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EMission TV : C A VOus sur France TV Invité spécial Michel Platini (Fr,2022)

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00:00Le purgatoire de Michel Platini a pris fin.
00:03Triple ballon d'or, numéro 10 de Légende, héros de Nancy, de Saint-Etienne et de la Juve,
00:07plus jeune sélectionneur de l'équipe de France, co-organisateur de la Coupe du Monde 98,
00:11président de l'UEFA, écarté de toute fonction officielle pour 4 ans en octobre 2015
00:17par le comité d'éthique de la FIFA en raison d'un paiement de 2 millions de francs suisses
00:21de la part de Seb Blatter, une suspension qui a pris fin le 7 octobre dernier.
00:26– Je reviendrai, je ne sais pas où, je ne sais pas comment, je ne sais pas,
00:31mais je ne peux pas rester sur une suspension, même si c'est une suspension faite par des abrutis,
00:39une suspension comme ça, je ne peux pas rester là-dessus, je n'ai plus 40 ans ni 50 ans,
00:43j'ai 64 ans, je prendrai le temps, je verrai ce qui sera le mieux pour moi
00:47et pour ma façon de vivre avec ma famille.
00:49– Comme promis, Michel Platini est de retour avec un livre dans lequel il a à cœur de livrer sa vérité,
00:54il est ce soir notre invité.
00:56– Bonsoir Michel Platini, voilà, merci de votre présence ce soir sur le plateau de C'est à vous.
01:09– Salut Michel.
01:10– Un tour d'honneur évidemment, Marion, Patrick, merci d'avoir choisi C'est à vous
01:14pour vous exprimer au terme de ces 4 années de suspension
01:16que vous n'avez pas vécu du tout comme une suspension,
01:19on va y revenir longuement, mais d'abord on commence par le commencement,
01:22le prologue de votre livre avec, dès la première phrase,
01:26une citation de Pierre Lescure, ici présent, votre ami,
01:29auquel vous avez confié un jour votre peu d'envie, votre peu de goût pour la littérature.
01:34Et il vous a répondu, mais Michel, tu n'as pas besoin de lire,
01:37ta vie est déjà un roman.
01:40Vous vous sentez comme un héros de roman, Michel ?
01:43– J'écoutais Pierre et…
01:46– C'est vrai qu'on écoute tous Pierre.
01:47– Non mais vous savez que nous, les footballeurs des années 70, etc.,
01:53on était plus considérés comme des sportifs que des intellectuels.
01:56Et donc c'est la première fois, une des toutes premières fois,
01:59que j'entendais quelqu'un qui ne me prenait pas pour un imbécile
02:03parce que je ne lisais pas.
02:04Et c'est une des toutes premières fois qu'on disait,
02:05mais non, tu n'as pas besoin de lire puisque tu vis dans un roman.
02:07Et ça m'avait surpris, parce que d'habitude c'était plutôt condescendant avec les sportifs.
02:11– Ça vous blessait, la façon dont on considérait les…
02:13– On considérait les sportifs comme ça, c'était très condescendant.
02:15Donc voilà, et donc Pierre m'a…
02:17– Il vous a parlé avec respect.
02:17– … m'a valorisé et ça m'a fait énormément de plaisir.
02:21– Vous confirmez, Pierre, Michel a une vie romanesque.
02:24– Oui, sa vie est un roman.
02:26Il n'y a qu'à lire le bouquin si on a perdu la mémoire entre-temps.
02:29Parce que le jeune homme au visage de gamin, il a toujours son visage de gamin.
02:33– Et sur la couverture.
02:34– Et sur la couverture, c'est pareil.
02:36Il s'amuse avec son ballon comme il devait s'amuser quand il avait 17 ans.
02:40Il a eu une vie romanesque sur les terrains, comme dans les plus hautes instances.
02:44Vous n'aviez pas un physique de pur sang,
02:46mais vous avez fait les gestes les plus intelligents et les plus efficaces du football.
02:50Il a joué des matchs de tragédie sportive et puis des matchs triomphants.
02:54Il rendait les joueurs, les autres joueurs, plus intelligents.
02:57Et c'est un incroyable tireur de coup franc.
03:00Tout le monde étudiait sur les cassettes VHS comment il faisait.
03:03Et le coup suivant, il tirait et il remarquait.
03:06Regardez.
03:11Ces coups francs, vous les préparez depuis longtemps ?
03:13Oui, je les prépare assez depuis longtemps,
03:15mais je crois que ces derniers matchs, j'ai eu quand même de la réussite
03:18parce qu'un coup franc, j'ai marqué un but sur quatre matchs, ça s'est répété.
03:22Je les prépare depuis longtemps, non, parce que ça me s'est venu comme ça.
03:25J'avais certaines qualités pour brosser violemment les ballons.
03:28Et je crois que j'ai une certaine facilité technique pour la mettre un peu où je veux.
03:32Donc si on réunit les deux, je crois que je peux marquer beaucoup de but.
03:35Vous avez vu, c'est la feuille morte.
03:37Oui, tout à fait.
03:38Brossée.
03:39Le secret quand vous commencez à tirer les coups francs, c'est de marquer le premier.
03:42Après, de marquer le deuxième, il n'y a plus personne qui viendra les tirer à votre place.
03:46C'est ce secret.
03:47On ne saura jamais si quelqu'un qui les tirait mieux que moi en équipe de France.
03:50On ne saura jamais si je tirais le premier, j'ai marqué.
03:53Peut-être que d'autres les tiraient très très bien, mais ils n'ont pas eu la chance de le tirer.
03:56Il y a peut-être un génie du coup franc oublié en équipe de France.
03:59C'est de la chance, c'est de la chance.
04:00C'est passé comme ça.
04:00Et à la fin de sa carrière de joueur, avant de devenir dirigeant, on va y revenir longuement,
04:06il va connaître un jubilé de dimension mondiale en mai 88 sur ce stade Marcel Picot de Nancy qu'il avait vu naître.
04:15À l'entrée de Platini, 35 000 spectateurs debout dans le stade acclament celui qui pendant 7 ans,
04:21sous les couleurs de l'ice Nancy Lorraine, a fait vibrer ce même public de Marcel Picot.
04:27Les plus grandes stars mondiales du football sont là et l'applaudissent.
04:30Un plateau inestimable, jamais réuni en France.
04:35353 pigeons s'envolent dans le crépuscule, symbolisant les 353 buts marqués par Michel Platini au cours de sa carrière.
04:43C'est dingue.
04:45353 pigeons.
04:47Oui.
04:48Non ?
04:48Oui, oui, oui, c'était une belle carrière et j'ai marqué pas mal de buts et puis l'idée de mettre des pigeons, c'était magnifique.
04:57Oui, c'était beau.
04:58Votre vie est un roman, une ascension inédite dans le monde du football, pas un seul carton rouge en 15 ans de vie professionnelle.
05:06Et puis, en octobre 2015, un départ forcé de l'UEFA, suspendu de vos fonctions, privé de toute activité en relation avec le foot pendant 4 ans
05:13par la fameuse commission d'éthique de la FIFA qui vous soupçonne d'avoir reçu un paiement déloyal de 1,8 million d'euros de la part de Seb Blatter.
05:21Vous allez poursuivre cette belle mission sans moi, pour des motifs sur lesquels je ne souhaite pas, bien sûr, revenir aujourd'hui.
05:32Sachez simplement, mesdames et messieurs, que ma conscience est tranquille et que je suis certain de ne pas avoir commis la moindre faute et que je continue le combat judiciaire.
05:45Cette suspension, elle s'est achevée le 8 octobre dernier, mais vous ne vous êtes jamais considérés comme suspendus.
05:50– Non, jamais, non. Vous savez, ceux de la commission d'éthique qui m'ont suspendu sont tous en prison.
05:56Ce n'est pas terrible, quand même, pour une commission d'éthique.
05:58– Mais vous en avez souffert, malgré tout.
06:00– J'ai souffert, on a souffert, parce que je mets ma famille avec moi, on en a souffert pendant un mois.
06:05– Vous ne sortiez jamais sans des lunettes de soleil une casquette ?
06:08– Non, mais vous ne pouvez pas vous imaginer, ça venait du monde entier.
06:10Je veux dire, falsification des comptes, corruption, blanchiment d'argent, faux salaire et tout ça, ça venait de Zurich.
06:17Et c'était repris par la communication de la FIFA qui lançait ça à tous les journalistes du monde entier.
06:22Donc ça venait du Canada, de France, de partout.
06:25Et vous en prenez, prenez une baffe ici, prenez un uppercut, vous ne comprenez pas tout ce qui vous arrive.
06:30– Vous aviez le sentiment d'être Al Capone.
06:32– Voilà, tout à fait.
06:32Et au bout d'un mois, vous vous rendez compte que bon, voilà, c'est un complot, c'est organisé, parce que vous avez des avocats, vous essayez de comprendre.
06:40Et puis voilà, j'ai été suspendu 4 ans, j'ai été blanchi par la justice suisse, la paiement qui était soi-disant indu, mais la FIFA ne m'a pas enlevé cette suspension.
06:50– Vous revenez longuement sur les coulisses de cette suspension, une machination ourdie contre vous par Seb Blater, votre ancien mentor qui a précipité votre chute.
07:00Tout est parti de votre déclaration de candidature à la FIFA, le 29 juillet 2015.
07:04Ce qui vous trouble, c'est que l'enquête, elle est ouverte 4 ans après que vous avez touché l'argent, mais seulement quelques semaines après l'annonce de votre candidature.
07:12– Comme par hasard ? – On ne voulait pas de vous, elle a pris, enfin, Seb Blater voulait continuer ?
07:16– Oui. – Alors qu'il vous avait promis le poste.
07:18– Il était venu vous chercher, exactement.
07:19– Oui, oui, ça change vite dans ce monde. C'est comme ça, vous savez, c'est une décision, c'est compliqué à expliquer en deux minutes, mais en fin de compte, pour caricaturer,
07:36ce sont ceux qui m'ont donné de l'argent, qui me devaient, qui m'ont suspendu parce qu'ils m'ont donné de l'argent.
07:44– Mais pourquoi est-ce qu'on ne voulait pas de Michel Platini à la présidence de la FIFA ? Parce que c'est ce que vous expliquez.
07:51– Parce que je venais peut-être, ils pensaient que je venais à qu'une équipe, parce qu'ils pensaient que j'allais refaire le football,
07:57c'est vrai que j'allais refaire le football, j'allais refaire ses institutions, et puis peut-être qu'il y avait d'autres personnes qui avaient l'ambition de gagner,
08:03plutôt que d'aller devant des votes, on a préféré me donner des coups par derrière.
08:07– Parce que vous, à la présidence de la FIFA, ça aurait révolutionné le football ?
08:10– Oui, je crois, oui.
08:11– Oui ?
08:11– Ah oui, oui.
08:12– Ça va peut-être encore se faire ?
08:14– On verra, je ne sais pas.
08:16– Qu'est-ce que vous auriez changé de si…
08:18– Non, je pense que déjà, j'aurais changé tout ce système judiciaire qui est une justice faite par la maison mère.
08:25– Oui.
08:26– Ça, c'est une chose. Ensuite, j'aurais ramené un peu plus de pouvoir au monde, aux footballeurs.
08:31J'aurais ramené des footballeurs dans les décisions.
08:33Par exemple, vous prenez l'International Board, ceux qui font les décisions du football,
08:37il n'y a pas un footballeur dedans.
08:39Donc, c'est des juristes, et puis c'est des présidents qui n'ont jamais tapé dans un ballon,
08:43qui font les lois du football. Bien sûr, aidés par des arbitres.
08:46– Et puis, vous preniez trop bien la lumière.
08:48En gros, c'est ce que vous reprochez, Seb Blatter.
08:51C'est à vous qu'on demande des autographes, c'est à vous qu'on demande de faire des photos.
08:55C'est jamais un Seb Blatter.
08:56– Oui, mais je crois…
08:57– Pour vous surnommer sa majesté Blatter, une bête politique, le maître des horloges,
09:00le squal Blatter, où s'épit la pipelette, s'épit la malice.
09:04Vous n'avez pas…
09:05– Oui, mais bon, ça, c'était les relations qu'on a eues à la fin,
09:08parce que ça a été un bon président de la FIFA, sincèrement.
09:10Mais à la fin, il a voulu enlever tous ceux qui se présentaient à la présidence de la FIFA.
09:17– Écarter tous ceux qui pourraient prendre sa place.
09:19En gros, c'est ça.
09:20– Souvenez-vous qu'il y a eu une descente, ensuite, lui, il a démissionné.
09:24Mais il a démissionné, il a démissionné.
09:26Ça aurait été au congrès d'après seulement qu'il serait parti.
09:29Donc, il a eu huit mois.
09:30Et pendant les huit mois-là, il aurait essayé d'enlever tous les gens
09:33qui se présentaient à la présidence pour que ça soit lui, finalement, le dernier qui reste.
09:36Il n'y a personne d'autre.
09:37– Le dernier souriant.
09:37– Donc, voilà.
09:39Mais bon, c'est dramatique.
09:42– Lorsque vous êtes auditionné par la commission d'éthique de la FIFA,
09:44vous expliquez calmement que cette somme était un reliquat de salaire,
09:49mais personne ne vous écoute.
09:51On a décidé que vous étiez coupable.
09:53– Non, à la commission d'appel, il y a deux personnes qui dormaient.
09:59Et quand j'ai dit qu'on m'avait demandé de faire une facture, j'ai fait une facture.
10:03Quand j'ai été, je leur ai donné la facture.
10:07Ils m'ont payé, j'ai payé mes impôts.
10:10Et les deux personnes, ils se réveillent et ils disent,
10:12« Ah bon, il y a une facture, donc il n'y a pas de problème. »
10:14Donc, en principe, il ne devait pas y avoir de problème.
10:16Mais je pense que derrière, dans les coulisses, il y a des gens qui ont agi pour qu'il y ait des problèmes.
10:20– Vous vous êtes parlé depuis avec cette platelle ?
10:22– Non, je l'ai vu une fois au TAS pour lui, au tribunal arbitral du sport,
10:25où je suis venu plaider la bonne foi qu'il avait, dans la mesure où...
10:29Lui, quand on avait attendu par la justice, il avait dit qu'il me devait cet argent.
10:34Moi, j'ai dit qu'il me devait cet argent.
10:35Tout était clair.
10:36Sur cet argent, je vous rappelle, j'ai payé des impôts, j'ai payé des charges, j'ai tout payé.
10:40Alors, quand on m'a dit, à la fin, « Est-ce que vous êtes d'accord pour rendre l'argent ? »
10:43Je lui ai dit, « Allez demander à mes avocats, allez demander au fisc suisse. »
10:46Parce que mon argent, il est parti là-dedans.
10:47– L'affaire a été instruite par le juge Allard, la personne idoine pour me désinguer,
10:52qui demandera votre radiation à vie.
10:55Finalement, vous étiez suspendu pour 8 ans, ça a été ramené à 4 ans.
10:59– Non, à 8 ans, à 6 ans, à 4 ans.
11:01S'il y a eu encore deux procès, j'étais à zéro, mais bon, ils ont arrêté avant.
11:05– Une audition que vous avez vécue comme l'échange le plus surréaliste de votre vie,
11:09bien plus encore que celui que j'avais eu avec la romancière Marguerite Duras.
11:13Vous racontez qu'en décembre 87, Libération organise un entretien entre vous
11:17pour la sortie de votre livre « Ma vie comme un match » et l'écrivain Marguerite Duras.
11:22En sortant de l'entretien, je lâche une heure avec Marguerite Duras.
11:24Ça a été pour moi plus dur que n'importe quel match de ma carrière.
11:28Je ne savais pas ce qui allait m'attendre 30 ans plus tard avec Madame Allard.
11:30C'était si pénible que ça avec Marguerite Duras ?
11:33– Il fallait que je comprenne les questions déjà.
11:37– Et qu'est-ce qu'on prend le coup de bol ?
11:38– Oui, parce que Marguerite Duras ne comprenait pas grand-chose au football.
11:41Elle était aidée par quelqu'un qui lui disait…
11:44– Mais elle vous connaissait quand même ?
11:47– Oui, oui, elle me connaissait.
11:48– Elle était fan de vous ?
11:48– Elle était fan de moi, mais bon, elle ne connaissait pas grand-chose au football.
11:53Et l'autre personne, c'était tout à charge.
11:55– Le juge à l'art ?
11:56– Le juge à l'art, c'est tout à charge.
11:57– Vous avez été blanchie définitivement par la justice suisse le 25 mai 2018,
12:01mais vous avez déposé plusieurs plaintes au pénal.
12:04– Alors là, j'ai contre-attaqué.
12:04Et dans le football, on joue en défense, et quand on a le ballon, après on contre-attaqué.
12:08– Là, vous avez le ballon.
12:09– Là, j'ai le ballon, et là, c'est moi qui attaque.
12:11– Pourquoi ? Vous voulez créer une jurisprudence platinée ?
12:13– Oui, je veux créer une sorte de jurisprudence platinée,
12:15parce que je ne trouve pas normal que ce soit les institutions sportives
12:20qui fassent appuyer le beau temps et qui vous jugent.
12:23– Qui est une justice interne, en quelque sorte.
12:25– Qui est une justice interne, voilà.
12:25– Vous auriez aimé que la France vous défende plus ouvertement ?
12:28– Oui, parce que je crois que c'était simplement une décision politique,
12:32c'est ni judiciaire, ni économique, pardon, ni économique, ni légale,
12:39– Qui ne se basait pas sur des faits juridiques.
12:41– Juridiques, je voulais dire juridiques, alors que c'est qu'une décision politique.
12:44– Vous suscitez souvent la jalousie, c'est aussi la jalousie
12:48qui a été à l'origine de cette machination.
12:50– Oui, parce que vous savez, c'est un monde où il n'y a pas de footballeur déjà.
12:56Vous avez vu que ce monde-là, il n'y a pas de footballeur.
12:59Ils n'aiment pas trop les footballeurs.
13:01Ils aiment bien s'en servir, les utiliser,
13:02mais ils n'aiment pas qu'on prenne des responsabilités.
13:04Parce qu'on a tout, le footballeur il est jeune, il est riche, il est beau,
13:09il vient du lac des Quatre-Cantons, comme ils disent,
13:11dans l'aventure c'est l'aventure.
13:13Et donc ça, ça les embête.
13:14– Vous rêvez toujours d'être le premier footballeur président de la FIFA ?
13:17– Non, je ne l'ai jamais rêvé.
13:18Vous savez, je n'étais pas…
13:20Non, non, non, je ne me suis posé longuement des questions
13:24si je devais y aller ou pas y aller.
13:25J'étais très bien à l'UEFA.
13:26Mon épouse était contre, mon fils était pour,
13:28des amis étaient contre.
13:29– Vous avez été une décision familiale difficile à cette candidature ?
13:31– Ça a été une décision familiale très difficile.
13:34Et puis après, ce qui a fait tout changer,
13:36c'est que j'ai reçu 150 lettres de demande sur 200
13:40des présidents des associations qui disent
13:42« Michel, on a besoin de toi comme président de la FIFA,
13:44on veut que tu viennes. »
13:45Alors 150 actionnaires contre 3 administratifs,
13:48c'est les 3 administratifs qui m'ont battu.
13:50– Vous dites le footballeur, il est beau, il est jeune, il est riche.
13:53Pourtant, tout n'a pas été rose, vous, dans votre carrière de footballeur.
13:57À 17 ans, vous écrivez que le médecin du FC Metz
14:00vous déclare inapte à la pratique du football de haut niveau.
14:03De 1972 à 1979, vous passez 8 fois sur le billard.
14:09On peut vous demander pourquoi ?
14:12– Alors, la première sur le médecin de Metz,
14:17non, le médecin de Metz, il avait demandé
14:18que j'aille faire un électrocardiogramme à Nancy.
14:21Et comme j'avais un gros cœur,
14:22les stagiaires à l'époque,
14:25qui n'avaient pas l'habitude de voir des sportifs,
14:27je pense, ils ont dit « Un gros cœur, c'est pas bon pour le sport,
14:29donc on ne vous souhaite pas de faire du sport ».
14:31Donc, ils l'ont dit au médecin de Metz,
14:33ce médecin de Metz, il n'a pas voulu prendre de risque,
14:35ils ne m'ont pas voulu.
14:36Donc, je suis allé à Nancy.
14:38La deuxième question, c'est ?
14:39– La deuxième question, c'était 8 fois sur le billard ?
14:41– Oui, parce que j'ai beaucoup joué.
14:42Vous savez, pendant toute ma jeunesse,
14:45j'ai pratiquement pas eu de vacances.
14:47Entre 19 ans et 23 ans,
14:49je n'ai pas eu le moyen de me reposer
14:51parce que j'étais militaire,
14:52donc je suis allé à l'armée au mois de juin.
14:54L'année d'après, j'ai fait les Jeux olympiques,
14:55l'année d'après, j'ai fait une tournée avec l'équipe de France,
14:57et après, il y a la Coupe du Monde.
14:58Donc, pratiquement, pendant 5 ans,
15:00je n'ai pas eu de vacances,
15:01donc j'ai pété de tous les côtés.
15:03– Alors, à l'époque, certains commentateurs
15:04prédisent que vous n'accomplirez jamais de grande carrière,
15:07d'autres parient sur votre retraite anticipée
15:09avant 25 ans.
15:11Ça ne vous empêchera pas de remporter la Coupe de France
15:14en mai 1978 avec Nancy.
15:17Un mois avant ça,
15:18Michel Denizot vous consacre un portrait
15:20où l'on vous suit jusque sous la douche.
15:23– Unique moment de détente dans la journée du footballeur Platini.
15:27Il ne signe pas encore d'autographe dans son bain.
15:30Là seulement, on lui fiche la paix.
15:3218h30, les bandes,
15:34la jambe droite après la jambe gauche.
15:36Les jambes de Platini sont cotées à 500 millions de centimes.
15:4019h30, l'échauffement,
15:41la concentration d'avant-match pour les autres, oui,
15:44mais pas pour lui, il signe toujours.
15:45Platini par-ci, Platini par-là,
15:47photos, interviews.
15:49Sa vie familiale reste son jardin secret.
15:51Mais en football, il appartient à tout le monde.
15:54– Il y a des moments en général ball,
15:55un petit état dépressif,
15:57mais ce n'est pas grave.
15:59Le footballeur ainsi en veut d'être,
16:01je préfère qu'il y ait beaucoup de monde autour de moi
16:02plutôt qu'il n'y ait personne,
16:04que j'intéresse les journalistes
16:05parce que je suis bon en fin de compte.
16:06– Vous ne l'aviez jamais vu ?
16:08– Non, jamais, non, c'est bien.
16:09– Cet extrait, je suis ravie qu'on puisse vous le montrer.
16:11Alors, votre vie familiale, c'est votre jardin secret,
16:13mais votre père, Aldo, était également interviewé
16:17dans ce même portrait, regardez.
16:18– Dans un contexte familial qui m'a poussé au football,
16:22pas trop quand même,
16:23mais ils m'ont toujours aidé à jouer au football.
16:25Mon père était entraîneur,
16:26il m'a promulgué beaucoup de conseils
16:29et ma mère ne m'a jamais dit
16:32« Non, on ne joue pas au football, tu vas te salir,
16:33au contraire, on m'a toujours aidé. »
16:35– La famille compte beaucoup ?
16:37– Pour Michel ?
16:38– Oui.
16:38– Ah oui, il aime se tremper dans la maison, je crois, oui.
16:41Et puis, il sait un peu ce qu'il doit à sa mère, c'est sûr.
16:45Oui, je crois que ça compte beaucoup pour lui.
16:47– Au moment des décisions importantes,
16:49c'est-à-dire si un jour il décide de quitter Nancy,
16:51il hésitera peut-être encore à cause de ça ?
16:54– À cause de la famille ?
16:54– Oui.
16:56– Peut-être.
16:57– Voilà, j'imagine que c'est encore valable aujourd'hui
16:59ce que disait votre père à l'époque,
17:01que la vie de votre famille comptera
17:02pour votre prochaine décision.
17:04Vous racontez une anecdote très drôle
17:05à propos de vos parents.
17:07Un dimanche soir de février 77, dans Stade 2,
17:10Thierry Rolland fait le résumé du match
17:11Nancy-FC Nantes, gagné 3-0.
17:14Et son commentaire se termine par cette chute.
17:16Michel dédie un but à sa fiancée Christelle,
17:19présente dans les tribunes.
17:20– La personne n'a été au courant dans la famille.
17:23Avec Thierry Rolland, il était ingérable.
17:26– Il a balancé votre vie privée à l'antenne.
17:28– Ah oui, c'est pour ça que je me suis marié.
17:30– C'est sympa, c'est pour le responsable de votre mariage.
17:33– La famille de mon épouse est une famille italienne,
17:35je risquais beaucoup.
17:36– Ah oui, vous n'ayez pas le choix.
17:37– Pas le choix.
17:38– Pierre.
17:39– Un homme a joué un rôle essentiel dans ta vie,
17:43dans votre vie par exemple, Michel,
17:44c'est Fernand Sastre,
17:45l'ancien président de la Fédération française de foot,
17:48et vous en parlez à plusieurs reprises d'entre nous,
17:51et de très jolie manière,
17:53de manière émouvante et profonde.
17:54Déjà, c'est lui qui vous remet ce fameux premier trophée
17:58dont parlait Marion lorsque vous gagnez la Coupe de France 78.
18:02– Sous-titrage Société Radio-Canada
18:32– Trois ans et moins de vingt ans plus tard,
18:34c'est ce même Fernand Sastre qui va vous désigner
18:37comme, disons, capitaine de l'organisation
18:39de la Coupe du Monde à venir,
18:40la Coupe du Monde en France en 98.
18:43Vous allez travailler avec des hommes remarquables,
18:45Fernand Sastre d'abord,
18:47haut fonctionnaire de très haut niveau,
18:49grand président et un homme extra.
18:52– Fernand Sastre, c'était une personnalité du football,
18:55une bonne personnalité.
18:56il a fait partie de mes mentors, de mes parrains.
19:01Il y a eu Jacques Georges qui était le président de l'UEFA,
19:03il y a eu Jean-Luc Lagardère,
19:05il y a eu après M. Agnelli.
19:06J'ai eu 4-5 personnages qui m'ont pris sur leur coupe
19:10et qui m'ont aidé.
19:11Je suis très caméléon,
19:11j'essaye de prendre les qualités de tout le monde,
19:14pas les défauts, mais les qualités de tout le monde.
19:16Et Fernand Sastre a été l'instigateur
19:17parce qu'il m'a accepté
19:19comme coprésident du comité d'organisation.
19:21– Ce qui est énorme.
19:22– Il faut avaler des coups l'œuf
19:27de prendre un jeune gamin comme moi
19:28comme coprésident.
19:30Et Fernand l'a fait, il m'a amené,
19:32mais on avait un homme remarquable avec nous,
19:33c'était Jacques Lambert.
19:35Et donc voilà, ça a été une formidable aventure.
19:38– La Coupe du Monde a été magnifiquement organisée,
19:41les Français l'ont gagnée
19:42et Fernand Sastre est mort 3 jours
19:44avant le début de la compétition.
19:46Il y avait une chaise vide à côté de vous dans la tribune.
19:48– Oui, c'est lui qui a tout fait pour la Coupe du Monde
19:51et puis il est parti.
19:53J'aurais bien aimé qu'il reste encore longtemps
19:55puis qu'il voit un peu l'œuvre
19:56comme elle s'est terminée par la victoire
19:57merveilleuse de l'équipe de France.
19:59Mais le destin en a voulu autrement.
20:01– L'un des jours les plus forts de votre vie,
20:03le 12 juillet 1998.
20:05Et j'aime ce que vous racontez dans le livre.
20:07Quand vous dites à Didier Deschamps,
20:09prends ton temps Didier.
20:10– Oui.
20:11– Parce que vous savez ce que c'est
20:12que ces victoires qui passent si vite.
20:15– Oui, on monte vite chercher la Coupe
20:18et puis c'est des moments de bonheur,
20:19ça ne dure pas longtemps.
20:20Alors je dis à Didier va doucement
20:22parce que prend le temps.
20:25– La Coupe du Monde,
20:26vous étiez pendant toute la durée
20:27de la compétition à côté d'elle
20:28et interdiction de la toucher.
20:30– Je ne l'ai jamais touché
20:31comme je l'avais gagné.
20:32Je l'ai touché la première fois
20:33dans le vestiaire de l'équipe de France
20:35comme la France l'avait gagné.
20:36– Vous vous interdisiez de la toucher.
20:37– Ah oui, oui, non.
20:39Elle nous a porté malheureux plusieurs matchs.
20:41– C'est votre vie de sélectionneur
20:44et de dirigeant que vous racontez
20:45pour l'essentiel dans ce livre.
20:47Mais il y a quand même forcément
20:48quelques souvenirs de terrain.
20:49Saint-Étienne, 79 à 82.
20:52C'est là que j'ai été le plus fort,
20:54dites-vous,
20:55même s'il n'y a pas eu beaucoup de trophées.
20:56Évidemment, le trophée de champion de France, 81.
20:59Et puis c'est 80 de but inscrit.
21:01Séville, 82, 8 juillet, 82.
21:04La demi-finale perdue face à l'Allemagne.
21:06Une très belle défaite.
21:08Plus belle que la victoire.
21:09Cette défaite, écrivez-vous,
21:10est un chef-d'œuvre.
21:11Évidemment, ça n'est pas ce que vous pensiez
21:13à l'époque au soir de match.
21:14– Ah, j'imagine.
21:16– Votre avis, c'est vraiment l'arbitre
21:18qui vous a fait perdre cette demi-finale ?
21:19– Écoutez, d'habitude,
21:20je suis assez fataliste.
21:22Je prends bien la défaite.
21:23Mais comme ça s'est passé,
21:24non, là, je suis vraiment écœuré.
21:25Et je souhaite de tout cœur
21:26que vous étiez un gagnant final.
21:27– C'est une immense déception pour vous ?
21:30– Je pense que non seulement
21:31on est très déçus,
21:32mais on est super écœurés.
21:33Et je vous assure,
21:35d'habitude, on aime bien,
21:36on dit les Français,
21:37ils aiment bien sortir la tête-hôte.
21:37Là, je vous assure
21:39qu'on n'aurait pas fait sortir la tête-basse
21:41et d'avoir à en porter.
21:42– Écœurés, disiez-vous.
21:43Je suis sûr que beaucoup des Français
21:44qui nous regardent le sont toujours écœurés.
21:47Vous vous dites, c'est un chef-d'œuvre.
21:48C'est un chef-d'œuvre d'injustice, non ?
21:50– C'est pour ça que c'est un chef-d'œuvre.
21:51– D'accord.
21:52– Non, mais c'est vrai.
21:53C'est un grand moment.
21:54Vous vous en souvenez encore aujourd'hui.
21:55Pourtant, on a perdu.
21:55Donc, c'est un très grand moment de sport.
21:58Puis nous, on a vécu des choses remarquables
22:00pendant ce match-là.
22:01Le match est magnifique.
22:02Il y a 3-3, on peut le gagner,
22:04on peut le perdre.
22:05Les Allemands, on était pratiquement comme ça avec eux.
22:07– Oui, mais à ce moment-là,
22:07Baptiste, on est sur son lit de douleur encore.
22:09– Et puis, quand vous rentrez au vestiaire,
22:11vous voyez 11 hommes pleurer.
22:14Mais pas de tristesse,
22:16mais pleurer de nerfs.
22:17De nerfs, parce qu'on a notre ami Baptiste
22:20qui est à l'hôpital.
22:21On ne sait pas s'il a entré à vieillamment.
22:22On ne sait pas.
22:22Il se passe des choses, des injustices.
22:24On se fait revoyer.
22:25Et puis, en fin de compte,
22:27ce match-là est resté dans l'imaginaire des gens.
22:29Donc, c'est quelque chose qui est beau aussi.
22:31Et puis, c'est un match de foot.
22:32Autant, j'étais un peu énervé sur le moment.
22:34Mais après, avec un peu de réflexion,
22:36un peu de bouteille,
22:37on se dit que c'était un grand moment de sport.
22:39– Deux ans plus tard, 84, 27 juin,
22:4184 au Parc des Princes,
22:42finale du championnat d'Europe de foot
22:44face à l'Espagne
22:45et un coup franc à la 53 juin.
22:47– Imparable.
22:51– Et il l'a mis au même endroit.
22:53– Ouais, but !
22:54Oh, France, le terrible d'Arconada
22:56et but de Michel Platini
22:58qui l'a mis au même endroit
22:59qu'il a mis dans le gardien
23:00qui a échappé le ballon.
23:01– Oui, c'est extraordinaire.
23:03Alors que Platini allait tranquillement
23:04regagner son poste.
23:06Arconada a commis une erreur
23:08que je qualifierais de monumental.
23:10– Imparable, évidemment.
23:12C'est du second degré.
23:13– Ouais, parce que c'est pas du tout imparable.
23:14C'est la boudette d'Arconada.
23:16– Mais vous le voyez vous-même,
23:17c'est imparable.
23:19– Alors vous dites,
23:20ce but, évidemment,
23:21c'est l'un des grands moments
23:22de votre carrière.
23:22Vous dites, c'est l'un des plus laides
23:24de ma carrière.
23:24– Oui, mais l'un des plus importants
23:25pour le football français.
23:26C'est la première fois
23:27qu'on a gagné un trophée.
23:28Mais j'aurais tellement marqué
23:29le deuxième but
23:30qu'a marqué Bruno Bellone
23:31qui est exceptionnel.
23:32– Ah oui, vous êtes jaloux
23:33de Bruno Bellone.
23:34– Pas du tout,
23:34mais j'aurais bien aimé
23:35le but qu'il a marqué.
23:37– Après les arrêts de jeu ?
23:39– À la fin du temps réglementaire.
23:41Alors qu'on est à 10 contre 11
23:42et qu'on est tous en défense,
23:43il y a une contre-attaque.
23:45Oh là là, c'était difficile ce match.
23:47Difficile.
23:48– Vous avez pris votre retraite
23:49le 17 mai 1987.
23:50À l'époque, vous disiez
23:51« Je suis mort à 32 ans ».
23:53Vous pensiez vraiment
23:54que c'était fini ?
23:54– La vie d'un footballeur,
23:56c'est une autre vie
23:57qui va commencer.
23:57La vie de footballeur est morte.
23:59– Oui, mais une nouvelle vie
23:59d'iligeant, c'est ouvert à vous.
24:00– C'est autre chose,
24:01ce n'est pas la même chose.
24:02– Plus jeune sélectionneur
24:03de l'équipe de France,
24:03coordinateur de la Coupe du Monde,
24:05une vie de bureau en costume cravate,
24:08mais plutôt qu'une vie d'entraîneur
24:09parce que passer mes journées
24:10en survêtement, non merci.
24:11– Non, non, j'ai été sélectionneur
24:12qui n'est pas la même chose
24:13qu'entraîneur.
24:14Sélectionneur, ça me plaît
24:15parce qu'on a quand même
24:16un peu de recul,
24:17on peut prendre un peu le temps
24:18de se reposer.
24:19Sélectionneur, entraîneur,
24:20tous les jours, tous les jours,
24:21tous les jours,
24:22aller attendre les matchs de foot
24:24tous les trois jours,
24:26les matchs qui ont lieu
24:27à 20h le soir, c'est long.
24:29– C'est la raison pour laquelle
24:30vous avez refusé
24:31le réel chèque en blanc
24:33que vous proposez,
24:34Ramon Mendoza,
24:36le Real Madrid en 92.
24:37Ils vous ont dit,
24:38tiens, un chèque,
24:38tu mets le montant que tu veux.
24:40– Non, ils ont dit,
24:41tu mets le nombre de zéro que tu veux.
24:42– Et vous avez dit non, merci.
24:43– J'ai dit non, merci.
24:44– Et après, vous dites,
24:46quand certaines membres de blancs
24:47vous prétendent
24:48que j'ai toujours couru
24:49après l'argent,
24:50c'est la preuve.
24:51– Oui, une des preuves.
24:53– Le 26 janvier 2007,
24:55vous racontez avoir marqué
24:56le but le plus important
24:57de votre carrière.
24:58Ce n'était pas sur un match de foot,
25:00c'était lorsque vous avez fait
25:01votre discours,
25:01votre « I have a dream » à vous
25:03qui vous permet d'être élu
25:04à 23 ans après la fin
25:05de votre carrière,
25:06président de l'UEFA.
25:08– Le football,
25:09mesdames et messieurs,
25:11est un jeu
25:12avant d'être un produit.
25:14Le football est un sport
25:16avant d'être un marché.
25:19Et le football est un spectacle.
25:21avant d'être un business.
25:22– Monsieur Platini,
25:24Michel.
25:25– Michel Platini,
25:2727 voix,
25:28Lénard Johansson, 23.
25:30Pour la première fois,
25:31un ancien joueur professionnel
25:32dirigera l'UEFA,
25:33l'institution qui organise
25:35le football en Europe.
25:36– C'est exceptionnel.
25:37– Il a une vie exceptionnelle.
25:39– Et vous aussi ?
25:42– Et j'aimerais mieux
25:43d'être à 20 ans de moins
25:45et de le voir encore
25:45courir sur les terrains.
25:47– C'est ma mère.
25:48– Ça, c'est ma maman.
25:49– Vous étiez fière.
25:50– J'ai marqué un coffrant
25:51de 70 mètres, là.
25:53À ce jour-là.
25:54– Il n'y avait pas
25:54de boulettes d'Arconada ?
25:56– Non, là, là.
25:57– C'était vraiment imparable.
25:58– Oui, ça n'a été pas facile
26:01les derniers jours
26:02parce qu'il y avait
26:03une grosse pression.
26:04J'avais pratiquement
26:04tout le comité exécutif
26:06contre moi.
26:07Mais le discours m'a fait gagner.
26:10J'ai fait un beau discours.
26:12– Une autre date
26:12dans votre vie de dirigeant
26:13et pour le football en général.
26:142 décembre 2010,
26:16la Coupe du Monde 2022
26:18aura lieu dans le Golfe Persique.
26:21– Qatar !
26:22– 2 décembre 2010,
26:24à la surprise générale,
26:25le Qatar obtient l'organisation
26:26du Mondial 2022.
26:28Un vote entaché de corruption
26:30selon France Football
26:31qui propose même
26:32de réattribuer la compétition.
26:35Le billet hebdomadaire
26:36s'est procuré un mail interne
26:38écrit en mai 2011
26:39par Jérôme Valk,
26:40secrétaire général de la FIFA.
26:41– Ils ont acheté
26:42le Mondial 2022.
26:44– La Fédération internationale
26:45est donc pointée du doigt.
26:46L'un de ses anciens membres,
26:48licencié en 2003
26:49et cité par France Football,
26:50accuse.
26:51– Il y a une vraie culture
26:52de la corruption
26:53au sein de la FIFA.
26:55– Alors, on ne va pas refaire l'histoire,
26:56mais vous avez été
26:56l'un des artisans de ce vote.
26:57Vous avez voté pour le Qatar
26:58et vous l'assumez dans ce livre.
27:00Je ne suis pas homme
27:01à me faire dicter mes choix.
27:02C'est mon côté têtu, Lorrain.
27:05– Je suis la seule personne
27:07qui a dit dans les 24
27:08pour qu'il avait voté.
27:09La seule personne.
27:11J'assume.
27:11– Sauf que vous outez Blatère.
27:13– En disant qu'il y a aussi.
27:14– Oui, mais c'est moi qui le dis.
27:16– Oui, c'est vous qui le révélez.
27:17– Parce qu'il me l'a dit.
27:19Après, les autres,
27:19je ne sais rien du tout.
27:20– Bon.
27:20Mais sur le fond,
27:22le choix du Qatar,
27:24sa chaleur,
27:26ses conditions climatiques…
27:27– La coupe du monde aura lieu
27:28au mois de décembre,
27:28il va faire 25 degrés,
27:29donc il ne va pas faire
27:30très très chaud au mois de décembre.
27:32La coupe du monde aura lieu
27:32au mois de décembre.
27:34Et ensuite, vous savez,
27:36j'ai toujours essayé
27:37de développer le football
27:38dans le monde entier.
27:39Donc l'euro,
27:40on va avoir un euro
27:41à 13 pays,
27:4313 capitales,
27:43donc tout le monde aura
27:44la possibilité
27:44d'avoir la coupe du monde.
27:46Maintenant, ça faisait 7 fois
27:47que le monde arabe
27:47perdait la coupe du monde.
27:49Donc on a voté en même temps
27:50le Qatar et la Russie.
27:52Ça faisait 10 coupes du monde,
27:53je crois.
27:55En Europe,
27:55c'est la première fois
27:56que la coupe du monde
27:56allait dans un pays de l'Est.
27:58Donc c'est la première fois
27:59que la coupe du monde
28:00va dans un pays arabe.
28:01Je suis pour que les gens,
28:03ils aient la possibilité
28:04aussi dans des pays du Golfe
28:06de voir la coupe du monde.
28:07Donc je l'ai fait
28:08pour le développement.
28:09C'est sûr,
28:09après on dit
28:10à payer Qatar,
28:11ils sont riches,
28:12ils ont payé tout le monde.
28:13Pour l'instant,
28:13il n'y a aucune preuve
28:14qu'ils ont payé tout le monde
28:15puisque la coupe du monde
28:16elle est toujours liée au Qatar.
28:17Pas de regret.
28:19Non.
28:19Quand on a vu
28:20comment se sont déroulés
28:20les mondiaux d'athlétisme,
28:21par exemple.
28:21Oui, mais c'est au mois de septembre,
28:22là on va jouer au mois de décembre.
28:24Moi, j'avais dit deux choses.
28:26J'avais dit, un,
28:26je veux absolument
28:28que la coupe du monde
28:29se passe en mois de décembre.
28:30C'est ce qui va se faire.
28:31Et deuxièmement,
28:32ça serait bien
28:32si le Qatar donnait
28:34un peu des matchs à jouer
28:35à Abu Dhabi, à Dubaï,
28:36que ça soit
28:37la coupe du monde du Golfe.
28:38Bon, là,
28:39c'est un petit problème entre eux.
28:40Oui, non, ils sont fâchés.
28:41Ils sont un peu fâchés depuis
28:42et ils ne le donneront pas.
28:44Mais moi, je trouve
28:45que ça sera un moment
28:47pour les amoureux de foot
28:48exceptionnel.
28:48Eh bien, on verra.
28:49Je vais vous le dire pourquoi.
28:50Oui.
28:51Parce que vous irez deux jours au Qatar,
28:52vous pourrez voir six matchs
28:53dans la journée.
28:54Ça va être réservé ?
28:55Alors qu'avant,
28:56vous faites la prochaine
28:57Coupe du Monde
28:57au Mexique, au Canada
28:58et aux Etats-Unis.
28:59Ça sera impossible.
29:00Bon jour pour voir
29:01un match tous les deux jours.
29:02Tandis que là,
29:02vous pouvez voir
29:03trois matchs par jour.
29:04Donc, tout le monde
29:05sera concentré
29:06dans un petit pays, certes,
29:07mais vous pourrez voir
29:07le nombre de matchs
29:08que vous voulez.
29:08Trois matchs par jour,
29:09vous pouvez le voir.
29:10C'est ça.
29:11Mais je sais que
29:11je ne convaincrai personne.
29:13Personne ne comprendrait,
29:14Michel, qu'avant de finir,
29:15on ne vous pose pas
29:16une question sur l'AVAR.
29:18L'AVAR.
29:18L'assistance technique.
29:24Vous étiez contre
29:25l'arbitrage vidéo.
29:26L'arbitrage.
29:26Oui, oui, je suis toujours
29:28contre.
29:28Vous êtes toujours contre.
29:29Oui, mais bon,
29:29maintenant, de toute façon,
29:30le combat, il est perdu
29:30parce qu'on ne viendra
29:31jamais en arrière.
29:32Mais je suis contre.
29:33Ça tue les émotions.
29:35Ça tue beaucoup de choses.
29:36Ça ne donne pas la vérité
29:37ou la justice
29:38qu'on pensait que ça allait donner.
29:39Ça ne donne pas du tout.
29:40D'ailleurs, il y a des polémiques
29:41pratiquement tous les matchs.
29:45On termine par une image
29:46du jeune Platini
29:47qui explique à des petits jeunes
29:50qui rêvent de devenir Platini
29:51ce que c'est
29:52qu'une journée de footballeur.
29:54Nous voulons être footballeurs
29:56comme Michel Platini.
29:59Comment fait-on
30:00pour devenir footballeur ?
30:02C'est très simple.
30:03Tu vas dans le club de ta ville.
30:05Là, tu demandes
30:06à avoir un dirigeant
30:07ou un entraîneur
30:07et tu signes une licence.
30:09Et là, tu deviens footballeur.
30:12Et quel est l'emploi
30:13du temps du footballeur ?
30:15Je me lève à 8h30.
30:17Je déjeune et à 9h,
30:18je prends la voiture
30:19pour venir m'entraîner ici.
30:20L'entraînement commence
30:21à 9h30.
30:22Et on finit à 11h
30:25en principe
30:25l'entraînement le matin.
30:26L'après-midi,
30:27on commence l'entraînement
30:28à 4h.
30:29Et on s'entraîne
30:29jusqu'à 5h30.
30:30On dîne à 7h30, bien sûr.
30:32Et on va se coucher
30:33parce que le footballeur
30:34est professionnel.
30:35Il faut qu'il soit en forme,
30:36il faut qu'il s'entraîne
30:37et qu'il dorme beaucoup.
30:39Et voilà.
30:40C'est très simple.
30:40C'est facile comme ça
30:42d'être un grand joueur de foot.
30:44Qui est le meilleur joueur de foot
30:45aujourd'hui ?
30:47Aujourd'hui ?
30:47On a eu une décennie exceptionnelle
30:49avec deux très grands joueurs
30:50qui sont Messi et Ronaldo.
30:53Messi et Ronaldo.
30:53Et entre Messi et Ronaldo,
30:54vous devez choisir ce soir ?
30:56Non, non.
30:57Je n'ai pas envie de me fâcher
30:58avec les supporters de l'un
30:59ou avec les supporters de l'autre.
31:00Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non.
31:03Vous savez, le football permet
31:04d'avoir deux...
31:05Il est devenu très politique.
31:07Non, mais le football permet
31:08d'avoir deux joueurs
31:09qui sont complètement différents
31:10et qui sont exceptionnels.
31:12Mais si vous disiez Mbappé,
31:13vous auriez ravi les Français ?
31:15J'ai dit, j'ai dit...
31:16Dans la décennie.
31:16J'ai dit, dans la décennie,
31:17on a eu deux très grands joueurs.
31:20Je pense que Mbappé fera partie
31:22dans la décennie qui vient
31:23certainement des meilleurs joueurs au monde.
31:26En attendant de savoir quel rôle
31:27vous allez désormais jouer
31:28dans le football français
31:29ou international ?
31:30Réponse bientôt.
31:32Écoutez, je vais vous donner
31:33la réponse maintenant.
31:35Je...
31:35Je ne sais pas.
31:41Je vais vous donner
31:41une réponse maintenant.
31:42Je pense que j'aurai
31:44une nouvelle aventure.
31:46Oui, mais vous ne savez pas encore laquelle.
31:47Mais je ne sais pas laquelle.
31:48Mais ce sera ma dernière aventure.
31:49Donc, je ne peux pas me tromper.
31:51Ce sera la dernière.
31:52Merci beaucoup, Michel Platny.
31:54Entre nous, c'est aux éditions
31:55de l'Observatoire.
31:55Vous restez avec nous.
31:56C'est l'heure du 5 sur 5
31:57de Maxime Switek.
31:59Merci.
32:00Merci.
32:01Merci.
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