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00:0013h, 14h, Europe 1 Info.
00:03Vous écoutez Cléline Mathias sur Europe 1, il est 13h20, l'heure d'accueillir Clélie Vaux de chroniqueurs du jour
00:07pour décrypter l'actualité de ce mercredi 3 décembre.
00:10Avec vous aujourd'hui l'ancien juge d'instruction Georges Fenech et le chroniqueur politique Jean-Claude Dacier.
00:15Soyez les bienvenus.
00:17Bonjour.
00:17Merci beaucoup.
00:19On va parler de ces trois jeunes majeurs.
00:21Ils avaient entre 11 et 12 ans quand leurs parents les ont emmenés en Syrie
00:25parce qu'ils voulaient rejoindre l'organisation État islamique.
00:27Depuis, ils ont grandi, ils ont environ 22-23 ans, ils sont tous les trois blessés
00:32et ils veulent contraindre l'État par une décision du tribunal administratif à réexaminer leur situation
00:38et ils espèrent obtenir un rapatriement.
00:41On aura la décision dans une quinzaine de jours.
00:44Parmi ces trois Français figure le fils d'un des frères, Cléline, porte-voix de l'État islamique.
00:48William Molinier nous en dit plus.
00:50Ils avaient 11 et 12 ans quand leurs parents ont rejoint l'État islamique en Syrie.
00:54Ils en ont aujourd'hui 22 et 23 ans à la chute du califat il y a 6 ans.
00:58Ces enfants, alors mineurs, ont été enfermés dans des camps tenus par les forces kurdes.
01:02Deux le sont toujours.
01:03Le troisième a été transféré dans une prison irakienne.
01:06L'année dernière, par le biais de leurs avocats français,
01:08ils ont fait une demande de rapatriement refusée par le Quai d'Orsay
01:12au motif que ce type d'exfiltration est particulièrement dangereuse et compliquée
01:16en raison de la situation sur place.
01:18La semaine dernière, le tribunal administratif a examiné leur recours.
01:22La décision doit être rendue mi-décembre.
01:24Elle relancera inévitablement la question du retour des Français de cette zone de guerre.
01:29D'autant que le père d'un d'entre eux est bien connu de l'antiterrorisme.
01:32C'est un des frères Klein qui avait revendiqué les attentats du 13 novembre au nom de Daesh.
01:37Son fils est-il radicalisé ?
01:39Est-ce une bombe à retardement ?
01:40En septembre dernier, la France avait rapatrié 10 enfants et 3 femmes.
01:44A ce jour, une centaine de Français sont toujours détenus par les forces kurdes en Syrie,
01:49censés, à terme, transférer la gestion de ces camps aux nouvelles autorités de Damas.
01:55Georges Fenech, William Olinier, du service police-justice d'Europe 1.
01:58Georges Fenech, c'est toujours, et William Olinier le disait, un sujet très sensible.
02:03Forcément, le cas de ces jeunes gens qui veulent revenir en France
02:06après avoir été pendant des dizaines d'années au sein plus ou moins de l'État islamique
02:11et avoir vu ce qu'ils ont vu ?
02:13Il faut faire la distinction entre les majeurs et les mineurs.
02:17Les majeurs, les parents qui sont partis faire la guerre, le GI sur les territoires de l'État islamique
02:25qui, comme vous le savez, étaient défaits territorialement par la coalition
02:29mais qui est en train un petit peu de se reconstituer.
02:32Donc ceux-là, ils assument leurs responsabilités, ils sont partis,
02:36ils ont donc tourné le dos à la France,
02:37ils n'ont aucun droit à revenir, de fait, dans ce qui était leur pays
02:43puisqu'ils ont déchiré leurs cartes et ils ont retourné leurs armes contre la France.
02:48Donc ça, c'est clair, ils sont condamnés et ils exécutent leur peine dans des prisons kurdes.
02:53Bon, le Kurdistan, ce n'est pas un État reconnu,
02:56c'est une région territoriale qui recouvre quatre régions,
03:00il y a l'Irak, la Syrie, la Turquie, l'Iran, vous voyez ?
03:04Mais ils ont des prisons qui ne sont pas sur notre modèle,
03:07c'est des prisons très rudimentaires,
03:09et ils ont des camps immenses, de plusieurs dizaines de milliers de familles
03:13qui sont dans des camps précaires, si vous voulez.
03:16Non, ça c'est pour les adultes, les majeurs.
03:17Les adultes sont condamnés à la prison à vie,
03:19ils exécutent là-bas, il n'y a aucune raison de les faire revenir.
03:22Ceux qui, et on le disait, eux, ils sont partis à 11-12 ans.
03:24Alors, vous vous rendez compte, ils ont été emmenés par leurs parents,
03:27ils n'avaient pas la possibilité de choisir.
03:29Il y en a même qui sont nés là-bas, qui n'ont connu que ça,
03:32qui n'ont connu que les violences, la famine, les tortures,
03:36c'est épouvantable.
03:38Donc là, il faut distinguer les enfants,
03:40on a un devoir, je dirais, c'est l'honneur de la France.
03:44Ils sont français, ces petits, quoi que vous le disiez, ils sont français.
03:47Et donc, de les récupérer, ce qu'on a déjà fait, par plusieurs vagues.
03:50Il y en a eu plusieurs dizaines et centaines qui sont...
03:52Oui, William, il y a le rappelé, en juillet 2023,
03:55dix enfants, trois femmes qui sont revenues.
03:57Oui, mais il y en a eu beaucoup plus, ça a été fait par étapes.
03:59Il y a eu un revirement de la position française.
04:01Jusqu'à une certaine époque, il y a 4-5 ans,
04:04on ne voulait pas entendre parler même des enfants.
04:06Puis il y a eu décision, les autres pays européens les ont acceptées,
04:09il y a eu des décisions aussi des juridictions européennes.
04:12Et finalement, la France a revu sa position,
04:15les enfants, les mineurs, même s'ils sont devenus majeurs,
04:19on doit les recueillir.
04:20Là, il y a eu une décision, je ne sais pas pourquoi,
04:22de rejet apparemment.
04:24Ils ont saisi le tribunal administratif.
04:26Le rapporteur a émis plutôt un avis favorable pour le retour.
04:29D'ailleurs, je ne vois pas comment on pourrait vraiment s'y opposer.
04:31Il faut s'attendre à une décision prochaine, je crois que c'est...
04:34Dans 15 jours à peu près.
04:34Dans 15 jours, où on va sans doute les faire revenir,
04:37mais dans des conditions avec beaucoup de précautions.
04:40Il y a un suivi.
04:41Alors les mineurs, ils sont suivis par l'ASE,
04:42comme on dit, l'aide sociale à l'enfance du département qui les accueille.
04:47Il y a tout un travail psychologique, éducatif.
04:49Oui, mais là, par exemple, ils ont 22-23 ans,
04:51donc ils ne sont plus soumis à l'ASE.
04:52Ils sont adultes.
04:53Et j'ai lu quelque part qu'ils avaient été...
04:54Jean-Claude Dacier.
04:55...qu'ils avaient souffert de leur séjour là-bas.
04:58Oui, ils sont blessés.
04:59Pas tous, mais les 2 sur 3 au moins,
05:01ou les 3 peut-être, ont des problèmes sanitaires lourds.
05:05Il va falloir les soigner si on les fait revenir,
05:07ce qui est, comme tu le dis, probablement le cas.
05:10Mais il va falloir les soigner.
05:12Ce sont quand même des enfants perdus,
05:14mais c'est vrai qu'ils sont partis lorsqu'ils avaient quoi ?
05:1610 ans, 11 ans ?
05:18Est-ce qu'on n'a pas de conscience de ce que vos parents vous font faire
05:23à cette période-là, à cette époque-là ?
05:26C'est difficile, hein ?
05:27Franchement, c'est un choix qui est terrifiant pour nous,
05:30parce que le problème des migrants est quelque chose, déjà,
05:34qui nous rend la vie très difficile.
05:37Néanmoins, je ne vois pas comment on peut faire autrement que de...
05:39Mais là, ce ne sont pas des migrants, ils sont français, hein ?
05:41La crainte, vous avez entendu le reporter à M. Moulin,
05:43il y a la crainte qu'ils se transforment en bombes humaines.
05:48Oui, qu'ils aient été endroctrinés, finalement,
05:51après des années passées dans cette organisation.
05:53Alors, que je sache, de tous les mineurs qui sont rentrés
05:56et qui ont été pris en charge par nos services,
05:58pour les placés dans des familles telles que les grands-parents,
06:01quand elles existent,
06:02il n'y a pas eu d'attentat commis par ces mineurs.
06:05Donc, on ne peut pas complètement éliminer le risque.
06:08Mais encore une fois, eux, ils ont 22-23 ans,
06:09donc est-ce que le suivi sera semblable à ce qui se passe pour les mineurs ?
06:12Il y a des procédures de protection pour des jeunes majeurs.
06:16Ça existe, hein, dans notre droit de protection judiciaire.
06:18Ça ne s'arrête pas brutalement à 18 ans.
06:20Il y a aussi des protections des jeunes majeurs.
06:23Mais effectivement, ils sont majeurs,
06:24donc il y a un moment ou un autre,
06:25il va falloir, après, les premiers secours,
06:28d'hébergement, de soins, normalement,
06:30et ensuite, ils seront livrés un petit peu à eux-mêmes.
06:33C'est sûr que la majorité de Français ne souhaite pas qu'on les ramène.
06:35Non, c'est vrai.
06:36C'est évident.
06:37C'est vrai, parce que, voilà.
06:38Ils ont, alors, je ne sais pas,
06:39moi, je pense qu'il faut laisser faire le Quai d'Orsay.
06:41Vous rendez compte, les frères clins...
06:42Il y a eu des contacts, j'imagine, avec eux,
06:44qui leur a peut-être parlé,
06:46ou un intermédiaire leur a parlé.
06:48Ils sont dans quel état d'esprit ?
06:49Je n'en sais rien.
06:51Quel est l'état réel de leur santé ?
06:53Je n'en sais pas davantage.
06:55Je ne vois pas comment on peut faire autrement,
06:57quand on est la France, pour dire,
06:59allez, on s'assoit sur la période qu'ils ont connue,
07:04la grandeur de ce pays nécessite qu'ils reviennent,
07:09ça sera difficile, quand même, Georges.
07:11Ce que disait Georges Fenech aussi,
07:13c'est que, parmi eux, il y a quand même le fils d'un des frères clins,
07:16qui est en porte-voix de l'État islamique.
07:19Qui a revendiqué, le matin même, le lendemain matin,
07:21les attentats du Bataclan.
07:23Allez, on reste ensemble.
07:24On va parler de politique.
07:25La droite passe à l'offensive contre le projet de labellisation de la formation
07:28par une autorité indépendante envisagée par Emmanuel Macron.
07:31Bruno Retailleau dénonce une dérive aussi scandaleuse que dangereuse.
07:35Fin de citation.
07:36On en parlera avec vous, donc,
07:38Georges Fenech et Jean-Claude Dacier.
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