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  • il y a 3 jours
Laure Adler reçoit Céline Greco, fondatrice et présidente de l'association Im'pactes, médecin-chercheur, cheffe du service de médecine de la douleur et de médecine palliative périnatale, pédiatrique et adulte de l'Hôpital Necker-enfants malade à Paris, qui a été victime de violences intra-familiales et placée à l'Aide sociale à l'enfance à l'âge de 14 ans.

Embarquez Quai n°8 pour cette nouvelle émission de LCP. A bord du train, le paysage défile mais les mots, eux, prennent leur temps. Un journaliste, un invité et un trajet pour faire émerger ce qui ne se dit pas ailleurs. Dans un compartiment singulier, une conversation s'installe, explorant ce qui tisse un itinéraire, éclaire une pensée, porte un engagement. Chaque collection emprunte sa propre voie : Didier Varrod s'entretient avec des artistes pour qui la musique est aussi un acte citoyen. Yves Thréard fait revivre à des figures politiques le jour où leur vie a été bouleversée par un événement à résonnance nationale ou internationale. Laure Adler donne la parole aux féministes. Daphné Roulier interroge des personnalités du cinéma, reflet de notre société... Un format inédit, comme une invitation à penser autrement.

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Transcription
00:00Musique
00:00Bonjour Céline Greco, je suis heureuse de partir en voyage dans un train avec vous.
00:26Aimez-vous prendre le train et avez-vous l'habitude de parler à vos voisines ou à vos voisins ?
00:33Alors j'aime beaucoup prendre le train, mais je crois que je suis un peu asociale.
00:37Donc quand je suis dans le train, je ne parle pas vraiment à mes voisins.
00:40Asociale ? Vous dites que vous êtes asociale alors que vous passez votre temps à vous occuper des autres ?
00:45Alors je précise, je suis asociale dans un train.
00:49Pourquoi dans un train ?
00:50Je ne sais pas. Je travaille. Non mais en vrai, ce n'est pas tout à fait vrai.
00:55Non mais c'est vrai que je ne parle pas beaucoup aux gens dans le train, mais peut-être parce que l'occasion ne s'est pas présentée.
01:00Peut-être parce que vous passez votre temps.
01:02Je prends le train ce soir, donc je vais mettre à l'épreuve ceci, je vais parler à mes voisins ce soir dans le train.
01:07Mais c'est peut-être aussi parce que vous passez votre temps à écouter les autres,
01:11que quand vous êtes dans une sorte de bulle à l'intérieur d'un train, vous avez envie de réfléchir à tout ce que vous avez entendu.
01:18Mais je crois que c'est assez juste. C'est vrai qu'avec ce que je fais à la fois à Necker mais aussi pour l'association,
01:24je crois que je passe ma vie collée à mon téléphone ou à mes mails ou en consultation.
01:29Et c'est vrai que le train, l'avion, ce sont des espaces un peu de bulles où on peut travailler sans être dérangée, se reconcentrer.
01:38Alors nous allons parler de votre parcours, Céline, mais nous allons parler aussi de ce décor.
01:44Parce que vous m'avez dit, et j'ai trouvé ça très intéressant par rapport à votre pratique professionnelle,
01:49que cette histoire de hublots, de fenêtres, de fausses fenêtres vers l'extérieur,
01:55était quelque chose qui allait peut-être vous aider dans votre vie professionnelle. Pourquoi ?
02:00En fait, avec l'association Impact, j'ai monté...
02:03Il faut expliquer ce que c'est que l'association.
02:05J'ai fondé cette association en 2022, donc c'est l'association Impact.
02:10Et elle vise à accompagner dans leur santé, leur scolarité, leur accès à la culture et leur insertion professionnelle
02:15les enfants, adolescents et jeunes majeurs de 0 à 25 ans qui sont confiés à l'aide sociale à l'enfance.
02:21Et donc avec l'association Impact, on construit actuellement le premier centre d'appui à l'enfance en France,
02:27le centre Astéria, qui sera un centre de santé dédié à ces jeunes.
02:31Et donc on a, grâce à la ville de Paris, une maternelle qui nous a été mise à disposition.
02:37Et donc on transforme cette maternelle en centre de santé.
02:40Et donc on a quelques studios d'hôpital du jour qui sont un peu sombres.
02:46Et justement, c'était dit qu'on amènerait le soleil et le ciel par l'intermédiaire de ce type de hublots.
02:55Donc voilà, c'est pour ça que c'était très intéressant de le voir en vrai, aujourd'hui.
02:59Hublots vers la liberté, mais pour pouvoir comprendre votre parcours, votre itinéraire, vos engagements,
03:05je crois qu'il faut commencer par la petite enfance.
03:09Aujourd'hui, vous êtes médecin, vous occupez des responsabilités très importantes à l'hôpital Necker,
03:15à la fois pour l'enfance, pour la douleur, mais aussi pour les soins palliatifs, on y reviendra.
03:22Mais tout ça, c'est le sommet d'un engagement qui a commencé très tôt.
03:28Comment s'est passé votre enfance et quels souvenirs en gardez-vous ?
03:31Alors, elle s'est plutôt mal passée.
03:33En fait, j'ai été victime de violences intrafamiliales de la part de mon père,
03:39du plus loin que je puisse me rappeler.
03:42C'est-à-dire ? Le plus loin ?
03:44Disons que moi, les premiers coups de ceinture que j'ai reçus, j'avais à peu près 4 ans.
03:49Bon, il semblerait qu'il y ait des violences psychologiques qui aient démarré avant,
03:54mais en tout cas, moi, dans mon souvenir, les premières violences physiques ont démarré à l'âge de 4 ans.
03:58Et elles ont duré, elles se sont aggravées, jusqu'à ce qu'une infirmière scolaire voit la détresse en moi
04:07et fasse un signalement auprès de la justice,
04:11et que donc je sois confiée à l'aide sociale à l'enfance à l'âge de 14 ans.
04:14Donc, de 4 à 14 ans, vous n'avez pas parlé, vous n'avez pas exprimé ce qui vous arrivait ?
04:20Alors, je n'ai pas parlé avec des mots, mais je crois que j'ai quand même pas mal parlé, sans que ça se voit, en fait.
04:26C'est-à-dire que j'étais très absente à l'école, déjà.
04:30Notamment en gym ou à la piscine, j'étais très peu présente, et donc ça n'a alerté personne.
04:36J'étais toujours la dernière à sortir de cours.
04:39Je traînais, ça n'a pas alerté non plus.
04:42J'avais souvent mal au ventre, c'était vraiment du stress.
04:46Et donc, j'ai été opérée de l'appendicite que je n'avais pas,
04:49mais j'ai quand même été opérée de l'appendicite, parce que personne ne savait.
04:52Donc, on s'est dit, bon, opérons-la de l'appendicite.
04:56Et ça n'a pas amené à plus de questionnements.
04:59Donc voilà, ce que je dis souvent, c'est que j'ai eu l'impression de semer des petits cailloux
05:02pour que quelqu'un les trouve et me demande s'il y avait quelque chose qui n'allait pas.
05:08Mais cette question n'est jamais arrivée jusqu'à ce que j'arrive en seconde, en fait, au lycée,
05:12et que ce soit une infirmière qui remarque que ça n'allait pas.
05:14Votre corps a parlé, mais les mots n'ont pas été utilisés.
05:20Comment s'est exprimée cette douleur tout au long de ces années ?
05:25Et était-ce votre solitude qui a servi d'armure pour pouvoir endurer cette traversée de l'horreur ?
05:33Je crois que très, très vite, j'ai compris que c'était marche ou crève.
05:37Mais vous étiez son objet et pas le sujet.
05:40Non, je pense que j'étais un peu l'extension de ses mains.
05:44Il disait, je t'aurai, t'en crèveras, mais je t'aurai.
05:46Et j'étais l'extension de ses mains.
05:48Il voulait que je joue à la perfection du piano,
05:51qui était une excuse, en fait.
05:52Il ne voulait pas que je devienne pianiste,
05:54mais c'était un peu l'objet de son obsession.
05:56Et ça a déclenché tout un tas de violences physiques et psychologiques.
06:02Et votre mère ?
06:04Ma mère, en fait, quand elle l'a rencontrée,
06:11mes parents, c'est aussi l'histoire de deux enfants cabossés.
06:14C'est-à-dire que mon père avait été victime de violences quand il était petit,
06:17de la part de mon grand-père, du coup, qui était quelqu'un d'extrêmement...
06:19C'est souvent le cas, hélas.
06:21Et ma mère vivait dans une famille où son père était alcoolique.
06:24Et dès toute petite, dès le 4-5 du mois,
06:28elle voyait sa mère qui comptait les sous
06:30en se demandant comment elle allait nourrir ses enfants.
06:32Et donc, finalement, mon père est arrivé comme un chevalier
06:36pour la sauver de ce milieu familial.
06:40Et donc, très vite, en fait, elle a été très sous emprise
06:42de quelqu'un de très brillant, qui avait fait l'école des mines,
06:46qui avait fait l'institut d'éducation politique,
06:47et elle n'avait pas vraiment fait d'études.
06:49Donc, il y a tout de suite eu une espèce d'inéquité,
06:54en fait, d'inégalité entre eux.
06:57Et quand je suis née, il n'a pas voulu qu'elle retravaille.
06:59Et donc, on parle beaucoup d'emprise dans les violences conjugales,
07:03mais il y a aussi l'emprise financière.
07:05Et donc, ma mère a été sous emprise psychologique, je pense,
07:08et sous emprise financière,
07:09puisque, ok, elle pouvait partir avec nous,
07:10mais avec quels moyens ?
07:13Bon, voilà.
07:13Ce qui fait qu'elle a essayé de nous aider comme elle pouvait,
07:16de l'intérieur, sans jamais vraiment s'opposer.
07:18Quand vous dites nous, ça veut dire frère et sœur ?
07:20Oui, ma sœur.
07:20Oui, oui.
07:21Qui a subi le même sort que vous ?
07:23Non, en fait, moi j'étais l'aînée,
07:24donc mon père a totalement focalisé son obsession sur moi.
07:29Après, ma sœur vivait dans un milieu familial,
07:34fait de violences, de violences physiques, de violences psychologiques.
07:37Petite, par exemple, quand je n'avais pas le droit de manger,
07:40c'est elle qui cachait sous son pull de la nourriture
07:42pour venir me la cacher dans ma chambre.
07:44Quand j'étais enfermée dans la cave,
07:45c'est elle qui descendait voir si j'avais besoin de quelque chose.
07:47Donc, elle a dû faire des choses
07:48qui sont psychologiquement extrêmement traumatisantes pour un enfant.
07:53Donc, elle a subi des violences aussi,
07:55de façon plus indirecte, mais elle a subi des violences aussi.
07:58Alors, ces violences que vous avez subies, Céline Greco,
08:00tout au long de votre haute enfance,
08:02enfance puis adolescence,
08:05vous les avez pensées, vous les avez analysées,
08:08vous teniez un journal.
08:10Qu'est-ce qui se passait à l'intérieur de votre tête ?
08:12Qu'est-ce qui vous faisait tenir pour le futur ?
08:15Alors, tenir un journal, non, parce que je n'avais rien.
08:18En fait, je n'avais pas de jouets,
08:19j'avais pas de...
08:21Donc, j'aimais beaucoup la lecture.
08:22Ce qui m'a fait tenir, c'est la lecture.
08:24Quand j'avais le droit d'aller me coucher,
08:25j'avais toujours une lampe de poche cachée
08:28sous mon matelas et des livres.
08:30Et donc, quand j'avais le droit d'aller me coucher,
08:31je lisais beaucoup.
08:32Donc, l'évasion, je l'ai trouvée, en fait, dans la lecture.
08:35Et ma mère aussi m'avait offert un Walkman à l'époque.
08:39Il n'y a pas encore des Walkman.
08:41Et quand j'avais le droit d'aller me coucher aussi,
08:43j'écoutais la radio, pareil, en douce.
08:45Et ça m'a tenue, en fait.
08:47C'est-à-dire que la capacité...
08:49Enfin, le rêve que j'ai trouvé,
08:51je l'ai trouvé dans les livres et la radio.
08:53Ça m'a permis de m'évader.
08:55Et finalement, peut-être de ne pas devenir folle, en fait,
08:58tout simplement.
08:58Ça m'a permis de rester dans la réalité.
09:01Et puis, quand j'allais à l'école,
09:04c'était vraiment une délivrance.
09:05C'est-à-dire que si j'avais pu aller à l'école
09:07le samedi, le dimanche, les jours fériés,
09:09pendant les vacances scolaires...
09:10Donc, à l'école, j'étais bien, quoi.
09:14Donc, il y avait quand même des moments d'évasion.
09:17Mais c'était quand même une enfance
09:18avec beaucoup de terreur,
09:20finalement, beaucoup de solitude.
09:21Parce que j'avais quand même beaucoup de petits copains à l'école.
09:24Enfin, pas de petits copains, une version amoureuse,
09:26mais de petits camarades, quoi, on va dire.
09:28À qui vous ne disiez rien de votre traversée.
09:31Non, mais en fait, quand j'étais à l'école,
09:33on rigolait bien, on faisait les 400 coups.
09:35Et donc, j'étais bien.
09:37Vous étiez double, alors ?
09:39Non, je n'ai jamais osé leur en parler.
09:42Je n'étais pas double,
09:43parce que même si j'étais à l'école,
09:45je savais qu'il allait falloir rentrer à la maison.
09:47Il y avait cette angoisse.
09:48Et je vous dis, j'avais toujours mal au ventre.
09:50Mais, et c'est aujourd'hui ce que j'applique dans ma vie,
09:53je profitais du moment présent.
09:54C'est-à-dire que vraiment, carpe diem,
09:56c'est vraiment quelque chose.
09:57Et quand j'étais à l'école,
09:58je profitais de ce moment-là,
09:59de rire, parce qu'on riait beaucoup.
10:02Parce que j'emmagasinais ça
10:04pour avoir la force, finalement,
10:06de rentrer à la maison
10:07et de tenir jusqu'au lendemain.
10:09En fait, mon enfance, ça a été
10:11d'être encore là le lendemain.
10:13De tenir pour être encore vivante.
10:15Et en ces termes-là,
10:17encore vivante le lendemain.
10:18Vous vous rendez compte de la résilience
10:20qui vous a fallue,
10:21de la force et du courage
10:23et de la détermination ?
10:25Mais ai-je le choix ?
10:27Je ne sais pas.
10:27Peut-être pas.
10:28Et justement, à l'âge de 14 ans,
10:31quand cette infirmière dans cette école
10:33comprend ce qui vous arrivait
10:36et est en train de continuer à vous arriver,
10:39est-ce que ça a été quelque chose
10:41de déterminant pour vous ?
10:43Ça a été...
10:44Un, elle m'a sauvé la vie.
10:46C'est-à-dire que sans elle,
10:47on ne serait pas en train de discuter aujourd'hui.
10:49Et deux...
10:50Parce que vous n'auriez pas été vivante.
10:54C'est ça que vous voulez dire.
10:56C'est sûr qu'à cette époque-là...
10:58Ça aurait été jusqu'au bout.
10:59Ah mais, alors, c'est-à-dire que moi,
11:01soit je me serais pris un mauvais coup
11:02et je serais morte,
11:03soit je me serais suicidée.
11:04Parce que vraiment,
11:05au moment où elle a fait le signalement,
11:07au moment où elle m'a repérée,
11:08c'était un moment où moi,
11:10je n'allais plus bien, en fait.
11:11Je n'en pouvais...
11:12Je ne voyais plus d'issue.
11:14En fait, jusqu'alors,
11:16j'avais de l'espoir
11:18qu'on voit que ça n'allait pas.
11:20Mais j'avais baissé les bras.
11:21Parce qu'en fait,
11:22en fin de troisième,
11:23j'ai essayé autre chose
11:24pour qu'on me voit.
11:25et c'est quand même très paradoxal,
11:28mais j'ai arrêté de manger.
11:29En me disant,
11:30si je maigris beaucoup,
11:32mon père va se rendre compte
11:32que je suis malheureuse
11:33et va changer.
11:34Et en fait,
11:35donc j'ai beaucoup maigri.
11:36Quand je suis arrivée en seconde,
11:36je faisais 31 kilos.
11:38Mais là encore,
11:39je n'ai pas...
11:40Je n'ai pas amené de regard sur moi.
11:44Et donc, je me disais,
11:45bon, bah, j'ai tout essayé, en fait.
11:46Et rien ne marche.
11:48Donc voilà,
11:48j'étais assez à bon.
11:50Donc elle m'a vraiment sauvée la vie,
11:52d'une façon ou d'une autre.
11:55Et puis,
11:55cette solitude
11:57que j'avais vécue
11:59pendant toutes ces années
11:59de me dire,
12:01vendredi soir,
12:02je vais rentrer à la maison
12:02et si je ne suis pas là lundi matin,
12:04personne ne va s'en rendre compte.
12:06J'étais sûre que personne ne s'en rendrait compte.
12:07Même si vous n'existiez pas.
12:08Oui, je me disais,
12:09personne ne va appeler la police
12:10ou les pompiers.
12:11Et le fait qu'elle sache,
12:13ça fait qu'à partir de ce moment-là,
12:14pendant quelques mois de seconde
12:15où j'étais encore à la maison,
12:16quand je rentrais le soir,
12:18je me disais,
12:19si je ne suis pas là demain,
12:21elle va appeler la police
12:22ou les pompiers.
12:22Alors ça peut paraître bête,
12:24mais elle m'a ôté
12:25son sentiment de solitude.
12:25C'était votre fil d'existence.
12:27Il y avait enfin quelqu'un
12:28qui savait
12:29et qui ferait attention à moi
12:31de savoir si j'étais là
12:32ou pas le lendemain.
12:34À quel moment avez-vous décidé,
12:36Céline Gréco,
12:37de devenir médecin
12:38et d'aider les autres ?
12:40En fait,
12:40je crois que j'ai toujours voulu
12:41devenir médecin.
12:42Ma mère me dit que dès la maternelle,
12:44je voulais être médecin.
12:45Et pire que ça,
12:46c'est que j'ai toujours voulu
12:48être médecin à Necker.
12:50Pourquoi ?
12:51Je ne sais pas.
12:52Peut-être que j'avais vu
12:53à la télé...
12:53Parce que c'est l'hôpital
12:54des enfants malades ?
12:54Peut-être.
12:55Peut-être que quand j'étais petite,
12:56j'avais dû voir un reportage
12:57sur Necker,
12:58enfant malade,
12:59à la télé.
13:00Et voilà.
13:01Donc, on peut dire
13:02que je suis arrivée
13:02au bout du chemin.
13:05Et ça a été difficile
13:06de réaliser votre rêve
13:08et de continuer
13:08vos études de médecine
13:10jusqu'au moment
13:11où vous pouviez rentrer
13:12par la grande porte de Necker ?
13:13Déjà,
13:14survivre jusqu'à l'âge de 14 ans,
13:16ça a été difficile.
13:18Le parcours à l'aide sociale
13:19à l'enfance
13:19a été extrêmement difficile aussi
13:21et c'est pour ça
13:21que j'ai monté l'association.
13:23Ça a été difficile
13:24de s'accrocher.
13:26J'ai eu plusieurs lieux
13:27de placement.
13:29Le dernier foyer
13:30dans lequel j'étais,
13:31je me levais quand même
13:31à 4h30
13:32pour prendre le premier RER,
13:34vous savez,
13:34les petits gris,
13:35à 5h25
13:36pour arriver au lycée
13:37à 8h.
13:38Enfin,
13:38ça a été quand même
13:39pas simple.
13:42Et puis après,
13:42je me suis inscrite
13:43effectivement
13:44à la faculté de médecine
13:45et donc j'ai été reçue.
13:48Et ensuite,
13:48pour mes études de médecine,
13:49j'ai eu de la chance aussi.
13:51C'est-à-dire que
13:51pour trouver un logement,
13:53j'ai trouvé une assistante sociale
13:54du cours
13:55qui était super
13:56et qui nous a eu
13:57un logement
13:58pour moi et ma sœur,
14:00une bourse aussi.
14:01Et puis après,
14:01j'ai été soutenue
14:02pendant mes études de médecine
14:03par la fondation
14:03Bettencourt-Schuller.
14:04Donc ensuite,
14:06j'ai eu de la chance.
14:07Vous l'avez peut-être méritée.
14:08Je ne sais pas,
14:09mais en tout cas,
14:09elle s'est présentée.
14:10C'est la détermination.
14:11Est-ce qu'on peut dire
14:12que c'est une vocation ?
14:13Et pourquoi avez-vous décidé
14:14de vous occuper
14:16des enfants ?
14:18Alors,
14:19c'était fortuit pour le coup.
14:20C'est-à-dire que
14:21quand je me suis engagée
14:22dans mon internat de médecine,
14:23enfin,
14:23dans les études de médecine,
14:24moi,
14:25je voulais faire de la cancérologie.
14:26Donc,
14:26je n'étais pas du tout
14:27tournée vers la pédiatrie,
14:28mais vraiment vers la cancérologie,
14:29ça me passionnait.
14:30Parce que,
14:31donc moi,
14:31j'ai un double cursus.
14:32J'ai un MD-PhD,
14:33c'est-à-dire que j'ai fait
14:34des études de médecine
14:34et de sciences en parallèle
14:36et je voulais faire de la recherche.
14:38Et donc,
14:38j'étais passionnée
14:39par la cancérologie.
14:41Et en fait,
14:41la pédiatrie,
14:42finalement,
14:43c'est en arrivant en stage à Necker
14:44dans le service de médecine de la douleur
14:45et de médecine palliative
14:46que j'ai vraiment trouvé ma voie.
14:48Et je me suis dit,
14:49voilà,
14:49c'est exactement ça que je veux faire.
14:51Je veux faire de la médecine
14:52de la douleur clinique.
14:53Je veux pouvoir soulager
14:55des patients,
14:56enfants et adultes d'ailleurs.
14:58Mais je veux aussi faire de la recherche
14:59en médecine de la douleur.
15:01Donc,
15:01finalement,
15:03c'est fortuit,
15:04la partie pédiatrie.
15:05Mais bon,
15:06peut-être pas finalement
15:07si on repense au début.
15:08En tout cas,
15:09l'histoire de l'évolution
15:10de la douleur en médecine
15:12et sa définition
15:13s'est énormément transformée
15:16depuis une vingtaine d'années.
15:18Il y a eu un moment
15:19où la douleur,
15:20pendant très longtemps même,
15:21la douleur était quelque chose
15:23de normal,
15:23qu'il fallait endurer,
15:24qui faisait partie même
15:26de l'humanité.
15:27Or,
15:27vous,
15:27vous êtes aux avant-postes
15:29de cette douleur.
15:31Comment la définiriez-vous
15:33et comment la qualifieriez-vous ?
15:36Disons que,
15:37pour moi,
15:37en tout cas,
15:37la douleur,
15:38elle n'est pas que physique.
15:39Ce qu'on oublie aussi souvent,
15:40elle est aussi beaucoup,
15:41souvent morale.
15:42D'ailleurs,
15:43on le voit en consultation,
15:44on a des enfants en consultation
15:45qui expriment une douleur physique
15:48pour ne pas exprimer
15:51une douleur morale,
15:52en fait,
15:52mais c'est la douleur morale
15:53qui est la cause
15:53de cette douleur physique.
15:54Donc,
15:55il y a vraiment,
15:56c'est très vaste,
15:57en fait,
15:57la définition de la douleur.
16:00Et,
16:00en tout cas,
16:02on la comprend peu,
16:03aujourd'hui encore.
16:04On n'a peut-être pas envie.
16:07Est-ce que c'est un tabou,
16:09encore,
16:09dans notre société ?
16:10Quand on dit
16:10j'ai mal
16:11ou que je souffre,
16:13on est un peu stigmatisé.
16:14Pour le coup,
16:15les femmes qui disent
16:16j'ai mal
16:16sont un peu stigmatisées.
16:18C'est vrai,
16:19c'est là qu'on voit
16:19la différence
16:20entre la douleur ressentie
16:21par les femmes
16:22et la douleur ressentie
16:22par les hommes.
16:24Soit un homme,
16:24mon fils.
16:26Mais jusqu'en 1987,
16:28on pensait
16:29que les bébés
16:30n'avaient pas
16:30de système nerveux
16:31parfaitement formé
16:32et on pensait
16:33qu'ils n'avaient pas de douleur.
16:33Donc,
16:34on faisait beaucoup de gestes
16:35sans anesthésie.
16:36Donc,
16:361987,
16:37ce n'est pas si loin que ça.
16:38Donc,
16:39on a un gros travail
16:40à faire du côté
16:42de la prise en charge
16:43de la douleur
16:44et de la douleur morale.
16:45C'est pour ça que finalement,
16:46le fait d'avoir monté
16:48l'association Impact,
16:49je ne suis pas très loin
16:50finalement
16:51de ce que je fais aussi
16:53en médecine.
16:54Sois sage
16:55aux ma douleur
16:56et tiens-toi plus tranquille.
16:57Vous connaissez
16:58ce vers admirable
16:59de Baudelaire.
17:00Mais est-ce que
17:01la douleur,
17:02par essence,
17:04par définition,
17:05elle n'est pas sage ?
17:06Alors,
17:07elle peut être
17:08un signal d'alerte.
17:10Avoir une douleur,
17:10c'est aussi protéger
17:11son organisme.
17:12Si vous mettez
17:12votre main
17:13sur le four chaud,
17:14vous allez avoir mal
17:15et vous allez retirer
17:16votre main du four.
17:17Donc,
17:17finalement,
17:18c'est un système
17:18qui protège à la base.
17:20C'est notre signal d'alerte
17:21mais qui peut devenir
17:22destructeur.
17:24Mais en ce qui concerne
17:25les enfants,
17:26puisque c'est votre spécialité,
17:27Céline Gréco,
17:29ils ont du mal
17:30à exprimer
17:31ce qu'ils ressentent.
17:33Et puis,
17:33nous,
17:34les adultes,
17:35on a aussi du mal
17:36à écouter
17:37ce qu'ils nous disent.
17:38Mais c'est surtout ça
17:39parce que je peux vous dire
17:39qu'ils n'ont pas de mal
17:41à exprimer
17:41ce qu'ils ressentent.
17:42En fait,
17:42quand on sait écouter
17:45et pas que par les mots,
17:47les enfants s'expriment
17:48très bien,
17:48en fait.
17:49Et donc,
17:50les enfants savent dire
17:51qu'ils ont mal
17:51par des gestes,
17:53par des mimiques,
17:55par des mouvements du corps.
17:56En fait,
17:57on n'a pas besoin
17:58de parler forcément
17:59pour exprimer quelque chose
18:00et en douleur,
18:01c'est vrai.
18:01Par contre,
18:03est-ce que les adultes
18:04savent écouter et voir ?
18:05Ça, c'est une autre question.
18:06Mais c'est aussi une question,
18:08finalement,
18:08sur les violences faites aux enfants.
18:10Est-ce que les adultes
18:10savent écouter et voir
18:12les enfants qui vont mal aussi
18:14parce qu'ils subissent des violences ?
18:15Est-ce que vous écoutez
18:16à hauteur d'enfants ?
18:17Est-ce que vous utilisez
18:19les méthodes
18:20qu'avait préconisé autrefois
18:21Françoise Dolto,
18:22qui a été une des premières
18:24dans le champ de la médecine,
18:26à trouver que les enfants
18:27étaient des véritables sujets
18:28et aussi à les faire dessiner ?
18:31Comment on fait
18:32pour accompagner un enfant
18:34qui est dans une situation
18:36quelquefois de désarroi ?
18:38C'est ça,
18:39c'est se mettre à sa hauteur,
18:40c'est utiliser le jeu.
18:41Si vous voyez mon bureau,
18:43il y a des peluches partout,
18:46des dessins au mur.
18:48C'est vraiment se mettre
18:49à hauteur d'enfant,
18:50c'est jouer avec lui,
18:51c'est le faire dessiner,
18:52effectivement.
18:53Mais c'est lui parler aussi,
18:55parce que les enfants,
18:56dès lors qu'ils savent
18:57prononcer des mots,
18:59peuvent tout à fait
19:00entretenir une conversation,
19:02finalement,
19:03j'ai envie de dire presque,
19:04d'adultes,
19:04pour s'exprimer
19:05et pour expliquer
19:06qu'ils ont besoin
19:07d'être aidés.
19:09De quelle façon
19:10l'expérience quotidienne
19:12que vous avez
19:13avec des enfants
19:14vous permet-elle
19:15de comprendre aussi
19:17la douleur en général,
19:19y compris chez les adultes ?
19:21Les enfants ont-ils
19:22toujours beaucoup plus
19:23à nous apprendre
19:24que ce que nous croyons ?
19:26Ils ont plus à nous apprendre
19:27que ce que nous croyons,
19:28c'est sûr.
19:28Ils sont un peu
19:29les oubliés
19:29de notre histoire contemporaine.
19:31Je crois que l'enfance
19:33est une grande oubliée
19:35dans tous ses attributs.
19:36Et finalement,
19:37c'est marrant
19:37parce que ce que je fais
19:38en recherche
19:39se base sur améliorer
19:42des traitements
19:43pour les enfants,
19:44mais qui seront ensuite,
19:46bien entendu,
19:47très sécures
19:48pour les adultes.
19:50Donc finalement,
19:50là où la société
19:52commence par l'adulte
19:54pour aller vers l'enfant,
19:55nous finalement,
19:55on fait l'inverse.
19:58On s'appuie
19:59sur ce que peuvent
19:59nous apprendre les enfants
20:00pour améliorer
20:02le quotidien des adultes.
20:03On parle beaucoup
20:04dans notre société
20:05de finalement
20:07la non-existence,
20:09la non-prise en charge
20:10de tout un secteur
20:11générationnel,
20:12que ce soit
20:13l'enfance,
20:15aussi l'adolescence.
20:16et effectivement,
20:18peu de moyens
20:19sont alloués
20:20à ces deux classes d'âge.
20:22On dit de plus en plus
20:23par des enquêtes sociologiques
20:24que les jeunes
20:25qui vont arriver
20:28sur le marché du travail
20:30sont aussi des oubliés,
20:31comme si on était
20:33en train de vivre
20:34finalement une absence
20:35de croyance
20:36dans le futur
20:37de nos jeunes générations.
20:38Est-ce que vous
20:39souscrivez à ce jugement ?
20:40Totalement.
20:41En fait,
20:42on oublie que
20:43les enfants
20:45sont notre avenir.
20:47Et moi,
20:47je le vois bien
20:48en protection de l'enfance.
20:49Enfin, je veux dire,
20:50c'est 400 000 enfants
20:51qui sont confiés
20:51à l'aide sociale à l'enfance,
20:53moins de 5%
20:54qui se présentent
20:54à un baccalauréat général.
20:56Moins de 5% ?
20:57Oui, qui peuvent poursuivre
20:58des études supérieures.
20:59Et regardez les derniers chiffres,
21:0045% des jeunes sans-abri
21:02de 18 à 25 ans
21:03sont issus
21:03de l'aide sociale à l'enfance.
21:05Ces enfants,
21:05victimes de violences
21:06non pris en charge précocement,
21:08perdent 20 ans
21:09d'espérance de vie.
21:09Pourquoi ?
21:1120 ans !
21:1120 ans d'espérance de vie.
21:13Donc, ça devrait être...
21:14Tout le monde devrait avoir
21:15votre réaction, vous voyez.
21:16La société devrait se lever
21:18d'un seul homme
21:19pour dire 20 ans.
21:21Mais qu'est-ce qu'on fait, du coup ?
21:22Et pourtant,
21:2490% des enfants
21:25de l'aide sociale à l'enfance
21:26n'ont pas de suivi
21:26de leur santé.
21:27Et qu'est-ce qu'on met
21:28en place
21:29pour accompagner ces jeunes
21:31jusqu'à leur autonomie,
21:32par exemple ?
21:33Rien.
21:34Donc, oui,
21:35de mon prise...
21:37Parce qu'on ne sait pas
21:37quoi faire.
21:38Si, on sait quoi faire.
21:39mais on n'a pas les moyens
21:40budgétaires ?
21:41Je pense que c'est une question
21:42de moyens,
21:43d'envie
21:43et probablement aussi
21:45de connaissances.
21:47C'est-à-dire que votre réaction...
21:49Mais c'est dingue !
21:5020 ans !
21:51Mais ça montre bien
21:52que notre société...
21:54Et là, on parle
21:54de 2% de la génération
21:56des 0-18.
21:57Parce que moi,
21:58effectivement,
21:58je m'occupe de ces jeunes
21:59qui sont pris en charge
22:00par l'aide sociale à l'enfance.
22:02Mais je suppose
22:02que dans plein d'autres domaines,
22:03c'est vrai.
22:04Mais déjà,
22:05pour ces jeunes-là
22:06qui représentent
22:072% de cette génération,
22:09c'est le silence absolu.
22:12On ne sait pas
22:12et on ne fait pas.
22:13Y compris le silence médiatique,
22:15le silence sociétal.
22:17Et pourquoi taire
22:18à ce point
22:20ces possibilités d'espoir
22:22et d'avenir,
22:23selon vous ?
22:23Et que faut-il faire ?
22:24C'est ce que j'essaye
22:25de faire à mon niveau.
22:26C'est-à-dire que je sais.
22:28Donc j'essaye
22:29de le diffuser.
22:31C'est-à-dire que
22:31les 20 ans d'espérance de vie,
22:33en moins,
22:34je ne l'ai pas inventé.
22:35Ça date d'études
22:36de 1998
22:37d'un chercheur
22:39qui est aux Etats-Unis
22:40qui s'appelle Feliti.
22:42Et ces études
22:42ont été reprises depuis.
22:44Donc ça se sait,
22:46mais ça s'est arrêté
22:46à la frontière française.
22:49C'est comme le nuage
22:49de Tchartwick.
22:50Donc voilà,
22:51j'essaye d'amener
22:52cette connaissance
22:53pour que les gens
22:54ne se révoltent,
22:57mais si,
22:57quelque part,
22:58se révoltent.
22:58Comment on peut accepter ça ?
22:59Quand aujourd'hui,
23:01on a une recherche
23:01foisonnante
23:02pour que les gens
23:03ne meurent plus de cancer,
23:05pourquoi accepte-t-on
23:05que cette perte
23:07d'espérance de vie,
23:08on tolère
23:09cette perte d'espérance de vie
23:10pour les enfants protégés,
23:12mais pas pour les patients
23:13atteints de cancer,
23:13on devrait ne pas le tolérer
23:15tout court.
23:15Là, c'est toute la définition
23:17de la médecine
23:18que vous remettez en cause.
23:19J'ai une question très bête.
23:21Je m'en excuse
23:22auprès de vous,
23:23Céline Gréco.
23:23Moi, je vous admire
23:24beaucoup, personnellement.
23:26Je voulais savoir
23:27si votre détermination,
23:29votre énergie,
23:30votre vitalité,
23:32vos combats au quotidien
23:33venaient aussi
23:35de ce passé
23:36qui avait été
23:37si douloureux
23:38et qui vous donne
23:39toujours cette combativité.
23:42Quelque part,
23:43je pense.
23:44En tout cas,
23:45aujourd'hui,
23:46ce que je dis souvent,
23:48c'est que j'ai une passion
23:49qui est la médecine de la douleur
23:50et la recherche
23:51en médecine de la douleur
23:51et une mission
23:52qui est Impact.
23:54Comment je peux,
23:55aujourd'hui,
23:56être chef de service
23:57à Necker,
23:58faire de la recherche
23:59à l'Institut Imagine,
24:01avoir un bel appartement,
24:03une vie de voyage ?
24:06Parce que...
24:07On va bientôt arriver à Riga.
24:08Et donc,
24:09comment je peux vivre cette vie
24:10en sachant que derrière,
24:13il y a des enfants
24:13qui sont victimes de violences,
24:14qui sont confiés
24:15à la société de l'enfance
24:15et en ne faisant rien ?
24:18Et donc,
24:18c'est parce que je me dois,
24:20à mon niveau,
24:21encore une fois,
24:21je ne prétends pas
24:22révolutionner le monde
24:24ni quoi que ce soit.
24:25Mais ce que je peux faire,
24:26je ne me pardonnerai jamais
24:28de ne pas le faire.
24:29Donc, probablement
24:30que c'est cette mission-là
24:31qui est ancrée en moi
24:32qui me donne cette énergie
24:34pour faire changer les choses.
24:35Est-ce qu'on peut vous aider ?
24:37Ah oui ?
24:37Quand on est une simple citoyenne ?
24:39Alors,
24:39vous pouvez nous aider
24:40de plein de façons.
24:41Déjà,
24:42vous pouvez nous aider financièrement.
24:45On récolte des dons
24:46sur le site
24:47de l'association Impact.
24:49On fait un appel aussi
24:51aux entreprises,
24:51c'est-à-dire que
24:52pour que l'insertion professionnelle
24:54de ces jeunes
24:54soit réussie,
24:55encore faut-il
24:56que les entreprises
24:57leur ouvrent leurs portes.
24:58Et donc,
24:58on a besoin d'entreprises
24:59qui prennent ces jeunes
25:00en stage de troisième,
25:01de seconde,
25:02qui leur offrent des alternances,
25:03qui puissent les mentorer aussi.
25:05On a besoin de parrains
25:06pour les petits,
25:07de mentors...
25:07Et de marraines.
25:08Et de marraines,
25:09de parrains marraines
25:10et de mentors
25:10pour les plus grands.
25:11Donc,
25:12je pense que chacun
25:13peut s'engager
25:14à sa façon
25:15et selon ses possibilités
25:17pour nous aider
25:18et faire changer
25:18ces chiffres
25:20des 20 ans
25:20d'espérance de vie en moins
25:22et des 45%
25:23de jeunes sans-abri
25:24qui sont issus
25:25de l'aide sociale en France.
25:27Merci infiniment,
25:28Céline.
25:28Dernière question,
25:29vous avez l'air heureuse
25:30avec votre sourire magnifique.
25:33Je ne sais pas faire la gueule.
25:35Je ne sais pas faire.
25:36C'est peut-être le secret
25:37de votre détermination.
25:39Peut-être.
25:40Merci beaucoup,
25:40Céline Grécaud.
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