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  • il y a 2 jours
Robin GOLDRING échange avec Evelyne ARTAUD, critique d'art, au sein de son atelier, sur le thème "Humanités".
Une rencontre de l'A.A.A.U. se tiendra sur ce thème au sein de La Fabrique Centre d'Art, autour des oeuvres de 3 artistes (Robin GOLDRING, Christophe ABADIE et David SIMONETTA).
Transcription
00:00C'est des mises en scène, quand même.
00:01C'est des mises en scène que je fais ici, avec lui.
00:04Oui, avec des vrais personnages.
00:08Avec des vrais gens.
00:11Vous êtes tout seul, là.
00:14Oui, je suis tout seul parce que ce n'était pas partageable.
00:17Oui.
00:18Vu qu'il y a toute cette partie qui est sombre, à part de travailler avec...
00:25Tu fais, tu travailles sur la lunette.
00:26Voilà, c'est ça.
00:28Oui, en même temps, c'est extraordinaire.
00:30Oui, mais il y a la matière de la peinture qui est importante, la lumière, etc.
00:38Dans le détail.
00:39Quand je pense aux abstractions, ça peut être des choses comme les petits carrés.
00:44Ah oui.
00:45Des choses comme ça qui sont rythmeusement abstraits.
00:49Oui.
00:49Ça, c'est quand même un rythme abstrait, je trouve.
00:53Mais le problème des trucs abstraits, c'est que je ne sais pas quand c'est bien.
00:57C'est des effets de matière, oui.
01:01Je ne sais pas quand c'est un tableau figuratif, quand c'est raté.
01:06Ah, ça se voit tout de suite.
01:07Ça se voit tout de suite.
01:08Absolument.
01:08Si ce n'est pas juste.
01:10Oui, oui.
01:11Alors que...
01:12Mais pour une peinture abstraite, elle doit aussi être juste.
01:16Mais comment on décide que c'est juste ou pas ?
01:18On peut avoir des boulots abstraits, justement, extrêmement rigoureux et exigeants.
01:23Oui.
01:23Et c'est ça qui les sauve.
01:25Oui, qui les sauve.
01:26Mondrian, Albert, Saint-François, voilà.
01:30Oui, oui, oui.
01:30Là, c'est...
01:31Plus de l'abstrait géométrique.
01:33L'abstrait géométrique, on est dans le...
01:35Vraiment...
01:36Non, parce que donner la vie, c'est quand même autre chose.
01:41Je veux dire, quand on va vous dire, ils sont dans des attitudes, oui, vivantes.
01:48Oui, c'est vivant.
01:51J'essaye que ça ne bouge pas trop.
01:53C'est peut-être...
01:53La danse, là, il bouge un peu.
01:56En général, j'aime bien les mouvements arrêtés.
02:02Et qu'est-ce que vous dites ça ?
02:03Il n'a pas de faire ces mouvements, mais les mouvements arrêtés.
02:05Là, il est très bien.
02:07Pour moi.
02:08Oui.
02:08Quand je suis devant un tableau avec des personnages du vivant, et puis de l'humain, ça me renvoie à quelque chose.
02:24Oui.
02:24Il y a quelque chose qui me...
02:27Voilà.
02:29Je suis dans une interaction.
02:31Tu te parles de toi-même.
02:31Oui.
02:33Qu'est-ce que c'est que tu as fait ?
02:34Et que je trouve...
02:35Et ça provoque sensations, émotions, plaisir, déplaisirs, enfin...
02:44Elle est magnifique.
02:45Elle est autant abstraite que figuratif.
02:48Enfin, je veux dire, le manteau est prêté de cette façon-là.
02:55L'environnement aussi.
02:56Enfin, je veux dire...
02:57Oui, mais il y a cette chose touchante de...
03:02Ah oui, du geste.
03:03Du geste, oui.
03:05Du geste.
03:05La protection.
03:06Ça m'a rappelé la lettre d'Iplication.
03:08Oui, oui, la protection.
03:09Quand ils sont comme ça.
03:11Mais là, c'est Marianne et Laurent qui m'avaient promis de venir poser, qui sont devenus malgré l'énorme de boite.
03:20Et je trouve qu'on la sent, la soirée qu'elle a passée, le feu coule.
03:34Vraiment, il a flotté, il a plu, il est là.
03:37Et puis Marianne qui dit, allez, vas-y, t'en fais pas.
03:40Mais c'est pas ça en même temps, c'est juste, elle joue, elle joue aussi.
03:47Bien sûr, mais elle joue quelque chose de très tendre.
03:52Toutes les deux d'ailleurs.
03:53C'est un truc très doux, comme ça.
03:57Alors que l'atmosphère est grise, derrière.
04:00Là, c'est la lumière de l'atelier.
04:01Parce que je fais tout en lumière naturelle.
04:05Mais ce gris, c'est toute une matière de la peinture.
04:11Gris et rose en plus, il est très gris et rose.
04:13C'est vrai que celui-là, il est beau.
04:17Après, il y a les mauves que j'aime bien.
04:18C'est vrai que le rose, j'aime bien.
04:20Oui, il y a celui-là que j'aime bien aussi.
04:22C'est beau, oui.
04:23Je peux te les faire, moi j'en ai une particulière.
04:25Non, non, mais celui-là, il est beau, oui.
04:28Avec le rose derrière.
04:31Alors ça, c'était pas dans cet atelier.
04:33C'était une autre lumière.
04:35C'était mon atelier que j'avais avant à Bastille.
04:39Sinon, j'ai même celle-ci qui est complètement absurde,
04:43qui n'est pas réussie.
04:45J'avais des amis qui sont des super fêtards.
04:49J'avais dit, venez, on va faire un goûter à l'atelier.
04:53Il était deux heures de l'après-midi.
04:57Mais c'est pas du tout évident d'avoir, de faire des photos d'un groupe de gens qui dansent et que ça ait l'air d'être des gens qui dansent.
05:08Je ne sais pas si c'était pas dans la lumière électrique.
05:14Il y en a que j'aime particulièrement.
05:15Il y a eu un moment où c'est devenu très...
05:22Il y avait des moments où ça devenait très blanc.
05:26Non, mais on voit que tu as une préoccupation de construction.
05:32C'est-à-dire que ce n'est pas simplement un élément ou un corps.
05:38Il y a tout un langage que tu développes là-dedans.
05:42Ce que j'aime bien dans ton travail, c'est ça, c'est cette, comment dire, cette construction.
05:47On a le sentiment que tous les éléments, c'est pas réaliste au sens...
05:54Alors, ça l'est parce que c'est figuratif, mais bon, c'est pas...
05:57Déjà, on retrouve, c'est vrai, le cube, c'est un cube d'atelier, la petite chaise, la table et tout ça.
06:08Mais c'est vrai qu'il y a ces éléments qui sont usurés de l'atelier, que j'aime bien remettre en scène.
06:17La chaise.
06:19J'aime bien le... Sur celui-là, j'aime beaucoup le...
06:22Là, on se voit.
06:23Oui, mais oui, mais tous ces éléments-là participent de la construction du tableau, quoi.
06:30Oui, la cafetière.
06:31On sent que c'est très construit.
06:33La cafetière construit quasiment tout le temps.
06:35Je vous ai fait du thé, mais il est très important, la cafetière.
06:41La cafetière, oui.
06:43C'est comme Gaza, j'ai eu envie de faire des trucs sur...
06:46J'ai eu envie de faire des trucs sur la Palestine et tout ça, sur les trucs de destruction.
06:56J'ai engrangé la doc, mais j'ai pas réussi.
06:59J'ai pas réussi, j'ai pas vu comment...
07:03Le registre est difficile, enfin...
07:05J'ai pas vu comment...
07:09Enfin, j'ai pas...
07:10C'est lâche, je pense qu'il y a une part de lâcher aussi.
07:14Là, je travaillais beaucoup avec, à cette époque-là, avec les images de magazines que je déchirais.
07:24Voilà, c'était les images des autres.
07:25Et ça, c'était les enfants de Joséphine Baker.
07:29Ils avaient...
07:29C'était un article de Paris Match.
07:33Les enfants de Joséphine Baker, ils avaient plus un radis.
07:37Elles ne pouvaient plus payer l'eau.
07:40Ah oui.
07:40Et donc, ils étaient...
07:41On leur avait coupé l'eau.
07:43Ah oui, donc ils étaient...
07:44Donc, ils étaient là, ils faisaient la queue avec des seaux et tout.
07:47C'était parce qu'elle avait une ribambelle d'enfants adoptée.
07:51Ça, c'était autre chose.
07:52Et donc, j'avais fait toute une série sur ça.
07:56C'est des traditions.
07:57Oui, des traditions.
07:58Et des filiations.
08:01Absolument.
08:01Des filiations.
08:02Par exemple...
08:03Et puis, comme tu le dis...
08:04Moi, c'est vrai qu'à un moment, j'étais beaucoup autour de Bacon.
08:09J'étais comme dans les années 80, c'était vraiment très, très important.
08:15Oui, bien sûr.
08:15Et en fait, je me sens beaucoup plus...
08:20Serein maintenant.
08:22Non, oui, enfin, je me sens beaucoup plus hopper que Bacon.
08:26Oui, je comprends.
08:27Je trouve que...
08:28Oui, oui, il y a des traditions.
08:30Et voilà, la violence de Bacon, elle est...
08:35Ça a fait du bien à ce moment-là.
08:38Oui, oui.
08:38On le referait maintenant.
08:39Non, ce qui était formidable, c'est que c'était...
08:41C'est différent, oui.
08:41Ce qui était formidable, moi, ce que j'ai trouvé formidable chez Bacon, c'était une suite à Picasso.
08:46Oui.
08:46Pour moi.
08:46Voilà, il y avait quelque chose...
08:48Picasso, il fout tout par terre un peu.
08:50Oui, oui, oui.
08:50Et puis, Bacon, il reprend la figure.
08:52Il reprend la figure et tout ça.
08:53Il remonte le truc.
08:54Et puis, une figure convulsive.
08:57Mais il était comme ça.
08:58Enfin, moi, je l'ai connu.
09:00Il était...
09:00Ah, tu l'ai connu, Bacon ?
09:01Oui, oui, oui.
09:01Je suis allée dans l'atelier et tout.
09:03Ah, oui ?
09:04Il était comme ça.
09:04Il était...
09:05Moi, je l'ai croisé une fois chez Claude Bernard.
09:09Mais alors, c'était impressionnant.
09:10Oui, oui, oui.
09:12Il était haut comme trois pauvres.
09:14Il était tout petit.
09:16Et il avait la gueule de ses autoportraits.
09:18Tu ne pouvais pas le rater.
09:19C'était lui.
09:21Donc, il buvait, il fumait.
09:23Enfin, il était dans le...
09:26Dans les déconstructions, je dirais.
09:30Personnelles aussi, qui faisaient que...
09:31Bon, ben voilà, c'était lui, sa peinture.
09:34Et puis, c'était un moment comme ça.
09:37Un moment convulsif.
09:40C'est avec lui.
09:41Toi, tu l'as rencontrée.
09:42T'as visité son atelier.
09:43Oui, là-bas, à Londres.
09:46Ça devait être bien vu.
09:47Mais t'as raison.
09:48Il y a des filiations presque nécessaires.
09:53Enfin, je veux dire, si tu reprends la figure,
09:56t'as forcément tout ça dans la tête.
10:01Ce sont des autoportraits.
10:02Voilà, et donc, j'en fais un...
10:06Ah, c'est drôle.
10:07Tu n'as jamais la même expression.
10:08Non, pas trop, oui.
10:10Et à chaque fois, j'essaye de...
10:12Tu es un ange ?
10:13Oui, je suis un ange.
10:15Ou un monstre, je ne sais pas.
10:17Ça, c'était avant le coiffeur et après.
10:30Voilà, et oui, j'en fais.
10:33J'essaye de faire ça depuis longtemps.
10:38Je me disais, voilà, c'est pour être amusant.
10:40Bonjour, mon amour.
10:41Bevez on, je sais pas.
10:41C'est pour être amusant.
10:42...
10:46Sous-titrage Société Radio-Canada
10:47...

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