L'angle éco de François Lenglet du 24 octobre 2025

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00:00RTL Matin

00:02Il est 7h40, Langlais Co, François Langlais ce matin, un plan à trois qu'il y a de l'avenir.

00:06Quand Airbus, Leonardo et Thales s'allient pour bâtir ensemble un géant européen de l'espace.

00:12En gros, on veut faire pour les satellites ce qu'on a réussi avec Airbus.

00:15Oui, tout à fait, c'est une fusion du même genre.

00:18Elle va associer, vous l'avez dit, le géant français Thales, l'européen Airbus et Leonardo.

00:23C'est un très grand groupe italien de l'aéronautique et de la défense.

00:27Tout ça pour la construction de satellites.

00:30Le spatial connaît un renouveau important, on en parle souvent ici.

00:33Et il est vital pour l'Europe de préserver et de développer ses capacités satellitaires.

00:39A la fois pour la défense, le renseignement, et puis pour le civil avec la navigation, la météo ou les télécoms.

00:45Et bien sûr pour le scientifique, par exemple avec l'observation de la Terre et du climat.

00:50Cette nouvelle société, basée à Toulouse, elle aura 25 000 salariés.

00:54Elle aura un chiffre d'affaires de plus de 6 milliards d'euros.

00:56Donc ça veut dire, François, qu'on va pouvoir rivaliser avec Musk, avec SpaceX ?

01:00Oui, c'est le projet.

01:01Bon, il ne faut pas aller trop vite quand même.

01:03Starlink, justement, d'Elon Musk, a fêté il y a 4 jours le lancement de son 10 000ème satellite de télécommunication.

01:09Ah oui, ça lui donne un peu d'avance.

01:12Et c'est ce qui fait d'ailleurs que Starlink est indispensable aux Ukrainiens en ce moment.

01:16Et sans solution de remplacement pour le renseignement.

01:20Bon, il y a en fait plusieurs types de satellites.

01:22Les basses orbites à 2000 km de la Terre, c'est Starlink justement.

01:26Et puis les satellites plus gros, plus sophistiqués, en orbite géostationnaire à 36 000 km.

01:33Bon, la nouvelle société vise évidemment les deux.

01:35Elle s'appuie sur les capacités technologiques des fondateurs.

01:39Mais il faut bien dire que les trois mariés ne sont pas dans une forme olympique.

01:44Ah bon, mais qu'est-ce qui ne va pas ? Vous nous disiez que c'était le renouveau.

01:47Oui, mais en Europe, ce n'est pas si simple.

01:49La demande pour les satellites de télé s'est effondrée.

01:52On n'en a plus besoin.

01:54Et puis les commandes publiques essentielles sont 3 à 4 fois plus faibles qu'aux Etats-Unis.

01:59Et de surcroît, comme d'habitude, divisés entre les différents pays.

02:02Les trois industriels ont aussi, en plus, rencontré des difficultés techniques sur leur dernière génération de satellites.

02:09Vous ajoutez à ça une concurrence internationale féroce.

02:12Et vous avez une industrie qui, malgré son savoir-faire bien réel, est en mauvaise forme.

02:17Mais dis donc, je ne vous sens pas très très optimiste sur le futur de ce nouveau géant.

02:20Moi, je me suis emballé au début et je ne vous sens plus réservé.

02:22Écoutez Thomas, c'est une très bonne nouvelle que ces trois gros se regroupent.

02:26Mais il y a quand même encore quelques obstacles à franchir.

02:29L'approbation des autorités européennes de la concurrence d'abord.

02:33La concertation durable entre les trois actionnaires ensuite.

02:36Parce que chacun possède un tiers du capital.

02:39Pas facile du tout de gérer une entreprise qui va être tirée à U et à DIA entre les différentes nationalités.

02:44Comme Airbus a pu l'être longtemps.

02:47Il faut encore que les Etats européens fassent suffisamment de commandes.

02:49Et puis enfin, il faut développer nos lanceurs.

02:52Les fusées qui portent les satellites.

02:54Ariane 6 est là, mais le rythme de ces tirs est insuffisant.

02:58Alors que leur coût est bien supérieur à celui du rival américain SpaceX.

03:03Vous voyez que nous ne sommes qu'au début de la route du ciel.

03:06Il n'y a que les routes qui sont belles et peu importe où elles nous mènent.

03:08Merci beaucoup à vous François-Longuay.

03:10Vous parliez de la Lune tout à l'heure.

03:11C'est environ 400 000 kilomètres la distance pour la Lune.

03:13On n'y est pas encore tout à fait.

03:14Oui, il n'y a pas à faire.

03:15Merci.

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