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Jean-Pierre Farandou, ministre du Travail et des Solidarités, était l'invité de BFMTV ce vendredi 21 novembre
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00:00Jean-Pierre Farandou, bonsoir, merci d'être avec nous, ministre du Travail et des Solidarités,
00:05ancien patron de la SNCF avec moi, Alexis Cuvelier du service politique et Charles Sapin,
00:10journaliste pour la rédaction du Point.
00:12Vous avez entendu Edgar, à l'instant, il dit qu'il n'y a aucune chance que ça soit voté
00:15et il dit même tout ça pour ça. Je vous tourne la question.
00:18Moi je suis plus à l'aise pour vous parler du projet de loi de finances sur la sécurité sociale
00:21et celui-là je pense qu'il sera voté.
00:23Et on va y venir dans un instant, mais simplement...
00:26Le projet de loi pour l'État en général, ce qu'on appelle le projet de loi de finances,
00:30laissons faire les choses.
00:31Moi je n'aime jamais donner le pronostic de match avant qu'il soit joué.
00:34Laissons faire les choses, on verra comment tout ça se passe.
00:37Alors, on ne vous voit pas très bavard sur la question.
00:40Alexis, si je vous la retourne, vous vous faites un pronostic ?
00:43Sur le budget de l'État, honnêtement, les choses paraissent très compliquées.
00:47Edgar Becquet l'expliquait très bien.
00:49Le vote de ce soir, s'il a bien lieu ce soir, sur la partie recette de ce budget,
00:55va solder d'une certaine façon un échec.
00:58J'allais dire un échec pour tout le monde.
01:00Les députés n'arriveront pas à s'accorder.
01:03Le gouvernement va devoir constater que le texte a échoué.
01:07Les députés ne pourront pas examiner la partie dépense.
01:10Et l'examen se poursuivra au Sénat.
01:12Le Sénat qui, en ce moment même, et vous y participez, monsieur le ministre,
01:16observe et examine le projet de loi de financement de la sécurité sociale.
01:20Vous dites observe et examine, Alexis, on aurait pu dire détricote tout, monsieur Farandou,
01:26puisque effectivement, les taxes sur les mutuelles, le gel du barème sur la CSG,
01:29on a l'impression que le Sénat établit à peu près, ou évince,
01:32tous les amendements socialistes qui avaient été votés.
01:36À quoi ça va ressembler à la fin ?
01:38Il faut voir que chaque chambre a son rôle à jouer.
01:41C'est un enchaînement de lecture.
01:43Donc, on démarre à l'Assemblée nationale.
01:45Sur le projet de loi de finance de la sécurité sociale, il y a eu un vote sur les recettes.
01:48On n'a pas eu le temps d'aller au bout des dépenses.
01:50Il a fallu passer au Sénat pour que le Sénat ait suffisamment de temps pour examiner ce projet de loi.
01:55Le Sénat fait son travail.
01:56Il y a une autre majorité politique.
01:57Vous savez, nous, on propose les choses,
01:59mais les choses ont été largement reprises par les parlementaires.
02:02Ça donne une version de la loi, une version de travail de la loi,
02:05j'allais dire à l'Assemblée nationale, qui arrive au Sénat.
02:08Le Sénat est souverain.
02:08Le Sénat propose des amendements.
02:10Ils sont votés.
02:10Ils vont donc aussi amener une transformation de la loi.
02:13C'est la fabrique de la loi.
02:14Nous l'avons devant nous.
02:15Et ce n'est pas terminé.
02:16Non, mais la question qu'on se pose, c'est qu'effectivement,
02:18l'amendement sur la suspension des retraites va être examiné bientôt.
02:22Et est-ce que là aussi, le Sénat va tout détricoter ?
02:24Là, si on en croit la majorité sénatoriale, composée de la droite et du centre,
02:30je crois qu'ils ont annoncé effectivement...
02:31Gérard Larcher l'a dit très clairement.
02:32Ils ont annoncé leur intention de ne pas accepter la suspension de la réforme des retraites.
02:38Bon, voilà, écoutez, le vote se fera.
02:39On verra bien ce qu'il se passe.
02:40Mais vous savez bien que c'est une ligne rouge, justement, et presque une assurance vie
02:45pour Sébastien Lecornu, justement, et son gouvernement, et votre gouvernement, M. Farandeau.
02:49Oui, mais il faut voir que les choses ne sont pas terminées.
02:51Ensuite, vous avez une synthèse qui peut être possible.
02:54Alors, à part la suspension des retraites, ça, je vous l'accorde.
02:56Et sur le reste des éléments du budget de la Sécurité sociale,
03:00je pense qu'on peut avoir des convergences, franchement.
03:02En tout cas, c'est le sens de travail, sauf la suspension, je vous l'accorde.
03:05Et tout ça va revenir ensuite, en deuxième lecture, à l'Assemblée nationale.
03:09Je dis à la fin, c'est l'Assemblée nationale qui a le dernier mot,
03:11c'est la formule que nous utilisons.
03:13Et je pense que ce travail de convergence peut tout à fait fonctionner
03:15à la suspension des réformes près.
03:17Mais l'Assemblée nationale, là-dessus, c'est engagé.
03:17Donc, ce n'est pas garantie, la suspension de la réforme des retraites,
03:21ce n'est pas garantie ?
03:22Moi, je ne suis pas logique de garantie.
03:23De toute manière, à la fin, c'est bien l'Assemblée nationale,
03:26en deuxième lecture, qui décidera si elle retient ou pas la suspension.
03:29Ce qu'il faut quand même noter, c'est qu'en première lecture,
03:31elle a retenu cet élément.
03:33Donc, ça peut donner quand même un pronostic
03:35de ce qui pourra se passer à l'Assemblée nationale
03:37lorsque, à nouveau, la discussion sur la suspension
03:40reviendra à l'Assemblée nationale.
03:42Alors, M. le ministre, juste une petite question.
03:45Vous dites qu'il pourrait y avoir un accord
03:46sauf sur cette suspension des retraites.
03:49Je vous trouve déjà dans ses propos très optimiste.
03:51Mais revenons-y.
03:53Si jamais il ne peut pas y avoir d'accord, selon vous,
03:55sur cette suspension de la réforme des retraites,
03:56est-ce qu'il est possible, est-ce qu'au gouvernement,
03:58vous travaillez sur un scénario
03:59de retirer cette suspension de la réforme des retraites
04:02pour, en fait, en faire un projet de loi autonome, hors budget ?
04:07Pour, en fait, favoriser un accord
04:09sur ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale ?
04:12La suspension de la réforme des retraites,
04:14elle fait partie de la loi rectificative
04:15et donc, elle est dans le projet de départ.
04:18Voilà.
04:18Donc, on travaille là-dessus.
04:20Donc, c'est la proposition du gouvernement.
04:22On est cohérents avec nous-mêmes.
04:23Donc, nous, notre proposition,
04:25on sait pourquoi, d'ailleurs, il faut revenir au pourquoi, finalement.
04:28Le pourquoi, c'est la stabilité.
04:29Il faut être clair.
04:30Pourquoi cette suspension est arrivée dans le paysage ?
04:32Parce que le Premier ministre a fait le choix, effectivement,
04:34de la mettre dans le débat,
04:35de la mettre dans le processus du vote de l'Assemblée et du Sénat,
04:40parce que c'est un élément de stabilité.
04:42Pourquoi ?
04:43Pour que le gouvernement puisse proposer un budget.
04:45L'objectif, c'est d'arriver à un budget,
04:46parce que, sans budget,
04:47les choses seront beaucoup plus compliquées
04:49pour les Françaises et les Français.
04:50Par exemple,
04:51les 6 ou 7 milliards supplémentaires pour la défense,
04:53ils sont dans le budget de l'année prochaine.
04:56S'il n'y a pas de budget,
04:56mais, malheureusement,
04:57notre ramée n'aura pas les moyens nécessaires
04:59pour faire face aux endroits.
05:00Est-ce que vous pourriez organiser, par exemple,
05:01un deuxième conclave,
05:03comme l'avait fait, par exemple,
05:04François Bayrou,
05:05justement,
05:06pour essayer de mettre tout le monde d'accord
05:07sur une potentielle réforme de retraite ?
05:10Alors, ça aussi,
05:10l'effet de la suspension,
05:12c'est que ça donne du temps.
05:13Voilà,
05:13puisque la réforme est suspendue
05:15jusqu'au 1er janvier 2028.
05:16Avant,
05:17il y a les présidentielles.
05:18On peut penser que les présidentielles,
05:19peut-être,
05:20s'empareront de ce sujet
05:21et que les candidats
05:22feront leurs propres propositions.
05:23On le voit d'ailleurs,
05:24déjà,
05:24les partis commencent
05:25à faire des propositions
05:26sur leur vision des retraites
05:27pour les Françaises et les Français.
05:29Donc,
05:29ce temps est utile pour la démocratie.
05:31Il est aussi utile
05:31pour le dialogue social.
05:32Et moi,
05:33je suis très heureux
05:33que les partenaires sociaux,
05:34à la fois organisation syndicale
05:36et patronale,
05:37aient accepté
05:37de se lancer
05:38dans une conférence sociale
05:40où on va beaucoup parler
05:41de travail.
05:42Je pense que moi,
05:42l'angle mort
05:43des deux réformes précédentes,
05:44c'est le travail.
05:45On n'a pas assez parlé
05:45des conditions de travail,
05:46de la rémunération,
05:47de la promotion interne,
05:49de la prévention
05:50des risques professionnels.
05:51Au fond,
05:52qu'est-ce qu'on fait
05:52pour que les salariés
05:53arrivent à 60 ans,
05:5462 ans,
05:55plus en forme,
05:56à la fois physique et mentale ?
05:57S'ils étaient plus en forme,
05:58peut-être qu'on peut considérer
05:59que dans ce cas-là,
06:00ils accepteraient plus volontiers
06:01de travailler un peu plus.
06:02Conférence qui commencerait
06:04le 5 décembre.
06:05Est-ce que le patronat
06:07va jouer le jeu cette fois ?
06:09Vous savez que lors du conclave,
06:11l'échec du conclave
06:12a été beaucoup attribué
06:13à la raideur,
06:15j'allais dire,
06:16du MEDEF
06:16dans la dernière ligne droite.
06:17C'était à l'époque
06:18l'analyse qui avait été faite
06:19par l'ancien Premier ministre
06:21à Bayrou.
06:21Est-ce que vous pensez
06:22désormais que la discussion
06:23peut reprendre ?
06:26On a entendu par exemple
06:26que le Premier ministre
06:27avec les patrons
06:28et les acteurs économiques
06:29était lui aussi maintenant
06:30le nouveau Premier ministre
06:31Sébastien Lecornu,
06:32un peu tendu parfois.
06:33Il leur disait en début de semaine
06:35il faut que vous y mettiez
06:37aussi du vôtre
06:37dans le feuilleton budgétaire
06:39que nous vivons en ce moment.
06:40Moi je vois l'état d'esprit
06:41puisqu'on a déjà fait
06:42une première réunion de préparation
06:43le 4 novembre dernier.
06:44Les partenaires étaient là
06:45pour commencer à discuter
06:46de la première grande conférence plénière
06:48qui se tiendra donc
06:49le 5 décembre
06:50au Conseil économique
06:52et environnemental,
06:54social et environnemental.
06:55Voilà c'est parti,
06:55on a notre date.
06:56Et j'ai vu que l'état d'esprit
06:57était excellent.
06:58C'est-à-dire que tous les participants
06:59à cette réunion préparatoire
07:00ont envie de travailler
07:02et pourquoi ?
07:03D'abord ils le redisent tous,
07:04on n'a pas assez parlé de travail,
07:06faites-le.
07:07Deuxièmement,
07:07on va ouvrir à la fonction publique.
07:09Ça n'avait pas été fait
07:10les deux précédentes éditions.
07:11Et enfin,
07:12il n'y a pas de pression,
07:13ce n'est pas un conclave,
07:14ce n'est pas fermé,
07:15on n'attend pas à la fumée blanche,
07:16on a le temps,
07:17on va débattre,
07:18on va s'écouter,
07:18il n'y a pas de ligne rouge,
07:19il n'y a pas de tabou,
07:20il n'y a aucune pression.
07:21Le tout c'est que les gens
07:22s'expriment,
07:22mettent tous les sujets
07:23qu'ils veulent sur la table
07:24pour qu'on ait matériaux organisés
07:25pour le dialogue social
07:26et pour le débat démocratique.
07:27Et qui a dit banco
07:28pour l'instant
07:29de toutes les organisations
07:30syndicales dont vous parlez ?
07:32Bon, à ce stade,
07:32toutes les organisations syndicales
07:34sont partantes.
07:35Et côté patronal,
07:36deux sont partantes.
07:37Le MEDEF,
07:38pour le moment,
07:38réserve sa position.
07:39Moi je suis convaincu.
07:40Vous n'en partez pas très bien
07:41côté MEDEF
07:42lorsque la conférence
07:44et les consultations
07:45ont été relancées
07:46au milieu de l'automne.
07:47Et Patrick Martin
07:47vient de dire effectivement
07:48on est en train
07:49de creuser notre tombe,
07:50ce budget est suicidaire.
07:51Vous lui répondez quoi ?
07:52Ah ben non,
07:52on ne parle pas du budget là.
07:53Oui, bien entendu,
07:54mais bon,
07:54en tout cas,
07:55l'état d'esprit du MEDEF.
07:56Vous voulez comprendre la conférence ?
07:56Alors oui,
07:57c'est peut-être ça le sujet.
07:58C'est qu'effectivement,
07:59comme vous,
07:59je vois que le MEDEF
08:00est beaucoup sur le budget
08:01et que ça leur prend
08:03un peu toute leur énergie.
08:05Je suis convaincu
08:05que lorsque cette phase
08:06budgétaire sera terminée,
08:08le MEDEF qui a toute sa place,
08:09je le redis,
08:10mes bras sont ouverts
08:11et je suis convaincu
08:12que le MEDEF reviendra
08:13autour de la table
08:14pour travailler avec nous
08:15dans cette conférence
08:16retraite,
08:17travail,
08:17emploi.
08:18Alors ça fait un mois
08:19et neuf jours
08:20que vous êtes ministre,
08:21M. Farandou,
08:22et puis il y a un certain
08:23nombre de déclarations
08:23que vous avez faites
08:24qui ont provoqué
08:25des polémiques,
08:26on peut le dire.
08:26Vous aviez dit d'ailleurs
08:27l'État,
08:27la France a été trop généreuse
08:29en parlant des primes
08:30des chèques de Noël
08:31distribués à des parents
08:31qui n'avaient pas d'enfants
08:32et là vous avez
08:33un nouveau combat,
08:34ce sont les ruptures
08:35conventionnelles
08:36où là vous dites
08:36c'est un dispositif
08:37à la dérive,
08:38des gens profitent
08:39du chômage
08:40pour passer un an
08:41tranquille,
08:42vous avez l'impression
08:42que les Français
08:43profitent du système ?
08:45Ce n'est pas les Français,
08:46c'est ceux qui utilisent
08:46les ruptures conventionnelles,
08:47tout le monde n'utilise
08:48pas les ruptures conventionnelles.
08:50C'est un bon dispositif
08:51au départ,
08:51comme d'habitude,
08:52souvent les dispositifs
08:52quand on les invente
08:53ils ont leur sens.
08:54Le problème c'est
08:55qu'au fil du temps
08:55il y a des dérives
08:56et aujourd'hui,
08:57ce n'est pas moi
08:57et Jean-Pierre Farandou
08:58qui le dit,
08:59c'est un rapport
08:59qui vient de sortir,
09:00sérieux,
09:01qui dit qu'en fait
09:01il y a substitution.
09:02On ne démissionne plus,
09:03on prend une réforme conventionnelle.
09:05Pourquoi ?
09:05Parce que réduction conventionnelle
09:06vous allez au chômage,
09:07démission non.
09:08Les entreprises ne font
09:09plus de licenciements,
09:10ils font ruptures conventionnelles.
09:11On paie moins cher.
09:12Mais on entend quand même
09:13la petite musique
09:13des chômeurs
09:15ou des potentiels français
09:17qui se mettraient au chômage
09:18justement pour profiter
09:19d'un système trop généreux.
09:21Je ne parle pas du chômage,
09:22je vous parle
09:22de ruptures conventionnelles,
09:22il ne faut pas tout mélanger là,
09:23vous mélangez un petit peu madame,
09:24excusez-moi de préciser.
09:25C'est des gens
09:26qui vont passer
09:26un an au chômage derrière
09:28quand même
09:28avec un système...
09:30Je ne parle pas du chômage,
09:31je parle de ruptures conventionnelles.
09:32Les ruptures conventionnelles,
09:33ça coûte un quart
09:35des allocations chômage.
09:36C'est un sujet financier aussi
09:37et ce n'est pas faux
09:38et c'est là encore,
09:39c'est le rapport qui le dit,
09:40peut-être certaines personnes
09:41font la rupture conventionnelle,
09:43ont le droit au chômage
09:44et peut-être certaines d'entre elles
09:46et peut-être
09:46en connaissez-vous quelques-unes,
09:47moi ça peut être le cas,
09:48on voit que certaines personnes
09:50font le choix
09:50de rester un peu plus longtemps.
09:52Quand vous êtes au chômage,
09:53il faut avoir une attitude active
09:54de retour vers l'emploi
09:55parce que ça coûte cher le chômage.
09:57L'argent qu'on vous donne,
09:58c'est l'argent des Français.
09:59Il faut respecter
10:00l'argent de la sécurité sociale,
10:01c'est notre bien commun.
10:02Il faut faire très attention
10:03à son usage
10:04et moi je serai
10:04un ministre du Travail
10:06et des Solidarités
10:07qui veut remettre
10:08les gens au travail
10:08et qui veut faire très attention
10:09aux comptes de la sécurité sociale.
10:11De manière générale,
10:12effectivement,
10:13il faut resserrer
10:14les cordes du cordon
10:15de la Bourse de l'État ?
10:17Moi je vous parle
10:17de la sécurité sociale
10:18que je connais mieux.
10:20C'est que ça dérape.
10:20On va finir cette année
10:21à 23 milliards d'euros
10:23de déficit.
10:24Si on ne fait rien,
10:25l'année prochaine
10:25c'est 29 milliards d'euros,
10:26c'est considérable.
10:27Le budget que nous avions présenté
10:29réduisait ce déficit.
10:31Il était encore en déficit
10:32à 17 milliards et demi
10:33où il est essentiel
10:34qu'on ait une trajectoire
10:35de retour à l'équilibre
10:35parce que la sécurité sociale,
10:37c'est payer nos retraites,
10:38c'est payer nos arrêts maladie,
10:39c'est payer l'hôpital.
10:41Vous voyez,
10:41on parle des choses lourdes.
10:42Il est essentiel
10:43qu'on arrive à maîtriser
10:44les comptes de la sécurité sociale.
10:45Autre déclaration
10:46qui a fait couler
10:47beaucoup d'encre,
10:48il s'agit de la pénibilité.
10:50Tout à l'heure,
10:50vous parliez d'ailleurs
10:51de l'amour du travail
10:53ou en tout cas
10:53du bonheur à travailler.
10:55Vous dites que vous êtes allé
10:55en Norvège
10:56et que vous avez vu
10:56des conducteurs de bus
10:58très heureux,
10:59des conducteurs de tram
11:00très heureux
11:01de travailler jusqu'à 65 ans.
11:03Vous trouvez que 64 ans,
11:04ce n'est pas assez
11:05pour les Français ?
11:06Non, je ne dis pas ça.
11:08Tout le débat,
11:09c'est celui qu'on a commencé
11:10à avoir tout à l'heure.
11:12Comment ça se fait
11:13qu'en Norvège,
11:13vous parlez de la Norvège,
11:14moi j'ai vu des conducteurs
11:16de tramway à 65 ans
11:17qui avaient l'air très heureux
11:18de conduire leur tram.
11:19Comment ça se fait que nous,
11:20quand on a le même débat en France,
11:21une grande majorité des Français
11:22veulent dire stop,
11:23je ne veux plus travailler,
11:24la perspective de faire
11:25deux ans de plus
11:26est un vrai problème.
11:26Il faut écouter leur ressenti,
11:28il est réel leur ressenti.
11:29La question,
11:29c'est les causes profondes.
11:31Donc comment on s'y prend ?
11:32Et si vous me parlez de la Norvège,
11:33je peux vous donner
11:33trois explications.
11:35D'abord,
11:35les conditions de travail
11:36sont impeccables.
11:37C'est important
11:38les conditions de travail,
11:38les locaux de travail,
11:39l'environnement de travail.
11:40Deuxièmement,
11:41les relations hiérarchiques
11:41sont très apaisées.
11:43Ce n'est pas le cas en France.
11:44Vous avez un rapport récent
11:45de l'IGAS,
11:46les inspecteurs
11:47de la Sécurité sociale,
11:48qui disent,
11:48attention,
11:49on a encore un mode
11:49de manachement
11:50parfois un peu rugueux
11:51en France.
11:52Ce n'est pas le cas.
11:53Et enfin,
11:54et c'est très important,
11:55il y a un plaisir
11:56de forme de camaraderie
11:57au travail.
11:58Vous savez franchement,
11:58si vous allez rejoindre
11:59des camarades,
12:00les locaux de travail
12:01sont sympas
12:01et votre chef,
12:02il vous accompagne
12:03et vous permet
12:04de bien travailler,
12:05vous vous rendez bien compte
12:05que là,
12:06vous avez des facteurs positifs
12:07et que le travail
12:08n'est plus une corvée.
12:09Au contraire,
12:09le travail reste
12:09ce qu'il doit être,
12:10un élément
12:11de réalisation personnelle
12:13et de plaisir personnel.
12:14Et à la CNCF,
12:15vous avez entendu
12:15beaucoup de conducteurs
12:16de tram dire
12:16j'ai envie de travailler
12:17jusqu'à 65 ans ?
12:18À la CNCF,
12:19les conducteurs,
12:20ils aiment leur travail.
12:21C'est le plus important.
12:22Ça aussi,
12:22il faut retrouver
12:23le sens du mot métier.
12:24Vous savez,
12:24avoir un métier dans les mains,
12:25être utile,
12:26servir à quelque chose.
12:27Il faut revaloriser
12:28les métiers,
12:29le travail.
12:29Et le travail,
12:30c'est lié à l'emploi,
12:36au développement économique.
12:37C'est les entreprises
12:37qui proposent du travail.
12:39Voilà,
12:40tout se tient.
12:40Et néanmoins,
12:41la question,
12:42ce n'était pas d'aimer son travail,
12:43c'était de travailler
12:43jusqu'à 65 ans.
12:45Est-ce que vous pensez
12:45que les conducteurs de tram
12:46en France ont cette envie
12:48de travailler jusqu'à 65 ans ?
12:49Je n'ai pas parlé
12:49à la place des conducteurs de tram.
12:50Bien entendu,
12:50mais vous les connaissez bien
12:51puisque vous avez dirigé
12:52à la CNCF.
12:53Mais peut-être aussi,
12:53il y a le sujet d'un parcours.
12:55Peut-être qu'à un moment donné,
12:55on n'est pas obligé
12:56de conducteurs de tram
12:57ou de tram toute sa vie.
12:58On peut faire autre chose,
12:59on peut évoluer,
12:59il y a des conversions.
13:00Je pense que là,
13:01il faut avoir une approche
13:02beaucoup plus ouverte,
13:03beaucoup plus dynamique
13:03des carrières dans l'entreprise.
13:06Malgré cette approche ouverte,
13:07on le voit,
13:08vous parlez de réformes ambitieuses,
13:09que ce soit sur la rupture conventionnelle,
13:11que ce soit de discuter évidemment
13:13de l'âge de départ à la retraite.
13:15Mais je sens,
13:15sous votre respect,
13:17monsieur le ministre,
13:17une forme de déconnexion
13:18par rapport à la situation politique actuelle.
13:20On le voit,
13:20une fracturation à l'Assemblée nationale,
13:22une opposition même
13:24entre le Sénat et la Chambre basse.
13:26Vous le voyez bien,
13:27le gouvernement a renoncé
13:29à des réformes moins ambitieuses
13:31que celles que vous venez de,
13:33de ce dont vous venez de parler
13:34sur ce plateau.
13:35Donc à un moment,
13:36quel serait le véhicule
13:37pour ce type de débat
13:38et pour faire des réformes
13:40en sachant qu'on voit bien
13:41qu'il y a une opposition frontale
13:44avec des positions orthogonales
13:46entre gauche et droite de l'hémicycle
13:47et rien ne passe.
13:49Le budget chaque jour
13:50nous en donne un spectacle
13:51assez parlant.
13:53Non, moi je pense que
13:54sur des idées simples,
13:55comme je viens d'exprimer,
13:56de travailler plus.
13:58Alors plus, ça ne veut pas dire
13:59travailler plus
14:00quand on travaille,
14:01mais que les jeunes
14:01rentrent plus rapidement
14:02dans le marché du travail.
14:03Que les seniors
14:04le quittent un peu moins rapidement,
14:06je pense que là-dessus,
14:06franchement,
14:07il y a pas mal de partis politiques
14:08qui sont prêts à travailler là-dessus.
14:10Donc aussi,
14:10trouvons des sujets
14:11qui concernent les Français
14:12et sur lesquels je suis convaincu
14:14qu'un large spectre
14:15de la vie politique française
14:16peut se rejoindre.
14:17Voilà, il faut trouver
14:18des sujets utiles aux Français
14:19qui font consensus.
14:21Franchement, il y en a plusieurs,
14:22il y en a quelques-uns,
14:22et notamment chez moi.
14:23Donc moi, j'ai vraiment confiance
14:25dans cette capacité
14:25à trouver des sujets
14:26qui intéressent tout le monde,
14:27qui sont des attentes concrètes
14:28des Françaises et des Français
14:29et sur lesquelles
14:30on peut réunir
14:31une majorité de partis politiques
14:33pour avancer.
14:34Merci, M. Farandou,
14:36d'avoir été l'invité de BFM.
14:38Petite question pour finir.
14:39Vous êtes content
14:39de votre nouveau job ?
14:41Oui, je suis heureux
14:42de servir mon pays.
14:43C'est pour ça que j'ai accepté ce poste.
14:45Vous savez, j'allais presque terminer.
14:46J'étais au palier de retraite,
14:48j'en étais pas très loin.
14:49J'ai fait le choix
14:49de m'engager.
14:50Je m'engage pas dans la vie politique,
14:52je m'engage pour être utile.
14:53Moi, je l'ai dit,
14:53mon parti, c'est les Françaises
14:54et les Français.
14:55Chez le travail et les solidarités,
14:57ce sont des missions formidables.
14:58Il y a des attentes chez eux,
14:59chez nos compatriotes.
15:01Si là où je suis,
15:01je peux aider,
15:02je peux trouver des solutions concrètes.
15:04Jusqu'à quel âge, alors,
15:05vous allez continuer à travailler ?
15:07Vous pensez que le gouvernement
15:08va tenir ?
15:09Moi, je peux vous dire,
15:09d'abord, mon métier est un vrai métier.
15:12C'est un contrat duré déterminé,
15:14vraiment indéterminé,
15:15parce que c'est la démocratie
15:15qui dira combien de temps
15:17ou à durée très déterminée.
15:18Oui, je ne sais pas.
15:20Et de toute manière,
15:20ça s'arrêtera
15:21avec les élections présidentielles
15:22de 2027.
15:23Donc, je veux rendre ce temps utile
15:26avec humilité
15:27et en fédérant les gens.
15:29Ce n'est pas un homme seul
15:30ou une femme seule
15:31qui peut réussir.
15:31Il faut cette capacité
15:32à trouver des gens
15:34qui convergent avec vous,
15:35que vous écoutez,
15:35vous trouvez des équilibres,
15:36vous trouvez des consensus.
15:37C'est ma méthode.
15:38Je la déploierai.
15:39Elle a marché à la SNCF,
15:40alors, c'est peut-être
15:40plus compliqué au niveau de la France,
15:42mais je suis convaincu
15:42que sur ces critères-là,
15:44sur ces valeurs-là,
15:46on peut arriver à avancer
15:47dans ce pays.
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