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00:00Allez, comme chaque mercredi, c'est notre rendez-vous avec reporter Le Média de l'écologie et sa directrice de la rédaction.
00:06Bonjour Amélie Mouget.
00:07Bonjour.
00:07Et merci de venir ce matin. On va reparler de la COP30 pour faire un point d'étape ensemble sur cette COP climat
00:14qui a lieu depuis maintenant dix jours à Belém au Brésil.
00:17Du côté des négociations, comment ça se présente ?
00:19Alors, on s'approche du dernier jour officiel des négociations prévue en théorie ce vendredi et ça se complique.
00:25Pourtant, c'était plutôt bien parti. Le début des négociations a été marqué par une légitimité de la diplomatie brésilienne,
00:33de la présidence brésilienne qui était perçue comme crédible et puis capable de manœuvrer, d'instaurer un climat de confiance tout à fait.
00:42C'est en tout cas ce qu'ont dit les experts en négociations climatiques qu'ont rencontré, qu'a rencontré Paula Gosselin, notre journaliste sur place à Belém.
00:50Et ça s'est concrétisé par un ordre du jour adopté très rapidement, là où habituellement ça peut prendre plusieurs jours.
00:58Alors, pourquoi est-ce que ça se complique ?
00:59Eh bien, cet ordre du jour, il a été adopté facilement parce que tous les points qui fâchent ont été laissés de côté.
01:07En tout cas, la plupart des points qui fâchent.
01:08Donc, exit de l'agenda officiel la question de la sortie des énergies fossiles et de la mise en œuvre de cette sortie,
01:18le financement par les pays riches des pays les plus vulnérables et puis le fait de rehausser les ambitions climatiques de l'ensemble des pays.
01:27Tous ces points sont source de tensions et donc ils ont été déplacés à des négociations, des discussions parallèles.
01:34Ça ressemble quand même un peu à une coquille vide. Il y a des blocages ?
01:37Oui, il y a des blocages. Alors, comme souvent, c'est la question de l'argent qui bloque.
01:43L'ombre de la COP de Bakou l'an dernier plane sur celle de Belém puisque les pays vulnérables étaient partis d'Azerbaïdjan très fâchés, très en colère,
01:54obtenant une enveloppe trois fois inférieure à celle qu'ils demandaient.
01:58Et aujourd'hui, les pays riches, pour beaucoup, ne veulent pas revenir sur cette décision-là.
02:04Ça se cristallise autour de la question de l'adaptation.
02:06Il y a notamment la volonté à la COP30 de mettre en place une centaine d'indicateurs pour mesurer les progrès des pays en matière d'adaptation.
02:15Et là, on a une cinquantaine de pays africains qui disent qu'on ne peut pas, il faut repousser ces discussions de deux ans
02:21parce qu'on ne sera pas en mesure d'atteindre ces objectifs et ces critères, faute de moyens financiers.
02:27Un des enjeux aussi, Amélie, c'est les objectifs de réduction des émissions pays par pays.
02:33Oui, c'est les fameux NDC en jargon diplomatique.
02:37C'est les contributions, les promesses en quelque sorte des pays.
02:40Elles étaient initialement attendues pour février et au début de la COP, on n'en avait que 98.
02:46Alors la COP a servi d'accélérateur, c'est souvent le cas.
02:48On est aujourd'hui à 118, donc plus 30 en quelques jours, mais on est bien en deçà de l'objectif des 194 pays qui poseraient leurs contributions.
03:04Et quoi qu'il en soit, ces objectifs ne nous amèneraient pas en dessous des 1,5 degré de l'accord de Paris.
03:10On serait plutôt à un réchauffement de 2,5, voire beaucoup plus.
03:14Ce qui est impressionnant, on le rappelle, parmi les principaux émetteurs de gaz à effet de serre, de réchauffement climatique, il y a les énergies fossiles.
03:24Pour ce qui est de la sortie de ces énergies fossiles, on en est où ?
03:27Oui, alors ça a été sorti de l'agenda officiel.
03:30Pour autant, il y a un groupe de pays qui s'empare du sujet.
03:34Dès le début de la COP, ça a été porté par Lula dans le discours d'ouverture pour dire qu'il fallait sortir des énergies fossiles.
03:42Ça a été réaffirmé. Mais voilà, il y a la question de la mise en œuvre, concrètement, comment on fait maintenant.
03:48Et là, il y a un groupe de pays, d'une soixantaine de pays, qui poussent pour adopter des feuilles de route.
03:52Parmi ces pays, il y a la Colombie, la France, notamment les îles Marshall.
03:57Donc il y a un mouvement à voir dans les jours qui viennent, s'il portera ses fruits.
04:02La France, ça veut dire que Paris est plutôt moteur dans ces négociations ?
04:05Alors oui et non. Sur la question des énergies fossiles, on voit que c'est plutôt le cas.
04:10Mais il y a d'autres points sur lesquels la France freine et bloque, et notamment la question financière.
04:17Hors de question pour la France de relever l'enveloppe, d'envisager un budget supplémentaire pour le financement climatique des pays les plus vulnérables.
04:28Et puis sur la question des énergies fossiles, il faut quand même noter que dans la délégation française,
04:33il y a eu, en tout cas la France a accordé des laissés-passés à 22 lobbyistes des énergies fossiles,
04:38qui ont donc accès à la zone des négociations.
04:43Voilà, formidable. C'est-à-dire sur reporter, reporter.net.
04:46On va continuer à suivre avec vous l'évolution de cette COP.
04:48Mais ce matin, vous publiez aussi un article sur le boom des jets privés à l'occasion de la COP30.
04:53Oui, c'est une enquête qu'on a menée avec notre partenaire Mémoire Vive,
04:56qui suit les tracés des jets, et notamment au moment des événements importants comme les COP.
05:02Chaque année, c'est le même paradoxe.
05:05On vient là pour parler climat et émissions de gaz à effet de serre,
05:08et il y a un boom, le trafic bondit des jets privés.
05:13Or, on sait que les jets privés, c'est 14 fois plus d'émissions de CO2 qu'un vol commercial.
05:18C'est 50 fois plus que le train.
05:19Enfin bref, ça émet énormément.
05:22Alors, qui prend ces jets privés ?
05:24On a des lobbyistes, des patrons d'entreprises polluantes.
05:27On a réussi à en identifier certains dans cette enquête.
05:31Et des délégations nationales.
05:33Des délégations, celles du Qatar, celles de l'Allemagne, celles de la France.
05:38Et donc, on a l'Airbus d'Emmanuel Macron, qui fait partie des avions qu'on a pu suivre.
05:45Et au total, ça fait 3 800 tonnes d'équivalent CO2.
05:50Pour vous donner une idée, c'est les émissions annuelles de plus de 400 Français,
05:53où 12 000 habitants du Mozambique, un des pays les plus vulnérables au réchauffement climatique.
05:57Et la COP n'est pas finie.
05:59Et on la suivra avec vous, notamment sur Reporters.
06:01A noter qu'a priori, la prochaine pourrait se dérouler en Turquie.
06:04Les négociations avancent entre la Turquie et l'Australie, qui se désistent du dossier.
06:08Merci.
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