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00:0113h-14h, Europe 1 Info.
00:03La suite à 13h33 sur Europe 1 avec vous, Clélie Mathias et vos deux chroniqueurs du jour,
00:07les deux journalistes, Hélène Roué et Yvan Riouffol.
00:10Alors on va parler bien sûr de la colère des agriculteurs.
00:12Annie Gennevard, la ministre d'Agriculture, a été attendue dans un instant à Toulouse et en Occitanie.
00:17Elle doit participer à la campagne de vaccination.
00:19Elle a affirmé qu'elle ne fermait pas la porte à un dialogue avec les agriculteurs sur cette dermatose.
00:24Elle était sur France 2 ce matin.
00:25Le dialogue est ouvert avec la profession.
00:28Notre responsabilité collective aux organisations syndicales, professionnelles, avec les vétérinaires, avec les scientifiques,
00:36c'est de dire ensemble, déterminons comment on lutte au mieux contre cette maladie.
00:43La discussion est ouverte sur ce point.
00:45Et je ne veux pas vous donner de réponse catégorique aujourd'hui,
00:49parce que ce temps de dialogue, il est indispensable et il faut pouvoir y associer les professionnels.
00:54Alors on attend depuis tout ce week-end, depuis vendredi, la colère des agriculteurs.
00:58Ça nous rappelle évidemment les images et les mots qu'on entendait en janvier 2024 au moment de la grande colère.
01:05Les agriculteurs ne se sentent pas compris.
01:07Ils disent qu'on attend d'être reçus et surtout d'être entendus.
01:10C'est le mot qui revient, Hélène Roué.
01:12Surtout ce qui est consternant, c'est que deux ans après, on en est exactement au même stade.
01:16Alors qu'à l'époque, il y avait les grandes promesses de Gabriel Attal,
01:21qui est lui-même monté sur les rouleaux de paille pour expliquer à quel point la situation des agriculteurs lui tenait à cœur
01:27et à quel point les choses allaient bouger.
01:29On est deux ans après, il n'y a absolument rien qu'à bouger.
01:31Comme vous le dites, il n'y a pas que la dermatose dans ce problème-là.
01:34Et la dermatose, d'ailleurs, depuis quelques jours, on peine aussi à comprendre.
01:37C'est-à-dire, quelle est vraiment la solution ?
01:39Aujourd'hui, on a l'impression que le consensus scientifique n'est pas complètement total.
01:42Est-ce qu'on essaye de soigner ? Est-ce qu'on vaccine ? Est-ce qu'on confine ?
01:47Ou alors, visiblement, de ce qui se passe quand même depuis quelques jours,
01:50ou est-ce qu'on tue complètement ?
01:51Il y a eu un accord qui avait été fait entre les professionnels, les agriculteurs, les syndicats et le gouvernement
01:58s'appuyant sur des études internationales et ce qui avait été fait d'ailleurs par l'équivalent de l'OMS,
02:03mais la version animale, en disant qu'il faut abattre et vacciner quand on le peut.
02:11Mais il y a ce problème d'incubation, de durée d'incubation, qui est très longue.
02:16Oui, bien sûr, c'est compliqué.
02:17Il y avait eu des réunions en amont.
02:19Il y avait eu des réunions en amont, mais en attendant, on le voit quand même que là,
02:22les agriculteurs sont des gens, je pense, c'est pas que je pense, j'en suis sûre,
02:26c'est des gens qui sont censés.
02:27Et en fait, quand ils ont des revendications, il faut savoir aussi les écouter
02:30et pas forcément leur envoyer des blindés centaures ou des hélicoptères, comme on l'a vu.
02:34Alors là, ce n'est pas du ressort d'Annie Genevard, mais plus du ministère de l'Intérieur.
02:37On a tous vu ces images qui nous ont absolument choqués.
02:41Il y a eu un petit rappel, en plus des gilets jaunes.
02:44Il y avait un article dans le JDD ce dimanche qui justement relatait le malaise qu'on sentit.
02:49Certains gendarmes, certains policiers qui n'avaient pas le choix que d'obéir aux ordres.
02:53Mais c'était une violence absolue.
02:54Quand on vous demande de gazer les agriculteurs qui, eux, demandent juste une chose,
02:58c'est qu'avant d'abattre leur bête, il y a un minimum de consensus.
03:01Non, mais c'est-à-dire, voilà, de dialogue, c'est des gens censés.
03:03Ils le savent, s'il y a une vache qui est malade, si l'intégralité du troupeau est malade,
03:06ils ne sont pas fous, ils ne vont pas dire si, si, je vais vendre ma viande qu'on le coucoute.
03:09Non, bien sûr que non.
03:10Mais il y a aussi des manières de faire.
03:12Et quand on écoute Annie Genevard dire que le dialogue existe,
03:15malheureusement, les derniers jours, le dialogue a vraiment été rompu.
03:18Yvan Riaufol.
03:18Moi, je crois que ce conflit des agriculteurs, plus généralement,
03:24pourrait devenir un conflit explosif, dans la mesure où, à travers la condition des agriculteurs,
03:29se révèle également la condition de tous ces Français oubliés, dans le fond,
03:34qui ont été relégués, dans l'indifférence de l'opinion,
03:38au prétexte de défendre un monde déraciné, le monde sans-frontieriste,
03:43le monde, en effet, qui est celui qui est défendu par les élites mondialisées,
03:48rappelons-les comme cela,
03:49et qui ne voit pas quelle est d'abord la douleur des agriculteurs,
03:52qui n'arrivent pas à écouler leur marché,
03:55parce que, précisément, les élites ont préféré ce monde de la libre-échange.
04:01Et il me semble que cette fragilité, du coup, de cette société oubliée
04:05peut être un révélateur, encore une étincelle, en tout cas,
04:09de cette révolte populaire qui dépasserait la condition des éleveurs
04:12pour rejoindre toute cette condition des Français oubliés,
04:14dans le fond, qui, au cœur même de la démocratie, n'arrivent plus à avoir leur place.
04:17Donc, c'est pour ça que je mets en garde, effectivement,
04:20contre les conséquences politiques.
04:20Une colère générale, plutôt, des oubliés, c'est ça ?
04:23Et d'autant que se rajoute également à cela,
04:25avec cet oubli de la manière dont vivent les gens ordinaires,
04:29se rajoute à cela une grande brutalité dans la technocratie sanitaire,
04:33puisque l'on voit que, d'une manière aveugle et centralisée,
04:35il est décrété que des troupeaux pourraient être abattus,
04:39sans vouloir entendre les paroles alternatives
04:41qui disent que vous avez sur place des vétérinaires
04:43qui disent qu'il est stupide d'avoir à tuer d'un seul coup 200 vaches,
04:48alors qu'il n'y en a qu'une de malades.
04:52Et donc, il faudrait entendre également ceci.
04:54Or, il n'y a toujours pas d'alternative.
04:56C'était comme pour le Covid, où on disait qu'il n'y avait pas d'alternative,
04:58qu'il fallait confiner quoi qu'il arrive.
04:59Et là, on se rend compte que ces mêmes technocrates,
05:02même au nom d'une science inhumaine, une science sans conscience,
05:07amèneraient effectivement maintenant à vouloir éradiquer,
05:10à dépeupler, c'est le mot qui est employé par ceux qui réclament effectivement,
05:14qui réclament l'abattage de ces vaches-là,
05:18à dépeupler ce qui est quand même, malgré tout,
05:21également l'environnement familier et humain de ces agriculteurs, de ces éleveurs.
05:26Et parfois le travail d'une vie entière.
05:29C'est vrai que la froideur, effectivement, de ces décisions est absolument dingue.
05:35Il y avait un témoignage, pardon, je prêche encore ma paroisse dans le journal du dimanche,
05:39d'un couple d'éleveurs, 22-23 ans, Flavien et Lisa,
05:44qui racontaient, eux, l'intégralité de leur troupeau a été tué,
05:47parce qu'effectivement, il y a une vache qui était atteinte de la thermatose,
05:5171 bovins qui sont disparus, et en fait, il raconte,
05:53c'est même pas tant le fond, le problème.
05:55Ils savaient que dans tous les cas, ils n'auraient pas le choix.
05:57Mais si vous voulez, ils voient arriver des personnes,
06:00ils disent qu'ils étaient habillés comme des cosmonautes,
06:02vous savez, avec des grandes tenues, très blanches, très froides,
06:04qui font du bruit, les vaches, qu'évidemment, ils appellent par leur prénom,
06:08et les vaches étaient très effrayées.
06:10Donc eux, ils ont dit, non, c'est hors de question,
06:12on va continuer de les occuper, de les caresser pendant que ça se passe.
06:15Je veux dire, vraiment, l'article est absolument déchirant,
06:17le témoignage est déchirant,
06:19et c'est, vous voyez, pour opposer encore à cette technocratie froide.
06:22Oui, la ministre de l'Agriculteur dit, mais il faut en abattre quelques-unes
06:25pour sauver l'ensemble.
06:27C'est ce qu'elle dit.
06:28Oui, quelques-unes, c'est déjà mieux que tout, quoi.
06:31Oui, elle revient un petit peu en arrière,
06:34parce que jusqu'alors, c'était l'abattage systématique,
06:36et là, c'est en effet, si j'ai bien compris,
06:38alors que j'entendais encore des commentateurs dire qu'au nom,
06:41il y a la science, il fallait écouter la science et abattre tout le monde.
06:44On se rend compte aujourd'hui qu'il y a peut-être d'autres alternatives.
06:46C'est ça le problème, ça donne un peu, c'est qu'il y a certains cheptels
06:51qui doivent être abattus, parce qu'il y a eu des cas de dermatose,
06:54pour pouvoir sauver plus de cheptels et de vaches.
06:57Mais moi, je trouve que, mais plus généralement...
06:59Vous pouvez faire confiance aussi, peut-être, à la science aussi,
07:01vous remettez en cause la science.
07:02Non, pas du tout, c'était des analyses qui ont été faites.
07:04Je ne remets pas du tout en cause la science,
07:05je remets en cause le scientisme.
07:06C'est complètement différent, c'est-à-dire cette tyrannie de la science
07:08qui fait que vous n'avez pas d'autres alternatives,
07:10et que vous récusez toutes les solutions
07:12qui pourraient être des solutions pragmatiques ou de bon sens, dans le fond.
07:14Parce que là, il n'y a pas de bon sens à vouloir, encore une fois,
07:17abattre tout un troupeau,
07:19quand il n'y a simplement qu'une seule vache de malade.
07:21Et on sait qu'il y a des vaccinations qui pourraient pallier ceci.
07:24Et puis, plus généralement, je pense que c'est un mouvement
07:26qui parle aux gens, au-delà de la condition
07:28de ces Français oubliés-là, parce que c'est également
07:30une résistance pour recouvrer
07:33ce qu'il nous reste de souveraineté perdue.
07:35Or, je pense que de recouvrer
07:37la souveraineté, notamment alimentaire,
07:39de la souveraineté agricole,
07:40est un mouvement qui pourrait se décliner
07:42sur toutes les autres parties
07:43de notre souveraineté
07:44qui a été maintenant,
07:47en effet,
07:48qui a été,
07:50comment dirais-je,
07:52laissée
07:53aux autorités,
07:57notamment européennes.
07:58Non, le débat, j'ai le sentiment,
08:01ce n'est pas du tout être pour ou contre la science.
08:02Pour moi, ce débat n'a absolument aucun sens.
08:04En revanche, c'est un débat, oui,
08:06de bon sens, histoire d'être pragmatique.
08:08Et ça donne un peu des états d'esprit.
08:09On a un peu l'impression qu'on est revenu au temps du Covid.
08:11Et vous savez, au temps du Covid, à l'époque,
08:13le gouvernement, quand on est le tout début,
08:15le gouvernement n'avait pas forcément raison.
08:17Quand il nous expliquait que les masses,
08:18ça ne servait strictement à rien.
08:19Enfin, je veux dire,
08:20il ne faut pas non plus prendre tout de suite,
08:21pour argent comptant,
08:22tout ce qui est dit.
08:23Allez, on reste ensemble sur Europe 1.
08:24Beaucoup de sujets.
08:26Alors, dans l'ordre,
08:27et il n'y a pas forcément de lien entre le budget,
08:29les maisons closes et le Louvre.
08:30Au programme de notre débat sur Europe 1 Info,
08:33avec vous, Yvan Riaufol et Hélène Rouet.
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