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00:00Vous êtes sur France 24 et vous avez raison, bienvenue dans votre journal de l'Afrique.
00:06A la une ce soir, le deuxième sommet de la Confédération des Etats du Sahel qui s'est achevé à Bamako ce dimanche.
00:14Et en amont de la réunion des chefs d'Etat, ce sont des ministres du Mali, du Niger et du Burkina Faso qui se sont réunis.
00:19Le tout dans un contexte de forte pression djihadiste et des tensions régionales, décryptage à suivre dès le début de ce journal.
00:26Et à une semaine de la présidentielle en République centrafricaine, on poursuit notre série sur les candidats avec ce soir celui du président sortant Faustin-Archange Touadéra
00:38qui brigue un troisième mandat grâce à une réforme constitutionnelle controversée. Reportage à suivre auprès de sa compagne à Bangui.
00:47Et notre focus de ce soir nous prépare à entrer dans la canne ouverte ce soir au Maroc.
00:52Donc avant leurs résultats sportifs, les équipes africaines ont brillé par leur tenue vestimentaire.
00:58Et pour en parler, on va rejoindre depuis Abidjan un artiste grand au nom de la couture africaine qui a habillé les champions d'Afrique en titre,
01:06les éléphants de la Côte d'Ivoire. Je pense à Eli Kouam, un créateur visionnaire qui nous dira comment il a réussi à mêler modes, football et récits identitaires.
01:15On ouvre ce journal en allant à Bamako pour le deuxième sommet de la Confédération des États du Sahel.
01:24Plusieurs ministres des pays de l'AES se sont réunis dans la capitale malienne.
01:29Pour en savoir plus, on rejoint Serge Daniel, notre correspondant dans la sous-région.
01:34Serge, le chef de la junte malienne générale à Simi Goïta, a procédé ce week-end à la remise de l'étendard de la force réunifiée,
01:43unifiée de l'Alliance des États du Sahel. C'est déjà pas simple à dire.
01:47De quoi s'agit-il ? Et plus largement, les pays de l'AES, justement, ont été créés depuis septembre 2023,
01:54soit entre autres avec un objectif, celui de lutter contre les djihadistes. Quel est le bilan de cette lutte ?
02:00Alors, ce qu'il faut savoir, c'est que le commandement unifié des forces de l'Alliance des États du Sahel,
02:06ce sont des forces, ce sont des militaires, quelques milliers d'hommes, qui ont été formés, qui ont été rassemblés
02:11et qui vont lutter contre le terrorisme dans l'espace AES.
02:15Donc, aujourd'hui, c'est le démarrage officiel, mais plutôt symbolique, de cette force-là.
02:21Les bataillons auraient été désignés, parce que vous savez que les trois pays ont claqué la porte du G5,
02:26qui étaient cinq pays du Sahel, chargés de lutter contre le terrorisme.
02:30Et donc, ces trois pays, aujourd'hui, cherchent à créer le G3.
02:34Donc, ce lundi, les chefs d'État devront encore parler de ce sujet-là.
02:38Alors, maintenant, quel est le bilan de cette lutte contre le terrorisme, puisque l'AES est créée depuis 2023 ?
02:44Il y a eu des efforts, mais il reste beaucoup à faire, parce que vous voyez, par exemple, au Mali,
02:48vous avez un blocus djihadiste au sud du Mali, au Burkina, par exemple,
02:52il y a des milliers de citoyens burkinabés qui ont trouvé refuge hospitalisé en Côte d'Ivoire,
02:57et au Niger, par exemple, vous avez des enseignants qui ont été plutôt victimes des actes terroristes.
03:03Donc, il y a beaucoup de choses à faire dans ces pays, malgré quelques efforts qu'on constate sur le terrain.
03:10Merci beaucoup, Serge Daniel, pour ce décryptage. Merci beaucoup.
03:13Et on passe à cette bonne nouvelle pour les familles au Nigeria à quelques jours de Noël.
03:17Les autorités annoncent la libération de 130 élèves enlevés en novembre dans une école catholique de l'État du Niger.
03:24Une centaine d'entre eux avaient déjà été relâchés début décembre, selon la présidence.
03:28Plus aucun élève ne serait en captivité.
03:3110 personnes ont été tuées dans une fusillade survenue dans le township de Beakersdale.
03:40Ça, c'est dans l'ouest de Johannesburg, en Afrique du Sud.
03:43Et depuis, une vraie chasse à l'homme est en cours dans la région.
03:46Une dizaine d'hommes sont recherchés, suspectés d'une fusillade, de la fusillade,
03:50située à environ 40 kilomètres de la plus grande ville d'Afrique du Sud.
03:55On passe au Soudan, où un rapport du haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme
04:05prouve de nouveau l'étendue des violences commises par la force paramilitaire des forces de soutien rapide dans la région du Darfour.
04:12Cette fois-ci, les enquêteurs se sont penchés sur un camp de déplacés
04:16qui accueillait il y a encore quelques mois des centaines de milliers de personnes.
04:20Les explications de notre correspondant régional, Bastien Renouille.
04:25Les experts des Nations unies affirment avoir recueilli suffisamment de témoignages et d'images satellites
04:31pour pouvoir affirmer qu'il y a eu des violations systématiques du droit international humanitaire
04:35lors de l'attaque du camp de déplacés de Zamzam au Darfour.
04:39Entre le 11 et le 13 avril 2025, les forces de soutien rapide ont attaqué ce camp
04:43qui jusque-là était aux mains des forces armées soudanaises.
04:46Ils ont tout d'abord bombardé le camp avec de l'artillerie et des drones
04:50avant d'attaquer à pied à l'intérieur des ruelles du camp.
04:53Ils ont tué plus de 1000 personnes sur place et exécuté plus de 300 d'entre elles.
04:59Parmi les personnes exécutées, des hommes et des femmes bien évidemment,
05:02mais également des enfants.
05:04Les experts de l'ONU affirment également que nombre de femmes ont été violées par des groupes d'hommes
05:09et que nombre d'entre elles ont été utilisées comme des esclaves sexuels.
05:14Et ce n'est pas surprenant.
05:15À chaque fois que les forces de soutien rapide prennent le contrôle d'une ville
05:17qui était jusque-là contrôlée par l'armée,
05:19de telles exactions se produisent.
05:21On peut se rappeler notamment de la ville d'El Jénina,
05:23la capitale du Darfour occidental,
05:25où selon l'ONU, plus de 10 000 civils ont été exécutés.
05:28Et puis plus récemment, la capitale du nord d'Arfour, El Fashir,
05:31est tombée aux mains des forces de soutien rapide.
05:33Là aussi, nombre de civils ont été exécutés,
05:35mais impossible pour l'heure de savoir combien exactement.
05:38Et parmi les accusations, le Tchad est pointé du doigt.
05:44Le Niamena a fait comprendre qu'il niait absolument toute responsabilité
05:49et dénonce même une manœuvre politique.
05:51Niamena affirme rester neutre et vouloir avoir accueilli
05:56plus d'un million cinq cent mille réfugiés soudanais depuis le début du conflit.
06:00Le gouvernement parle d'une tentative de diversion
06:03visant à masquer les crimes commis sur le terrain par des belligérants soudanais.
06:08En Centrafrique, le président sortant Faustin-Archange Touadéra
06:13se lance pour un troisième mandat à l'élection présidentielle du 28 décembre
06:17grâce à une révision constitutionnelle controversée.
06:21Son opposition divisée dénonce un scrutin inégal dans un pays toujours fragile
06:25sur le plan sécuritaire de nos correspondants à Bangui.
06:28Cyril Jefferson-Yapande et Jospin Bissi ont suivi sa campagne
06:32dans le deuxième arrondissement de Bangui.
06:34Arrivée au pouvoir en mars 2016,
06:38Faustin-Archange Touadéra a hérité d'un pays meurtri et déchiré par la guerre civile.
06:44Grâce à l'appui de ses alliés russes et rwandais,
06:47ce professeur d'université se félicite d'avoir restauré l'autorité de l'État.
06:52Ceci en partie aussi grâce aux accords de paix qu'il a signés
06:56avec plusieurs groupes armés aussi à son pouvoir.
06:59même si les défis de sécurité restent importants, notamment dans le sud-est du pays.
07:05C'est vrai que c'est encore fragile.
07:09Il y a encore des risques.
07:12Mais je suis en train d'exhorter le peuple centrafricain
07:15d'aller vers la paix, d'aller vers la cohésion sociale.
07:20Parce qu'on ne peut pas parler de développement s'il n'y a pas la paix.
07:24Aujourd'hui, nous sommes en train de discuter avec les groupes armés.
07:27Eh bien, il y a un procès de désarmement qui est en cours.
07:30Nous venons même de signer un accord le 18 avril dernier avec les autres groupes armés.
07:35On va continuer.
07:37On doit travailler aussi sur vraiment le bien-être du peuple centrafricain
07:42dans le domaine de la santé, dans le domaine de l'éducation.
07:48Il faut un bon leader.
07:50Il faut un leader qui incarne.
07:53Et je pense que les centrafricains vont faire le bon choix sur ma personne.
07:58Pour briguer ce troisième mandat, le président sortant, Fossin-Arconge-Touadéra,
08:03a dû modifier la constitution du 30 mars 2016.
08:07La nouvelle constitution, adoptée en 2023, met fin à la limitation des mandats présidentiels
08:13et rallonge de cinq à sept ans la durée du mandat.
08:17Ce changement a suscité la vive contestation d'une frange de l'opposition.
08:22Cette dernière n'est pas unanime sur la marche à suivre.
08:25Certains ayant décidé de participer aux élections générales.
08:29À une semaine de quadruple scrutin, l'opposition souhaite un report pour mieux organiser les élections.
08:36Une requête rejetée par le Conseil constitutionnel.
08:40On passe à notre focus de ce dimanche soir avec une rencontre originale,
08:45celle du ballon rond et de la haute couture.
08:47Le styliste ivoirien d'origine libanaise, Elie Kouam, a été choisi pour habiller les éléphants de la Côte d'Ivoire
08:54en ce jour d'ouverture de la Coupe d'Afrique des Nations.
08:57Une tenue pensée comme un manifeste visuel,
09:00pan-kita au motif adinkra, cap royal, rien n'est laissé au hasard.
09:04Mais derrière cette création, c'est aussi un créateur aux multiples influences
09:08qu'on reçoit à Bruxelles, Abidjan, Dubaï, New York.
09:11Et une ambition, raconter l'Afrique autrement.
09:13Merci Elie Kouam et bienvenue dans votre journal de l'Afrique.
09:17On est ravis de vous recevoir.
09:18Vous êtes née à Bruxelles, vous avez grandi en Côte d'Ivoire
09:22et vos origines sont à la fois ivoiriennes, libanaises et même mauritaniennes.
09:26Comment ce métissage nourrit-il votre regard de créateur ?
09:31Bonsoir à vous, merci infiniment pour cette belle lucarne.
09:36Le métissage permet vraiment de toucher un peu à tout ce qui fait rejoindre l'esthétisme.
09:45Et c'est en cela même que l'Afrique, l'Orient, l'Occident et tout ce qui nous tient
09:50favorisent et inspirent mon humble travail.
09:56Et très jeune, vous vous êtes plongée dans l'univers de la couture
09:59grâce à votre mère et à votre tante.
10:01À quel moment vous vous êtes dit
10:02« Ce n'est pas juste une passion, je veux en faire mon métier » ?
10:05Alors, il s'est avéré assez rapidement au cours de mon cursus
10:14de vouloir révolutionner un peu les codes,
10:17de montrer mon continent autrement,
10:21de montrer ce qu'il y avait de beaucoup plus joli,
10:24de plus beau, de plus raffiné,
10:26de montrer que chez moi, les femmes aimaient porter la couleur
10:29et que les couleurs allaient très bien à leur teint.
10:33montrer que chez moi, il n'y avait pas que de mauvais sujets
10:36comme la maladie ou autre,
10:38mais que bien évidemment, nous avons eu en tout cas
10:42une belle et magnifique enfance.
10:45Donc, tout cela, le montrer de la plus belle des façons
10:49en utilisant des codes existants déjà dans un espace professionnel,
10:54m'ont vraiment donné pour envie de présenter très, très, très rapidement
11:01à la genèse même de ce beau projet,
11:06la beauté, la quintessence de ce beau continent
11:09et de cette richesse culturelle qui est la mienne.
11:12Absolument. Votre notoriété, elle décolle dès 2006 d'ailleurs,
11:17avec la collection Femmes de pouvoir, primée par Hermès.
11:21On se souvient et vos œuvres sont magnifiques et très connues.
11:26Vous sublimez évidemment les femmes que vous habillez.
11:28Et là, on parle des hommes.
11:30Parlons de cette collaboration avec la Fédération ivoirienne de football.
11:34Quel était le cas des charges qui vous a été remis
11:36avant même qu'on parle des tenues ?
11:38Alors, on m'a demandé expressément de mettre en évidence le continent,
11:47de mettre en évidence mon pays,
11:49de montrer ce qu'il y avait de plus beau.
11:51Il fallait que ce soit fonctionnel,
11:53il fallait que ce soit moderne,
11:54mais en même temps traditionnel.
11:56Il fallait que les champions d'Afrique,
12:02les éléphants, les rois, comme j'aime les appeler,
12:04arrivent à cette canne en tapant du pied sur la table,
12:09en guillemets, comme j'aime à le dire.
12:11Et donc, en tout cas, tapant du pied dans le ballon.
12:15Et donc, voilà, le cahier des charges a été très succinct.
12:19Il n'y avait pas de fioriture.
12:22L'objectif était précis.
12:24Et donc, avec le savoir-faire et cet engouement
12:29vraiment vers l'excellence,
12:31nous avons travaillé à mettre en évidence
12:34et à montrer le savoir-faire de notre maison,
12:39de notre humble maison.
12:41Alors, parlons précisément du choix des tissus et des symboles,
12:45le Pankhita, les motifs Adhigra, la Cape Royale.
12:49Que raconte-t-il sur l'identité ivoirienne ?
12:52Nous sommes très riches sur le continent.
12:57En Côte d'Ivoire, nous avons une culture qui est cosmopolite,
13:01qui est vaste, qui reste dynamique
13:03et qui a gardé en son sein tous les codes de l'héritage.
13:09Et donc, le Pankhita qui a été choisi,
13:12en fait, réunit plusieurs codes,
13:16plusieurs motifs, pardon, Adhigra.
13:19Vous avez le tabouret à Caen, par exemple,
13:21qui représente la royauté.
13:23Donc, ce que j'ai voulu présenter,
13:25c'est une pièce ultra-moderne,
13:28mais faite avec l'originalité de l'authenticité même
13:35de ce que nous possédons.
13:36C'est-à-dire qu'aujourd'hui, en Côte d'Ivoire,
13:38nous travaillons à plébisciter notre pagne tissée.
13:42Nous avons des lignées de tisserands en Côte d'Ivoire
13:45qui travaillent ces motifs-là,
13:46qui continuent de travailler ces étoffes-là.
13:50Et donc, la maison Éliquiam, avec la FIF,
13:52a vraiment eu pour engouement
13:54de présenter un vestiaire impeccable,
14:00les yeux vers la modernité,
14:03mais l'ambition, le corps, l'esprit,
14:06gardant cette authenticité-là,
14:10cette originalité,
14:11présentant un bel héritage.
14:13C'est magnifique, absolument magnifique.
14:17Mais dites-nous rapidement,
14:18quelle a été la réaction des joueurs
14:19lorsqu'ils ont découvert leur tenue ?
14:23Alors, au départ, ils ont aimé.
14:25Quelques-uns des rois ont été un peu froids,
14:32mais dès qu'ils ont porté le trench ou le manteau,
14:37tout de suite, ils ont adhéré,
14:39ils ont compris exactement où on allait.
14:42et c'était pour notre plus grand bonheur.
14:45Ah bah oui, on imagine, on imagine.
14:47On leur souhaite évidemment autant de succès.
14:49Vous avez raison, ils sont arrivés comme des rois.
14:51Ils sont eux-mêmes à la tête.
14:52Ils sont champions d'Afrique en titre pour l'instant.
14:55On leur souhaite évidemment de conserver leur titre.
14:58On verra.
14:59En attendant, la compétition est ouverte, là, pour raison.
15:02Merci, merci infiniment.
15:06Merci infiniment, Eli Kouam, d'avoir été avec nous dans ce journal de l'Afrique.
15:09Merci beaucoup.
15:10Merci à vous, merci à l'Afrique, merci aux joueurs.
15:13Merci beaucoup.
15:15Et alors, un mot peut-être en allant sur le terrain,
15:18côté sportif.
15:19Le Maroc joue son match d'ouverture.
15:21Les Lyon d'Atlas affrontent en ce moment
15:23les Sélacantes de Comores
15:26qui participent à leur seconde Cannes de leur histoire.
15:29On suivra évidemment ce match-là
15:30et il y aura une édition spéciale
15:33juste après avec Benoît Pérochet
15:34avec tous ces invités
15:37qui vous fera vivre la Cannes
15:38et tout au long de ce mois de cette compétition,
15:40ne ratez pas cette spéciale.
15:43Restez avec nous sur France 24,
15:45c'est la fin de ce journal.
15:46Merci à tous ceux qui nous ont suivis partout dans le monde
15:47et ce soir, forcément, David Jean à Rabat
15:50en passant par Beyrouth.
15:51Restez avec nous car l'actualité continue sur France 24.
15:53Merci.
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