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  • il y a 23 minutes
Regardez L'angle éco de François Lenglet du 27 novembre 2025.

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Transcription
00:00C'est un covoituré.
00:01RTL Matin.
00:03Il est 7h39, Langlais Co, François Langlais.
00:05On dit souvent que ce qui cimente une nation, c'est l'acceptation, le respect des lois
00:09et aussi le consentement à l'impôt.
00:11Alors bon, niveau impôt, on n'y est pas en ce moment.
00:13On a l'impression que le simple mot impôt braque tout le monde.
00:16Pourtant les impôts c'est important, c'est nécessaire.
00:18François, tout état en a besoin.
00:20Alors, c'est quoi un bon impôt ?
00:22Écoutez, pour qu'un impôt soit acceptable, il y a deux critères.
00:25L'universalité.
00:27Tout le monde doit contribuer.
00:28Alors, en fonction de ses facultés évidemment.
00:31C'est d'ailleurs l'article 13 de la Déclaration des droits de l'homme.
00:34De là découle le deuxième critère, la progressivité.
00:37Les favorisés, les riches, doivent payer davantage en proportion de leurs revenus que les autres.
00:42Universalité et progressivité, c'est la base du contrat national.
00:46Mais à ça s'ajoute un troisième principe qui limite le second.
00:50L'impôt ne doit pas être confiscatoire.
00:52Ça c'est le grand mot du moment aussi.
00:53Ça veut dire quoi, confiscatoire ?
00:55Écoutez, si on s'en tient aux décisions du Conseil constitutionnel français, le seuil de la confiscation, il est aux alentours de 65% du revenu.
01:03C'est pour ça d'ailleurs que la taxe du Kman a été jugée inconstitutionnelle.
01:07Elle aurait frappé les propriétaires d'entreprises à plus de 100% de leurs revenus parce qu'elle était basée sur la valeur de leur entreprise.
01:13Ça veut dire quoi ? Qu'il y a une limite à l'impôt dans la loi ?
01:16Oui. En fait, elle est double.
01:19Constitutionnelle d'abord, vous l'avez dit.
01:20Il s'agit d'éviter la spoliation.
01:22Mais il y a aussi le plafond, je dirais, de l'efficacité économique.
01:27Il faut que l'impôt ne supprime pas l'incitation à travailler, à créer, à innover pour le bien commun.
01:33Prenons un exemple.
01:34Jean-Luc Mélenchon disait il y a 12 ans, au-dessus de 360 000 euros de revenus par an,
01:39je prendrai tout.
01:40Et c'était une réplique de ce que disait Georges Marchais, en fait.
01:44Le secrétaire général du PC, en 1981, il disait lui, au-dessus de 40 000 francs,
01:49il disait 4 millions parce qu'il comptait en ancien franc, je prends tout.
01:52Mais du côté du citoyen, si vous avez la certitude qu'on confisque tout au-dessus d'un certain seuil de revenus,
01:58évidemment, vous n'allez pas travailler au-delà.
02:01Et c'est donc aussi une perte de croissance pour la collectivité et même une perte de revenus pour l'État.
02:06Alors, un impôt trop élevé asphyxie l'économie parce qu'il dissuade les citoyens de travailler
02:12ou bien il les encourage à quitter le pays, c'est l'exil fiscal,
02:15ou encore à se réfugier dans l'économie au noir, qui est un peu l'exil fiscal du pauvre.
02:20Mais on oublie un peu la base quand même, François, un impôt, ça sert à construire des hôpitaux,
02:24ça sert à construire des routes, ça sert à faire tourner les écoles.
02:26Pourquoi tous les projets de nouveaux impôts suscitent-ils une telle levée de boucliers aujourd'hui ?
02:30D'abord parce que la France n'est pas loin du seuil de l'inefficacité économique.
02:33On n'a jamais payé autant d'impôts dans l'histoire du pays que sous Hollande et Macron, jamais.
02:38Et il n'y a pas un pays ou presque qui en paye autant que nous.
02:41Ensuite, et c'est très important parce que le système est complexe, incompréhensible,
02:46plus de 400 impôts différents, archaïques, mités par les exemptions saugrenues,
02:51un exemple parmi 10 000 autres,
02:53un coquillage est vendu avec un taux de TVA différent selon qu'il est ouvert ou fermé.
02:57Mais on rêve.
03:00Et puis dernier élément, l'État qui dépense le produit de ses impôts n'est plus efficace.
03:04En témoigne la dégradation des services publics comme l'éducation ou la sécurité publique.
03:09Tout ça, ça corrode le consentement à l'impôt.
03:12En un mot, le rapport qualité-prix n'est plus suffisant.
03:15Amen.
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