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🔥 Pourquoi la politique entre-t-elle dans l’ère de la post-cohérence ? 🔥

• 🌀 Politique = flux continu : chaque annonce chasse la précédente, plus de vision, seulement l’occupation médiatique.
• ⚡ Fin de la cohérence : séquences choc, contradictions assumées, décisions dictées par l’instant.
• 📺 Démocratie de l’émotion : le temps long disparaît, l’ajustement permanent devient la norme.
• 🎙️ Trump : cohérence performative, domination immédiate, talk-show permanent.
• 🧱 Poutine & Xi : modèle inverse, hyper-cohérence stratégique, récit unifié et contrôlé.
• 🧩 Résultat : la cohérence n’est plus une valeur, mais un outil — parfois utilisé, parfois abandonné.

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Transcription
00:00Le discours politique fonctionne désormais comme un fil d'actualité où chaque séquence
00:11efface la précédente. En France, une réforme improbable surgit le lundi pour être amendée de
00:18façon contradictoire le lendemain. A Londres, un engagement solennel se dissout en trois jours.
00:24Aux États-Unis, Donald Trump adapte sa ligne à l'humeur du moment. La stratégie n'est plus la
00:31cohérence, mais l'occupation continue du terrain médiatique. Après la post-vérité et la post-vulgarité
00:39s'impose la post-cohérence. La contradiction cesse d'être un problème. Le politique avance par choc
00:47successif. Plus besoin de vision, mais seulement des événements chocs. Les positions et les postures
00:54défilent comme des flashs d'info et des tweets, sans ligne directrice. En vérité, nous sommes entrés
01:01dans une démocratie d'interaction, gouvernée par l'instant et l'émotion. Le temps long s'efface
01:08et la cohérence devient un frein. Ce n'est plus un projet qui sert de guide. Nous sommes désormais
01:13dans l'ajustement permanent. Les volte-face ne sont plus des choix raisonnés, mais l'effet mécanique
01:21d'un pouvoir emporté par la pression de l'immédiat. Multiplier les annonces contradictoires n'est plus
01:28un accident. C'est devenu une stratégie. Saturer l'espace médiatique a pour vocation d'empêcher tout
01:35récit concurrent de s'installer. Rien ne se fixe, tout se brouille, glisse et s'efface. L'objectif n'est pas
01:43d'éclairer le débat, mais au contraire de le rendre impénétrable et même illisible.
01:48Donald Trump pousse cette logique à son point de rupture. Il ne cherche ni la vérité, ni la
01:56persuasion, mais la domination immédiate. Chaque phrase est conçue pour chasser la précédente.
02:02L'incohérence devient une méthode. Il gouverne comme on anime un talk show. Sa cohérence n'est ni
02:10conceptuelle, ni doctrinale, mais performative. Gagner la séquence, imposer le tempo, capter
02:17l'attention. L'enjeu n'est pas d'avoir raison, mais de prévaloir dans l'instant. Le récit se
02:24recompose sans cesse. Il est à l'opposé de Poutine et de Xi Jinping, qui font leur action sur une cohérence
02:31totale, répétée sans relâche. Leur force découle d'un récit unifié, porté par une hyper cohérence
02:38interne. Elle puise dans une mémoire culturelle profonde encadrée d'une rhétorique implacable.
02:44Là où Trump s'aime à tout vent, eux concentrent le tir. Deux stratégies opposées. Une même finalité,
02:51désarmer la critique. Qu'elle soit déstructurée comme chez Trump ou hyper structurée comme chez
02:59Poutine et Xi Jinping, la cohérence n'est plus une exigence intellectuelle, mais une technique.
03:04Mobiliser ou abandonner selon les faire chercher. Deux styles opposés. Une même finalité. Neutraliser
03:12la critique. D'où le basculement. De la cohérence comme exigence intellectuelle, nous passons à la
03:18post-cohérence comme nouveau mode opératoire du pouvoir.
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