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00:007h-9h, Europe 1 Matin.
00:02Il est 7h11 sur Europe 1,
00:04Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin
00:06l'ancien ambassadeur de France à Alger,
00:08Xavier Driancourt. Bonjour Xavier Driancourt.
00:10Bonjour. Bienvenue sur Europe 1, deux fois
00:11ambassadeur à Alger, exceptionnel.
00:13Votre dernier livre, France Algérie. Comment Scrabble, ça compte double.
00:16Oui, voilà. Justement, France Algérie,
00:17le double aveuglement, c'est le titre de votre
00:19dernier ouvrage aux éditions de l'Observatoire. Vous êtes aussi
00:22membre du comité de soutien
00:23à Boilen Sansal, qui, alors donc,
00:25semble-t-il, va rester encore quelques jours en Allemagne.
00:28Il avait pourtant dit à son ami
00:30Kamel Daoud, qui l'a rapporté
00:32dans le point la semaine dernière, qu'il souhaitait
00:33revenir en France ce week-end. Est-ce que vous avez
00:35des informations sur ce contre-temps
00:38Xavier Driancourt ? Non, personnellement
00:40non, mais tout ça est né de
00:42la déclaration de sa fille
00:44qui a dit, je crois, durant le week-end
00:46qu'elle n'arrivait pas à joindre
00:47son père. Alors, je crois qu'il y a deux choses.
00:50Il y a d'une part le fait que jusqu'à hier,
00:52Boilen Sansal était dans l'hôpital
00:54militaire de la Charité, qui est
00:55un hôpital militaire. Et donc, les
00:57communications étaient compliquées.
01:00Depuis hier, il est à la résidence
01:01de l'ambassadeur de France, sur la
01:03place de Brandebourg, et j'imagine
01:05que si sa fille veut le joindre,
01:07elle pourra le joindre et que ni le
01:09quai d'Orsay ni l'ambassade ne feront barrage.
01:12La deuxième chose, c'est que le président
01:13de la République doit se rendre à Berlin,
01:15je crois, demain.
01:16On peut imaginer qu'il ira rendre
01:19visite à Boilen Sansal, ou que
01:21il le ramènera en France, éventuellement,
01:24je n'en sais rien. Mais, enfin, tout ça,
01:26j'imagine, va se régler dans les
01:28prochaines heures.
01:29On peut imaginer aussi que les services français
01:31ont voulu débriefer au calme Boilen
01:33Sansal, tant que c'était encore chaud,
01:35Xavier Driancourt ?
01:36Oh, je ne sais pas. Il était en prison,
01:39donc il va écrire,
01:40il va sans doute raconter sa vie
01:42en prison.
01:44Mais je ne sais pas si on a le débriefer.
01:46C'est bien de vous avoir aussi ce matin,
01:50Xavier Driancourt, pour rappeler un peu
01:52toujours le contexte général
01:53des relations franco-algériennes.
01:56On était dans une situation d'extrême
01:58tension, puis survient
02:00cette libération de Boilen Sansal
02:02avec intercession allemande.
02:04Hier, Laurent Nunez, ministre
02:05de l'Intérieur, s'exprime dans les
02:08colonnes de la Tribune dimanche, il est interviewé,
02:09et il rend hommage au geste d'humanité
02:12du président
02:13Teboun, du président algérien Abdelmadjid Teboun.
02:16Comment vous interprétez ces mots-là ?
02:18Je trouve que c'est beaucoup,
02:21et qu'il n'y a pas d'humanité
02:22de la part des Algériens
02:24ni du président Teboun.
02:26L'Algérie est dans une situation
02:27politique, économique,
02:31diplomatique, absolument
02:32catastrophique.
02:34Elle a été battue à l'ONU
02:35la semaine dernière sur la résolution
02:37sur le Sahara occidental.
02:41Politiquement, la situation
02:42est très compliquée,
02:44tous les opposants sont en prison.
02:46Le directeur de l'ANEP,
02:48qui est l'agence de presse
02:50algérienne,
02:51qui est resté huit mois
02:52en fonction,
02:53a été condamné
02:54à sept ans de prison.
02:56Donc la situation
02:57est très mauvaise,
02:58et l'Allemagne a offert
02:59une porte de sortie
03:00honorable à Alger.
03:02Donc il n'y a pas
03:02d'humanité,
03:03il y a un calcul bien compris
03:04de la part de l'Algérie
03:06pour sortir de cette impasse,
03:09parce que Boilem Sansal
03:10devenait gênant en Algérie.
03:11Pourtant,
03:12on n'a pas du tout
03:13cette vision des choses.
03:14Quand on regarde
03:14des choses de France,
03:15on a l'impression
03:15que l'Algérie
03:16était dominante
03:18dans le bras de fer,
03:19et qu'il a fallu
03:20cette intercession
03:21de l'Allemagne
03:21pour que nous obtenions
03:22gain de cause.
03:23Et d'ailleurs,
03:24Laurent Nunez,
03:24toujours lui,
03:25défend la méthode souple
03:27dans le dossier algérien.
03:28Comme M. Barraud
03:29qui dit qu'on a craché
03:31à la figure des diplomates,
03:33étant moi-même un diplomate,
03:35je n'ai jamais craché
03:36à la figure
03:36de mes confrères.
03:38Mais non,
03:39encore une fois,
03:39il n'y a pas d'humanité
03:40de la part de l'Algérie.
03:42L'Algérie a réussi seulement
03:43à transformer
03:44une défaite absolue
03:45en victoire.
03:47Il fallait de toute façon
03:49débloquer la situation
03:50aussi, apparemment,
03:51pour ne serait-ce que renouer
03:52une coopération sécuritaire.
03:55Laurent Nunez,
03:55toujours lui,
03:56dit quand même,
03:56j'étais assez surpris de ces mots,
03:58qu'elle était tombée
03:58presque à zéro,
04:00cette coopération,
04:01il dit,
04:02des GSI,
04:03donc le renseignement intérieur,
04:05la police nationale,
04:06la gendarmerie nationale,
04:07contact réduit
04:08à quasiment rien
04:09avec l'Algérie.
04:11Et c'est pourtant
04:12un pays,
04:12un partenaire sécuritaire
04:13de premier plan,
04:14Xavier Driancourt.
04:15Oui,
04:15parce que l'Algérie
04:17a expulsé
04:18il y a quelques mois
04:19tous les fonctionnaires français
04:21à l'ambassade d'Alger
04:22qui s'occupaient
04:23de la coopération sécuritaire
04:25des GSI
04:26et des GSE
04:27notamment.
04:28Donc,
04:29la priorité
04:30de Laurent Nunez,
04:31c'est qu'effectivement,
04:32on reprenne un contact
04:33par l'intermédiaire
04:34de ces fonctionnaires français
04:36qui étaient en poste
04:37à Alger.
04:38Plus toute la question
04:39des OQTF,
04:41etc.,
04:41dont on a beaucoup parlé.
04:43Oui.
04:43Est-ce que vous voyez aussi,
04:44peut-être,
04:45Xavier Driancourt,
04:46dans cette séquence
04:47qu'on vient de vivre,
04:48est-ce que le fait
04:49qu'il y ait eu ce vote,
04:50il y a deux semaines de cela
04:51à l'Assemblée nationale,
04:52lors de la niche parlementaire
04:53du Rassemblement national,
04:54avec cette proposition
04:55de résolution
04:56pour abroger
04:58l'accord de 68
04:59nous unissant à l'Algérie,
05:01qu'il y ait eu ce vote
05:02qui l'emporte
05:03avec cette union
05:04des droites de fait.
05:05Est-ce que vous pensez
05:06que ça a pesé
05:06sur le processus
05:07et peut-être favorisé
05:09la libération
05:09de Boalem Sansal ?
05:10C'est-à-dire que ça a été
05:11une très mauvaise semaine,
05:13une très mauvaise séquence
05:14pour l'Algérie.
05:15Le 30 octobre,
05:16il y a eu ce vote
05:16sur la résolution du RN
05:18et il faut rappeler
05:19que cette résolution
05:21ou cette idée
05:22d'abroger l'accord de 68
05:24était au départ
05:25une idée très marginale
05:27et qu'aujourd'hui,
05:28elle fait quasiment consensus
05:30à l'Assemblée nationale
05:31et qu'elle a été votée.
05:33Ça, les Algériens l'ont vu.
05:34Ça, c'est le jeudi 30 octobre
05:36et le 31 octobre,
05:37le lendemain,
05:38l'Algérie s'est fait battre
05:39au Conseil de sécurité
05:41et à l'ONU,
05:42elle a préféré du reste
05:43sortir de la salle.
05:45Donc, ça a été
05:45une très mauvaise séquence
05:47et encore une fois,
05:48ça explique que l'Algérie
05:49est très isolée
05:50et très affaiblie
05:51et a saisi l'opportunité
05:53que lui donnait l'Allemagne.
05:54Qu'est-ce que vous pensez maintenant
05:56du fait que Christophe Gleize
05:58demeure, lui,
05:59captif en Algérie ?
06:00Son procès en appel
06:01doit avoir lieu
06:01le 3 décembre
06:03à Tiziouzou.
06:05Il avait quand même
06:05écopé de 7 ans
06:06de prison ferme
06:06en première instance
06:07pour apologie du terrorisme.
06:10Vous croyez
06:10à une libération
06:11équivalente,
06:13similaire à celle
06:13de Boulogne-Consal ?
06:14Son procès a lieu
06:15le 3 décembre.
06:16Maintenant,
06:17on va essayer
06:18de se rabibocher
06:19avec l'Algérie.
06:20Donc, de deux choses l'une,
06:21soit on prend les dossiers
06:23un peu les uns
06:24après les autres,
06:25en essayant encore une fois
06:26de rafistoler,
06:27soit on devrait
06:29saisir l'occasion
06:30pour remettre
06:31tout à plat.
06:32Vous y croyez ?
06:32Tous les dossiers
06:33sur la table
06:34faire un reset
06:35de nos relations
06:36avec l'Algérie
06:37en disant
06:38écoutez,
06:38on a essayé nous
06:39pendant 60 ans
06:40de faire un partenariat
06:41d'exception,
06:42comme on dit,
06:43ça ne marche pas
06:44parce qu'Alger,
06:45on constate que vous
06:46n'en voulez pas,
06:47donc banalisons
06:48nos relations.
06:49Mais de votre point de vue
06:50d'ex-ambassadeur,
06:50vous pensez que le contexte
06:52est propice
06:52à un tel reset ?
06:54Non, mais il faudra le faire.
06:56Non, mais il faudra le faire.
06:57Il faudra le faire.
06:58Très bien, merci beaucoup
06:59Xavier Driancourt
07:00d'être venu ce matin.
07:02Juste une dernière question,
07:03est-ce que le comité de soutien
07:04à Boilem Sans Salle
07:04va devenir le comité de soutien
07:05à Christophe Gleize ?
07:07Christophe Gleize a été entraîné
07:09dans le sillage
07:10de Boilem Sans Salle.
07:12Et s'il n'y avait pas eu
07:13le comité de soutien
07:14pour Boilem Sans Salle,
07:15on n'aurait jamais parlé
07:16de Christophe Gleize.
07:17Probablement, vous avez raison.
07:18Merci d'être venu nous en parler.
07:20Xavier Driancourt,
07:21ex-ambassadeur de France en Algérie,
07:22votre dernier ouvrage,
07:23France-Algérie,
07:23le double aveuglement.
07:25Merci, à très bientôt
07:26Xavier Driancourt.
07:26Au revoir.
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