Écoutez "On refait le monde" avec Carl Meeus, rédacteur en chef au "Figaro Magazine", Jean Garrigues, historien, politologue, Philippe Moreau-Chevrolet, professeur de communication politique à Sciences Po et senior partner pour l'agence Iconic, et Ludovic Friat, président de l'Union syndicale des magistrats.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 03 juin 2025.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 03 juin 2025.
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00:00Yves Galvi, on refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:06Gérald D'Odermanin a encore parlé, ou plutôt écrit, sur le réseau Social X.
00:10Les condamnations des personnes interpellées en marge des débordements du week-end
00:14ne sont plus à la hauteur de la violence que connaît notre pays.
00:17L'une de ses dernières idées, supprimer le sursis pour toute agression envers un représentant de l'État.
00:23Un ministre de la Justice devrait-il dire cela ?
00:25En tout cas, il se dispute avec le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
00:28L'incarnation de ce que l'on peut appeler l'ordre républicain.
00:32Peut-on parler de surenchère droitière ?
00:33Darmanin et Retailleau sont-ils prêts à tout pour marquer des points dans les sondages
00:37et écarter l'autre pour accéder à l'Élysée en 2026 ?
00:40Nous allons en débattre avec Karl Méhuz, rédacteur en chef au Figaro Magazine.
00:44Bienvenue Karl Méhuz.
00:45Bonsoir Yves.
00:46Philippe Morot-Chevrolet, professeur de communication politique à Sciences Po
00:49et fondateur de l'agence MCBG Conseil.
00:51Bienvenue Philippe.
00:52Bonsoir Yves.
00:53Et Jean Garrig, historien et politologue.
00:55Bonsoir Yves.
00:56Bonsoir.
00:56On refait le monde dans RTL Soir.
00:59Comme des millions de Français, je pense que l'immigration n'est pas une chance.
01:04J'ai décidé de taper fort parce qu'il faut que nous montrions que la fermeté de l'État
01:08c'est plus jamais une affaire à bras.
01:10Et donc nous aurons deux établissements de haute sécurité.
01:13Le possibilisme juridique ne doit pas nous servir d'excuse pour ne pas agir.
01:18Et je l'ai dit, quand la règle de droit ne protège pas les Français,
01:23alors il faut changer la règle de droit.
01:25Jusqu'à 2003, les détenus participeraient aux frais d'incarcération.
01:29Je vais rétablir ces frais.
01:31Les détenus doivent contribuer aux frais d'incarcération.
01:34Ce n'est pas du brutal, c'est de la fermeté.
01:36On n'a pas eu besoin de remonter très loin dans les archives RTL pour préparer ce petit florilège.
01:42D'une semaine sur l'autre, on a le sentiment que le ministre de l'Intérieur et le garde des Sceaux
01:45dialogue par médias interposés.
01:48C'est un numéro bien rodé d'après vous, Philippe Moro-Chevrolet ?
01:51Oui, c'est un numéro bien rodé.
01:52Il y a plusieurs courses en une.
01:54Il y a une course qui a été gagnée par Rotaillot, qui est la prise de LR, donc de la droite traditionnelle, on va dire.
02:00Maintenant, il s'agit d'aller chercher les électeurs RN et de faire en sorte que cette inéligibilité de Marine Le Pen,
02:06qui a l'air de vouloir se confirmer, puisse devenir un capital politique pour la droite traditionnelle,
02:11dans l'espoir peut-être, dans cette course de vitesse, d'empêcher Edouard Philippe et de récupérer aussi le macronisme.
02:16Mais avec tout ça, Rotaillot est à l'Elysée. C'est un mécano complexe, mais c'est la course qui est jouée en ce moment.
02:22Même question pour vous, Jean-Garrick. Sommes-nous dans une réponse de fond, dans une gesticulation politique, pour prendre un peu d'avance ?
02:29Il faut une réponse nuancée.
02:31Alors, allons-y.
02:32Parce que les questions qui sont posées sont des vraies questions.
02:35On a encore eu la preuve au soir de cette victoire triomphale.
02:40Il faut rappeler que 1998-2018, Coupe du Monde, il y avait eu aussi beaucoup de choses de ce type.
02:49Il y avait eu des morts, etc.
02:50Bref, en tout cas, les questions se posent.
02:53Et il faut reconnaître, à Rotaillot comme à Gérald Darmanin, une forme de cohérence dans leur action politique.
03:01Ils ont toujours été, l'un dans le côté droite populaire, c'est Gérald Darmanin, l'autre droite vendéenne, plus traditionnelle, on va dire.
03:11Ils ont toujours été sécuritaires, identitaires.
03:14C'est quand même des gens qui ont toujours mis l'accent sur ces questionnements, sur la sécurité, sur l'immigration, etc.
03:21On ne peut pas le nier.
03:23Qu'il y ait aujourd'hui une course à l'échalote, parce qu'il y a quelque chose qui est lancé, c'est-à-dire la course vers 2027, c'est une évidence.
03:30Mais il faut toujours rappeler que ça se fait dans le cadre d'un vrai problème de société,
03:37que les Français sont concernés par ces problèmes de société, et qu'il faut évidemment apporter des réponses.
03:44Donc on est dans ce jeu qui est un jeu très électoraliste, très présidentialiste, mais en même temps sur des vraies questions.
03:50En tout cas, dans votre analyse mesurée, il y a une chose qui ressent, c'est que pour vous, il n'y a pas de doute,
03:56l'un et l'autre sont candidats à l'élection présidentielle, même s'ils ne l'ont pas encore dit.
03:59Il y a un espace qui est celui du bloc central aujourd'hui, dans lequel il y a un moment où il va falloir qu'il y en ait un qui se détache.
04:08Il y a évidemment Édouard Philippe qui a pour l'instant un peu d'avance, plus tellement sur Bruno Retailleau.
04:13Et derrière, ça arrive Gérald Darmanin un peu plus loin.
04:16Bon alors, que nous dites-vous Karl Méhus ?
04:18On a deux ministres de l'intérieur.
04:19Ah oui, oui, quand on l'écoute, c'est exactement ça.
04:24D'ailleurs, ils habitent tous les deux place Beauvau, puisqu'on sait que Gérald Darmanin a gardé un appartement de fonction pour ses enfants.
04:33Non, au-delà de la boutade, Gérald Darmanin veut rester ministre de l'Intérieur tout en étant ministre de la Justice.
04:41Il sait, parce qu'il l'a vécu quand il était ministre de l'Intérieur, que les juges ne vont pas condamner à de la prison ferme les émeutiers que les policiers ont présentés devant le parquet, devant les juges.
04:55Parce qu'on le sait, dans ces conditions-là, c'est très compliqué de déterminer, est-ce que c'est lui vraiment...
05:03Qui a fait quoi, à quel moment ?
05:04Est-ce que s'il a jeté, on l'a entendu lundi.
05:07C'est tout juste si les gamins ne disaient pas, j'avais un mortier, on me l'a mis dans ma poche, je ne savais pas d'où il venait.
05:14Il y en a quand même un qui a dit, je l'ai trouvé dans un buisson.
05:16C'est passé comme une lettre à la poste.
05:18Ils ont le sens de l'humour entre deux barrières.
05:20Voilà, mais il sait que les juges ne condamneront pas sévèrement parce que c'est compliqué et que derrière, l'opinion publique, elle ne l'acceptera pas.
05:29Donc il prend les devants en disant, voilà les mesures qu'il faudrait prendre en se montrant plus sécuritaires que Bruno Retailleau.
05:36Vous connaissez bien les deux hommes, quelles relations entretiennent-ils ?
05:40Moi, par moment, je me dis, en fait, j'ai l'impression qu'ils sont partis tous les deux pour la course et qu'ils l'assument d'une certaine façon.
05:46Et puis, il y a d'autres moments où, évidemment, on se dit, bon, ça ne peut pas durer.
05:50Comment percevez-vous leur rapport à tous les deux ?
05:52Alors, ce sont, Jean Garrigue l'a très bien dit, deux personnalités politiques qui incarnent deux droites un peu différentes.
05:58Oui.
05:59Les chemins ne se sont pas forcément beaucoup croisés puisque Bruno Retailleau était au Sénat.
06:05Gérald Darmanin est plutôt quelqu'un de l'Assemblée.
06:07Ensuite, il y a eu cette scission quand Gérald Darmanin est parti suivre Emmanuel Macron et que Bruno Retailleau, lui, permettait au moins l'expression, gardait la vieille maison.
06:17Au point d'en prendre la présidence.
06:19Il se retrouve aujourd'hui dans le même gouvernement, mais dans des ministères qui, traditionnellement, sont opposés.
06:24Oui, absolument.
06:24Alors là, c'est Jean Garrigue qui, en historien, pourrait nous raconter.
06:28Manuel Valls et Christiane Taubira s'entendaient comme un renfoire, c'est bien connu.
06:32Chevènement Guigou.
06:33Chevènement Guigou.
06:34C'est un classique de la vie politique française sous la Vème République.
06:38Là, ils ne se cherchent pas querelle sur leur action.
06:43Ils se cherchent querelle sur, vous l'avez excellemment dit, sur 2027.
06:47Lequel des deux pourra être l'un des candidats du Bloc central ?
06:53Et s'il ne l'est pas, lequel apportera l'appoint indispensable à l'autre ou à un troisième ?
07:00Oui.
07:00Suive mon regard qui sort un livre cette semaine, qui est un peu en avance,
07:04et qui aura peut-être besoin de quelqu'un de ce profil-là.
07:08Vous évoquiez Michel Barnier ?
07:10Je pensais plutôt à Édouard Philippe.
07:11Ah, très bien.
07:12Mais tout le monde sort un livre ensemble.
07:14Tout le monde sort un livre, c'est en ça qu'on voit les campagnes électorales arriver,
07:16c'est quand les librairies fleurissent de livres politiques.
07:19Les Français ne lisent jamais.
07:21Ils les achètent, mais ils ne les lisent pas.
07:23On a des études là-dessus, c'est extraordinaire.
07:25Les livres politiques, c'est assez simple, ils ne sont pas écrits par leurs auteurs,
07:28et ils ne sont pas lus par leurs lecteurs.
07:29Ah, c'est drôle !
07:31Ce sont des livres.
07:32En préparant cette émission, on a pensé à cette chanson de Mathieu Chélide.
07:43Alors, qui des deux inspire l'autre, d'après vous, si on peut répondre à cette question ?
07:47Bernard Manin et Retailleau ?
07:48Bah oui !
07:49Alors, l'inspirateur pour moi le plus inspiré, ça reste Bruno Retailleau.
07:53D'abord, il a l'appui de sa famille politique,
07:56donc il a quand même une certaine crédibilité,
07:58et puis il va très vite, il est très mobile,
08:00et puis surtout, il est le premier flic de France titulaire en exercice.
08:03Gérald Darmanin, comme il est à la justice, effectivement,
08:05est plus sur la défensive quand même.
08:07Il est moins, par fonction, il peut moins être agressif.
08:11Donc, c'est quelque chose qui le limite un peu dans ses mouvements.
08:14Bruno Retailleau a l'appui aussi de la famille Sarkozy,
08:17enfin, il a l'appui d'une grosse partie de la droite.
08:19Donc, il est très confortable.
08:22En fait, le vrai adversaire de Retailleau, c'est Édouard Philippe.
08:24Si on veut les chercher, il y a peut-être Gabriel Attal,
08:26mais c'est plutôt les candidats qui seraient capables d'incarner ce centre
08:29qui irait chercher quand même les électeurs RN,
08:32et dont rêvent en ce moment tous ces candidats.
08:35Oui, c'est pas impossible.
08:36Le nom a été prononcé par Philippe.
08:38Celui qui les inspire, c'est Nicolas Sarkozy.
08:40On le sait que Gérald Darmanin est très proche de Nicolas Sarkozy,
08:44qu'il le voit souvent.
08:45La nouveauté, c'est que Bruno Retailleau est devenu proche.
08:50C'est peut-être un grand mot.
08:52Mais en tout cas, a pris soin de voir Nicolas Sarkozy avant sa candidature,
08:55a pris soin de l'appeler au moment de l'élection
08:58et prend soin d'appliquer les mêmes recettes.
09:00Eh bien justement, qui est le préféré de l'ancien président ?
09:03On en débattra dans quelques instants sur RTL.
09:05L'essentiel de l'actualité avec Aude Vernuccio.
09:20Un convoi sous très haute tension.
09:22Mohamed Amra doit être extrait de la prison ultra sécurisée de Condé-sur-Sarte la semaine prochaine.
09:27Le narcotrafiquant doit être interrogé par les juges sur son évasion spectaculaire et meurtrière.
09:32Deux agents pénitentiaires avaient été tués au péage d'Incarville.
09:36Sans son suivi neuf mois de cavale, il a été arrêté fin février.
09:39Une marche blanche aura lieu dimanche à Puget sur Argent.
09:42En hommage à Hichem, cet homme tué parce que Tunisien.
09:46Son meurtrier présumé a publié plusieurs vidéos contenues choquants et racistes sur les réseaux sociaux.
09:51Il y appelle clairement à tuer des étrangers en France.
09:54Notez que le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, sera l'invité exceptionnel de RTL demain matin à 7h40.
10:01Et puis cette opération dégel à Rome, Emmanuel Macron est reçue en ce moment par la dirigeante d'extrême droite italienne,
10:07Giorgia Meloni, après des années de relations diplomatiques glaciales entre la France et l'Italie.
10:13Aude Vernuccio, Aude dans une demi-an, on retrouve Austin Bollard.
10:16Oui, ce soir on parle d'une escroquerie qui touche de plus en plus de Français, l'arnaque au faux conseiller bancaire.
10:21Thibaut en a été victime en quelques minutes.
10:24Son compte a été complètement vidé.
10:26Le jeune homme décide alors d'écrire un livre pour révéler les méthodes.
10:31Il est l'invité de Faustine.
10:32Rendez-vous à 20h pour Hérault.
10:34A tout à l'heure.
10:35A tout à l'heure.
10:36Yves Calvi jusqu'à 20h.
10:38On refait le monde sur RTL.
10:40Et nous continuons de débattre et d'analyser la situation politique.
10:44Avec Karl Loméus, rédacteur en chef au Figaro Magazine.
10:47Jean Garry, historien et politologue.
10:49Et Philippe Moreau-Chevrolet, professeur de communication politique à Sciences Po,
10:53fondateur de l'agence MCBG Conseil.
10:55Alors, ce couple Darmanin-Rotaillot,
10:59quelles relations ont-ils en ce moment avec le président Sarkozy ?
11:03Et est-ce que le président Sarkozy a un chouchou, si vous m'autorisez cette expression ?
11:09Karl Loméus.
11:10Alors, pour répondre tout de suite sur le chouchou,
11:12oui, c'est Gérald Darmanin, parce qu'il y a une relation personnelle
11:15qui remonte à quelques années.
11:18Darmanin a été directeur de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012.
11:23Il est proche.
11:29Nicolas Sarkozy aime bien le parcours de Gérald Darmanin.
11:36Ça lui rappelle, sans exagération, mais un peu le sien,
11:40quelqu'un qui vient d'un milieu populaire.
11:42Si Nicolas Sarkozy, ce n'est pas le milieu populaire,
11:44mais le divorce qui avait fragilisé un peu, le divorce de ses parents.
11:47Et il aime bien cette envie de tout prendre en politique
11:53et d'aller à fond en le copiant,
11:57puisque une fois qu'il était au ministère de l'Intérieur,
12:00Darmanin a fait du Sarkozy.
12:02La relation avec Bruno Retailleau a été beaucoup plus compliquée.
12:06Il y a une époque, il n'y avait pas de la détestation,
12:08mais Bruno Retailleau soutenait François Fillon en 2016.
12:13Pardon, j'ai dit Darmanin, c'était 2016,
12:15à l'époque où il dirigeait la campagne de Sarkozy sur cette primaire.
12:20Et Bruno Retailleau était un de ceux
12:22qui poussaient François Fillon à rester le candidat de la droite
12:28au moment du fameux meeting du Trocadéro,
12:30à un moment où on sait que Nicolas Sarkozy cherchait une solution,
12:33un fameux plan B,
12:35essayait de débrancher François Fillon.
12:36Donc là, il lui en a voulu pour ça,
12:39et puis il a toujours considéré que Bruno Retailleau
12:40n'incarnait pas l'intégralité du spectre de la droite.
12:44C'était une droite, catholique, conservatrice,
12:48sur certains sujets sociétaux,
12:51mais ce n'était pas toute la droite qu'il fallait qu'il s'ouvre.
12:54Depuis que Bruno Retailleau est de place Beauvau,
12:58et qu'il fait quand même un peu de Sarkozy,
13:00et qu'il sait que pour l'élection présidentielle,
13:06il faut faire comme Nicolas Sarkozy,
13:08qui en 2007 parlait de Jaurès à Maurice Barès,
13:12et que là, il doit faire pareil.
13:13Alors ce qu'il y a, c'est que le spectre électoral des Français
13:16s'est un peu déporté sur la droite,
13:18donc aujourd'hui, on ne dira plus de Jaurès à Barès,
13:20mais de Clémenceau à Barès.
13:24Et ça, ça plaît aussi à Nicolas Sarkozy,
13:28quand un homme politique dit « je dois faire comme vous »,
13:31c'est vous qui avez réussi avec cette méthode-là.
13:33Nicolas Sarkozy reste influent auprès de ce qu'on appelle par commodité
13:37le peuple de droite ?
13:38Oui, je pense, malgré tout,
13:40même si je ne vois pas un avenir politique personnel.
13:44Non, on est bien d'accord.
13:45Près de son fils, qui sait.
13:46Mais non, il garde un prestige.
13:51Il garde le prestige de celui qui avait gagné en 2007,
13:54justement sur ce qu'est en train d'essayer de refaire Bruno Retailleau,
13:59d'aller grappiller comme ça une partie de l'électorat.
14:02Alors, attention, parce que moi, je pense que la campagne de Retailleau,
14:06elle est plus, pour l'instant,
14:07elle pourrait être plus gagnante vers un électorat zemmourien,
14:11c'est-à-dire de ce que repris à droite Éric Zemmour,
14:14plus à droite, plus conservateur, plus traditionnaliste.
14:17Et je ne suis pas sûr que le noyau dur, en tout cas,
14:20de l'électorat du Rassemblement National,
14:22qui est un noyau populaire,
14:25soit très sensible à ce que Retailleau, pour l'instant, incarne.
14:29En revanche, cet électorat du Rassemblement National,
14:32lui, peut être plus sensible en la figure d'un Gérald Darmanin,
14:36qui précisément vient et incarne une droite populaire.
14:40Donc, c'est ça qui est compliqué.
14:41C'est-à-dire que, par rapport à ce qui pouvait être la stratégie de Nicolas Sarkozy,
14:46qui avait un peu plié le match, quand même, très vite,
14:48en prenant l'UMP en 2004,
14:51Dominique de Villepin incarnait autre chose
14:53et n'était pas capable d'être dans la compétition,
14:55là, il y a quelqu'un, c'est-à-dire Gérald Darmanin,
14:58qui, d'une part, comme le rappelait Karl,
15:00est quand même un peu le chouchou de Nicolas Sarkozy,
15:03et qui, surtout, est susceptible d'intéresser des électeurs
15:07qui, a priori, ne seraient pas intéressés par Bruno Retailleau.
15:11Ça veut dire qu'ils sont deux, quand même, au moins là-dessus,
15:14et évidemment, avec, de l'autre côté,
15:16celui qui incarne cette droite libérale un peu classique,
15:18qui est Édouard Philippe, en fait.
15:20Philippe Manroche-Vorlet ?
15:21Je pense que la balance est plutôt passée du côté de Retailleau
15:25pour l'appui des sarkozistes, en général,
15:27parce qu'il a gagné le parti,
15:29et aussi parce qu'il a une dynamique assez forte dans l'opinion.
15:32Alors, par contre, pour aller dans votre sens,
15:33est-ce que cette dynamique est réelle,
15:36ou est-ce que c'est un trompe-l'œil ?
15:37C'est-à-dire, est-ce qu'il est capable de gagner une présidentielle,
15:39ou est-ce que c'est un effet assez courant
15:41pour un ministre de l'Intérieur en exercice,
15:43dont le principal travail, rappelons-le,
15:45est de soigner le sentiment d'insécurité des Français ?
15:49C'est-à-dire de leur dire, rassurez-vous,
15:51tout va bien, je vais vous protéger.
15:53C'est presque son job numéro un.
15:55Lui, il le fait plutôt bien,
15:56mais est-ce que ce n'est pas une illusion ?
15:58Est-ce qu'il serait capable de gagner,
15:59même face à un Bardella qu'on estime peut-être à tort faible ?
16:03Ce n'est pas évident.
16:04C'est pour ça que Édouard Philippe, pour moi,
16:06demeure quand même son adversaire numéro un,
16:08parce qu'il a fait un travail de construction locale,
16:11parce qu'il a été Premier ministre.
16:12Il a beaucoup de défauts, Édouard Philippe,
16:14notamment celui qu'on prête à tous les UPistes
16:16de peut-être plus attendre qu'on lui donne le pouvoir
16:19que de vouloir aller le prendre.
16:21Mais il demeure pour moi un peu plus solide.
16:24Retailleau pousse Darmanin vers une ligne plus dure
16:27ou est-ce que c'est l'inverse ?
16:28Est-ce qu'il s'influence l'un l'autre en ce moment
16:30dans le jeu qui est...
16:31Je reviens sur ces deux-là.
16:33Ah oui, il s'influence,
16:34c'est une sorte de surenchère.
16:37Après, ils ne sont pas allés aussi loin que Laurent Wauquiez.
16:39Celui qui est vraiment allé plus loin,
16:40c'est Laurent Wauquiez.
16:41Il voulait renvoyer à Saint-Pierre-et-Miquelon.
16:43Il y a combien, Carl Meus, d'habitants à Saint-Pierre-et-Miquelon ?
16:45Peut-être 6 000 ?
16:47C'est ça, à peu près.
16:48Il voulait envoyer les 124 000 OQTF qu'on a chaque année.
16:538 000, je crois.
16:53Voilà, oui, 8 000 habitants, 124 000 OQTF.
16:56Donc, imaginez si on envoie tous les OQTF
16:58à Saint-Pierre-et-Miquelon,
16:59en dehors du fait que c'est impraticable.
17:01Vous venez de nous dire que Laurent Wauquiez
17:02est définitivement hors-jeu dans la vie politique française.
17:04Pardonnez-moi.
17:05Non.
17:05Sur le prochain rendez-vous présidentiel ?
17:10Non, parce qu'on est à deux ans d'une élection présidentielle
17:12et qu'aujourd'hui, on ne peut pas...
17:14Jamais dire jamais en politique.
17:15Voilà, on ne peut pas déterminer aujourd'hui,
17:18deux ans avant, quel sera le paysage politique
17:20et quels seront ceux qui seront sur la ligne de départ.
17:24Il a pris du plomb dans l'aile,
17:26il a un sacré boulet à la cheville,
17:28ce n'est pas simple,
17:30mais, et comme l'a dit Philippe Moroche-Volet,
17:32pour Bruno Retailleau,
17:34c'est presque trop beau aujourd'hui.
17:35Il est dans, voilà, une sorte d'état de grâce,
17:39tout le monde lui trouve beaucoup de qualité,
17:41mais il va se poser plusieurs problèmes.
17:43Le premier, c'est, il y a un moment,
17:44on lui demandera des comptes sur son action
17:46et quels sont les résultats.
17:48Et deux, il y a un moment, il va devoir sortir.
17:50Et est-ce que la popularité qu'il a aujourd'hui
17:52est une popularité qui tient à ce qu'il est lui
17:54ou à ce qu'il a été quand il était ministre de l'Intérieur ?
17:58Nous serons en ligne dans un instant
17:59avec Ludovic Fria,
18:00qui est président de l'Union syndicale des magistrats.
18:03Jusqu'à 20h,
18:04Yves Kelvi refait le monde sur RTL.
18:09RTL Soir, on refait le monde.
18:11Avec Yves Kelvi.
18:12Et avec nos invités qui continuent de débattre
18:15de l'actualité politique,
18:16nous allons donner la parole maintenant
18:17au président de l'Union syndicale des magistrats.
18:20Bonsoir Ludovic Fria,
18:21merci beaucoup d'être avec nous.
18:22Vous avez lu, comme nous,
18:23le tweet du garde des Sceaux ce matin
18:25après les premières comparutions immédiates
18:27des auteurs de violences
18:29qui ont éclaté en marge de la victoire du PSG.
18:31Je cite le ministre,
18:34à la suite des graves incidents de ce week-end,
18:36une partie des condamnations
18:38ne sont plus à la hauteur de la violence
18:39que connaît notre pays
18:40qu'un ministre de la Justice
18:42commente un jugement
18:43et d'une façon plus générale d'ailleurs
18:45les peines qui peuvent être requises.
18:48Est-ce que ça vous choque ?
18:50Clairement, dans ce communiqué du garde,
18:54il y a deux choses.
18:55Il y a une chose qui, pour nous,
18:56syndicats de magistrats n'est pas possible.
18:59C'est qu'effectivement,
19:00le garde des Sceaux,
19:01à la place qui est la sienne,
19:02dit que les condamnations
19:04ne sont pas à la hauteur.
19:07Ni lui, ni moi, ni vous
19:09n'étions présents à l'audience.
19:11Nous savons ce qui a été échangé à l'audience,
19:13ce que le parquet a dit,
19:15ce que la défense a dit
19:16et pourquoi cette décision a été prise.
19:17C'est un peu la difficulté,
19:19si vous voulez,
19:19quand on décrit
19:20toutes les personnes
19:22qui ont participé à ces événements
19:23comme étant des barbares.
19:24On a l'impression
19:25qu'on a affaire
19:26à une espèce de masse indistincte.
19:28Et en fait,
19:29la réalité est quand même
19:29beaucoup plus complexe que ça.
19:32On n'a vraiment pas affaire
19:33au même profil,
19:34ce qui explique sans doute
19:35des peines.
19:37Si les peines
19:37peuvent paraître comme ça
19:39insuffisantes,
19:41on verra si le parquet général
19:44et le parquet en font appel.
19:45Mais ce n'est pas la question.
19:49La question, effectivement,
19:51au-delà de ça,
19:52c'est de savoir
19:52s'il faut ou pas
19:54modifier notre système juridique
19:58et quelque part
19:59le renforcer
20:00ou le remuscler.
20:02Mais comment réagit,
20:02pardonnez-moi,
20:03je vous interromps,
20:03mais comment réagit
20:04l'institution judiciaire,
20:06vos confrères,
20:07vos consoeurs
20:07que vous avez croisés aujourd'hui ?
20:08C'est enfin un ministre
20:10qui fait bouger les choses
20:11ou il va trop loin
20:11ou il est allé trop loin
20:14d'une certaine façon ?
20:15J'étends à dire
20:17que c'est toutes les limites
20:18de la communication.
20:20On est dans un monde
20:21de communication
20:21où chacun communique,
20:23veut communiquer,
20:24répond à l'autre communicant.
20:26Et là,
20:28pour nous,
20:28effectivement,
20:29le fait de dire
20:29les condamnations
20:31ne sont pas à la hauteur,
20:32ça peut s'entendre
20:33de tout ordre politique.
20:34Chacun est libre
20:35de sa pensée.
20:37Mais ce n'est pas
20:38la place,
20:39ce n'est pas
20:39le positionnement,
20:40pas le bon positionnement
20:41pour nous
20:42d'un garde des Sceaux.
20:43après qu'il dise,
20:45et c'est ce qu'il dit
20:45également dans son tweet,
20:47je veux modifier
20:48l'échelle des peines,
20:50je veux supprimer
20:51les aménagements
20:53de peines obligatoires
20:54ou supprimer le sursis,
20:55c'est un débat juridique
20:56qu'il convient d'avoir.
20:57Il y a des choses
20:57avec lesquelles
20:58je suis plutôt d'accord.
21:00Supprimer les aménagements
21:01de peines obligatoires,
21:03c'est quelque chose
21:03dont je suis tout à fait
21:04prêt à discuter
21:05et qui me paraît
21:06relever effectivement
21:07d'une certaine forme
21:09de bon sens.
21:10supprimer le sursis,
21:12ça c'est quand même
21:12autre chose.
21:13Le sursis,
21:14c'est une institution
21:14qui existe en France
21:17et qui était
21:17quelque chose de moderne.
21:19Depuis le 19ème siècle,
21:20on veut le supprimer
21:21d'un trait de plume
21:22pour le remplacer
21:23par quoi ?
21:24On va mettre les gens
21:24où ?
21:25Dans quelle prison ?
21:26Je rappelle qu'actuellement
21:27on a 85 000 personnes
21:28en prison,
21:30que les prisons,
21:31je vais le dire
21:31de façon un peu vulgaire,
21:32les prisons dégueulent.
21:34On voit bien
21:35la limite de tout ça.
21:36C'était une manière
21:38de mettre la pression
21:39sur les juges
21:40des autres comparutions
21:41immédiates,
21:41pensez-vous ?
21:42Enfin, à venir,
21:43à venir.
21:45C'est une façon générale,
21:48on va dire,
21:51j'aurais tendance
21:52à dire,
21:53est-ce que le garde,
21:54quand il fait ça,
21:56protège les magistrats ?
21:58Est-ce qu'il dit
21:58les juges font leur travail,
22:01néanmoins,
22:02il y a des peines
22:02qui sont à mon avis
22:03pour moi
22:04pas satisfaisantes,
22:05je vais leur donner
22:05plus d'outils ?
22:06Ou est-ce que,
22:07quelque part,
22:08ils hurlent
22:09avec les loups
22:10qui nous disent,
22:11voilà,
22:12notre société,
22:12une société
22:13de fin du monde,
22:17il y a les barbares
22:18qui sont autour de nous.
22:20C'est quand même
22:21assez compliqué
22:22de répondre à ça
22:24et c'est quand même
22:24compliqué dans une société
22:25qui est comme la nôtre,
22:26une société de communication,
22:27c'est très clivé,
22:29où la réponse
22:30individualisée,
22:31la réponse un peu fine
22:33est compliquée
22:34à faire passer,
22:35à faire entendre.
22:36Je crois que le mot finesse
22:37était le plus important
22:38de ce que vous nous avez dit.
22:39Merci infiniment,
22:40Ludovic Friat,
22:41président de l'union
22:41syndicale des magistrats.
22:43Vous venez d'entendre
22:44ce responsable syndical
22:45qu'on qualifie de modéré,
22:47est-ce que vous comprenez
22:48cette réaction,
22:48Jean Garrigue ?
22:49Oui, j'ai trouvé
22:50qu'il avait une analyse
22:52précisément
22:53balancée,
22:54pondérée,
22:55mais pas dupe,
22:56si je puis dire.
22:56Et pas dupe,
22:57qui soulignait
22:59la dimension
23:00très politicienne
23:01de cet appel
23:03à l'opinion,
23:04en fait,
23:05qui est permanent,
23:06de cette course
23:07à l'échalote
23:07entre Bruno Rotaillot
23:08et là,
23:09en l'occurrence,
23:09Gérald Darmalin.
23:10C'est vrai que,
23:12a priori,
23:13le garde des Sceaux,
23:14il est sorti de son rôle.
23:16C'est vrai que son rôle
23:17peut être dans la proposition
23:18législative,
23:19et ça fait très longtemps
23:20d'ailleurs que Gérald Darmalin
23:21propose ce type
23:22de réforme.
23:24On peut en discuter
23:25sur le terrain politique,
23:26sur le terrain parlementaire.
23:28C'est même souhaitable
23:29d'ailleurs de faire évoluer
23:30une législation.
23:31Il faut toujours adapter
23:32les législations.
23:33Mais en revanche,
23:34dans ce moment-là
23:35et de là où il est,
23:37la critique
23:38qui est implicite,
23:40qu'il envoie
23:41à ses troupes,
23:42aux magistrats,
23:43on voit bien
23:46qu'elle a une dimension
23:47très politique
23:48et c'est gênant.
23:49En tout cas,
23:50on a compris très clairement
23:51que Gérald Darmalin
23:53veut supprimer le sursis
23:54et Retailleau propose
23:55des peines minimales.
23:55Chacun est dans sa ligne
23:57et dit
23:58ce que l'on imagine
24:00être, en tout cas,
24:02souhaité par une partie
24:03des Français.
24:04Le problème,
24:04c'est qu'on considère
24:05maintenant que la justice
24:06est une injustice.
24:07C'est-à-dire que la justice
24:08qui consiste à individualiser
24:10les peines
24:10et à tenir compte du fait
24:11qu'on a un être humain
24:12en face de nous,
24:13et pas quelqu'un
24:14qu'on doit à tout prix
24:15punir, frapper,
24:16humilier, etc.
24:17Tout ça,
24:18c'est injuste
24:19parce qu'au fond,
24:20ce qu'on aimerait,
24:20c'est qu'il y ait
24:20une forme d'automaticité.
24:22Il casse un abribus,
24:23il va en prison,
24:24il y reste 10 ans, 15 ans.
24:25Aucune peine, en fait,
24:26n'était à la hauteur
24:27de l'émotion négative
24:28qu'on ressent
24:28à ce moment-là.
24:30Et cette pratique
24:31du pouvoir
24:32qui consiste à réagir
24:33aux faits divers
24:34par des propositions judiciaires
24:36a surtout été développée
24:37à partir des années Sarko,
24:39du premier flic de France,
24:40etc.
24:40Et maintenant,
24:41c'est devenu quasiment
24:43heure par heure
24:44qu'on a ce type de mesures.
24:45Donc, ça a pris vraiment
24:46une ampleur dingue.
24:48Et le problème,
24:48comme le dit ce syndicaliste,
24:50c'est comment on en sort.
24:51Comment on retrouve
24:51un débat serein
24:52sur la justice
24:53quand les Français
24:54ont l'impression
24:54que si on juge quelqu'un
24:56pour ce qu'il a fait
24:56en tenant compte
24:57de qui il est
24:57pour essayer d'être
24:59juste, précisément,
25:01on n'est pas à la hauteur
25:01des enjeux, finalement.
25:03Darmanin, Retailleau
25:04et Philippe,
25:05eh bien, on va parler
25:06de ces trois-là
25:06qui sont visiblement
25:07lancés dans une grande course
25:08dans un instant
25:09et avant de nous séparer.
25:11RTL
25:11On refait le monde
25:13Avec Yves Calvi
25:14Mission
25:15Yves Calvi
25:17On refait le monde
25:18jusqu'à 20h sur RTL
25:20Allez, on va un petit peu
25:23jouer à la bataille
25:25de la droite.
25:26J'ajoute Édouard Philippe
25:27à Bruno Retailleau
25:29et à Gérald Darmanin.
25:30Au moment où nous parlons,
25:32quel est, selon vous,
25:33celui qui a la meilleure image,
25:35le plus influent
25:36au sein du peuple de droite,
25:38de ceux qui vont voter ?
25:40Ah, que me dit ?
25:41Au sein du peuple de droite ?
25:42Oui, Jean Garrigue.
25:43Et puis après,
25:44vous faites l'analyse
25:45du personnage,
25:46comme vous le voulez.
25:47Non, mais au sein
25:48du peuple de droite,
25:49aujourd'hui,
25:50celui qui a le vent en poupe,
25:51c'est Bruno Retailleau.
25:52Mais on a cessé de le dire,
25:54c'est ex-fonction
25:56de Bruno Retailleau.
25:58Est-ce que,
25:58lorsqu'il faudra sortir
25:59parce qu'il y a un moment,
26:00il faudra sortir
26:01pour ne pas être associé,
26:02justement,
26:03à ce qui se passe aujourd'hui ?
26:04Il va laisser sa trace,
26:05quand même.
26:05Alors, il laissera sa trace.
26:06Il s'est passé quelque chose
26:07avec cette découverte
26:09à l'homme politique.
26:09Et ça, c'est très important.
26:10Dans une campagne présidentielle,
26:12l'incarnation,
26:13ça reste essentiel.
26:14Mais,
26:15malgré tout,
26:16pour séduire
26:17un autre électorat
26:18qui est indispensable,
26:20qui va vers le centre droit,
26:21alors là,
26:22Édouard Philippe
26:23reste,
26:24à mon sens,
26:24pour l'instant,
26:25celui qui a le vent en poupe
26:27parce que,
26:28précisément,
26:29lorsqu'il a été Premier ministre,
26:30il a installé une image
26:32et cette image,
26:33pour l'instant,
26:33Elle perdure.
26:34Elle perdure.
26:35Un homme d'État.
26:36Celle d'un homme d'État.
26:37Et c'est, là aussi,
26:38très important.
26:39Mais ce qu'on voit
26:39dans les enquêtes d'opinion,
26:41j'en parlais tout à l'heure,
26:42c'est que,
26:42sur cette question
26:43de la stature d'homme d'État,
26:45eh bien,
26:45la stature présidentielle,
26:47Bruno Retailleau
26:48est en train de remonter
26:50sur Édouard Philippe.
26:51Donc,
26:52la course est ouverte,
26:53me semble-t-il.
26:54Philippe,
26:54le problème d'Édouard Philippe,
26:56c'est qu'il avait
26:58une extraordinaire capacité
26:59de séduction
27:00quand il est sorti
27:01de Matignon
27:02parce qu'il avait été
27:03la personne rassurante
27:04pendant une crise sanitaire
27:06qui était extrêmement angoissante.
27:07Il a reconnu
27:08les limites de l'exercice.
27:09Il a dit,
27:09je ne sais pas tout faire,
27:10je ne sais pas tout en général,
27:11on va faire de notre mieux.
27:13Il était là chaque jeudi
27:14à 18h30,
27:14ça va rappeler des souvenirs
27:15très angoissants à tout le monde,
27:16mais pour expliquer aux Français
27:18ce qui se passait.
27:18Et les Français
27:19lui ont tenu gré de ça,
27:21ont été reconnaissants de ça.
27:22Après,
27:23il a enduré
27:24un changement physique
27:25très important.
27:27Ça fait longtemps
27:27qu'il lance sa campagne
27:28et qu'il la relance
27:29et qu'il la relance.
27:30Et tout ça
27:31met beaucoup de points
27:32d'interrogation.
27:33Il pourrait raconter,
27:34il le fait d'ailleurs,
27:35l'histoire de sa maladie
27:37comme une souffrance,
27:38une épreuve qui traverse.
27:39Et peut-être que les Français
27:40peuvent adhérer à ça,
27:41mais il va falloir trouver
27:42un autre récit.
27:43Et puis,
27:44arriver à sortir...
27:44Il y a de certaines façons
27:45qu'il y a un nouveau personnage.
27:46Oui,
27:46même physiquement
27:47et que c'est la première fois
27:48qu'on est confronté à ça
27:49dans la vie politique française.
27:50Il montre plus d'appétit
27:51pour le pouvoir
27:51au sens qu'il faut vraiment
27:52qu'on ait le sentiment
27:54qu'il veut ce job.
27:56Voilà,
27:56c'est ça.
27:57Si tu le veux,
27:57dis le nous.
27:58Voilà,
27:58et comme il relance sa campagne,
28:00ça veut dire
28:01qu'elle n'est pas complètement lancée,
28:02il manque quelque chose.
28:03Et puis,
28:04il faudrait tout simplement
28:06qu'il arrive à manœuvrer
28:08pour être vraiment
28:09le champion de la droite.
28:09Et ça,
28:10pour l'instant,
28:10Rotaillou est meilleur que lui
28:11sur ce terrain-là.
28:13Moi,
28:13je n'ai aucun doute
28:14sur la volonté
28:15d'Edouard Philippe
28:15de vouloir être candidat,
28:18de tout faire
28:19pour se frayer ce chemin.
28:21Il a sorti de son livre
28:22à partir de demain,
28:24vous verrez,
28:24ça va.
28:25Il y a ses soutiens,
28:27les municipales devraient
28:28être aussi
28:28une bonne rampe
28:29de lancement
28:29pour Horizonte.
28:31Le vrai sujet
28:32qu'il a,
28:33c'est justement
28:34les Français.
28:35Dans la structuration
28:37de sa cote de popularité,
28:39vous avez
28:39une grosse moitié
28:41de gens de gauche
28:42qui disent
28:43« Ah bah oui,
28:43on l'aime bien,
28:44oui,
28:44on voterait pour lui ».
28:45Non,
28:46mais ce n'est pas possible.
28:47Si vous êtes
28:47authentiquement de gauche,
28:49c'est compliqué,
28:50voire impossible
28:51pour vous de dire
28:51« Je vais voter
28:52Edouard Philippe ».
28:53Il est quand même
28:53pour la retraite
28:54par capitalisation,
28:55il a annoncé même
28:56à un moment
28:57que c'était
28:58à 67 ans
28:59pour la retraite.
29:00Sur l'immigration,
29:01il veut être très dur.
29:02Il y a quelque chose
29:03qui ne va pas.
29:04Et c'est quelque chose
29:05qui nous ramène
29:06à la popularité
29:08d'Alain Juppé
29:08qui lui aussi avait
29:10beaucoup de gens de gauche
29:11qui le soutenaient
29:12et que ça lui permettait
29:13d'être en tête
29:14dans les sondages.
29:15Sauf qu'en fait,
29:16Juppé et
29:17Alain Juppé
29:18et Edouard Philippe
29:18sont des valeurs refuge
29:20pour des gens de gauche
29:20qui aujourd'hui
29:21n'ont pas de candidat.
29:22Il n'y a pas
29:23pour la gauche
29:25sociale-démocrate
29:26encore aujourd'hui
29:26la figure
29:27qui va les faire rêver
29:28et qui va se dire
29:29« Avec lui,
29:30on va pouvoir aller au pouvoir ».
29:31Donc,
29:31ils vont chez Edouard Philippe.
29:32Pourquoi ?
29:34Parce qu'ils détestent
29:35Emmanuel Macron.
29:36Et qui détest
29:37Emmanuel Macron ?
29:38Edouard Philippe.
29:39Qui Emmanuel Macron
29:40déteste ?
29:40Edouard Philippe.
29:40Donc, ils se disent
29:41« C'est quelqu'un de bien ».
29:42Mais ça ne suffit pas.
29:42Il va falloir une primaire
29:44pour départager
29:45les trois hommes
29:45dont on parle
29:46depuis maintenant
29:4745 minutes.
29:48Surtout pas.
29:49Jean Garrigue.
29:49Je pense que la primaire
29:51serait une machine
29:52à perdre
29:53comme ça l'a toujours été
29:54jusqu'à présent.
29:56Non,
29:56il faut quelqu'un
29:57qui s'impose
29:58quitte à ce qu'effectivement
30:00jusqu'à quelques mois
30:02de l'élection
30:03il y ait une course
30:04qui se durcisse
30:05mais il y aura
30:06quelqu'un
30:07qui devra s'imposer.
30:09S'il part
30:09dispersé
30:10alors là
30:11vraiment
30:11ce sera
30:12la catastrophe.
30:13Et effectivement
30:14oui mais
30:15on ressort
30:17d'une primaire
30:17dans un seul
30:18parce que
30:18déjà c'est compliqué.
30:20Là en l'occurrence
30:21vous demandez une primaire
30:21avec
30:22Horizon
30:23d'Edouard Philippe
30:24les LR
30:25pour Bruno Retailleau
30:26Renaissance
30:27pour Gérald
30:28et le Modem
30:28n'oublions pas le Modem
30:29on sait jamais
30:30le Modem
30:30et 30 secondes
30:31pour que vous nous disiez
30:32peut-être aussi
30:33le bien ou le mal
30:33que vous pensez
30:34de la primaire
30:34Philippe Marot-Chevrolet
30:35c'est une idée
30:36extrêmement mauvaise
30:37au début
30:38c'était une bonne idée
30:39marketing
30:39ça a servi au début
30:41à faire connaître
30:42les candidats
30:43les programmes
30:43ça a aidé pas mal
30:44maintenant c'est devenu
30:45un jeu de massacre
30:46où en fait
30:46on perd beaucoup
30:48à faire une primaire
30:49et on peut
30:49comme les
30:50les français
30:51s'étaient passionnés
30:52pour la primaire
30:53oui au début
30:53maintenant c'est devenu
30:55un jeu un peu pervers
30:55par exemple si on regarde
30:56les écologistes
30:57Yannick Jadot a gagné
30:58politiquement une primaire
30:59et il a perdu médiatiquement
31:01face à Sandrine Rousseau
31:02et il ne s'en est jamais remis
31:03c'est un piège mortel
31:05une primaire
31:05aujourd'hui
31:06merci beaucoup
31:07les uns et les autres
31:07d'avoir participé
31:08à cette émission
31:09alors je vous signale
31:10que demain
31:10dans la matinale d'RTL
31:12et dès 7h40
31:13c'est le ministre
31:13donc de l'Intérieur
31:14Bruno Retailleau
31:15qui sera l'invité
31:16de mon camarade Soto
31:18dans un instant
31:18vous retrouvez Faustine Bollard
31:20pour son émission
31:20Héros
31:21bonsoir chère Faustine
31:22qui est votre invitée aujourd'hui
31:23Yves bonsoir
31:24bonsoir à tous
31:25on entend énormément parler
31:26des arnaques
31:27aux conseillers bancaires
31:28on aurait plus d'un million
31:29de victimes parmi nous
31:31et le journaliste
31:32que je reçois ce soir
31:33est vraiment notre héros
31:34puisqu'il a mené
31:34une large enquête
31:35ce qu'il va nous révéler
31:36est absolument effarant
31:38mais surtout
31:39il va nous aider
31:40à nous donner des conseils
31:40concrets
31:41pour que ça ne nous arrive pas
31:42à nous
31:43restez à l'écoute d'RTL
31:45pour une émission
31:45très Julien Courbet
31:46ce soir
31:47à tout de suite
31:47merci beaucoup Faustine
31:49on vous retrouve donc
31:49dans quelques minutes
31:50et c'est
31:55merci
31:55pour que un protéte
31:56, c'est réussi
31:56la virgule
31:56c'est bon
31:58pour quelque chose
31:58c'est la même chose
31:59c'est fini
32:00et c'est fini
32:01c'est fini
32:01c'est fini
32:02il faut que ça
32:03et c'est fini
32:03c'est fini
32:04c'est fini
32:04c'est fini
32:05c'est fini
32:06c'est fini