00:05Et dans le studio d'ici Gare Lozère, en direct votre invité,
00:08Quentin Pérez de Tudela, ce matin c'est le premier secrétaire fédéral du Parti Socialiste dans le Gard.
00:12Oui bonjour Pierre Jomain.
00:13Bonjour.
00:14Et merci beaucoup d'être avec nous donc après avoir annoncé votre refus,
00:18celui des socialistes, de censurer dans l'immédiat le Premier Ministre.
00:22Pour l'obtenir, Sébastien Lecornu vous fait deux concessions.
00:25Pas de recours au 49-3 et une suspension de la réforme des retraites
00:28jusqu'à la présidentielle.
00:30Ce qui a inspiré cette petite phrase au député Rassemblement National, Sébastien Chenu.
00:35Embobiné par une hypothétique suspension de la loi sur les retraites
00:39qui ne figure même pas dans le texte budgétaire,
00:41le PS acheté à pas cher sera roulé dans la farine.
00:46Vous aurez le maintien de la réforme des retraites et le déshonneur.
00:49Bon ça vous inspire quoi Pierre Jomain ?
00:51Le combat continue mais on a arraché une belle victoire à l'Assemblée Nationale.
00:55Donc tous ceux qui vendent le principe de tout ou rien,
00:58souvent non rien.
01:00Ce qui est surprenant aussi dans l'affaire c'est que le parti socialiste bouge encore.
01:03Ça faisait longtemps que vous n'aviez pas joué un rôle central comme ça dans la classe politique.
01:07Oui depuis les universités de Blois où nous avons proposé un budget alternatif pour d'autres nations.
01:13Effectivement nous sommes dans une séquence importante pour nous mais importante pour la France.
01:18Nous sommes un parti qui faisons des propositions pour d'autres nations et pour notre gouvernement.
01:22Non, la preuve, nous savons arracher des victoires essentielles.
01:26Et moi j'ai une pensée depuis hier pour tous les salariés qui ont manifesté en 2023 de longues semaines en sacrifiant des jours de salaire.
01:34Cela je pense qu'hier il s'était heureux de savoir que ce combat avait porté ses fruits.
01:37Oui il y avait plusieurs dizaines de milliers de gardois et de lausériens qui avaient manifesté dans les rues en 2023.
01:43Mais pour en revenir à ce que disait Sébastien Chenu, vous n'avez pas peur au bout du compte d'être les dindons de la farce qu'il n'y ait pas d'abrogation finalement comme vous le souhaitez de la réforme des retraites ?
01:52Mais le combat continue, je viens de le dire.
01:54L'objectif pour nous c'est effectivement l'abrogation mais ça veut dire que...
01:57Mais ça veut dire quoi le combat continue ? Qu'est-ce que vous allez faire ?
01:59Le débat sur les retraites va s'inviter dans la campagne des élections présidentielles.
02:03C'est le bon endroit pour le faire.
02:05Chacun fera ses propositions et les français choisiront.
02:06Mais avant la campagne présidentielle, il y a Sébastien Lecornu qui a annoncé une conférence sur les retraites.
02:11Avant c'était un conclave, ce qu'avait annoncé François Bayrou, maintenant c'est une conférence.
02:17Oui, il a annoncé le gel jusqu'à début 28, donc les choses sont fixées.
02:21Après qu'il invite les partenaires sociaux à la construction d'un projet pour la réforme des retraites, bien sûr.
02:28On n'a jamais nié qu'il fallait faire quelque chose pour les retraites, mais pas cette réforme-là qui était profondément injuste.
02:33On travaillera avec les partenaires sociaux et j'espère qu'il n'y aura pas le même mépris que celui que Bayrou a eu pour les partenaires sociaux.
02:39Alors attendez, dites-moi, à quoi elle ressemble votre réforme des retraites que vous rêvez ?
02:46Il faudrait qu'on fasse une émission spéciale, vous m'inviterez, parce qu'on a assez peu de temps pour le développer.
02:50Mais la pénébreté, la trajectoire pour les femmes, toutes ces choses n'ont pas été prises en compte.
02:56Notamment la question aussi de la fonction publique, qu'on oublie trop souvent.
02:59Il faut faire énormément de travail sur tous ces secteurs-là, on le développera, mais la réforme borne était profondément injuste.
03:06Travailler plus longtemps pour des conditions plus difficiles, ce n'était pas normal que nous puissions l'accepter.
03:11Mais si on vous dit, il faut équilibrer le système et il faut augmenter l'âge légal de départ.
03:17Oui, mais moi je dénie le principe de considérer que la réforme des retraites n'est qu'un problème démographique.
03:22C'est aussi un choix de société. Dans quelle société voulons-nous vivre ?
03:26Dans une société avec des réflexions purement comptables, où on imagine simplement que les personnes doivent partir après avoir travaillé et vivre quelques mois avant de mourir ?
03:35Ou est-ce qu'on souhaite une société où les gens, encore jeunes, puissent travailler, puissent s'occuper de leurs petits-enfants, puissent vivre dans les associations ?
03:42Nous on rêve de cette société-là.
03:43Donc c'est une réflexion plus globale que le simple équilibre comptable de ceux qui cotisent et de ceux qui sont à la retraite.
03:49Oui, mais la réalité c'est que cette suspension de la réforme des retraites va coûter beaucoup d'argent.
03:53400 millions l'année prochaine en 2026 et 1,8 milliard en 2027.
03:57Oui, mais regarde le budget de l'État, c'est l'épaisseur du trait qu'on se dise franchement les choses.
04:00Pour un Français, un gardois qui nous écoute, 1 milliard c'est énorme.
04:03Mais pour le budget de l'État, c'est l'épaisseur du trait.
04:05Et quand par ailleurs nous on demande de faire de nouvelles recettes en allant chercher l'argent dans la poche de ceux qui sont les plus riches,
04:11on parle de chiffres bien plus conséquents que celui-ci.
04:13Une nouvelle recette dans le cadre du budget.
04:16Le gouvernement a présenté le sien hier en Conseil des ministres qui prévoit donc 17 milliards d'euros d'économie et 14 milliards d'euros de recettes.
04:24Qu'est-ce que vous pensez vous de ce projet de budget ?
04:26Puisque Boris Vallaud, votre patron à l'Assemblée, a dit hier qu'il était inacceptable.
04:30A juste titre, comme tout à l'heure le combat commence.
04:33Mais inacceptable, pourquoi ?
04:34C'est quoi vos lignes rouges dans ce budget ?
04:37Il y a des propositions d'économie qui sont faites sur la sécurité sociale.
04:41Le doublement de la franchise des médicaments.
04:44Tout ça n'est pas acceptable.
04:46Tout ça fait porter toujours sur les mêmes, l'effort à faire et sur la recherche de l'argent auprès des plus riches.
04:52Des avancées ont été faites.
04:53Mais vous, vous voulez toujours taxer les plus riches ?
04:56Non, on dit simplement qu'il faut qu'il y ait une justice fiscale.
04:58En France, il faut que tout le monde puisse contribuer au regard de sa capacité à l'effort collectif.
05:03Et aujourd'hui, on se rend compte qu'il y a une partie des personnes les plus riches qui contribuent beaucoup moins que tous les autres.
05:09C'est simplement une mesure de justice sociale.
05:11On ne définit aucun bouc émissaire.
05:12Ça, c'est d'autres familles politiques qui le font, ce n'est pas nous.
05:14Mais simplement que tout le monde puisse contribuer à la hauteur de ses capacités à l'effort national.
05:19Alors concrètement, ça passe par quoi, cette mise à contribution des plus hauts revenus ?
05:22Le travail a commencé à être fait, c'est-à-dire sous le patrimoine individuel.
05:25On a un débat sur le patrimoine des entreprises, le patrimoine professionnel.
05:29Là, il y a un vrai débat à avoir entre nous sur qu'est-ce qui fait effectivement aux recettes
05:33et qu'est-ce qui pourrait faire blocage à l'innovation.
05:35Et là-dessus, il faut qu'on discute notamment avec les entreprises.
05:38Et là, j'entends beaucoup le MEDEF notamment, qui essaye de faire croire aux patrons de PME
05:43qu'ils ont les mêmes problèmes que les grands patrons du CAC 40.
05:47Tout ça est une supercherie.
05:48On a toujours travaillé avec les entreprises, on continuera à le faire.
05:51Mais il faut aller chercher l'argent là où il est.
05:53Il va falloir aussi en discuter avec le Premier ministre et son nouveau gouvernement.
05:58Donc ça, ce sera évidemment d'ici la fin de l'année,
06:02puisque le projet de budget doit être adopté en principe avant le 31 décembre.
06:07Jean, merci beaucoup Pierre Jomain d'avoir été avec nous ce matin sur l'antenne de ICI Gare Lozère.
06:11Je rappelle que vous êtes Premier secrétaire fédéral du Parti Socialiste dans le Gard.
06:14Merci encore.
06:15Et bien sûr, vous avez l'interview également sur notre site internet.
06:17Comme tous les matins, Quentin Pérez de Tidélane, tout à l'heure pour le journal à 8h.
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