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  • il y a 2 heures
Pierre Lellouche : «Nous vivons une période de tensions extrêmement fortes dans le monde, mais ce n'est pas la guerre. Dire qu'on va être en guerre dans 3 ou 5 ans, ce sont les pays baltes qui le pensent. Dire qu'on va aller vers un choc, c'est un peu vite en besogne.»

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Transcription
00:00Ce n'est absolument pas la guerre.
00:01Nous vivons une période de tensions extrêmement fortes dans le monde,
00:05avec des zones où il y a des zones d'affrontements.
00:08La Chine, en mer du Chine du Sud, fait toutes sortes d'actions,
00:11souvent très violentes, contre les Philippines, contre le Vietnam, contre le Japon.
00:17Ils n'ont pas déclaré la guerre, mais il y a des tensions très fortes,
00:20puisque le monde sort d'une période de post-guerre froide,
00:24on est rentré dans un autre basculement,
00:26provoqué en grande partie d'ailleurs par la guerre d'Ukraine,
00:29qui a elle-même métastasé au Proche-Orient avec la guerre de Gaza.
00:33Donc tout est en train de bouger.
00:35De dire qu'on va être en guerre dans cinq ans ou dans trois ans,
00:38ça c'est ce que pensent les Baltes, qui sont très exposés aux Russes.
00:41C'est ce que pensent les services polonais ou allemands,
00:44qui ont dit, attention, il y a un risque.
00:47Mais de dire qu'il y a un risque et de dire qu'on va aller vers un choc,
00:50qu'il faut se préparer à perdre ses fils, c'est un peu vite en besogne.
00:54Le président de la République qui a contribué lui-même en traitant Poutine d'ogre
00:58qui vit sur le cadavre de ses voisins,
01:02ce qui est quand même un tout petit peu compliqué
01:03pour ensuite construire une relation avec une Russie qui ne va pas déménager.
01:07À un moment, il va quand même falloir s'asseoir autour d'une table
01:10et réfléchir à la façon dont on va organiser le système de sécurité en Europe.
01:15Donc rentrer dans une logique comme ça,
01:17envoyer les chefs d'état-major parce qu'ils ne sont pas allés tout seuls.
01:20Alors on leur a donné l'ordre, j'imagine.
01:22Donc ensuite, c'était très maladroit ce qu'il a dit en réouvrant la Première Guerre mondiale.
01:27Je croyais qu'on avait la dissuasion nucléaire depuis le général de Gaulle
01:30et qu'il y a des conditions quand même d'entrer en guerre pour un pays comme la France,
01:33une puissance nucléaire.
01:35Donc tout ça me paraît, moi qui ai passé l'essentiel de ma vie,
01:38quand même à étudier ces questions et aller dans les zones de guerre,
01:42je suis assez surpris par ce dérapage.
01:45Et je me demande à quoi ça sert.
01:47Parce que c'est maladroit.
01:49Si on voulait casser le consensus français sur la défense,
01:52on ne s'y prendrait pas autrement.
01:53Parce que ça fout la trouille pour parler vulgairement.
01:57Ça ne crée pas un esprit de défense en France.
02:00Donc ça ne marche pas.
02:01Deuxièmement, on ne sait pas à quoi ça sert.
02:03Là, en ce moment, nous sommes dans une situation
02:06où l'Ukraine ne peut plus regagner les territoires qu'elle a perdus.
02:11Parce qu'il manque les hommes, parce qu'il n'y a pas d'armement.
02:14Voilà, il y a un vrai problème.
02:16Les Américains sont partis, ils nous laissent la note.
02:18Donc il va falloir qu'on paye pour l'Ukraine si elle continue la guerre
02:21et pour la reconstruction.
02:23Donc le moment est venu, peut-être, de regarder les choses calmement
02:27et de se dire maintenant comment on fait.
02:29Mais cette espèce de spirale, on vend des rafales cette semaine,
02:35on vend des rafales sur une lettre d'intention qui n'est même pas un contrat.
02:40On n'explique pas aux Français que les rafales, c'est un succès de Dassault.
02:47Dassault, il a explosé son carnet de commandes.
02:50Donc de toute façon, ce n'est pas avant dix ans.
02:53Et ça tombe bien, il n'y a pas d'argent non plus pour les payer.
02:55Donc à quoi ça sert, sauf à faire de la politique intérieure,
03:00à occuper le créneau pendant que tout le reste va mal ?
03:03Le budget, la situation politique, les sondages.
03:06Donc on va parler de guerre, on va essayer de remuscler tout ça.
03:10Mais franchement, c'est un tout petit peu délicat.
03:13Sous-titrage Société Radio-Canada
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