Le président de la fédération des syndicats vétérinaires de France, le docteur Jean-Louis Gauchot, explique pourquoi il est nécessaire, selon lui, d'abattre les bovins touchés par la dermatose. «Le dépeuplement est la seule solution face à la dermatose car, actuellement, le vaccination est un échec total», selon lui.
00:00En matière, je pense que la communauté scientifique vétérinaire, même s'il y a peut-être quelques vétérinaires qui doutent, mais ils doutent mal, la communauté que je représente, vous avez bien dit dans mes différents titres, et puis vous en avez oublié un, je suis quand même praticien, je suis praticien en Dordogne, et pas encore touché, mais mon métier c'est de soigner les animaux, ce binôme qu'on appelle éleveur vétérinaire.
00:23Il y a deux piliers, c'est la vaccination, mais pour que celle-ci soit efficace, il faut le faire dans un milieu où il y a le moins de virus possible, d'où le dépeuplement.
00:33On l'entend la détresse, elle est terrible la détresse des éleveurs, et aujourd'hui même notre profession est challengée, parce qu'on a des insultes, on a des jeunes vétérinaires ou des moins jeunes qui se font insulter au moment du dépeuplement, donc ça devient dangereux.
00:44Si aujourd'hui, je ne sais plus, on est quatre ou cinq collègues à faire un peu les plateaux TV aujourd'hui, j'en suis à mon troisième ou mon quatrième, c'est parce que justement, on veut essayer d'expliquer que c'est la seule solution,
00:56et que les arguments de dire oui, mais dans les Balkans, oui, dans d'autres pays, les vaches vivent avec, mais ces vaches, ces pays, ce sont des pays où il y a le virus en permanence,
01:05donc les vaches, il y en a certaines qui ont de l'immunité, dont certaines sont vaccinées, et les pays comme les Balkans qui ont essayé de ne pas dépeupler et de vacciner en zone que l'on appelle dans notre jargon endémique,
01:17là où le virus tourne, et bien c'est un échec total.
01:20Si vous vaccinez, quand vous vaccinez, souvent les animaux peuvent être déjà des porteurs sains, ils peuvent être porteurs sains jusqu'à quatre, cinq, six semaines, et vous les vaccinez, et ils sont malades.
01:30Donc dès qu'on a une unité épidémiologique de malades, avec deux, trois animaux, il faut vacciner.
01:36La deuxième chose, on avait gagné, on était tous contents, fin août on a dit ça y est, c'est fini, on n'a plus de cas, on a vacciné, on en a dépeuplé.
01:46Les éleveurs, on a à peu près dépeuplé aujourd'hui 3 000 bovins sur un cheptel de 17 millions de bovins en France.
01:53Les éleveurs qui ont eu le courage, qui ont réussi à nous entendre, malgré les indemnisations de l'État, la détresse humaine, ça ne s'indemnise pas, donc ça on les comprend.
02:05Et nos éleveurs, souvent, je suis un vieux praticien de plus de 40 ans de métier, mon père était vétérinaire, mon grand-père était vétérinaire, dont je connais les éleveurs depuis le début,
02:14ils sont dans la détresse, ça on l'entend, mais je vois qu'on a un échec de dialogue.
02:17C'est pour ça qu'aujourd'hui on vous répond que la communauté scientifique dit qu'il faut vacciner rapidement, là où il faut, et dépeuplé.
02:24Et si vous vaccinez dans des élevages où vous avez encore de la maladie qui tourne, et que vous ne le savez pas,
02:29parce que ce n'est pas possible de le savoir, parce qu'elles sont sans symptômes, vous êtes en échec.
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