La femme est-elle l’avenir de l’entreprise ? - Osez Entreprendre

Sud Radio

il y a 2 jours

Thomas Binet reçoit Francine Savidan, Présidente d’Initiative Île-de-France et porte-parole du programme Créatrices d’Avenir
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##OSEZ_ENTREPRENDRE-2025-11-23##

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00:01Sud Radio, oser entreprendre, Thomas Binet.

00:05Et comme tous les dimanches, votre rendez-vous économique. Bonjour mon cher Thomas Binet.

00:09Bonjour Maxime.

00:10On commence par oser entreprendre au programme ce matin.

00:12Et bien au moment où la polémique sur les vêtements venant d'Asie-Bas sont pleins,

00:16je vous propose de revenir sur la marque Kamaïeu, ça sera notre saga de la semaine,

00:19qui a eu des hauts et des bas.

00:21Et est-ce que la femme est et sera l'avenir de l'entreprise ?

00:24Nous sommes avec Francine Savidan, qui est la présidente d'Initiative Ville de France

00:27et porte-parole de Créatrice d'Avenir, qui vient nous faire l'état des lieux

00:31de la situation des femmes entrepreneurs et nous parler de son concours Créatrice d'Avenir.

00:35Et nous donnerons un prolongement à ce sujet avec Alexandre Lacharne,

00:38notre consultant entrepreneurial.

00:40Et bien il va nous parler de l'entrepreneuriat au féminin,

00:42motivation, succès et défi en 2026.

00:46Éco-Réseau Business, le magazine de référence pour entreprendre, présente

00:51Sud Radio, oser entreprendre, la saga des entreprises.

00:56Alors pour débuter ce rendez-vous, mon cher Thomas, justement, on revient sur cette

01:01actualité qui ne cesse d'occuper la une des journaux.

01:04On pense évidemment à Chine.

01:06Et justement, vous faites un petit pas de côté pour revenir sur une marque bien connue

01:09des Français et des Françaises, qui a connu un destin aussi fulgurant que tragique.

01:14C'est la marque Kamaïeu, une enseigne de prêt-à-porter qui habillait des générations

01:17entières avant de disparaître brutalement des centres-villes.

01:21Oui Maxime, parce que Kamaïeu, c'est d'abord une success story made in France.

01:26Tout commence en 1984 dans le nord à Roubaix.

01:29Trois entrepreneurs, Jean-Pierre Torque, Jean Duforest et Nicolas Boulanger, ont une idée

01:33simple mais puissante, proposée de la mode féminine tendance, accessible et renouvelée

01:38en permanence.

01:39Le Paris fonctionne.

01:40Les façades bleues de Kamaïeu fleurissent partout, en ville comme en galerie commerciale.

01:44Dans les années 90, c'est l'international qui s'ouvre à elle et en 2000, l'enseigne

01:48entre en bourse.

01:49A son apogée, elle devient un géant européen du prêt-à-porter.

01:53Et malgré le succès que vous décrivez, la chute a été brutale.

01:56Qu'est-ce qui a fait vaciller à un moment la marque emblématique que vous venez de

02:00décrire Kamaïeu ?

02:00Eh bien, plusieurs facteurs Maxime.

02:02D'abord la concurrence, Zara, H&M, Primark, des mastodontes qui imposent le rythme

02:08infernal de la fast fashion.

02:10Ensuite, une transition numérique ratée.

02:12A l'heure où tout le monde se digitalise, Kamaïeu tarde à investir dans le e-commerce.

02:17Et puis il y a les mauvais choix stratégiques, les tentatives de diversification mal calibrées.

02:21Tout cela, cumulé à la crise économique, aux gilets jaunes, puis à la Covid, a précipité

02:25l'enseigne dans le rouge.

02:27Résultat, redressement judiciaire en 2020, liquidation en 2022 et 2600 emplois de sacrifiés.

02:33Il y a un mais, puisqu'aujourd'hui Kamaïeu revient quand même avec un nouveau visage.

02:37Qu'est-ce qu'on peut dire de cette renaissance ?

02:38Eh bien, cette renaissance, ça s'appelle Bikamaïeu Maxime.

02:41Une relaissance portée par le groupe Célio, qui voit dans Kamaïeu l'alter ego féminin

02:46de son enseigne masculine.

02:47Pour Sébastien Bismus, le président, directeur général du groupe, c'est une vraie fierté

02:52de relancer ce nom chargé d'histoire.

02:54L'idée, miser sur des pièces basiques, essentielles, autour des 30 euros, avec 700 références

02:59dans des boutiques plus grandes, mais moins nombreuses, à savoir 12, contre 512 quand même,

03:04à l'époque de sa splendeur.

03:04Une stratégie audacieuse, qui mise sur la notoriété toujours intacte de Kamaïeu, et

03:09peut-être, peut-être, une nouvelle histoire à écrire, c'est l'avenir qui le dira.

03:18Justement, c'est en lien avec ce que vous venez de dire, mon cher Thomas, votre invité,

03:21c'est Francine Savidon, présidente d'Initiative Ile-de-France, et porte-parole de Créatiris

03:26d'Avenir, et elle est à l'origine d'un concours qui vise à mettre en valeur et à

03:29encourager l'entreprenariat des femmes en ligne de France.

03:33Bonjour, Francine Savidon.

03:34Bonjour, merci de votre invitation.

03:36Vous allez, Francine Savidon, dans les prochains jours, le 9 décembre, attribuer dans le cadre

03:40de la 15e édition du concours Créatrice d'Avenir, 8 prix.

03:44Pour cela, vous avez sélectionné d'ailleurs 18 femmes entrepreneurs par des sélections

03:47départementales et un jury régional.

03:50Revenons à la genèse, c'était il y a 15 ans.

03:52Pourquoi avoir créé un tel concours ? C'était quoi votre constat ?

03:55Alors, nous avons emboîté le pas des pouvoirs publics, à la fois la préfecture de région

04:01et la région, qui faisant le constat, c'était l'époque où l'égalité entre les hommes

04:06et les femmes tenait le devant de la scène, les textes venaient de sortir, et ils ont pensé

04:11qu'il y avait une très mauvaise représentation des femmes dans l'entrepreneuriat, et ils

04:15nous ont demandé de mettre sur pied ce concours Créatrice d'Avenir, donc nous l'avons

04:20développé en coopération très étroite avec les pouvoirs publics régionaux.

04:25avec nos investisseurs financiers qui nous accompagnent depuis des années, et nous

04:30avons ainsi porté cette idée que l'entreprise au féminin devait se développer et à tout

04:36le moins atteindre au minimum le nombre d'entreprises portées par les hommes.

04:40Alors on connaîtra le résultat de ce concours le 9 décembre, j'ai commencé à le dire,

04:43mais qu'est-ce que vous retenez de ce millésime ?

04:45Le millésime, comme toujours, tout à fait exceptionnel. Nous avons sélectionné, selon

04:51notre usage départemental, régional, des femmes épatantes qui ont créé, déjà créé

04:57leur entreprise, qui parfois ont quelques mois de création devant elles, mais qui ont

05:02des idées absolument exceptionnelles. Je les admire beaucoup.

05:05J'ai lu, Francine Zavidant, qui a eu quand même 873 dossiers, 420 candidatures complètes

05:11pour arriver évidemment à faire les prix que vous donnerez le 9.

05:13Oui, il y a un dynamisme très fort de l'entrepreneuriat des femmes en Ile-de-France, mais c'est

05:18aussi parce que notre concours est très connu en Ile-de-France, il est très porteur,

05:22et les jeunes femmes qui arrivent devant nous savent que grâce au prix Créatrice d'Avenir,

05:30elles vont être portées dans leurs projets par les médias, elles vont être portées

05:34par les partenaires qui vont les initier dans des domaines qu'elles méconnaissent encore

05:38un peu, et elles vont apprendre très vite à surmonter les difficultés qu'elles rencontrent.

05:43Alors, sans dévoiler les résultats, quoique, si vous pouviez, ça nous arrangerait.

05:46Ah, je ne pourrais pas.

05:47Vous ne pourrez pas. Quels sont les profils dans ce millésime, justement, de ce concours

05:53des Créatrices ?

05:54Des femmes plutôt jeunes, des femmes très bien formées, des femmes qui ont souvent

05:59déjà de l'expérience, et qui, dans la tête, depuis quelques années, ont un projet

06:05dont elles savent qu'il est très porteur, et dont elles attendaient une impulsion pour

06:10porter cette création sur les fonds baptismaux. Elles les ont créés, et elles ont fait preuve

06:17déjà de grand dynamisme.

06:19Alors, rendez-vous donc le 9 décembre prochain. Vous avez également sorti un baromètre, et

06:24c'est aussi pour cette raison qu'on vous reçoit ce dimanche matin, sur l'entrepreneuriat

06:27et les inégalités de genre. Où en sommes-nous, Francine Zavidon, concrètement, en 2025,

06:32à l'aube de 2026 ?

06:34Les choses ont progressé, mais il y a encore des obstacles. Il y a encore des obstacles

06:39qui sont quand même toujours un petit peu les mêmes, mais je vais quand même essayer

06:42de vous porter un discours positif, parce que je pense que depuis le temps que l'on évoque

06:46toujours les mêmes questions, le genre le plafond de verre, du genre du syndrome de l'imposteur,

06:53on progresse tout doucement, mais il y a encore quand même des obstacles, à la fois

06:59sociaux, mais aussi des obstacles à l'intérieur de la personne, qui sont aux limites, et qui

07:06fait qu'elle pense qu'elle ne sera pas à la hauteur. Vous savez, c'est ce fameux

07:09syndrome de l'imposteur.

07:10Je vais en parler dans un instant, Francine Zavidon. Mais je voudrais qu'on rentre justement

07:13dans le détail de votre baromètre. J'ai relevé certains éléments que je voudrais vous

07:16soumettre, sur lesquels vous allez pouvoir apporter votre regard. Vous avez cherché à

07:20savoir, par exemple, où nous en étions sur le sexisme, donc dans l'entreprenariat.

07:2556% des femmes entrepreneurs, soit plus de la moitié de vos sondées, déclarent avoir

07:29déjà été confrontées à des obstacles ou à de la discrimination directement liées

07:33à leur genre. Comment vous expliquez l'augmentation de 5 points, quand même, c'est pas neutre,

07:37par rapport à l'année dernière, du nombre de femmes confrontées à ces discriminations ?

07:41Encore une société qui présente des archaïsmes. Le sexisme, pardonnez-moi messieurs, mais

07:48il provient bien des hommes qui stigmatisent les femmes et qui ont peut-être parfois tendance

07:53à dire « Ah oui, c'est une femme ! » et faire un humour plus ou moins agréable et plus

07:58ou moins facile à entendre « Je suis une femme, ça m'est déjà arrivé ». Et c'est vrai

08:01qu'il faut que les femmes apprennent soit à résister devant cette forme d'agression,

08:06soit, et ce serait encore mieux, à répliquer de manière à progresser et de manière peut-être

08:12aussi à éduquer un petit peu tout le monde. C'est un phénomène culturel pour moi et

08:17je pense que c'est le plus tôt possible à l'école qu'il faut apprendre aux hommes

08:21et aux femmes. Mais le progrès ne viendra que des deux marchant dans le même sens et

08:27avec cohérence, mais il faut éduquer tout le monde.

08:29Vous avez été entendue sur le sujet. Vous êtes également intéressée à la solitude

08:32de la femme entrepreneur. Est-ce qu'il y a un lien entre solitude, charge mentale et

08:37la typologie d'entreprise rencontrée ?

08:39C'est sûr, parce que le sentiment de solitude, il est partagé aussi par les hommes qui

08:43créent des entreprises. Il y a des moments clés dans la vie de la création d'entreprise

08:48où les choses sont difficiles, où on s'aperçoit par exemple qu'on a mal calibré son plan

08:52financier, où l'on s'aperçoit que sur le plan commercial, on a quelques défaillances.

08:56Et là, quand il y a des difficultés, on se sent très seul. Et cette solitude, elle

09:01est probablement renforcée pour les femmes parce qu'elles ont sur la tête, sur le dos,

09:07un certain nombre d'obligations qu'elles doivent également remplir et qui renforcent

09:12ce sentiment de solitude dans l'affrontement de la vie économique.

09:16Alors vous avez évoqué, et je voudrais rester sur ce point justement, le syndrome

09:19de l'imposteur qui serait un mal très féminin en définitive. C'est ce que votre baromètre

09:24laisse entendre. Précisons les choses. 93% des dirigeants déclarent avoir 100 déjà

09:29douté de leurs compétences, même lorsqu'elles réussissent. Et 66% souvent. Alors seuls

09:347% infirment n'en souffrir jamais. Avez-vous identifié, Francine Savidant, des pratiques

09:39ou des accompagnements qui permettent d'en réduire l'impact ? Puisque la cause, on

09:43essaie de trouver les solutions.

09:44C'est l'un des points clés de notre concours Créatrice d'Avenir. Nous avons le souci

09:48d'assurer la visibilité des femmes, mais de les aider à surmonter leurs difficultés.

09:52Nous avons des rencontres et des réunions au sein de notre structure pour leur apprendre

09:56à surmonter ce genre de difficultés du syndrome de l'imposteur, qui est incontestablement

10:02la difficulté que je supporte le moins bien. Parce que cela me gêne considérablement

10:07de savoir que les femmes se sentent quelque part un peu inférieures. Parce que c'est

10:12quand même cela. C'est un sentiment d'infériorité. Et vous le voyez bien, on est dans la démarche

10:17individuelle. Et là, elle ne peut être corrigée que par un encadrement spécifique.

10:23Vous savez quel est mon rêve ? C'est créer une école de l'entrepreneuriat des femmes

10:27au cours de laquelle on apprendrait aux femmes à prendre confiance en elles et à ne pas

10:32se dévaloriser. Parce que là aussi, nous sommes dans un phénomène de société, mais

10:36aussi dans un phénomène individuel.

10:38Et pour autant, Francine Savidant, 93% des femmes interrogées se disent prêtes

10:42à se relancer dans l'entrepreneuriat. Si c'était à refaire, donc ça s'adresse vraiment

10:47aux femmes qui l'ont déjà fait, c'est un signal super encourageant.

10:50C'est un signal super encourageant. Et c'est vrai. Mais je vous assure, elles sont

10:55tout à fait admirables. Toutes les créatrices que nous avons reçues cette année, j'ai

10:58participé au dernier jury, elles sont toutes admirables, d'un courage fou. Et je comprends

11:03que d'une année sur l'autre, même en cas de difficulté, elles se disent je continue

11:07quand même. Elles ont une détermination, une résilience et une force formidable.

11:12Merci à vous, Francine Savidant. Et donc rendez-vous le 9 décembre pour connaître

11:15les léros et attend. Absolument. Merci beaucoup d'être passé du côté d'Osez

11:19Entreprendre. Et je rappelle que vous êtes donc la présidente d'Initiative

11:22Ville de France et porte-parole de créatrice d'avenir.

11:26Sud Radio. Osez entreprendre. Les essentiels de l'entrepreneuriat.

11:31Pour fermer ce premier volet d'Osez entreprendre en ce dimanche matin, mon cher Thomas,

11:34nous sommes avec Alexandre Lacharme, entrepreneur, business angel et consultant

11:38pour Osez entreprendre. Et vous allez justement prolonger avec Alexandre notre sujet,

11:42des femmes dans l'entrepreneuriat. Oui Maxime, parce qu'en 2025, on a observé

11:47une progression de l'entrepreneuriat féminin. C'est ce que vous venez nous dire

11:50dimanche matin Alexandre. Oui Thomas, selon une étude aujourd'hui, les femmes sont

11:54plus motivées que les hommes à entreprendre. 48% des femmes contre 40% des hommes

11:58souhaitent se lancer. Et près d'une femme sur trois envisage d'ailleurs de créer

12:02sa propre entreprise contre 22% des hommes. Alors du coup, quelles sont les motivations

12:06que vous avez relevées dans cette envie d'entreprendre des femmes ? Et bien principalement

12:09l'opportunité de gagner plus d'argent. 54% contre 49% des hommes. Également de concrétiser

12:16une idée personnelle pour 49%. Et enfin de donner plus de sens à leur vie professionnelle

12:22pour 45%. Alors une question importante quand même, c'est comment se passe l'accès au

12:25financement ? Et bien c'est un paradoxe car plus de deux Français sur trois estiment

12:30que ce n'est ni plus facile ni plus difficile pour une femme d'obtenir un prêt. Pourtant

12:3439% des femmes pensent que ça serait plus compliqué. Et une sur cinq osent moins

12:40demander de financement. Les contraintes familiales pèsent également. 38% se sentent

12:44limitées parfois par leur vie de famille. Et malgré les freins que vous évoquez,

12:48elles réussissent quand même ? Oui. Selon France Active qui accompagne chaque année

12:51plus de 36 000 entrepreneurs, d'auprès de la moitié des femmes, 83% restent en activité

12:57après leur financement, contre 75% pour 74% en moyenne, toujours confondus. Soit moins

13:03de dépôts de bilan chez les hommes, elles n'hésitent pas à se former, à se faire

13:06accompagner, à rejoindre des clubs de femmes entrepreneurs pour développer leur réseau

13:10et leur confiance. En conclusion de tout ça, Alexandre ?

13:132025, l'entrepreneuriat féminin progresse mais reste freiné par des perceptions et des

13:19stéréotypes. Soutenir les femmes créatrices n'est plus une option, c'est une nécessité

13:23pour montrer l'exemple et faire changer définitivement les mentalités.

13:26Merci beaucoup mon cher Alexandre et disons-le, de toute façon, si vous n'avez pas compris

13:30le message, bien sûr que l'entrepreneuriat féminin est un vrai levier d'avenir. Mon cher

13:34Thomas, je vous garde puisqu'on poursuit dans un instant avec Oser Investir. A tout de

13:37suite sur Sud Radio.

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