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  • il y a 2 jours
Ce lundi 8 décembre, dans sa chronique, Annalisa Cappellini s'est penchée sur la stratégie du gouvernement Syrien pour reconstruire leur pays. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans Good Morning Business, présentée par Laure Closier sur BFM Business.

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Transcription
00:00Annalisa Capellini, c'est le premier anniversaire de la chute de Bachar al-Assad.
00:03Il a été renversé le 8 décembre dernier.
00:06Le pays qui porte les signes d'une guerre civile qui a duré 14 ans.
00:09Le principal défi, évidemment, c'est la reconstruction.
00:11Quelle est la stratégie du nouveau gouvernement syrien ?
00:13Eh bien, il y a une urgence, surtout.
00:14Il faut trouver ses financements très vite.
00:16Et puis, il faut en trouver beaucoup,
00:18puisque la reconstruction va coûter 216 milliards de dollars,
00:21selon les derniers calculs de la Banque mondiale.
00:24C'est un chantier immense.
00:25Ça représente 10 fois le PIB de la Syrie.
00:27Il y a des priorités, notamment sur les infrastructures.
00:30C'est aussi ce qui va coûter plus cher.
00:32Et puis, on va s'attaquer aux immeubles, surtout aux immeubles résidentiels.
00:35Alors, une fois qu'on a dit ça sur le montant,
00:37il y a une évidence sur la méthode.
00:39C'est que l'aide internationale et l'aide humanitaire
00:41ne peuvent pas suffire pour financer toute cette reconstruction.
00:44Et donc, il faut des investissements.
00:46Il y a aussi une question de temporalité, évidemment.
00:48Pour créer quelque chose qui dure, pour créer des emplois,
00:51pour créer un secteur industriel,
00:52eh bien, il faut là aussi des investissements, des contrats.
00:55Et tout ça, les Syriens l'ont compris.
00:57Ils veulent surtout éviter d'être abreuvés
00:59par une aide internationale trop importante,
01:01qui après laisserait une économie trop faible
01:04des institutions fragiles,
01:05comme ça a été le cas dans d'autres pays du Moyen-Orient.
01:08Le président Al-Shara le dit, d'ailleurs, de manière très implicite.
01:11Nous, on ne veut pas d'aide, on ne veut pas d'assistance.
01:13On veut de l'investissement.
01:15Et pour l'instant, ça fonctionne,
01:16puisque la Syrie a assoupli ses règles en matière d'investissement
01:19il y a six mois.
01:20Et donc, au cours de ces six premiers mois,
01:22le pays a attiré 28 milliards de dollars.
01:2428 milliards de dollars qui viennent principalement
01:27des États du Golfe et de la Turquie.
01:29Effectivement, État du Golfe et Turquie,
01:31ces deux zones ont signé énormément d'accords
01:33ces derniers mois,
01:35notamment avec les Saoudiens,
01:36par le biais d'un forum d'investissement
01:38siro-saoudien.
01:39On parle de 6 milliards de dollars de contrats en tout.
01:42Et puis, il y a des accords avec les Émirats,
01:43pour les ports et pour la logistique notamment.
01:45Il y a des accords avec les Turcs,
01:47avec les Qataris, avec les Américains,
01:48pour l'approvisionnement énergétique
01:50et pour l'aéroport de Damas.
01:52Donc voilà, vous voyez tous ces contrats
01:54dans beaucoup de secteurs différents,
01:55des secteurs stratégiques.
01:57Ça commence par là, la reconstruction.
01:58Que dit la Russie ?
01:59Parce que Bachar Al-Assad serait en Russie.
02:02Oui, effectivement.
02:02Bachar Al-Assad a choisi de se réfugier en Russie.
02:05C'est plutôt normal,
02:06puisque Vladimir Poutine était un soutien
02:08sans faille du régime de Bachar Al-Assad.
02:10Mais depuis le renversement du régime,
02:13ça a été très compliqué pour la Russie
02:15de trouver un équilibre.
02:16Déjà, puisque Moscou est concentré
02:18sur son effort de guerre en Ukraine.
02:19Et puis, parce que les nouveaux dirigeants
02:21de la Syrie étaient considérés
02:22jusqu'à la veille comme des terroristes par Moscou.
02:24Donc c'est compliqué de trouver un équilibre
02:25entre ce sont des terroristes
02:27et ce sont nos meilleurs alliés.
02:29Et puis, il y a aussi une volonté
02:30de l'autre côté, donc du côté syrien,
02:32de s'éloigner de la Russie.
02:33Parce qu'aujourd'hui, être allié
02:35ou du moins être proche de la Russie,
02:36ça veut dire souvent s'isoler
02:38sur la scène internationale.
02:39Donc, ce que Al-Shara a essayé de faire,
02:41c'est de réduire progressivement
02:42l'influence russe dans le pays.
02:44Donc, il a commencé par révoquer
02:46quelques contrats stratégiques,
02:48notamment sur le port de Tartus
02:49qui était géré par les Russes.
02:51Eh bien, désormais, les Syriens
02:52ont repris en main.
02:53Et c'était évidemment très symbolique
02:55puisque c'était le seul point
02:56de ravitaillement pour les Russes
02:57en Méditerranée.
02:58Le Monde qui Bouge,
02:59c'est un autre replay,
03:00un podcast sur l'application BFM Business.
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