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00:00La grande interview sur CNews et Europe 1. Ce matin, mon invité, la ministre en charge des comptes publics, bonjour et bienvenue Amélie de Montchalin.
00:08Bonjour.
00:09Merci de votre présence. Nous allons évoquer dans quelques instants la semaine à haut risque pour le gouvernement avec la colère paysanne, le Mercosur bien sûr, et le budget encore et toujours.
00:17Mais tout d'abord, au lendemain de ce terrible attentat visant la communauté juive en pleine fête de Hanoukka sur la plage de Bondi à Sidon en Australie,
00:25évidemment les réactions internationales pleuvent, elles sont très vives. Parmi les 15 victimes se trouve un Français.
00:32Madame la ministre, est-ce qu'il y a un endroit au monde où les Juifs aujourd'hui sont en sécurité ?
00:37Permettez-moi d'abord d'avoir une très grande pensée et d'exprimer mes condoléances pour la famille de notre compatriote qui se trouvait très très loin d'ici
00:45et qui malheureusement, comme vous le dites, a été touchée par de nouveau l'antisémitisme qui montre que c'est un fléau,
00:51qui montre qu'il y a un amalgame qui est fait et qui est honteux entre des personnes qui croient, qui ont une religion,
00:57et la politique d'un État, et qu'il nous faut, comme on le fait en France, je crois, faire union mondiale
01:02pour protéger celles et ceux qui ont une religion, quelle qu'elle soit, et qu'ils puissent vivre en sécurité
01:07parce qu'on leur doit ça, puisque ce sont, comme nous, des hommes et des femmes qui vivent librement,
01:13qui vivent en famille, qui vivent des moments de fêtes culturelles, habituels, cultuels,
01:19et il me semble que c'est absolument essentiel d'avoir cette force d'engagement
01:23pour protéger ceux et celles qui ont une religion qui est la leur.
01:27Le Premier ministre israélien estime que le gouvernement australien a une part de responsabilité,
01:32le gouvernement qui a reconnu l'État de Palestine, tout comme la France d'ailleurs.
01:36Peut-on, Amélie de Montchalin, se prévaloir d'une lutte sans merci
01:38contre l'antisémitisme quand on a reconnu l'État de Palestine sans d'importantes conditions préalables ?
01:44Je ne parlerai pas de ce qui se passe en dehors de nos frontières parce que ce n'est pas mon rôle,
01:47mais je peux vous dire qu'en France, on peut tout à la fois considérer qu'une solution à deux États
01:50est essentielle pour garantir durablement la paix, et c'est le choix du Président de la République,
01:54et tout à la fois s'engager résolument et n'avoir aucune limite à la protection de nos concitoyens,
02:00qu'ils soient juifs, qu'ils soient musulmans, qu'ils soient chrétiens, bref, qu'ils soient français.
02:04Et je pense qu'il ne faut pas là aussi attiser ce qui ne doit pas l'être.
02:07Il y a une partie qui est diplomatique, il y a une partie qui est sécuritaire,
02:10et l'un et l'autre peuvent tout à fait être ensemble, tenus, et c'est bien la position française.
02:15Il y a une partie qui est humaine, on retiendra aussi et surtout le geste héroïque d'Ahmed,
02:19vendeur de fruits, qui a réussi à désarmer l'un des terroristes et à le mettre en joue,
02:24un juste parmi les justes qui a été salué.
02:28Alors je le disais en préambule, Amélie de Montchalin,
02:29semaine à haut risque avec une colère paysanne qui ne retombe pas,
02:32le plan d'abattage qui ne passe pas, plan consistant, rappelons-le,
02:36à abattre le troupeau quand une vache est atteinte, de la fameuse dermatose nodulaire.
02:40Il y a beaucoup de points de blocage ce matin, la 64, la 63 qui sont entravés.
02:44Mais est-ce que vous avez sous-estimé cette colère ?
02:47Ou est-ce que ce matin, Amélie de Montchalin, depuis des années,
02:50vous dites qu'il y a en réalité un grand plan social de la paysannerie qui ne dit pas son nom ?
02:55Vous savez, je suis d'une famille agricole.
02:57Nous produisons dans notre famille du lait, nous avons des vaches.
03:01Et donc pour moi, c'est vraiment avec beaucoup d'empathie et de compassion
03:05que je mesure l'anxiété, l'anxiété existentielle des éleveurs
03:11qui savent que quand les maladies contagieuses arrivent,
03:14on se souvient des grandes épidémies fièvre-rafteuses aussi qui ont pu toucher le pays,
03:18c'est vraiment quelque chose qui crée beaucoup de peur.
03:21Et on comprend du coup l'angoisse, la tristesse et la colère de ceux qui y sont confrontés.
03:26Je rappelle que...
03:27C'est-à-dire que vous comprenez bien qu'ils craignent de disparaître.
03:31C'est pour ça que j'ai employé l'expression de grand plan social.
03:33C'est pour ça que l'État est très engagé,
03:36qu'il y a eu effectivement 76 exploitations où des vaches ont dû être abattues.
03:40C'est 3 000 bêtes qui ont été abattues depuis le début de cette épidémie.
03:45Cette épidémie a été maîtrisée et arrêtée en Savoie, dans le Doubs, dans le Jura.
03:49Et donc cette procédure d'abattage a été décidée collectivement,
03:54avec les autorités sanitaires, avec les filières professionnelles,
03:57et elle est aussi appliquée en Italie et en Espagne.
04:05La clé c'est quoi ?
04:06C'est qu'il y a 125 000 éleveurs dans le pays,
04:09il n'y a plus de presque 2 millions de vaches dans notre pays
04:12et qu'il faut qu'on assure notre souveraineté, la protection de l'ensemble.
04:16Qu'il faille être peut-être plus dans l'explication, dans l'accompagnement,
04:20mais surtout, moi je veux le dire, en tant que ministre des Comptes publics,
04:22dans le budget et dans toutes les décisions que nous avons prises
04:24avec Annie Gennevar et le Premier ministre,
04:26nous accompagnons financièrement, pratiquement,
04:29et dans les fermes qui ont pu être désinfectées
04:31et où il y a eu des abattages il y a quelques mois,
04:33les vaches sont de retour.
04:34Notre but, ce n'est pas un plan social.
04:36Notre but, c'est notre souveraineté alimentaire,
04:38c'est le soutien aux paysans, aux agriculteurs, aux éleveurs,
04:41et surtout quand des difficultés, et comme je le dis à nouveau,
04:44existentielles, d'une très grande violence et très grande douleur
04:47pour les éleveurs, et bien que l'État soit présent.
04:50Présent pour que très vite l'activité reprenne,
04:52et je le rappelle, nous sommes, avec que ce soit pour les primes de compensation
04:56ou le retour des bêtes dans les fermes, très engagés.
05:01Ensuite, on voit bien que tout ça, en fait, fait un peu système.
05:05L'enjeu du Mercosur, vous savez que ça fait 25 ans que la France se bat.
05:10Oui, mais c'est toujours au dernier moment que vous dites
05:12qu'il n'est pas acceptable en l'État.
05:14Est-ce que la Commission européenne est en train d'accélérer ?
05:16Rappelons simplement les enjeux, madame la ministre,
05:19à ceux qui nous regardent, nous écoutent.
05:21Ça peut être signé là, ce week-end, au Brésil.
05:24En l'État, vous dites que ce n'est pas acceptable,
05:25mais est-ce que vous n'êtes pas en train d'enteriner, finalement, cet accord ?
05:28Ce serait une défaite en rascant.
05:30D'abord, on n'est pas seul.
05:31Parce que si la France avait été isolée depuis 2 ans, 5 ans, 10 ans,
05:34ça fait longtemps que l'accord aurait été...
05:35C'est ça qui devrait nous consoler, ce matin ?
05:37Non, c'est que ce que nous disons,
05:40ce n'est pas juste les Français qui ont mal compris les choses
05:43vis-à-vis de la Commission européenne.
05:44Ce que nous disons, c'est que nous ne pouvons pas avoir des règles de libre-échange
05:48qui nous exposent à la concurrence déloyale.
05:50Vous savez que je me suis battue sur les petits colis chinois.
05:52Eh bien, la même règle doit s'appliquer sur les biens agricoles dans le monde entier.
05:56Ça veut dire...
05:57Précisons, c'est-à-dire qu'au moment où on est en train d'abattre certains de nos vaches,
06:00on pourrait recevoir de la viande, de l'urigué, du Brésil ou de l'Argentine
06:05avec les antibiotiques et les hormones et ça passe...
06:07Alors, c'est pas la même maladie, mais la France est très engagée depuis des années
06:11et c'est d'ailleurs pour ça que le Mercosur n'est toujours pas signé
06:14parce qu'on demande une clause de sauvegarde.
06:16Si on est envahi, on doit pouvoir bloquer.
06:18Deuxièmement, on veut des mesures miroirs,
06:20c'est-à-dire que les règles qu'on impose à nos agriculteurs doivent être imposées.
06:23Vous êtes une politique trop avertie pour ne pas savoir que, d'abord,
06:26ces clauses, elles ne peuvent être...
06:27Et donc, il faut des contrôles.
06:28...mises en place que par la Commission et elles ne sont mises en place que dans des...
06:31J'ai vu les conditions extrêmement particulières et compliquées.
06:33C'est pour ça que, un, la Commission a enfin bougé, enfin bougé,
06:38puisque sur la clause de sauvegarde, elle est enfin mise au vote au Parlement européen.
06:41Ça fait dix ans qu'on le demandait.
06:42Mais la France a dit quelque chose de très simple et je vais conclure là.
06:45Dans les conditions actuelles, puisque nous avions trois demandes,
06:48que la première est partiellement actée,
06:50les deux autres, on a eu des annonces,
06:51vous t'avez vu par des communiqués hier du gouvernement
06:55et par la voix du président de la République,
06:56la France demande un report du vote.
06:58Nous ne sommes pas en condition de voter.
06:59Et si ce week-end, c'est signé ?
07:00Et je dois vous dire que nous ne sommes pas seuls.
07:02D'autres pays ont fait la demande avec nous et c'est bien pour ça.
07:05Il peut y avoir une minorité là, mais il va y avoir de blocage,
07:07mais il va y avoir une majorité pour signer sur tout.
07:08Donc, nous faisons la politique en Europe, vous savez,
07:11nous décidons ensemble et la voix de la France porte.
07:13Nous sommes la première puissance agricole en Europe
07:15et vous imaginez bien que ce qui se joue,
07:17c'est aussi notre capacité à expliquer que l'Europe sert les Européens.
07:22Et donc, nous nous battons non seulement pour les Français,
07:24mais aussi pour tous les agriculteurs européens.
07:25Est-ce que l'Europe sert surtout les Français, mis à part les Européens ?
07:27Parce que cette semaine, il y a aussi un sommet européen sur l'Ukraine,
07:30le pays qui pourrait faire son entrée dès le 1er janvier 2027 dans l'UE,
07:33avec là encore, Amélie de Montchalin,
07:35toutes les conséquences qu'il peut y avoir sur la filière agricole.
07:39Nonobstant, évidemment, les difficultés que connaît ce pays.
07:41Là encore, vous assumez ce qui peut se passer sur notre filière paysanne ?
07:44Il y a plusieurs choses.
07:45Personne n'a jamais envisagé que l'Ukraine rejoint une Union européenne
07:49et ait droit à l'ensemble des politiques publiques au 1er janvier 2027.
07:52Les processus d'adhésion prennent beaucoup de temps puisqu'il y a un processus de convergence.
07:56On ne fait pas entrer dans l'Union européenne des pays qui sont très différents
07:59juridiquement, administrativement, économiquement.
08:03Et c'est d'ailleurs pour ça que vous vous souvenez que pour les pays
08:05les plus à l'est de l'Europe, ça a mis plus de 10 ans qu'il y ait cette convergence.
08:08Pourquoi l'Ukraine, on s'en occupe aujourd'hui ?
08:11Parce qu'on voit que c'est un pays qui, à moins de 1000 km de nos propres frontières,
08:16est attaqué, est en danger.
08:18Et je peux vous dire aujourd'hui...
08:19Ce n'est pas que ceci.
08:20Je vais dire à ce qu'on assume que contrairement...
08:21Les conséquences dans quelques années sont notre filière paysanne.
08:23Je vous le dis avec la même force.
08:25Tous ceux qui font, au fond, brandissent le sujet agricole
08:28pour, au fond, se faire un peu cheval de troie.
08:31Oh, c'est les agriculteurs qui n'en parlent.
08:32Non, non, non.
08:33Non, géopolitique.
08:35Que les agriculteurs soient inquiets.
08:37C'est évidemment une réalité.
08:38On ne peut pas s'en faire le relais ?
08:39C'est pourquoi nous n'avons pas prévu d'appliquer la PAC d'aujourd'hui,
08:42la politique agricole commune d'aujourd'hui, évidemment, à l'Ukraine.
08:45D'abord, nous n'avons pas les moyens.
08:47Et ce ne serait pas équitable, ce ne serait pas juste.
08:49Et ce n'est pas notre projet.
08:50En revanche, je ne veux pas que, parce qu'il y a des craintes tout à fait légitimes
08:54et qu'on doit accompagner dans le monde agricole,
08:56on fasse, vous voyez, un grand tout.
08:58Et qu'on considère que l'Ukraine doit rester seule face à la Russie.
09:01Différencions les sujets.
09:02Ayons de la méthode.
09:03Et ne brandissons pas des peurs qui n'ont pas lieu d'être.
09:06La méthode, c'est celle qui est aussi utilisée sur le budget,
09:10parce que le gouvernement a fort à faire sur ce sujet.
09:12Le Sénat doit donc voter ce lundi, Amélie de Montchalin,
09:14sur une version profondément remaniée du projet de budget général,
09:18après le rejet quasi unanime du texte par l'Assemblée,
09:21c'était en novembre.
09:22Alors, on ne voit pas comment vous allez pouvoir éviter la fameuse loi spéciale
09:26d'ici la fin de l'année.
09:27Peut-être pour expliquer, moi, vous voyez,
09:29ce que je fais depuis maintenant plusieurs mois, plusieurs semaines.
09:32Je crois que les Français le voient avec le Premier ministre.
09:35C'est de travailler ici et maintenant pour qu'en 2026,
09:38les Français aient une vie organisée, avec des règles claires,
09:41avec un budget, et un pays qui fonctionne et qui fonctionne pleinement.
09:45Mon objectif, je crois que tout le monde le voit...
09:46Ce n'est plus budget, là, c'est la panacée, c'est une baguette magique.
09:49Non, non, non, c'est de considérer que les choses fonctionnent.
09:51Il y aura des élections présidentielles en 2027.
09:54Il y a beaucoup de demandes de changements, de réformes.
09:56Il y a des choses qui doivent se préparer.
09:58C'est très bien, c'est très sain pour la démocratie.
09:59Mais la présidentielle, elle ne se joue pas dans l'hémicycle ni du Sénat d'Assemblée en 2025.
10:04Là, vous êtes en train d'envoyer un message politique à qui ?
10:05Non, j'envoie un message politique à tous ceux qui, notamment aux extrêmes,
10:09considèrent que leur obsession, c'est les élections,
10:10qu'il faut une dissolution, il faut une démission du président,
10:13il faut, au fond, bloquer le pays pour que ça...
10:15Le bloc central, il pense un peu à la démission, comme Édouard Philippe.
10:18Et moi, ce n'est pas la ligne que je porte,
10:20parce que je pense que les institutions doivent être respectées,
10:22et les Français, surtout, on doit s'occuper des urgences d'aujourd'hui.
10:25Le budget, une urgence.
10:26Le budget, c'est une urgence. Moi, je pense que les Français en ont marre.
10:29Ils en ont marre de voir que la classe politique
10:31attend toujours qu'on soit quasiment dans le mur pour se mettre d'accord.
10:34Et je remarque que sur la sécurité sociale,
10:36il y a eu un compromis, dans les temps,
10:38qui fait que demain, ce budget est remis au vote
10:41pour que nous ayons, au 1er janvier,
10:42des hôpitaux, des soignants,
10:44des retraités qui soient dans un cadre connu,
10:49et puis qu'on puisse soutenir les urgences notamment...
10:50Le Sénat, comme vous dites, effectivement, la copie est telle qu'elle,
10:53il voit dans ce texte un hold-up fiscal.
10:55Il n'a même pas voulu l'examiner.
10:57Chacun, ensuite, a ses positions.
10:59Mais qu'est-ce que l'attendent de nous, les Français ?
11:00Pas des propos d'estrade.
11:02Ils attendent de nous que nous mettions d'accord
11:03et que nous donnions un budget au pays.
11:05Mais sur quoi ? Réduction des dépenses ?
11:06Je pense qu'un compromis est tout à fait possible
11:09à partir du moment où on se dit que...
11:11Vous savez, à la fin, il faudra un budget pour la France.
11:13Vous me parlez de la loi spéciale.
11:14La loi spéciale, c'est le service minimum,
11:16le temps qu'il y ait un budget.
11:17Et donc, si certains pensent que, vous voyez,
11:19on sera plus prêt le 20 janvier que le 20 décembre,
11:23moi, je pense qu'on peut peut-être se dire
11:24qu'on fait le compromis maintenant.
11:26Et le compromis, c'est quoi, maintenant ?
11:28C'est des sénateurs et des députés
11:29qui se réunissent en fin de semaine,
11:32en commission mixte paritaire.
11:34Et au fond, la question,
11:35ce n'est pas que chacun a raison pour lui-même,
11:37mais c'est qu'il donne un budget au pays.
11:38Vous y croyez vraiment, en une CMP conclusive, comme on dit ?
11:41Moi, ce n'est pas seulement que j'y crois,
11:42c'est que j'y travaille.
11:43J'y suis engagée.
11:45C'est mon devoir vis-à-vis des Français.
11:47Que nous puissions donner, ici et maintenant, aux Français.
11:50Et on a parlé de toutes les crises.
11:52On a parlé d'agriculture.
11:53On peut parler d'économie.
11:54Vous avez des entreprises industrielles
11:56qui ferment aujourd'hui.
11:57On va en parler.
11:58Vous avez, effectivement, des dépenses
11:59qu'il nous faut remettre au fond à la normale
12:02après des années de crise, du Covid ou de l'inflation en Ukraine,
12:04qui ne sont plus là.
12:05Vous avez, effectivement, un grand plan d'économie
12:07que nous proposons pour l'État,
12:09qui, après 2025,
12:10c'était le plus grand plan d'économie depuis 25 ans,
12:12que nous continuons à maîtriser nos dépenses,
12:14à réduire notre train de vie,
12:15à remettre les politiques publiques.
12:16Là où les Français...
12:17La tendance n'était pas vraiment celle-là, mais...
12:19Je peux vous dire quelque chose.
12:21Depuis deux ans, la dépense de l'État a baissé.
12:24En valeur, tout compris.
12:26Elle a un peu augmenté pour les collectivités
12:27et elle a augmenté pour les dépenses sociales.
12:29Notamment parce que les retraites continuent à augmenter.
12:30Mais pour l'État,
12:31et je le dis vraiment avec force,
12:33nous avons réduit nos dépenses
12:35comme nous ne l'avons jamais fait depuis 25 ans.
12:37Et ça veut dire quoi ?
12:38Que vous pouvez encore continuer l'effort.
12:39Aujourd'hui, soit on tombe dans le cynisme,
12:42le buzz, les petites phrases, notamment des extrêmes.
12:45Quand je vois la France insoumise,
12:48vous voyez, aller se gargariser, dire
12:50nous, on a voté le coger de naissance.
12:51Et dans le même temps,
12:53c'est un texte, une proposition
12:54qui est dans le cadre du budget de la sécurité sociale.
12:57Vouloir voter contre ce texte,
12:59ça s'appelle le cynisme.
13:00Quand je vois le Rassemblement National
13:01qui dit, nous, on a voté pour la suspension des retraites.
13:04Et qui dit aussi, nous, on va continuer à voter
13:06contre le budget qui porte cette mesure.
13:08Les Français n'y comprennent rien.
13:10Et donc, moi, je pense qu'il faut, un,
13:11se dire que le compromis est nécessaire,
13:13qu'il est possible,
13:14que les Français nous le demandent.
13:15Et que maintenant, effectivement,
13:16députés et sénateurs
13:17doivent pouvoir proposer un compromis au pays
13:19plutôt que d'avoir, en fond, raison tout seul.
13:22Amélie D'Anchalin, sans cynisme.
13:23Alors, y a-t-il du cynisme également
13:25dans votre politique industrielle ?
13:26Parce que depuis plusieurs mois,
13:27et même plusieurs années,
13:28vous tenez un discours volontariste
13:29sur la réindustrialisation.
13:31Mais voilà que brande quand même,
13:33reconnaissons que c'est un emblème national.
13:35La dernière grande marque française
13:37dans son domaine,
13:38concurrencée par des pays, d'ailleurs,
13:40qui n'ont pas le même droit social.
13:42Vous ne cessez de parler de réindustrialisation.
13:44De quoi brande est-il le nom pour vous ?
13:47Brande, c'est à la fois la concurrence,
13:48c'est un enjeu de compétitivité.
13:50Et c'est bien pour ça que ce gouvernement,
13:52et je peux vous dire que je me bats
13:53matin, midi et soir dans l'hémicycle,
13:56nous devons avoir un débat politique
13:57qui arrête de considérer les entreprises
13:59comme, au fond, celles qui peuvent payer.
14:01Electrolux, vedette, sauteur,
14:03maintenant brande,
14:03ce n'est pas un peu une saignée industrielle
14:05sous votre autorité ?
14:07La question, c'est est-ce qu'il y a
14:08d'autres filières qui émergent ?
14:09Si ces emplois, aujourd'hui,
14:11peuvent prendre le relais,
14:13est-ce que c'est dans la filière de l'énergie,
14:14est-ce que c'est dans la filière
14:15de l'innovation,
14:16est-ce que c'est la filière de l'aéronautique,
14:17est-ce que c'est la filière de la défense ?
14:18Il faut que les choses évoluent
14:20dans notre production.
14:21C'est possible.
14:23On a encore envie d'avoir un brande,
14:25un électroménager estampillé français.
14:26C'est pour ça que vous savez
14:27que le gouvernement était très engagé
14:28pour qu'on trouve des repreneurs.
14:30Aujourd'hui, la concurrence est forte.
14:32Il faut qu'on soit lucide.
14:33Moi, mon objectif, c'est quoi ?
14:34C'est que les Français,
14:35les ouvriers,
14:36les employés de ces entreprises
14:38trouvent un nouvel emploi
14:39et donc que notre pays continue
14:41d'avoir de la croissance,
14:42de l'innovation.
14:43Par contre, madame la ministre,
14:44pourquoi il n'y a pas un droit
14:45de préemption des salariés
14:46pour reprendre une entreprise ?
14:48Ça, c'est des choses
14:50qu'on avait mises dans une loi
14:51qui s'appelait la loi Pacte.
14:52On avait déjà beaucoup ouvert
14:53la possibilité.
14:54S'il faut changer les lois
14:55et les ajuster,
14:56moi, je n'y vois pas d'inconvénients.
14:57Mais à nouveau,
14:58pour moi, la clé,
14:59c'est que les hommes
15:00et les femmes et les emplois,
15:01que notre pays continue
15:02d'avoir de la croissance
15:03et de la prospérité.
15:03Quand des filières sont concurrencées
15:05pour plein de raisons,
15:06il faut qu'on puisse accompagner
15:07les projets de reprise
15:08et quand il y a des difficultés,
15:10on les accompagne.
15:10Mais au niveau général,
15:13nous croyons,
15:13nous avec le Premier ministre,
15:14que les entreprises
15:15doivent être soutenues.
15:16Et c'est pour ça
15:16que, comme il le dit souvent,
15:18nous ne ferons pas n'importe quoi
15:19avec le budget.
15:20Nous devons continuer
15:20à avoir une boussole,
15:22créer des emplois
15:22et quand certains vous disent
15:23la politique de l'offre
15:24qui a été menée,
15:25ce qu'il faut regarder,
15:26c'est ses résultats.
15:27Nous avons quand même réduit
15:28le chômage,
15:28et je finirai là,
15:30au plus bas,
15:31au plus bas depuis 20 ans,
15:32il est à 7,5%.
15:33Et je pense que ça,
15:34c'est la bonne nouvelle
15:34pour les Français.
15:35C'est industriel,
15:35je ne sais pas si les employés
15:37de Brandt écoutent ce discours-là
15:38et d'autres...
15:39L'engagement de l'État
15:40à les accompagner
15:40pour qu'ils retrouvent
15:41un emploi dans leur région.
15:43Entendu.
15:44Je voudrais finir vraiment
15:45parce que vous êtes la ministre
15:46aussi en charge
15:46de l'argent de la drogue.
15:47Dernière question,
15:48si c'est possible,
15:49une réponse rapide
15:49parce que sur ce front-là,
15:51il y a un volontarisme
15:52qui est affiché.
15:53Déplacement demain
15:54du président Marseille-Hangrand,
15:56le président qui estime
15:58que l'État gagnera sa bataille
15:59contre les narco-trafiquants.
16:00Et en même temps,
16:01jamais les flux de cocaïne
16:02n'ont été aussi importants.
16:04On a des narcomicides,
16:05on a eu des magistrats marseillais
16:06qui ont tiré la sonnette d'alarme.
16:07On a eu le frère d'un militant,
16:09Amin Kassassi,
16:10qui a été tué.
16:11Est-ce qu'on peut vraiment dire
16:12les yeux dans les yeux
16:13qu'on va gagner cette bataille ?
16:14D'abord, on va la gagner
16:15parce qu'on doit la gagner.
16:16Et il y a des pays autour de nous
16:17qui l'ont gagnée.
16:18Si vous regardez...
16:19Oui, à quel prix ?
16:20Précisément parce que l'État
16:21doit s'engager,
16:22on doit y mettre les moyens.
16:23Ça montre que, vous voyez,
16:24on n'attend pas à nous 18 mois
16:25à se dire qu'on n'a rien à faire
16:26d'ici la présidentielle.
16:27C'est une des priorités.
16:28La mienne, c'est de saisir
16:29l'argent dans la drogue
16:30pour assécher.
16:32Combien à l'heure actuelle ?
16:33Nous avons, l'année dernière,
16:34en 2024,
16:34saisi plus de 600 millions d'euros.
16:36Et nous saisissons aussi la drogue
16:37parce qu'il y a le produit
16:39et l'argent du produit.
16:40Je peux vous annoncer
16:41que jusqu'à la fin du mois de novembre,
16:43les douaniers ont saisi
16:43plus de 29 tonnes de cocaïne.
16:46C'est plus que l'ensemble
16:47de l'année 2024
16:47qui était à 21 tonnes.
16:50Ça veut dire quoi ?
16:50Ça veut dire que
16:51la coopération européenne fonctionne,
16:53que nos moyens sont mobilisés,
16:54qu'on doit faire plus
16:55et qu'on doit effectivement
16:56continuer sous mon autorité
16:58et celle de tout le gouvernement,
17:00d'aller regarder les enjeux
17:02de blanchiment,
17:03de lessiveuse,
17:04de tout ce qui, en fait,
17:05recycle ces plus de 7 milliards d'euros
17:07d'argent en espèces
17:08qui alimentent toutes sortes
17:10ensuite de trafic
17:10et qui, aujourd'hui,
17:12minent le contrat social.
17:13C'est un engagement
17:14qui n'est pas des mots.
17:15Dans le budget, d'ailleurs,
17:16je le fais savoir,
17:17nous avons beaucoup de mesures
17:18nouvelles pour y arriver
17:19et c'est une des raisons de plus
17:21pour lesquelles nous devons
17:22avoir un budget dans les temps
17:23parce que pas de budget dans les temps,
17:25c'est aussi une priorité
17:26que je crois que les Français...
17:26C'est un peu la menace
17:27que vous faites planer à chaque fois.
17:28Non, ce n'est pas la menace.
17:29C'est à un moment donné,
17:30vous savez,
17:30pour qu'un pays fonctionne,
17:32il faut qu'il ait un budget.
17:33Et ce n'est pas les sauterelles
17:34ou les cataclysmes.
17:35Je vous dis juste que,
17:35voilà, sous mon autorité,
17:37vous avez des douaniers,
17:37vous avez Traquefin,
17:38vous avez le renseignement
17:40et la lutte anti-fraude.
17:41Pour que nous ayons
17:42les moyens d'agir,
17:43nous avons pris
17:43les dispositions de notre budget.
17:45Moi, j'espère que ce budget
17:46pourra être mis en oeuvre
17:46le plus tôt possible.
17:48Et c'est un des éléments de plus,
17:49tout comme le soutien
17:50aux agriculteurs,
17:51tout comme, évidemment,
17:52aussi le soutien aux armées.
17:53On peut regarder l'ensemble
17:54des besoins prioritaires du pays.
17:56Tous les chemins mènent au budget
17:57et nous verrons
17:57ce que cela devra
17:58dans les prochaines heures,
17:59les prochaines jours.
17:59Effectivement,
17:59parce que, vous savez,
17:59dans un pays,
18:00c'est la ressource des impôts
18:01qui finance les politiques publiques
18:03et le budget,
18:03il organise ce que les Français
18:05veulent financer
18:05et donc les priorités
18:06qu'il nous faut servir.
18:07Merci Amélie de Monchalin,
18:08c'était votre grande dignité à vous.
18:10Je vous dis à bientôt
18:10et bonne journée à vous.
18:11Merci beaucoup.
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