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  • il y a 2 heures
La ministre Aurore Bergé défend le bilan d'Emmanuel Macron sur les violences faites aux femmes. Grande cause de ses quinquennats, les avancées sont jugées décevantes par les associations féministes. Féminicides, violences se*uelles, attaques masculinistes, soumission chimique...Le gouvernement est-il à la hauteur?

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Transcription
00:00Les violences faites aux femmes, ce n'est pas uniquement des violences physiques ou des violences sexuelles.
00:05Ce n'est pas normal qu'à 13 ans ou à 14 ans, parce qu'on a un compte sur TikTok,
00:09son petit copain demande à avoir les mots de passe.
00:11Bonjour à toutes, bonjour à tous, je suis Marie-Pierre Bourgeois, je suis journaliste politique à BFMTV.com.
00:17Bienvenue sur notre chaîne YouTube. On reçoit aujourd'hui Aurore Berger.
00:21Aurore Berger, bonjour.
00:22Bonjour.
00:23Aurore Berger, vous êtes ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes.
00:27Emmanuel Macron avait fait de la lutte contre les violences conjugales et les violences sexuelles
00:32l'une des grandes causes de ces quinquennats et ce qu'il a tenu ses promesses.
00:35On va en parler ensemble ce mardi 25 novembre à l'occasion de la journée mondiale de l'élimination des violences faites aux femmes.
00:43Aurore Berger, je voudrais d'abord commencer avec deux chiffres.
00:47Aujourd'hui, en France, une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son compagnon ou de son ex-compagnon
00:52et une femme subit un viol ou une tentative de viol en moyenne toutes les cinq minutes.
00:57Est-ce que vous avez l'impression, après huit ans d'Emmanuel Macron à l'Élysée, que le bilan sur le sujet est bon ?
01:04C'est une forme peut-être de grand paradoxe.
01:06C'est-à-dire qu'on a des moyens qui se sont considérablement accrus.
01:10Des moyens de formation.
01:12Formation des policiers, des gendarmes.
01:14Ils sont près de 200 000 à avoir été formés.
01:16Formation des magistrats.
01:17Outils qui sont mis en place de protection à des femmes, comme les bracelets anti-rapprochement, par exemple.
01:22Outils aussi sur la question de l'information aux victimes et aux témoins.
01:27Le 39-19, je rappelle qu'il est accessible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, de manière anonyme.
01:33Y compris maintenant même qu'on a développé dans des langues régionales.
01:36Par exemple, pour l'outre-mer.
01:37Bref.
01:37Donc, tout ça, ça a considérablement progressé.
01:40Mais c'est comme si on n'avait pas réussi à faire une révolution dans la société même sur ce que sont les violences.
01:47Alors, j'essaie de comprendre.
01:48Je pense que c'est des violences qui sont tellement insupportables qu'on essaie de les mettre à distance en se disant toujours qu'on n'est pas concerné, que ça ne peut pas arriver chez nous.
01:56On a encore un peu des images type, un profil type de l'agresseur et de la victime.
02:01Quand on prend ce qui s'est passé jeudi dernier.
02:04Jeudi dernier, on a quatre femmes.
02:05Quatre femmes qui sont assassinées dans la même journée.
02:08Elles n'ont pas de même âge.
02:09Jeudi dernier, pour la première fois depuis qu'il y a un décompte des féminicides, quatre femmes.
02:13En France, ils ont été tués sur le coup de leurs compagnons, de leurs anciens compagnons.
02:16Exactement, mais c'est leur seul dénominateur commun, avoir été des femmes qui à un moment ont décidé de se séparer de leurs compagnons ou ex-compagnons.
02:23Et d'hommes qui n'ont donc pas supporté qu'elles leur disent je te quitte.
02:25Mais elles n'ont pas le même âge, elles ne font pas les mêmes métiers, elles ne sont pas des mêmes militiaux, elles ne sont pas des mêmes territoires.
02:31Donc il n'y a pas de profil type, ni des victimes, ni des auteurs.
02:35Là où souvent on a encore une image très stéréotypée de où se produisent les violences.
02:39Donc je pense que ça, peut-être que ça nous conduit à avoir une espèce de recul qui fait qu'à un moment, on n'a pas réussi à engager un mouvement de l'ensemble de la société sur ce que sont les violences.
02:50Comment on les détecte, comment on les prévient, comment on les repère, comment on les signale, comment on se protège.
02:54On va revenir vers tout ça.
02:55En effet, sur le profil type, on se rend compte que ça traverse toutes les classes sociales, tous les âges, tous les départements.
03:01Moi, je voudrais d'abord qu'on commence sur la question de la police, qui est souvent la porte d'entrée pour les femmes victimes de violences conjugales.
03:07Je vous propose un petit exercice, Aurore Berger.
03:09Je vous propose de lire des propos qui ont été rapportés par la militante féministe Anna Tumazoff, tout à fait,
03:15et qui auraient été tenues dans un commissariat, pleurs de personnes, de femmes qui venaient déposer plainte pour viol.
03:21Je vous propose de lire ces phrases.
03:23Je cite, on demande aux victimes de viol si elles ont joui, on refuse de recevoir les victimes de viol en raison de leur tenue,
03:29on les recale, malgré leur visage tuméfié en leur riant au nez.
03:32Deuxième citation, la seule réponse donnée aux victimes de violences conjugales et qu'elles l'ont bien cherchée,
03:37qu'on ne gâche pas des vies en portant plainte juste pour ça.
03:39On explique texto aux victimes de viol que porter plainte n'a aucune espèce d'utilité.
03:43Alors, malheureusement, je ne doute pas de la véracité de ces propos.
03:47Je précise qu'ils ont été tenus en 2021, soit un an après l'obligation de former les jeunes policiers en école
03:55à une meilleure prise en charge des plaintes pour viol.
03:58Ça veut donc dire qu'il y a encore trois ans, il y a des policiers qui tenaient ces propos à des dames qui venaient porter plainte pour viol.
04:04Mais peut-être si on est totalement lucide que certaines ont eu à vivre ça plus récemment.
04:09Parce que malheureusement, c'est aussi de la nature humaine et donc ça montre la nécessité de formation constante sur ces sujets.
04:16Quand vous prenez la première phrase, qui est la question des violences sexuelles,
04:19pourquoi on change la loi sur la question du non-consentement
04:22et du rapport au consentement qu'on a sur le viol ou les agressions sexuelles ?
04:26À la fois parce que ça va permettre de mieux sanctionner les auteurs, c'est ce que les magistrats nous disaient,
04:30et parce que ça va interdire ça.
04:32La question, ce n'est pas ce que la victime voulait ou pas, la question, c'est l'auteur.
04:37Et uniquement de se focaliser sur l'auteur, que ce soit au moment du dépôt de plainte
04:40ou que ce soit au suite dans le traitement judiciaire.
04:43Parce que ces phrases-là, vous les retrouvez aussi au tribunal.
04:45Au tribunal, pourquoi aujourd'hui on a tant de victimes qui renoncent à porter plainte
04:50ou qui, en cours de parcours judiciaire, en viennent à se désister ?
04:54Parce qu'elles continuent à entendre ça de forme de victimisation secondaire.
04:58Donc changer la loi, c'est aussi interdire ça.
05:01On a, pour être précise, on a voté un changement de loi pour changer la définition pénale du viol,
05:06qui était très précise.
05:07Et maintenant, il va falloir prouver que la victime avait bien consenti un rapport sexuel.
05:11On a la question, on a défini ce qu'était le consentement.
05:14Le consentement doit être libre, éclairé, révocable.
05:18Qu'en clair, ne pas dire oui, ne pas dire non, ça ne veut pas dire oui.
05:22Et ça, c'est extrêmement important de replacer des bornes aussi.
05:26Des bornes aussi sur ce que sont les violences.
05:28Je répondis quand même sur la question de la police.
05:29C'était quand même l'un des grands engagements du Grenelle
05:32contre les violences conjugales en 2019.
05:34Les policiers étaient censés, en tout cas, être formés à une meilleure prise en charge
05:38pour les dépôts de plainte.
05:39Il faut savoir que depuis le 1er janvier, il n'y a plus de crédit de l'État
05:43pour former les policiers au dépôt de plainte.
05:45Si, si, les policiers et les gendarmes sont formés, évidemment, par l'État,
05:49en formation initiale et en formation continue.
05:51On a aujourd'hui, je vous disais, près de 200 000 forces de l'ordre qui ont été formées.
05:55Ils continuent à être formés en continu, ce qui est évidemment absolument nécessaire,
06:00à la fois parce que le droit évolue.
06:01Quand on fait entrer la notion de non-consentement dans le code pénal,
06:04il faut évidemment être formé pour pouvoir prendre le dépôt de plainte.
06:07Quand demain, ce que j'espère, la notion de contrôle coercitif sera dans le droit,
06:11il faudra aussi être formé à ça, sur la manière avec laquelle on a pris en question.
06:14Je reprends quand même l'exemple de l'Île-de-France.
06:16En Île-de-France, il y a un centre qui s'appelle le centre Hubertine-Auclair,
06:19qui est censé former les policiers à la prise en charge des dépôts de plainte.
06:24Cette association ne reçoit plus, depuis le 1er janvier, aucun crédit de l'État.
06:28Si des formations continuent aujourd'hui, c'est parce que c'est la région Île-de-France qui les finance.
06:31Il n'y a pas un euro de l'État qui manque sur la question des formations policiers, des gendarmes.
06:35Ce n'est pas du tout ce que disent les associations en charge de lutte contre les violences.
06:38Moi, vous savez, l'avantage, c'est que mon budget, il est public, il est transparent,
06:41il est voté chaque année par l'Assemblée nationale et le Sénat, il est contrôlé chaque année.
06:45Donc quand je dis que depuis 2017, les moyens de mon ministère ont triplé,
06:49c'est parce que les moyens de mon ministère ont triplé.
06:51Pas parce que ça me fait plaisir de le dire, mais parce que c'est vrai.
06:53Alors on peut considérer qu'il faudrait encore plus de moyens,
06:55et peut-être qu'il faudra encore plus de moyens.
06:57En tout cas, c'est une vérité.
07:00Et on peut même faire du ligne à ligne budgétaire sur chacune des associations.
07:05Et en plus, on essaie, nous, ce que j'ai essayé de mettre en place,
07:07c'est qu'on ait maintenant des financements pluriannuals,
07:09que les associations n'aient pas chaque année à refaire des dossiers, etc.
07:13Donc il y a ce que les collectivités locales font,
07:16il y a celles qui font plus, il y a celles parfois qui font moins,
07:18et qui se rétractent de politique sur les questions d'égalité et de lutte contre les violences.
07:23Et il y a ce que fait l'État.
07:24L'État ne s'est pas désengagé, il n'y a pas un euro en moins.
07:27Je précise quand même que ce n'est pas du tout ce que disent les associations.
07:30J'entends ce que vous, vous avancez.
07:31En fait, moi, je n'ai pas de doute sur ce que je vous dis,
07:33tout simplement parce que moi, tout est public.
07:35Tout est public parce que tout est donné publiquement aux parlementaires,
07:39à l'Assemblée et au Sénat.
07:40Ils savent exactement quelles sont les associations qu'on finance.
07:42On rentrera un petit peu après dans le détail.
07:44Il y a quand même plusieurs lignes qui ont baissé, mais on en reparlera tout après.
07:48Je vous propose qu'on parle de cas de Chahinez.
07:51Chahinez, elle est morte en 2021 à cause de son ex-compagnon à Mérignac.
07:55L'histoire, elle est assez complexe.
07:57Je voudrais vous la résumer en quelques mots.
07:59L'ex-mari de Chahinez, il a fait de la prison pour des faits de violence à son encontre.
08:03En prison, il va l'appeler à plusieurs reprises pour la menacer de mort,
08:06alors qu'il est censé, sur le papier, ne pas la contacter.
08:09Quand il va sortir de prison, il va la menacer à nouveau.
08:12Elle va déposer plainte.
08:14Quelques semaines plus tard, malheureusement, il va lui tirer dessus et l'immoler par le feu.
08:19Ce monsieur, il a été condamné à de la prison à perpétuité en mars 2025.
08:23Je précise qu'il a depuis fait appel.
08:25Je vous propose d'écouter le témoignage d'un homme qui a essayé de sauver Chahinez,
08:31pendant qu'elle était malheureusement en train de prendre feu.
08:33Quand le portail s'est ouvert, j'ai vu la femme, la tête d'un caniveau est allongée sur le trottoir.
08:38Et le gars qui lui déversait le bidon, j'ai hurlé, je lui ai dit d'arrêter.
08:41J'ai dit, mais qu'est-ce que vous faites ? Pourquoi vous faites ça ?
08:44Mais il n'y en avait rien à faire.
08:45Il s'est baissé, puis il a allumé avec son criquet.
08:47Et quand je suis arrivé dessus, il m'a braqué avec un pistolet.
08:50La femme, elle hurlait à côté parce qu'il y avait des flammes comme ça.
08:53Un mètre.
08:54Il a ramassé sa carabine qui était au sol.
08:56Il s'est mis la carabine sous le coude.
08:57Il a rechargé.
08:58Et puis il m'a regardé.
09:00Mais visage vide.
09:01Et puis il est parti en petite foulée, tranquille.
09:04Moi j'ai foncé tout de suite dans le garage pour prendre des couvertures.
09:07Puis je suis ressorti avec pour essayer de faire ce que je pouvais.
09:10Le médecin du centre médical, lui, il arrivait aussi en courant.
09:13On a essayé d'éteindre.
09:15Mais vu ce qu'il avait mis comme produit, on déteignait d'un côté.
09:18Ça repartait aussi sec que de l'autre.
09:19Si vous voulez, moi ce que j'ai en tête, c'est cette dame, elle n'est pas morte tout de suite.
09:22Elle implorait du regard.
09:24Elle implorait.
09:25On voit ses lèvres qui essaient de dire quelque chose.
09:27Et puis vous êtes là comme un idiot.
09:29Ce témoignage, il est assez terrible, assez poignant à écouter.
09:34Moi, ce qui me frappe, c'est qu'on entend dans la voix de ce monsieur qu'il a tout fait pour sauver Chahinez.
09:39Alors que la police et la justice, dont c'était le travail, ont été pointés pour leur défaillance.
09:43Ça, c'est deux rapports de l'administration qui l'avancent.
09:47La première question que j'ai, d'abord, c'est que Chahinez,
09:49elle aurait pu bénéficier d'un bracelet anti-rapprochement.
09:53C'est le bracelet anti-rapprochement.
09:54Ça ressemble un petit peu au bracelet électronique.
09:58C'est quelque chose qu'on peut mettre à un compagnon, un ancien compagnon violent.
10:01Et ce bracelet est censé sonner si vous vous rapprochez de la femme victime.
10:05On ne l'avait pas proposé à Chahinez, ce bracelet.
10:08On sait aujourd'hui qu'il y a un certain nombre de bracelets qui sont mis en place.
10:11Aujourd'hui, il y a 760 bracelets qui sont utilisés.
10:14Il y en a 3 700 qui sont disponibles.
10:16Beaucoup d'associations disent qu'on pourrait équiper beaucoup plus largement les auteurs victimes du violence.
10:20Pourquoi est-ce qu'on n'utilise pas plus ce dispositif, d'après vous ?
10:23C'est un dispositif juridique qui est en effet encadré pour garantir la protection de celles dont on sait qu'il y a une menace qui pèse sur elle.
10:31Et l'évaluation de la menace, normalement, doit conduire à avoir une forme de principe de précaution
10:37et donc délivrer, évidemment, ces bracelets anti-rapprochement.
10:41Il y a deux cas. Parfois, il peut être posé sur la victime, parfois sur l'auteur.
10:43On privilégie, évidemment, de contraindre l'auteur plutôt que la victime et de confier à la victime un téléphone grave danger.
10:50Mais je crois qu'on y reviendra.
10:51Donc, c'est des décisions juridiques.
10:53Je ne peux pas dire a priori qu'il faudrait plus ou moins.
10:56Ce que je sais, c'est la disponibilité qu'il y a aujourd'hui
10:59et qui garantit qu'il y a des milliers encore de bracelets anti-rapprochement
11:02qui pourraient être déployés et donc qu'il y en a presque autant que nécessaire
11:07puisque là aussi, les moyens ont été largement accrus pour garantir...
11:09Le dispositif avait été difficile au départ et ça a beaucoup progressé ces dernières années.
11:12Il faut garantir aujourd'hui, en effet, sa diffusion
11:15parce que je crois que c'est une mesure qui est une mesure nécessaire
11:17et je pense que c'est une mesure qu'on doit rapprocher
11:19de ce qu'on a fait sur la question de l'ordonnance de protection.
11:22L'ordonnance de protection pour que les femmes qui nous entendent,
11:25qui peut-être vivent la question des violences, le sachent.
11:28L'ordonnance de protection, dès le dépôt de plainte
11:30et sans l'assistance d'ailleurs d'un avocat,
11:32s'ils n'en ont pas immédiatement,
11:33elles peuvent demander à bénéficier de l'ordonnance de protection,
11:36voire même, ce qu'on a mis en place,
11:37une ordonnance immédiate de protection
11:39pour garantir justement leur protection.
11:40Je reviens là-dessus parce que je ne suis pas sûre
11:42que tout le monde sache exactement ce que c'est.
11:43Donc du coup, une ordonnance de protection,
11:45c'est quelque chose qui va être décidé
11:46par le juge des affaires familiales
11:48qui oblige votre conjoint ou votre ancien conjoint
11:50à rester éloigné de vous.
11:51Maintenant, il y a l'obligation, au bout de six jours,
11:53que le juge des affaires familiales se prononce.
11:55Avant, c'était 42 jours et ça, c'est une vraie avancée
11:57pour beaucoup d'associations.
11:57Même en 48 heures sur l'ordonnance de protection immédiate.
11:59Et c'est une protection immédiate,
12:01ça va être prononcé très rapidement en 48 heures.
12:03En fait, on a changé toutes les règles de droit applicables
12:05considérant qu'au regard de la gravité de la menace
12:08et des risques pour la victime potentielle,
12:11on ne pouvait pas attendre, en effet, des jours ou des semaines.
12:14Des jours ou des semaines, ça ne peut paraître rien
12:16en termes de procédures pour beaucoup de gens
12:18qui nous entendent et qui sont peut-être
12:19dans des procédures judiciaires sur bien d'autres sujets
12:21qui durent bien plus longtemps.
12:22Sauf que quand vous êtes sous la menace directe
12:25ou le risque de menace que vous pressentez sur vous,
12:28eh bien, il faut en effet qu'il y ait un principe
12:30de précaution qui s'applique.
12:31Et donc, il faut qu'il y ait beaucoup plus de célérité
12:34sur la manière avec laquelle
12:36les ordonnances de protection sont délivrées.
12:38Et c'est pour ça qu'il y a plusieurs cas.
12:39Une ordonnance de protection, j'allais dire, plus classique
12:41avec déjà des délais, comme vous l'avez dit,
12:43qui ont été largement raccourcis
12:44et même une ordonnance de protection immédiate
12:47pour garantir qu'on n'attende pas, en fait,
12:49l'enquête préliminaire,
12:50qu'on n'attende pas une décision de justice,
12:52mais qu'au cours, justement, du traitement judiciaire,
12:55on protège la femme victime de violences.
12:57Je reviens quand même un instant
12:58sur le bracelet anti-rapprochement
12:59dans le cadre des procédures civiles,
13:01qui sont le cas, en fait, le plus courant
13:02pour les violences conjugales.
13:04Si vous voulez poser un bracelet anti-rapprochement,
13:06il faut le consentement de l'accusé.
13:08On imagine quand même mal un monsieur violent
13:10à accepter qu'on lui mette un bracelet anti-rapprochement.
13:12D'où la question, encore une fois,
13:13de l'ordonnance de protection,
13:14parce que l'ordonnance de protection,
13:15elle va définir un périmètre
13:17dans lequel la personne présumée violente,
13:21parce que parfois, il y a des faits de violence avérés,
13:23et parfois, c'est une femme qui se dit être en danger.
13:27Je ne doute pas de sa parole,
13:28mais je distingue juste les situations
13:30d'un point de vue juridique.
13:31Il n'y a pas forcément eu d'éléments de preuve
13:33qui étaient immédiatement importés.
13:34L'ordonnance de protection, elle garantit ça,
13:37elle permet ça,
13:38et elle permet la protection des personnes.
13:40Aujourd'hui, je trouve,
13:41dans les chiffres, en tout cas,
13:42qui nous remontent département par département,
13:45tribunal par tribunal,
13:46que déjà, c'est insuffisamment sollicité.
13:48Si c'est insuffisamment sollicité,
13:50c'est sans doute qu'il y a encore trop de personnes
13:51qui méconnaissent leurs droits,
13:52et qui méconnaissent ce dispositif
13:55qui doit pouvoir être largement diffusé
13:57pour que les victimes s'en emparent.
14:01Vous parliez d'un autre dispositif tout à l'heure
14:02qui a beaucoup d'importance,
14:04qui est souvent salué par les associations,
14:06c'est les téléphones graves dangers.
14:07Ça, ça existe depuis 2014,
14:08mais c'est beaucoup plus utilisé aujourd'hui.
14:10Concrètement, le téléphone grave danger,
14:12c'est un téléphone avec une touche
14:13que vous pouvez utiliser
14:15quand votre compagnon,
14:16votre ancien compagnon,
14:17s'approche de vous
14:18et que vous vous sentez menacé.
14:20En fait, concrètement,
14:20ça va joindre un service de téléassistance
14:22qui va lui-même demander
14:24l'intervention des forces de l'ordre.
14:25Ça sauve des vies.
14:26Tous les jours, j'ai en tête,
14:27il y a beaucoup de cas,
14:28mais je me rappelle en février 2024,
14:29d'une dame qui s'en était servie
14:31pour prévenir la police
14:32alors que son compagnon
14:32était devant chez elle
14:33avec une arme à feu.
14:35La première question que j'ai,
14:37c'est que ça fonctionne
14:38et c'est assez peu distribué, finalement.
14:42Des associations disent
14:43qu'il n'y a qu'un pour cent des victimes
14:45qui en sont équipées aujourd'hui.
14:46Est-ce que c'est parce que ça coûte trop cher ?
14:48La France avait mis 5 millions d'euros
14:50sur la table pour ce dispositif.
14:51L'Espagne, qui est souvent vue
14:52comme un modèle
14:53sur les violences conjugales
14:54en Ami 15,
14:55est-ce qu'on ne le fait pas assez
14:56parce que ça coûte trop cher
14:57comme dispositif ?
14:59En fait, aujourd'hui,
15:00on a des téléphones graves dangers
15:02qui ne sont pas actifs.
15:03Qui ne sont pas actifs
15:04parce qu'ils n'ont pas été
15:05encore attribués.
15:06Donc, ce qui veut dire
15:07qu'on a largement les moyens
15:08de faire mieux
15:09et de faire plus
15:10et qu'il y ait plus de femmes
15:11qui puissent être équipées
15:13de téléphones graves dangers.
15:14On a aussi essayé
15:15de changer les choses
15:16sur la durée
15:16avec laquelle ces téléphones
15:18peuvent être octroyés.
15:19Parce qu'avant,
15:19c'était des durées
15:20assez limitées dans le temps.
15:22Aujourd'hui,
15:22il peut y avoir évidemment
15:23des renouvellements
15:24pour garantir
15:25que les femmes
15:25puissent en bénéficier
15:26plus longtemps
15:27dans le cas d'une procédure judiciaire,
15:29en sortie de détention
15:30de la personne
15:30qui aura été condamnée
15:32pour garantir aussi
15:33leur protection
15:33une fois que cette sortie
15:35a été effective.
15:36Donc, il y a encore
15:37beaucoup de téléphones
15:38aujourd'hui
15:38qui ne sont pas activés.
15:40Là encore,
15:40il faut que ça devienne
15:41presque la norme
15:42de pouvoir avoir ce téléphone.
15:44C'est comme un bouton d'urgence,
15:45en fait,
15:45un téléphone grave danger.
15:47Vous devenez prioritaire
15:48sur tous les autres appels
15:49pour garantir
15:50qu'immédiatement,
15:51commissariat ou gendarmerie
15:52le plus proche de chez vous
15:53puisse intervenir.
15:55Et en effet,
15:56ça ne garantit pas
15:57quoi qu'il arrive,
15:59évidemment,
15:59parce que personne
16:00ne peut garantir
16:01que quoi qu'il arrive,
16:02celui qui est déterminé
16:03à tuer
16:03ne passera pas à l'acte.
16:05Personne ne peut sincèrement
16:06venir devant vous
16:07et dire ça.
16:08Mais c'est un dispositif
16:09dont on sait,
16:09vous l'avez dit,
16:10qu'il sauve des vies
16:11et qui en a fait la démonstration
16:13de manière régulière
16:14parce que c'est extrêmement
16:15facile à activer,
16:16parce que c'est immédiat,
16:17parce que vous êtes prioritaire
16:18sur les autres appels
16:19et puisque ça va aller aussi
16:21vers des policiers
16:22et des gendarmes
16:22bien informés
16:23de ces sujets-là.
16:24Il faut quand même
16:25avoir en tête
16:25qu'aujourd'hui,
16:26par rapport à nos forces
16:27de l'ordre,
16:28ça dépend des territoires
16:29et des départements,
16:30mais 30 à 40 %
16:32des interventions
16:33de nos policiers
16:35et de nos gendarmes,
16:3530 à 40 %
16:37sont sur des cas
16:39de violences intrafamiliales.
16:40Leurs interventions
16:41quand ils vont à domicile
16:43dans un cas sur trois...
16:44Donc intrafamilial,
16:45ça va dans le cercle familial.
16:46Le cercle familial,
16:47que ce soit pour des femmes
16:48ou pour des enfants,
16:49c'est les violences intrafamiliales.
16:50C'est pareil sur le recueil
16:52du dépôt de plainte.
16:5330 à 40 %
16:54des dépôts de plainte
16:55enregistrés commissariat
16:56aux gendarmeries,
16:57c'est sur les violences
16:58intrafamiliales.
16:59Ce qui veut dire
16:59que la prise en compte
17:00sérieuse
17:01de la question
17:02des violences intrafamiliales,
17:04elle est aujourd'hui indiscutable.
17:05Ça ne veut pas dire
17:05que malheureusement,
17:06il n'y a pas parfois ici
17:07un propos absolument insupportable
17:09et qui doit donner lieu
17:10d'ailleurs à une enquête
17:11et y compris une enquête interne
17:13parce que ce sont des propos
17:14qui ne doivent plus être tenus
17:16et qui n'auraient jamais dû
17:17d'ailleurs être tenus
17:18bien avant que les lois évoluent.
17:20Mais ça veut dire
17:21qu'il faut quand même
17:22aussi dire ça
17:23sur nos forces de l'ordre
17:24et sur l'engagement
17:25et aussi le dire aux femmes
17:26qui nous écoutent
17:27sur la manière avec laquelle
17:28ensuite elles pourront être accueillies
17:30pour qu'elles ne soient pas dissuadées
17:31à l'idée de venir
17:32parce qu'au contraire,
17:33il faut qu'on leur dise
17:33parce que c'est vrai
17:34que ça s'est profondément amélioré
17:36sur la manière avec laquelle
17:37elles vont être accueillies,
17:39recueillies,
17:40accompagnées,
17:41soutenues,
17:41y compris forces de l'ordre
17:42et les intervenants sociaux aussi
17:44qui sont maintenant
17:45en gendarmerie et police.
17:46Vous le disiez,
17:46on ne peut pas garantir
17:48qu'il ne se passera jamais rien,
17:50y compris à des femmes
17:51qui sont prises en charge
17:51pour des phénomènes
17:52de violences conjugales.
17:53Je voudrais quand même
17:54qu'on revenive sur le cas
17:55d'Inès Messelem
17:56début septembre.
17:57Inès Messelem,
17:58elle était dotée
17:59d'un téléphone grave danger.
18:01Elle s'en est servie
18:01à Poitiers.
18:02Elle a appuyé sur le bouton
18:03de son téléphone.
18:04Les forces de l'ordre
18:05sont intervenues.
18:05Son ancien compagnon
18:06a été arrêté.
18:08Il a été relâché
18:09quasiment 30 minutes plus tard.
18:11Deux jours plus tard,
18:12il est venu à son domicile.
18:13Il l'a poignardé.
18:14Elle est décédée.
18:15Je voudrais qu'on regarde
18:16ensemble le témoignage
18:17du frère d'Inès Messelem.
18:18Ma sœur se sentait très délaissée.
18:21Les policiers étaient froids,
18:23n'étaient pas vraiment accueillants,
18:24pas compatissants.
18:25Ils n'étaient pas empathiques
18:26avec elle.
18:27Même ma mère lui disait
18:28« Mais du coup,
18:28qu'est-ce qui se passe maintenant ? »
18:30Et ma sœur disait
18:31« Il n'y a rien. »
18:32Est-ce que vous,
18:34vous comprenez qu'une dame
18:36qui a porté plainte
18:37à cinq reprises
18:37contre son ancien compagnon,
18:40son ancien compagnon
18:41va être détenu
18:42une trentaine de minutes
18:43par la police,
18:44qu'il soit relâché ?
18:45Est-ce que vous dites
18:45qu'il n'y a pas quelque chose
18:46qui n'a pas fonctionné
18:47à ce moment-là ?
18:48Oui, bien sûr.
18:48Je ne peux pas dire le contraire.
18:49Je ne peux pas dire le contraire
18:50alors qu'une femme
18:51a été assassinée.
18:53Ça suppose quoi ?
18:54Ça suppose aussi
18:55de mieux être informée
18:57et mieux détectée
18:58et mieux comprendre
18:59ce que les violences
19:00veulent dire.
19:01Je pense qu'aujourd'hui,
19:02on a aussi une vision
19:03qui est très stéréotype
19:05de ce que sont les violences.
19:06Et je le vois même
19:07du côté des victimes.
19:08C'est quoi pour vous
19:09les stéréotypes aujourd'hui ?
19:10C'est-à-dire que moi,
19:11je rencontre des victimes
19:11qui disent « En fait,
19:12moi, je n'ai pas vraiment
19:13été victime,
19:14il ne m'a pas frappée
19:14et il ne m'a pas agressée sexuellement. »
19:17Mais les violences faites aux femmes,
19:19ce n'est pas uniquement
19:19des violences physiques
19:21ou des violences sexuelles.
19:23Et d'ailleurs,
19:23aucune femme ne subit
19:25dans son couple
19:25dès le premier jour
19:26ou la première semaine
19:27d'une relation
19:28des violences physiques.
19:29Sinon, elle partira en courant.
19:30Les femmes ne sont pas
19:30complètement stupides.
19:31Si à la première jour,
19:33au premier soir,
19:34au restaurant,
19:35vous vous faisiez tabasser,
19:36c'est simple en fait.
19:37Tout s'arrêterait
19:38et tout s'arrêterait tout de suite.
19:39Les agresseurs sont malheureusement
19:40plus intelligents que ça
19:41et plus insidieux que ça.
19:42Donc, ils mettent en place
19:43un système autour de leurs victimes,
19:45autour de leurs proies en fait.
19:47Et c'est ça,
19:47quand on parle de contrôle coercitif.
19:49Et c'est sans doute
19:50ce qui s'est passé aussi.
19:51C'est-à-dire qu'on ne prend pas
19:52la gravité
19:53de ce que la victime
19:54est en train de vivre
19:55parce qu'on se dit
19:56« mais en fait,
19:57il ne l'a pas frappée,
19:58il ne l'a pas agressée ».
20:00Ce n'est pas assez grave.
20:01En tout cas,
20:02ça ne rentre pas
20:03dans le champ
20:04de la violence
20:05ou des violences.
20:06Sauf qu'il y a bien
20:06d'autres violences
20:07qui sont caractérisées
20:09et on le voit
20:10sur un certain nombre d'affaires
20:12que d'autres aujourd'hui.
20:14Et tant mieux
20:14si ça aide
20:15à faire prendre conscience
20:16de ce que ça veut dire
20:16sur toutes ces interdictions
20:18supplémentaires
20:18qui se mettent en place
20:19autour des victimes
20:21et des femmes.
20:21L'interdiction
20:22de fréquentation des hommes,
20:23l'interdiction
20:24de pouvoir travailler,
20:25l'interdiction
20:25d'avoir un compte bancaire,
20:27l'interdiction de sortir,
20:28de se maquiller,
20:28de se vêtir comme on veut,
20:29etc.
20:30Tous ces signaux-là,
20:31ils ne sont pas à prendre
20:32à la légère.
20:33Toutes ces interdictions
20:34qui s'accumulent
20:35les unes aux autres,
20:36ça crée un climat
20:37qui est un climat d'emprise
20:39pour dire un terme
20:42Ensuite,
20:43une fois que cette emprise
20:44elle est là,
20:45qu'elle est presque absolue,
20:46c'est là où d'autres types
20:47de violences peuvent naître
20:48qui là sont des violences sexuelles
20:49et là aussi des violences physiques.
20:52Et donc,
20:52il faut dès le début
20:53savoir bien caractériser
20:54ce type de violence.
20:55C'est pour ça qu'on veut
20:56mettre dans la loi
20:57justement la question
20:58du contrôle coercitif
20:59pour que chacun mesure
21:00ce que sont les violences,
21:05l'étendue des violences,
21:06l'éventail en fait
21:07de ce que sont les violences
21:08pour soi-même
21:09se reconnaître
21:09en tant que victime potentielle
21:11dès les premiers signaux
21:12pour soi-même
21:13s'identifier aussi
21:14en tant qu'auteur
21:14sur les risques
21:16qu'on fait encourir
21:17à la personne
21:18avec laquelle on est
21:19pour que la société
21:20réagisse
21:20sur ici un voisin,
21:22ici un collègue
21:23parce que c'est aussi nous
21:24qui sommes en capacité
21:25de détecter
21:26des situations
21:27qu'on devrait tous
21:28considérer
21:28comme étant anormales.
21:30Il y a cet outil
21:30qui peut être très utile,
21:31on le mettra probablement
21:32en lien sous la vidéo,
21:33c'est ce qu'on appelle
21:33le violentomètre.
21:35En fait,
21:35ça ressemble à une sorte
21:36de double décimètre
21:37et vous avez
21:38différentes échelles
21:39sur les violences.
21:40Ça peut commencer
21:41par le dénigrement
21:42et ça peut finir
21:43par la mort d'une femme
21:44et ça permet justement
21:45par rapport à ce que vous disiez
21:46de voir qu'il y a
21:46différentes gradations
21:47et qu'en effet,
21:49on n'est pas
21:49deux jours au lendemain
21:50agressés par son époux.
21:51Ça ne veut pas dire
21:51que quand on est au stade 1,
21:52on va, et heureusement d'ailleurs,
21:53inévitablement,
21:54arriver au dernier stade.
21:55Mais ça veut dire
21:56que dès le stade 1,
21:57il y a des choses anormales
21:58qui se mettent en place.
21:59Et ce qui, moi,
21:59m'alerte le plus,
22:00c'est ce que me disent
22:01beaucoup de policiers
22:01et de gendarmes
22:02sur les interventions
22:03qu'ils font
22:03dans les jeunes couples,
22:04des très jeunes couples
22:05de 12 ans,
22:06de 13 ans,
22:07de 14 ans
22:08et qui passent beaucoup
22:09par l'emprise
22:09sur à qui tu as le droit
22:10de parler,
22:11qu'est-ce que tu as le droit
22:12de publier
22:12sur les réseaux sociaux,
22:13je veux tes codes,
22:14par exemple,
22:15parce que je veux savoir
22:16à qui tu parles
22:17et je veux savoir
22:18à qui tu écris en privé.
22:19En fait, tout ça,
22:21c'est déjà du domaine
22:22de l'interdit en fait.
22:23Personne ne doit avoir
22:24le contrôle sur l'autre.
22:25Ce n'est pas ça
22:26une relation saine
22:27dans un couple.
22:28L'idée n'est pas
22:29de juger les relations,
22:30les rapports amoureux
22:31ou d'en changer la nature.
22:32C'est juste de remettre
22:33des rapports d'égalité,
22:35de respect
22:36et de dignité
22:37au sein de vous.
22:37Qu'est-ce qui répondent
22:38les policiers
22:39à des adolescents
22:39quand ils voient
22:40ce genre de phénomène
22:41d'après vous ?
22:41Déjà, les victimes
22:42elles-mêmes ne mesurent pas
22:43parfois ce qui est en train
22:44de se passer.
22:45Ils font beaucoup
22:45d'interventions
22:46en milieu scolaire
22:47et parfois,
22:48ils essayent de faire
22:49d'abord une première intervention
22:50auprès des filles,
22:51une deuxième auprès des garçons
22:52et puis après de réunir
22:53parce qu'on ne dit pas
22:54forcément la même chose,
22:55d'autant plus quand parfois
22:56on a eu des situations
22:57compliquées à gérer
22:58ou dans sa famille
23:02et déjà,
23:03c'est que les jeunes filles
23:04doivent prendre la mesure
23:05du caractère anormal
23:07que ça revêt.
23:08Non, c'est pas normal
23:09qu'à 13 ans
23:10ou à 14 ans
23:10parce qu'on a un compte
23:11sur TikTok,
23:12son petit copain
23:13demande à avoir
23:14les mots de passe
23:15pour surveiller,
23:16pour contrôler,
23:17pour vérifier
23:18qu'on ne parle pas
23:19à un autre garçon.
23:20Ça, c'est déjà un sujet
23:22et c'est anormal
23:22de le demander
23:23considérant donc
23:24que l'autre,
23:25la petite copine,
23:26c'est en fait sa propriété
23:27et ensuite, malheureusement,
23:29il y a d'autres types
23:30de violences
23:30qui peuvent naître.
23:31Donc, dès le début,
23:31il faut tout de suite
23:33poser les bons termes.
23:34C'est intéressant
23:34ce que vous dites
23:34parce qu'on a souvent
23:35l'impression
23:35que la responsabilité
23:37repose sur les adolescentes
23:39ou les femmes
23:40et on entend assez peu
23:40finalement qu'il faut aussi
23:41peut-être éduquer
23:42les garçons ou les hommes.
23:43Mais c'est d'abord eux
23:44qu'il faut éduquer.
23:45Je pense qu'on ne peut pas,
23:46moi je suis maman
23:47et une petite fille,
23:48mais on ne peut pas
23:48en permanence dire
23:49que la responsabilité
23:50ne repose que sur les filles
23:51ou sur les femmes.
23:52On ne peut pas expliquer
23:53à nos enfants,
23:53à nos filles
23:54qu'il faut qu'elles apprennent
23:55à se méfier,
23:56qu'il faut qu'elles apprennent
23:57à avoir peur
23:58ou qu'il faut qu'elles apprennent
23:59le self-défense.
24:00Moi, je ne veux pas
24:01qu'elles grandissent
24:01dans ce monde-là.
24:02Je veux qu'on apprenne
24:03à nos garçons
24:04comme à nos filles
24:04à se respecter,
24:06à être respectés
24:07par les autres
24:07et à respecter les autres.
24:09C'est ça en fait.
24:10Et concrètement,
24:11vous avez l'impression
24:11qu'on y arrive aujourd'hui ?
24:12Il y a deux choses.
24:14Il y a des choses qui évoluent,
24:15il y a des choses qui régressent.
24:16Ce qui régresse,
24:17et on le voit
24:17dans toutes les enquêtes d'opinion,
24:19c'est que malheureusement,
24:19on pensait que c'était
24:20un mouvement un peu naturel
24:21et que de génération en génération,
24:23ça ne pourrait être que mieux.
24:24Ce n'est pas vrai.
24:25Ce n'est pas un mouvement naturel.
24:26Et ce n'est pas parce qu'on passe
24:27d'une génération à l'autre
24:28que malheureusement,
24:29on progresse.
24:30Et on le voit,
24:31regarder les phénomènes
24:31sur les réseaux sociaux,
24:32regarder les discours masculinistes,
24:34il ne faut pas prendre
24:34ces sujets-là à la légère.
24:36Ce n'est pas à prendre à la légère
24:37parce que ça infuse
24:38dans le cerveau
24:38de nos enfants
24:39et de nos adolescents
24:39des manières de penser,
24:41des manières de penser le monde,
24:42des manières de penser l'autre,
24:43des manières de penser le couple
24:49réussir à mettre en place.
24:51Il y a des choses qui progressent.
24:52L'éducation à la vie affective,
24:54relationnelle, à la sexualité.
24:55Moi, je me suis beaucoup battue
24:56pour que ça puisse exister
24:57dans tous les établissements scolaires.
24:59C'est maintenant dans les programmes scolaires,
25:00de la maternelle jusqu'au lycée
25:01avec évidemment des variétés
25:04suivant l'âge des enfants.
25:04On n'apprend pas la sexualité
25:05à un enfant de 3 ans,
25:06on n'apprend pas les rapports sexuels
25:08à des enfants primaires.
25:08On est plutôt sur l'empathie,
25:09les émotions.
25:09On apprend les émotions,
25:10on apprend l'empathie,
25:11on apprend aussi à prévenir
25:13la question des violences sexuelles
25:14faites aux enfants
25:15parce qu'un enfant de 3 ans,
25:17de 5 ans, de 6 ans
25:18peut vivre des choses terribles
25:19dans son environnement proche.
25:21Mais si aucun adulte,
25:23à un moment,
25:23ne lui dit que ce qu'il vit
25:24est anormal,
25:26il n'est pas en mesure de le savoir.
25:27La normalité,
25:28c'est ce qu'on vit chez soi.
25:30Et si chez soi,
25:31la normalité,
25:32c'est la violence,
25:33si chez soi,
25:33la normalité,
25:34c'est l'abus,
25:35comment un enfant peut-il arriver
25:36à le distinguer ?
25:38Il faut que ce soit des adultes
25:39qui, à un moment,
25:40lui disent,
25:41le verbalisent
25:42et l'aident à prendre conscience
25:43et il faut aussi,
25:45et ça, c'est un autre
25:46de bataille sur la question
25:47de la formation,
25:48comment on forme mieux
25:49à la détection,
25:49à la prévention des abus
25:50faits aux enfants
25:51parce que les enfants,
25:52ils ne vont pas, évidemment,
25:53verbaliser de la même manière
25:54à 3 ans,
25:55à 5 ans ou à 10 ans.
25:57Mais les enfants,
25:57ils disent toujours quelque chose.
25:59Ils le disent
25:59sur des troubles alimentaires
26:00et des troubles du sommeil.
26:02Ils le disent
26:02quand ils vont refaire pipi au lit.
26:03Ils le disent
26:04de plein de manières
26:05d'expressions différentes
26:07d'un adulte, évidemment.
26:08Sauf qu'encore,
26:09faut-il déceler
26:10et comprendre les signaux
26:12que nos propres enfants
26:13nous envoient.
26:13Si on n'a pas été formé à ça,
26:15on ne peut pas,
26:16même en tant que parent,
26:17arriver à le comprendre.
26:19Donc, il faut que toute la société
26:20soit beaucoup plus attentive
26:21à ces signaux-là
26:22et à minima
26:23que tous ceux
26:23qui sont au contact
26:24des jeunes enfants
26:25soient formés
26:26pour bien détecter,
26:28pour bien prévenir
26:29et pour révéler des cas
26:30quand, malheureusement,
26:31il y a un certain nombre de cas.
26:32Vous êtes mère d'une petite fille.
26:33Vous avez l'impression
26:34que vous arrivez
26:35à lui transmettre
26:35tous ses messages
26:36où ça vous semble
26:37parfois difficile.
26:38Réussir, je ne sais pas.
26:39En tout cas, j'essaye.
26:39C'est-à-dire que moi,
26:40je baigne dans le meilleur
26:41et dans le pire de la société.
26:43Le meilleur,
26:44c'est ce monsieur qu'on voit
26:45et qui a tout fait
26:46pour essayer
26:47de sauver une femme
26:47et qui s'est démené
26:49et qui, vraisemblablement,
26:50en est sorti marqué
26:52sans doute à vie aussi.
26:53Ça, c'est le meilleur
26:54de la société, l'engagement.
26:55Et le pire,
26:56c'est évidemment
26:57la question des violences
26:58et le traitement
26:59qui est réservé
27:00à trop de femmes
27:00et à trop d'enfants.
27:01Donc, moi, il y a des choses,
27:02par exemple,
27:03que je m'interdis de faire.
27:05Très tôt,
27:06je lui ai appris
27:06à se laver toute seule,
27:07à être autonome.
27:09Je ne touche pas
27:09ses parties intimes
27:10parce que je considère
27:12que ça lui appartient
27:13et qu'à partir du moment
27:14où elle a été suffisamment
27:15autonome pour le faire,
27:16je suis à côté d'elle
27:17pour des raisons de sécurité,
27:18mais elle fait.
27:20Je ne dis pas
27:20que c'est la bonne chose à faire.
27:21Moi, en tout cas,
27:22c'est ce que j'ai trouvé.
27:23Dans son rapport au corps.
27:24Dans son rapport au corps
27:25et puis pour essayer
27:26de lui dire des choses
27:26sans dramatiser
27:29et en employant des mots
27:30à hauteur d'enfant.
27:30Il y a beaucoup de livres
27:31maintenant qui existent
27:32et qui sont faits
27:33par des pédopsychiatres,
27:34par des gens
27:34qui savent parler aux enfants
27:36pour expliquer.
27:37L'idée,
27:37ce n'est pas non plus
27:38d'être totalement obsessionnel
27:40à tel point qu'en fait
27:40vous n'endormez plus
27:41et que vous vous dites
27:42que forcément
27:43il va se passer
27:44des choses terribles
27:44et que vos enfants
27:45vont faire des choses terribles,
27:46mais c'est juste
27:47être lucide
27:47sur le niveau de violence
27:49qui malheureusement
27:49existe dans la société
27:50et sur comment vous pouvez
27:52prévenir, détecter
27:53et garantir
27:54que votre enfant,
27:56vous allez espérer
27:57tout faire en tout cas
27:58pour qu'il puisse
27:59être en sécurité.
28:00On sent beaucoup
28:01de volontarisme
28:02dans vos propos,
28:03Aurore Berger,
28:04mais est-ce qu'il n'y a
28:04quand même pas pour vous
28:05un sujet d'argent ?
28:06Vous le disiez tout à l'heure,
28:07le budget sur les violences
28:09faites aux femmes
28:09a beaucoup augmenté.
28:10Je ressortais les chiffres
28:11pour préparer cette interview.
28:12Le montant du budget
28:14de l'État en 2017
28:15sur la violence
28:16faites aux femmes,
28:16c'était à l'époque
28:1729 millions en 2017.
28:20Aujourd'hui,
28:20c'est 94 millions.
28:21Donc,
28:21ça a quasiment été
28:22augmenté par 4,
28:23mais les associations,
28:24elles,
28:25réclament 1 milliard d'euros.
28:26Est-ce que vous dites
28:27qu'on ne pourrait pas
28:28réussir à faire
28:28cet effort financier
28:29pour les femmes ?
28:30Ça dépend déjà
28:32de ce qu'on mesure
28:32quand on parle des moyens
28:34et quand on compare
28:35avec d'autres pays.
28:36Si on prend
28:36l'intégralité
28:38de ce qui est investi
28:39par l'État
28:39chaque année
28:40sur des politiques
28:42d'égalité,
28:42lutte contre les violences,
28:43que ce soit formation
28:44des policiers,
28:45des gendarmes,
28:45des magistrats,
28:46que ce soit les maisons
28:47de santé des femmes,
28:47les centres du psychotrauma,
28:49les téléphones graves d'angers,
28:50les bracelets anti-rapprochement,
28:52les centres d'hébergement
28:53d'urgence,
28:53les accueils de jour,
28:55tout ça,
28:55c'est près de 6 milliards d'euros.
28:57Donc si on mélange
28:57un peu les budgets,
28:58qu'on prend un peu
28:58dans la justice,
28:59un peu dans la santé,
29:00un peu dans la police ?
29:01Ce n'est pas que mon budget.
29:03Le ministère de l'égalité
29:05n'est pas le seul budget
29:06évidemment qui contribue.
29:07C'est le ministère du logement
29:08qui finance la question
29:09de l'hébergement d'urgence
29:10et les 11 000 places
29:11d'hébergement d'urgence
29:12pour les femmes victimes
29:13de violences.
29:14C'est le ministère de la santé
29:15qui finance les centres
29:16de psychotrauma
29:17pour accompagner ensuite
29:19les victimes
29:19dans leur réparation.
29:22Et donc tous ces budgets-là,
29:23évidemment,
29:24ils s'additionnent
29:24les uns aux autres
29:25et en effet,
29:26ça fait près de 6 milliards
29:27d'euros chaque année
29:29et qui là aussi
29:30sont vérifiables
29:31sur le terrain,
29:32territoire par territoire,
29:33ligne budgétaire
29:34par ligne budgétaire.
29:35Alors évidemment
29:36qu'on pourrait peut-être
29:37encore faire plus
29:38et encore faire mieux.
29:40Ça c'est certain
29:40puisque la question
29:41c'est surtout à un moment
29:42moi j'espère
29:43qu'on ait moins besoin
29:43de mon ministère
29:44et moins besoin
29:45de l'argent de mon ministère
29:45parce que ça veut dire
29:46qu'on aurait moins de violence
29:47aussi.
29:48On n'y est pas encore.
29:49Le nombre de féministes
29:50n'a jamais été aussi élu.
29:51On n'y est malheureusement
29:51pas aujourd'hui.
29:53Donc peut-être
29:54qu'il faut encore
29:54augmenter les moyens
29:55et les moyens
29:55ils ont augmenté.
29:56Quand on a créé
29:57il y a moins de 2 ans
29:58l'aide universelle d'urgence
29:59c'est un nouveau droit
30:00et une nouvelle protection
30:01qu'on a créé pour les femmes.
30:02L'aide universelle d'urgence
30:03pour celles et ceux
30:04qui ne savent pas
30:05ça a donc été créé
30:05il y a 2 ans.
30:06Ça permet à des femmes
30:07qui sont en situation d'argent
30:08dans une situation d'urgence
30:10de toucher une certaine somme.
30:11Ça commence à 227 euros
30:13et en fait c'est calculé
30:14en fonction de votre revenu.
30:16Si vous êtes par exemple
30:16une personne au SMIC
30:17avec 3 enfants mineurs
30:18ça peut aller autour
30:19de 1300 euros.
30:20Oui ça dépend du nombre
30:21d'enfants que vous avez
30:22à charge notamment
30:23et c'est une aide financière
30:24d'urgence
30:24c'est-à-dire que
30:25quand vous partez
30:26vous partez comme vous pouvez
30:27avec ce que vous avez.
30:28Parfois vous n'avez même
30:29plus un compte bancaire
30:30vous ne pouvez plus
30:30vous payer un billet de train
30:31etc.
30:32Donc c'est paré à l'urgence
30:33et donc ça c'est les CAF
30:35ou la MSA
30:35qui peuvent le mettre en place.
30:36Les CAF qui dépendent
30:37des départements ?
30:37Les CAF ça dépend de l'État
30:39mais c'est après
30:40dans chaque département
30:41et c'est l'État évidemment
30:42qui finance à 100%
30:43et c'est délivré
30:45entre 1 à 3 jours.
30:47Donc quand on a voulu faire ça
30:48c'est-à-dire qu'on a su faire
30:50et on a su faire très vite.
30:51Ça a été voté
30:52c'est mis en application
30:5363 000 femmes
30:55en ont bénéficié
30:55et aujourd'hui
30:56c'est financé
30:57sur l'argent du ministère
30:59mais on n'a pas pris
30:59aux associations
31:00pour financer l'aide d'urgence.
31:01On a augmenté
31:03les moyens du ministère
31:04pour financer
31:05l'aide universelle d'urgence.
31:06Pourquoi vous avez l'impression
31:07vous me dites
31:08on fait beaucoup d'efforts
31:09au total c'est 6 milliards
31:11vous reconnaissez
31:11c'est peut-être pas assez
31:12mais c'est quand même
31:13beaucoup plus
31:13que ce qu'on faisait à une époque
31:14pourquoi les associations
31:16sont toujours aussi défaites
31:18c'est souvent un petit peu déçu
31:19de l'action du gouvernement
31:20Je pense qu'elles soient défaites
31:21je pense qu'elles sont dans des rôles
31:22un peu de lanceurs d'alerte
31:23et que chacun est dans son rôle
31:25leur rôle
31:26c'est pas les politiques publiques
31:27leur rôle c'est
31:28comment on accompagne au quotidien
31:29des femmes victimes de violences
31:31et ce qui est vrai
31:32c'est qu'à partir du moment
31:33où il y a de plus en plus
31:35de révélations de cas
31:35où il y a de plus en plus
31:36de témoins qui signalent
31:38où il y a de plus en plus
31:39de femmes qui sont prêtes
31:40et se sentent prêtes
31:41à porter plainte
31:42il y a sans doute aussi
31:43plus d'accompagnement
31:44qui a été nécessaire
31:45elles ont vu plus de victimes venir
31:48il y a quelque chose quand même
31:49qui s'est passé
31:50sur la capacité qu'on avait
31:51à accueillir les victimes
31:53à les accompagner
31:54et à les soutenir
31:55donc c'est normal en fait
31:56chacun est dans son rôle
31:57donc elle voit ce qu'elle pourrait faire
31:59de plus sans doute
32:00avec encore plus de moyens
32:01et moi je suis aussi
32:02dans un rôle de responsabilité
32:03où à un moment
32:04il faut tenir aussi
32:06un équilibre global
32:07il fait que oui
32:08moi mon budget en 2026
32:09il augmente quand même
32:10et d'ailleurs c'est sans doute
32:12le seul budget
32:13que le ministère des armées
32:14qui augmente
32:15et tout ce qui est financé
32:17par d'autres ministères
32:18dans le champ de l'égalité
32:19et de la lutte contre les violences
32:20ne baisse pas
32:22donc ça c'est quand même
32:22extrêmement important
32:24je sais qu'elles ont des alertes
32:25en fonction aussi
32:26des collectivités locales
32:27donc c'est là aussi
32:28parfois il peut y avoir
32:29des écarts
32:30parfois la même association
32:31en fonction du département
32:33où elle est
32:33elle a plus ou moins
32:35parce qu'il y a des collectivités
32:36qui font plus
32:37il y a des collectivités
32:38qu'elles ne peuvent pas faire
32:39parce qu'elles n'ont pas
32:40les moyens budgétaires
32:40de faire
32:41ce qui est vrai pour certaines
32:42donc c'est avec ça
32:43qu'en permanence
32:44on doit composer
32:45il y a aussi de la frustration
32:46parce qu'on a souvent l'impression
32:47que des choses sont annoncées
32:48et ne sont mises en place
32:49que parfois
32:50un an après
32:51je pense par exemple
32:52à la question
32:52de la soumission chimique
32:54qui a été connue
32:55du grand public
32:55à l'occasion des viols
32:56de Mazan
32:56et de Gisèle Pellicot
32:59la question que j'ai
33:00il y avait un grand plan
33:01qui avait été annoncé
33:01en novembre dernier
33:03qui n'a pas encore
33:04été déployé
33:05vous vous devriez le déployer
33:06a priori
33:06au premier trimestre
33:082026
33:08on a l'impression
33:10que les choses
33:10il y a toujours
33:11souvent un retard
33:11à l'allumage
33:12sur ces sujets-là
33:13est-ce que vous comprenez
33:13que parfois
33:14on puisse se dire
33:14beaucoup d'annonces sont faites
33:16et sur le terrain
33:16il ne se passe pas grand chose
33:17est-ce que cette frustration
33:18parfois vous la partagez
33:20là on a mis quasiment
33:21un an et demi
33:21à déployer ce plan
33:22parfois j'aimerais
33:23aller plus vite
33:24cette année qu'à moi
33:25peut-être qu'il y a des choses
33:26qui iraient plus vite
33:26après sur la question
33:28de la soumission chimique
33:29moi j'ai eu le rapport
33:30de Sandrine Jossot
33:32donc députée
33:32Véronique Guillotin
33:33sénatrice
33:34au printemps
33:34nous ce sur quoi
33:36on s'était engagé
33:37c'est un
33:37qui est une grande campagne
33:38parce que c'était
33:39une de leurs principales
33:40préconisations
33:40qui est une grande campagne
33:41de sensibilisation
33:42sur ce qu'est
33:43la soumission chimique
33:44parce que là encore
33:45on a beaucoup de stéréotypes
33:46quand vous parlez
33:47aux français
33:47de soumission chimique
33:48le terme commence
33:50à être un petit peu connu
33:50mais en gros
33:51on se dit
33:52c'est la mauvaise rencontre
33:53dans un bar
33:54dans une boîte de nuit
33:55avec un inconnu
33:56la soumission chimique
33:57comme la plupart
33:58des sujets de violence
33:59et de violence sexuelle
33:59ce n'est pas des inconnus
34:01et ce n'est pas
34:02la mauvaise rencontre
34:02donc ça
34:03on va le faire
34:04c'est-à-dire que nous
34:04on a fait en sorte
34:06que les budgets
34:07soient sacralisés
34:08pour garantir
34:09qu'on ait une grande campagne
34:10dédiée sur ce qu'est
34:12la soumission chimique
34:13pour qu'il y ait une grande
34:13campagne de mobilisation
34:14et d'alerte
34:15qui puisse être reportée
34:16pour se dire
34:17non ce n'est pas que
34:18ceux qui font la fête
34:19ce n'est pas que les jeunes
34:19ça peut être partout
34:20et on le fait en lien
34:21avec Caroline Darian
34:22et David Pellicot
34:23de l'association
34:24Mandorpa
34:24qui sont les enfants
34:25de Gisèle Pellicot
34:27qui ont monté
34:28cette association
34:28qu'on finance d'ailleurs
34:29par exemple
34:30pour la première fois
34:30par mon ministère
34:32cette année
34:33puisqu'avant
34:34l'association
34:34de facto n'existait pas
34:35donc c'est la raison
34:36pour laquelle
34:36c'est la première fois
34:37qu'elle est financée
34:38et évidemment
34:39elle le sera
34:39dans la durée
34:40la ministre de la Santé
34:41a avancé aussi
34:42sur la question
34:43du remboursement
34:44vous le savez
34:44des tests
34:45qui peuvent être faits
34:47en cas de soumission chimique
34:49donc tout ça
34:50ça y est
34:50ça va rentrer
34:51vraiment en vigueur
34:54donc je sais bien
34:55que ça paraît
34:55toujours un peu trop long
34:56mais parfois
34:57il y a des choses
34:58qui sont aussi
34:58d'ordre législatif
34:59donc il faut un vote
35:00il faut un vote à l'Assemblée
35:01il faut un vote au Sénat
35:02il faut garantir
35:03qu'ils aient voté
35:04la même chose
35:05donc on a
35:06ces contraintes là
35:07qui parfois sont
35:07d'ordre législatif
35:08d'ordre normatif
35:09de consultation
35:10donc oui
35:11s'il y a un peu
35:12de frustration
35:13parfois je peux la partager
35:14parce que j'aimerais
35:14qu'il y ait des choses
35:15qui aillent plus vite
35:15un peu de frustration
35:16aussi un peu d'espoir
35:17on l'entend dans vos propos
35:19merci beaucoup
35:19Romain Berger
35:20d'être venu avec nous
35:21on le rappelle
35:22vous disiez tout à l'heure
35:22le 3919
35:23qui est le numéro
35:24d'urgence
35:25non pardon
35:26c'est pas le numéro
35:26d'urgence
35:27allez-y je vous en prie
35:28le 3919
35:29c'est le numéro
35:29pour toutes les victimes
35:30ou tous les témoins
35:31en cas de violence
35:32mais c'est pas un numéro
35:33d'urgence
35:33le seul numéro d'urgence
35:35c'est le 17
35:36alors on précise
35:36vous pouvez appeler
35:37le 17 en cas d'urgence
35:38si vous avez besoin
35:39de renseignements
35:40vous pouvez appeler
35:40le 3919
35:41vous avez raison
35:42c'est important d'être précise
35:43merci beaucoup
35:44Romain Berger
35:44d'être venu à nous
35:45on vous retrouve très bientôt
35:47sur la chaîne YouTube
35:48de BFM TV
35:48à très bientôt
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