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00:0018h19h sur CNews et Europe 1, punchline, Thierry Cabal.
00:0618h20, bienvenue sur CNews et sur Europe 1, c'est votre punchline du vendredi.
00:10L'équipe de ce vendredi à mes côtés, Sabrina Medjaber, Laetitia, Guy Nange,
00:15Jean-Sébastien Ferjoux, Paul Amard, et j'accueille avec beaucoup de plaisir
00:18Alexandre Bouygère, préfet des Hauts-de-Seine, soyez le bienvenu.
00:21Bonsoir.
00:22C'est un plaisir de vous avoir sur ce plateau, d'habitude on échange plutôt en Skype, etc.
00:26Donc c'est bien que vous soyez là parce qu'on va prendre la direction de Nanterre
00:30avec cette scène totalement surréaliste qui s'est produite.
00:35Vous allez réagir évidemment dans quelques instants, je le disais,
00:37des dealers sont entrés mardi dans la cour de récré d'une école
00:43devant la stupéfaction des enseignants et des pitchounes et des écoliers,
00:46évidemment, on comprend aisément.
00:48On va trouver sur place notre équipe, Régine Delfour et Emma Loro,
00:51et on ouvre le débat avec vous.
00:52Nous sommes devant le groupe scolaire Maxime Gorky qui est à l'entrée de la cité Pablo Picasso à Nanterre
01:01et nous avons pu donc nous entretenir avec plusieurs parents d'élèves
01:05qui évidemment sont sous le choc après cet incident mardi en début d'après-midi,
01:11c'était après la pause du midi où un jeune donc s'est introduit dans l'école
01:17et a atteint les portes de la maternelle puisqu'il en fuit en fait d'autres jeunes encagoulés.
01:23Alors ses parents nous ont dit que c'est très compliqué de vivre dans ce quartier
01:27et qu'ils pensaient que leurs enfants étaient en sécurité.
01:31Or là, un cap a été franchi et ils demandent beaucoup plus de sécurité aux alentours de l'école,
01:38notamment des caméras de vidéosurveillance puisque cela n'existe pas.
01:42On sait aussi qu'à la mairie de Nanterre, il n'y aurait que sept agents municipaux
01:48pour pouvoir sécuriser les lieux.
01:50Donc hier, ils ont fait un blocage devant l'école pour montrer leur mécontentement.
01:56Beaucoup donc nous ont parlé mais de façon très anonyme
01:59puisque tous ont évidemment très peur.
02:02Alors Alexandre Bougère, merci encore une fois d'avoir accepté notre invitation.
02:06Que se passe-t-il dans ce quartier ?
02:08Que répondez-vous à l'inquiétude des parents évidemment et qu'on comprend et qu'on mesure ?
02:13D'abord, je veux adresser un message de soutien aux parents.
02:16Contestablement, quand on amène son enfant le matin à l'école,
02:18on ne veut pas qu'un événement de cette nature se produise.
02:21Donc je leur dis évidemment tout mon soutien.
02:22Mais je veux vraiment rajouter à destination des parents,
02:26à destination des habitants de Nanterre,
02:28qu'ils doivent avoir confiance dans l'action de l'État en matière de sécurité.
02:31Nous nous battons dans ce quartier contre la drogue.
02:33Il y a encore deux jours, j'étais dans ce quartier avec le procureur de la République,
02:37personnellement, pour contrôler des commerces,
02:39pour fermer des commerces qui frayent avec le trafic de drogue.
02:43Et à la demande du ministre de l'Intérieur, à la demande du préfet de police,
02:46nous sommes extrêmement engagés dans cette bataille,
02:48qui est une bataille difficile, mais pour laquelle nous mobilisons des moyens.
02:52Nanterre a été classée ville de sécurité renforcée.
02:56Et c'est mon obsession matin, midi et soir,
02:58qu'il y ait des effectifs suffisants, des effectifs présents,
03:02pour éviter des événements de cette nature.
03:04Est-ce qu'il n'y a pas, Alexandre Bougère, une opposition entre,
03:08vous en faites votre combat, on a longtemps échangé,
03:11et très souvent, vous et moi,
03:13et la position de la mairie de Nanterre,
03:16qui, par exemple, et Régine Delfour nous le disait,
03:19il n'y a pas de caméra autour de cette école,
03:21et vous l'avez signalé, dans un quartier sensible, connu, réputé pour.
03:25D'abord, je ne me défausse pas, la sécurité, c'est la responsabilité de l'État.
03:28Et donc, s'il y a des difficultés, c'est moi le responsable.
03:31Et c'est la préfecture qui doit assurer la sécurité dans son ensemble.
03:35Maintenant, la sécurité, ce n'est pas juste l'affaire de la préfecture.
03:38C'est l'affaire de toutes seules et tous ceux qui doivent se mobiliser,
03:41et notamment la collectivité.
03:43Moi, je ne veux pas opposer le maire au préfet.
03:46Je pense que l'essentiel, c'est d'aller tous dans le même sens.
03:48Et donc, je vais demander au maire de mobiliser des caméras de vidéoprotection.
03:53Il n'y en a pas à moins de 500 mètres à proximité de cette école.
03:56Il a une police municipale dont il souhaite augmenter les effectifs.
04:00C'est typiquement le genre de mission qu'est confiée à une police municipale,
04:04de pouvoir circuler aux abords des écoles pour tranquilliser les parents,
04:07éviter ce type de phénomène.
04:09Donc, je ne veux pas polémiquer.
04:11Ce qui compte pour moi, et je le dis, je suis prêt à co-financer
04:13les caméras de vidéoprotection qui sont installées.
04:17Ce qui compte pour moi, c'est la sérénité des familles et la sécurité des enfants.
04:20Laëtitia Guinan.
04:21Monsieur le Préfet, est-ce que vous partagez justement la demande
04:26qu'a faite Nicolas Astrosi il y a une semaine, je crois,
04:30qui demande l'armée, justement le déploiement de l'armée dans les quartiers ?
04:34Est-ce que ce serait nécessaire, selon vous, que l'armée soit déployée à Nanterre ?
04:37Je crois que chacun doit être dans son rôle.
04:39Et le rôle de la présence de terrain, et le cas échéant,
04:42lorsqu'il y a des événements d'une très grande gravité qui se posent,
04:46c'est l'ouverture du feu,
04:47ce n'est pas le travail des forces armées dans les quartiers.
04:50En revanche, ce qui est clair, c'est que nous avons besoin d'une police nationale
04:54et d'une police municipale armée.
04:56Le ministre de l'Intérieur a dit d'ailleurs son souhait,
05:00même si cela relève de la libre administration des communes,
05:02que nous ayons de plus en plus de police municipale armée.
05:05Donc je crois que le rétablissement de l'ordre dans les quartiers
05:08doit reposer avant tout sur les forces de police.
05:11Et de mon expérience, à la fois anciennement comme directeur de cabinet,
05:14du ministre de l'Intérieur et aujourd'hui comme préfet des Hauts-de-Seine,
05:17c'est qu'à la fin, c'est toujours la police qui gagne.
05:19Elle est d'ailleurs intervenue très rapidement dans cette affaire.
05:21Nous avons interpellé deux individus qui sont impliqués
05:24et j'ai la conviction qu'à la fin, c'est nous qui gagnerons.
05:27Mais cela demande une énergie colossale
05:29et croyez bien que sur le terrain, nous n'en manquons pas.
05:32Et il y a une comparution qui a lieu cet après-midi.
05:35Au moment où on se parle, je pense, est-ce que vous avez des informations ?
05:37Il n'y a pas d'informations complémentaires.
05:39L'enquête et le jugement sont évidemment placés sous l'autorité au cœur de l'ordre.
05:42Alexandre Gougère, la difficulté, c'est qu'on voit que ces points de deal se multiplient
05:45et on comprend qu'il mobiliser du bleu ou des policiers devant chaque établissement,
05:51c'est un exercice difficile.
05:53Là, quand on met des policiers ou sur les marchés de Noël ou devant une école,
05:57évidemment, ça ne solutionne pas tout.
05:59Vous avez raison de dire qu'à quelques centaines de mètres de cette école,
06:02nous avons le quartier d'affaires de la Défense
06:04qui accueille aujourd'hui l'un des plus grands marchés de Noël de France
06:07pour lesquels nous avons mobilisé très massivement des effectifs,
06:10et là aussi des effectifs de l'armée,
06:11puisque Sentinelle est déployée aux abords face aux risques terroristes.
06:15Mais ce que je veux dire, c'est qu'en matière de lutte contre la drogue
06:18et de lutte contre des phénomènes de cette nature,
06:20il n'y a pas de baguette magique.
06:22Tous les pays en Europe sont confrontés avec la même force à des faits de cette nature.
06:26Ce qu'il faut, c'est ne rien lâcher sur le terrain, ne pas lâcher un pouce.
06:30Et je veux rendre hommage au travail des effectifs de police.
06:32J'ai dans mon département 13 points chauds qui correspondent à l'équivalent de points de deal.
06:39Nous avons réalisé depuis le début de l'année plus de 1000 opérations,
06:42734 gardes à vue sur les 10 premiers mois de l'année sur ces territoires.
06:46Et il y a derrière une réponse de la justice.
06:49Ce qui est certain, c'est que nous ne lâcherons rien
06:51et que ce combat est un combat au long cours
06:53et qu'il y a besoin de services de l'État qui sont engagés
06:55avec des partenaires communaux, bien sûr.
06:57Alexandre Bougère et préfet des Hauts-de-Seine
06:59et notre invité ce soir sur CNews et sur Europe 1.
07:02Paul Amard.
07:03Monsieur le préfet, cette fermeté vous honore.
07:06Mais est-ce qu'il n'y a pas une dimension qui nous échappe à tous ?
07:08Il ne s'agit pas d'accabler quiconque.
07:11La délinquance d'aujourd'hui ne ressemble pas à la délinquance d'hier
07:13ou les gangsters d'hier et même les trafiquants avaient des codes.
07:18Là, on a affaire à une jeunesse, 15 ans,
07:19qui peut être assassine, qui peut tuer,
07:22qui s'entretue,
07:23qui a un rapport à la vie et à la mort qui est très différent d'une autre.
07:26Est-ce que face à cette nouvelle dimension, cette nouvelle jeunesse,
07:30est-ce qu'on n'est pas désemparé ?
07:31Vous avez raison de dire que la délinquance est plus jeune, plus violente.
07:36Et donc, il faut mobiliser des moyens nouveaux.
07:38Et sans que c'est de lien avec cette affaire,
07:40vous m'avez invité il y a quelques jours pour en parler,
07:42nous avons lancé avec le procureur de la République dans le département
07:44une initiative inédite,
07:46puisqu'on ne va pas se contenter de s'en prendre aux enfants
07:49quand ils ont commis des faits de délinquance,
07:51mais on va aller chercher la responsabilité des parents.
07:53Parce que dans notre société, la première responsabilité,
07:56elle est éducative.
07:57Et donc, lorsque vous avez des gamins de 12 ans, de 13 ans, de 14 ans,
08:01qui commettent des faits de délinquance,
08:03ceux qu'il faut rappeler à l'ordre immédiatement,
08:05et auxquels il ne faut pas hésiter d'apporter des sanctions
08:08dès lors qu'ils sont ouvertement défaillants,
08:10ce sont les parents.
08:11Si on ne reprend pas le contrôle sur les parents
08:13par rapport à cette jeunesse délinquante,
08:15alors nous n'arriverons à rien.
08:16C'est pour ça que dans le département,
08:17nous avons mobilisé cet outil inédit.
08:19Jean-Sébastien Ferjot.
08:20– Vous, M. le Préfet, on vous entend,
08:22et vous faites sans doute partie de cette génération de préfets à Poignes.
08:25M. Moutou le faisait aussi dans les différents départements
08:28où il a été en poste.
08:30Vous disiez que les Français doivent avoir confiance dans l'État.
08:33Est-ce qu'en tant que citoyen,
08:35vous avez l'impression que peut-être dans d'autres départements,
08:37les Français peuvent autant avoir confiance que ça,
08:39au regard quand même du recul de l'État
08:42d'un certain nombre de territoires,
08:43et parfois de la manière dont les liens
08:46entre la police et la justice dysfonctionnent ?
08:49– J'ai plutôt l'impression que nous avons dans nos territoires
08:51une popularité de nos forces de l'ordre,
08:54des effectifs de l'État, des services de l'État,
08:56qui est réel avec une confiance.
08:58Mais il y a quelque chose qui est très important,
09:01c'est que dans tous les départements de France,
09:03on parle là du dispositif ville de sécurité renforcée,
09:07et tous les préfets ont mobilisé des plans anti-délinquance,
09:09et de ce que j'ai observé,
09:11et de ce que je sais,
09:13il n'y a aucun département dans lequel la police,
09:16la gendarmerie,
09:17laissent la délinquance gagner du terrain.
09:18Ce qui est certain, c'est qu'encore une fois,
09:21c'est un peu comme le combat contre l'islamisme,
09:24sur lequel vous avez eu la gentillesse de m'inviter,
09:26sur lequel je suis extrêmement engagé,
09:28il n'y a pas de baguette magique.
09:29Et toutes celles et tous ceux qui laissent à penser
09:31qu'il faudrait durcir un tout petit peu les peines,
09:34changer un peu le modèle de justice qui est le nôtre,
09:37et que cela permettrait de régler d'un coup de baguette magique
09:40ces difficultés,
09:41je pense font une erreur.
09:42Ce qu'il faut, c'est se battre pied à pied et ne rien lâcher.
09:45Et quand des phénomènes de cette nature se produisent,
09:48il ne faut pas baisser la tête,
09:49mais au contraire, il faut, vous l'avez dit, afficher du bleu.
09:51C'est ce que nous demande le ministre de l'Intérieur,
09:53c'est ce que nous faisons avec le préfet de police
09:54pour ne rien lâcher, ne rien laisser passer.
09:57Il n'y a pas de petits faits de délinquance,
10:00notamment lorsqu'il concerne des écoles et des enfants.
10:02Merci Alexandre Brugère, préfet des Hauts-de-Seine,
10:05merci d'être passé nous voir sur CNews,
10:07et dans Punchline Weekend.
10:08Merci d'avoir regardé cette vidéo !
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