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Jeudi 20 novembre 2025, retrouvez Stéphane Bohbot (Fondateur & Président, INNOV8), Pascal Malotti (Directeur de la stratégie, Valtech), Charles Salvaudon (Expert en Géopolitique au sein du Centre Européen de Droit et d’Économie) et Éric Le Quellenec (Avocat, Cabinet Flichy Grangé) dans SMART TECH, une émission présentée par Delphine Sabattier.
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00:00Bonjour à tous, bienvenue dans Smartech, vous nous regardez, on est en direct sur la chaîne Bsmart, il est 10h45, c'est l'heure du grand débrief de l'ActuTech.
00:20C'est parti pour le grand débrief de l'ActuTech de Smartech, vous nous regardez, on est en direct, il est 10h45 sur la chaîne Bsmart comme tous les jeudis.
00:27Aujourd'hui autour de la table avec moi Charles Salvaudon, bonjour, vous êtes expert en géopolitique au sein du Centre Européen de Droit et d'Économie et vous êtes venu avec votre nouveau livre, votre ouvrage sur la géopolitique, cette force qui bouleverse tout.
00:42Avec vous aujourd'hui pour ce débrief, Pascal Malotti, directeur de la stratégie chez Beltec, bonjour Pascal, comment ça va ?
00:49Très bien, merci.
00:50Ça tombe bien, on va beaucoup parler business, stratégie, vente, ça se bouscule encore une fois dans l'actualité.
00:56Et puis avec nous également Eric Lekelenek, avocat, bonjour cher maître.
01:00Bonjour Delphine.
01:01Vous allez bien également ?
01:02Formidablement bien comme on dit sur certains réseaux sociaux.
01:05Alors, on va parler aujourd'hui de Chousse France, on va voir ce qu'il faut retenir de ce sommet qui met à l'honneur les entreprises françaises qui investissent sur notre sol.
01:14On va aussi s'intéresser à l'intelligence artificielle et la question éternelle, j'ai envie de dire en tout cas, ça fait des jours et des jours qu'on se la pose, bulle ou pas sur l'IA.
01:24On a vu les alertes de la Banque Centrale Européenne, on a entendu les grands investisseurs aussi commencer à changer leur braquet.
01:32On va voir ce qu'en pensent nos commentateurs aujourd'hui.
01:36Mais je vous propose qu'on démarre avec la découverte d'un robot et il est en direct ce robot.
01:41On va parler de ces humanoïdes qui vont peut-être bouleverser l'éducation, en tout cas dont la vocation est véritablement d'engager une transformation dans ce domaine.
01:50Et pour lancer cette discussion, on est avec Stéphane Bobo.
01:53Bonjour Stéphane, vous êtes sur Educatech Expo, donc c'est très chouette de vous avoir en direct avec nous.
01:59Vous êtes le fondateur-président d'Innovate, qui est un spécialiste de la distribution de produits connectés, en particulier autour du concept de la maison du futur.
02:07Et vous avez annoncé un partenariat important avec Unitri Robotics, qui est connu pour ses robots quadrupènes, mais aussi humanoïdes.
02:18Et donc, vous en avez un là derrière vous, on commence à l'apercevoir, il s'appelle G1 et vous le destinez au marché éducatif français.
02:26En tout cas, vous êtes là pour ça, pour commencer à envisager sa distribution.
02:31Quand on parle du marché éducatif pour un robot humanoïde, on adresse qui ?
02:35C'est pour le mettre dans des écoles, c'est pour le faire travailler sur des nouveaux programmes ?
02:40Quelle est sa vocation ?
02:42Alors, en effet, comme vous l'avez dit, on est à l'aube d'une révolution industrielle avec l'arrivée de la robotique humanoïde,
02:47qui sort maintenant des laboratoires, des prototypes.
02:50On est à l'année zéro de ce marché-là.
02:54Et donc, le robot G1 qui est avec moi aujourd'hui, c'est un produit qui est en fabrication de masse.
03:01Donc, on est aujourd'hui en capacité à le commercialiser.
03:04Et donc, l'idée, c'est d'accélérer en fait l'apprentissage de la robotique humanoïde au sein de l'éducation française.
03:12Ah, c'est sympa, il nous fait un bisou.
03:13Et donc, ces robots, l'idée, c'est de pouvoir sensibiliser dès le plus jeune âge dans l'éducation à l'apprentissage de l'IA et de la robotique.
03:27Et donc, c'est une formidable plateforme de programmation parce que ces robots aujourd'hui ont toutes les capacités d'apprentissage.
03:35Et l'idée, c'est de mobiliser la recherche française, les écoles, les universités à apprendre à rendre ces produits de plus en plus autonomes et intelligents
03:46parce que l'ambition, c'est de les doter d'un cerveau français.
03:51Oh là, qu'est-ce que ça veut dire, ça, les doter d'un cerveau français ?
03:53Je ne sais même pas si je serais capable de le définir pour moi, personnellement.
03:57Qu'est-ce que c'est, mon cerveau français ?
04:01Alors, un cerveau dans un robot humanoïde, ça va être tout son apprentissage, en fait.
04:06L'apprentissage, le fait de pouvoir les rendre autonomes, parce qu'aujourd'hui, ce robot est téléopéré avec une télécommande.
04:14Et donc, il a certaines fonctionnalités qui ont été développées.
04:16Donc, il est parfaitement mobile.
04:19Il retrouve son équilibre tout seul.
04:22Il est tellement mobile qu'il est parti, il en a marre.
04:24Oui, il se balade dans le salon.
04:26Mais l'idée, c'est de pouvoir le rendre autonome.
04:31Et donc, pour ça, il va falloir le doter de capacités d'apprentissage.
04:35Et c'est là où l'IA a un rôle extrêmement important, parce que grâce à l'IA, on va pouvoir l'entraîner.
04:42Il va pouvoir reconnaître des objets, il va pouvoir les saisir, il va pouvoir les déplacer.
04:46Et donc, c'est là où nos ingénieurs doivent être mobilisés pour développer ces stratégies d'apprentissage.
04:53C'est ça un cerveau français, en fait.
04:54Il va falloir que l'intelligence de réaction, de la dextérité pour prendre des objets, les déplacer.
05:03C'est là où on a besoin de nos ingénieurs.
05:05Et donc, la mission d'Innovate, ça va être de développer cet écosystème français en mobilisant à la fois les forces académiques,
05:13mais aussi les sociétés dans l'IA, les startups, pour créer cet environnement logiciel et qu'on puisse le doter d'un cerveau français.
05:22Ok. Mais donc, ça veut dire que c'est plutôt un robot qui est destiné à apprendre.
05:28En fait, c'est lui l'objet d'apprentissage.
05:32Vous ne l'imaginez pas tout de suite, donc, dans l'environnement scolaire ou pour l'éducation des enfants ?
05:38Non, alors ça, on n'en est pas à cette étape-là.
05:42Là, il faut voir que, je dirais que le corps est donc mature en termes de production industrielle.
05:50C'est très impressionnant les capacités de déplacement et de mouvement.
05:54Donc, on a un corps qui est extrêmement stable aujourd'hui.
05:57Et l'enjeu, c'est de le programmer, c'est de lui donner des capacités pour qu'il puisse évoluer en autonomie
06:05dans des environnements tels que la logistique, par exemple, où il y a des pénuries d'emplois, où il y a de la pénibilité.
06:12Et donc, d'être en renfort sur certaines fonctions dans l'industrie aussi, sur des chaînes de production.
06:18Demain, dans des hôpitaux, il sera en soutien du personnel soignant.
06:21On a déjà des expérimentations en cours avec certains centres hospitaliers en contact avec des enfants également
06:29pour pouvoir interagir avec eux, avec des enfants autistes.
06:32On le fait avec le LIRM de Montpellier, par exemple.
06:36Et dans quelques années, il sera à même à rentrer dans nos foyers, d'être à nos côtés,
06:42de pouvoir aussi être en soutien, tenir compagnie à des personnes âgées.
06:47En tout cas, c'est l'ambition vers laquelle on va à horizon 5-10 ans.
06:51Ok. La question qu'on se pose souvent, c'est est-ce qu'on a besoin d'avoir un humanoïde pour faire tout ça,
06:57pour être le robot qui va transformer l'industrie, pour être le robot qui va venir en soutien du système soignant
07:07ou d'assistance aux seniors, comme on en voit beaucoup au Japon.
07:12Est-ce que le form factor, j'ai envie de dire humanoïde, ça vous semble pertinent ?
07:15Est-ce que vous voyez vraiment cette révolution arriver ? Pascal ?
07:20Dans une société où il y a une baisse de la démographie, il y a un vieillissement de la population,
07:25ça va devenir de plus en plus… et il y a une acceptation, on va dire, de l'immigration de plus en plus faible,
07:33ça va devenir absolument indispensable.
07:35Donc on le sait…
07:35Est-ce qu'il se pose d'avoir une forme humaine ?
07:37On a besoin de s'identifier à quelque chose et la forme humaine nous permet d'être rassurés en tant qu'individus.
07:44Donc on a vu aussi la Silicon Valley Néo, qui est ce nouveau robot qui serait là pour vos tâches ménagères
07:51et toutes les tâches à faible valeur ajoutée que l'on ne souhaite pas faire,
07:54sa lessive, le remplissage de son lave-vaisselle.
07:58Donc je pense que c'est la bonne direction.
08:00Ah oui, ok.
08:02Moi j'ai entendu l'argument qui dit que finalement notre monde a été construit pour une autre forme factor,
08:08pour deux bras, deux jambes, donc c'est plus simple, ça évite de tout réadapter.
08:11D'un autre côté, quand je vois justement ces robots mettre du linge dans la machine,
08:16je trouve que c'est quand même un peu laborieux,
08:18on aurait peut-être besoin de robots plus efficaces dans leur forme, plus spécialisées.
08:22C'est un vieux fantasme, je pense, de l'humanité, d'arriver à remplacer l'humain, on va dire,
08:35par la machine et de lui donner une forme humaine.
08:39Voilà, moi ça fait des décennies, on le voit dans le cinéma, on le voit aujourd'hui avec l'IA.
08:48Mais c'est vrai qu'on voit que ça progresse quand même.
08:50On a de plus en plus d'exemps que, voilà, ça, ouais.
08:55Je crois que c'est Elon Musk qui disait que de toute façon, à horizon 25 ans, on en aurait tous un chez nous.
09:01Donc typiquement, je ne crois pas qu'il y ait encore de ruptures technologiques,
09:05et on le voit, il y a encore des limitations aux capacités de ces robots humanoïdes.
09:10Dans tous les cas, ce que je voulais dire, c'est que législativement,
09:13le RIA a posé des bases aussi, avec le bouton on-off qui devrait figurer.
09:18L'IA acte, en fait.
09:20Absolument.
09:20L'IA sur l'intelligence artificielle.
09:21Et que typiquement, peut-être que d'ailleurs, sur la responsabilité de ces robots, en revanche,
09:25il sera nécessaire, le moment venu, de compléter la réglementation.
09:28Ah oui, oui, il va falloir vous y mettre tout de suite, parce qu'à la vitesse où ça progresse, cher ami.
09:33Pour le moment, la directive responsabilité de l'IA a été mise de côté.
09:36Donc ce sera peut-être pour la prochaine mandatio.
09:38Est-ce que vous avez pensé de l'intervention de l'intelligence artificielle dans le milieu éducatif,
09:44au milieu des élèves, des enfants ?
09:46Est-ce que ça vous semble pertinent, dès le plus jeune âge, justement,
09:48de les éduquer aussi à la robotique, en les familiarisant à ce sujet,
09:52en mettant des robots à l'école ?
09:55Non, je pense que c'est bien de les préparer au monde de demain,
09:57surtout dans un pays où, en ce moment, on ne parle que de projets de retraite.
10:02Donc on est en train de s'imaginer déjà dans une EHPAD géante.
10:06Donc non, c'est quelque chose d'absolument nécessaire,
10:09de voir après comment on calibre, on va dire, l'utilisation de l'intelligence artificielle
10:13dans les processus pédagogiques.
10:17Ça, c'est encore un autre débat.
10:18Comment on prépare aussi les enseignants,
10:20parce qu'aujourd'hui, 45% des enseignants aimeraient des formations sur le sujet.
10:2620% des enseignants utilisent l'IA aujourd'hui, quotidiennement,
10:29et 75% voudraient bénéficier de formations progressives.
10:34Donc 870 000 enseignants à faire bouger, le fameux mammouth,
10:40ça va demander énormément de formations continues.
10:45Donc, de ce point de vue-là, il faut partir dès maintenant.
10:48Stéphane, là, sur Educatech Expo, vous envoyez des profs et tout ça.
10:53Comment est-ce qu'ils réagissent face aux robots, face à G1, par exemple ?
10:57Écoutez, ils sont très intrigués.
10:59En effet, de voir ces machines déjà déambulées dans les allées du salon
11:05et en même temps fascinés par l'opportunité que ça va représenter
11:11de pouvoir créer justement des nouveaux cas d'usage
11:15et de sensibiliser les jeunes.
11:17Donc, il y a tout type de réaction.
11:19Il y a des gens à la fois fascinés, parfois apeurés,
11:21parce que c'est vrai que ça peut se surprendre
11:23d'avoir cette représentation physique.
11:25Il faut voir que justement, le vrai enjeu derrière cette mécanique,
11:32c'est l'IA, c'est l'intelligence.
11:33C'est l'interaction, c'est ce qu'on va pouvoir créer.
11:37Le robot n'est qu'une représentation physique quelque part
11:40de ces interactions.
11:43C'est ça qui peut être surprenant.
11:44Et donc, vous savez, je reviens d'un voyage en Chine la semaine dernière.
11:49Là-bas, le gouvernement a promu l'IA et la robotique dès l'âge de 6 ans.
11:59Donc, c'est une matière qui est maintenant enseignée dès l'âge de 6 ans.
12:04Ça montre le niveau de sensibilité et d'importance qu'a pris la Chine
12:09sur cette révolution industrielle.
12:11Et c'est pour ça qu'on a raté, vous savez, en Europe,
12:15certaines révolutions telles que le PC ou le smartphone
12:18il y a plus de 20 ans, 25 ans.
12:20Il faut qu'on fasse partie de cette nouvelle révolution industrielle
12:23sur laquelle il y a toute une économie qui va se développer.
12:29Et il faut que la France et l'Europe prennent part très, très tôt.
12:33C'est pour ça que l'éducation, la recherche,
12:36doit être en première ligne sur cette nouvelle révolution.
12:39Merci beaucoup Stéphane Bobo.
12:41Je crois qu'on est tous d'accord avec lui sur ce point.
12:45Merci Stéphane Bobo.
12:45Je rappelle, vous êtes le fondateur président du groupe Innovate.
12:48On vous souhaite un bon salon Educatech avec votre G1.
12:52Allez, nous, on enchaîne sur Chousse France.
12:54Donc, ce sommet qui met en valeur les entreprises
12:57qui investissent sur le sol français,
12:59en tout cas qui nous choisissent pour investir.
13:02151 projets ont été présentés dans vraiment des secteurs très variés.
13:06Nous, on va s'intéresser plus particulièrement au numérique, évidemment.
13:08Qu'est-ce que vous en retenez, vous, de Chousse France ?
13:11Et comment vous voyez ce sommet ?
13:13Vous dites que c'est un moment important ?
13:17De quel sommet parle-t-on ?
13:20Celui de rattrapage pour les entreprises françaises ?
13:23C'était un événement de calinothérapie
13:25pour rassurer les patrons français ?
13:27Ou celui qui s'est déroulé en début d'année ?
13:29Déjà, il y a des tournements de concepts.
13:31Parce que Chousse France, normalement, c'est un événement
13:33pour attirer les investisseurs étrangers.
13:36Donc là, c'était un exercice, on le sait,
13:38de réassurance pour les patrons français
13:40pour leur dire que l'environnement
13:42dans lequel ils éteignent n'est pas trop hostile.
13:44C'est clair que quand ils ouvrent le journal le matin...
13:46Ce n'est pas si évident.
13:47Ce n'est pas si évident, de ce point de vue-là.
13:50Et ensuite, on le sait, c'est un événement
13:51qui a été monté à la va-vite.
13:53Il a fallu essayer de trouver des nouveaux projets,
13:58donc de racler les fonds de tiroir pour les entreprises.
14:00Parce que 20 milliards avaient déjà été annoncés
14:01sur les 30,4 milliards.
14:04Mais c'est vrai, pour être positif,
14:06parce que parfois, voilà,
14:08j'aborde en bon français le sujet par le côté négatif.
14:12Mais quelques beaux projets sur la tech.
14:14Je pense au projet de NVIDIA, Mistral,
14:17BPI France et MGX,
14:20qui va être finalement une sorte de pôle
14:23intégrée verticalement,
14:25avec à la fois un pôle de formation,
14:28de recherche, un data center,
14:30et aussi des capacités de calcul HCP.
14:33Donc évidemment, les sommes qui sont en jeu
14:35sont très, très éloignées.
14:36Oui, tout à fait.
14:38Très éloignées de ce qu'on voit aux États-Unis,
14:40mais il y a quand même quelques beaux projets.
14:42Le projet de E-Vallée aussi, à Cambrai,
14:45même si ça ne créera jamais 4 000 emplois,
14:47j'en suis persuadé.
14:48Mais néanmoins, il y a quelques beaux projets
14:50dans la liste sur la partie technique.
14:52Et c'est des projets d'infrastructure.
14:53Néanmoins, c'est des data centers, on le sait.
14:55Alors, est-ce que vous avez le même point de vue ?
14:58Non, je vais me faire un peu l'avocat du diable
15:00pour donner un peu de positivité
15:02au discours que je viens d'entendre.
15:04Non, je pense que...
15:05Je rejoins relativement tout ce que vous avez dit,
15:10Pascal.
15:10Pascal, mais je pense qu'il y a l'enjeu stratégique
15:13de la souveraineté technologique.
15:17Il n'est jamais tard pour bien faire, comme on dit.
15:20C'est aussi un moyen d'être de plus en plus indépendant,
15:26aussi bien des États-Unis que de l'Asie.
15:29Il faut commencer par quelque part.
15:31Il y a des beaux projets concernant le cloud,
15:33concernant l'intelligence artificielle,
15:36concernant également les semi-conducteurs.
15:39En tant que Français, encore une fois,
15:43on est toujours pessimiste,
15:44on est toujours dans cette logique-là.
15:45Est-ce que ça veut dire qu'on ressort finalement les dossiers
15:47pour montrer que tout se passe bien ?
15:50Ou est-ce que vous pensez que c'est vraiment un booster ?
15:53Encore une fois,
15:55on n'est pas dans un monde parfait
15:57et il faut bouger, comme on dit.
16:02Je trouve que France n'est peut-être pas parfait,
16:03mais au moins, ça a le mérite d'exister.
16:06Eric est d'accord avec Charles ?
16:07Absolument.
16:07Et moi, j'y vois d'ailleurs une complémentarité
16:09entre ces différents événements et formats.
16:12Bien sûr qu'on a besoin des investissements internationaux.
16:15L'écosystème est drivé par ces grands acteurs du numérique,
16:20mais aussi, on l'avait vu sur la dernière édition internationale,
16:24du Real Estate,
16:25puisque pour faire des data centers,
16:26il faut d'abord et avant tout des locaux.
16:28Je pense à Brookfield, le Canadien,
16:29puis il y avait un Américain aussi sur les rangs.
16:31Et tout ça, ça crée ou engage en tous les temps
16:34une dynamique que l'on retrouve aussi au niveau national,
16:37qui crée un relais aussi pour impliquer peut-être des PME,
16:41mais aussi des startups qui se sentiraient un petit peu éloignées de tout cela.
16:45Et la dynamique est d'autant plus favorable que,
16:47hasard du calendrier, on a eu aussi ce sommet franco-allemand
16:50dans la foulée du Tchouz France franco-français.
16:52Sur la souveraineté numérique européenne.
16:53Qui, alors, n'annonce que 12 milliards d'investissements,
16:56mais met en place aussi des partenariats au niveau européen.
17:00Par exemple, Mistral avec SAP.
17:02Moi, je trouve ça plutôt intéressant.
17:03Alors, est-ce que vous vous êtes laissé convaincre, Pascal,
17:06carton rouge ou carton vert pour Chouz France ?
17:08On s'engage.
17:09Carton vert.
17:09Allez, carton vert.
17:10C'est optimiste.
17:11Ah bah alors.
17:13Moi, je veux juste voir vraiment les projets qui seront réalisés
17:17par rapport aux effets d'annonce.
17:18C'est toujours l'élément très important.
17:20Qu'est-ce qui sera investi réellement par rapport à ces effets de com ?
17:23Ouais.
17:24C'est tout.
17:24Sinon, ce ne sera pas Tchouz France,
17:25ce sera Tchouz à l'allemande France.
17:27Tchouz, salut.
17:29Moi, ce qui m'inquiète quand même,
17:31c'est qu'effectivement, on parle d'infrastructures
17:33et on peut dire que c'est bien parce que là,
17:34on investit dans le dur finalement en France.
17:37Mais est-ce qu'on ne devient pas la France
17:39simplement un fournisseur de matières premières
17:40parce qu'on est très attractif pour notre énergie décarbonée ?
17:44Ça ne vous inquiète pas, ça ?
17:46C'est l'un des enjeux.
17:48Mais de toute façon, on est obligé de passer
17:49par ces infrastructures
17:50si demain, on veut avoir tous les produits et services
17:53et on en parlera dans le sujet suivant sur la Budia.
17:56Donc, c'est très bien que ça se concentre en France
17:59puisqu'on le sait, on a un avantage concurrentiel,
18:01c'est notre énergie nucléaire.
18:04Autant en profiter.
18:06Autant profiter de l'erreur historique de l'Allemagne.
18:08On met au service notre matière première décarbonée
18:12qui est l'énergie nucléaire,
18:13au service des grands projets,
18:15des hyperscalers quand même, il faut être clair.
18:17Complètement.
18:18Moi, je pense qu'il y a de la place pour tout le monde.
18:21Donc, sincèrement, les deux sont complémentaires.
18:23De toute façon, quel que soit le projet numérique,
18:25il y a des données lambda et des données sensibles.
18:28Il doit y avoir une cloud stratégie,
18:29comme il y a une stratégie IA par rapport
18:31à la sensibilité de ces données.
18:33Donc, encore une fois...
18:34La stratégie, moi, je ne l'entends pas, la stratégie sur le cloud.
18:38J'ai l'impression que là-dessus, on a quand même un peu abandonné.
18:42En tout cas, je veux dire, en discours politique.
18:45Alors, ça nous amène aussi à...
18:47Je ne parle pas de l'écosystème,
18:48parce qu'il y a un écosystème effectivement qui se bat aujourd'hui
18:50pour qu'on ne lâche pas ce sujet du cloud.
18:53Je pense qu'on ne peut pas mener tous les combats en même temps.
18:56Et justement, le règlement omnibus européen,
18:59qui va simplifier aussi un petit peu cette réglementation européenne,
19:02va dans le sens de, bah oui, pour la donnée lambda,
19:05moi, ça ne me pose pas de problème d'être dans un grand cloud public,
19:09dès lors qu'évidemment, il y a la garantie minimale de confidentialité.
19:12Donc, après, sur les données stratégiques,
19:14R&D, militaire, sécurité, oui, il faut investir,
19:18oui, sur l'éducation pour protéger nos jeunes,
19:20oui, sur la liberté de communiquer,
19:22et là, on a une donnée sensible qui nécessite aussi bien
19:26sur sa infrastructure hardware, je veux dire, que software,
19:29et il y a d'avoir un niveau de sécurité supérieur,
19:32mais ne confondons pas tout,
19:33et encore une fois, il y a de la place pour tout le monde,
19:35chacun son niveau.
19:37Alors, on va parler de la bulle ou non
19:39autour de l'intelligence artificielle.
19:41Donc, la Banque Centrale Européenne, la BCE, a sonné l'alerte,
19:44on a des grands noms de la finance qui réduisent leurs expositions
19:49dans Nvidia, qui disent vraiment clairement redouter,
19:52l'éclatement d'une bulle spéculative.
19:56Bon, je ne vais pas vous citer tous les exemples,
19:58mais est-ce que, déjà, sur le terme de bulle,
20:00est-ce que vous avez l'impression qu'on est face à une menace de bulle classique ?
20:04Non.
20:06Pourquoi ?
20:06Je ne pense pas.
20:09Lorsqu'on réfléchit un petit peu à l'intelligence artificielle,
20:15on est sur un domaine qui est extrêmement solide,
20:18et je pense que...
20:21Solide, c'est-à-dire ?
20:22Solide en termes de valorisation, en termes de projet,
20:26et il y aura des effets de correction.
20:29Alors, on pourra peut-être avoir une bulle sectorielle,
20:33mais pas une bulle au sens où on l'entend,
20:36comme on a pu le vivre, il y a une vingtaine d'années,
20:42sur les télécommunications, par exemple,
20:44je pense à tout ce qui s'est passé à l'époque avec Alcatel,
20:47où ça a vraiment fait un très grand nettoyage.
20:53Là, on est quand même sur un domaine qui...
20:56Il y a moins de trucs à nettoyer, finalement,
20:57parce qu'il y a beaucoup moins d'acteurs.
20:58Non, mais je pense qu'il va y avoir des effets correctifs.
21:04Tous les projets où les business models ne sont pas forcément solides
21:08vont être, on va dire, vont partir avec l'eau du bain.
21:12Mais comme dans toute activité...
21:13Mais Charles, y a-t-il un business model ?
21:16Je pense qu'il y a certains acteurs qui ont des business models très solides.
21:22Encore une fois, on ne peut pas...
21:24C'est très compliqué.
21:25D'abord, personne n'a de baguette magique ou de boule de cristal.
21:30Les histoires de bulles spéculatives, c'est toujours les mêmes histoires.
21:35Vous avez un certain nombre d'acteurs qui sont pessimistes,
21:39qui vont essayer de prédire l'avenir.
21:41Et à chaque fois, ça ne se passe jamais comme les prédictions, on va dire, sont faites.
21:51Je pense que pour moi, c'est un faux débat.
21:54Donc Charles, vous dites quoi ? Oui ou non ? Bulle ou pas bulle ?
21:57Pas bulle.
21:58Pas bulle.
21:59D'accord.
22:00Qui est d'accord avec Charles ?
22:01Également.
22:02Éric, pas bulle parce qu'effectivement, malgré tout, la chaîne de valeur,
22:05elle est aussi à plusieurs niveaux sur l'IA.
22:08On va avoir des IA de plus en plus expertes qui nécessitent aussi d'avoir des startups
22:12et des futures licornes qui typiquement développent des IA.
22:16On l'a vu dans l'éducation, on le verra bien sûr dans la finance, la banque,
22:20mais aussi, je pense, la gestion personnelle.
22:24Et tout ça pour dire que par rapport à ce qu'on a vécu sur la bulle Internet,
22:28alors je n'en ai pas l'air, mais je m'en souviens, où là, vous aviez typiquement...
22:31C'est vrai que vous êtes tellement jeune.
22:32Merci.
22:33Des plateformes en ligne qui typiquement livraient 4 personnes par semaine.
22:38Là, on voit bien sur l'IA que les usages sont là.
22:41On va aller de toute façon sur des modèles payants,
22:43a fortiori avec les IA experts et les agents qui seront de plus en plus performants.
22:47On est déjà sur des modèles payants ?
22:49De plus en plus.
22:50Il y a encore un modèle gratuit qui existe, plus ou moins...
22:53Premium.
22:54Premium, voilà.
22:55Premium, je veux dire.
22:56Premium, absolument.
22:57C'est au début, mais très vite, il faut payer quand même.
22:58Et c'est ce qui explique que je suis relativement optimiste pour la suite.
23:02D'accord.
23:03Bulle ou pas bulle ? Rouge ou vert ?
23:05Bulle.
23:06Vert.
23:06Voilà.
23:07Vous avez changé, vous aviez dit pas bulle.
23:11Ah non, non, bien sûr.
23:12Non, bulle.
23:12Comme moi, on est deux verts et deux rouges.
23:15Qui assure une surévaluation du marché, c'est évident.
23:18Encore une correction, c'est évident.
23:20Quel sera le déclencheur ?
23:21Moi, je pense qu'il faut regarder du côté d'OpenAI et son implosion possible.
23:24Voilà.
23:24C'est pas possible de corréler.
23:2820 milliards, ils vont faire cette année de chiffre d'affaires et des lettres d'engagement
23:32qui vont jusqu'à 1,4 trillion de dollars jusqu'en 2033.
23:36Ils trouvent où l'argent ?
23:38Ça, si il faut indiquer que potentiellement, ils allaient avoir recours à de l'argent public.
23:42Les contributs vont financer le développement d'OpenAI.
23:44On est en plein délire.
23:46Moi, je pose une autre question.
23:47Comment on peut justifier 5 trillions de dollars de valorisation de NVIDIA sans avoir en face,
23:52normalement, l'équivalent en termes de produits et services grand public ?
23:58Il est où ce marché aujourd'hui ?
24:00Je le cherche nulle part.
24:02Introuvable.
24:02Dans 5 à 10 ans, il est où ?
24:04Personne n'est capable de le dire.
24:06On peut quand même dire que c'est normal que le marché soit rassuré
24:08en voyant que les résultats d'NVIDIA sont même au-dessus des attentes.
24:11C'est de l'infrastructure.
24:12Voilà.
24:13C'est des GPU.
24:14Qui a des vrais carnets de commandes, qui vendent véritablement leurs produits à des clients.
24:19Moi, ce qui m'inquiète, c'est plutôt…
24:20Oui, des hyperscalers.
24:20Oui, moi, ce qui m'inquiète, c'est le modèle des hyperscalers.
24:23C'est eux.
24:24C'est-à-dire du jour où un des hyperscalers, effectivement, se casse la figure
24:29parce qu'il a déliré sur ses investissements.
24:31Et on commence à le voir du côté de méta.
24:33Il y a quand même aujourd'hui des doutes sur les milliards investis par méta
24:38dans l'intelligence artificielle.
24:39Ils commencent à produire de l'endettement.
24:40Le marché commence à s'inquiéter.
24:42Ils commencent à produire de l'endettement.
24:44Amazon, Google et méta ont annoncé, en fait, des programmes d'endettement.
24:49Ils vont emprunter des obligations sur le marché.
24:53Donc, très bien.
24:53Moi, je n'ai pas de souci.
24:54La question que je me pose, en fait, c'est les entreprises du monde réel.
25:00Est-ce que l'Oréal…
25:01Sur le ROI, sur le retour sur l'investissement.
25:03Quand l'Oréal produit son dernier déodorant, est-ce qu'il a été inspiré par de l'IA ?
25:07Le dernier véhicule de General Motors, est-il été produit par de l'IA générative ?
25:11La réponse est bien sûr que non.
25:13Aujourd'hui, quand on parle d'IA, on parle d'efficacité opérationnelle.
25:16Donc, on parle de réduction des coûts.
25:17Donc, on parle de chômage de masse à terme.
25:19C'est ça, l'IA, pour l'instant.
25:20Alors, si demain, il y a un ROI, très bien.
25:24Je pense qu'il arrivera.
25:25Mais il n'est pas à la hauteur des investissements qui sont, en ce moment, mis sur la table.
25:31Alors, réponse, Charles ?
25:33Non, mais je pense qu'on est au début de l'histoire et il faut donner du temps au temps.
25:40On est un peu trop dans la précipitation.
25:43L'IA, ça éveille beaucoup d'attentes, peut-être beaucoup trop d'attentes, dans le court terme.
25:52Je pense qu'il faut regarder ce cycle, cette nouvelle révolution industrielle, dans le moyen et le long terme.
26:00Et bon, il y a des inquiétudes.
26:02Oui, mais le problème, c'est que là, il y a une différence de timing, j'ai envie de dire.
26:05Parce que ça veut dire qu'on se dit, pour le retour sur investissement des clients finaux,
26:09il va falloir attendre longtemps, mais l'argent, il est aujourd'hui, il faut le sortir maintenant,
26:14pour les data centers, pour acheter l'énergie, les capacités de calcul.
26:18On a un problème de timing, là, non ?
26:20Je ne suis pas très inquiet sur les hyperscalers, parce qu'ils sont assis sur un tas d'or,
26:24ils sont capables de faire de l'endettement, ils auront la capacité à réaliser ces investissements.
26:30La question, encore une fois, derrière...
26:32Ceux qui les fabriquent, les data centers, par exemple ?
26:34Ça va être tout un écosystème, un environnement, qui ne créera pas d'ailleurs d'emplois,
26:38parce qu'un data center, vous pouvez tourner avec 100 personnes, sur plusieurs hectares,
26:42donc ça ne créera pas d'emplois.
26:43D'ailleurs, s'il y a une bulle spéculative, ça n'aura aucun impact sur le chômage, au moins, c'est bon.
26:47Ça, c'est le côté positif.
26:48On aura, évidemment, une crise économique mondiale, mais ça n'aura pas d'impact sur le chômage.
26:54Mais c'est clair que, pour l'instant, on ne voit pas la réconciliation entre,
26:58demain, les produits et services qui vont rapporter de l'argent,
27:01et encore une fois, il faut que ce soit sur le grand public.
27:03Et, aujourd'hui, c'est...
27:05Grand public ou entreprise ?
27:07C'est le client final, en fait ?
27:08Oui, mais bon, c'est très bien.
27:10Ce marché va se développer sur des...
27:12D'ailleurs, la première campagne...
27:13J'étais à Londres lundi.
27:14La première campagne que j'ai vue de Tchad GPT dans la rue,
27:17c'était une personne, une femme, qui était dans sa cuisine,
27:19avec son smartphone, en train de préparer son dîner.
27:22Bon, je me suis dit, s'il faut mobiliser trois data centers
27:25pour préparer son dîner,
27:27où va le monde ?
27:28On est quand même très, très mal en termes de cas d'usage.
27:30Alors, moi, ce que je vois, c'est du point de vue des déployeurs,
27:33autrement dit, des utilisateurs de l'IA en entreprise.
27:36Je peux vous dire que sur les use case,
27:37il y a une sélection drastique qui est faite,
27:39et si ça ne marche pas, on arrête.
27:40Donc, la correction, elle se fait aussi à ce niveau-là,
27:43ce qui me permet de rester optimiste,
27:45et d'être toujours d'accord avec Charles,
27:46dans la mesure où, si on prend les choses depuis la base
27:49sur le marché des utilisateurs,
27:51il y a une sélection naturelle qui est faite,
27:52il y a une réglementation qui contraint aussi
27:54à rester sur de l'IA numérique, responsable et éthique.
27:57C'est ça, l'avenir.
27:58Merci beaucoup, Éric Le Kellenek.
28:00Avocat était avec nous,
28:01Pascal Malotti de Valtech
28:04et Charles Salvedon, expert en géopolitique,
28:06qui est venu avec son nouvel ouvrage.
28:09Merci à vous de nous avoir suivis.
28:10C'était Smartech.
28:11Votre émission en direct à 10h45 tous les jeudis.
28:13À très vite.
28:14Sous-titrage Société Radio-Canada
28:18Sous-titrage Société Radio-Canada
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