Trafic de drogues : "On arrive pas à pas à ce que l’on voit en Amérique du Sud" alerte Saïd Ahamada

Sud Radio

Avec Saïd Ahamada, ancien député de Marseille (et Président du Conseil national de Démocrates et Progressistes)  Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry   ———————————————————————  ▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru  🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   ———————————————————————  🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴  ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel   ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/  ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr   ##C_EST_A_LA_UNE-2025-11-17##

Transcript

00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h10, Patrick Roger.

00:04Il est 7h12, c'est à la une, l'assassinat du frère Damine Kessassi, le militant écologiste à Marseille.

00:12Est-ce que c'est un point de bascule effrayant pour la France qui va vers la mexicanisation ?

00:18En tout cas, c'est ce qu'a déclaré le ministre de la Justice, Gérald Darmanin.

00:23Nous sommes avec Saïd Hamada, qui est ancien député de Marseille,

00:27présidente du Conseil National de Démocrates et Progressistes.

00:31Bonjour Saïd Hamada.

00:34Bonjour.

00:34Merci d'être avec nous ce matin en direct sur Sud Radio.

00:38Vous connaissez très bien Amine Kessassi, le frère de Mehdi.

00:45Comment lui va-t-il aujourd'hui, ce week-end ?

00:48Écoutez, comme toute sa famille, il est effondré, mais il reste solide.

00:58Il reste solide, il reste engagé, extrêmement motivé, évidemment, combatif.

01:06Et c'est tout lui, c'est son frère acteur, c'est ce qui le caractérise.

01:11Son frère sera enterré, vous le disiez, cette semaine.

01:13Donc aujourd'hui, tout le monde est concentré là-dessus.

01:17Et puis le reste suivra.

01:19Le reste suivra.

01:20Oui, alors le reste suivra, évidemment.

01:23Amine Kessassi s'est engagée, on le sait, politiquement, contre le trafic de drogue.

01:27Ça ressemble à une forme d'assassinat politique, Saïd Hamada, ou pas ?

01:32Évidemment.

01:34Je ne sais pas ce que seront les conclusions de l'enquête,

01:36mais ce que je dois vous dire, c'est qu'à Marseille,

01:38pas une personne ne doute qu'il s'agisse...

01:43Exfiltré de Marseille, pour avoir écrit un livre.

01:51Lorsque votre frère assassiné n'a absolument aucun lien avec la paix de Marseille,

01:55avec les trafics qui préparaient même le concours au gardien de la paix,

01:59il est évident que le crime a été perpétré pour des raisons politiques,

02:05pour des opinions politiques, ce qui est une première à Marseille.

02:07En tout cas, depuis le juge Michel, vous le rappeliez sur votre antenne.

02:12Donc c'est une vraie bascule.

02:14C'est une vraie bascule qui n'a pas de précédent dans l'histoire du narcotrafic à Marseille,

02:18et qu'il faut prendre à sa juste mesure.

02:20Et je salue d'ailleurs la réaction de Rahmanin.

02:23Honnêtement, c'est à l'ordre de cela qu'il faut mesurer ce qui vient de se passer.

02:28On arrive, pas à pas, depuis des décennies maintenant,

02:34vers ce qu'on connaît aujourd'hui en Amérique du Sud,

02:38c'est-à-dire des états voyous tenus par les narcotrafiques.

02:42Et ces étapes, on les franchit régulièrement.

02:47Et ce qui nous attend, on le sait.

02:51On le sait aujourd'hui.

02:52Personne ne peut dire qu'il ne sait pas ce qui se passera.

02:54– Oui, mais qu'est-ce qui nous attend, Saïda Hamada, selon vous, justement,

02:59avec ce qui ressemble à une forme de prise de pouvoir des narcotrafiquants,

03:04c'est-à-dire qu'ils font peur à tout le monde, ils imposent le silence

03:08et ils font régner les balles pour ce silence.

03:15– En fait, tous les parents de notre réaction,

03:17aujourd'hui, la démocratie vacille.

03:19C'est-à-dire que si, aujourd'hui, à Marseille, pour être très clair,

03:23des personnes comme moi, des engagés politiques comme vous, etc.,

03:25lorsqu'on vous exprime à la radio,

03:27on réfléchira deux fois lorsqu'on devra parler de narcotrafic.

03:31Et c'est là où il ne faut pas les laisser gagner.

03:34Alors, je ne parle pas tant pour moi, parce que vous me connaissez,

03:37moi, j'essaie de prendre des positions quand je peux le faire,

03:39quand je dois le faire, mais évidemment que je réfléchirai

03:42parce que j'ai une famille, et toutes celles et tous ceux

03:44qui, aujourd'hui, ont un engagement politique à Marseille

03:46devront réfléchir.

03:48Et c'est là où on a un vrai problème.

03:50C'est là où je dis que la démocratie vacille,

03:52et c'est là où je dis qu'il faut qu'on réagisse

03:53de manière extrêmement forte.

03:55Moi, je me souviens, il y a quelques années,

03:56y compris sur votre antenne, je disais,

03:58attention, le narcotrafic à Marseille, on ne l'appelait pas encore comme ça,

04:03ne se cantonne pas à Marseille.

04:05Il va se répandre.

04:06Parce que tout le monde pensait que les problèmes marseillais,

04:09de meurtre à répétition, étaient des problèmes

04:10qui ne concernaient que Marseille.

04:12On voit aujourd'hui que ce n'est pas le cas.

04:13On le sait.

04:15Ce trafic s'est étendu.

04:16Et il se passera la même chose.

04:18Ce qui se passe aujourd'hui à Marseille va s'étendre

04:20sur tout le reste du territoire,

04:22si on ne réagit pas de manière extrêmement forte.

04:24Vous dites évidemment que la démocratie vacille,

04:29que certains ne vont plus parler.

04:31Vous, vous continuez de parler, Saïd Hamada.

04:33Vous n'avez pas peur, justement ?

04:37Moi, comme je le disais,

04:39tout le monde aujourd'hui réfléchira deux fois.

04:41Pas de la peur, il s'agit d'une vraie prise de conscience.

04:43Oui, bien sûr.

04:44Je pense que les engagés continueront à être engagés,

04:46y compris Amine, je pense qu'ils continueront à être engagés.

04:50Mais évidemment, on réfléchira deux fois.

04:52Et si on ne sent pas derrière nous la République,

04:54ça va être extrêmement compliqué.

04:56Ce qui se passera de manière assez logique, malheureusement,

05:01c'est que des élections prochaines

05:03pourraient être tenues ou pas par des narcotrafiquants.

05:06C'est-à-dire que vous aurez des élus

05:09qui travailleront pour la paix.

05:10Des élus qui travailleront, c'est-à-dire la corruption ?

05:14C'est ce qui se passera.

05:15C'est ce qui se passe dans les zones de narcotrafic.

05:18C'est-à-dire que les voix sont tenues dans les quartiers.

05:20Vous avez des personnes qui votent ou qui ne votent pas.

05:24Ces voix pourraient être influées par la paix.

05:25Les élus vont dealer avec la paix pour pouvoir être élus.

05:28C'est ce qui se passera à moyen terme.

05:30On le veuille ou non si on ne réagit pas.

05:32Et c'est pour ça que, notamment au sein de démocraties progressistes,

05:35nous préconisons aujourd'hui un conseil des ministres extraordinaire

05:39pour traiter ce sujet et exclusivement ce sujet

05:42pour le prendre dans toutes ses dimensions.

05:43Vous demandez à un conseil des ministres extraordinaire qui se tienne à Marseille.

05:49En dehors d'un conseil municipal extraordinaire aussi.

05:52Je crois que vous avez demandé ça déjà, Saïda Hamada.

05:55Oui, en dehors d'un conseil municipal, évidemment.

05:57Parce que les prérogatives sont celles de l'État aujourd'hui.

05:59Il faut être bien clair sur ce qu'il faut engager.

06:04C'est une guerre contre le narcotrafic qu'il faut engager.

06:07Et c'est à ce niveau-là qu'il faut qu'on aille.

06:09Avec un débat à la Semaine nationale, s'il le faut, etc.

06:12Il faut qu'on prenne conscience de ce qui est en train de se passer

06:14et qu'on arrête ça tout de suite.

06:16Tout de suite.

06:17Parce que cela va s'étendre si on ne fait rien.

06:19Merci beaucoup, Saïda Hamada, d'avoir répondu à nos questions.

06:23Ancien député de Marseille, je disais président du Conseil national de démocrate et progressiste.

06:27Et évidemment, on va relayer tout ça.

06:30Nous en parlerons, tiens, avec Sandrine Rousseau, notre invitée politique ce matin à 8h15

06:34pour savoir ce qu'elle en pense.

06:36Et justement aussi de ces assassinats d'un militant,

06:41en tout cas du frère du militant écologiste, Amine Kessassi.

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