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  • il y a 16 minutes
François Hollande, ancien président de la République et député socialiste, était l'invité du Face à Face ce mercredi 26 novembre. Il s'est exprimé sur la situation budgétaire de la France mais également la guerre en Ukraine et un possible accord de paix à venir. Il est également revenu sur les propos du chef d'état-major des armées. 

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Transcription
00:00Bonjour François Hollande, merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions.
00:03Vous êtes bien sûr l'ancien président de la République et vous êtes aujourd'hui député socialiste.
00:07Est-ce qu'il est possible que nous ayons passé notre dernier été en paix ?
00:13Oui, en paix, au sens où il n'y aura pas la guerre sur le continent européen l'été prochain.
00:19Si je vous pose cette question, c'est parce que l'expression, elle a été utilisée par le ministre de la Défense allemand.
00:24Voilà les mots qu'il a utilisés.
00:25Il a dit que les experts militaires et les services de renseignement peuvent estimer approximativement à quelle date la Russie aura reconstitué ses forces armées
00:33au point d'être capable de lancer une attaque contre un membre de l'OTAN.
00:38Certes, nous avions affirmé que cela ne se produirait qu'à partir de 2029, mais cependant, ajoute-t-il,
00:44certains estiment désormais que c'est envisageable dès 2028 et même que nous avons déjà connu notre dernier été de paix.
00:51Oui, on peut avoir des propos. Ce qui compte, c'est des actes.
00:56Si l'on veut éviter ces scénarios qui sont effectivement épouvantables, l'idée de la guerre par rapport à des générations qui n'ont connu que la paix,
01:05si l'on veut éviter ces scénarios, il faut agir tout de suite.
01:10C'est ça le sens de la politique, qu'on soit ministre allemand ou qu'on soit ministre ici en France ou responsable.
01:17Qu'est-ce qu'il faut faire ? Là, il y a l'Ukraine. On pourrait considérer que l'Ukraine, c'est loin.
01:22Non, l'Ukraine, c'est à côté. Et si Vladimir Poutine obtient gain de cause sur l'Ukraine, c'est-à-dire, finalement, absorbe une partie de l'Ukraine
01:31et n'y ait pas de garantie de sécurité donnée aux Ukrainiens, ça veut dire qu'il continuera.
01:38C'est en ce sens que la menace est sérieuse. C'est en ce sens qu'il y a un danger.
01:42Mais nous pouvons agir. Nous pouvons empêcher Vladimir Poutine de continuer son offensive, d'imposer un cessez-le-feu et de donner des garanties de sécurité.
01:51On va y revenir, mais sur le scénario, comme vous dites, est-ce que ce scénario évoqué d'une guerre, au fond, dès l'année qui vient, c'est un scénario plausible ?
02:00Ou est-ce, en tout cas, un scénario qu'on doit prendre au sérieux ?
02:04Il faut toujours prendre au sérieux toutes les menaces. Il y a menaces.
02:07Mais je ne suis pas du tout dans l'idée qu'il faille affoler les Français.
02:13Parce que ça fait partie, précisément, de la sidération que Vladimir Poutine veut mener.
02:20C'est-à-dire, toujours essayer d'impressionner.
02:23Et donc, quand on impressionne, on fait peur.
02:25Et quand on fait peur, généralement, on se replie.
02:27C'est exactement ce qui se produit.
02:28Avec des propos, comme ça, qui laissent entendre que la guerre serait là,
02:31quelle est la réaction ? J'épargne autant qu'il est possible, je vais bientôt stocker des marchandises,
02:37et puis, je vais demander qu'on ferme les frontières le plus rapidement possible
02:41et les courants pacifistes n'en seront qu'encouragés.
02:44Eh bien, moi, je ne suis pas du tout sur cette vision-là et sur cette conception-là.
02:49Il faut être totalement lucide sur la question de Poutine et de la Russie.
02:54Je l'ai été en son temps.
02:55Il faut être totalement déterminé pour l'arrêter.
02:58Mais il faut, en même temps, se préparer à toutes les hypothèses.
03:01Mais il ne s'agit pas d'affoler les opinions publiques.
03:05C'est ce que cherche Vladimir Poutine.
03:06Avouez que le chemin est un peu étroit.
03:08Et quand vous entendez les propos du chef d'état-major des armées, ici, en France,
03:12qui a dit qu'il fallait accepter l'idée de devoir perdre ses enfants,
03:19comment vous avez réagi ?
03:21Le chef d'état-major, il est dans son rôle quand il évoque le danger,
03:26quand il fait une analyse sur ce que sont les capacités militaires de la Russie
03:31et qu'il y ait aussi d'autres menaces.
03:34Il n'y a pas que la menace de la Russie.
03:35Il y a la menace aussi, c'est ce qui se passe en Afrique en ce moment,
03:39avec un courant djihadiste qui peut prendre Bamako.
03:44Je vous rappelle ce que j'avais fait pour l'empêcher.
03:46Il y a aussi la stratégie chinoise qui est aujourd'hui offensive,
03:50pas sur notre continent, mais sur la mer de Chine, voire sur Taïwan.
03:54Il y a ce contexte stratégique.
03:57Ensuite, qu'il ait pu dire qu'il fallait que nos soldats soient préparés,
04:02mais attention, il y a des formules, il y a des expressions.
04:05Les enfants ne sont pas les soldats, ou plus exactement,
04:07les soldats peuvent être compris comme des enfants de la patrie.
04:11Mais là aussi, attention aux mots qui sont utilisés.
04:15Quand il s'agit de mobiliser les Français sur une dimension de défense,
04:19c'est légitime, quand il s'agit de prendre un mot
04:21qui n'est pas forcément le bon dans le contexte,
04:24là je pense qu'il peut y avoir des effets contraires.
04:26On comprenait sur le choix du mot,
04:28vous auriez dit éventuellement nos soldats, mais pas nos enfants.
04:31J'ai, comme président de la République,
04:34vous vous avez rappelé ce qui a été ma responsabilité,
04:36j'ai envoyé des soldats combattre.
04:39Il y a eu des morts de soldats.
04:40Il y a eu des morts au Mali, et avant il y avait eu des morts,
04:43vous le saviez, en Afghanistan,
04:45même si j'ai mis fin à la présence des troupes françaises.
04:48Il y a eu des morts.
04:49Donc à partir de là, nous savons qu'il y a toujours des opérations militaires
04:53qui peuvent engendrer, hélas, des tragédies.
04:57Mais les soldats s'engagent.
04:59C'est leur dignité d'ailleurs.
05:01Moi j'ai toujours été extrêmement saisi par ce que me disaient les familles
05:05après la mort de soldats.
05:07C'était sa vocation, c'était sa volonté, c'était son engagement.
05:10Mais nous devons faire attention, être président de la République,
05:13c'est effectivement décider de l'envoi de soldats.
05:15Mais parler des enfants, pour beaucoup qui ont entendu ces propos,
05:18c'était le retour de la conscription,
05:21l'envoi de forces françaises dans un combat qui n'était pas nécessairement prévu.
05:26Donc c'est pour ça que ça a suscité,
05:28et certains ont exagéré et amplifié ces propos.
05:30Quand vous dites certains, c'est quoi ?
05:32C'est LFI et RN qui immédiatement ont réagi ?
05:35Comme ce sont des courants faussement pacifistes,
05:37ce sont des courants qui, en définitive,
05:40laissent la Russie ou laissent la Chine continuer leurs opérations.
05:43Il faudrait être conscients quand même.
05:45Donc à partir de là, ils ont saisi...
05:46Pour vous, ils sont pro-russes ?
05:48Vous avez jusqu'à dire que LFI et RN sont des partis pro-russes ?
05:51Ils l'ont été avant l'intervention de la Russie en Ukraine.
05:56Il faut se souvenir des liens qui existaient
05:58entre le Rassemblement national et le pouvoir russe,
06:02et de la sympathie que pouvait exprimer également LFI
06:05à l'égard de ce qu'était le comportement de la Russie.
06:08Ou plus exactement, ils sont anti-OTAN,
06:12anti-démocratie occidentale assurant leur propre défense.
06:16C'est ça, leur courant.
06:18Et c'est pour ça que c'est très important.
06:19Ce qui va se passer dans les prochains mois en France,
06:21c'est de savoir si nous sommes lucides sur les menaces
06:24qui sont autour de nous, sans tomber dans je ne sais qu'à l'hystérie.
06:27Et deuxièmement, que nous soyons capables
06:29de savoir qui va être président de la République en 2027.
06:33J'imagine donc que les deux sont parfaitement liés.
06:35Vous pensez bien qu'on va y venir,
06:36mais lorsque vous avez dit le mot conscription,
06:38il y a cette annonce attendue du président Macron
06:42sur un retour du service militaire.
06:44Alors, sous une formule de service militaire volontaire.
06:47Y êtes-vous favorable ?
06:48Alors, soyons précis.
06:51Il y a une armée professionnelle en France depuis 1995,
06:54l'annonce de Jacques Chirac qui a supprimé la conscription.
06:57La conscription, c'était l'obligation pour les jeunes hommes
06:59de faire leur service militaire.
07:00Dans ma génération, nous faisions le service militaire.
07:03L'armée est donc professionnelle.
07:06Elle présente 200 000 soldats
07:09qui sont capables de se projeter,
07:11qui ne sont pas capables, s'il y a une attaque, d'y répondre.
07:15Et puis, il y a ce qu'on appelle la réserve.
07:16La réserve, c'est 50 000 personnes
07:18qui peuvent être mobilisées,
07:20qui s'entraînent pour être mobilisées le cas échéant.
07:23S'il faut proposer un service militaire volontaire
07:26de quelques milliers de personnes,
07:28oui, ça peut encourager la réserve.
07:31Ce n'est pas ces personnes-là, ce n'est pas ces volontaires-là
07:34qui seraient dans des opérations extérieures
07:37ou dans des opérations militaires compliquées
07:39et qui seraient par exemple présents en Pologne
07:43pour garantir la sécurité des...
07:46Ça veut dire que notre défense ne doit pas reposer là-dessus ?
07:48Elle ne peut pas reposer là-dessus.
07:49Elle repose sur une armée de professionnels,
07:51d'ailleurs formés, entraînés, aguerris.
07:54Et c'est ça le rôle de l'armée française aujourd'hui.
07:56Mais vous soutiendrez cette proposition, cette annonce ?
07:59Oui, cette idée, elle vient s'ajouter à d'autres
08:00qui n'avaient pas marché, il faut bien le dire,
08:02le service national, universel.
08:05Bon, on peut y ajouter une dimension civique aussi.
08:08Il peut y avoir... J'étais très favorable.
08:09Moi, j'ai beaucoup poussé le service civique.
08:11Mais pour l'instant, là, il s'agit d'une dimension militaire.
08:13Les civiques au SNU, et là, un service volontaire,
08:16il ne vaut pas que ça ait la même destinée.
08:17Non, mais par exemple, pendant la période des attentats,
08:21il y a donc 10 ans,
08:22j'avais considérablement gonflé les réserves.
08:26C'est un peu le même processus.
08:27Il faut permettre à des personnes qui sont volontaires
08:29de pouvoir remplir un certain nombre de fonctions, de tâches,
08:33mais qui ne sont pas des tâches liées au combat.
08:35Un mot sur l'Ukraine.
08:37Donald Trump, cette nuit, se dit optimiste
08:39sur une sortie du conflit Ukraine-Russie.
08:42Est-ce que vous partagez cet optimisme ?
08:44Non. Donald Trump, il est à la fois ambivalent,
08:47il veut la paix,
08:49mais il est très favorable,
08:51pour ne pas dire davantage,
08:53à Vladimir Poutine par rapport à Zelensky.
08:56Et il est versatile.
08:57Il fixe des ultimatums,
08:59puis il ne les respecte pas.
09:00Là, il envoie M. Witkoff,
09:02c'est-à-dire son conseiller,
09:04qui est franchement,
09:08maintenant c'est connu,
09:09pro-russe.
09:10Donc la paix russe serait en définitive
09:14une fausse paix.
09:16Ce serait même la poursuite de la guerre.
09:19François Hollande, comment on fait ?
09:20Parfois je me demande si je n'ai pas deux hommes face à moi.
09:24Je vous assure, il n'y en a qu'un.
09:26Pour être à la fois ce François Hollande
09:27emprunt de gravité,
09:29comme vous l'êtes à l'instant,
09:30qui est le François Hollande ancien président,
09:32et le François Hollande député
09:34sur les rangs de l'Assemblée,
09:36au milieu de ce qui ressemble,
09:38en tout cas aux yeux des Français,
09:39de plus en plus à un véritable théâtre.
09:40Comment on fait pour être les deux ?
09:42Si je suis redevenu député,
09:43ce n'était pas par une décision comme ça
09:46liée à je ne sais quelle recherche
09:49d'avantages ou de statut.
09:50Je n'avais aucun besoin.
09:52Si je suis redevenu député,
09:54c'était pour éviter que l'extrême droite
09:56puisse être majoritaire l'année dernière.
09:58Eh bien aujourd'hui,
09:59si je reste député,
10:01c'est pour faire prévaloir les intérêts
10:03du pays tout entier.
10:04C'est-à-dire qu'il doit y avoir un budget
10:06à la fin de l'année,
10:07parce que la situation est grave.
10:09Comment pourrait-on justifier,
10:11alors que nous venons d'évoquer
10:12les menaces qui pèsent,
10:14que nous n'ayons pas d'augmentation
10:15de notre budget de la défense,
10:17que nos forces armées ne pourraient pas
10:18être entretenues ?
10:19Mais je parle aussi de l'éducation,
10:21de la santé.
10:22Nous avons besoin,
10:23non pas de mêmes dépenses que l'année dernière,
10:24nous avons besoin d'investissements.
10:25Donc, je fais en sorte,
10:28par ma parole,
10:29dans les discussions qui peuvent avoir lieu,
10:31de faire prévaloir l'idée
10:33qu'il faut un compromis
10:34et qu'il faut un budget.
10:35Sauf qu'au moment où on se parle,
10:36ça ne passe pas.
10:37Si ça doit passer,
10:37en tout cas par le vote,
10:39il est très vraisemblable
10:40au moment où on se parle
10:41que ce budget ne soit pas voté.
10:43Une question se pose.
10:44Faut-il renoncer à se priver du 49-3 ?
10:48Nous verrons bien.
10:49Pour l'instant,
10:50c'était le choix du Premier ministre,
10:52c'était aussi la demande
10:53du Parti Socialiste.
10:54Donc, il faut aller jusqu'au bout
10:56de cette logique.
10:57Est-ce qu'il est possible
10:58d'avoir un compromis par le vote,
11:00ce qui serait quand même mieux
11:01dans une assemblée,
11:02puisque c'est elle
11:03qui aura le dernier mot,
11:04que les uns et les autres,
11:06qui n'ont pas forcément
11:07ce qu'ils veulent,
11:08puissent trouver le compromis
11:09et voter le budget
11:11de la Sécurité Sociale
11:12et le budget du pays ?
11:13Si nous n'y parvenons pas,
11:15je serais tout à fait fâché,
11:17mais ça voudrait dire
11:18que soit c'est les ordonnances,
11:19c'est-à-dire qu'on applique le budget
11:20mais dans sa forme initiale,
11:22il n'y aurait aucun progrès,
11:24soit la loi spéciale,
11:25je viens d'évoquer
11:25ce que serait une régression
11:27définitive par rapport
11:28à nos objectifs,
11:28soit ça sera si le Parti Socialiste
11:32considérait que c'était opportun
11:34et si le gouvernement
11:36y était prêt,
11:38il y aurait éventuellement
11:39cette formule.
11:40Mais c'est trop tôt pour le dire
11:41parce que ça serait dire
11:43tout de suite
11:43qu'il n'y aura pas de compromis
11:44par le vote.
11:44Mais ça veut quand même dire
11:45François Hollande
11:46que vous ne dites pas
11:47tout sauf le 49-3.
11:50Vous dites
11:50si le réalisme nous oblige
11:52à le faire,
11:53il vaut mieux un 49-3
11:54que pas de budget.
11:55J'ai été président de la République,
11:56vous avez dit
11:57qu'il y avait deux personnes,
11:58il n'y en a qu'une,
11:58je vous le confirme encore.
11:59Moi j'ai utilisé le 49-3,
12:01ça n'a pas été forcément populaire.
12:03Je l'ai utilisé,
12:04donc je ne vais pas récuser
12:05ce qui existe dans la Constitution
12:07et qui à un moment
12:08soit sert à forcer la majorité,
12:10ce qui n'était pas mon cas,
12:11soit quand il n'y a pas de majorité,
12:13à pouvoir en trouver une.
12:14Là, aujourd'hui,
12:16s'il devait être utilisé,
12:18si on devait solliciter
12:19cette Constitution,
12:19c'est parce que
12:20toutes les autres
12:21n'auraient pas fonctionné.
12:22Donc il ne faut pas se priver ?
12:24Mais il ne faut jamais se priver
12:25d'une disposition constitutionnelle.
12:27Enfin, sauf que là,
12:28on avait annoncé
12:28qu'on ne l'utiliserait pas.
12:29Mais il est préférable
12:30de ne pas l'utiliser.
12:31C'est préférable
12:32et encore aujourd'hui,
12:33le Sénat n'a pas terminé son travail,
12:35la commission mixte paritaire
12:36ne s'est pas encore réunie,
12:38il n'y a pas encore
12:38eu de deuxième lecture.
12:40Alors je sais que c'est très compliqué
12:40pour les Français,
12:41mais enfin,
12:42le 15 ou 20 décembre,
12:44il y aura une décision à prendre.
12:44Ce que je trouve très intéressant,
12:46François Hollande,
12:46c'est que
12:47pour vous avoir suivi
12:48les uns et les autres,
12:49vous n'avez jamais dit
12:50à l'avance
12:50que le 49-3 était souhaitable.
12:52Donc il est en effet
12:53parfaitement normal
12:54que vous ayez tous
12:55tout tenté
12:56pour éviter le 49-3.
12:58La petite différence,
12:58c'est que cette fois-ci,
12:59de manière très solennelle,
13:00le Parti Socialiste
13:01avait demandé
13:02qu'il n'y ait pas de 49-3.
13:03Le Premier ministre
13:04s'y était engagé.
13:05On arrive au bout du chemin.
13:07Certes,
13:07il reste encore quelques jours,
13:08mais au fond,
13:09au bout du chemin,
13:10on se dit
13:10se priver du 49-3
13:12est une erreur.
13:14Si on disait
13:14qu'on s'en priverait
13:15pour toujours,
13:16oui,
13:16ce serait une erreur.
13:17Si on disait aussi
13:18qu'on ne va pas continuer
13:19à chercher un compris,
13:21ce serait une erreur.
13:22Parce que
13:23le respect du Parlement,
13:25même s'il est composé
13:25comme on le sait,
13:27c'est quand même
13:27de faire en sorte
13:28qu'il puisse voter
13:29un budget
13:30de manière claire.
13:31Vous y croyez encore ?
13:33J'y crois
13:34parce que
13:34ce n'est pas pour moi
13:35d'y croire,
13:36c'est aux acteurs
13:37de se poser cette question.
13:38Est-il responsable
13:39ou n'est-il pas responsable
13:40de voter
13:41ou de ne pas voter
13:42un budget
13:42dans la situation
13:43dans laquelle nous sommes ?
13:44Bien sûr que ce ne sera
13:45pas un budget de gauche,
13:47bien sûr que ce ne sera pas
13:47un budget tel
13:48que le gouvernement
13:49l'aurait souhaité
13:50ou qu'une partie de la droite
13:51l'imaginait.
13:53Mais ce sera
13:53le budget de la France
13:54parce que nous avons besoin
13:55de ses dépenses
13:56et de ses ressources.
13:57Et il y aura des efforts à faire
13:58et notamment
13:59pour les plus fortunés.
14:00Alors justement,
14:01au Sénat,
14:01l'un des amendements socialistes
14:02qui vient d'être déposé
14:03selon les informations
14:04de mes confrères des Echos,
14:05ce serait de contraindre
14:06les plus fortunés
14:07à faire crédit
14:09à l'État,
14:09à prêter
14:10à taux zéro
14:11à l'État.
14:12Vous soutenez ?
14:13D'abord,
14:13quand on demande
14:14une contribution
14:15aux plus fortunés,
14:16c'est quand même
14:16par l'impôt.
14:18C'est ainsi qu'on le fait.
14:19D'ailleurs,
14:20ça vaut pour les plus fortunés
14:21comme pour les autres.
14:22On ne vous demande pas
14:22de prêter de l'argent
14:23à l'État.
14:24On vous demande
14:24de payer vos impôts
14:25si vous êtes dans
14:26les situations
14:27qui le justifient.
14:28Là,
14:29c'est la même chose.
14:30Il y a des mesures
14:31à prendre fiscales
14:32sur les plus fortunés
14:33et puis,
14:34il y a une possibilité
14:35patriotique
14:36qui serait de dire
14:37écoutez,
14:38vous allez donner
14:38en plus de vos impôts
14:40une partie
14:41de votre épargne
14:43pour qu'elle soit
14:44investie
14:45dans les dépenses
14:46publiques
14:47et remboursée
14:48au bout de quelques années.
14:48Mais ce n'est pas
14:49une contribution volontaire,
14:50ce serait une contribution
14:51obligatoire.
14:52C'est-à-dire,
14:52ce serait vous nous prêter
14:53mais vous n'avez pas le choix.
14:55Oui,
14:55vous avez le choix
14:56d'abord
14:57de payer un impôt
14:59quand même,
15:00ça,
15:00vous n'avez pas un choix,
15:01c'est même obligatoire.
15:02Et puis,
15:03vous avez l'obligation
15:04pendant deux ou trois ans,
15:06c'est ce que proposent
15:06des sénateurs,
15:08de donner
15:09par l'épargne
15:10une partie
15:11de ce que vous avez
15:12pour financer
15:13les investissements
15:14du pays.
15:15Donc,
15:15il faut aller vers
15:16cet emprunt obligatoire
15:18des plus riches.
15:18C'est une idée
15:19parmi beaucoup d'autres.
15:20Je ne sais pas
15:21si elle sortira d'ailleurs
15:22de le débat au Sénat,
15:23mais ça fait partie
15:24des idées.
15:25On n'est pas habitué
15:26parce que,
15:27généralement,
15:28comment ça se passait
15:28pour un budget ?
15:29Le gouvernant présentait
15:30un texte,
15:30il était très peu corrigé
15:31et puis il était adopté
15:32à la fin.
15:33Ça,
15:33c'est quand on avait
15:33une majorité.
15:34Maintenant,
15:34il n'y a plus une majorité
15:35donc il faut entendre
15:36tous ceux qui expriment
15:37des propositions
15:38ou des initiatives.
15:39Qui peut battre
15:40Jordan Bardella ?
15:42Vous avez vu
15:42les dernières études,
15:44notamment ce sondage
15:45au Doxad
15:45il y a deux jours
15:46qui dit que
15:46quiconque mette face
15:48à Jordan Bardella,
15:49c'est lui qui gagne.
15:50Oui,
15:50écoutez,
15:51j'ai été candidat
15:52avant d'être président
15:53de la République.
15:56Les annonces
15:56un an et demi avant
15:58du candidat victorieux,
15:59généralement,
16:00ne se vérifient pas.
16:02Ça ne veut pas dire
16:02qu'il n'y ait pas
16:03un mouvement.
16:04Ça ne veut pas dire
16:04que ses intentions
16:05de vote
16:06n'aient pas de signification.
16:07Je veux dire,
16:08rien n'est écrit.
16:09Rien n'est écrit,
16:10ça veut dire que
16:10tout dépendra
16:11de la qualité,
16:13de l'offre,
16:13de la personnalité
16:14qui sera,
16:15pour ce qui concerne
16:16le centre-droit
16:18ou la gauche
16:19capable
16:19de convaincre
16:21les Français.
16:21Pas de battre
16:23M. Bardella.
16:24La vie politique,
16:25ce n'est pas de battre
16:26les autres,
16:27c'est de donner
16:27suffisamment d'espoir,
16:29de crédibilité,
16:31de confiance.
16:31La confiance,
16:32c'est très important
16:33dans le contexte
16:34qu'on vient d'évoquer.
16:35Sur qui faire reposer
16:37notre confiance ?
16:38Pour agir ?
16:40Pour préparer la paix ?
16:41Pour éviter la guerre ?
16:43Ou pour un moment
16:44prendre nos responsabilités ?
16:45Qui ?
16:45C'est sur la personne,
16:47sur les idées,
16:48sur la capacité d'action
16:50que les Français jugeront.
16:51Y aura-t-il une primaire ?
16:52Y êtes-vous favorable ?
16:54Je n'ai jamais été favorable
16:55aux primaires.
16:56Enfin, ça vous avez
16:57plutôt réussi.
16:57Oui, mais dans un parti,
16:58c'était une primaire
16:59dans le parti socialiste,
17:01ça peut toujours arriver.
17:02Pour choisir le candidat,
17:03c'est normal que les adhérents
17:04ou les sympathisants...
17:05Le parti, oui,
17:05une sorte de primaire
17:06ouverte à toute la gauche, non.
17:07Pour une primaire,
17:08pour qu'elle soit valide,
17:11il faut que
17:11ceux qui s'y présentent,
17:12celles qui s'y présentent,
17:13aient le même programme.
17:14Et bien, ce n'est pas le cas aujourd'hui.
17:16Vous avez dit, François Hollande,
17:17que vous étiez redevenu député
17:20pour faire battre,
17:22pour permettre
17:23à ce qu'il n'y ait pas le RN.
17:25On le sent bien
17:25dans les dernières études.
17:27Alors, même si vous dites
17:27un an et demi avant, oui,
17:28mais en tout cas,
17:29la dynamique du côté du RN,
17:30elle est testée partout.
17:32Est-ce qu'il faut,
17:33à un moment ou à un autre,
17:34que vous-même,
17:34vous alliez plus loin ?
17:35Est-ce que vous envisagez
17:36ou en tout cas,
17:37est-ce que vous ne fermez pas
17:37la porte à l'idée
17:38d'être un nouveau candidat ?
17:39Ce n'est pas l'annonce
17:39de candidature
17:40qui fait que les Français
17:41soient convaincus.
17:43Ce qui compte,
17:45c'est la dynamique
17:46qui est supposée,
17:48non pas simplement
17:49enrayer une autre dynamique,
17:51mais convaincre les Français
17:53que c'est que
17:53vers cette force-là
17:54qu'il faut aller.
17:55Et bien moi,
17:55je vais tout faire
17:56pour que dans les prochains mois,
17:57c'est pour ça que je ne veux
17:58pas qu'il y ait
17:59une crise supplémentaire
18:00ou un chaos.
18:01On a besoin de temps
18:01jusqu'en 2027
18:03pour que cette force positive,
18:05parce qu'il faut être positif...
18:06Mais vous ne dites pas non.
18:06Vous ne dites pas non.
18:07Vous l'avez même dit,
18:10vous avez dit
18:10si la chance est là,
18:11il faut la saisir.
18:12Oui, bien sûr.
18:12Ça fait partie
18:13de ce qu'est la vie.
18:15Mais les Français
18:16sont tellement lassés
18:17de ces annonces
18:17de candidature
18:18que ce n'est pas
18:19la bonne démarche.
18:19La bonne démarche,
18:20c'est de créer la force
18:21et puis la personne,
18:22vous allez voir,
18:23va surgir.
18:23En tout cas,
18:24vous y croyez toujours
18:24à ce budget.
18:25Merci François Hollande
18:26d'avoir répondu
18:27à mes questions.
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