00:00Il est 7h39, langue éco, François Langlais. Vous avez enfilé votre veste verte ce matin.
00:07Verte à carreaux, mais oui c'est vrai.
00:09C'est un peu langue écolo ce matin, puisque vous tirez le bilan de la conférence sur le climat, la COP qui va fermer ses portes tout à l'heure.
00:14Et alors là vous nous dites, tout ne va pas si mal pour la planète.
00:18Écoutez Thomas, c'est vrai que cette COP c'est un barnum souvent décevant, les communiqués sont contradictoires, les engagements alambiqués, ça témoigne d'une bonne volonté qui peut sembler artificielle.
00:28Pourtant, quand on observe l'évolution des émissions de carbone sur longue période, on retrouve un peu d'optimisme.
00:35C'est loin d'être parfait, encore une fois, le seuil fixé à Paris il y a 10 ans, ne pas voir l'augmentation de la température planétaire dépasser un degré et demi.
00:42Vous vous en souvenez, ça sera très probablement enfoncé, c'est regrettable, mais c'est pas pour ça que tout est perdu, en fait on avance.
00:50Qu'est-ce qui vous fait dire François qu'on avance ?
00:52L'observation du passé, écoutez bien ce chiffre.
00:54Depuis 1990, pour produire 1000 dollars d'activité économique sur la planète, 1000 dollars de PIB, on a réduit de 42% les émissions de gaz responsables du réchauffement.
01:06Le CO2 en particulier, mais pas seulement lui.
01:08Il fallait 538 unités de gaz en 1990 pour 1000 dollars de PIB, ça n'est plus que 313 aujourd'hui.
01:16Ça veut dire que l'efficacité énergétique de l'économie mondiale, prise globalement, s'est améliorée de façon considérable, malgré l'arrivée de nouveaux pays industriels comme l'Inde, qui émettent bien davantage qu'auparavant.
01:29Si l'Inde et d'autres pays émettent bien davantage, ça veut dire que d'autres régions du monde ont compensé, j'imagine, en faisant mieux que la moyenne ?
01:35Oui, bien sûr, exactement. L'Europe, par exemple, qui a fait diminuer ses émissions de 62% sur ce critère.
01:42Alors, évidemment, il faut relativiser parce qu'elle l'a fait notamment en délocalisant son industrie.
01:47Ah oui, mais si on achète du Made in China, on ne va pas se plaindre que ce soit eux qui polluent derrière.
01:50C'est vrai, les produits que nous consommons ne sont pas tous comptabilisés parce que bon nombre viennent de l'étranger.
01:56En plus, les émissions de l'Europe, ça n'est jamais que 6% du total mondial.
01:59Mais beaucoup plus impressionnant, la Chine. Rapportée à sa production, la Chine pollue trois fois plus que nous, c'est vrai.
02:07C'est la facture environnementale de l'utilisation du charbon.
02:10Mais depuis 1990, elle a quand même réduit ses émissions de 76% pour 1000 dollars de PIB.
02:17Alors qu'elle s'est considérablement industrialisée sur la période.
02:21Ça c'est pour la Chine. Et les Etats-Unis de Donald Trump, tiens ?
02:24Alors, les données rétrospectives ne concernent pas la présidence Trump,
02:27mais ils sont quand même réputés peu sensibles au climat.
02:30Sur 35 ans, quand même, ils ont amélioré leur efficacité de 58%.
02:34C'est une performance qui est quasiment la même que la nôtre.
02:37Alors, encore une fois, ça ne résout pas tout. Loin s'en faut.
02:41Parce que comme l'activité économique mondiale augmente, au total, les émissions de la planète continuent à progresser.
02:46De 1% en 2024, alors qu'elles devraient baisser drastiquement.
02:50Mais des progrès importants ont été faits.
02:53Donc, en gros, c'est bien mais ce n'est pas suffisant. Comment on pourrait aller plus loin ?
02:57Écoutez, comme le climat est un problème mondial,
03:00le plus rentable pour notre sécurité climatique,
03:03ça serait d'investir dans les pays très en retard,
03:05où les gains potentiels sont beaucoup plus importants que chez nous.
03:09Et ça ne peut pas se faire sans l'aide financière des pays riches.
03:12Voilà l'équation singulière du climat.
03:14Il serait aujourd'hui plus efficace d'aider les autres que de nous occuper de nous-mêmes.
03:18C'est presque une philosophie de vie.
03:20Merci beaucoup à vous, François Langlais, RTL. Il est 7h42.
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