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Mathieu Bock-Côté propose un décryptage de l’actualité des deux côtés de l’Atlantique dans #FaceABockCote
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00:00Il est 19h sur CNews, merci d'être avec nous pour face à Mathieu Bocoté.
00:04Cher Mathieu, bonsoir.
00:06Arthur de Vatrigan est avec nous, cher Arthur.
00:08Bonsoir.
00:09Dans un instant, on commence l'émission.
00:11Mais avant cela, c'est le point sur l'information avec Isabelle Piboulot.
00:14Bonsoir Isabelle.
00:18Bonsoir Elliot, bonsoir à tous.
00:20Les agriculteurs mobilisés partout en France pour dénoncer l'abattage des troupeaux
00:24affectés par la dermatose nodulaire.
00:2743 actions sont en cours.
00:28La colère s'étend notamment dans le sud-ouest, dans les Pyrénées-Atlantiques,
00:32la Haute-Garonne ou encore les Landes.
00:34Le gouvernement, lui, défend sa stratégie et a annoncé la vaccination prochaine
00:39d'un million de bovins en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie.
00:43Incendié la nuit dernière, le collège Champollion de Dijon restera fermé
00:46plusieurs mois pour travaux.
00:48Le préfet de Côte d'Or est convaincu d'un lien avec le narcotrafic
00:51qui gangrène le quartier populaire des Grésilles.
00:54Il évoque des représailles par rapport à l'action de l'État
00:57qui lutte contre le trafic de drogue, ce que la justice devra déterminer.
01:01Une enquête pour dégradation volontaire par incendie est en cours.
01:05Enfin, Israël affirme avoir tué un responsable militaire du Hamas.
01:09Une frappe a été menée dans la bande de Gaza.
01:11Voici ce qu'indique un communiqué.
01:13En réponse à l'activation d'un engin explosif du Hamas qui a blessé nos forces aujourd'hui,
01:18Benyamin Netanyahou et le ministre israélien de la Défense ont ordonné l'élimination du terroriste Raad Saad.
01:25Saad le décrit comme l'un des architectes de l'attaque du 7 octobre.
01:29Merci, chère Isabelle Piboulot, pour le point sur l'information.
01:33À la une de face à Mathieu Bocoté.
01:35Les agriculteurs français sont à bout.
01:38Des mobilisations dans toute la France ont eu lieu aujourd'hui pour crier leur colère.
01:44L'abattage des élevages touchés par la dermatose n'est qu'un symptôme.
01:47Une paysannerie malade depuis des années, malade des normes européennes, malade d'une concurrence délai loyale, malade des promesses non tenues.
01:56Est-ce la fin de l'agriculture française ? On en parle dans un instant.
02:01À la une également, s'inquiéter de l'effacement civilisationnel de l'Europe et donc de la France.
02:06Et vous êtes un trumpiste.
02:08S'inquiéter d'une guerre mondialisée, des discours bellicistes.
02:12Et vous êtes un poutinolâtre.
02:13Ces anathèmes lancés, si et là, ont-ils encore un sens ?
02:18Élément de réponse dans cette émission.
02:20Enfin, vous recevez ce samedi soir Christophe Tardieu, auteur du déjeuner de Colombais, août 70.
02:28Et ce déjeuner comme un secret d'histoire entre le général de Gaulle et Georges Pompidou.
02:34À suivre attentivement à 19h30.
02:37Voilà le programme de face à Mathieu Bocoté.
02:39Cher Mathieu, on va commencer avec la révolte des agriculteurs, bien sûr, qui s'est invitée depuis quelques jours au cœur de l'actualité.
02:47Elle concerne en ce moment l'abattage préventif d'animaux pour contenir une épidémie de dermatose modulaire.
02:54Mais cette crise n'est-elle pas le signe d'un dérèglement bien plus profond en Europe ?
03:00Tel sera le sujet de votre premier édito, Mathieu.
03:02Oui. Alors, je ne ferai pas semblant, comme d'autres peuvent le faire, de me transformer en spécialiste de l'agriculture ou en vétérinaire.
03:09Je n'ai pas cette prétention.
03:10Ce qui m'intéresse, et si c'est la dimension politique et sociologique de cette crise, ce qu'elle dit de l'évolution de nos sociétés.
03:18Parce qu'on ne fera pas l'erreur, évidemment, de voir dans cette crise une crise simplement circonstancielle,
03:24n'ayant rien à voir avec le cadre plus large des évolutions historiques, sociologiques que nous connaissons.
03:28Pardonnez-moi. Alors, le premier élément, il faut voir la portée.
03:33À l'échelle de l'histoire, la sortie de la civilisation paysanne est une chose relativement récente.
03:39Longtemps, l'agriculture dans nos sociétés n'avait pas été un secteur de l'économie.
03:44C'était le mode de structuration de nos sociétés.
03:48L'agriculteur, l'individu, le citoyen, c'était la norme pour l'ensemble, en fait, je dirais presque à la grandeur du monde,
03:53et dans le monde occidental aussi.
03:55Et la révolution industrielle, qui a changé ça évidemment, la révolution industrielle qui accélère un mouvement
04:00qui s'était déjà engagé d'urbanisation des populations, d'exode rural, non seulement d'urbanisation,
04:07mais de métropolisation de l'existence, a laissé néanmoins une très forte empreinte de l'imaginaire rural,
04:14l'imaginaire de la paysannerie dans nos sociétés.
04:16C'est-à-dire que nous avons encore porté pendant longtemps, pendant des siècles,
04:20l'imaginaire de la paysannerie, l'imaginaire du monde rural, l'imaginaire de l'enracinement,
04:25dans des sociétés qui, sociologiquement, fonctionnaient sur un autre mode aujourd'hui.
04:30C'était celle, justement, de l'urbanisation et de différencier, de l'urbanisation qui produisait un tout nouveau type de société.
04:36Alors, il y a eu un problème à travers tout ça, c'est qu'il fallait quand même continuer de manger.
04:39Donc, que s'est-il passé? L'agriculture est devenue une fonction spécialisée dans nos sociétés.
04:45Une fonction spécialisée, mais qui cadrait de moins en moins avec les attentes de la vie urbaine contemporaine.
04:50Donc, il y avait de moins en moins de volontaires, il y avait de moins en moins de gens qui voulaient poursuivre ce métier absolument difficile,
04:57ce métier qui ne correspond pas du tout à la civilisation du loisir,
05:01ce métier qui ne fonctionne pas du tout avec l'idéal d'une retraite rapide,
05:04ce métier qui appartit finalement au monde d'hier, à tout le moins dans le désir d'un homme contemporain.
05:09Donc, il fallait protéger ce secteur.
05:12Et ce qu'on a vu, on pourrait dire maintenant ces dernières décennies parce qu'il y a un effet d'accélération,
05:16c'est que le secteur de l'agriculture a connu une réduction toujours plus grande dans un contexte,
05:23et là on touche aux dimensions clairement politiques, de celui de la mondialisation
05:27avec une espèce de concurrence généralisée des produits à travers le monde.
05:31Et qu'est-ce qu'on a vu? Les pays européens, les pays occidentaux, inondés non seulement par l'agriculture,
05:37mais les produits venus d'ailleurs, souvent dans des conditions sanitaires bien moins grandes,
05:42souvent dans des conditions économiques bien moins grandes,
05:44donc l'agriculture européenne était de moins en moins concurrentielle.
05:48Et la française aussi en particulier, parce que n'oublions pas que dans la construction européenne,
05:52version de Gaulle à Denauer et de Gaulle et à la suite,
05:54la France avait l'agriculture, l'Allemagne, l'industrie,
05:57mais chacun devait conserver son statut de superpuissance en ce domaine.
06:01Donc le monde s'est transformé, je dirais que ce qui s'est passé soit dit en passant pour l'agriculture,
06:05s'est passé aussi plus tardivement pour l'industrie.
06:08On a parlé de la désindustrialisation de la France depuis une trentaine d'années,
06:12mais c'est un mouvement semblable, les conditions de production étaient plus faciles ailleurs,
06:15étaient plus aisées ailleurs, et à travers cela, on a vu en France apparaître,
06:19mais partout en Occident, apparaître une forme de peuple nouveau en quelque sorte.
06:23C'est le peuple des consommateurs qui remplaçait le peuple des producteurs.
06:27Un peuple de consommateurs obsédés par une chose, avoir des produits à petit prix,
06:32d'autant que leur capacité d'achat du commun immortel était de moins en moins élevée.
06:37Donc un peuple de consommateurs, un peuple de consommateurs obsédés par les produits jetables,
06:43un peuple de consommateurs obsédés par l'obsession de la consommation en elle-même,
06:47étrangers au rythme de la terre, comme on aurait dit autrefois,
06:50étrangers au rythme des saisons, étrangers même au goût des saisons quelquefois.
06:54Un peuple urbain qui est obsédé désormais par une forme de consommation névrotique
06:59détachée du souci de la qualité, en fait de tout ce qui faisait autrement dit
07:03une forme de cohérence organique de nos sociétés.
07:05Donc un peuple de consommateurs flottant, évoluant essentiellement dans le secteur des services.
07:10Et qu'est-ce qu'on voit aujourd'hui?
07:11Nos sociétés constatent qu'elles sont de moins en moins capables de se nourrir elles-mêmes.
07:15La souveraineté alimentaire devient, était une évidence.
07:19On a voulu en faire un horizon et maintenant c'est une nostalgie.
07:21Donc c'est la lumière, je pense, de cette dynamique lourde
07:24qu'il faut penser l'effondrement avenir et contemporain de l'agriculture française
07:29et avec ce paradoxe que nous sommes dans le pays
07:31qui autrefois avait fait de cette agriculture une marque distinctive de son identité
07:35et qui voit cette marque aujourd'hui s'effacer.
07:37La question de l'alimentation n'est-elle pas devenue une question de souveraineté
07:41et de civilisation, Mathieu Bocoté?
07:42C'est ce que dit souvent une journaliste au point, Géraldine Vosner,
07:45qui est une journaliste qui s'intéresse à ces questions,
07:47on peut être d'accord ou non, mais avec une réflexion de grande qualité sur ce thème.
07:50Et je mettrai le thème sur la dimension de civilisation,
07:54au-delà même de souveraineté, ça on peut en... c'est presque de la politique publique.
07:58L'effondrement de l'alimentation, ça touche tous les domaines de la vie aujourd'hui.
08:02L'invention ces dernières décennies du fast-food,
08:05la diffusion des fast-food en général, quelle que soit l'enseigne,
08:09est quand même le signe d'une civilisation du jetable,
08:12d'une vite produit, du vite consommé,
08:14avec des effets sur la santé publique qui sont majeurs.
08:18L'épidémie d'obésité qui frappe l'Amérique du Nord
08:20et qui traverse l'ensemble du monde occidental aujourd'hui,
08:23l'épidémie d'obésité qu'on connaît est inséparable
08:26de cet effondrement de l'alimentation,
08:29de cet effondrement des filières agricoles,
08:31de cet effondrement d'un certain art de la table.
08:33Donc l'épidémie d'obésité, c'est la conséquence sociale
08:36et physique et morphologique
08:38la plus visible d'un monde qui a artificialisé intégralement
08:42son rapport à la nourriture.
08:45De la même manière, on peut dire que même le rapport au vivant
08:47s'est brisé avec l'animalisme.
08:48Vous avez cette espèce de mode bizarre occidental
08:51qui consiste à considérer qu'aujourd'hui,
08:53exploiter les animaux, c'est une forme de néocolonialisme
08:56d'une part du vivant contre une autre part du vivant,
08:59du spécisme, nous disent certains,
09:00dont on devrait se détacher pour être capable
09:02de libérer le monde animal.
09:04Et de ce point de vue, je me permets de référer
09:05à deux auteurs qu'on a reçus ici sur ce plateau.
09:08Il y a peut-être deux ans, je crois.
09:10Vincent Pied-Noir et Hubert Rambaud
09:11qui avaient écrit « L'ouverture de la chasse »,
09:13un livre très beau et qui, parlant de la question de la chasse,
09:16parlait plus largement de notre rapport au vivant aujourd'hui.
09:19Il dirige une revue qui s'appelle « Jour de chasse »
09:21que je lis.
09:21Alors moi, ce n'est pas exactement un grand chasseur.
09:23Vous me confiez un fusil, je risque de me tirer sur moi.
09:25Mais par ailleurs...
09:26Vous portez des lunettes.
09:27Mais je regarde, cela dit,
09:29je serais plutôt maladroit à la chasse.
09:31Mais je lis cette revue avec intérêt
09:33parce que ça nous rappelle l'existence
09:34de toute une tradition qui féconde encore
09:37à tout le moins une partie de notre imaginaire
09:38et de nos désirs.
09:40J'ai parlé de la crise de l'obésité.
09:42On peut parler aussi de la crise de la santé publique
09:45qui vient aussi avec l'artificialisation intégrale
09:47de l'alimentation.
09:49On pourrait parler...
09:49Là, si on essaie d'élargir le propos.
09:53Il y a aussi...
09:53J'ai parlé du jetable.
09:55Mais la mode jetable.
09:56On a beaucoup parlé récemment
09:57d'une enseigne chinoise
09:58qui s'installe en France clairement.
10:00Des gens qui rêvent d'acheter des produits
10:02puis disaient, avant,
10:03achetez-vous quatre chemises
10:04pour un espace de 4 euros,
10:058 euros facilement comme ça
10:06pour le plaisir d'acheter de manière dévrotique
10:09des produits qui ne sont pas durables.
10:10Il y avait autrefois cette idée
10:11que vous transmettrez vos cravates
10:13et vos vestes de père en fils,
10:15et ainsi de suite.
10:16La mode jetable telle qu'elle existe aujourd'hui
10:18correspond à une forme d'effondrement esthétique.
10:21Et on peut se demander,
10:22dans l'étrange monde qui est le nôtre aujourd'hui,
10:24quel type d'humanité nous produisons.
10:26Je ne peux m'empêcher de penser
10:28que tout cela est en lien avec l'effondrement
10:30psychique et anthropologique
10:31qui marque l'Occident contemporain.
10:33N'êtes-vous pas ici,
10:35en vous suivant attentivement,
10:36en train de décrire, dessiner le portrait
10:38d'une forme de déracinement global ?
10:41Oui, je pense.
10:42C'est-à-dire que,
10:43qu'est-ce qu'on voit aujourd'hui,
10:44si on décide de regarder ça
10:45à hauteur de l'histoire ?
10:46Nous avons des peuples
10:47qui sont vidés de leur identité,
10:49de leur mode de vie.
10:50Des peuples qui sont devenus
10:51des populations interchangeables.
10:53Des peuples qui avaient des coutumes
10:54et des traditions.
10:55Des peuples qui avaient un ancrage
10:57dans le temps long
10:58et qui deviennent des populations
10:59soumises à des pratiques
11:00d'ingénierie sociale
11:01par la technostructure
11:03pour essayer de faire
11:04une forme de population optimale
11:05qui cadre avec les besoins
11:07de l'oligarchie.
11:08Donc, on vit dans un monde
11:09qui est une dynamique
11:10à broyer les identités,
11:11les modes d'être au monde,
11:12les cultures.
11:13Un monde qui détruit,
11:15en quelque sorte,
11:15les cultures.
11:16Et je sais qu'il ne faut pas dire
11:18que c'était mieux avant.
11:19Puis effectivement,
11:20les progrès des temps présents
11:21sont indéniables.
11:22Progrès médicaux,
11:22progrès...
11:23Enfin, je ne conteste pas
11:24les immenses progrès
11:25du dernier siècle.
11:27Il n'en demeure pas moins
11:27qu'il y a aussi un prix
11:28à payer pour ces progrès.
11:30Et c'est une forme
11:30de mutilation de l'âme,
11:31en quelque sorte.
11:32Et, dernier élément,
11:34je me permets de faire un lien,
11:35vous me direz que c'est ma monomanie
11:36qui parle,
11:37mais on arrive peut-être
11:38au bout de ce modèle.
11:39Parce que qu'est-ce qu'on voit
11:40aujourd'hui ?
11:41On nous explique, par exemple,
11:42s'il faut faire venir massivement
11:44des immigrés dans nos pays.
11:46Pourquoi ?
11:46C'est pour faire vivre
11:47des secteurs de l'économie
11:48qui ne fonctionnent
11:49qu'avec une main-d'oeuvre
11:51à bas salaire.
11:52Parce qu'on nous dit
11:52qu'une partie de notre économie
11:53s'effondrerait
11:54si on ne faisait pas appel
11:55massivement, régulièrement,
11:57presque à des esclaves.
11:58C'est-à-dire cette espèce
11:58d'idée d'une main-d'oeuvre
11:59à bas salaire
12:00qui vient d'être partout
12:00à travers le monde.
12:01Donc, au nom d'une conception
12:02désincarnée de l'économie,
12:04on vient à détruire,
12:05quelquefois,
12:05la société et l'identité.
12:07C'est tout un modèle
12:08de développement,
12:08en quelque sorte,
12:09qui fait faillite
12:10sous nos yeux.
12:11Et de ce point de vue,
12:11cette crise des agriculteurs
12:13peut être pensée,
12:14non seulement comme une révolte
12:15du monde agricole,
12:16mais aussi comme une révolte populaire
12:18dans les temps présents.
12:19Arthur de Vatrigan,
12:20est-ce qu'on est en train
12:20d'assister à la mort lente
12:22de l'agriculture française ?
12:25Je n'ai pas besoin peut-être
12:27de mettre de point d'interrogation.
12:28Comme disait Houellebecq,
12:29c'est un plan social
12:30qui vous laisse faire en douceur
12:31et malheureusement,
12:32certains l'ont vu
12:33et se révoltent.
12:33Mais moi, comme Mathieu,
12:34je ne suis pas devenu
12:35non plus spécialiste
12:36vétérinaire ou agriculteur,
12:38mais comme journaliste,
12:39j'essaie de m'intéresser
12:40aux faits.
12:41Et il y en a eu beaucoup.
12:42Alors, si on reprend les faits,
12:44qu'est-ce qu'on a ?
12:44La dermatose nodulaire,
12:46c'est une maladie
12:47qui est transmise par un insecte
12:48qui pique les animaux.
12:50Le virus ne reste pas
12:51très longtemps dans l'insecte.
12:52A priori,
12:52ça sera entre une heure et deux heures.
12:54Et le virus ne se transmet pas
12:56de bovin à bovin,
12:57sauf dans de très rares cas.
12:59On sait aussi
13:00que le virus ne se transmet pas
13:01à l'homme.
13:02C'est quand même la bonne nouvelle.
13:03Et que l'homme peut même manger
13:04la viande du bovin malade
13:06ou boire son lait.
13:07Le risque et le danger,
13:08c'est la contamination
13:09des troupeaux extrêmement rapides
13:11et la difficulté
13:12à contenir une épidémie.
13:13Donc le protocole
13:15décidé par la ministre
13:16sous tutelle
13:17des directives européennes,
13:18c'est l'abattage immédiat
13:19si un animal est contaminé.
13:21Et que quand on écoute,
13:22j'ai écouté les demandes
13:23des éleveurs,
13:24en tout cas d'une grande partie
13:25d'entre eux,
13:25et ceux qui sont concernés,
13:26qu'est-ce qu'ils veulent ?
13:27Premièrement,
13:28ils disent,
13:29évidemment on est d'accord
13:29pour abattre l'animal malade.
13:32Mais on demande des tests
13:33sur l'ensemble des troupeaux.
13:34On leur répond,
13:35interdiction de faire des tests
13:36et même des éleveurs
13:37ont témoigné
13:37que les vétérinaires
13:38avaient interdiction
13:39de venir sur des exploitations.
13:40Deuxièmement,
13:41ils demandent des troupeaux témoins.
13:43C'est-à-dire qu'on confine
13:44le troupeau
13:44pour essayer de le protéger,
13:45mais surtout
13:45pour éviter la propagation,
13:48mais surtout
13:48pour étudier l'évolution.
13:49Parce qu'on a appris
13:51que ce n'était pas une maladie
13:51ou un virus européen,
13:53donc il y a des études,
13:54mais on n'a pas beaucoup
13:54de recul dessus.
13:56Donc, si c'est un virus,
13:57ça peut revenir,
13:57donc on aimerait bien
13:58voir comment ça évolue.
14:00Et en plus,
14:00comme on arrive en hiver,
14:02les températures chutent,
14:04forcément,
14:04il y a moins de temps,
14:05il y a moins de mouches,
14:06il y a moins de moustiques
14:06qu'en plein été,
14:07donc un risque plus limité.
14:09Et là, on leur répond encore,
14:10non, ce n'est pas possible,
14:11le seul moyen,
14:11c'est l'abattage.
14:12Même des bêtes saines
14:13et même parfois
14:13des bêtes vaccinées.
14:15Sauf que d'autres
14:15ont choisi une autre stratégie
14:16et la France même
14:17avait choisi une autre stratégie.
14:20On a vu cet été
14:20en Sardaigne
14:21et en Lombardie,
14:22donc en Italie,
14:23en juin,
14:24ils ont choisi la stratégie
14:25de l'abattage sélectif
14:27et ensuite
14:28de mettre les animaux
14:29sans surveillance.
14:30A priori,
14:31il n'y a pas une épidémie
14:31qui est exposée partout.
14:33Mais ce qui est intéressant,
14:34c'est qu'en France,
14:34en 1992,
14:36sur l'île de la Réunion,
14:37on a eu le même sujet.
14:38Une épidémie,
14:38il y a eu plus de 400 foyers
14:39de ce virus-là
14:41sur le cheptel.
14:42Au final,
14:42on a eu 10% du cheptel
14:44qui a été contaminé.
14:45Et le protocole décide
14:46à l'époque,
14:47c'est abattage
14:48ciblé des bovins
14:48et vaccination
14:50partout en prévention.
14:51Et le problème
14:51a été résolu.
14:53Je reviendrai
14:53sur les vaccins.
14:55Alors, on dit
14:55aujourd'hui,
14:57bon, les préfets,
14:58vous voyez,
14:58ils ont diffusé
14:58des petits flyers,
14:59des affiches
15:00en expliquant
15:02vous allez être indemnisés.
15:03Comment se passe
15:04l'indemnisation ?
15:05Il y a deux experts indépendants
15:06qui sont chargés
15:07d'évaluer le prix
15:08selon le type de la viande,
15:09le type du bovin,
15:10viande, laitière
15:10ou génétique.
15:12Si on prend l'exemple
15:12de la vache laitière,
15:13c'est estimé en moyenne
15:14à 3 000 euros.
15:15Donc, l'expert dit
15:15que c'est 3 000 euros.
15:16Sauf que le problème,
15:17c'est que l'éleveur,
15:18quand il va récupérer
15:18son argent,
15:19il dit en fait,
15:19non, ce n'est pas 3 000 euros.
15:20Ça va être 2 000.
15:21Ça va être 2 000
15:22en raison d'un arrêté
15:23qui date de 2001.
15:25C'est-à-dire que vous avez
15:25des types en 2001
15:26qui ont décidé
15:27on ne sait pas qui,
15:27on ne sait pas comment
15:28que le prix,
15:29c'était tant.
15:30Sauf qu'en 2001,
15:30c'était il y a 24 ans,
15:31entre-temps,
15:32il y a eu une inflation
15:32et puis pas mal d'autres choses.
15:34Vous voyez un peu
15:34les choses bizarres.
15:36Si on revient à la vaccination,
15:37les éleveurs depuis cet été
15:38demandent une vaccination
15:39assez massive en prévention.
15:41On leur dit,
15:41non, ce n'est pas possible.
15:42Ils disent,
15:42si, le modèle suisse l'a fait,
15:43la Suisse l'a fait
15:44et ils n'ont pas de foyer.
15:45On leur a répondu,
15:46oui, mais la Suisse
15:46ce n'est pas l'Union Européenne.
15:47C'est vrai que les moustiques
15:48s'arrêtent à la frontière
15:49de l'Union Européenne,
15:49évidemment.
15:50Et puis,
15:51on leur dit,
15:52c'est utile.
15:53Sauf que,
15:54bon,
15:54il y a une forte contestation.
15:55La ministre,
15:56finalement,
15:56qui avait dit,
15:57non, ce n'est pas bien,
15:58on ne peut pas le faire,
15:58dit, peut-être qu'en fait,
15:59on va le faire.
16:00Mais on va élargir la zone.
16:01C'est toujours,
16:02non, non,
16:02on ne peut pas,
16:04puis en fait,
16:04on se rend compte qu'on peut.
16:06Bon,
16:06mais pourquoi on ne peut pas vacciner,
16:07c'est ça la raison.
16:08Là,
16:08ce qui est intéressant,
16:09c'est à cause des normes
16:10du haut libre-échange.
16:11Si un troupeau est vacciné,
16:13la zone ou le pays
16:14perd son statut d'indemme.
16:15Ça signifie que,
16:17selon les normes,
16:18on voit à cause des normes,
16:19l'exportation devient compliquée,
16:21voire impossible.
16:22Mais dans les faits,
16:23ça a évolué,
16:23parce que l'Italie et l'Espagne,
16:24on dit il n'y a pas longtemps,
16:25en fait,
16:25nous,
16:26on veut bien des bovins vaccinés.
16:28Et en fait,
16:29là-dessus,
16:29se greffe un sujet,
16:30c'est le Mercosur.
16:31Le Mercosur,
16:32après avoir dit
16:32que c'était inacceptable,
16:33Emmanuel Macron,
16:34il dit que finalement,
16:35ça va dans le bon sens.
16:36Je ne sais pas vous,
16:37mais il girouette tellement,
16:39mais moi,
16:39dès qu'il ouvre la bouche,
16:40je commence à avoir
16:40la tête qui tourne,
16:41parce que vraiment,
16:42c'est tout et son contraire
16:42en très peu de temps.
16:44Donc,
16:44le Mercosur,
16:45sur certains produits
16:46de la viande importée,
16:48il n'y aura pas de tarif douanier,
16:49pas de tarif douanier,
16:49pas de contrôle.
16:50Donc là,
16:50mettez-vous à la place de l'éleveur.
16:52On lui dit,
16:53tu as une bête malade,
16:54on bute le troupeau,
16:55on élimine le troupeau,
16:56pardon,
16:56et on lui dit,
16:57on refuse la prévention du vaccin
16:59parce qu'on ne pourra pas exporter.
17:00En revanche,
17:01on va pouvoir importer de la viande
17:02plus dopée qu'un culturiste.
17:03Donc forcément,
17:04le type,
17:04il ne comprend pas trop
17:05ce qui se passe.
17:06Et en plus,
17:06il apprend que cette année,
17:07pour la première fois,
17:08la balance commerciale agricole
17:10va être déficitaire.
17:11C'est-à-dire que la souveraineté,
17:12terminée,
17:12pour répondre à votre question.
17:14Donc quand vous écoutez les ministres,
17:15quand vous écoutez le président,
17:20c'est-à-dire qu'il vous parle
17:20comme un syndicaliste
17:21de l'Union européenne,
17:22c'est-à-dire qu'il choisit
17:23de défendre l'Union européenne
17:24et pas son pays,
17:25qui a fait le choix,
17:26je rappelle,
17:26de se mondialiser,
17:27c'est-à-dire de livrer
17:28l'agriculture et d'autres choses
17:29à une concurrence très féroce,
17:31pour ne pas dire déloyale.
17:32Et que derrière,
17:33vous avez toute la chorale d'experts
17:34qui vous répondent
17:35avec l'autorité d'une prof
17:36qui est aussi sèche qu'une trique,
17:38qui prend l'agriculteur
17:39pour le bonnet du village,
17:40oubliant que l'agriculteur,
17:41ce n'est pas le type
17:41qui est devenu agriculteur,
17:42il est une école d'agriculture,
17:43il a des compétences,
17:44il connaît le sujet.
17:45Et si,
17:47lorsqu'on questionne leur sétitude
17:48et de répondre,
17:49vous êtes soit d'extrême droite,
17:50soit russe,
17:51soit anti-vax,
17:51et le mieux,
17:52c'est les trois à la fois,
17:53comment vous voulez garder
17:54un lien de confiance
17:55entre la science,
17:55le politique qui décide
17:56et le type qui est sur le terrain ?
17:58Donc moi,
17:58je ne connais pas,
17:59je n'ai pas d'expertise,
17:59je dis simplement
18:00que c'est inaudible aujourd'hui.
18:02Autre sujet à présent,
18:03on va parler des pro-Trump,
18:05pro-Russe,
18:05des accusations injustes
18:07pour l'interrogation.
18:08Jordan Bardella,
18:09cette semaine,
18:09a dit partager
18:09dans l'ensemble
18:10les constats
18:10de l'administration Trump,
18:12Mathieu Mettan,
18:14en garde l'Europe
18:14contre son effacement
18:16civilisationnel.
18:18Ses adversaires
18:19ont cru pour cela
18:20pouvoir l'accuser
18:21d'être un pro-Trump.
18:22Oui,
18:23c'est une séquence
18:23que je trouve assez intéressante
18:25parce que,
18:25bon,
18:26je rappelle les constats
18:26de la Maison-Blanche
18:27pour ceux qui auraient
18:28déjà oublié.
18:30Trump,
18:31enfin la Maison-Blanche,
18:31dit premièrement
18:32l'ère des migrations
18:35globales est terminée.
18:36Autrement dit,
18:37l'expérimentation
18:38idéologique mondialiste
18:39des 40 dernières années.
18:41qui nous amenait
18:41à consentir justement
18:42aux migrations globales
18:44et la submersion migratoire
18:45avec ce que j'appelle
18:46le passage
18:46de la diversité des peuples
18:47à l'interchangeabilité
18:48des populations.
18:50C'est terminé.
18:51Cette ère a entraîné
18:52plus de mal que de bien.
18:54Par ailleurs,
18:55on ajoute,
18:56l'Europe elle-même
18:56est à ce point
18:57aujourd'hui en train
18:58de changer.
18:59Quand on change
18:59de population,
19:01on change de peuple,
19:01on change d'identité,
19:03on change de civilisation.
19:04Surtout,
19:04ce changement
19:05s'opère tellement rapidement
19:06à l'échelle de l'histoire
19:08que nous sommes
19:09dans un moment,
19:10dit-on,
19:10défassement civilisationnel.
19:12Ce constat,
19:14si je peux me permettre,
19:15n'est pas un constat
19:16si nouveau.
19:17Il est fait depuis longtemps
19:19par des patriotes en Europe,
19:21par des souverainistes,
19:22par des nationalistes,
19:23si on n'utilise pas
19:23ce terme-là
19:24de manière péjorative.
19:26Il est au cœur
19:26d'une critique
19:27de l'expérimentation
19:28idéologique européiste
19:29depuis une quarantaine
19:31d'années au moins.
19:32Or,
19:33s'ajoute à ça
19:34dans le diagnostic de Trump,
19:36il reprend l'analyse
19:37que Gilliams avait faite
19:38en février
19:39en disant,
19:40là,
19:40on a un problème,
19:41l'Europe,
19:42ce qui menace le plus
19:43la démocratie en Europe,
19:44ce n'est pas je ne sais
19:44quelle invasion étrangère,
19:46ce qui ne veut pas dire
19:46qu'on ne doit pas se méfier
19:47des menaces étrangères.
19:48Par exemple,
19:49la Russie,
19:49ainsi de suite,
19:50ou la Chine.
19:51Ça dit,
19:52la dégradation intérieure
19:54de la démocratie,
19:55c'est notre problème
19:56aujourd'hui,
19:57avec la cordon
19:57sanitarisation
19:58de l'opposition
19:59ou le safron républicanisation,
20:01avec sa diabolisation,
20:02avec la régression
20:04terrible devant nous
20:05de la liberté d'opinion,
20:07la multiplication
20:07des lois de censure,
20:08la volonté de contrôler
20:09les réseaux sociaux,
20:10il y a quelque chose
20:11d'inquiétant
20:11qui se passe en Europe
20:12aujourd'hui.
20:13Autrement dit,
20:14pardonnez-moi,
20:15Mathieu,
20:16on poursuit ?
20:17Je développe juste
20:18sur un instant,
20:19donc quand vous partagez
20:20cette analyse,
20:21quand vous faites
20:21cette analyse aujourd'hui,
20:23qu'est-ce qu'on vous dit
20:23depuis la séquence Trump,
20:25depuis le truc
20:26de la Maison-Blanche,
20:26l'extrême-centre
20:27se mobilise
20:28et l'extrême-centre
20:29vous dit
20:29« Aha !
20:31En fait,
20:31vous êtes des pro-Trump
20:33puisque vous dites
20:34la même chose que lui. »
20:35Oui, mais nous,
20:35on le dit quand même
20:36depuis 30 ans,
20:37si je peux me permettre.
20:37Donc, on n'a pas attendu
20:38Donald Trump,
20:39par exemple,
20:40pour dire
20:40« Eh bien,
20:41la perte de souveraineté nationale,
20:42la perte de l'identité,
20:43l'immigration massive,
20:44c'est un problème
20:45pour nos sociétés. »
20:46Et de l'autre côté,
20:47de l'autre côté,
20:47si vous affirmez,
20:48parce que la question
20:49militaire est là aussi,
20:50si vous dites
20:51« On peut être méfiant
20:52dans le droit de la Russie,
20:53fidèle à l'OTAN,
20:54mais par ailleurs,
20:55on ne croit pas
20:56que la confrontation globale
20:58avec l'Empire russe,
20:59qui est une puissance
20:59nucléaire autoritaire,
21:01ce soit quelque chose
21:02de désirable aujourd'hui,
21:03comme le croient
21:03certains néo-néo-conservateurs
21:05européens
21:06qui s'imaginent
21:07que le choc direct
21:07avec la Russie
21:08serait presque salvateur
21:09parce que ça pourrait
21:10renouveler
21:12nos sociétés de l'intérieur,
21:13les revigorer,
21:14leur donner une nouvelle jeunesse
21:15par l'expérience du feu.
21:17Et là,
21:17si vous expliquez
21:18que vous avez des réserves,
21:19vous n'êtes pas pro-russe,
21:20vous n'êtes pas pro-Poutine,
21:21vous dites la guerre globale,
21:22c'est peut-être inquiétant,
21:23et bien là,
21:24on dit que vous êtes
21:24pro-russe désormais.
21:25Donc là,
21:25on est dans une séquence
21:26où les partis patriotes
21:27européens
21:28sont accusés
21:31de trahir leur pays
21:32en s'alignant
21:33sur des forces étrangères
21:35alors qu'ils ne font
21:36que poursuivre
21:36leur analyse
21:37qu'ils mènent
21:37depuis longtemps.
21:38Autrement dit,
21:39si je comprends bien,
21:39les partis souverainistes
21:40et patriotes
21:41sont accusés
21:42de servir
21:43des intérêts étrangers.
21:44Et traduisons ça,
21:45quand vous servez
21:45des intérêts étrangers,
21:46on vous accuse
21:47de trahison.
21:48Donc on a des gens
21:49qui ont liquidé
21:50globalement
21:51les souverainetés nationales
21:52dans le pays,
21:52qui ont liquidé
21:53les identités,
21:54qui ont mis en place
21:55une technostructure
21:56qui est fondée
21:56sur la négation
21:57de la souveraineté populaire,
21:59qui considèrent
21:59qu'aucune frontière
22:00ne devait être défendue
22:01sauf lorsqu'il s'agit
22:02des frontières ukrainiennes.
22:04Alors là,
22:04soudainement,
22:04on peut devenir patriote,
22:06nationaliste,
22:06défendre des frontières
22:07et je considère,
22:08soit dit en passant,
22:08que la défense
22:09des frontières ukrainiennes
22:09est une cause noble.
22:10Je me pose seulement
22:11la question de savoir
22:12pourquoi elle n'était pas
22:17qu'il connaisse
22:19un problème autre
22:20qui n'est pas le même
22:21mais qui est celui
22:21de la remontée
22:22du sud vers le nord,
22:24la submersion migratoire,
22:25l'effacement civilisationnel
22:26dont on parle.
22:27Donc qu'est-ce qu'on voit
22:28à travers la présente séquence?
22:30On nous explique
22:30qu'être vraiment patriote
22:31aujourd'hui,
22:32ça consiste à pousser
22:33jusqu'au bout
22:34la construction européenne
22:35et fédéraliser l'Europe.
22:36Donc si vous défendez
22:37la souveraineté nationale,
22:39vous êtes désormais
22:40un pro-russe
22:41ou un pro-Trump.
22:42Mais si vous êtes favorable
22:43à la construction fédérale
22:45de l'Europe,
22:46là vous êtes
22:47un vrai patriote.
22:48De la même manière,
22:49si vous voulez stopper
22:49l'immigration massive,
22:51on dit que vous voulez
22:51affaiblir économiquement
22:54l'Europe
22:54et dès lors
22:55vous êtes un ennemi
22:55de l'Europe,
22:56c'est parce que vous êtes
22:57un vrai patriote
22:59si vous êtes
22:59pour l'immigration massive
23:01parce que là
23:01vous empêcherez
23:02le déclin démographique
23:03du continent.
23:04Comprenons-nous bien
23:05dans cette logique
23:06et je vais y aller
23:06avec une figure
23:07qui est familière
23:08sur cette chaîne,
23:08Philippe de Villiers.
23:09Philippe de Villiers
23:10s'est battu depuis Maestrich
23:12contre la construction européiste.
23:13Aujourd'hui,
23:14il plaide pour le Frexit.
23:16Il plaide pour le Frexit,
23:17c'est-à-dire qu'il considère
23:17que la France
23:18doit s'extraire
23:19du dispositif
23:20de la technostructure européenne
23:21et retrouver sa souveraineté.
23:23Une position
23:23contrefois,
23:24on le met souverainiste,
23:25gaulliste,
23:26appelez ça comme vous le souhaitez,
23:27mais ça existait.
23:28Parce qu'il formule
23:29cette préférence-là
23:30dans le contexte actuel
23:31où l'Union européenne
23:33prend prétexte
23:34de la crise en Russie
23:35pour accélérer
23:36sa centralisation fédérale.
23:38Dans le contexte
23:39où aujourd'hui
23:39les États-Unis disent
23:40attention l'Europe,
23:41vous êtes en train
23:42de disparaître,
23:43vous provoquez
23:43votre propre noyale migratoire.
23:45Dans cette logique,
23:47quelqu'un comme Philippe de Villiers
23:48passe désormais
23:50pour un traître.
23:51C'est quand même
23:51de la folie.
23:53C'est de la maladie mentale.
23:54Ce sont des accusations
23:55grossières et odieuses.
23:57On peut être en désaccord
23:58si on veut avec Villiers.
23:58La question n'est pas là.
23:59La question est de savoir
24:00est-ce que
24:01le simple fait pour lui
24:02d'être fidèle
24:03à ses convictions
24:04depuis 30 ans,
24:06depuis 30 ans,
24:06et plus que ça dans la vérité,
24:08parce que ça s'ancre
24:08dans un engagement
24:09qui remonte aux années 80.
24:10Si il est fidèle
24:12à ses convictions
24:12depuis 30 ans,
24:13on dit aujourd'hui
24:14que c'est un pro-Poutine,
24:16un pro-Trump,
24:17et ce sont deux termes
24:18qui sont mis en équivalence
24:19par ailleurs.
24:19Qu'est-ce qu'on voit
24:20à travers cela?
24:21On se retrouve devant
24:22une espèce d'horwélisation
24:23du débat public.
24:25La seule manière
24:25d'être véritablement patriote
24:26aujourd'hui,
24:27si j'ai bien compris,
24:28c'est d'applaudir
24:28la confiscation du pouvoir
24:29par Mme von der Leyen.
24:31La seule manière
24:31d'être véritablement européen,
24:33c'est d'embrasser
24:33une Union européenne,
24:35dis-je, européiste,
24:36qui est une contrefaçon
24:37dans les faits
24:38de la civilisation européenne.
24:39Comme l'URSS
24:40est une contrefaçon
24:41de la Russie,
24:43on est quand même
24:43dans un moment
24:44horwélien à la puissance 1000.
24:46Arthur de Vatrigan,
24:47il nous reste peu de temps,
24:49mais votre regard
24:50est toujours essentiel
24:52sur cette question-là.
24:53Pro-Trump, pro-Poutine,
24:55quel regard portez-vous
24:57sur ce sujet?
24:59Alors, le programme
24:59de Donald Trump,
25:00c'est America first.
25:02Le programme de Vladimir Poutine,
25:03c'est l'Empire d'avant first.
25:05Et globalement,
25:07toute nation,
25:07pas trop cintrée,
25:08a priori,
25:09c'est les intérêts,
25:10leurs intérêts
25:10avant ceux des autres.
25:12Mais il y a
25:12l'exception française.
25:13L'exception française,
25:14c'est les autres d'abord.
25:16Donc forcément,
25:17au bout d'un moment,
25:17la facture est un peu salée
25:18et les peuples grondent.
25:20Alors que Donald Trump
25:21critique l'Europe
25:22parce que l'Europe
25:24ne rentre plus
25:25dans sa sphère d'intérêt.
25:26À la différence
25:27de la Russie,
25:28parce que ce qui l'intéresse,
25:28c'est la Chine,
25:29je n'ai pas de doute.
25:31Mais ce qu'il dit,
25:33c'est-à-dire,
25:33pas pourquoi il le dit,
25:34mais ce qu'il dit,
25:35l'état des lieux qu'il fait
25:36est-il faux ?
25:37Évidemment que non.
25:39Et donc,
25:39même un borgne
25:40aura une vision plus juste
25:42et plus précise
25:43que tous ceux
25:44qui accusent
25:46Bardella,
25:47par exemple,
25:48d'être trumpiste
25:48ou pro-russe
25:49ou ceux qui défendent
25:51la souveraineté,
25:51c'est-à-dire les intérêts
25:53de la France,
25:54donc ce que devraient défendre
25:55tous les ministres
25:56et tous les présidents
25:57successifs
25:57qui ne l'ont pas fait,
25:59ça me paraît assez évident.
26:00La publicité,
26:01on revient dans un instant,
26:03on reviendra sur une histoire
26:04avec un grand H
26:05et secrète
26:06avec un grand S
26:07le déjeuner
26:09en août 1970
26:11entre le général De Gaulle
26:13et Georges Pompidou.
26:16On ne sera avec
26:16que Christophe Tardieu
26:18qui l'a couché
26:19sur un livre.
26:21Christophe Tardieu
26:22sera votre invité
26:23dans un instant.
26:24Restez avec nous.
26:24Il est quasiment
26:2819h30 sur CNews,
26:30on poursuit face
26:30à Mathieu Bocoté,
26:32toujours avec Mathieu
26:33bien sûr
26:33et Arthur De Vatrigan.
26:34On nous a rejoint
26:34sur le plateau.
26:35Christophe Tardieu,
26:36vous êtes essayiste
26:36et vous avez écrit,
26:38je disais,
26:38l'histoire secrète,
26:39l'histoire avec un grand H,
26:40secrète avec un grand S,
26:42ce roman autour
26:43du déjeuner
26:44entre le général De Gaulle
26:47et Georges Pompidou
26:49en août 1970.
26:50Pourquoi avoir invité
26:51Christophe Tardieu
26:52ce soir ?
26:53Parce que c'est un livre
26:54tout à fait passionnant,
26:55tout à fait remarquable,
26:56le déjeuner de Colombais
26:57où Christophe Tardieu
26:58met en scène
26:59le déjeuner imaginaire
27:00bien évidemment
27:01mais néanmoins passionnant
27:02presque à la suite
27:03des chaînes qu'on abat
27:04une conversation
27:05entre,
27:06qui était peut-être
27:07tout aussi imaginaire,
27:08une conversation
27:09entre Pompidou
27:10et De Gaulle
27:11qui permet presque
27:12de capter l'esprit
27:13du gaullisme
27:13dans une époque aujourd'hui
27:14où tout le monde
27:15se réclame
27:15du général De Gaulle,
27:17c'est la possibilité
27:17d'entrer par le biais
27:19de la fiction
27:19dans le cœur de sa pensée.
27:21Christophe Tardieu,
27:21bonsoir.
27:22Bonsoir.
27:22Alors, au cœur
27:23de ce déjeuner
27:23que vous mettez en scène
27:24entre Pompidou
27:25et le général De Gaulle,
27:26d'abord et avant tout,
27:27les ouvrages sur De Gaulle
27:28ne manquaient pas,
27:29les ouvrages sur la relation
27:30Pompidou-De Gaulle
27:30ne manquaient pas
27:31et pourtant,
27:32vous croyez que c'est
27:32par le biais de la fiction
27:33qu'on peut arriver
27:34au cœur non seulement
27:36de leur relation
27:36mais de la pensée
27:37du général De Gaulle
27:37aujourd'hui ?
27:38En fait,
27:38ce que j'ai essayé de faire,
27:40c'est de réparer
27:41une forme de regret.
27:42Ce regret,
27:491969,
27:50un peu avant
27:51le référendum
27:52où De Gaulle est parti
27:53et j'ai trouvé ça
27:55vraiment dommage
27:55parce qu'en fin de compte,
27:57ces deux hommes
27:57qui ne se sont plus revus
27:58parce qu'ils étaient brouillés,
28:00Pompidou reprochait
28:01beaucoup de choses
28:02au général De Gaulle,
28:04sa gestion de mai 68,
28:05l'affaire Markovitch
28:06et de son côté,
28:07De Gaulle pensait
28:08que Pompidou avait joué
28:09sans doute
28:09un rôle un peu sournois
28:11dans le nom au référendum
28:13qui l'a conduit
28:14à la démission
28:15et en même temps,
28:16ce sont deux hommes
28:17qui se sont énormément appréciés
28:19Pompidou ayant dit
28:20plusieurs fois
28:21que De Gaulle
28:21était comme mon père
28:22et De Gaulle
28:24qui était pourtant
28:24pas très généreux
28:26en marque d'estime
28:28vis-à-vis de ses principaux
28:29collaborateurs
28:30a de nombreuses reprises
28:31dit toute l'estime
28:33qu'il avait
28:33pour Georges Pompidou.
28:34Donc j'ai voulu essayer
28:35à travers ce roman
28:36de réparer
28:37d'une certaine manière
28:38ce qui n'a pas pu
28:39avoir lieu avant.
28:41Alors,
28:41vous mettez en scène,
28:42notamment,
28:42je m'intéressais particulièrement
28:43à la figure
28:43du général De Gaulle,
28:45vous nous mettez en scène
28:45un homme qui tangue
28:46entre deux,
28:47je dirais presque
28:48le caractère
28:48ou la philosophie,
28:49d'un côté,
28:50une extrême mauvaise foi.
28:52Ça n'est presque drôle,
28:52c'est que la mauvaise foi
28:53est presque un personnage
28:54du roman
28:55et au même moment,
28:56un homme qui pense en siècle,
28:58qui pense en termes d'histoire,
28:59il dit pour comprendre
29:00la situation
29:01des temps présents,
29:02il faut toujours revenir
29:02à l'histoire des peuples.
29:04Donc j'ai l'impression
29:05que d'un côté,
29:05il y a une forme
29:06de mauvaise foi, cynisme
29:07et de l'autre côté,
29:08une attention au courant
29:09les plus profonds de l'histoire.
29:11Je me trompe?
29:11Non, parce que,
29:12vous avez complètement raison.
29:14Ce qui est fascinant
29:15chez De Gaulle
29:15et ce qui le rend
29:16aussi attachant,
29:18c'est que c'est un homme
29:19en fait qui toute sa vie
29:20était totalement pénétré
29:22de l'histoire de notre pays
29:23et de l'histoire du monde entier
29:24et que c'est cette histoire
29:25justement
29:26qui lui a permis
29:27d'avoir cette pression
29:28permanente,
29:29de deviner les événements,
29:30de pouvoir dire
29:31en juillet 40
29:32à Schumann
29:33que la guerre
29:34allait être gagnée,
29:35juillet 40
29:36à Londres
29:36et toutes
29:38les incroyables moments
29:40de prédiction
29:42du général De Gaulle
29:43et donc en effet
29:44c'est un homme
29:45qui grâce à l'histoire
29:46voyait très loin
29:47et qui en même temps
29:48avait une mauvaise foi
29:49alors je dirais peut-être
29:50pas cynisme
29:51mais en effet
29:51une mauvaise foi
29:52que tout le monde
29:53lui connaissait
29:53et qui était essentiellement
29:54due à cette solitude
29:56qu'il disait être son ami
29:57mais qui en fin de compte
29:58devait lui peser
30:00assez lourdement.
30:01Alors vous nous parlez
30:02du général De Gaulle
30:02qui est le fondateur
30:03des gestions
30:03de la 5ème République
30:04et vous répondez
30:05à ceux qui justement
30:06on connaît la formule
30:08pourquoi vous éproviserez
30:09une carrière de dictateur
30:10et vous revenez
30:11sur l'esprit
30:12de la constitution
30:12je me permets
30:13page 81
30:14si vous n'avez pas
30:15la majorité
30:16dans ce cas
30:17le pays sera ingouvernable
30:19retombera dans
30:20les pires errements
30:20de la 4ème République
30:21avec censure
30:22du gouvernement
30:23et désordre à l'appui
30:24dans cette hypothèse
30:25la seule solution politique
30:26possible pour le président
30:27de la République
30:28conforme au respect
30:29du suffrage universel
30:30qui est à la base
30:31de tout
30:31et à l'intérêt de la France
30:32et de démissionner
30:33donc vous mettez en scène
30:34le général De Gaulle
30:35qui dans sa conception
30:36de la démocratie
30:37a lui-même démissionné
30:39et faisait de la démission
30:40une espèce de
30:41une possibilité démocratique
30:43lorsqu'il y a une rupture
30:44complète entre le pouvoir
30:45et le peuple
30:45c'est évident
30:47de toute façon
30:47toute sa vie
30:48De Gaulle a cherché
30:49en permanence
30:50à mesurer sa légitimité
30:52auprès des Français
30:53c'est pour ça
30:53qu'il faisait aussi régulièrement
30:55des référendums
30:55c'est qu'il était en permanence
30:57dans cette recherche
30:58de savoir
30:58est-ce que les Français
30:59continuent de lui faire confiance
31:00continuent d'approuver
31:02sa politique
31:03et lorsqu'il fait
31:04son fameux référendum
31:05de 69
31:05il voit bien
31:08de toute façon
31:09que sa popularité
31:10a été émoussée
31:11mais
31:11malgré le fait
31:13qu'il a gagné
31:13triomphalement
31:14moins d'un an avant
31:15les élections législatives
31:17avec une majorité absolue
31:18telle qu'il ne l'a jamais connue
31:20moins d'un an après
31:21il teste encore
31:22sa légitimité
31:23et quand les Français
31:24lui disent non
31:24il décide de partir
31:26pour moi
31:26De Gaulle
31:27est certainement
31:28le plus grand démocrate
31:29qui soit
31:30Arthur Le Matrigan
31:31comme Mathieu a cité
31:32je cite un autre passage
31:33j'ai l'impression
31:34que vous réglez un peu
31:34vos comptes aussi
31:35c'est amusant
31:36où il ironie
31:37sur l'hypothèse
31:38d'avoir
31:38je cite
31:39un président
31:39je vous cite
31:40le disant
31:41un président normal
31:42parce que
31:43ça sera un immense risque
31:44pour la France
31:45alors bon
31:46est-ce que c'est
31:47de la prétention
31:48de l'extrême lucidité
31:50ou
31:51la lucidité aussi
31:52de savoir
31:53qu'après lui
31:53il n'y aura plus rien
31:54par rapport
31:54pourquoi plus d'hommes
31:55capables de s'asseoir
31:57dans le siège
31:57de la constitution
31:58qu'il a créée
31:59il est sûr
32:00que de Gaulle
32:01était toujours
32:03très dubitatif
32:04sur la qualité
32:05de ses successeurs
32:07mais c'est un peu normal
32:08compte tenu
32:09de sa stature
32:10après moi ce dont
32:11je suis absolument
32:11persuadé
32:12c'est que
32:13cette constitution
32:14il ne l'a pas fait
32:14il ne l'a pas fait
32:15pour lui
32:16il l'a fait
32:16pour l'avenir
32:17il l'a fait
32:18pour des autres
32:19des gens
32:20qui allaient lui succéder
32:21et qui n'auraient
32:22certainement
32:22ni son niveau
32:23ni son charisme
32:24ni sa puissance
32:25bon alors après
32:26je me suis peut-être
32:26un tout petit peu
32:27amusé
32:28sur le président normal
32:29mais en même temps
32:31ce n'est qu'un roman
32:32et ce sont des opinions
32:34qui me paraissent
32:36évidentes
32:36de Gaulle ne peut pas
32:37imaginer
32:38qu'il puisse y avoir
32:39à la tête de la France
32:40un président normal
32:41quel qu'il soit
32:41oui d'ailleurs
32:42ce qui est intéressant
32:42c'est que vous faites parler
32:43de Gaulle
32:44vous faites parler Pompidou
32:44on retrouve l'esprit
32:46leur esprit
32:47donc ça vous permet
32:47vous n'avez pas arbitré
32:48vous racontez
32:49ce qu'aurait pu être
32:51ce déjeuner
32:52mais vous avez
32:53à partir de déclarations
32:55fortes quelquefois
32:55vous revenez
32:56vous consacrez plusieurs pages
32:57vous pardonnerez
32:57d'y aller par
32:58nationalisme chauvin
32:59on vive le Québec libre
33:00du général de Gaulle
33:01je vous cite encore une fois
33:03parce que
33:03je ne me fais pas d'illusion
33:05on est en 70 ans
33:06les Québécois ne seront pas
33:07indépendants tout de suite
33:08cela prendra en 20 ans
33:0950 ans
33:11ou 70 ans
33:12ça ça nous conduit à 2040
33:13mais c'est inéluctable
33:15quand ils seront enfin libres
33:16ils se souviendront
33:17que c'est de Gaulle
33:18le premier qui est venu
33:19les soutenir
33:19alors première question
33:20que représente pour vous
33:23ce passage
33:24je vais quand même prendre
33:24de la place dans les livres
33:25j'en suis très heureux d'ailleurs
33:26mais que représente
33:26le Vive le Québec libre
33:27dans le parcours du général de Gaulle
33:28pourquoi lui-même
33:30considérait-il que c'était important
33:31dans son oeuvre de fin de vie
33:32disons ça ainsi
33:33alors
33:34oeuvre de fin de vie
33:35c'est 67
33:36donc il lui reste encore
33:37un petit peu de temps au pouvoir
33:39il est conscient que c'est
33:40la dernière séquence pour lui
33:41la dernière occasion
33:42de payer la dette
33:42des rois de France
33:43c'est exactement cela
33:44la dette de Louis XV
33:44pour reprendre le titre
33:45d'un nouveau livre aussi
33:46c'est en effet
33:46il voulait payer la dette
33:48de Louis XV
33:48et il l'a dit d'ailleurs
33:49il l'a dit de toute façon
33:51c'était la dernière occasion
33:52qui existait
33:53qu'il y ait un grand français
33:54parce qu'il se doutait bien
33:55qu'après lui
33:56ce serait sans doute
33:57un peu plus laborieux
33:58c'était la dernière occasion
34:00qu'un grand français
34:01vienne dire
34:01aux Canadiens français
34:03aux Québécois
34:04leur dire
34:04prenez en main
34:05votre destin
34:06et le Vive le Québec libre
34:08je crois que vous le connaissez
34:09un peu
34:09et qu'il vous
34:10et qu'il vous
34:11vous
34:12vous faire plaisir
34:14en tout cas
34:15ce Vive le Québec libre
34:16ce n'est pas
34:17un cri d'insurrection
34:18c'est tout simplement
34:19dire aux Québécois
34:21prenez en main
34:22votre destin
34:23c'est à vous de décider
34:24et à vous seul
34:25faites des référendums
34:27pour savoir
34:27si vous souhaitez
34:28devenir libre
34:29il y en a eu
34:30déjà deux
34:30jamais deux sans trois
34:32et peut-être
34:32que le troisième
34:33sera le bon
34:33alors il y a quelque chose
34:35d'assez intéressant
34:35justement dans la question
34:36des peuples
34:36parce que ça je pense
34:37que c'est un élément
34:38central quand on dit
34:39De Gaulle est attentif
34:41à la psychologie politique
34:42des français
34:42il ne voit pas les français
34:43comme simplement
34:44une addition d'individus
34:45juridiquement rassemblés
34:46sur un territoire arbitraire
34:48on comprend qu'il y a
34:49chez lui une forme
34:49de psychologie des peuples
34:50quel rapport De Gaulle
34:52avait-il avec les français
34:52comment voyait-il
34:53son propre peuple
34:54c'est un peu compliqué
34:56parce qu'en fait
34:57beaucoup ont dit
34:58que De Gaulle
34:58était amoureux de la France
35:00et il avait parfois
35:01du mal à supporter
35:02les français
35:02en même temps
35:03et c'est ça
35:05la force du personnage
35:06et c'est ça
35:06qui le rend exceptionnel
35:08de mon point de vue
35:09c'est qu'en fin de compte
35:10De Gaulle
35:11est un président
35:12de la république
35:13un homme politique
35:14qui voulait tirer
35:15les français vers le haut
35:16il avait parfaitement compris
35:18que si l'on laissait
35:20les français
35:20dans le médiocre
35:21si on les laissait
35:22à leurs petites tambouilles
35:23à leurs petites histoires
35:25la France ne ferait
35:26jamais rien de grand
35:27la grandeur
35:28c'est évidemment
35:29une thématique
35:29chez De Gaulle
35:30qui est extraordinairement forte
35:32et pour lui
35:33évidemment
35:33en premier
35:34c'était la grandeur
35:35de la France
35:35mais derrière
35:36il ne concevait pas
35:37la grandeur de la France
35:37qu'il y ait aussi
35:38la grandeur des français
35:39la meilleure des preuves
35:40c'est qu'en 58
35:41quand De Gaulle
35:42revient au pouvoir
35:43il fait un plan
35:45dont on a un peu
35:46oublié le nom
35:46le plan PIDER-UF
35:47qui est un plan
35:48de remise en ordre
35:49des finances publiques
35:50qui est un plan
35:51d'une extrême sévérité
35:53extrême sévérité
35:55on baisse les salaires
35:56on supprime les pensions
35:57des anciens combattants
35:59de la guerre de 14-18
36:00on limite l'endettement
36:02bref
36:03De Gaulle savait
36:04qu'il demandait
36:05un énorme effort
36:06aux français
36:06et bien les français
36:07il n'y a pas eu
36:08une manifestation
36:09ou quasiment rien
36:11pourquoi ?
36:11parce que les français
36:12avaient compris
36:13qu'à travers cette politique
36:15c'était le retour
36:15de la grandeur
36:16c'est la merveilleuse phrase
36:18que De Gaulle dit
36:19le 6 juin 1944
36:22voilà que va reparaître
36:23le soleil
36:24de notre grandeur
36:25Arthur Le Matrigan
36:26vous avez dit
36:27que c'était
36:27à votre sens
36:28le plus grand démocrate
36:29et Mathieu a cité
36:31le chêne qu'on abat
36:32et justement
36:33Malraux
36:34dans le chêne qu'on abat
36:35fait dire à De Gaulle
36:36que le seul révolutionnaire
36:39en France
36:39c'est moi
36:39il était aussi révolutionnaire
36:42ou c'est complètement
36:43vu de l'esprit
36:43de Malraux ?
36:45comme toujours
36:46avec Malraux
36:47il y a une part
36:48un peu d'invention
36:49et en même temps
36:50une part de génie
36:50et qui traduit
36:52ou qui trahit
36:53assez bien
36:54des réalités
36:54moi je pense
36:55que le général De Gaulle
36:56était assez profondément
36:57révolutionnaire
36:58en ce sens que
36:58alors bien sûr
36:59il ne prenait pas
37:00la révolution armée
37:01avec les pics
37:02les faux etc
37:02mais lui
37:03ce qu'il voulait
37:04et ce qu'il savait faire
37:05c'était reverser la table
37:06et à de très nombreuses reprises
37:08il l'a fait
37:08d'abord le 18 juin
37:12est-ce que ce n'est pas
37:12un acte de révolutionnaire
37:13de se rebeller
37:14contre le pouvoir
37:15contre l'état français
37:17de partir à Londres
37:18et de dire
37:19je suis la France
37:20en 1958
37:21quand il revient
37:22il va faire
37:23le plus grand mouvement
37:24de réforme
37:25que notre pays
37:25n'ait jamais connu
37:26depuis le consulat
37:27en moins de 6 mois
37:28il va tout révolutionner
37:29en France
37:29du sol au plafond
37:30n'est-ce pas un acte
37:31de révolutionnaire ?
37:32vouloir faire
37:33quand on est un homme de droite
37:34la participation
37:34n'est-ce pas
37:35un acte révolutionnaire ?
37:37donc je pense
37:37qu'il ne faut pas l'entendre
37:38révolution au sens
37:39de la sédition
37:40et du désordre etc
37:41mais en même temps
37:42de Gaulle
37:43a toujours surpris
37:44son propre con
37:45il n'était pas d'ailleurs
37:47très très populaire
37:48dans la bourgeoisie
37:49classique française
37:50et il savait
37:52renverser la table
37:53lorsque c'était nécessaire
37:54alors
37:55ce qui est intéressant
37:55aussi dans la relation
37:56que vous présentez
37:57entre de Gaulle
37:57et Pompidou
37:58on s'imagine de Gaulle
37:59à la manière
37:59de souverain capricieux
38:00qui ne veut s'entourer
38:01que de gens
38:02qui lui sont absolument
38:03d'une loyauté
38:04presque canine
38:05or on comprend
38:06que ce n'est pas le cas
38:06avec Pompidou
38:07vous mettez en scène
38:08quelque chose
38:08qui n'est pas vraiment connu
38:09c'est que Pompidou
38:10l'a toujours suivi
38:11certes avec
38:12engagement sincère
38:13mais il n'a pas toujours
38:14cru en lui
38:14c'est-à-dire
38:15par exemple en 58
38:16il n'est pas certain
38:17que de Gaulle
38:17peut reprendre le pouvoir
38:18donc c'est quoi
38:19le cœur de cette relation
38:20où il y a une part
38:21de scepticisme
38:21j'ai l'impression
38:22alors il y a au défait
38:23toujours chez Pompidou
38:24une part de scepticisme
38:25parce que
38:26d'une certaine manière
38:27il est dépassé
38:29je ne dis pas que de Gaulle
38:30le dépasse
38:30mais je dis que
38:31le général
38:31il est dépassé
38:32par le général
38:33par sa personnalité
38:34et par ce qu'il fait
38:34et vous avez parfaitement raison
38:36en mai 58
38:37donc alors que
38:39de Gaulle
38:40est en train
38:41de revenir au pouvoir
38:42Pompidou déjeune
38:43avec Debré
38:43lui dit
38:44mais de Gaulle
38:44ne reviendra jamais
38:45c'est bien désolant
38:46j'en suis bien triste
38:46mais c'est ainsi
38:47il y a toujours
38:48une part de scepticisme
38:49Pompidou
38:50il a un caractère
38:51qui le fait toujours douter
38:52de ce qui va se passer
38:53qui est toujours
38:54un tout petit peu
38:54écrasé par la grandeur
38:56du général
38:57tout simplement
38:58après
38:58la fidélité de Pompidou
39:00vous l'avez dit
39:01au général
39:02elle est évidente
39:03et d'ailleurs
39:04là où elle se voit
39:05le mieux
39:06c'est que lorsqu'il est
39:07président de la république
39:08je crois qu'il n'y a pas
39:09un acte
39:10que Pompidou prend
39:11sans avoir pensé
39:12préalablement
39:13qu'est-ce que le général
39:14de Gaulle aurait fait
39:14et il a été en la matière
39:16d'une totale fidélité
39:17à l'oeuvre du général de Gaulle
39:19à sa politique
39:20qu'elle soit économique
39:21qu'elle soit sociale
39:22qu'elle soit même internationale
39:23parce que je pense
39:24que lorsque Pompidou
39:25fait rentrer
39:26la Grande-Bretagne
39:27dans le marché commun
39:27ce que de Gaulle
39:28avait toujours refusé
39:29tout en disant
39:30ça reviendra peut-être
39:31un jour
39:31je suis quand même
39:32persuadé que même
39:33cela
39:33ça reste fidèle
39:35au gaullisme
39:35alors juste
39:36vous avez dit
39:37le mot gaullisme
39:37alors j'ai l'impression
39:38qu'on est dans une époque
39:39aujourd'hui
39:39où tout le monde
39:40se réclame du gaullisme
39:42absolument
39:42le gaullisme
39:43est la chose
39:43la mieux partagée
39:44en France
39:45et plus on est gaulliste
39:46et moins il y a
39:46de la référence
39:47au noyau
39:47de la pensée
39:48du général de Gaulle
39:49je me trompe
39:50par le biais du roman
39:51vous faites presque
39:53oeuvre d'historien
39:54une forme d'historien
39:54méditatif
39:55diront certains
39:55vous rendez la vérité
39:57du gaullisme
39:57par cette conversation
39:58mise en scène
39:59entre les deux
39:59alors que j'ai l'impression
40:00que le de Gaulle
40:01dont tout le monde
40:02parle aujourd'hui
40:02c'est un de Gaulle
40:03en carton-pâte
40:04il y en a une version
40:05pour chacun
40:06là vous nous le ramenez
40:07à ce qu'aurait pu être
40:08finalement son véritable héritage
40:09son testament
40:10en fait
40:11ce que j'ai essayé
40:13de faire dans ce roman
40:13c'est de faire en sorte
40:15que les propos
40:17tenus par de Gaulle
40:17comme par Pompidou
40:18soit des propos
40:19soit ils l'ont déjà écrit
40:22soit ils l'avaient déjà dit
40:23soit je permette
40:25de croire
40:26qu'ils auraient pu le penser
40:27je pense que
40:28les propos
40:29à travers ce livre
40:31ils sont
40:31authentiques
40:33au sens où
40:33je pense vraiment
40:35qu'il y a de très fortes chances
40:36qu'ils aient pu le dire
40:38à un moment ou à un autre
40:39et en effet
40:40vous avez raison
40:40aujourd'hui tout le monde
40:41se réclame du gaullisme
40:42de Gaulle l'avait prévu
40:43de toute façon
40:43qu'un jour
40:44tout le monde a
40:45a été ou sera gaulliste
40:46la vraie fidélité au gaullisme
40:49c'est quoi ?
40:50c'est tout simplement
40:50ce qu'a écrit
40:51le général de Gaulle
40:52son oeuvre
40:53sa pensée
40:54sa politique
40:55son pragmatisme
40:56et à partir de là
40:57on peut se rendre compte
40:58aujourd'hui
40:58qu'en effet
40:59les vrais gaullistes
41:00ils ne sont plus
41:00très nombreux
41:01alors
41:02est-ce que la France
41:03vous dites
41:03les vrais gaullistes
41:04sont plus nombreux
41:05est-ce que la France
41:06est encore gaulliste
41:07aujourd'hui ?
41:08disons que
41:09qu'est-ce que ça veut dire
41:11est-ce que la France
41:12est gaulliste aujourd'hui ?
41:13ce qui est clair
41:14c'est que
41:14la référence
41:15au personnage historique
41:17elle est évidente
41:18de Gaulle
41:19est un personnage historique
41:20dans l'histoire de France
41:21comme les Louis XIV
41:21comme les Philippe Lebel
41:23comme les Richelieu
41:23comme les Napoléon
41:24après
41:26de Gaulle
41:28l'a toujours dit
41:29sa politique
41:29c'était
41:30il voulait être pragmatique
41:31il voulait
41:32s'inspirer
41:33des circonstances
41:34donc aujourd'hui
41:35en fait
41:36ce qui compte
41:36c'est de savoir
41:37est-ce qu'il y a encore
41:38quelques politiques
41:39qui conservent
41:39des réflexes gaullistes
41:40une certaine forme
41:43de méfiance
41:44vis-à-vis de l'Union Européenne
41:45une certaine forme
41:46de méfiance
41:47vis-à-vis des Etats-Unis
41:48une volonté
41:49de développer
41:50l'industrie en France
41:51etc.
41:52on pourrait
41:53faire une longue liste
41:54là-dessus
41:55et puis on verrait
41:56à ce moment-là
41:56qu'en effet
41:57les vrais gaullistes
41:58ne sont plus si nombreux
41:58que ça
41:59alors il y a un personnage
42:00aussi dans le livre
42:00qui traîne à la manière
42:01d'une présence
42:02et qui est majeure
42:03dans la vie du général de Gaulle
42:04c'est sa fille
42:05Anne
42:05et on sent
42:06vous réussissez à rendre compte
42:08de l'immense tendresse
42:09qu'il a pour sa vue
42:10alors le souvenir
42:10comment pourrait s'effacer
42:11au fil des ans
42:12mais une immense tendresse
42:13qu'il avait pour elle
42:14au point de vouloir
42:15être enterré
42:16à ses côtés
42:17pour ne pas la laisser seule
42:18dans l'autre monde
42:18en quelque sorte
42:19quelle est cette part
42:21presque inattendue
42:22de tendresse
42:23chez un homme
42:24qui pouvait sembler
42:24quelquefois sec
42:25dur
42:26et là
42:26sa jeune fille handicapée
42:28morte de manière précoce
42:30quel est ce personnage
42:31ce de Gaulle tendre
42:32que vous nous présentez
42:33alors sec et dur
42:34évidemment vous avez raison
42:35de Gaulle l'était
42:36mais vis-à-vis de Anne
42:37qui était sa troisième
42:39enfant fille trisomique
42:41c'est évident que de Gaulle
42:43s'est montré
42:43d'une tendresse
42:45d'une générosité
42:46lorsqu'il y avait
42:47les bombardements à Londres
42:48il venait tous les soirs
42:49la voir
42:50pour la rassurer
42:51et il a montré
42:53une infinie tendresse
42:55de la vie de cet enfant
42:56qui était en effet
42:57très faible
42:57et il a écrit
42:58des pages magnifiques
42:59sur elle
42:59où il a dit
43:00des choses extraordinaires
43:01Anne était une grâce
43:02disait-elle
43:02elle lui a permis
43:03de tout dominer
43:04elle était étrangère
43:05au mal
43:05dites-vous
43:05faites-vous dire au général
43:07je fais dire au général
43:08que comme elle était
43:10dans son état
43:11elle n'a jamais pu faire
43:11le mal
43:12d'une certaine manière
43:12et bien
43:13est-ce que ce n'était pas
43:14la meilleure des chrétiennes
43:15puisque de Gaulle
43:16était quand même
43:16d'abord et avant tout
43:17un grand chrétien
43:18un grand catholique
43:19et je pense que
43:20cette relation
43:21qu'il avait avec Anne
43:22est certainement
43:23quelque chose
43:24qu'il a profondément
43:26forgé
43:26et qui a fait de lui
43:28l'être qu'il était
43:30et en effet
43:31même si je ne crois pas
43:32qu'il l'ait dit
43:33mais je suis absolument
43:34convaincu
43:34que s'il avait vraiment
43:35mis dans son testament
43:36qu'il refusait
43:37tous les honneurs
43:38toute panthéonisation
43:39l'arc de triomphe
43:40ou quoi que ce soit
43:41c'était pour reposer
43:42à Colombais
43:43auprès de sa fille
43:44Arthur Levatrigan
43:45je reviens sur le gaullisme
43:47finalement en lisant
43:48votre roman
43:49on se dit qu'il y a eu
43:50juste deux présidents
43:51gaullistes
43:52de Gaulle et Pompidou
43:53en fait
43:54oui je pense que
43:55vous avez parfaitement
43:56résumé les choses
43:57en effet
43:58on peut le regretter
43:59donc tout le reste
44:00après
44:00Mitterrand
44:01Chirac
44:02Giscard
44:02il n'y a pas
44:02une rupture avec le gaullisme
44:04oui vous avez raison
44:05mais d'une certaine manière
44:07Mitterrand
44:07par certains côtés
44:09alors qu'il s'est
44:11beaucoup affronté
44:11avec le général de Gaulle
44:12par certains côtés
44:14Mitterrand
44:14avait
44:15bien compris
44:17d'une certaine manière
44:18l'esprit du général
44:19notamment
44:20la pratique du pouvoir
44:22et puis après
44:23et bien après
44:24on est allé de mal en pille
44:25le quinquennat
44:26qui est
44:26de mon point de vue
44:27une incongruité totale
44:29dans nos institutions
44:30l'hyper-présidentialisation
44:32qu'on a pu voir après
44:33qui est là aussi
44:34quelque chose
44:35qui n'est en rien gaulliste
44:36De Gaulle
44:37laissait faire
44:37son premier ministre
44:38laissait faire
44:39son gouvernement
44:39il n'était pas en permanence
44:41en train d'essayer
44:41d'intervenir
44:42et de se dire
44:43je dois tout voir
44:44tout faire
44:44et dormir
44:45trois heures par nuit
44:46c'était pas ça
44:47l'esprit du général
44:48De Gaulle
44:49c'est au contraire
44:50quelqu'un
44:50qui sait se concentrer
44:52sur ce qui est essentiel
44:53et qui laisse
44:53les autres
44:54gérer le pays
44:56c'est ce que doit faire
44:56un gouvernement normal
44:57alors vous avez écrit
44:58jusqu'à présent
44:59un ouvrage
44:59sur l'opéra
45:00Garnier de mémoire
45:01vous avez écrit
45:01aussi un autre
45:02sur Versailles
45:02si je ne me trompe pas
45:03vous avez écrit
45:04l'histoire de France
45:05ne pas oublier
45:06vous présentez
45:07les moments
45:07où la France
45:07aurait pu basculer
45:08tomber dans l'abîme
45:09mais elle se redresse
45:10vous avez écrit
45:11un ouvrage
45:11sur Pompidou
45:12et De Gaulle
45:13et aussi
45:13je l'ai dit
45:14la date de Louis XV
45:15sur le vivre
45:16le Québec libre
45:16général De Gaulle
45:17mais on ne vous connaissait
45:18pas romancier
45:18que permet le roman
45:20que ne permettait pas
45:21l'essai
45:21le roman
45:22c'est extraordinaire
45:23parce qu'il permet
45:24une liberté totale
45:25il permet de laisser
45:27vagabonder son imagination
45:28il permet de faire des choses
45:30que l'essai ne vous permet
45:31pas de faire
45:31lorsque j'imagine
45:33que l'appel du 18 juin
45:35je le crois profondément
45:37je pense que l'appel du 18 juin
45:39De Gaulle
45:39s'est inspiré
45:40de l'appel
45:41de juin 1709
45:42de Louis XIV
45:43à ses peuples
45:44au moment de la guerre
45:46de succession d'Espagne
45:46lorsqu'il demande
45:47aux français
45:48un dernier effort
45:49financier
45:50pour le soutenir
45:51évidemment
45:51il n'y a que dans le roman
45:52qu'on peut faire ça
45:53lorsque j'imagine
45:54ce qui est assez crédible
45:55que De Gaulle démissionne
45:57le jour de ses 80 ans
45:58dans une lettre
46:00qu'il présente à Pompidou
46:01en disant
46:01voilà la lettre
46:02que j'aurais lue
46:03si je ne m'avais pas forcé
46:04à l'extérieur
46:05à partir avant
46:07en effet
46:08De Gaulle avait dit
46:09plusieurs fois
46:10que sans doute
46:11lorsqu'il aurait atteint
46:1280 ans
46:13il démissionnerait
46:14bon il ne l'a jamais
46:15évidemment
46:16il n'a pas pu le concrétiser
46:17et il ne l'a jamais écrit
46:18ce qui est très important
46:19chez lui
46:19et donc le roman
46:20ça permet d'écrire
46:21ce discours
46:22annoncé en français
46:23qu'il va démissionner
46:24donc le roman
46:25la littérature
46:26donne une liberté
46:27absolument exceptionnelle
46:28et comme
46:29la musique
46:30de la parole
46:32et de la pensée
46:33de De Gaulle
46:34comme de Pompidou
46:35m'habitaient
46:36depuis un certain temps
46:36ça a été finalement
46:38relativement facile
46:39à écrire tout cela
46:40tout simplement
46:41parce que les mots
46:42je les ressentais
46:43alors il y a quelque chose
46:44d'ailleurs
46:44vous mettez en scène
46:45vous avez référé
46:46vous présentez
46:47la lettre
46:47qu'aurait pu écrire
46:48De Gaulle
46:49pour annoncer
46:49sa démission
46:50à 80 ans
46:52en disant
46:52j'ai toute ma santé
46:53j'ai toute ma tête
46:54mais il est temps
46:56pour moi de quitter
46:56donc vous montrez
46:57que dans le pouvoir
46:58dans le bon exercice
46:59du pouvoir
46:59il y a le souci
46:59de quitter
47:00dans les règles
47:01quitter
47:02le pouvoir
47:02par le haut
47:03est-ce qu'on peut dire
47:04qu'à l'échelle
47:05de l'histoire
47:05c'est assez rare
47:06ce souci
47:07de quitter
47:07le pouvoir
47:08par le haut
47:08ben écoutez
47:09quand on recherche
47:10en effet
47:10on ne trouve pas
47:11beaucoup d'exemples
47:12je me demande
47:13si l'un des rares exemples
47:14qu'on peut trouver
47:15dans l'histoire
47:15c'est Charles Quint
47:16qui a décidé
47:17en effet
47:18c'est pas très récent
47:20en effet
47:20mais il y avait
47:22chez De Gaulle
47:22une inquiétude terrible
47:24qui était
47:25il avait vu
47:26la lente dégénérescence
47:27du maréchal Pétain
47:29il l'avait compris
47:30dès 1925-1926
47:32il n'a pas attendu
47:33il n'a pas attendu
47:3439 pour cela
47:35et il était tétanisé
47:37par les ravages
47:37de l'âge
47:38et de la sénilité
47:40et de tout ce que cela
47:41pouvait comporter
47:43plein de fois
47:45il interrogeait
47:45son entourage
47:46en lui disant
47:47mais vous êtes sûr
47:47que là
47:48je ne suis pas en train
47:49de défaillir
47:50ou quoi que ce soit
47:50et en fin de compte
47:52les normes
47:52De Gaulle
47:53étaient extrêmement inquiets
47:54de ça
47:54parce qu'il se doutait
47:55que son entourage
47:56aurait du mal
47:56à lui dire
47:57en général
47:57je pense que là
47:58vraiment
47:58vous n'êtes plus
47:59tout à fait en forme
48:00il faut quitter le pouvoir
48:01je suis assez convaincu
48:02qu'il l'aurait fait
48:03à l'âge de 80 ans
48:04parce qu'il était
48:05tellement pénétré
48:06de son rôle
48:07tellement pénétré
48:07de son rôle
48:08par rapport à l'histoire
48:10évidemment
48:11il ne voulait pas
48:12s'accrocher
48:12comme l'ont fait
48:13tant de souverains
48:14comme l'a fait
48:14son ami
48:16Henry Churchill
48:16qui s'est sans doute
48:17un peu trop accroché
48:18au pouvoir
48:19Il nous reste 30 secondes
48:20le temps d'une dernière question
48:21Un jeune homme
48:22ou une jeune femme
48:23qui aujourd'hui
48:23voudrait être gaulliste
48:25quel est l'exemple
48:26dans la vie du général
48:27qui devrait le plus
48:28inspirer
48:28qui devrait être
48:29source de méditation ?
48:31C'est évidemment
48:32pour moi
48:33le 18 juin
48:34c'est à dire que
48:35penser qu'un homme
48:36qui a toute sa carrière
48:38respecté l'état
48:39respecté l'armée
48:40respecté l'ordre
48:41renverse la table
48:43d'une manière aussi
48:44incroyable
48:45en quittant le pays
48:46et en disant
48:47je quitte le pays
48:48et c'est moi
48:49désormais la France
48:49il y a là
48:50un moment
48:52de notre histoire
48:53qu'on a sans doute
48:54jamais connu
48:54un grand merci
48:55Christophe Tardieu
48:57le déjeuner
48:58de Colombet
48:59un déjeuner
49:00comme un secret
49:00d'histoire
49:01merci d'être venu
49:02sur le plateau
49:03de CNews
49:03merci à vous
49:04merci Mathieu Bocoté
49:04merci Arthur de Vatrigan
49:05dans un instant
49:06c'est l'heure des pros
49:08on revient dans un instant
49:09restez avec nous
49:10sur CNews
49:10merci à vous
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