00:00Bonjour à tous, nous allons planter le décor un peu avec l'audiovisuel public aujourd'hui.
00:10Nous attendons comme invité d'un instant à l'autre le rapporteur de la commission d'enquête, Charles Aloncle du groupe UDR,
00:18puisque c'est à l'initiative du groupe UDR que cette commission d'enquête a été créée.
00:23Il a auditionné, ou elle, cette commission d'enquête a auditionné la présidente de France Télévisions hier soir.
00:29Nous allons entendre des extraits. Nous aurons aussi également Françoise Laborde, qui viendra dans un instant,
00:34qui a été journaliste à France Télévisions, qui a été membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel aussi,
00:40pour également avoir son regard. Et puis on écoutera des extraits, des extraits de cette commission d'enquête.
00:47Nous allons essayer de comprendre en deux parties, peut-être trois.
00:51La troisième partie sur le label. Est-ce qu'un label se justifie pour l'audiovisuel public ou bien pour d'autres médias ?
00:59Mais la première partie, nous allons nous arrêter sur l'honnêteté de l'information et ensuite sur le dérapage budgétaire de France Télévisions.
01:08D'abord peut-être au point de vue général, Gabriel Cluzel et ensuite Eric Tegner sur Europe 1.
01:14Je crois que cette commission est salutaire. En réalité, il y a deux aspects qui sont à la fois différents et liés.
01:20Celui de la gabegie et celui du parti pris. Et finalement, on se retrouve avec une gabegie financière pour un parti pris.
01:28Ce n'est pas pour une gabegie pour un média qui ferait magnifiquement son boulot,
01:32mais on pourrait se dire quand même qu'il y a des dépenses somptuaires qui n'ont pas lieu d'être et qui ne sont pas expliquées, ni explicables.
01:39Mais là, en plus, nous sommes face à un média public qui ne remplit pas son objet, qui ne remplit pas sa mission de neutralité depuis de nombreuses années,
01:49avec beaucoup d'arrogance et un parti pris tellement visible qu'il en devient parfois grotesque.
01:56Et le nier devient évidemment très compliqué. On le voit avec cette commission.
02:00Moi, je suis très frappée par la précision et le travail qui a été fait en amont.
02:05Il faut saluer le travail de M. Deloncle.
02:08Charles Aloncle.
02:09Voilà, pardon.
02:11Et c'est vrai qu'il est vraiment extrêmement précis dans ses interrogations.
02:15Il arrive, mais je lui traise des couronnes de laurier au moment où il arrive.
02:18Et ça rend cette audition particulièrement pertinente, parce que ce sont des points précis qui sont abordés.
02:28Gabriel Cluzel, sur le repas.
02:30Éric Tegner.
02:31C'est vrai qu'il faut souvent avoir un message positif.
02:34Et je trouve que déjà, la première chose positive, c'est que cette commission d'enquête n'aurait jamais eu lieu il y a une dizaine d'années.
02:39Donc, c'est-à-dire qu'elle est déjà symptomatique du fait qu'il y a une évolution dans la société,
02:43du fait qu'il y a un éveil de la part des Français.
02:46Et on a senti comment Delphine Arnotte, hier, quand même, sentait qu'elle était sur le grill.
02:51C'est-à-dire que, je rejoins Gabriel Cluzel, Charles Aloncle, l'ensemble du groupe UDR, RN, ont été très précis, avaient énormément d'éléments.
02:59Cette audition, elle a duré trois heures, elle aurait pu durer encore plus longtemps.
03:03Et ça, on sentait que du côté de Delphine Arnotte, il y avait une envie de contrôle, il y avait une complication à répondre.
03:09On voyait comment, même sur les points de vue idéologiques, elle essayait de donner la patate chaude à son secrétaire général.
03:15Et donc, ça, c'est un signe positif.
03:17C'est un signe de fébrilité de leur côté.
03:18Et donc, ça veut dire qu'à un moment, les choses peuvent changer.
03:22Selon la loi de 1986, les éditeurs audiovisuels ont l'obligation de vérifier leurs informations, de donner leurs sources, de ne pas induire en erreur.
03:30Les téléspectateurs, ils doivent veiller à l'honnêteté, à la rigueur dans la présentation des sujets, éviter de laisser croire à tort à une réalité qui n'est pas établie.
03:39La charte des antennes de France Télévisions, rattachée au cahier des charges, précise les valeurs à observer, honnêteté de l'information, transparence dans le traitement des sujets,
03:48indépendance éditoriale, pluralisme des oppressions, des opinions et des expressions.
03:52Je prends le temps d'expliquer pour savoir, pour qu'on puisse après détailler et voir à quel point, effectivement, il y a un sacré décalage.
03:59France Télévisions a aussi sa propre charte d'éontologie, de l'information qui impose que l'information soit exacte, équilibrée, complète, impartiale, honnête, sans préjugé,
04:11ni préférence respectueuse de la dignité humaine, indépendante, validée, vérifiée, avant diffusion, au service public, sans favoriser un public ou un point de vue particulier.
04:24On va écouter Adélphine Ernotte, pour qui, elle, respecte ses missions de service public.
04:30Depuis dix ans que m'a été confiée la responsabilité de diriger France Télévisions, je m'applique à conforter la capacité de l'entreprise à remplir les missions que lui assigne la puissance publique.
04:41Mais je tiens à souligner que je ne suis pas seule à exercer cette responsabilité.
04:46En tant que présidente, je veille particulièrement à associer l'ensemble des parties prenantes de la gouvernance de l'entreprise aux grandes décisions stratégiques et de gestion qu'il me revient de prendre.
04:56Cette transparence, nous la devons aux parlementaires qui votent chaque année le montant de nos concours publics, et plus largement à tous les Français qui sont légitimement en attente de son bon usage.
05:07Je pense donc parfaitement sain que l'audiovisuel public soit un objet de débat, car en tant que service public, nous appartenons à tous.
05:12La commission d'enquête qui nous réunit aujourd'hui est l'occasion de mettre en lumière deux exigences qui sont le socle de notre légitimité.
05:20L'exemplarité d'abord, notamment dans la gestion de l'entreprise, la neutralité ensuite, qui se traduit par des règles strictes concernant l'impartialité et le pluralisme.
05:31C'était la présidente de France Télévisions.
05:34Alors, on va partager cette émission en deux parties, je le disais, l'honnêteté de l'information et le dérapage.
05:40Ce que, par exemple, Sarah Knafo appelle la propagande et ce qu'elle appelle la gabgie, par exemple.
05:46C'est ce que disait aussi Gabriel Cluzel.
05:50Prenons, par exemple, sur l'honnêteté de l'information, une plateforme qui est supposée être orientée,
05:57puisqu'on a vu, on a entendu lors de cette commission d'enquête,
06:00comment Delphine Arnotte a nié l'existence d'une publication de France Télé,
06:04slash appelant au don pour le comité de justice pour Obama.
06:09Et pourtant, le 9 juin 2020, le rapporteur de la commission qui est ici présent dans le studio a prouvé que c'était faux.
06:16Une plateforme qui évoque régulièrement aussi le privilège blanc,
06:19des injonctions à consulter, de la pornographie trans.
06:22On a aussi des reportages orientés, on l'a vu hier, ce marché de Noël.
06:26Ce reportage, vous l'avez peut-être suivi en direct sur CNews, dans Face à l'Info,
06:31comment on a vu qu'ils ont supprimé le reportage.
06:34Il était 19h08.
06:36Hier, mercredi 10 décembre, un reportage de France Info de 2 minutes s'intitulait
06:41« Les marchés de Noël, une tradition réhabilitée par les nazis ».
06:44Delphine Arnotte, en commission, déclarait qu'il n'y a pas eu de sanctions ni de remarques par rapport à l'ARCOM.
06:52Et pour autant, ils ont supprimé après ce reportage.
06:55On a beaucoup de choses à dire sur l'honnêteté de l'information, beaucoup d'exemples.
06:59D'abord, Charles Aloncle, vous êtes dans le studio avec nous.
07:02Merci beaucoup de nous avoir réservé cette exclusivité et puis votre regard,
07:08puisque vous menez cette commission d'enquête avec beaucoup de rigueur,
07:12ce qui est beaucoup remarqué par tous.
07:16Quel est votre état d'esprit ce matin après ces 5 heures d'audition de la présidente de France Télévisions hier soir ?
07:23Mon état d'esprit, déjà merci pour votre invitation,
07:27mon état d'esprit c'est de continuer à faire toute la transparence sur l'affectation des 4 milliards d'euros d'argent public
07:34qu'ils sont consacrés à l'audiovisuel public.
07:36J'ai tendance à le rappeler, mais 4 milliards d'euros, c'est loin d'être anodin,
07:39c'est la moitié du budget du ministère de la Culture,
07:42c'est l'équivalent de la construction de 400 écoles,
07:45c'est l'équivalent du salaire de 100 000 professeurs,
07:48c'est l'équivalent par exemple de la construction de 20 000 places de prison.
07:52Donc c'est une somme qui est très importante.
07:54Et quand je vois l'état financier, je sais que c'est la deuxième partie de votre émission,
07:58mais quand je vois l'état financier déplorable de France Télévisions qui est au bord de la faillite,
08:02France Télévisions, sous la présence de Mme Ernotte, a cumulé 81 millions d'euros de déficit,
08:07a fait plonger la trésorerie dans le rouge,
08:11a fait baisser les capitaux propres inférieurs à la moitié du capital social de l'entreprise,
08:15ce qui, selon le code de commerce, fait peser un risque de dissolution sur l'entreprise.
08:20Quand je vois la gestion financière de ces dirigeants qui pourtant percevront une prime de performance
08:25de 78 000 euros, on marque une pause et on revient.
08:29Ce 81 millions d'euros, c'est de 2017 à 2024,
08:33et pourtant une prime de performance de 78 000 euros.
08:36Appelez-nous sur Europe 1 à 01 80 20 39 21 pour réagir.
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