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00:00Les jeunes qui sont de plus en plus sensibles aux discours masculinistes, ils explosent sur les réseaux sociaux et selon SidAction, leurs effets sur la vie sexuelle des jeunes sont chaotiques.
00:10Mathieu Mabin, on vous retrouve en direct de Washington, bonjour à vous.
00:13L'idée du mal alpha a été amplifiée par l'administration Trump, même constat, même conséquence aux Etats-Unis ?
00:19Oui, même si, quand on regarde bien, et même si tout cela reste absolument subjectif, évidemment, les cinq derniers présidents américains n'étaient pas non plus des remèdes contre la virilité toxique, vous me l'accorderez.
00:34Ronald Reagan, George Bush, George Bush père bien sûr, Bill Clinton, Bush fils et même Barack Obama à sa manière, tous ont véhiculé les images de bons pères de famille américains, traditionnels,
00:48de guerriers ou d'amateurs de femmes.
00:51Reagan le cow-boy, Clinton le coureur, George Bush le top gun de son époque, ne parlons pas de son fils George W qui apparaissait plus souvent en Stetson et Santiago, cantablier de cuisine.
01:02Même Barack Obama, en fait, à sa manière, incarne une forme de coolitude qui fait un carton chez les jeunes hommes américains et chez les jeunes afro-américains en particulier
01:12qui n'ont jamais été connus pour leur grande propension à la gender fluidité, si vous me pardonnez l'expression.
01:19Si on a pu observer un phénomène lors de la dernière élection présidentielle, c'est d'ailleurs chez les hommes afro-américains qui, pour une part d'entre eux,
01:28redoutaient l'arrivée d'une femme noire à la Maison-Blanche avec Kamala Harris, vous vous en souvenez,
01:33une figure nouvelle qui aurait pu fragiliser l'équilibre patriarcal traditionnel des foyers afro-américains.
01:42Dans la communauté afro-américaine, il reste beaucoup plus difficile d'afficher d'ailleurs son éventuelle homosexualité.
01:48C'est vrai que dans la majorité des autres communautés qui composent la société américaine.
01:52Maintenant, vous me pardonnerez ce propos subjectif, mais quand même on a envie de se dire qu'effectivement,
02:01la virilité surjouée de Donald Trump devrait être un repoussoir tellement elle est caricaturale.
02:07J'ai même envie de dire suspect, non ?
02:09Mais en tout cas, accompagné de ce que le virilisme a de plus archaïque.
02:14Ici, la valeur cardinale, celle qui parvient même à supplanter le patriotisme, c'est la famille.
02:20Tous les hommes que je viens de citer ont toujours placé leur famille au centre de leur communication.
02:26Leur famille et leurs femmes.
02:28Souvent reléguées d'ailleurs à la seule fonction d'accompagnatrice présidentielle, il faut bien le dire.
02:33Alors que toutes, sans doute, auraient pu avoir un destin individuel à la manière d'Hillary Clinton, par exemple.
02:39Dans le camp démocrate, il y a une vieille arlésienne qui s'apparente à une forme de fantasme
02:44et qui prédit qu'un jour, Michelle Obama entrera en politique pour sauver les démocrates, mais ça n'arrive pas.
02:49Non, je ne suis pas convaincu, mais évidemment, je ne suis pas expert par le fait que Donald Trump puisse être pris comme un modèle par la jeunesse américaine.
02:57Et puis, il y a une réalité.
02:58La société américaine repose d'abord sur une mythologie largement influencée par Hollywood, quand même, depuis un siècle.
03:05Même si le phénomène s'est un peu assoupli ces dernières années avec l'apparition de héros masculins, un peu moins velus, c'est vrai,
03:13John Wayne n'est pas complètement mort, c'est le moins qu'on puisse dire.
03:16Et il a surtout des héritiers. On ne voit pas beaucoup d'acteurs gays occupés le haut de l'affiche,
03:22en tout cas pas dans des rôles où il viendrait sauver le monde et l'Amérique d'une attaque terroriste en tuant tous les méchants à main nue.
03:31Alors que le milieu du cinéma, des arts et de la culture a pourtant été un moteur de transformation des consciences ici.
03:37Ça, c'est incontestable, au moins sur le plan de la visibilité des homosexuels.
03:42Notamment, sans Hollywood, le véritable martyr vécu par la communauté homosexuelle de Los Angeles au milieu des années 80 aurait sans doute été passé sous silence.
03:52Mathieu, pour revenir au sujet qui nous intéresse aujourd'hui, donc le SIDA, on en parle depuis son retour à la Maison-Blanche,
04:00mais Donald Trump a suspendu l'aide internationale, il s'est retiré de l'Organisation mondiale de la santé.
04:06Est-ce que ça sonne la fin de la lutte contre le VIH au niveau international ?
04:10Alors, en réalité, ce qui se passe en ce moment autour de la lutte mondiale contre le SIDA,
04:17c'est effectivement un changement de paradigme brutal imposé par l'administration américaine.
04:21Donald Trump a suspendu l'ensemble de l'aide étrangère.
04:25Et cette décision a mécaniquement gelé les financements du PEPFAR, le principal programme mondial de lutte contre le VIH.
04:34C'est simple, depuis 20 ans, aucun pays n'a investi autant que les États-Unis dans les traitements,
04:38la prévention également et le dépistage des millions de patients, notamment en Afrique subsaharienne,
04:45dépendent directement, dépendaient directement de ces ressources.
04:48Concrètement, les mesures Trump entraînent donc déjà des ruptures d'approvisionnement en traitements antiviraux,
04:56des fermetures temporaires de centres de dépistage et des interruptions de programmes de prévention,
05:02évidemment les premiers à souffrir.
05:03Plusieurs ONG parlent d'une crise sans précédent.
05:11Certaines estimations même disent que les financements américains s'effondreraient durablement
05:18et on pourrait assister à plusieurs millions de nouvelles infections
05:22et à une hausse marquée de la mortalité liée au SIDA dans les pays les plus vulnérables.
05:28En parallèle, les États-Unis se retourent également de l'Organisation mondiale de la santé
05:33qui perd de facto une partie de son financement, ce qui est une autre catastrophe pour les professionnels du secteur,
05:39mais surtout un acteur clé de la coordination internationale, l'OMS.
05:44Derrière le VIH, il y a une réalité, c'est une épidémie qui ne recule que si la prévention et les traitements
05:52circulent partout et de manière cohérente.
05:54Et donc, la sortie américaine affaiblit cette architecture de santé publique,
05:59ça c'est une évidence, fragilise la recherche et déstabilise la surveillance épidémiologique également,
06:05qui est un facteur absolument essentiel, et tout cela à l'échelle mondiale.
06:11Voilà, quand les décisions politiques ont des effets sur la santé.
06:14Merci beaucoup Mathieu Mabin, direct de Washington.
06:17On reste aux États-Unis.
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