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00:00Voilà pour le sentiment à Kiev. Bonjour Bruno Daru.
00:03Bonjour Pauline.
00:04Les Ukrainiens et Américains se disent satisfaits des dernières négociations à Genève sur un plan de paix négocié, concocté plutôt par l'administration américaine.
00:13Comment expliquer cet optimisme affiché après le coup de semence, je le disais de la semaine dernière ?
00:18Eh bien ceci explique peut-être cela, c'est-à-dire qu'en fait ce plan de paix qui était présenté il y a quatre jours par l'administration américaine,
00:25très favorable aux positions russes, a finalement incité les uns et les autres à se mettre en mouvement.
00:32Donc ça a créé une dynamique d'où ces négociations à Genève et visiblement côté américain, côté ukrainien,
00:39on veut donner le sentiment que les choses vont dans le bon sens et que ces négociations se déroulent plutôt bien sans trop entrer dans les détails.
00:49C'est ainsi que le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, qui dirige la délégation américaine, a dit qu'il était très optimiste sur la possibilité de conclure très vite un accord.
01:01Et il parle d'un engagement commun Kiev-Washington pour parvenir à une paix juste et durable, une expression que l'on entend plutôt d'habitude dans la bouche des dirigeants ukrainiens ou européens.
01:11Côté ukrainien, le négociateur Andrei Yermak est lui aussi confiant, il parle d'une nouvelle version du plan américain qui reflète la plupart des priorités de Kiev.
01:24Alors on a envie de dire que tout ça va dans le bon sens, c'est très bien, mais attention, il y a encore beaucoup d'ambiguïté.
01:31Beaucoup d'ambiguïté, typiquement les deux parties disent qu'un futur accord de paix, vous l'avez dit Pauline, devrait respecter pleinement la souveraineté de l'Ukraine.
01:41Très bien, mais ça veut dire quoi concrètement ? Est-ce que c'est la souveraineté au sens de l'intégrité territoriale de l'Ukraine ?
01:50Ou est-ce que c'est la souveraineté de la future Ukraine, même si elle est amputée de certains de ses territoires ?
01:57On va peut-être voir la carte qui montre ce que réclament les Russes et ce que prévoit le plan américain.
02:04Ce sont tous les oblastes évidemment que l'on connaît bien plus la Crimée.
02:09Et donc la souveraineté, ça veut dire quoi ? Est-ce que c'est ça, cette carte-là ?
02:14Ou est-ce que l'Ukraine récupère l'ensemble de son territoire ?
02:18Et ça n'est pas une petite question. Les Européens, mis devant le fait accompli par Washington, tentent à nouveau de revenir dans le jeu.
02:25En particulier les Français, les Britanniques et les Allemands qui ont présenté des contre-propositions.
02:30Si on connaît assez peu les détails du nouveau plan américain, est-ce qu'on connaît les contre-propositions européennes ?
02:36Oui, alors on connaît ces contre-propositions qui, ça a été dit par Oliver Gregg, ont été un peu balayés de la main par Marco Rubio sur le thème
02:45« Ah bon, il y a un contre-plan européen, je ne suis pas au courant ».
02:48Enfin, toujours est-il qu'on va le voir à l'antenne, les contre-propositions européennes portent notamment sur la question de la taille de l'armée ukrainienne.
02:55Et c'est important parce que dans la proposition américaine, l'armée ukrainienne qui tourne aujourd'hui autour d'un million de soldats était réduite à 600 000.
03:05Les Européens, eux, parlent de 800 000 soldats pour cette armée, pour qu'elle soit capable de résister éventuellement à une nouvelle agression.
03:15Les négociations doivent commencer à partir de la ligne de front. Alors ça, ça a toujours été la position des Européens, mais ils la réaffirment.
03:22Ils ont toujours dit « Non, on fait d'abord un cessez-le-feu, on gèle le front et ensuite on commence les négociations pour savoir quel territoire revient à qui, etc. »
03:33On ne fait pas d'abord la question de la répartition des territoires avant la fin des combats.
03:38L'Ukraine va recevoir une garantie de sécurité donc similaire à l'article 5 de l'OTAN qu'il y a en parlé.
03:44Alors ça, ça veut dire qu'effectivement les Américains notamment seraient prêts à intervenir si les Russes à nouveau agressaient l'Ukraine.
03:52On notera que pour le moment, les Européens sont discrets sur la fameuse présence des troupes de réassurance, cher Emmanuel Macron, des troupes européennes sur le sol ukrainien.
04:02Et puis enfin, l'Ukraine sera entièrement reconstruite et indemnisée par le biais d'avoirs russes.
04:08Alors ça, ça ne plaît pas aux Russes évidemment, mais ça ne va pas plaire aux Américains non plus.
04:12L'idée, ce serait que la Russie paye, indemnise l'Ukraine et que les avoirs russes qui sont actuellement gelés à Bruxelles seraient utilisés comme garantie
04:22que si jamais la Russie ne paye pas vraiment, eh bien on utilise à ce moment-là les avoirs russes.
04:28Et sur ces avoirs russes, les Américains, eux, voulaient en récupérer la moitié.
04:31Enfin voilà, donc on en est là pour le moment.
04:34Les Européens, on le voit, essayent de revenir à la table des négociations.
04:38Les Américains les acceptent à contre-coeur, on va dire.
04:43Voilà, et là où ça se complique encore un peu plus, c'est que depuis Washington, Trump, lui, continue de s'en prendre aux Ukrainiens.
04:49C'est quoi ? C'est l'acharnement ?
04:50Bon, c'est plutôt la méthode Trump, Pauline, qu'on commence à bien connaître.
04:53Je menace, j'insulte, je vois la réaction.
04:56Et puis après, on commence à discuter sérieusement.
04:59Donc effectivement, ce week-end, il a dit vraiment, ces Ukrainiens sont totalement ingrats.
05:05Zelensky a gardé son calme, il a retenu sa leçon du bureau Oval.
05:09Il s'est dit reconnaissant envers le président Trump.
05:11Et puis les négociations à Genève ont commencé.
05:13Et il y a quelques heures, Donald Trump a parlé d'avancées très significatives.
05:19On parle même d'une possible visite express de Zelensky à Washington.
05:23On verra bien dans les prochains jours.
05:25Les négociations à Genève vont se poursuivre jusqu'à jeudi.
05:27L'ultimatum de jeudi, finalement, qui était présenté comme impératif,
05:32Marco Roubius a dit bon, ce sera jeudi ou vendredi ou lundi prochain.
05:35On est flexible sur la question.
05:37Donc on en est là.
05:39On est un peu au milieu du guet.
05:40Tout est possible.
05:41Sur quoi ça va déboucher, on ne sait pas trop.
05:43Et puis il y a un acteur, pour le moment, qui reste silencieux, du moins, officiellement.
05:48Eh bien, c'est la Russie qui voit comment tout ça se déroule
05:51et qui, à un moment ou à un autre, se prononcera.
05:53Il y a fort à parier que certaines propositions, notamment européennes,
05:57soient totalement inacceptables pour Moscou.
05:59La diplomatie tous azimus.
06:00Merci beaucoup, Bruno.
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