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  • il y a 5 heures
Le politologue Jean-Christophe Gallien a livré une analysé géopolitique et historique de l’évolution du trafic de drogue en France au cours des dernières décennies. Il a notamment évoqué une «ne hybridation en France entre mexicanisation et libanisation».

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Transcription
00:00Tout à l'heure, on se posait la question de savoir si c'était plus important, plus grave,
00:02ou au moins aussi grave que le terrorisme et la guerre contre le terrorisme,
00:06principalement islamique, racontons-le.
00:08Pourquoi en France c'est plus grave de mon point de vue ?
00:10C'est que d'abord, c'est très lié.
00:12Aujourd'hui, on parlait de mexicanisation, il faut dire qu'en France, on a une hybridation,
00:18c'est une nouveauté, c'est une créativité française, si on peut dire ça comme ça,
00:22en tout cas militerranéenne, entre mexicanisation et libanisation.
00:25J'adore le pays, le Liban, mais c'est vrai qu'il y a une description géopolitique, sociale,
00:30sociétale et politique de ce pays en disant que ce concept-là, c'est quoi ?
00:34C'est qu'on a un trafic de drogue qui est communautarisé, très concrètement,
00:39qui a des liens précisément documentés avec des pays au-delà de la Méditerranée et un peu plus loin,
00:45avec des relations très fortes à une des religions principales que nous vivons à travers la planète aujourd'hui.
00:50Donc c'est un cas extrêmement important.
00:52Et pourquoi je dis ça ? C'est parce que, qu'est-ce que ça impacte par rapport au terrorisme, l'économie de la drogue ?
00:57Ça impacte évidemment la possibilité de tuer quelqu'un aujourd'hui.
01:00Mais ça, on le découvre aujourd'hui parce que c'est un fait.
01:01Mais la réalité de la menace et parfois de certaines éliminations par censure,
01:06élimination par pression physique, familiale ou autre, on les connaît depuis longtemps,
01:10que ce soit autour des magistrats, que ce soit autour des policiers, des politiques, ainsi de suite.
01:13Le seul endroit où on a gagné, vous savez, le seul endroit où on a gagné,
01:15c'est qu'on a eu à un moment donné un ministre de l'Intérieur dans ce pays,
01:18qui était lui-même très proche des milieux marseillais,
01:20parce qu'il était maire de Marseille et qu'on connaissait ses liens.
01:22Aujourd'hui, heureusement, que ce soit M. Darmanin, Rotaillot, M. Nunez,
01:26on ne va pas estimer un seul instant, ou alors vraiment là pour le coup,
01:29qu'ils aient des liens avec les communautés mafieuses de leur ville d'origine, ainsi de suite.
01:32Donc ça, c'est un point important. Le reste, on n'a fait que régresser.
01:34Ça a été très bien dit. Et pourquoi on a régressé ?
01:36Parce que la puissance économique est tellement grande, tellement grande,
01:39que non seulement ça corrompt l'économie locale, ça corrompt la jeunesse,
01:43ça corrompt une partie, oui, soyons clair, de l'administration sécuritaire de ce pays,
01:46ça a corrompu la politique, ça corrompt les économies en général des vivants qui tournent autour du système.
01:52Des magistrats aussi.
01:53Bien sûr. Et on est à la bord de quelque chose de différent.
01:56Donc, c'est une guerre qui est plus importante parce qu'elle est quotidienne,
01:59parce qu'elle est permanente, parce qu'elle rentre dans les esprits.
02:02Et qu'est-ce que c'est en face de nous ? Qu'est-ce qu'on a ?
02:03Nous, on a des schizophrènes. Parfois, on en fait partie.
02:07Parce que s'il y a une économie de la drogue, pour donner cette puissance politique au final,
02:11et géopolitique, c'est parce qu'il y a des gens qui consomment en face.
02:14S'il n'y a pas de clients, il n'y a pas d'économie.
02:16Il y a des gens qui suivent derrière. En tout cas, on fera d'autres trafics.
02:18Et ça, c'est permanent. Et on l'a partout.
02:21Pas comme M. Macron le dit, seulement dans les quartiers embourgeoisés des centres-villes de ce pays.
02:25C'est ce qu'il a dit aujourd'hui.
02:27Non, différemment. C'est tout le monde qui est un peu là-dedans.
02:29Et donc, on a un côté schizophrène.
02:30Ça, c'est ce qu'on reproche aux politiques, de tourner le visage, de mettre la poussière sur le tapis.
02:34Donc, il y a un acte majeur, une prise de responsabilité, de conscience.
02:37Et j'irai même plus loin. On avait ce débat tout à l'heure.
02:39Je pense qu'il faut, dans ce combat, et je n'aime pas ça, parce que moi, j'aime la liberté d'expression,
02:44que la fiction, à un moment donné, s'interroge aussi sur l'héroïsation,
02:48enfin l'héroïsation ou le marketing symbolique formidable qu'elle fait des gens qui sont dans ce système-là.
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