pour Jean-Marie Le Pen à l'élection précédente.
04:39 Donc ça signifie qu'on avait parfois un rapport de 1 à 3
04:43 entre ce qu'on observait dans le sondage et ce qu'on aurait dû y trouver.
04:46 Aujourd'hui, non seulement ce n'est pas le cas,
04:48 mais parfois on a plus de monde qui se rappelle avoir voté Marine Le Pen
04:53 que de gens qui l'ont fait réellement.
04:55 Donc, si vous voulez, ça s'est terminé.
04:58 - Oui, ça s'est terminé.
04:59 - Le plat fond de verre est terminé.
05:01 Je rappellerai un seul chiffre.
05:02 En 2022, au second tour de l'élection présidentielle,
05:06 Marine Le Pen est arrivée en tête dans 18 000 communes françaises.
05:11 Il y en a 35 000.
05:12 Ça signifie que dans les métropoles, vous avez encore beaucoup de gens
05:15 qui croient en l'existence d'un plafond de verre
05:19 et qui ne veulent pas dire et qui ne votent pas pour Marine Le Pen.
05:22 Dans le reste de la France, ces idées-là ont complètement disparu.
05:26 C'est un vote, aujourd'hui, normalisé.
05:29 C'est même un vote probablement valorisé comme exutoire
05:33 et comme protestation face à ce que fait le pouvoir.
05:36 - Merci, Jérôme Saint-Marie, d'avoir été avec nous en direct ce matin sur Sud Radio.

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