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00:00Vous êtes sur France 24 et vous avez raison, bienvenue dans votre journal de l'Afrique.
00:07A la une ce soir, l'Afrique du Sud accueille ce week-end un G20 historique mais sous tension.
00:13Boycottée par les Etats-Unis de Donald Trump, Pretoria a tenu bon et imposé sa voix au nom du Sud global.
00:20Une première sur le continent africain et un bras de fer diplomatique inédit.
00:24Nous parlerons de la COP30 où un accord à minima sur les énergies fossiles a été signé.
00:32Une trentaine de pays tapent du poing sur la table pour exiger une feuille de route claire.
00:37Au cœur de cette bataille climatique, la question du financement et pour la première fois le fonds pour les pertes et dommages
00:44entre en action le sénégalais Ibrahima Shermjong et notre invité.
00:49Innover localement, impacter globalement, c'est ce mot d'ordre que s'est achevé la 7e édition du Transform Africa Summit à Conakry.
01:01L'Afrique numérique accélère et en première ligne l'alliance Smart Africa et son directeur général,
01:07la Sina Kone, artisan d'une révolution digitale à l'échelle du continent, est aussi l'invité du journal de l'Afrique.
01:15On ouvre ce journal par un sommet du G20, pas comme les autres.
01:22Pour la première fois, il se tient en Afrique, en Afrique du Sud qui assure la présidence tournante du groupe.
01:27Mais cette première historique a été marquée par un boycott frontal des États-Unis
01:32avec en toile de fond des tensions croissantes entre Washington et Pretoria.
01:37Malgré les pressions, le président Cyril Ramaphosa est resté droit dans ses bottes,
01:41soutenu par les pays du Sud et plusieurs Européens.
01:44Une bataille d'influence sur fond de solidarité globale et de fractures diplomatiques.
01:50Caroline Dumais.
01:52C'est un G20 pas tout à fait comme les autres.
01:54D'abord parce que la première puissance économique mondiale est absente.
01:57Et aussi parce qu'habituellement, on a une déclaration commune en fin de sommet.
02:02Et là, on a eu la déclaration adoptée juste après le discours d'ouverture de Cyril Ramaphosa.
02:09Déclaration adoptée par consensus contre l'avis de Washington.
02:14C'est un succès diplomatique pour Cyril Ramaphosa.
02:17Mais comme nous l'explique son porte-parole, les pays membres du G20 ne pouvaient pas soutenir Washington.
02:24Le succès du G20, ce n'est pas seulement le succès du pays hôte.
02:30C'est pour le bénéfice des pays membres, de leurs citoyens.
02:34L'argument des Américains est difficile à faire accepter.
02:37Ils demandaient à tous d'abandonner leurs responsabilités parce qu'ils ont un problème bilatéral avec l'Afrique du Sud.
02:43Ça ne pouvait pas marcher.
02:44Et je crois que tous les pays ont bien compris qu'il y avait un problème diplomatique entre les États-Unis et nous.
02:50Mais cela ne pouvait en aucun cas mettre en péril le travail du G20.
02:54Le texte reflète les travaux et les priorités de la présidence sud-africaine.
03:00D'abord, la lutte contre le changement climatique et un appel à tripler les énergies renouvelables d'ici 2030.
03:07Deuxième priorité, l'allègement de la dette pour les pays les plus pauvres.
03:11Troisième priorité, une aide pour la transition énergétique des pays en développement.
03:17Et enfin, une meilleure gestion des terres rares.
03:21Sur cette question des minerais stratégiques, il y aura d'ailleurs demain une plénière.
03:27Demain, c'est le dernier jour.
03:29Clôture, cérémonie de clôture prévue en mi-journée.
03:33Allez, direction Belém au Brésil où la COP30 s'est achevée avec la signature d'un accord à minima.
03:40Mais un signal fort est venu de ce sommet, c'est le Fonds pour les pertes et dommages qui rentre dans sa phase opérationnelle.
03:47Avec à sa tête le Sénégalais Ibrahim Acher-Niong.
03:51À la manœuvre, un fonds qui promet de transformer les promesses en action, notamment pour les pays les plus vulnérables.
03:57Il est notre invité, monsieur Niong.
03:59Merci et bienvenue dans votre journal de l'Afrique.
04:02Nous avions eu le plaisir de vous recevoir lorsque vous avez été nommé.
04:06Quel regard portez-vous sur le chemin parcouru par le Fonds depuis un an ?
04:14C'est là qu'il y a même fait trois décennies qu'on parle de ce Fonds.
04:17Je pense que ça a suscité énormément d'espoir.
04:20Le fait que ce Fonds a vu le jour, à mon avis, c'est le résultat de plusieurs années de négociations et discussions.
04:25Aujourd'hui, je me réjouis qu'après quand même trois ans d'organisation et de gouvernance,
04:33on est bien arrivé là où on devait être.
04:34D'ailleurs, depuis le départ, c'est d'être disponible et d'être pertinent pour les pays en voie de développement.
04:40C'est la raison pour laquelle, à la COP30, c'était extrêmement important pour nous d'y arriver avec des choses concrètes.
04:46On a lancé le premier appel à proposition qui nous permettrait maintenant de pouvoir financer des initiatives
04:52qui viennent des pays en voie de développement, particulièrement les pays les plus vulnérables.
04:57C'est la raison pour laquelle on peut dire que maintenant, le Fonds est opérationnel.
05:00Alors, opérationnel, mais l'une des critiques les plus récurrentes, c'est que ce Fonds n'est pas suffisamment doté.
05:06Où en sont les ressources ?
05:10Il est clair que les besoins sont sur les milliards de dollars.
05:14On n'en est pas encore là, mais par contre, c'est important quand même de reconnaître deux choses.
05:17La première chose, depuis que le Fonds a été lancé, les contributions volontaires ont quand même augmenté.
05:21On est actuellement à 800 millions de dollars.
05:24C'est ça qui nous a permis de pouvoir s'engager à accompagner les pays.
05:28En même temps aussi, on s'est lancé dans une opération de mobilisation des ressources
05:32qui nous permettrait en 2027 d'arriver sur les milliards que nous souhaitons.
05:37Je pense que c'est important de reconnaître que la solidarité globale mondiale a fait de sorte
05:42qu'aujourd'hui, les pays commencent à contribuer à ce Fonds.
05:46D'ailleurs, à la COP30, on a eu de nouvelles annonces de certains pays.
05:52Nous allons continuer ces contributions volontaires, en même temps à démobiliser les ressources
05:57à long terme.
05:58Alors, vous venez de lancer officiellement l'appel à projet à la COP30.
06:02Quelles sont les priorités et les secteurs ciblés ?
06:05Alors, ce qu'on a lancé, c'est 250 millions de dollars et principalement des subventions
06:12aux pays.
06:13Nous reconnaissons effectivement qu'aujourd'hui, c'est important qu'on commence par des subventions.
06:18Ce sera des soutiens à hauteur de 5 à 20 millions de dollars par initiative et ça
06:24va être l'accès direct au pays, ce qui est important pour les pays en voie de développement.
06:27Alors, le plus important, c'est qu'on a qu'un prix, l'option de décaisser en 2026.
06:33Donc, on n'est pas dans un horizon de 3 à 4 ans.
06:36Mais l'année prochaine, on verra effectivement les premiers décaissements du Fonds qui iront
06:40directement aux pays les plus vulnérables.
06:41Et ça, c'est extrêmement important parce que c'est réclamer les pays en voie de développement.
06:44Alors, ce sera pour l'année prochaine.
06:46Pour l'Afrique, concrètement, que représente ce lancement ?
06:50Alors, il y a deux volets importants dans ce lancement.
06:54C'est donc les conditions météorologiques extrêmes qui touchent l'Afrique, ce sont
06:58les élégations, ce sont les CHRS.
07:00Il y a aussi l'avancée de la mer, qui est quand même pertinent pour beaucoup de pays.
07:04Ce sont les deux secteurs sur lesquels on va se focaliser.
07:06Je suis pertinent que les pays africains vont s'organiser pour pouvoir nous envoyer
07:10des enquêtes de financement.
07:12Pour l'instant, on est à l'organisation.
07:13Donc, chaque pays doit avoir un point focal.
07:16Et cette personne-là a la responsabilité de coordonner au niveau national et de faire
07:22émerger des priorités sur lesquelles nous pouvons donc apporter nos succès.
07:26C'est important aussi de reconnaître que nous ne sommes pas les seuls fonds.
07:28On a fait le cadre de coordonner avec les autres fonds climatiques pour s'assurer
07:32qu'il y ait une complémentarité pour accompagner l'Afrique et éviter des déplications.
07:36Et quels sont, pour terminer rapidement, selon vous, les grands défis à venir pour
07:41la crédibilité et l'efficacité du fonds ?
07:45Alors, il fallait d'abord, dans le premier temps, qu'on s'assure que ce qu'on vient
07:48de lancer, elle marche.
07:49Il faut que l'argent puisse arriver là-y en besoin.
07:52Et c'est important que, l'année prochaine, la COP 31, qu'on puisse quand même
07:55rendre compte de ce qu'on a lancé, la COP 30, marche, ça veut dire que c'est
07:58accessible aux pays.
07:59Ça, c'est la première priorité.
08:01La deuxième, il faut quand même s'assurer à ce qu'on puisse continuer à renforcer
08:05les capacités des pays que nous accompagnons pour qu'en plus de ce que nous apportons
08:09sur place, les pays aussi continuent à contribuer pour qu'ensemble, qu'on puisse
08:12travailler ensemble.
08:13Je pense que la dernière priorité, pardon, est extrêmement importante.
08:17Il faut accélérer la mobilisation des ressources et nous amener vers les milliards de dollars
08:22qu'on attend de ce fonds pour qu'on puisse passer moins de temps à mobiliser les ressources
08:25et passer plus de temps à mettre en place les fonds que nous avons reçus pour que personne
08:29ne soit laissé derrière.
08:31Et c'est la raison pour laquelle je m'engage, en tant que docteur exécutif, à travailler
08:34avec les partenaires pour que ce fonds continue à être pertinent pour les pays les plus
08:38touchés, notamment les pays les plus vulnérables.
08:40Merci, merci infiniment d'être venu, monsieur Chernyon, ici au JTA de France 24.
08:47Merci beaucoup.
08:47On s'intéresse à présent à la révolution numérique africaine.
08:54La Guinée vient d'accueillir la 7e édition du Transform Africa Summit pour la première
08:59fois en Afrique de l'Ouest.
09:01Un sommet stratégique pour penser l'innovation locale comme levier global.
09:05Depuis 2019, la Sina Kone pilote cette dynamique à la tête de l'alliance Smart Africa.
09:10Sous sa direction, l'organisation a élargi son champ d'action et multiplié les projets
09:15concrets, connectivité, identité numérique, intelligence artificielle, village intelligent.
09:20Il est avec nous pour décrypter les enjeux du digital africain.
09:24Merci la Sina Kone et bienvenue dans votre journal de l'Afrique.
09:27Merci beaucoup de m'avoir invité.
09:31Alors, vous dirigez Smart Africa depuis six ans.
09:34En quoi cette édition du Transform Africa Summit a-t-elle marqué une nouvelle étape ?
09:42Oui, ça a marqué une nouvelle étape parce que pour la première fois, nous venons en
09:45Afrique de l'Ouest et pour la première fois, nous organisons le Transform Africa Summit
09:51dans un pays francophone en Afrique de l'Ouest.
09:54Alors, c'est fermé historique et nous avons brisé par là.
09:57tous nos records avec 7000 participants, presque 600 CEO et les grands entrepreneurs,
10:06on n'en parle pas.
10:08Alors, pourquoi vous insistez autant, on l'a vu dans toute la communication sur ce
10:13African Summit, sur le rôle de l'innovation locale pour un impact global ?
10:19Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?
10:22Nous voulons dire par là qu'avec l'intelligence artificielle aujourd'hui,
10:25l'inclusion, l'intelligence artificielle va jouer un grand rôle dans l'inclusion sur le continent africain.
10:32Parce que nous ne voyons pas les choses de la même manière avec les autres nations, malheureusement, parce que nous n'avons pas commencé, nous n'avons pas eu le même point de départ.
10:40Alors, avec les « use cases » qui sont les cas d'usage à l'africaine, exactement comme le mobile money,
10:47alors que là, ce sont ces « use cases » ou les cas d'usage qui vont nous permettre de faire le « seau », comme on l'appelle « l'électroque » ou alors le « seau de grenouille ».
10:56Raison pour laquelle, innover localement pour impacter globalement, dans quelques années, vous allez voir que les pays africains, surtout nos start-up,
11:04nous allons développer des « use cases » et des cas d'usage qui sont complètement différents de l'Occident.
11:10Et cela va nous propulser pour prendre notre place naturelle dans le conseil des pays émergents, en intelligence artificielle plus particulièrement et en transformation numérique en général.
11:22Alors, restons sur l'intelligence artificielle qui a été au cœur des débats à Conakry.
11:26Quel rôle peut jouer concrètement l'Afrique ?
11:30Le rôle, quand on regarde aujourd'hui, l'intelligence artificielle se pose sur des fondements qui sont notamment les « data centers », c'est-à-dire l'infrastructure,
11:41ça se pose sur les talents, la gouvernance, le marché et les investissements.
11:45Et quand on regarde aujourd'hui avec la population, quand on regarde historiquement, de 1980 à la fin de la troisième révolution industrielle et le début de la quatrième révolution industrielle,
11:56l'Afrique a eu une gaine de 1,5 milliard, car dans les années 80, on n'était que 480 millions.
12:03Alors, ça veut dire que nous avons du talent.
12:05Alors, nous devons nous mettre au travail pour former ces talents, parce que l'intelligence artificielle, quand on dit, ça a besoin de talent.
12:11Aujourd'hui, l'Afrique est toujours représentée comme l'Afrique est le continent le plus jeune, avec moins de 25 ans, 60 à 65 % de la population du continent.
12:25Donc, ça, c'est un atout.
12:27Deuxièmement, l'intelligence artificielle, aucun pays ne pourra le faire seul.
12:31Alors, ça va obliger nos gouvernements à travailler ensemble en divisant l'Afrique dans des clusters pour pouvoir avoir l'accès à la puissance informatique dont tout le monde rêve.
12:40Mais, ce qui est important à savoir ici, l'Afrique ne cherche pas l'intelligence artificielle la plus puissante.
12:46On cherche l'intelligence artificielle la plus utile.
12:49La plus épuile et peut-être la plus efficace.
12:52Le principal frein que vous soulignez, c'est l'absence de cadres réglementaires harmonisés.
12:57Où en est-on sur ce chantier ?
13:01Aujourd'hui, quand on regarde sur le continent, ce monde a fait qu'aujourd'hui, 42 pays,
13:05on regarde, on a à peu près 19 pays qui ont déjà mis en place la stratégie nationale de l'intelligence artificielle.
13:14Alors, c'est le rôle de Smart Africa maintenant de harmoniser ces lois de telle sorte que les pays voisins puissent partager l'infrastructure de computing power,
13:26on dit la puissance informatique.
13:27Donc, l'harmonisation des lois est très, très importante dans le cadre de l'intelligence artificielle,
13:34car on ne peut pas avoir plus de 50 pays et plus de 50 data centers qui font des liens.
13:39Alors, ça n'a pas de sens.
13:40Pour être plus efficace, unissons-nous et travaillons ensemble seulement l'harmonisation.
13:45Et donc, établissons les règles du jeu, qui est la gouvernance des données, en plus l'harmonisation de ces données.
13:52Est-ce que vous avez avancé sur ce sujet à Conakry, justement ?
13:56Absolument, oui.
13:57Pour cela, à Conakry, nous avons eu le conseil d'administration de Smart Africa,
14:04qui a lancé la première fois le conseil africain de l'intelligence artificielle,
14:10qui est composé de 15 membres, 7 ministres venant de 5 différentes régions
14:15et 8 candidats, 8 membres du conseil africain de l'intelligence artificielle,
14:22de sociétés civiles, académies, de l'industrie et les philanthropistes et de suite.
14:27Donc, nous sommes déjà, on travaille et sous ces membres, nous avons les thématiques,
14:34les thématiques qui adressent la puissance informatique, le talent, les datas, la gouvernance, les sujets et les sujets.
14:40Oui. Merci beaucoup. Merci, Lassina, Coné de Smart Africa.
14:46Merci d'être venu dans ce journal de l'Afrique.
14:48Merci beaucoup.
14:49C'est ainsi que nous refermons notre journal de l'Afrique.
14:51Merci à tous ceux qui nous ont suivis partout dans le monde
14:54et ce soir en particulier de Johannesburg à Conakry en passant par Bellem.
14:58Restez avec nous car l'actualité continue sur Ronde 24.
15:01Merci.
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