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  • il y a 9 heures
Magalie Lépine-Blondeau, comédienne. À l’affiche du film “L’âme idéale” d’Alice Vial en salles le 17 décembre.

Retrouvez « Nouvelles têtes » présenté par Daphné Bürki sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/nouvelles-tetes

Catégorie

😹
Amusant
Transcription
00:00Daphné Burki et sa nouvelle tête.
00:02Il est 9h50 et nous sommes en direct dans la grande matinale de France Inter.
00:05Et ce matin, ma nouvelle tête est très bien accompagnée par un film,
00:09une œuvre dont j'ai du mal à sortir d'ailleurs depuis quelques jours.
00:11Donc ça fait deux nouvelles têtes et pas une.
00:14Est-ce que Ali, Charline, Sonia, on est ok quand même ?
00:16Oui, on a besoin.
00:18On y va, je suis tellement enthousiaste.
00:20Parce que oui, ma nouvelle tête s'appelle Magalie Lépine Blondeau.
00:25Et l'œuvre, le film, s'appelle L'âme idéale.
00:27Alors oui, une nouvelle tête pour nous, Français, avec cette sensation délicieuse de la découvrir aujourd'hui.
00:32Alors que de l'autre côté de l'Atlantique, elle a une filmographie longue comme un hiver montréalais.
00:37Comédienne, visage incontournable du cinéma et des séries québécoises.
00:41Et pourtant, c'est son premier film tourné en France.
00:44Oui, oui.
00:48Et quel premier film.
00:49Alors je vous raconte, c'est une comédie romantique qui flirte avec la mort.
00:53Un film fantastique, qui nous chuchote, qu'on devrait peut-être laisser une place à l'invisible
00:58et qui nous suggère de vivre plus fort.
01:01C'est un film porté aussi par Jonathan Cohen, bouleversant, qui nous entraîne lui aussi dans les vertiges de l'amour.
01:06Et puis, il y a quelque chose qui m'a frappée quand même, Magalie.
01:09Je l'ai bien regardé ce film, je l'ai bien vécu.
01:12Mais il y a un disparu, ce n'est pas un mort.
01:14C'est votre accent québécois.
01:16Bonjour Magalie, bienvenue sur France 1.
01:18Bonjour.
01:19Il est là aujourd'hui.
01:20Mais comment faites-vous ?
01:21J'ai grandi avec vos accents dans l'oreille.
01:27Donc c'est facile de switcher de l'un à l'autre.
01:30Alors vous faites comme vous voulez aujourd'hui, vous parlez avec l'accent ou pas.
01:33On va rentrer directement dans ce film dans lequel vous êtes et vous êtes fantastique.
01:37Le film s'appelle L'âme idéale.
01:39C'est l'histoire d'Elsa.
01:41Elle est incarnée par Magalie.
01:42Elle a 40 ans, elle est célibataire, elle est médecin en soins palliatifs.
01:45Le fameux médecin qui ne guérit pas, comme vous le dites si bien.
01:48C'est une femme qui a un peu renoncé aux histoires d'amour parce qu'elle porte en elle un don très particulier.
01:53Elle voit les morts et elle peut leur parler.
01:55C'est un don qu'elle cache et qui la maintient d'une certaine façon à l'écart.
01:59Jusqu'au soir où elle rencontre Oscar, un homme drôle, lumineux.
02:02En tout cas, c'est ce qu'elle croit.
02:03Dites-moi ce que vous avez fait hier soir.
02:05Je suis tombé en scooter.
02:06Ça va ?
02:09Je pense qu'il faut aller aux urgences, là.
02:11Merci.
02:12Moi, j'ai raccroché.
02:13Mais raccroché de quoi ?
02:14Des hommes, des histoires.
02:16Promettez-moi de jamais renoncer à la tendresse.
02:19Vous savez ce qu'il faut ?
02:20De quoi faire des strips ?
02:21J'ai des vêtements que je peux enlever si c'est vraiment nécessaire.
02:26Il y a quand même des amours.
02:27Ma mère voyait les morts, elle aussi.
02:32J'imagine qu'elle m'a transmis le truc.
02:35Je salue les auteurs Alice Vial qui réalise son premier film
02:38et Jean Toussaint-Bernard qui proposent quelque chose de délicat
02:41mais ils ont réussi, flirté donc avec la mort pour nous rendre plus vivants.
02:45Vous avez accepté ce rôle, Magali.
02:47Est-ce que c'est parce que vous croyez à ce don, de voir et de parler aux morts ?
02:50Est-ce que c'est parce que vous avez envie d'y croire ?
02:52En tout cas, qu'est-ce qui vous a interpellé ?
02:54C'est la tendresse.
02:55Je pense que c'est la tendresse qui émanait de ce film.
02:58Je pense que c'était sous le couvert de raconter cette histoire d'amour,
03:02de flirter avec des sujets beaucoup plus existentiels, plus profonds, bouleversants.
03:08C'est un film qui ratisse large et pourtant qu'il fait avec une telle délicatesse,
03:14avec l'équilibre d'un funambuliste.
03:18Je suis tombée sous le charme de cette histoire, de ces personnages.
03:22Pour préparer le rôle, vous êtes allée en soins palliatifs.
03:24Il paraît qu'on vous a raconté l'histoire de cette femme qui avait ce don et à qui les soignants laissaient un moment particulier avec les patients
03:32pour que l'âme puisse accepter sa mort.
03:35Qu'est-ce que ça a changé dans votre façon d'aborder Elsa, de passer du temps comme ça ?
03:39En fait, c'est à Alice Vial, la réalisatrice et scénariste, qu'on a raconté cette histoire de passeuse d'âme.
03:47Moi, c'était de m'imprégner de l'ambiance qui régnait dans l'unité de soins palliatifs.
03:53Je pense qu'on n'atterrit pas dans une spécialité comme celle-là par hasard.
03:57Je pense que ça prend un supplément d'âme, une manière d'accompagner les vivants vers la mort,
04:03mais aussi ceux qui restent et je voulais m'imprégner de cette humanité en espérant l'avoir insufflée à mon personnage.
04:12Dans votre jeu d'actrice, dans ce film, on voit à quel point, quand on est confronté à la mort
04:16et à l'immense solitude qui s'installe, on peut basculer très vite d'un côté ou de l'autre.
04:20Et vous avancez toujours sur un fil.
04:22D'un côté, il y a les responsabilités, votre rôle de médecin qui vous ancre.
04:25Et puis de l'autre, il y a cette part plus secrète, plus romanesque qui apparaît lorsque l'on croise l'âme idéale.
04:31Sans rien dévoiler, on comprend le tiraillement qui vous tient au réel et qui pourrait vous entraîner ailleurs.
04:36Ce genre de rôle, est-ce que vous l'acceptez aussi pour accompagner, pour réconforter peut-être celles et ceux
04:42qui nous écoutent d'ailleurs peut-être et qui vivent cette solitude ?
04:45Je pense que peut-être que je l'ai choisi d'abord pour me réconforter moins.
04:50Et puis après, si ça peut avoir un côté salvateur pour les autres, c'est ce que je souhaite, évidemment.
04:58Alors quand je vous ai demandé quel super pouvoir vous aimeriez avoir, c'est pas de voir les morts.
05:02Vous m'avez fait une réponse de Miss Universe.
05:04Oui, je sais, j'ai écrit pacifiée.
05:07Et c'est ce que j'ai écrit d'ailleurs, c'est une réponse de Miss Universe.
05:10Mais à la fois, pourquoi est-ce qu'on ne voudrait pas détenir ce super pouvoir ?
05:14Heureusement qu'il y a votre sœur qui a répondu à mon questionnaire.
05:17Et je la remercie au passage, au micro.
05:19Et elle a dit aussi que vous étiez redoutable aux jeux de société,
05:22que vous savez marcher très vite alors que dans la vie, vous êtes plutôt lente.
05:25Que vous ne paraissez jamais ivre, même quand vous avez bu.
05:27Que vous faites un très bon riz et que vous jouez au tennis sur la pointe des pieds.
05:31Je ne comprends pas ça.
05:32J'ai fait 14 ans de ballet classique et puis voilà, ça m'est resté.
05:38Dans vos références absolues, il y a d'abord Céline Dion.
05:42Je la préfère en français par contre.
05:53Ah, moi j'aime bien celle-là.
05:55Elle parle un peu des revenants quand même.
05:57Mais dans vos références absolues, il y a aussi votre sœur, vos parents, l'actrice Meryl Streep
06:01et votre amie Monia Chocry, que je salue, avec qui vous avez tourné « Simple comme Sylvain »,
06:06un film couronné du César, du meilleur film étranger.
06:09Et puis il y a, plus inattendu, Cyrano de Bergerac,
06:12que vous avez regardé chaque semaine à 12 ans, comme un refuge, chaque semaine.
06:16Qu'est-ce qui résonne encore aujourd'hui entre vous et Cyrano ?
06:18Parce que soyons honnêtes, la comparaison s'arrête au panache et votre nez est ravissant.
06:22Je pense que comme lui, j'ai toujours été tiraillée par l'envie et la peur de disparaître
06:30ou de ne pas être vue.
06:33Et il y a cette dualité chez Cyrano qui m'a toujours beaucoup touchée.
06:39Et c'était un peu anachronique parce que moi j'ai grandi dans une banlieue anglophone
06:42qui était vraiment un désert culturel.
06:45Donc inutile de vous dire que ma passion pour Cyrano de Bergerac
06:48ne faisait pas de moi l'enfant la plus cool.
06:52Vous connaissez encore les répliques par cœur ?
06:55Oui, mais ne me demandez pas de les réciter ce matin, s'il vous plaît.
07:00Alors il n'y avait pas trop de culture autour de vous,
07:01mais votre famille, elle vous a donné un accès
07:03parce que votre mère est animatrice radio et enseignante en communication.
07:07Un père qui a dirigé l'information à la télévision québécoise
07:09avant de devenir d'ailleurs président du plus grand complexe culturel du Canada.
07:12Mes parents se sont rencontrés à la radio et ma soeur est animatrice radio aujourd'hui.
07:16C'est trop joli.
07:17Je me sens très bien en voie.
07:18C'est un endroit super intime.
07:22La radio, moi je comprends.
07:23Mais vous avez toujours su, et ça c'est rare que vous vouliez être actrice.
07:27Et je me suis demandé si c'était un rêve d'être en France,
07:30d'être sur une scène française surtout.
07:33C'est assez fascinant parce que la vie a parfois des détours
07:36dont les raisons nous échappent.
07:40Mais je sais que mon amour pour le théâtre et la France sont liés d'une certaine manière
07:44parce que quand j'étais enfant, je cassais les oreilles à mes parents en disant que je voulais faire du théâtre
07:49alors que je n'avais jamais assisté à une pièce de ma vie.
07:51Et à l'âge de 10 ans, ma mère m'a amenée à Paris, au Palais de Chaillot.
07:56J'ai vu ma première pièce de théâtre.
07:57Il y avait Nathalie Baye sur scène.
07:59C'était un marivaud.
08:00Et ça a été le plus grand choc amoureux de ma vie.
08:03Et donc, depuis, je crois que j'ai toujours espéré que quelque chose m'attendait ici.
08:09Et puis nous voilà.
08:10Alors là, c'est vraiment le cas avec ce merveilleux film et d'autres à venir qui sont en train de se tourner.
08:15Mais je ne vais pas dévoiler tous les secrets.
08:17Est-ce que vous auriez une dédicace en particulier ce matin, à part à la ville du Havre,
08:22si belle et brute, qui est l'un des personnages de ce film, là l'idéal.
08:25Vraiment, elle est magnifique cette ville.
08:27Est-ce que vous auriez une dédicace ce matin ?
08:29Mais à propos du Havre, il y a un spectateur en tournée qui nous a dit au Havre
08:33que le personnage d'Elsa, qui est celui que j'interprète, était peut-être un peu comme le Havre
08:38et qu'elle devait, comme cette ville, faire la paix avec ses morts.
08:42Ah, c'était Édouard Philippe.
08:44Non.
08:45Ma dédicace, ça serait aux jeunes qui ne trouvent pas tout à fait leur place
08:49en leur disant que c'est probablement mieux de vivre son âge d'or à l'âge adulte.
08:55Alors ça, c'est une très belle dédicace.
08:57Ce film, il s'appelle L'âme idéale.
08:59C'était le premier film de Alice Vial avec Jonathan Cohen qu'on salue.
09:04Ce sera le 17 décembre en salle et je vous le conseille chaleureusement.
09:07Merci.
09:07Merci Daphne.
09:08Merci.
09:09Et Daphne, vous allez remettre la Marseillaise chaque fois que vous prononcez le mot France.
09:12France !
09:13France !
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