Le Sénat entame ce lundi l'examen du projet de loi de finances (PLF) pour 2026. Conséquence de son rejet massif à l'Assemblée nationale, les sénateurs repartent de la copie initiale du gouvernement.
00:00En fait je pense qu'il a raison de faire ça, il a raison de montrer à l'opinion publique et démontrer y compris aux oppositions
00:07qu'il est capable de trouver des compromis, des compromis sur des thématiques importantes comme la défense, comme l'environnement, comme l'énergie,
00:15sur des débats thématiques, de montrer donc qu'il y a des compromis possibles, mais que quand on sort du théâtre,
00:21quand on rentre de nouveau dans le théâtre du PLF et notamment du projet de loi de finances de l'État ou de la Sécurité sociale,
00:27là tout de suite il y a des postures alimentées par les extrêmes LFI et Rassemblement national et que là ça fait un blocage.
00:35Donc la réalité c'est qu'aujourd'hui, on le voit notamment à l'Assemblée nationale, ils n'ont pas voté un budget alors qu'ils ont trouvé des majorités
00:44pour voter des amendements qui alourdissaient le budget de l'État. Donc aujourd'hui il était tellement dégoûtant ce budget à force de l'avoir modifié
00:53que plus personne ne l'a voté. Là on a besoin d'avoir un budget pour les Français, c'est le seul objectif aujourd'hui du gouvernement
00:59et du camp présidentiel. Nous avons besoin d'un budget, nous avons besoin d'un budget notamment pour le quotidien des Français.
01:06Si nous n'avons pas de budget, les 1400 policiers nationaux qui devaient être recrutés dans le cadre de la lutte contre le narcotrafic
01:14ne pourront pas exister, les prisons de haute sécurité sur la lutte contre le narcotrafic également,
01:20la question de la défense nationale ne pourra pas être alimentée. Donc tout ça c'est aussi le quotidien et la sécurité des Français
01:25qui se jouent dans ce débat budgétaire.
01:29Il propose un nouveau changement de méthode en quelque sorte, le Premier ministre Sébastien Lecornu
01:33qui veut qu'il y ait un vote sur des priorités absolues. Vous citiez effectivement la sécurité ou encore la défense.
01:38Ça veut dire que la méthode précédente n'était pas la bonne, finalement c'était voué à l'échec ?
01:44Non mais la méthode précédente c'est la méthode qu'on utilise à chaque fois, c'est-à-dire la concertation
01:49et ensuite le débat budgétaire et le débat parlementaire qui doit normalement,
01:53quand on a des élus responsables et des parlementaires qui font leur travail,
01:57de trouver une majorité, de dégager une majorité pour avoir un budget.
02:01Force est de constater qu'à force d'avoir LFI d'un côté et le Rassemblement national
02:05qui ne sont qu'en dans des postures et dans une prévision de l'élection présidentielle,
02:09nous n'arrivons plus à assumer un compromis qui est nécessaire pour les Français
02:13et donc il faut avoir une autre méthode.
02:15Et donc je pense que de prendre l'opinion publique,
02:18de montrer qu'il y a des sujets sur lesquels les Français
02:22et les représentants des Français sont capables de trouver des compromis,
02:25va dans le bon sens, va dans ce sens-là.
02:27Le sens qui est attendu encore une fois par les Français,
02:30c'est d'avoir un budget et une stabilité pour notre pays.
02:33Vous évoquiez les compromis, il y a un compromis que Sébastien Lecornu a fait,
02:36il a tendu la main à la gauche, aux socialistes,
02:38en acceptant de suspendre la réforme des retraites, un totem d'Emmanuel Macron.
02:43Et là finalement au Sénat, vous vous apprêtez demain,
02:46les sénateurs, si on comprend bien ce qui va se passer,
02:47s'apprêtent à détricoter tout ça et à suspendre la suspension de la réforme des retraites.
02:51Oui, la droite majoritaire au Sénat, effectivement, ne souhaite pas aller dans le compromis.
03:01Alors il faut faire attention aussi, parce qu'aujourd'hui nous sommes dans une première lecture,
03:04une première lecture à l'Assemblée nationale, une première lecture au Sénat,
03:07et j'ai envie de vous dire, les groupes politiques plantent leur drapeau
03:10pour montrer leur ligne rouge et leur priorité budgétaire.
03:14Ensuite nous allons arriver sur une commission mixte paritaire,
03:16une deuxième lecture ensuite, et ce qui va nous permettre d'essayer d'aller sur un compromis.
03:20Et c'est pour ça que la méthode proposée par le Premier ministre va dans le bon sens,
03:24c'est-à-dire qu'au bout d'un moment, pour anticiper cette deuxième lecture
03:28et la nécessité d'avoir un budget in fine, faisons des débats,
03:31faisons en sorte de montrer qu'il y a des majorités qui se dégagent,
03:34où il y a aujourd'hui une majorité de députés, une majorité de sénateurs
03:37qui veulent avoir un budget pour les Français à partir du 1er janvier,
03:42et donc la méthode du débat, je pense qu'elle est nécessaire.
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