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00:00Il est 10h ici à Paris, bonjour à toutes et tous et bienvenue dans Parlons-en, votre rendez-vous avec l'info qui prend son temps.
00:08Voici les titres de ce mardi, 6 morts en Ukraine, 3 morts en Russie, le bilan d'une nouvelle nuit de guerre entre Kiev et Moscou, elle a été particulièrement intense.
00:17A l'approche de l'hiver, les raids s'intensifient et les tentatives diplomatiques aussi, les Européens qui essaient d'exister face au rouleau compresseur de la diplomatie américaine
00:27et Moscou qui maintient ses positions maximalistes.
00:30Et puis une journée spéciale sur France 24 pour sensibiliser aux violences faites aux femmes, c'est tous les ans le 25 novembre et c'est donc aujourd'hui.
00:39Les chiffres sont édifiants, une femme est tuée par un proche toutes les 10 minutes dans le monde et la violence en ligne qui n'en finit plus de gagner du terrain.
00:50C'est un slogan que l'on voit fleurir dans chaque manifestation contre les violences sexuelles ou sexistes ou pour les droits des femmes dans le monde entier.
00:56Un slogan dans lequel la première phrase est barrée pour mieux surligner la seconde, protégez vos filles, éduquez vos fils.
01:04Car la violence à l'encontre des femmes, quelle qu'elle soit aujourd'hui et quoi qu'on en dise, est perpétrée dans l'immense majorité des cas par des hommes.
01:11Dans le cas des violences sexuelles, c'est 97%.
01:14Quels enfants les hommes violents étaient-ils ? Et surtout, quel chemin les garçons de notre époque peuvent-ils emprunter, bousculer qu'ils sont dans une société post-MeToo ?
01:24Les contenus masculinistes sont disponibles partout et tout le temps.
01:27Comment éduquer collectivement nos fils pour ne plus avoir à protéger nos filles ?
01:32C'est la question que je pose ce matin à mes invités, Christine Castelin-Meunier, Cynthia Ilouz et Maya Anaïsiat-Aguen.
01:38Bonjour mesdames, merci d'être là. On a beaucoup de choses à se dire, c'est Parlons-en et c'est parti.
01:54Bonjour Christine Castelin-Meunier.
01:56Bonjour.
01:57Et bienvenue sur ce plateau. Vous êtes sociologue au CNRS, autrice prolifique notamment de Essien Réinventer l'éducation des garçons,
02:05qui est sorti chez Nathan. Je peux citer aussi « Devenir écoféministe » ou « Les hommes » aussi viennent de Vénus, qui est sorti chez Larousse.
02:13Cynthia Ilouz, bonjour.
02:14Bonjour.
02:15Merci d'être là. Vous êtes vice-présidente en charge du plaidoyer à l'ONU Femmes France et autrice de « Procès Mazan, la déflagration »
02:23qui est sorti il y a peu aux éditions de l'Observatoire.
02:26L'ONU Femmes France, qui est à l'origine aussi de cette tribune, « Le silence des hommes doit cesser »,
02:31une tribune dans laquelle un collectif d'hommes appelle à rompre avec l'inaction masculine.
02:36Et puis à vos côtés, Maya Anaïs Yataghen. Bonjour Maya.
02:39Vous êtes ici chez vous, journaliste à France 24 et réalisatrice de « Homo virulus, la fabrique du mal-être »
02:45qui sera diffusée le 10 décembre prochain sur la chaîne parlementaire.
02:49Comment être un homme aujourd'hui ? Vaste question.
02:52C'est une mini-série qui porte sur la sidération, la sidération de l'entourage d'un ado de 13 ans
02:58quand il comprend qu'influencé par des contenus masculinistes sur les réseaux sociaux,
03:03il en est venu à poignarder une de ses camarades.
03:06Cette mini-série, c'est la série britannique adolescence, succès phénoménal, sorti l'an dernier.
03:11Un succès qui doit peut-être précisément beaucoup à cette sidération que beaucoup d'adultes ont ressenti,
03:17ont éprouvé en regardant cette série.
03:19Tant la méconnaissance de ce dans quoi baignent les plus jeunes aujourd'hui semble grande.
03:24Est-ce que nous sommes Christine Castelin-Menier aujourd'hui dans le temps de la sidération ?
03:28Complètement.
03:30C'est-à-dire, ce qui est très impressionnant, c'est à quel point il y a un impact du masculinisme
03:38qui sévit à travers les réseaux sociaux, et notamment pourquoi ?
03:43Auprès des jeunes garçons.
03:45Parce que les garçons aujourd'hui sont aux prises avec des contradictions, des paradoxes.
03:50Entre l'idéal viril, qui les pousse à être violents, dominateurs, supérieurs, avoir recours à la force, etc.
03:59Et traiter les autres d'inférieurs s'ils ne sont pas forts.
04:04Et la culture de l'égalité.
04:08Donc ils sont aux prises avec ces contradictions.
04:10Et pour l'instant, il n'existe pas de modèle alternatif à cet idéal viril dont certains cherchent à s'éloigner.
04:20Mais au contraire, d'autres sont ravis d'y aller à pieds joints parce que ça leur donne de la force et ça renforce leur identité.
04:28Ces injonctions contradictoires, Maya, c'est précisément le sujet de votre film, auxquels sont soumis les jeunes ados aujourd'hui, garçons ?
04:36Exactement, que ce soit les jeunes adolescents ou alors les un peu moins jeunes qui ont grandi.
04:41Effectivement, ils sont aux prises entre ce que vient de dire Mme Castellanmenier.
04:45C'est clairement ces différentes injonctions.
04:47Ils ressentent un mal-être parce qu'à la fois, on leur dit qu'il faut être extrêmement fort pour réussir dans le monde professionnel,
04:53dans la vie de tous les jours et par contre, dans la vie peut-être un peu plus privée, avec leurs épouses, leurs compagnes, leurs filles, leurs amis.
05:01Là, par contre, ils devraient être un peu plus doux et du coup, forcément, il y a une contradiction qui semble totalement impossible à résoudre.
05:09Cynthia et Luz, avant d'aller plus loin, et notamment sur la définition de ce que c'est ce masculinisme à version 2025 ?
05:16Oui, on a malheureusement assisté à la montée du masculinisme ces dernières années.
05:19Vous savez, chaque année, le 25 novembre, c'est la journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes, journée onusienne.
05:26Cette année, le thème plus particulièrement mis en avant par le siège à New York, c'est la lutte contre les violences en ligne, le cyberharcèlement.
05:36Parce que justement, ça se décuple avec les années qui passent.
05:39Et malheureusement, on a ce constat chez ONU Femmes qu'il faut agir sur la question du cyberharcèlement, et plus particulièrement, bien sûr, sur le sujet de l'éducation.
05:50On va y revenir dans un instant.
05:52Sidération, illustration, il y a quelques semaines, quand un influenceur français, Alex Hitchens, 700 000 fans sur TikTok avant d'en être banni,
06:01a tenu ses propos à l'Assemblée nationale, où il répondait à une commission d'enquête. On l'écoute.
06:08Quand vous dites, vous prenez son téléphone, si elle refuse, c'est une pute, fin de relation.
06:14Ou encore, la majorité des femmes, énormément de P-U-T-E-S, peu de filles, bien.
06:19Ça, c'est des choses que vous avez dites.
06:21Déjà, vous vous remplacez pute par P-U-T-E-S, c'est pour échapper à la modération.
06:27Est-ce que les propos que je viens de citer vous semblent contrevenir aux conditions générales d'utilisation de la plateforme, et plus largement à la loi ?
06:33Je pense que vous vous avancez un peu trop.
06:36Étant donné que ces propos... Je vais terminer, s'il vous plaît.
06:40Parce que ces propos ont été prononcés dans un web YouTube, pas à la TikTok.
06:43Vous avez pris 10 secondes de mon propos, vous l'avez isolé, et vous venez de me le balancer à la gueule.
06:48C'est à la gueule, excusez-moi, mais vous prenez son téléphone, si elle refuse, c'est une pute, fin de relation, c'est pas moins problématique.
06:53Je vous demande de me laisser finir. C'est moi qui mène l'audition, je suis président de la commission d'enquête, je vous demande de me laisser finir.
06:59Non, je vous lis, je suis président, excusez-moi, on va couper le son de M. Hitchin, s'il vous plaît, si vous continuez.
07:06Je finis mon propos, s'il vous plaît.
07:09Je vous disais...
07:10Au revoir, monsieur. Bonne journée.
07:11Je finis mon propos.
07:13Voilà, et c'est ainsi que cette influenceur masculiniste a donc clôturé cette audition à l'Assemblée nationale.
07:21Est-ce qu'on mesure aujourd'hui, Christine Castelin-Meunier, le niveau de pénétration de ce genre de discours parmi les jeunes et les jeunes hommes, plus précisément ?
07:29Pas du tout. Donc il faut vraiment prendre ça en considération. Et là, ce qui est très frappant, c'est à quel point ils rondent le dialogue.
07:36Et justement, la question c'est comment rétablir le dialogue et faire en sorte que les enfants, les garçons, aient la capacité et le courage d'échanger avec d'autres qui ne sont pas du même avis qu'eux.
07:51Et ça, ça s'appelle la théorie de l'esprit. Par ailleurs, c'est très important aussi de leur donner accès à leurs émotions.
07:59Là où, au contraire, on les élève dès qu'ils sont tout petits, à surmonter leurs émotions et à ne pas prendre en considération leur sensibilité.
08:08Et que s'ils montrent des moments de faiblesse, etc., ce ne sont pas des hommes.
08:14Et donc là, on sent bien à quel point il faut revoir l'éducation des garçons.
08:18Ce que vous racontez, Maya, dans le film, c'est que le panel de ce qu'on appelle le masculinisme, mais qu'on devrait plutôt appeler les masculinismes, est très grand.
08:28Des fameuses incels, qui est un mot-valise pour « involontary, célibate, célibataire, involontaire », des hauts vidéos d'influenceurs qu'on vient de voir à l'instant, des communautés anti-féministes ou anti-walk.
08:40Voilà, le panel de ce qui est disponible sur la toile est très large.
08:45Exactement, c'est clairement un parapluie, le masculinisme.
08:48Ce qui est très intéressant dans cet extrait qu'on a d'ailleurs mis dans le documentaire, c'est à quel point est-ce qu'il se positionne un peu comme une figure qui est raccrochonnée de la République.
08:57Et ça ne peut pas nous empêcher de rire, en fait, d'une certaine manière.
09:01Et c'est pour ça que ça fait le buzz.
09:02Et au final, c'est un business qu'ils savent très bien utiliser sur les réseaux sociaux.
09:07Il y a plein de plateformes où ils vendent des pseudo-conseils de drague, ils essayent de rejoindre la jeunesse sur des terrains qui l'intéressent, comme le sport, par exemple, la drague, etc.
09:16Mais ce que vous dites, c'est que beaucoup de jeunes aujourd'hui, au sens large, en tout cas de jeunes garçons, arrivent finalement vers ces contenus presque malgré eux.
09:25Là, sur un forum de jeux vidéo, petit à petit, l'algorithme se déplace et vous fait rencontrer ce genre de discours, c'est ça ?
09:31Exactement, c'est-à-dire que le masculinisme, qui historiquement n'est pas qu'aujourd'hui, on peut monter jusqu'aux années 70-80.
09:37Aujourd'hui, il y a différentes manières d'y arriver, et notamment vers les algorithmes sur les réseaux sociaux.
09:41C'était tout le principe de cette commission sur les effets de TikTok sur les jeunes, etc.
09:46Sur les plateformes aussi de jeux vidéo, dans le cadre de ce documentaire, j'ai interviewé une sorte d'un sel repenti qui disait, moi, à 13 ans, j'avais une passion pour les jeux vidéo.
09:55Je suis partie sur une plateforme bien connue, et je voyais qu'il y avait des propos qui étaient un peu de la misogynie ordinaire.
10:02Mais bon, c'était dans le package. En fait, on avait le même projet d'être intéressé par les jeux vidéo.
10:07Et puis, au fur et à mesure, il se rend compte que c'est beaucoup plus insidieux, et que 5 ans plus tard, quand il cherche des conseils en ligne sur comment draguer,
10:14il finit naturellement sur des plateformes masculinistes, en fait.
10:17Cynthia Ellouz, est-ce que le masculinisme ou les masculinismes sont, d'une certaine façon, la dernière évolution de siècles de patriarcat,
10:25de stéréotypes de genre, d'homo virilus, pour reprendre le nom du documentaire de Maya, ou c'est autre chose ?
10:31Est-ce que c'est quelque chose qui s'est corsé en réaction, notamment au mouvement MeToo ?
10:37Alors, c'est sûr que MeToo est un moment où, du coup, les hommes se sont sentis attaqués par la révélation de la parole.
10:47Donc, vous avez eu ce phénomène, vous savez, « not all men », donc des hommes qui ont dit « mais on n'est pas tous comme ça »,
10:52et puis certains qui ont décidé de prendre la parole, de renforcer leur position très patriarcale, pour dire « mais en fait, c'est nous qui décidons et on va continuer comme ça ».
11:00Et puis, ce que vous avez évoqué à l'instant sur, bien sûr, les violences en ligne, moi, je tiens quand même à préciser aussi que, malheureusement,
11:09on est entouré de pornographies violentes qui touchent les enfants, vous le savez, de plus en plus jeunes.
11:15Moi, je suis membre du HCE, vous savez, le Haut Conseil à l'égalité femmes-hommes, je représente ONU Femmes là-bas.
11:21On a ces chiffres qui sont terribles, qui font qu'on sait déjà que des jeunes de moins de 15 ans, quasiment pour 35% d'entre eux, ont vu de la pornographie violente.
11:32Donc, vous vous rendez compte à quel point le cerveau de ces jeunes garçons va être complètement biaisé et avoir une image complètement faussée des relations hommes-femmes,
11:42de ce que ça va être l'amour et puis, évidemment, des relations sexuelles, puisque plus de la moitié d'entre eux pensent qu'il faut des relations violentes dans la sexualité.
11:50Donc, on est, malheureusement, à une ère où la cyberviolence est aussi accentuée par ce phénomène et qui est très facile d'accès aujourd'hui, malheureusement.
12:01Et précisément, je parlais de sidération tout à l'heure pour les adultes qui nous regardent et qui ne savent absolument pas de quoi on parle depuis un peu plus d'un quart d'heure.
12:10Eh bien, Julien Dubois nous raconte en image précisément qu'est-ce que ces jeunes ont, notamment dans leur téléphone portable.
12:18Sur les réseaux sociaux, certains influenceurs prônent des idées masculinistes.
12:27Une idéologie apparue dans les années 1980 en Amérique du Nord.
12:31Elle a pour but de défendre les hommes, considérés comme opprimés et victimes des avancées féministes.
12:37Des discours qui portent et trouvent des adeptes chez les jeunes, notamment en France.
12:40C'est ce qu'indique le rapport du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes de janvier 2025.
12:45Il existe une polarisation croissante d'une partie de la jeunesse, avec d'un côté des femmes plus sensibles au féminisme,
12:53et de l'autre une partie des jeunes hommes plus sensibles à des positions sexistes, très dures, aux discours masculinistes et aux mouvements réactionnaires et politisés.
13:01Une radicalisation des discours conservateurs sur la place des femmes, qui se traduit en chiffres dans l'enquête qui a permis d'établir le rapport.
13:0845% des hommes de moins de 35 ans estiment qu'il est difficile d'être un homme dans la société actuelle.
13:15C'est plus 19% en deux ans pour les 15-24 ans.
13:19Autre sentiment qui ressort de cette enquête.
13:2213% des 25-34 ans estiment qu'il est difficile d'être un homme, mais facile d'être une femme.
13:27Les idées masculinistes infusent aussi sur le comportement que les jeunes hommes adoptent.
13:32Chez les moins de 35 ans, 53% pensent qu'il faut savoir se battre, et 46% qu'il ne faut pas montrer ses émotions.
13:40Le Haut Conseil pour l'égalité préconise la mise en place d'un programme de sensibilisation pour tous les jeunes,
13:46notamment sur le respect des autres et la prévention des violences sexistes et sexuelles.
13:50Elle est intéressante cette question, elle a le défaut de la simplicité,
13:56mais ces jeunes hommes qui considèrent qu'il est plus facile d'être un homme aujourd'hui que d'être une femme,
14:03qu'est-ce que ça dit ça ?
14:04C'est impressionnant.
14:06Alors, c'est sûr que les garçons sont plus punis et plus renvoyés de l'école,
14:10et ils sont plus traités de personnes qui chahutent, qui sont sales, qui font du désordre et tout.
14:18Les petits, par exemple, dès 7 ans, dès 9 ans, disent que les maîtresses, les maîtres, tout ça,
14:28préfèrent les filles, et qu'ils ont des chouchoutes, et qu'on ne les aime pas.
14:33Et par contre...
14:35Mais ça vient d'où, ça ?
14:37Ils ne se sentent pas aimés, et c'est sûr qu'on a tendance à faire des compliments aux petites filles,
14:45à leur dire qu'elles sont jolies, bien habillées, tout ça.
14:48Là, aux petits garçons, il y a vraiment cette difficulté à leur faire des compliments sur la beauté,
14:55sur la façon dont ils se tiennent, etc.
14:58Et donc, en fait, ils se sentent moins aimés.
15:01Par contre, ce qui est impressionnant, c'est à quel point les petites filles,
15:06elles ont du mal à s'affirmer, parce que c'est très important de combiner tous les registres
15:11quand on est une fille et qu'on veut s'affirmer.
15:13Et donc, ensuite, au fur et à mesure qu'ils grandissent,
15:17autant ils rejettent les petits garçons.
15:20Quand ils reçoivent un petit papier avec un petit cœur d'une petite fille,
15:23qui est un peu du style, un symbole de petit amour affectif,
15:30et bien là, ils rejettent ça, avec du mépris,
15:34parce qu'il ne faut pas qu'ils soient sensibles à des sentiments.
15:37Mais par contre, quand ils deviennent ados, là, ils peuvent être rejetés par les filles,
15:42parce qu'ils ont des boutons, parce qu'ils sont mal à l'aise,
15:45parce qu'ils sont maladroits, parce que tout ça...
15:47Et donc, on sent bien qu'ils se sentent un peu en porte-à-faux
15:50par rapport à ce qu'ils devraient être.
15:53Et c'est très important de voir que le masculinisme les rassure,
15:58parce que ça réactive des modèles qui ont fait leur temps autrefois,
16:02traditionnels, qui montrent que, ben oui, l'homme est, quoi qu'il se passe, supérieur.
16:09Et donc là, les garçons se sentent rassurés.
16:12Précisément, Maya, quelle est la promesse des masculinistes
16:15quand ils s'adressent à des ados de 12, 13, 14 ans,
16:18sur qu'elles... on sait les failles de l'adolescence,
16:21sur quoi ça appuie, sur ce que disait à l'instant Christine Castellan-Meunier ?
16:25Évidemment, je pense qu'il y a toute une partie de
16:27« j'aimerais appartenir à un groupe », déjà le premier.
16:29Et c'est aussi l'un des intérêts d'avoir autant de sous-groupes dans le masculinisme.
16:34Comme ça, il y a un peu à boire et à manger.
16:36Même si, idéalement, il faudrait ne rien boire et ne rien manger, tout ça.
16:39Et ensuite, effectivement, il y a l'idée d'être désirable, d'être aimé.
16:43Donc c'est tout l'intérêt de tous ces conseils.
16:46Pour être plus musclé, pour être plus intelligent,
16:48même potentiellement, pour avoir des pseudo-techniques de drague,
16:51qui, grosso modo, expliquent comment manipuler les femmes
16:54qui seraient moins intelligentes, qui seraient plus faibles.
16:56Et tout ça revient, effectivement, à ces modèles archaïques
17:00de ce personnage que j'ai appelé Homo virilus,
17:03d'avoir cette idée d'être plus fort, plus dominant,
17:05de n'avoir aucune émotion, qui serait l'homme à maxima,
17:09celui que tout le monde voudrait être.
17:11Vous évoquiez tout à l'heure le « not all men »
17:12qu'on a beaucoup entendu au moment du procès des viols de Mazan,
17:15qui est l'objet de votre livre, Cynthia Elouz.
17:17On pourrait le décliner, je pense à ceux qui nous regardent, à « not all boys ».
17:22Il ne s'agit pas ici de dire que tous les garçons sont de dangereux masculinistes
17:26en puissance, mais qu'il s'agit d'un mouvement global.
17:29Et si on s'extrait de cette réflexion-là, on n'y arrivera pas collectivement ?
17:34On parlait de l'éducation à l'instant.
17:36C'est quand même nécessaire de rappeler et d'éduquer les jeunes garçons,
17:40mais aussi les jeunes filles, de dire qu'aujourd'hui,
17:43une femme sur trois va subir des violences,
17:46ou subit des violences dans le monde.
17:47Donc déjà, il faut quand même apprendre ça aux jeunes générations
17:50pour que les petits garçons n'imaginent pas qu'il y a des injustices
17:53qui sont faites à leur égard, etc.
17:54Il faut quand même poser ce qui existe.
17:57Et les chiffres qui sont aujourd'hui,
17:59ONU Femmes France,
18:00on a justement David Pellicot,
18:03qui est à l'origine d'une tribune.
18:05Qui est le fils de Gisèle Pellicot.
18:06Voilà, qui est le fils de Gisèle Pellicot,
18:09et le frère de Caroline Darian.
18:11Il veut se mobiliser aux côtés d'ONU Femmes France
18:15pour que les hommes, justement,
18:17eh bien, prennent leur part à ce combat.
18:20Donc, on est très heureux
18:21parce qu'on a une trentaine de signataires.
18:23Aujourd'hui, cette tribune est disponible en ligne.
18:26On a déjà plus de 3500 personnes qui ont rejoint
18:29pour dire, justement, stop.
18:31On est des hommes,
18:32mais on souhaite que ces violences s'arrêtent,
18:36que les violences faites aux femmes s'arrêtent.
18:38Ils dénoncent dans cette tribune,
18:39bien sûr, les violences sexuelles,
18:42les cyber-violences, etc.
18:44Et donc, c'est indispensable
18:46que les hommes se mobilisent,
18:48puissent être présents
18:50aux côtés d'organisations comme ONU Femmes France,
18:53prennent leur part
18:53et puissent venir rejoindre cette tribune
18:56et aussi contribuer.
18:57Parce que, comme vous le devinez,
18:59malheureusement, à ONU Femmes France,
19:00on a plus de donatrices que de donateurs,
19:03alors qu'il n'y a pas de raison
19:04que les femmes portent financièrement
19:07aussi le combat des violences faites aux femmes.
19:09Et on a vu des images
19:10de la manifestation de samedi dernier
19:12en France contre les violences sexistes et sexuelles.
19:16Il faut y passer quelques minutes
19:17pour se rendre compte
19:18à quel point le cortège est composé
19:20essentiellement de femmes.
19:22Pour revenir à nos jeunes ados,
19:23garçons, jeunes adultes
19:25ou grands enfants,
19:27la cour de collège,
19:28la cour de lycée
19:29est depuis longtemps
19:31un concentré de stéréotypes de genre.
19:34Mais effectivement,
19:35il semble que ces dernières années
19:36se soient tendues sur ces questions,
19:39et notamment à cause de la pénétration
19:40de ces discours masculinistes.
19:42On va écouter la carte postale de Montréal
19:45que nous a envoyée tout à l'heure François Riouet.
19:47L'influence des contenus masculinistes
19:56suprémacistes non sollicités
19:58mais toujours plus visibles en ligne
19:59sur les téléphones des adolescents
20:01a trouvé le chemin des classes d'école
20:03ici au Canada.
20:04C'est en tout cas le résultat
20:06d'une étude de l'université d'Alhaousie
20:08en Nouvelle-Écosse
20:09qui a analysé les discussions
20:11d'un forum en ligne
20:12qui regroupe plus de 2 millions d'enseignants
20:15dès l'âge de 11 ou 12 ans
20:17des garçons disent à leurs enseignantes
20:19qu'ils n'ont pas à les écouter
20:20ni à les respecter
20:22et certains de leurs propos
20:24sont à la fois injurieux
20:25et à connotation sexuelle.
20:27C'est ce que rapporte
20:28le co-directeur de recherche
20:30à l'Institut canadien d'études
20:31sur l'extrême droite.
20:33En cause, explique le chercheur,
20:35la montée en flèche
20:36de la popularité en ligne
20:38ces dernières années
20:38d'influenceurs suprémacistes masculinistes
20:41comme par exemple Andrew Tate
20:43qui est actuellement poursuivie
20:45entre autres pour trafic d'êtres humains,
20:47de violences et de viols.
20:49L'étude canadienne rappelle
20:51que le cadre législatif ici
20:53est encore faible.
20:55Il appelle à une plus grande sensibilisation
20:57des parents vis-à-vis du phénomène.
21:00Et puis l'association Anti-Haine Canada
21:02demande que la misogynie
21:04et le suprémacisme masculiniste
21:06soient ajoutés au programme
21:07de sensibilisation scolaire.
21:09Il rappelle également
21:10que le projet de loi sur les préjudices en ligne
21:13qui doit aider à combattre
21:14les violences faites aux femmes
21:15n'a toujours pas été adopté ici,
21:17au Canada.
21:19D'ailleurs, j'ai évoqué tout à l'heure
21:20la série Adolescence
21:22dont on sait que les pouvoirs publics
21:24souhaitent qu'elles soient diffusées
21:25dans les collèges et les lycées
21:27pour sensibiliser.
21:30Mais c'est intéressant,
21:31sensibiliser des enfants
21:32qui, eux, savent déjà
21:33de quoi on parle.
21:35C'est peut-être plutôt les parents
21:36qu'il faudrait sensibiliser.
21:38Christine Castellin-Meunier,
21:39encore une fois,
21:40je répète qu'il ne s'agit pas ici
21:41de dire que tous nos garçons
21:42sont des masculinistes en puissance.
21:45Mais est-ce qu'on sait mesurer
21:46les effets de ce genre de discours
21:48que l'on suit de façon plus ou moins
21:50subie ou volontaire
21:53dans le développement, plus tard,
21:55d'un garçon, puis d'un homme ?
21:56On l'évoquait rapidement
21:57avec Cynthia Elis tout à l'heure.
21:59Ce qu'on sent bien,
22:01c'est à quel point
22:01il y a une attraction
22:03pour l'argent.
22:05Il y a une difficulté
22:07à être dans le respect
22:09à l'égard des personnes
22:10qui enseignent.
22:11Et donc, là,
22:12on sent bien qu'il y a
22:14quelque chose qui vient
22:15de s'ouvrir,
22:17qui est véritablement
22:18un fossé immense.
22:20Et il faut véritablement
22:21réinstaurer
22:24l'estime de soi,
22:25le respect d'autrui.
22:26et notamment aussi
22:28favoriser
22:30tout ce qui peut permettre
22:32d'aller vers l'autre
22:33et de le comprendre.
22:35Et là, on sent bien
22:36que les garçons
22:36se tournent vers le groupe,
22:39vers la tribu
22:40et se rallient
22:42derrière un chef
22:43pour avoir un peu
22:44de l'assurance,
22:45de la force,
22:46de la supériorité
22:47et qu'ils sont motivés
22:48par ça.
22:49Donc, il faut absolument
22:50lutter contre ça
22:53à travers des programmes scolaires
22:54comme ça vient d'être dit.
22:55Et c'est fondamental.
22:58Et aussi,
22:59ne pas oublier
23:00qu'à une période
23:01de l'Antiquité,
23:03l'adjectif viril
23:05prenait un E.
23:07Et ça concernait
23:08les filles
23:09et les garçons.
23:10Et ça voulait dire
23:11quoi ?
23:13Ça voulait dire
23:13la vertu,
23:15la vertu morale,
23:16le courage,
23:17l'énergie,
23:19le désir
23:20pour favoriser
23:21le désir ardent
23:22de vivre
23:23des garçons
23:23et des filles.
23:24Donc, on sent bien
23:25que là,
23:26on s'est complètement
23:26éloigné de tout ça
23:27et qu'il faut revenir
23:29à quelque chose
23:30qui permette
23:31d'humaniser
23:32le masculin
23:33et il faut réenchanter
23:35le masculin
23:35pour lutter
23:37contre l'influence
23:38des masculinistes.
23:41Je vois acquiescer,
23:43Maya,
23:43sur le fait que
23:43Viril dans l'Antiquité
23:44s'écrivait avec un E.
23:46Oui, c'est vrai
23:47que même encore aujourd'hui,
23:48on pourrait dire
23:48d'une femme
23:49qu'elle est virile.
23:50Pourquoi pas ?
23:51Après, ça veut dire aussi
23:52qu'il y a tout un imaginaire
23:53qui est convoqué.
23:54Mais c'est vrai qu'aujourd'hui,
23:55on arrive à une essentialisation.
23:57Les hommes, les femmes
23:57sur les réseaux sociaux,
23:58on entend beaucoup
23:59l'essence
24:00ou l'énergie masculine,
24:02l'énergie féminine
24:03qui serait extrêmement restreinte.
24:06Alors qu'en réalité,
24:07paradoxalement,
24:07il y a une partie
24:08de la virilité
24:09qui serait par exemple
24:10dans faire attention
24:10à sa patrie,
24:11faire attention
24:12à sa famille,
24:14protéger les autres.
24:14Est-ce que ce n'est pas au final
24:15les valeurs
24:16qu'on met dans le cas,
24:17dans la bienveillance
24:18et dans le soin
24:19et qui aujourd'hui
24:19est extrêmement associée
24:21à la féminité ?
24:22Pour revenir à ma question,
24:23Maya,
24:24est-ce qu'on sait aujourd'hui
24:25si très clairement
24:27un ado de 12-13 ans
24:28qui est infusé
24:30toute la journée
24:31sur les réseaux
24:32de ses vidéos,
24:34est-ce que nécessairement
24:35il y aura un impact
24:36sur sa relation aux femmes
24:38plus tard
24:39ou sa relation
24:39à la collectivité
24:40dans son ensemble ?
24:42Alors ce qu'on sait nettement
24:42et notamment
24:43via une étude irlandaise,
24:46c'est qu'en environ 30 minutes
24:47sur TikTok notamment,
24:49un adolescent d'environ 16 ans
24:50va finir avec des contenus masculinis.
24:52Ça peut même être
24:52beaucoup moins,
24:53genre 9-10 minutes.
24:54Donc ça va extrêmement vite.
24:55Après,
24:56les différentes associations
24:57qui vont intervenir
24:58en collège et en lycée
24:59disent que tous ces propos,
25:01ils sont connus
25:01des masculinistes,
25:03des hommes comme des femmes,
25:04des garçons comme des filles
25:05et que forcément,
25:06ça leur fait se poser des questions.
25:07Et c'est un peu comme
25:08les discours,
25:10évidemment sexistes
25:10mais aussi racistes
25:12et autres,
25:13ils sont un peu,
25:13il y a une petite musique
25:14dans l'air du temps
25:15qui fait qu'il y a quand même
25:16ce doute,
25:17à un moment on se construit,
25:18mais est-ce que ce serait
25:19pas ça la norme ?
25:20Et à partir de là,
25:21ça va peut-être ouvrir
25:22des débats qui ne se seraient
25:23peut-être pas ouverts sans
25:24et aller vers une radicalisation,
25:27ça c'est un peu
25:27la théorie des organisations,
25:28de se dire que dès qu'il y a
25:29quelqu'un avec un discours
25:31plus extrémiste,
25:32tous les autres vont se dire
25:32ah oui, pourquoi pas ?
25:33Et donc forcément,
25:34ça déplace un peu
25:35le baril centre sur ça.
25:36Et les filles dans tout ça,
25:37Cynthia Elouz,
25:39face à ça,
25:39les jeunes adolescentes ?
25:40Oui, les jeunes adolescentes aussi,
25:42elles deviennent de plus en plus
25:44elles féministes
25:44parce qu'elles ont aussi
25:45des contenus féministes
25:47plus accessibles,
25:48mais il faut aussi bien sûr
25:49les prévenir
25:50contre le cyberharcèlement
25:51puisqu'on le sait aussi,
25:52ce phénomène est très présent
25:54en ligne
25:54et puis il faut aussi éduquer,
25:56on l'a dit,
25:57filles et garçons
25:58sur le fait que derrière un écran,
26:00eh bien il peut y avoir
26:01de la violence.
26:01Ce qu'on va dire,
26:02c'est pas anodin.
26:04On le sait très bien,
26:05il y a des personnes,
26:06des jeunes qui se suicident
26:08lorsqu'il y a des cyberviolences.
26:10On sait que beaucoup
26:11de jeunes filles
26:12ont pu recevoir
26:13des images
26:14qui sont non sollicitées.
26:16On sait aussi
26:17que l'image
26:18de certaines adolescentes
26:19sont utilisées,
26:20c'est ce qu'on appelle
26:20les deepfèques,
26:22vous le savez,
26:23donc ça c'est terrible.
26:24Et donc,
26:24ONUFAM essaye vraiment
26:25de sensibiliser
26:27à tous ces sujets
26:27parce qu'il y a encore
26:28énormément de pays
26:30dans le monde,
26:31plus de 116 je crois,
26:32qui n'ont aucune loi,
26:33aucune restriction sur ça.
26:35C'est-à-dire que c'est possible
26:36de le faire
26:36et ça ne rentre pas
26:37sous le coup de la loi.
26:38Vous avez vu ici en France,
26:39eh bien les pouvoirs publics
26:41essayent de se mobiliser.
26:42On a vu tout à l'heure
26:43une audition.
26:45On comprend qu'ici
26:46on essaye d'agir
26:47mais enfin il y a encore
26:48malheureusement
26:49énormément de femmes,
26:50des millions de femmes
26:51dans le monde
26:52qui ne peuvent pas accéder
26:53à une protection
26:55qui soit une protection juridique
26:56parce qu'il n'y a pas
26:57de loi qui les protège.
26:58Et malheureusement,
26:59on le sait,
27:00vous demandiez
27:00quelle est la conséquence concrète,
27:02on le sait,
27:03des hommes qui sont violents
27:04en ligne
27:04ont 5 fois plus de risque
27:05de passer à l'action
27:06dans la vie réelle.
27:07Donc il faut quand même
27:08aussi avoir ça en tête,
27:09c'est très important.
27:11Ce n'est pas du cinéma
27:12derrière l'écran.
27:13Ça peut devenir réel
27:14malheureusement.
27:15Il est 10h27 ici à Paris
27:16depuis le début
27:17de cette émission,
27:184 femmes ont été tuées
27:20dans le monde
27:20car selon les chiffres
27:21de l'ONU,
27:22une femme est tuée
27:22par un proche
27:23toutes les 10 minutes.
27:24C'était 50 000 femmes
27:25en 2024.
27:27Voilà pour ce chiffre.
27:28je me fais l'écho
27:29de questions
27:30de ceux sans doute
27:31qui nous regardent
27:32et qui se disent
27:32mais les violences
27:33à l'égard des femmes
27:34quelles qu'elles soient
27:35existaient avant
27:36les réseaux sociaux,
27:37avant que la lumière
27:38médiatique soit mise
27:39sur les masculinistes.
27:43Alors quoi ?
27:44C'était invisible.
27:45C'est ça le problème.
27:47Ça faisait partie
27:47du fonctionnement
27:48de la société.
27:49Donc c'est devenu visible
27:51et heureusement
27:52parce que ça permet
27:53de développer des mesures.
27:55mais moi j'ai quand même
27:57aussi des choses
27:58qui sont en tête
28:00qui sont un peu rassurantes.
28:01J'intervenais dans un collège
28:03auprès d'une classe
28:04de 3ème
28:05sur la pornographie,
28:06la violence et tout ça
28:07et j'étais impressionnée
28:10par le discours
28:12de certains garçons,
28:13de certaines filles
28:14qui disaient
28:16il faut véritablement
28:17renforcer sa force intérieure
28:20et ils demandaient
28:21aux parents
28:22que les parents interviennent
28:23pour les aider
28:24à renforcer
28:25leur force intérieure.
28:26Vous parliez tout à l'heure
28:27d'estime de soi.
28:28Est-ce que
28:29pour reprendre
28:31l'expression
28:33qu'on a reprise
28:34pour intituler
28:35cette émission
28:35des mâles,
28:37des mots,
28:37c'est quand on est soi-même
28:39pas tout à fait au clair
28:40avec sa masculinité
28:41ou ce que ça veut dire
28:43d'être un homme aujourd'hui
28:44que l'on va
28:45au bout d'un moment
28:46creuser dans ces contenus-là ?
28:47Bien sûr.
28:48Alors ce qui se passe
28:49c'est qu'il y a aussi
28:52cette idée que l'idéal viril
28:53est oppressant
28:54pour les garçons
28:55et que
28:56en fait
28:57comment dire
29:01se comporter
29:02de la même façon
29:04que ce qui est demandé
29:05à travers des images,
29:07la violence,
29:08etc.
29:08ça ne correspond pas
29:10aux garçons en fait
29:10mais ça
29:11ça leur correspond
29:13au fur et à mesure
29:13qu'ils sont obligés
29:15d'écraser leurs émotions,
29:18de ne pas tenir compte
29:18de leurs sensibilités,
29:20de ne pas demander d'aide
29:21quand ils ont des difficultés
29:23et les hommes c'est pareil
29:24donc on sent bien
29:25que là il y a
29:26toute une culture
29:27qui a été véhiculée
29:28par l'idéal masculin
29:29de la supériorité
29:30de la violence
29:31qu'il faut modifier
29:33et donc
29:34c'est très important
29:35de trouver
29:36les moyens
29:36d'intervenir
29:37pour que
29:38le garçon
29:39se sente moins
29:40mal à l'aise
29:41au regard
29:41de ce qu'on a dit
29:42en termes de paradoxe
29:43être un homme
29:45et en même temps
29:46respecter l'égalité
29:47et donc
29:48il y a ce malaise
29:50qui est vécu
29:51par les garçons
29:51il faut l'entendre
29:52et il faut comprendre
29:54qu'ils ont des difficultés
29:57à trouver
29:58des repères
29:59pour s'affirmer
30:00un peu autrement
30:01de cette image
30:03du mal puissant
30:05et que
30:06c'est sûr que
30:07ce qui est proposé
30:09par les masculinistes
30:10c'est très rassurant
30:11pour eux
30:11et donc
30:12il faut trouver
30:13et il n'y a pas
30:14de nouveau modèle
30:15global
30:17pour dire
30:19aux garçons
30:20être un homme
30:21c'est ça
30:22donc au contraire
30:23il faut réactiver
30:25des valeurs morales
30:25des valeurs de respect
30:27et puis
30:28de capacité
30:30à être
30:30dans le dialogue
30:32et
30:32à ne pas avoir
30:33honte
30:34au regard
30:34de ces émotions
30:36parce qu'il y en a
30:37beaucoup aussi
30:38qui
30:38comme ils doivent
30:40enfouir
30:40leurs sensibilités
30:41leurs émotions
30:42ne pas parler d'eux
30:43et se comporter
30:45comme dans une bande
30:46etc
30:46ils basculent
30:48dans la violence
30:48mais on en est
30:49vraiment encore là
30:50Maya
30:51en 2025
30:52on a l'impression
30:54que les choses avancent
30:56que
30:57le discours
30:58sur l'égalité
30:59et bien sûr
30:59que la société
31:00a avancé quand même
31:01sur ces questions là
31:01mais on en est encore là
31:03à dire aux garçons
31:05enfouis tes émotions
31:07et
31:08ce faisant
31:09ils cheminent
31:10vers
31:10l'expression
31:11violente
31:12d'émotions
31:12qu'ils ne savent pas
31:13comment dire
31:14malheureusement
31:15oui
31:16malheureusement
31:16l'éducation
31:17genrée
31:18et puis les stéréotypes
31:19ils continuent
31:20d'être là
31:21d'exister
31:21et forcément
31:22quand on est élevé
31:23avec à la fois
31:24le poids de l'histoire
31:25et de cette éducation
31:26qui dit que
31:26grosso modo
31:27le contrat viril
31:28c'est si tu écrases
31:29tout le monde
31:30si tu es l'homme parfait
31:31puissant
31:32fort
31:32qui ne montre
31:33aucune émotion
31:34tu vas tout avoir
31:35tu vas être puissant
31:36tu vas avoir
31:36la richesse
31:37la gloire
31:39les femmes
31:39tout sera merveilleux
31:40et
31:41tous ces garçons
31:42au final
31:42ceux qu'on trouve
31:43dans les sphères masculinistes
31:45ce n'est pas
31:45les garçons populaires
31:47du collège
31:47c'est ceux qui vont être
31:48un peu plus isolés
31:49c'est des garçons
31:49qui ne vont pas bien
31:50ceux que vous avez rencontrés
31:51c'est essentiellement
31:51des garçons
31:52qui en tout cas
31:52ont ce petit doute
31:54et qui vont se dire
31:55ils sont différents
31:56ils ne sont pas
31:56cette image d'épinal
31:57ils sont peut-être gays
31:58ils sont peut-être handicapés
31:59ils sont peut-être racisés
32:01ils ont peut-être juste un doute
32:02parce que
32:03dans leur histoire personnelle
32:04il y a eu quelque chose
32:05qui s'est mal passé
32:06avec leur famille
32:07par exemple
32:07et du coup
32:08ils se retrouvent avec
32:09mais moi
32:10ça ne marche pas
32:10moi je ne suis pas viril
32:11et je suis censée être viril
32:13parce que je suis censée
32:13en tant qu'homme
32:14tout réussir
32:16je pense que
32:17c'est assez déplorable
32:19d'entendre ça
32:20encore aujourd'hui
32:21vous l'avez noté
32:22chaque année
32:23on est sur ces plateaux
32:24pour redire la même chose
32:25les chiffres
32:26vous l'avez mentionné
32:27ils ne baissent pas
32:28malheureusement
32:28donc le chemin
32:30est très très très long
32:31et encore une fois
32:32le message
32:33principal
32:34que je veux poser ici
32:35c'est qu'on a besoin d'hommes
32:37vous voyez
32:37aujourd'hui
32:38on parle de ces sujets
32:39nous sommes quatre femmes
32:40sur le plateau
32:40alors que vous le savez
32:41très bien
32:42d'habitude
32:42sur les plateaux
32:43il y a beaucoup plus d'hommes
32:44malheureusement
32:45on a vraiment besoin
32:47qui s'implique
32:47de façon très forte
32:49sur ce sujet
32:49pour pas qu'on soit
32:50les seuls
32:51à porter ces sujets
32:52parce que vous l'avez dit
32:53ça commence par des stéréotypes
32:55c'est à dire
32:56des attaques sexistes
32:58qui vont petit à petit
32:59grandir
33:01vers ce qu'on appelle
33:01le continuum des violences
33:03et vers les féminicides
33:04ça commence pas
33:05d'un coup
33:06j'allais dire
33:06il y a quand même
33:07des prémices
33:08donc c'est au départ
33:09dans l'éducation
33:10etc.
33:10qu'on peut voir
33:11une modification
33:12du cerveau
33:14des jeunes garçons
33:14puis petit à petit
33:16trouver ça normal
33:17de se comporter
33:18de telle manière
33:19ou telle manière
33:19violente
33:20avec les jeunes filles
33:21puis les jeunes femmes
33:22et ensuite considérer
33:24qu'une femme
33:25est sa propriété
33:26et lorsque la propriété
33:27n'est plus acquise
33:29et bien il y a un féminicide
33:30puisque vous le savez
33:31en général
33:32les féminicides
33:33concernent les conjoints
33:34ou ex-conjoints
33:35et notamment
33:36lors des départs
33:38donc vraiment
33:38très important
33:39que les hommes
33:40se mobilisent
33:41sur ces questions
33:42et qu'ils prennent
33:43la parole
33:43parce qu'ils sont tous
33:44des pères
33:45des frères
33:46ils ont tous
33:46des amis
33:47ils ont tous
33:47des histoires
33:48à raconter
33:48quand vous les interrogez
33:49ils ont tous
33:50un témoignage
33:51où ils savent
33:52qu'une de leurs proches
33:54a été peut-être
33:55l'objet
33:55de harcèlement
33:56de violence
33:57dans le cadre
33:58des transports
34:00du travail
34:00etc.
34:01on parlait tout à l'heure
34:02de la cyberviolence
34:03vous le savez
34:04les femmes journalistes
34:05dans le monde
34:05une sur quatre
34:06et cyberharcelées
34:08de nos consoeurs
34:10donc c'est quand même
34:11un chiffre qui est très élevé
34:13et aussi des femmes politiques
34:14et toutes les femmes
34:15finalement qui prennent la parole
34:16sont la cible
34:18de ces masculinistes
34:19donc on comprend
34:20que là aussi
34:20l'idée c'est de brider
34:21la parole
34:22donc vraiment
34:22on a besoin des hommes
34:23et on est très heureux
34:24chez ONU Femmes
34:25d'avoir cette tribune
34:26qui a été signée
34:28par de nombreux hommes
34:30David Pellicot
34:31je le mentionnais tout à l'heure
34:32mais aussi comédiens
34:33Bruno Solo
34:34Michel Sims
34:35etc.
34:36une tribune
34:37qui dit
34:38ne rien faire
34:39c'est laisser faire
34:40vous avez travaillé
34:41sur le procès
34:43dit des viols
34:44de Mazan
34:44qui s'est tenu
34:45il y a plus d'un an
34:46à l'époque
34:47on s'est dit
34:47il va y avoir quelque chose
34:49il y aura un après
34:50et un avant
34:51et pour revenir
34:53sur la question
34:53du continuum
34:54précisément
34:55entre ce à quoi
34:56on est confronté
34:57dans son éducation
34:58dans sa jeunesse
34:59et l'homme
34:59que l'on devient
35:00mais combien des hommes
35:01du procès de Mazan
35:02ont dit
35:02j'imagine
35:03ne pas se considérer
35:05comme des hommes violents
35:06ou des masculinistes
35:07ou que sais-je
35:09et pourtant
35:10ont commis
35:10l'irréparable
35:11et à quel point
35:13ce discours-là
35:14a imprégné
35:15on l'évoquait tout à l'heure
35:16dans la société
35:17donc
35:17l'on encore
35:18est le chemin
35:18alors ça c'est certain
35:20en effet
35:21ce qu'on a entendu
35:23de manière récurrente
35:24c'était que des hommes
35:25ne se considéraient pas
35:26violeurs
35:26alors violeurs
35:27c'est pas quelque chose
35:28qui est un sentiment
35:30c'est des actes
35:32etc
35:32c'est des faits
35:33donc évidemment
35:34là on va mentionner
35:36évidemment
35:36la nécessité
35:37de l'éducation
35:38parce que
35:39évidemment
35:40ces hommes
35:40ne connaissaient pas
35:41la signification
35:43et les lois
35:44qui concernent
35:45ces sujets-là
35:46là où on peut aussi
35:47s'inquiéter
35:48c'est qu'il n'y a pas eu
35:50tellement de mobilisation
35:51vous l'avez dit
35:52qu'est-ce qu'on peut
35:53tirer de ça
35:53ensuite des hommes
35:55il en faut beaucoup plus
35:56on a quand même vu
35:57un panel
35:58de plus de 50 hommes
36:00qui ont été jugés
36:01les hommes auraient pu
36:03j'allais dire
36:04se mobiliser davantage
36:05et c'est d'ailleurs
36:06pour ça que
36:07David Pellicot
36:08a souhaité
36:10s'engager
36:10et sensibiliser
36:11les hommes
36:11parce qu'il l'a dit
36:12au procès
36:13de sa mère
36:14les personnes
36:15qui venaient soutenir
36:16sa mère
36:16victime
36:18et sa soeur
36:18c'était essentiellement
36:20des femmes
36:21des féministes
36:21parfois des victimes
36:22que j'ai pu reconnaître
36:24sur place
36:24et majoritairement
36:25aussi des femmes
36:26journalistes
36:27Christine Castellan-Meunier
36:29j'imagine que
36:31vous n'allez pas
36:31nous dire
36:32que c'est une fatalité
36:33vous l'évoquiez
36:34tout à l'heure
36:35il y a des outils
36:36alors on évoquait
36:37les outils législatifs
36:39contre notamment
36:40la cyberviolence
36:41d'ailleurs
36:41un projet de loi
36:42a été déposé hier
36:43par Aurore Berger
36:45ici en France
36:46quels sont ces outils
36:48est-ce qu'on a dépassé
36:51le stade de la théorie
36:52est-ce qu'aujourd'hui
36:53ces outils sont mis
36:54en pratique
36:55pour essayer de
36:55comme vous le disiez
36:56réenchanter le masculin
36:58alors moi d'abord
37:00ce que je voudrais dire
37:01c'est que
37:01c'est important
37:02de faire un peu plus
37:03de place
37:04aux hommes
37:05que j'appelle
37:06en changement
37:07et qui
37:08j'en ai interviewé
37:10beaucoup à l'échelle
37:10de la France
37:11et qui en fait
37:12disent
37:13pour la majorité
37:14j'étais très surprise
37:16quel que soit
37:17le niveau social
37:18culturel
37:19il fallait que ça change
37:20du côté des femmes
37:22du côté des hommes
37:23par contre
37:24ce qui moi me frappe
37:26c'est qu'ils n'ont pas
37:27forcément la clé
37:28pour que ça change
37:30et donc
37:30je pense que là
37:31il faut aider
37:32à ce changement
37:34et il faut faire en sorte
37:35que
37:35ces hommes
37:36qui ont conscience
37:38des violences
37:39des inégalités
37:41qui sont sensibles
37:42à tout ça
37:43en fait
37:44puissent avoir
37:45plus la parole
37:46mais pas une parole
37:47qui soit disqualifiée
37:49et qui
37:50du coup
37:51les perçoivent
37:53à travers
37:54les représentations
37:55de l'idéal viril
37:56donc
37:57il faut déjà
37:58redonner une place
37:59à ces hommes
38:00en changement
38:00et ce qui explique
38:02que
38:03ben oui
38:03en déconstruction
38:04comme on dit aujourd'hui
38:05voilà
38:05voilà
38:06voilà
38:06donc
38:06redonner de la valeur
38:08à cette déconstruction
38:10de l'idéal viril
38:11donc il y a ça
38:12et bien sûr
38:13au niveau de l'éducation
38:14donc l'importance
38:15des parents
38:16du dialogue
38:17des parents
38:19avec les enfants
38:20pour déconstruire
38:21les stéréotypes
38:22bien sûr
38:22ça c'est fondamental
38:23masculin comme féminin
38:24bien sûr
38:25bien sûr
38:25et puis aussi
38:27bien sûr
38:28donc
38:29se tourner
38:31s'appuyer
38:31sur des pédagogies
38:32mais qui doivent être développées
38:33à l'école et partout
38:34y compris dans
38:35tout ce qui relève
38:37du sport
38:37etc
38:37pour aller vers
38:40la valorisation
38:42de l'apprentissage
38:43de l'empathie
38:44du respect d'autrui
38:45de l'estime de soi
38:47on en a parlé tout à l'heure
38:48donc on sent bien
38:49que là
38:50il y a toute une batterie
38:51à mettre en scène
38:52la météo intérieure
38:54qui peut s'apprendre
38:55dès la maternelle
38:56c'est-à-dire que
38:57les enfants
38:58vont écrire
39:00dessiner
39:01des petits dessins
39:02le soleil
39:03ou au contraire
39:04la pluie
39:04pour témoigner
39:06de leur état d'esprit
39:08de leurs émotions
39:09et ça
39:10ça va devenir
39:11une sorte de jeu
39:11et ça peut aussi
39:12se faire
39:13à la maison
39:14c'est-à-dire
39:14avec les parents
39:15c'est-à-dire que
39:16les parents vont dire
39:17un peu
39:18si aujourd'hui
39:18c'était facile
39:19ou pas facile
39:20s'ils ont eu
39:23du bonheur
39:24ou un peu
39:24de difficulté
39:25au contraire
39:27que chacun
39:28parle un peu
39:29de ses émotions
39:30ça ne peut pas être
39:30décorrélé
39:31de la santé mentale
39:32c'est ça ce que vous dites
39:33complètement
39:33bien sûr
39:34tout s'articule
39:35il y a l'intention
39:36il y a les outils
39:38pédagogiques
39:38qui existent
39:39et il y a la réalité
39:40Maria je crois
39:40que vous êtes allée
39:41dans des ateliers
39:42pédagogiques
39:42à l'école
39:43je ne sais pas
39:43si c'était au collège
39:44c'était via des associations
39:46féministes
39:46effectivement
39:47alors l'atelier
39:50sur la sensibilisation
39:52au sexisme
39:52ça c'était à Paris
39:53c'était au pavillon
39:54des canaux
39:54effectivement
39:54c'était très intéressant
39:55mais c'était plutôt
39:56sur volontariat
39:57donc du coup
39:58c'était effectivement
39:59que des filles
39:59et un homme
40:00qui était extrêmement intéressé
40:02qui était venu
40:02avec sa compagne
40:03mais qui ne savait pas
40:04trop où se mettre
40:05et qui n'avait pas
40:06les clés
40:06qui a appris beaucoup
40:07qui a découvert les termes
40:09qui s'est rendu compte
40:10je pense
40:10de l'étendue
40:11du problème
40:12et c'est vrai
40:13que comme on est un peu
40:14dans un monde
40:16de guerre du slogan
40:17c'est à dire
40:17que c'est facile
40:18pour revenir en masculiniste
40:20de parler
40:20de féminasie
40:21par exemple
40:22ça marche très bien
40:23de parler d'homme soja
40:24je donne mes émotions
40:25c'est quoi un homme soja ?
40:26un homme soja
40:26ce serait quelqu'un
40:27qui ne mange pas de viande
40:28et comme vous le savez
40:29Pauline la viande
40:29c'est très virile
40:30donc si jamais on ne mange pas de viande
40:31on n'est pas un vrai homme
40:32et on en revient
40:33encore une fois
40:34à des clichés millénaires
40:36qu'il ne faudrait pas être une femme
40:37mais c'est ok d'être une femme
40:39en fait
40:39c'est très bien
40:40je voulais juste réagir aussi
40:43sur le fait que
40:44l'enjeu de demain
40:45le challenge de demain
40:46ça va être
40:47comment on va
40:48réguler ces problèmes
40:50aussi
40:50avec l'intelligence artificielle
40:52avec aussi
40:54les algorithmes
40:54parce que comme vous le savez
40:55lorsque l'on parle
40:56de ces sujets
40:57et bien désormais
40:57les algorithmes
40:58nous sont défavorables
40:59parce qu'il y a certains mots
41:00qu'on ne peut pas utiliser
41:01le mot viol
41:03le mot violence sexuelle
41:04violence en ligne
41:06cyber harcèlement
41:06etc
41:07c'est très difficile
41:07de pouvoir
41:08aller éduquer
41:09aussi en ligne
41:10lorsque les algorithmes
41:11font que vous êtes bloqués
41:12et les associations
41:14féministes
41:15le sont
41:16alors vraiment
41:17je mets l'accent
41:19encore une fois
41:19sur ce qu'ONUFEME
41:20essaye de porter
41:21parce que c'est vraiment
41:22un phénomène générationnel
41:24de voir des femmes
41:26des jeunes filles
41:26qui sont cyber harcelées
41:27en ligne
41:28et on a vraiment
41:29besoin
41:30aujourd'hui
41:31de se mobiliser
41:32et de créer
41:33et de pousser
41:34les gouvernements
41:35à avoir plus
41:36de législation
41:37sur ces sujets
41:37pour éviter
41:39qu'on reproduise
41:40un nouveau schéma
41:41de violence
41:42qui vient s'additionner
41:43à celui qui est déjà
41:43malheureusement
41:44très lourd
41:44et vous l'avez mentionné
41:45ce que vous dites
41:46sur les mots clés
41:46me fait penser au fait
41:47que sur un réseau social
41:49pour ne pas le citer
41:50on ne peut pas montrer
41:51une photo de la Vénus
41:52de Milo
41:52en revanche
41:53on peut diffuser
41:54des contenus masculinistes
41:55c'est possible
41:57si des parents
41:59ou des éducateurs
42:00ou des profs
42:01nous regardent
42:02Christine Castelin-Meunier
42:03quel conseil
42:04on pourrait donner
42:05pour précisément
42:07alors lutter
42:09tout seul
42:09contre la déferlante
42:11de contenu
42:11c'est compliqué
42:12mais
42:12à des adultes
42:14qui sont perdus
42:15ou qui sont sidérés
42:16comme on le disait
42:17tout à l'heure
42:17qu'est-ce qu'on dit ?
42:18il faut aussi impliquer
42:20les pères
42:20dans la relation
42:23avec les garçons
42:24qu'il y ait une transmission
42:26une identification
42:28qui soit positive
42:30et qui soit chargée aussi
42:34de tendresse
42:36à l'égard des garçons
42:37et qu'ils ne soient pas
42:39toujours poussés
42:40à s'affirmer
42:41très tôt dans l'autonomie
42:43parce que ça doit être un homme
42:46et puis aussi
42:48pour aller vers
42:49plus d'égalité
42:51au sein de la famille
42:53faire en sorte
42:55moi j'ai rencontré
42:56des familles
42:57qui se réunissent
42:58le dimanche
42:58et on dit
42:59qui fait quoi
43:00notamment
43:01pour s'occuper
43:02un petit peu
43:02de la maisonnée
43:04de la vaisselle
43:06des poubelles
43:07des machins
43:07de tout ça
43:08de la rangée
43:08et du coup là
43:10voilà
43:11on se rend compte
43:12que chacun peut s'y mettre
43:14et que
43:15c'est pas
43:16l'attribut
43:17des filles
43:18des garçons
43:19et tout ça
43:19non
43:20donc là
43:20on va vers
43:21ce que j'appelle moi
43:22la mobilité
43:23des identités
43:24qui va permettre
43:25à chacun
43:25d'affirmer
43:27sa personnalité
43:28et de retrouver
43:29des repères
43:30qui correspondent
43:31à la vie contemporaine
43:33Moïa ?
43:35Oui c'est certain
43:35qu'il ne faut pas non plus
43:36être complètement désespéré
43:37enfin on parlait tout à l'heure
43:39des hommes déconstruits
43:39il y a des familles
43:41des couples
43:42des gens
43:43qui comprennent très bien
43:45l'égalité
43:45et qui essayent
43:46de la mettre
43:46en oeuvre
43:47au fur et à mesure
43:49de leur quotidien
43:51ça c'est très important
43:51après
43:52d'un point de vue
43:53adolescence
43:54jeune
43:55éducation
43:55je pense qu'il faut
43:57être conscient
43:58de ce qui peut se trouver
43:59sur les réseaux sociaux
44:00et justement
44:01avoir
44:02ce que vous disiez tout à l'heure
44:03confiance en soi
44:04pour affirmer un modèle
44:05dont on est convaincu
44:07et qui est
44:07j'espère celui de l'égalité
44:08Oui et encore faut-il
44:09être forte dans sa tête
44:10à des âges
44:11où c'est compliqué
44:12de l'être
44:13Cynthia Lune
44:14Oui absolument
44:14et puis il faut aller
44:15en parler
44:17avec des hommes
44:18il faut qu'il y ait des hommes
44:19qui osent prendre la parole
44:20qui se mobilient
44:21qui soient aussi
44:22des rôles modèles
44:23parce qu'on sait très bien
44:24que c'est difficile
44:25pour des jeunes garçons
44:26de s'identifier
44:27à des hommes
44:28qui ne soient pas
44:29virils et violents
44:30s'ils ne voient pas
44:31des hommes
44:32qui vont respecter
44:32qui vont admirer
44:33et qui se mobilisent
44:35en faveur de l'égalité
44:36et contre les violences
44:37faites aux femmes
44:38Et quant à la composition
44:39de ce plateau
44:40ça n'est pas si souvent
44:41qu'il n'y a pas d'hommes
44:42sur un plateau
44:43Écoutez pour une fois
44:44ma foi
44:45Merci beaucoup
44:45à toutes les trois
44:46d'être venus
44:47pour participer
44:47à cette discussion
44:48Christine Castelin-Meunier
44:49Et si on réinventait
44:50l'éducation des garçons
44:52qui est sortie chez Nathan
44:53Cynthia Elouz
44:54Procès-Mazan
44:55la déflagration
44:56aux éditions de l'Observatoire
44:57Et Maya Anaïs Yataguen
44:59On se branche sur LCP
45:00le 10 décembre prochain
45:01pour regarder
45:02Homo virulus
45:03la fabrique du mal-être
45:04Merci infiniment
45:05Une émission à revoir
45:06en replay
45:06Réécoutez un podcast
45:08On se retrouve dans un quart d'heure
45:09pour la suite de ce rendez-vous d'Info
45:10Merci beaucoup
45:11Merci
45:11Sous-titrage Société Radio-Canada
45:15Sous-titrage Société Radio-Canada
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