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  • il y a 2 jours
Le Secours catholique publie aujourd'hui son nouveau rapport sur l’état de la pauvreté en France. Le premier, menée à partir des remontées des équipes en locale, est sortie il y a 30 ans, en 1994. A l'époque la lutte contre la pauvreté était déclarée "grande cause nationale".

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Transcription
00:00Ici Hérault, premier sur l'actu local, ici Hérault.
00:077h47, le Secours catholique publie aujourd'hui son nouveau rapport sur l'état de la pauvreté en France.
00:12Sébastien Garnier, vous recevez le président de l'association dans les rots.
00:15Jean-Marie Brugeron, bonjour.
00:17Bonjour et merci.
00:19Merci à vous d'être là.
00:20Ça fait 30 ans que le Secours catholique publie des rapports sur la pauvreté
00:24et cette année, plus qu'un état des lieux, vous avez voulu faire un comparatif
00:28avant et maintenant.
00:30Alors, qu'est-ce qui a changé en trois décennies ?
00:33Oui, cette année, notre rapport est un peu particulier
00:35puisqu'effectivement, on a voulu porter un regard un peu transversal sur ces 30 ans.
00:40Ce qui a changé, il y a des constantes, la pauvreté existe toujours
00:43et en plus, elle a augmenté, elle a profondément augmenté, même en 30 ans.
00:48Mais ce qui a changé, je dirais, c'est une question de regard.
00:50C'est-à-dire qu'aujourd'hui, nous ne regardons pas,
00:53et quand je dis nous, c'est moi, c'est toutes les personnes qui nous entourent,
00:58la société, les institutions, nous ne regardons pas la pauvreté et les pauvres de la même façon.
01:03C'est-à-dire ?
01:03En 94, si vous voulez, on estimait que dans une société qui était de consommation,
01:10où on avait réussi, il fallait aider ceux qui étaient laissés pour compte de cette société.
01:15Aujourd'hui, on n'estime plus ça, aujourd'hui, le sentiment, pas général,
01:21mais le sentiment qui court dans la société, c'est de dire que c'est leur faute
01:24et qu'après tout, ils n'ont qu'à se remuer, à la fois pour trouver du travail
01:28ou pour se sortir de leur situation.
01:30Donc on n'a plus la même empathie.
01:32Et alors, c'est vrai que les choses ont changé,
01:34c'est vrai aussi qu'il y a beaucoup plus d'étrangers qu'il n'y avait en 94.
01:39Beaucoup plus de ruraux aussi ?
01:40Beaucoup plus de ruraux aussi, parce qu'il y a une pauvreté aussi
01:43liée souvent à des personnes qui sont plus âgées dans les contrées rurales.
01:49Liée aussi au fait qu'il y a des jeunes qui, pour avoir des loyers moins chers,
01:53quittent les agglomérations et vont s'installer dans l'arrière-pays.
01:56On connaît bien ça ici dans les Raux, avec les Hauts-Cantons, par exemple.
02:00Donc voilà, on a tous ces phénomènes-là.
02:02Et puis il y a aussi, permettez-moi, les travailleurs pauvres,
02:05ça n'existait pas, ou très peu, il y a 30 ans,
02:08quand on était pauvre, c'est parce qu'on ne gagnait pas sa vie.
02:13Aujourd'hui, on peut travailler et être pauvre.
02:15Tout à fait, vous avez totalement raison.
02:16C'est-à-dire qu'en 94, à ce moment-là, lorsqu'on avait un travail,
02:20on était insérés dans la société, on avait de quoi vivre et de faire vivre sa famille.
02:24Aujourd'hui, c'est plus ça.
02:26Aujourd'hui, avec les salaires qui sont ceux que certains connaissent,
02:31ils sont obligés de vivre dans leur voiture.
02:33Et donc, ces personnes-là viennent dans nos accueils pour avoir de la nourriture,
02:38pour avoir un certain nombre d'aides, pour payer des factures d'électricité pour ce canon, etc.
02:45Donc, tout ça a changé, parce qu'aussi, il y a beaucoup d'intérim,
02:48et il y a beaucoup des personnes qui sont en CDI qui viennent.
02:52Le CDI ne protège plus.
02:55Donc ça, c'est un changement assez profond de la pauvreté depuis 30 ans.
03:00Ici Héro 7h49, notre invité est Jean-Marie Brugion.
03:03Il est président du Secours catholique de l'Héro.
03:06Je voudrais donner un chiffre.
03:09Le revenu médian, aujourd'hui, c'est-à-dire que 50% des gens que vous accueillez
03:15gagnent moins de 565 euros par mois,
03:19et 50% gagnent plus que ça.
03:22C'est le revenu médian.
03:23Et ce revenu médian, il y a 10 ans, il était de 658 euros.
03:26Ça veut dire que les années passent,
03:28et puis, voilà, le revenu des gens que vous accueillez baisse, quoi.
03:32Tout à fait.
03:33Et il y a aussi un autre élément qui explique cela,
03:36c'est qu'aujourd'hui, les politiques sont quand même de plus en plus dures vis-à-vis des plus pauvres.
03:40La société est plus dure,
03:41parce que s'insérer dans la société aujourd'hui est plus difficile qu'il y a 30 ans,
03:45parce qu'on demande beaucoup plus.
03:46et ensuite, les politiques d'attribution des aides
03:50deviennent aussi de plus en plus dures vis-à-vis des étrangers, par exemple.
03:54Elles sont de plus en plus dures.
03:54On se retrouve avec des personnes qui n'ont pas la capacité de travailler,
03:57qui n'ont pas de revenus,
03:59et qui viennent dans nos accueils.
04:01Donc, voilà, ce qu'on peut dire aujourd'hui,
04:04c'est que le tableau qui est fait de cette pauvreté,
04:07il est plutôt inquiétant.
04:09Il y a beaucoup d'enfants, beaucoup de femmes,
04:12c'était déjà vrai il y a 30 ans,
04:13mais il y en a encore aujourd'hui,
04:14beaucoup d'étrangers, vous le disiez.
04:15Un mot de vos projets localement à Montpellier,
04:18je crois que vous allez rénover la halte solidarité située du Verdonçon.
04:23Pourquoi ? Parce qu'elle est devenue trop petite ?
04:25Oui, parce que cette halte avait été conçue pour accueillir 100 personnes par jour,
04:30et qu'aujourd'hui, nous en accueillons 250.
04:32Et donc, il y a des conditions qui ne sont plus acceptables.
04:35Et donc là, on a un gros projet qui est un montant important.
04:39Nous avons des aides, une aide de l'État, une aide de la ville de Montpellier,
04:42et puis nous, nous apportons au Secours catholique une somme importante pour rénover.
04:46Et nous faisons cela avec nos partenaires,
04:48puisqu'on travaille avec Saint-Vincent-de-Paul sur ce projet-là,
04:50et avec Santé-Solidarité, qui sont des médecins et des infirmières,
04:55qui nous aident aussi dans les consultations,
04:57qui sont prodiguées en avant-première,
04:59puisque là, on a vraiment une action de santé publique
05:02au plus près de ceux qui ont besoin.
05:03Un mot pour finir, des bénévoles.
05:05On a entendu ce matin le Secours populaire,
05:08qui a du mal à trouver des bénévoles,
05:10et des bénévoles qui donnent moins de temps qu'avant.
05:13Est-ce que c'est un problème aussi au Secours catholique ?
05:15Oui, bien sûr, et je lance un appel ici pour qu'on vienne nous aider.
05:20Le Secours catholique accueille absolument toutes les personnes
05:23qui le souhaitent et qui sont sensibles à cet état de la pauvreté,
05:26et nous pouvons leur donner un cadre dans lequel ils pourront travailler
05:29et trouver aussi de la fraternité au sein des communautés que nous formons.
05:33Ça fait du bien à tout le monde,
05:34et je précise que vous faites par exemple aussi du soutien scolaire,
05:36ce n'est pas seulement donner à manger,
05:37il y a plein d'activités, et donc des bénévoles qui peuvent apporter plein de choses.
05:41Il y a beaucoup d'activités diverses où chacun peut exercer ses talents.
05:44effectivement au Secours catholique, le soutien scolaire,
05:47vous l'avez cité, le français pour les personnes étrangères aussi,
05:51l'alimentation, etc.
05:53Voilà, les vêtements.
05:55Merci beaucoup Jean-Marie Brugeron,
05:57président du Secours catholique dans l'Hérault,
06:01le Secours catholique qui publie donc aujourd'hui son nouveau rapport
06:03sur l'état de la pauvreté en France.
06:05Bonne journée.
06:06Merci beaucoup.
06:06Ici Hérault, 6h, 9h.

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