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  • il y a 1 semaine
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Cyril Adriaens Allemand revient sur les questions qui font l’actualité avec Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique des supermarchés E. Leclerc.

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Transcription
00:00– Merci Johanna, bonjour à tous.
00:03Toucheuse, bonjour Michel-Edouard Leclerc.
00:05– Oui, on voit que vous êtes…
00:07Enfin, moi je suis breton, donc la montagne c'est loin,
00:09moi c'est plutôt la mer.
00:10– Toucheuse vers le Black Friday, les prix bas,
00:13l'opération est devenue incontournable.
00:14C'est aujourd'hui tant pour les consommateurs
00:16que pour les distributeurs.
00:17Est-ce que 2025 s'annonce comme un bon cru pour vous ?
00:20– Oui, je pense que c'est pas mal.
00:22Moi je ne suis pas un militant de ces politiques commerciales
00:26venues d'outre-Atlantique, mais…
00:28– Pourtant elles se sont imposées.
00:29– Oui, force est de reconnaître que ça s'est imposé.
00:32De plus en plus, c'est moins un événement autonome
00:35que le premier événement des achats de Noël.
00:38– C'est devenu une semaine complète.
00:39– C'est devenu une semaine complète.
00:42Les consommateurs achètent des produits assez techniques,
00:45assez chers, il y a des remises,
00:48et notamment sous forme de cagnottage,
00:51et on ne va pas les décrire là,
00:53et donc en fait ils savent qu'il leur reste
00:55pas mal de choses à Noël, soit pour le réveillon,
00:58soit pour d'autres cadeaux.
00:59– Qu'est-ce que ça représente pour vous,
01:00comme chiffre d'affaires aujourd'hui, par rapport à il y a dix ans ?
01:03– Par rapport à il y a dix ans, il n'y avait pas.
01:06Non, non, mais c'est parmi les plus fortes,
01:08c'est la plus forte opération de l'année,
01:11et avant Noël,
01:12c'est Noël qui reste la plus forte opération.
01:14– Concernant le Black Friday, Olivier Dauvert,
01:16vous le connaissez, c'est un journaliste conso,
01:18il vous a épinglé hier, Leclerc, dans une vidéo,
01:21il vous accuse de contourner la loi sur les prix barrés,
01:24en affichant des prix de départ un peu gonflés,
01:26qui vous permettent d'afficher des prix Black Friday
01:28complètement cassés.
01:29Qu'est-ce que vous lui répondez ?
01:30– Vous m'avez montré la vidéo juste avant,
01:33pour le téléspectateur.
01:34– Oui, par une centrale vapeur,
01:35moins 170 euros.
01:36– Je ne comprends pas non plus ce qui est écrit
01:38dans la publicité, donc je ne la cautionne pas,
01:41mais une erreur par rapport aux millions de prix
01:44qui sont affichés aujourd'hui.
01:45– Ce n'est pas une pratique, aujourd'hui ?
01:46– Non, non, je ne comprends même pas
01:49ce que dit le texte que montre Olivier Dauvert,
01:53donc je ne sais pas commenter ça.
01:55Donc on va appeler des coupables
01:57et dire que c'est une erreur.
01:59Mais peut-être que c'est bien,
02:00je m'excuse pour l'adhérent Leclerc qui est là-bas,
02:03mais je n'arrive pas de vos studios à l'appeler.
02:06– On est à moins d'un mois des fêtes de Noël,
02:08Michel Héder-Leclerc.
02:09Sur une étude Cofidis,
02:10les Français prévoient de dépenser 491 euros en moyenne,
02:13un niveau au plus bas depuis 8 ans.
02:15Que disent vos capteurs à vous ?
02:17– Alors d'abord, ce n'est pas 400,
02:18ils vont dépenser, le budget médian,
02:20c'est 300 euros.
02:22– La moyenne, c'est 481 euros.
02:24– Oui, la grosse part, alors pourquoi d'abord ?
02:27D'abord, il y a eu une augmentation
02:28du nombre de personnes qui sont plus démunies,
02:31qui sont en dessous du seuil de pouvoir d'achat.
02:33Il y a près de 20 millions de Français
02:35qui sont en dessous du seuil d'une vie décente.
02:38Et donc, c'est un million de plus qu'en 2020.
02:40Donc, c'est un vrai sujet.
02:42Il y a beaucoup de statisticiens,
02:44y compris à l'INSEE,
02:44qui disent que le pouvoir d'achat reprend.
02:46Mais il y a quand même un million de Français en plus
02:49qui rament, quoi.
02:50– Je crois qu'un des Français se disinquiète
02:51sur le prix de l'alimentaire.
02:52– La deuxième chose,
02:53c'est que le prix alimentaire,
02:54il y a eu quand même une grosse bouffée d'inflation.
02:56Ça a échaudé pas mal de Français.
02:58Rappelez-vous, les 38% sur les pattes,
03:01l'absence de l'huile au tournesol et tout ça,
03:03ça reste dans la mémoire.
03:04Quand bien même cette inflation-là, spéculative,
03:06elle est maîtrisée là aujourd'hui.
03:08Aujourd'hui, la compétition entre Leclerc,
03:10System U, Lidl,
03:11les magasins spécialisés,
03:13les Decathlon et tout,
03:14fait qu'on est étal.
03:15On ne revient pas en arrière,
03:17on ne va pas redonner de l'argent
03:18aux Français qui ont été tapés au portefeuille.
03:21Mais l'inflation est maîtrisée.
03:24Pour ce Noël,
03:26il y a quand même des bonnes raisons
03:28d'être heureux.
03:30– Il y a une inflation un peu inquiétante.
03:32Peut-être que vous allez nous dire
03:32que c'est une alerte sur le prix de la viande.
03:34En boucherie, en supermarché,
03:36plus 20% en un an,
03:37nous dit le ministère de l'Agriculture.
03:39C'est même plus 41%, par exemple,
03:41pour l'onglet de bœuf.
03:42Comment est-ce que vous expliquez cette augmentation ?
03:44– Il y a beaucoup d'explications
03:46qui sont avancées.
03:47Mais en fait, il faut savoir
03:48que la consommation de viande
03:50diminue d'année en année,
03:53même les bons morceaux,
03:54même les belles viandes.
03:55C'est pareil pour les vins fins.
03:58La jeune génération,
04:00si on peut dire comme ça,
04:01la jeune Z,
04:02mange moins de viande,
04:04boit moins de vins complexes.
04:05– Et l'augmentation du prix,
04:06elle va dans votre poche
04:07ou dans celle des agriculteurs ?
04:08– Elle va dans celle des agriculteurs,
04:10mais s'il n'y a pas de vente,
04:11ça ne va pas dans la poche de personne.
04:12C'est-à-dire qu'à partir du moment
04:14où la viande est jugée trop chère
04:16et qu'on peut arbitrer,
04:17on peut s'en passer,
04:18ça reste sur l'étal.
04:19Leclerc est un de ceux
04:22qui, dans les salons agricoles,
04:23achètent les plus belles viandes,
04:25les viandes à concours.
04:26Mais là où c'était un point fort
04:28de nos opérations de viande,
04:31là où les grands crus
04:31étaient un point fort
04:32de nos caves à vin,
04:35on s'aperçoit que les jeunes,
04:37ils vont vers la bière,
04:38ils vont vers des produits moins alcoolisés.
04:38– Et quelle garantie
04:39vous donnez aux agriculteurs
04:41dans les prochains jours ?
04:41– Il n'y a pas de garantie,
04:42c'est le monde qui change.
04:43– Il va y avoir des négociations commerciales,
04:45il y a eu des manifestations
04:47devant des supermarchés de Claire,
04:50récemment,
04:50des agriculteurs qui disent,
04:51voilà, on n'est pas au bon prix,
04:52on n'est pas assez bien.
04:53– Non, non, mais il faut vendre aussi.
04:55Ça ne sert à rien d'avoir du prix
04:56si les gens n'achètent pas.
04:57Et je vous dis,
04:59il y a une sorte de logorée syndicale
05:01dans le mouvement agricole,
05:02il faut du prix, du prix.
05:03Mais on a bien vu,
05:04avec le bio,
05:05vous avez bien vu
05:06comment le bio
05:07s'est cassé la figure
05:08pendant la période Covid.
05:09Le bio était arrivé
05:10à des prix
05:1240 à 50 % plus chers.
05:14C'est l'Union fédérale
05:15des consommateurs
05:16que choisir
05:16qui le relevait.
05:1740 à 50 % plus chers
05:19qu'un produit naturel.
05:20Donc, la logique
05:21d'acheter du bio
05:22a été cassée.
05:23Et la bonne viande,
05:24même la très bonne viande,
05:25bien avec des AOC,
05:27tout ça,
05:28aujourd'hui,
05:29c'est la chose
05:30dont on peut se passer
05:31quand on a des problèmes financiers
05:33pour Noël.
05:35– On continue à parler
05:35de prix,
05:36Michel-Edouard Leclerc,
05:36c'est l'essence.
05:37Au 1er janvier,
05:38les pétroliers
05:39annoncent qu'il va y avoir
05:40à peu près 4 à 6 centimes
05:41d'augmentation
05:42par litre à la pompe.
05:44Est-ce que ce sera également
05:45le cas pour vous ?
05:46C'est en fait la répercussion
05:47de normes réglementaires ?
05:48– Alors, moi,
05:48j'ai la boule de cristal
05:50comme ça.
05:51Je peux vous dire
05:51que là,
05:51c'est en train de baisser.
05:53– Et janvier ?
05:54– Ça dépend d'où on part.
05:56Le cours du pétrole
05:57est très variable.
05:59Le gasoil est aux alentours
06:01de 1,63, 1,64
06:03dans les centres Leclerc.
06:04– Et vous allez la répercuter,
06:05cette hausse
06:06de cette taxe avant ?
06:07– Est-ce que ça dépend
06:09nous, on vend 70% de taxe ?
06:12Mais le cours du brut
06:13détermine le prix du carburant
06:15et aussi le dollar.
06:16On achète notre carburant,
06:18nous,
06:19toutes les heures pratiquement.
06:20Et on achète du dollar
06:21toutes les heures.
06:22Donc, je ne sais pas vous dire
06:2315 jours à l'avance
06:25la combinaison des trois variables.
06:27– On ne dit pas
06:28que ça ne augmentera pas.
06:29– Moi, je n'ai pas l'impression
06:30que ça va flamber.
06:32L'état du stock dans le monde
06:35fait que le marché lui-même
06:37est à la baisse.
06:38Donc, même s'il y a des taxes
06:40qui augmentent,
06:41je n'ai pas l'impression
06:41que ça va flamber.
06:42– Une dernière question
06:43concernant le géant chinois,
06:44Chine.
06:45Vous avez eu des propos
06:46en début de semaine
06:47qui ont fait réagir.
06:48Vous avez dit que c'est une connerie
06:49de vouloir interdire
06:50cette plateforme.
06:51– Non, ce n'est pas
06:51ce que j'ai dit.
06:52On ne retient que les phrases
06:54et il faut que je me méfie
06:55de ça maintenant.
06:55– C'est une partie de la phrase.
06:56– Oui, c'est une partie de la phrase.
06:57Ce que j'ai dit,
06:58c'est qu'il ne faut pas d'abord
06:59désigner du doigt
07:02les Français
07:03qui essayent
07:03d'acheter moins cher.
07:04Ça, c'est la première chose.
07:06Il n'y a pas de culpabilité
07:07à avoir.
07:07– Mais il faut mettre
07:08des limites quand même.
07:09– Je commence ma phrase.
07:10D'accord ?
07:11Il faut d'abord refuser.
07:13Les Français ont le problème
07:14de pouvoir d'achat.
07:14C'est le numéro un.
07:15Donc d'abord,
07:16si quelqu'un leur propose
07:17des prix moins chers,
07:18il ne faut pas les culpabiliser.
07:20Il ne faut pas leur dire,
07:20il ne faut pas aller là.
07:21La deuxième chose,
07:22c'est s'il y a des produits
07:23qui ne sont pas licites,
07:25qui ne sont pas aux normes
07:26ou qui sont carrément illégaux,
07:27c'est à la puissance publique
07:28de les retirer du marché.
07:30Moi, si je vends
07:30ou si un restaurateur
07:32vend un produit
07:32qui n'est pas sain,
07:33on me le fait dégager.
07:35Qu'est-ce qui fait
07:35que depuis 4 ans, 5 ans,
07:36qu'est-ce qui fait
07:37que depuis 4 ans, 5 ans,
07:39chaîne est ouverte
07:40et que c'est juste maintenant
07:41qu'on dit ça ?
07:42– Vous en appelez à l'État.
07:43Merci beaucoup,
07:44Michel-Edouard Leclerc,
07:45d'être passé par les 4 V ce matin.
07:46– Sous-titrage Société Radio-Canada
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