00:00Mais d'abord, Yves Tréard, on va reparler du Premier ministre avec une espèce de coup de gueule ce matin, inattendu, on l'a vu débarquer face caméra ce matin, Sébastien Lecornu.
00:08Et vous posez une question ce soir, est-ce que la méthode Lecornu est déjà rudement mise à l'épreuve ?
00:14Eh bien, on peut se poser la question, et on a raison de se la poser. Est-ce que vous vous souvenez de ce qu'il nous disait le 14 octobre dernier ? On l'écoute.
00:21– Je vous exposerai moi-même, avec les ministres, les propositions que j'ai faites, les modifications que je soutiendrai et celles que je combattrai.
00:32Le gouvernement proposera, nous débattrons, vous voterez.
00:37– C'est beau comme de l'antique, c'est beau comme de l'antique. Et il avait dit, il avait ajouté dans le même discours, je crois, on va y arriver, mais oui, on va y arriver.
00:45Eh bien, non. Alors, tout le monde disait, voilà, Lecornu est en train, c'est un génie, il est en train d'inventer le parlementarisme.
00:53– Et de dompter l'Assemblée.
00:54– De dompter l'Assemblée. Et, preuve de sa bonne volonté, d'ailleurs, il a ajouté une autre promesse à cela, c'est de ne pas utiliser le fameux article 49.3,
01:04avec lequel, pendant deux ans, et Mme Borne et M. Attal ont gouverné, faute de quoi ? Eh bien, ils tombaient systématiquement.
01:11– Mais donc, la méthode Lecornu est déjà un échec ?
01:13– Alors, la méthode Lecornu est déjà un échec, effectivement, parce qu'on le voit dans la nuit de vendredi à samedi dernier,
01:21non seulement il s'est fait retoquer la partie recette du budget, mais pas un seul député, si, un.
01:28– Un, il sera avec nous tous à l'heure, à la semaine heure, on l'a trouvé.
01:31– M. Huart, qui est du groupe Liotte, vous savez, c'est un groupe incertain.
01:35– Un député a voté le budget.
01:36– Un seul député a voté le budget, et tout le monde a dit, niaque, niaque, niaque, et pourquoi ?
01:42– Parce que vous ne pouvez pas, grosso modo, si vous voulez, mettre côte à côte des pommes de terre,
01:48des carottes et des choux.
01:49Quand vous mettez un LFI avec un LR, ça ne peut pas marcher.
01:53Et quand vous mettez un RN avec un socialiste, ça marche rarement aussi.
01:57Donc ça veut dire que tout le monde, et le Premier ministre a dénoncé le cynisme du LFI, le cynisme du RN,
02:05et puis Mme Monchalin aussi, qui est la ministre des Comptes Publics, qui a eu cette phrase tout à fait juste,
02:11« Ceux qui font passer leurs ambitions pour 2027 avant l'intérêt des Français vont laisser le pays dégringoler ».
02:17Eh bien oui, mon cher Maxime, nous dégringons-l'ont, et les délais du budget vont sans doute être dépassés,
02:24pour avoir le budget d'ici à la fin de l'année.
02:27Donc d'après moi, on se dirige tout droit vers une loi spéciale.
02:31Loi spéciale, ça veut dire qu'on reprend le budget, comme l'année dernière, le budget de l'année passée,
02:38et on le prolonge provisoirement le temps de payer les fonctionnaires,
02:43et puis que la France continue à tourner.
02:46Néanmoins, ça veut dire que la France, ça s'est déjà produit l'année dernière, la France est immobile.
02:52La France immobile est en marche.
02:56La France immobile est en marche.
02:57Mais attendez, tout à l'heure, vous nous faisiez peur.
03:00Est-ce que le fantôme de la censure, éventuellement de la dissolution,
03:03est-ce que ces fantômes-là sont de retour ce soir ?
03:05Alors ils sont de retour, évidemment.
03:07Il y a cette perspective de la censure, c'est même probable, et je vais vous dire pourquoi.
03:14C'est probable parce que s'il y a censure, il y aura probable...
03:18Il y a censure avec le... évidemment le...
03:21Comment... en utilisant le...
03:26J'ai perdu le fil de ce que je voulais dire,
03:30mais en utilisant, si vous voulez, la loi spéciale, censure.
03:34Ok. Censure, qui dit censure, on se dit peut-être dissolution ?
03:37Non, pas dissolution. Pourquoi ?
03:40Parce que tout ça va être au mois de février, et qu'est-ce qui se passe après ?
03:43Il y a les municipales au mois de...
03:45Donc vous dites que c'est trop tard, il n'y aura pas de dissolution ce soir-là ?
03:48Il n'y aura pas de dissolution.
03:50Monsieur Lecornu sera reconduit, et là où il a peut-être réussi...
03:55Alors là, la méthode a peut-être réussi à long terme,
03:58c'est que le rôle de pare-feu du président de la République,
04:01il l'aura joué, et que le président de la République,
04:04eh bien, ne sera plus menacé, si jamais il y avait une dissolution,
04:07il aurait pu être menacé, et là il ne serait plus menacé,
04:09et on irait tranquillement jusqu'au présidentiel,
04:12à la présidentielle de 2027.
04:13Tranquillement.
04:14La France immobile en marche.
04:16Ce n'est pas très tranquille, parce qu'il ne faut quand même pas oublier
04:18qu'on est déjà en retard sur le budget, normalement c'était au 7 octobre,
04:21et que le fait d'être en retard et de valider un budget tel qu'il était l'année précédente
04:26et donc en année N-2, d'ailleurs, ça veut dire qu'on est à budget constant,
04:31qu'on ne réalise pas d'économie, pas de recettes supplémentaires,
04:33et ça veut dire que plus on prend du temps,
04:35plus, par exemple, les collectivités locales mettent du temps
04:38à savoir quel sera leur budget alloué,
04:40et tout ça a un impact directement sur vous, qui nous regardez.
04:43Oui, parce que ça veut dire les collectivités locales,
04:45ça veut dire les contrats, etc., ça fait marcher l'économie aussi.
04:48Tout est à l'arrêt.
04:48Elsa ?
04:49Oui, et surtout pendant ce temps-là, pour moi, en tant que simple citoyenne,
04:52on a le sentiment que rien ne marche,
04:54que toutes les paroles assez vides de sens ou gesticulations politiques,
04:58et c'est plutôt désespérant pour les citoyens
05:00qui doivent aller aux urnes en 2026, en 2027.
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