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00:00Et bienvenue à tous dans une semaine dans le monde, retour sur les trois grandes actualités qui ont marqué cette semaine avec à mes côtés ce soir Ziad Limam, directeur du Monsieur l'Afrique Magazine.
00:13Bonsoir Ziad et on rappelle donc la une de l'Afrique Magazine en ce mois de novembre, l'équation jeune.
00:18Patricia Lémonière est à vos côtés, grand reporter et spécialiste des relations internationales.
00:22Bonsoir Patricia, face à vous ce soir Thomas Hoffnung, on est ravis de retrouver chef du service Monde au journal La Croix.
00:30Thomas la une de l'hebdo cette semaine, se protéger du terrorisme, à quel prix ?
00:36Et puis Laure Simoès, directrice éditoriale de Cartooning for Peace, est également à nos côtés ce soir.
00:41Au sommaire donc de cette émission, la progression des djihadistes du JNIM au Mali, 12 ans après l'opération Serval et 5 après le coup d'état du général Assimi Goïta.
00:49Le groupe de soutien à l'islam et aux musulmans asphyxie la capitale Bamako avec un blocus.
00:54Mais pourrait-il aller jusqu'à prendre le pouvoir ? On en discutera.
00:58Ahmed Al-Shara lui était à Washington, visite historique, une première d'ailleurs pour un président syrien depuis 1946.
01:04Images saisissantes surtout d'un ancien djihadiste qui poursuit ainsi son opération de réhabilitation diplomatique auprès des américains qu'il avait pourtant détenu en Irak.
01:13Il est libre. L'écrivain franco-algérien Boilem Sansal a bénéficié d'une grâce de la présidence algérienne après 361 jours de détention.
01:22Âgé de 81 ans, atteint d'un cancer, il purgeait une peine de 5 ans de prison.
01:25L'Allemagne a joué un rôle majeur dans ce dénouement qui redonne espoir aussi dans un autre dossier, celui du journaliste sportif Christophe Gleize.
01:33Et puis commémoration ici à Paris des attentats du 13 novembre 2015, les pires perpétrés sur le sol français depuis la seconde guerre mondiale.
01:41Hommage multiple à la charge émotionnelle très forte hier, notamment avec l'inauguration d'un jardin du 13 novembre près de l'hôtel de ville.
01:48Commémoration alors que la menace terroriste reste forte sur le territoire français, selon le ministre de l'Intérieur.
01:57Bamako va-t-elle tomber aux mains des djihadistes ?
02:01Le scénario semble possible alors que le JNIM, le groupe de soutien à l'islam et aux musulmans,
02:05qui contrôle déjà une grande partie du territoire malien, asphyxie désormais la capitale en paralysant largement les axes majeurs
02:12qui la relient au reste du pays, s'enrichissant au passage en s'attaquant aux camions-citernes de carburants venant du Sénégal ou de Côte d'Ivoire.
02:19Alors que la situation ne cesse de se dégrader, plusieurs pays, les Etats-Unis ou encore la France, ont conseillé à leurs ressortissants de quitter le pays.
02:26Par ailleurs, vague d'effroi dans le pays après l'assassinat d'une blogueuse vendredi dernier, Mariam Sissé.
02:31Exécuté publiquement à Tonka, dans la région de Tombouctou, où elle publiait régulièrement des vidéos pour entre autres soutenir l'armée.
02:39Malgré ce contexte, le ministre malien des Affaires étrangères se veut rassurant. On va l'écouter.
02:44Le Mali est debout. Il y a des difficultés. Il y a eu des perturbations du système d'approvisionnement.
02:52À un moment, l'Etat s'est organisé, a mis en place un plan stratégique pour reprendre l'approvisionnement,
02:58pour assurer la sécurité des convois et plus généralement intensifier des opérations militaires pour la sécurisation du pays.
03:06Ziyad, peut-être pour commencer un petit rappel sur le Jnim. C'est un conglomérat de mouvements ?
03:13Oui, c'est un conglomérat de mouvements qui mènent une guerre ancienne, puisque Serval et l'intervention française,
03:21déjà à l'époque, c'était pour bloquer la descente des différents mouvements djihadistes vers Bamako.
03:27Donc on est dans ce scénario d'une guerre ancienne, structurée, avec un mouvement qui adapte sa stratégie
03:36en fonction de sa force et des objectifs et des faiblesses de son adversaire.
03:41On a un petit peu de mal à décrypter la stratégie finale. Est-ce qu'il s'agit de prendre le pouvoir
03:47et de prendre la ville de Bamako ? Ce qui n'est pas aussi évident non plus.
03:51C'est-à-dire, c'est une ville très peuplée, c'est la population, même si elle est épuisée par le blocus, par la guerre.
04:00Peut-être d'ailleurs voir une carte de cette véritable asphyxie que subit la capitale.
04:04Ce n'est pas forcément des gens qui soutiendraient un régime de type charia dans un pays qui a une vieille tradition confrérique
04:11d'un islam très très tolérant, où les femmes jouent un rôle très important dans la société civile.
04:17Donc, je veux dire, la bascule n'est pas si simple, mais en même temps, l'État est tellement fragilisé
04:23avec des forces militaires qui sont d'abord désunies, parce qu'il y a beaucoup de militaires qui ont été mis en prison
04:29pour tentatives de coup d'État supposées ou réelles.
04:33Deuxièmement, il faut qu'ils contrôlent tout le nord du Mali, parce que c'est l'enjeu de la bataille.
04:37Mais maintenant, à cause des attaques sur les convois, il faut étirer les lignes dans le sud.
04:42Donc, cette armée, elle est vraiment élasticisée au plus haut point.
04:47Donc, il y a quand même la volonté, à mon avis, de faire chuter le régime, ça c'est sûr,
04:52et d'essayer d'installer probablement un régime, j'allais dire, proto-islamique
04:57ou, disons, qui serait plus prêt à discuter avec Rali, les gens du Jnime,
05:06pour créer une espèce de république, voilà, proto-islamique, proto-Afghan, post-Afghan,
05:12ou quelque chose comme ça, au cœur de l'Afrique de l'Ouest.
05:14Alors, c'est là que ça devient stupéfiant, c'est-à-dire que ça fragilise tous les pays de la région.
05:19Patricia, vous n'avez pas l'air entièrement d'accord avec Ziyad.
05:23La conquête du pouvoir, ce n'est pas l'agenda ?
05:25Non, je pense que, je ne pense pas que ce soit l'agenda, tout simplement,
05:29parce qu'ils ne peuvent pas prendre le pouvoir, ils ne peuvent pas garder une ville
05:32de plus de 3 millions d'habitants, ils n'ont pas les forces nécessaires.
05:36Alors, il y a plusieurs choses qui, là encore, il y a des lectures, j'ai envie de dire, en strade.
05:40Premièrement, tout ça a commencé, parce qu'effectivement, le Jnime,
05:44enfin, donc, le groupe, le groupe-là, qui est celui, enfin, qui est un descendant
05:49de la mouvance créée par Yad Ghali, vous vous en souvenez,
05:51ce Touarek qui avait pris les armes et qui s'est réclamé d'un islam radical
05:55du temps de Serval, effectivement.
05:57Donc, le Jnime a mené une campagne depuis plusieurs mois
06:00qui est effectivement d'attrition économique.
06:03Mais l'IGS et le Jnime aussi le mènent autour de Bamako
06:06et le mènent aussi au Niger.
06:08Là, simplement, ça a pris une dimension autre,
06:11parce que le gouvernement, les autorités maliennes,
06:14ont décidé d'interdire la vente de bidons de pétrole pour les mobilettes.
06:20Or, comment se promènent les djihadistes et comment les djihadistes attaquent ?
06:24Eh bien, par horde, en moto et en mobilette.
06:27Bon, c'était la petite goutte d'eau qui a fait en sorte
06:30qu'ils se sont mis à attaquer les convois.
06:32Mais, au-delà de cette attaque de convois,
06:36ce groupe islamique et les soutiens dont ils disposent
06:41n'est pas capable de tenir une ville.
06:42Qu'est-ce qu'il fait depuis le début ?
06:44Il étend totalement sa surface d'influence.
06:47Mais il n'a aucune ville.
06:48Et dictent aussi un certain nombre de règles qui sont respectées, disons.
06:52Dans les campagnes, les femmes sont obligées d'avoir la tenue islamique.
06:56On a vu cette jeune fille tiktokeuse qui a été, effectivement,
06:59assassinée en pleine ville.
07:01Mais ils ne tiennent aucune ville.
07:03Ils ne tiennent ni Caï, ni Tombouctou, aucune des villes.
07:06Ils ne tiennent même pas des petites villes.
07:08Ils tiennent des petits villages, effectivement.
07:10Et chaque fois, les villages qu'ils tiennent, c'est après un blocus.
07:13Effectivement, c'est après un blocus.
07:16Et chaque fois, le blocus cesse parce que les anciens du village
07:20ou des associations qu'on appelle de médiation vont discuter avec les djihadistes.
07:25Et donc, le blocus cesse.
07:28Donc, la conquête de Bamako, je n'y crois pas.
07:32Ce que je crois plutôt, c'est effectivement, comme le disait justement Ziyad,
07:35une fragilisation extrême du pouvoir.
07:36Peut-être que le pouvoir, ça j'en suis moins sûre,
07:40pourrait un peu craquer de l'intérieur.
07:42Et en tout cas, être conduite à mener une médiation.
07:45Avec, comme ils font dans les villages, en quelque sorte,
07:48une médiation avec le groupe, le SNIM.
07:51Et à ce moment-là, de médiation en médiation,
07:55on peut arriver à un accord qui pourrait conduire
07:58à l'établissement d'un État régi par la charia.
08:01Ce scénario-là, certains pensent qu'il peut être probable.
08:05Moi, je pense qu'il faut être très prudent
08:07quant à la probabilité d'un tel scénario.
08:09Parce que l'armée malienne s'est quand même énormément renforcée.
08:13Elle a acheté des tas d'armes, elle a acheté des chars,
08:15elle a acheté des avions, elle a des hélicoptères
08:17qu'elle n'avait pas du temps des Français.
08:19Donc, elle est quand même un peu plus opérationnelle.
08:21Même si elle est divisée, ils se disputent.
08:24Et il y a une crise du pouvoir, effectivement.
08:26Mais pour l'instant, ça tient encore.
08:28Thomas, en tout cas, cette progression du JNIM,
08:30c'est un échec assez visible de la junte au pouvoir
08:33et de ses alliés russes aussi ?
08:35Pour le coup, oui.
08:36Oui, on ne parle pas du tout des russes dans tout ça, en fait.
08:38Ils ne se sont pas du tout exprimés, à ma connaissance.
08:41Non.
08:41Est-ce que la Russie pourrait dépêcher, enfin ce groupe,
08:44dépêcher de nouvelles unités pour renforcer,
08:47être aux côtés et soutenir l'armée malienne
08:49et la junte au pouvoir ?
08:51Et on n'a pas entendu non plus les pays alliés ?
08:53Burkina, Niger ?
08:54Non, parce que je pense que tout le monde est affairé.
08:57Si je puis dire, tout le monde a ses propres problèmes.
09:00La Russie, bien sûr, elle est enlisée, quand même,
09:02il faut le dire, même si elle progresse en Ukraine.
09:04Alors c'est vrai qu'envoyer quelques milliers d'hommes,
09:06je pense qu'elle pourrait le faire.
09:07Mais peut-être, soyons prudents par rapport à ce que va faire la Russie.
09:10Mais en tout cas, ce qui est frappant, c'est ce silence.
09:13Et sur le simplement, moi, j'aurais une prudence aussi,
09:16mais peut-être inverse par rapport à Patricia.
09:18Je pense que des exemples récents ont montré
09:21qu'il y avait parfois des surprises, des ruptures incroyables.
09:24Je veux dire, bon, certes, le JNIM, c'est pas les talibans,
09:26mais qui aurait pu penser que les talibans
09:28allaient avancer aussi vite sur Kaboul ?
09:30Alors c'est une force beaucoup plus structurée
09:32qui avait déjà administré le pays.
09:34Je suis d'accord, c'est pas la même chose.
09:36Mais il y a d'autres exemples, même la Syrie dont on va parler,
09:39Al-Shahra, c'était une offensive éclair.
09:42Honnêtement, moi, je ne sais pas ce qui peut se passer.
09:44Est-ce que le JNIM peut monter en puissance
09:47si jamais l'armée, en pleine déliquescence, s'effondre ?
09:51Est-ce que des gens ne vont pas rallier une force alternative ?
09:54Mais à ce moment-là, peut-être faire grossir les rangs du JNIM.
09:57Tout est possible s'il y a un vide du pouvoir.
09:59Après, tenir une ville comme Bamako,
10:01c'est vrai que c'est une ville tentaculaire,
10:02mais vous avez des hommes en armes,
10:04la population terrorisée,
10:06et avec quelques milliers d'hommes.
10:07D'ailleurs, c'était la crainte des Français,
10:09en 2013, quand François Hollande a lancé l'opération Serval.
10:13C'est parce qu'il y avait des informations
10:14qui disaient que quelques centaines d'hommes,
10:16quelques milliers d'hommes,
10:17étaient en train de descendre sur Bamako.
10:18Et il y avait cette crainte réelle du côté français.
10:21Mais il y a clairement, là où moi, je pense que
10:23ce n'est pas sujet à débat,
10:24il y a clairement la volonté de changer
10:26la nature de l'État malien.
10:28Il y a clairement la volonté de faire tomber le régime militaire,
10:31de le remplacer par quelque chose
10:33de nettement plus compatible
10:35avec la vision islamiste
10:37que porte le JNIM
10:38et que porte l'État islamique, etc.
10:40Il y a aussi la question de Touareg,
10:42qui est une immense question au Mali
10:43et de leur lien avec les islamistes.
10:45Donc, c'est un pays qui est très affaibli structurellement
10:48depuis très longtemps.
10:49Et donc, on fait aussi des raisonnements
10:51en partant du principe
10:52qu'économiquement, ça tient.
10:53Mais c'est totalement asphyxié.
10:54C'est-à-dire qu'il n'y a pas de carburant,
10:57donc il n'y a pas d'usine,
10:58donc il n'y a pas d'école,
10:59donc il n'y a pas d'université,
11:00donc il n'y a pas d'entreprise.
11:01Donc, tout ça, c'est un pays qui est au ralenti.
11:03Donc, combien de temps on peut tenir une population
11:05dans un tel étouffoir ?
11:09Et ça inquiète aussi les pays voisins ?
11:11Et puis, il y a la question des liens,
11:12et en particulier deux, trois pays voisins
11:14qui sont la Côte d'Ivoire,
11:16la Mauritanie et le Sénégal.
11:17Un, d'abord pour l'infiltration possible
11:20de militants islamistes.
11:22Deux, pour la question des réfugiés,
11:23parce que j'ai vu qu'en Côte d'Ivoire,
11:24aujourd'hui, ils ont dit qu'ils avaient
11:26un afflux inhabituel de maliens
11:29qui passaient la frontière.
11:30Et puis, surtout, ça pose la question
11:32de la stratégie des pays de l'AES.
11:33C'est-à-dire que sans avoir d'amitié locale,
11:37sans pouvoir s'appuyer sur les pays de la mer,
11:40ce que j'appelle les pays du Golfe,
11:42ils sont quand même coupés de tout.
11:44Et donc, quand on pense que c'est des camions
11:46qui font l'aller-retour entre le port de Dakar,
11:49le port d'Abidjan et Bamako,
11:50qu'il n'y a pas de stockage au Mali.
11:53Aujourd'hui, au XXIe siècle,
11:54le Mali ne peut pas stocker du brut
11:56ou des produits raffinés.
11:57Donc, il faut que les camions fassent l'aller-retour.
11:58C'est des cibles mouvantes.
11:59Ça montre bien aussi l'échec de ces différents pouvoirs,
12:05qu'ils soient ceux avant la junte ou la junte.
12:08Ils n'ont pas été capables de développer des économies
12:11capables de résister à ce genre de choses.
12:13Parce qu'effectivement, ils dépendent de cette RN1 et RN7
12:17qui conduisent au port.
12:19Et ils n'ont pas les moyens, effectivement.
12:21C'est pour ça qu'on n'est pas au bord de l'effondrement économique.
12:23L'armée peut craquer.
12:25Je veux dire, c'est si l'armée craque.
12:27C'est là le point important aujourd'hui.
12:29D'où ces arrestations dont parlait Zéad,
12:31effectivement, au sein de l'armée.
12:33Mais il faut un tout petit détail avant de passer.
12:35Il y a eu quelques enlèvements
12:37d'Emiratis, etc.
12:39C'est d'un étang.
12:4020 millions pour les faire sortir.
12:43Donc, l'argent est rentré dans les caisses du Dynim aussi.
12:47L'argent afflue en ce moment.
12:49Et donc, voilà, tout ça...
12:51Un dernier mois avant les destins.
12:52Et puis, la question aussi,
12:53c'est comment vous pouvez mobiliser votre population
12:55quand vous avez...
12:56Et dans les trois pays, c'est pareil.
12:58À des échelons diverses.
13:00Les Burkinabés ont l'air un tout petit peu plus solides
13:02que le Mali et le Niger.
13:04Mais au Mali, on a sacrifié la société politique.
13:07On a interdit tous les partis.
13:09Toutes les associations civiles.
13:11Tout l'appareil de la société civile
13:12dans un pays qui était très vivant.
13:14Et on peut beaucoup critiquer
13:15les résumes précédents,
13:17Ibrahim Boubacar, Keïta, etc.
13:18Mais c'était quand même,
13:20malgré leur faiblesse,
13:21et en particulier militaires
13:22et la corruption qui les entourait,
13:24mais c'était quand même
13:25des sociétés civiles ouvertes.
13:27Il y avait un débat,
13:28des journaux, des publications,
13:30une discussion sur
13:31où doit-on aller ?
13:33Ce qui n'est plus du tout le cas aujourd'hui.
13:34Aujourd'hui, tout le monde a peur.
13:36Tout le monde a peur.
13:36À Bamako, à Ouagadougou.
13:37Lors, les dessins sur le Mali.
13:39Oui, je vais vous montrer trois dessins.
13:41Un premier dessin du grand dessinateur Gley
13:44qu'on ne présente plus pour vos confrères de RFI
13:47qui vient du Burkina Faso
13:48et qu'on va voir à l'antenne.
13:50Il a toujours à la fois l'art de la caricature,
13:53mais de la caricature très aiguisée,
13:55Damien Gley.
13:56Et dans ce dessin, il raconte deux choses.
13:57Il raconte d'une part l'inquiétante pression
13:59djihadiste avec ses attaques
14:01sur les camions-citernes.
14:03Mais aussi l'absence de capacité militaire
14:05dont parlait Patricia du gym.
14:08Au moyen, quand même,
14:08somme toute rudimentaire.
14:09On voit la machette.
14:12Chef, pourquoi on incendie l'essence
14:13au lieu de l'utiliser ?
14:14Arrête de faire l'intellectuel,
14:16lui répond le chef.
14:18Deuxième dessin du dessinateur
14:20aussi du Burkina,
14:21Main de Dieu,
14:23qui montre que cinq ans après,
14:24son coup d'État,
14:25c'est donc l'échec ou la panne sèche
14:28pour suivre la métaphore,
14:30pour le général Goïta
14:31et sa junte militaire.
14:34Et puis pour terminer,
14:35on parlait des Russes
14:36qu'on n'entend pas,
14:37mais moi je les convoque en dessin,
14:39avec ce dessin du dessinateur suisse
14:41de Bume,
14:42parce que c'est aussi
14:43une forme de constat d'échec
14:45pour les forces russes
14:45qui sont alliées à la junte
14:46et qui n'ont pas réussi
14:48à freiner la progression du djihadisme
14:50et qui en plus brillent
14:52de leurs exactions sur les civils.
14:55Russie, massacre de civils au Mali aussi,
14:58rien à voir.
14:59Ici, on libère du djihadisme,
15:00pas du nazisme,
15:01tout le monde aura compris
15:03la référence à l'Ukraine.
15:05Bref, on a mal au Mali,
15:06pour conclure.
15:08Merci beaucoup, Laure.
15:10On en vient maintenant
15:11à cette visite historique
15:12d'Arméd Al-Shara à Washington,
15:14une première pour un chef
15:15de l'État syrien depuis 1946.
15:17Mais c'est surtout qu'Arméd Al-Shara
15:18est un ancien djihadiste d'Al-Qaïda,
15:21un temps détenu par l'armée américaine en Irak.
15:23Sa tête était encore mise à prix
15:24il y a un an.
15:25Et là, il a été reçu avec les honneurs
15:27dans le bureau ovale par Donald Trump.
15:29Étape assez spectaculaire
15:30dans ce processus de réhabilitation diplomatique
15:33pour le président syrien par intérim,
15:34dont le pays est d'ailleurs passé
15:36à cette occasion d'État paria
15:38à allier des Américains,
15:39notamment dans le cadre
15:40de la lutte anti-jihadiste.
15:43On va écouter Donald Trump.
15:44C'était peu après cette visite d'Arméd Al-Shara.
15:48Nous voulons que la Syrie
15:49devienne un pays très prospère
15:50et je pense que ce président syrien
15:52peut y parvenir.
15:53Je le pense vraiment.
15:54Je pense que ce dirigeant
15:55peut y parvenir.
15:56Les gens disent qu'il a un passé brutal.
15:58Nous avons tous un passé brutal.
16:00Mais oui, il a un passé brutal.
16:01Et je pense, franchement,
16:02que sans passé brutal,
16:04vous n'avez aucune chance.
16:05Patricia,
16:08l'homme fort.
16:09C'est difficile de ne pas sourire
16:10en entendant Donald Trump
16:11au sujet d'Arméd Al-Shara.
16:13Cette image, quand même,
16:14qu'on a vue tout au long
16:15de cette semaine d'Arméd Al-Shara,
16:17qui joue même au basketball
16:18avec des généraux américains
16:19en poste au Moyen-Orient,
16:21on croit rêver ?
16:23La preuve, donc,
16:24qu'on peut faire une transmutation
16:27entre le djihadisme
16:29et l'homme raisonnable.
16:30Mais là, c'était express, transmutation.
16:32Non, parce que quand même,
16:33il a abandonné en 2015.
16:34En 2015-2016.
16:36Donc, il a géré son proto-État
16:39d'une façon qui se voulait
16:41plus proche d'un djihadisme frériste,
16:44j'ai envie de dire.
16:45Voilà, c'était un peu ça.
16:48Et il avait dit à ses amis occidentaux,
16:50à tous les services de renseignement
16:51qui allaient le visiter,
16:53qu'il n'exporterait pas
16:54le djihadisme dans nos pays.
16:56Mais ce qui est étonnant
16:57dans la phrase que vous avez choisie
16:59de Trump,
16:59c'est effectivement ce rapport
17:01de Trump à la force.
17:02Et donc, ce qu'il...
17:04Ce qu'il admire dans Al-Shara,
17:06c'est effectivement l'homme fort.
17:07Alors, au-delà de ça,
17:09Al-Shara est là
17:10parce que MBS,
17:11le prince saoudien
17:11qui va recevoir là,
17:13qui va arriver à Washington
17:15la semaine prochaine,
17:16l'a voulu,
17:17l'a souhaité.
17:17Je crois que sans le fort appui
17:20du prince saoudien,
17:21du prince héritier saoudien,
17:23Al-Shara n'en serait peut-être pas là.
17:25Il est soutenu par les Turcs,
17:26mais il est soutenu par deux gros alliés
17:29dans la région,
17:31de Donald Trump,
17:33les Turcs et les Saoudiens.
17:34Pour faire reculer, du coup,
17:35l'influence iranienne définitivement.
17:37Effectivement, pour faire...
17:38Alors, sur certains dossiers,
17:40Trump aimerait peut-être
17:41aller un peu plus vite
17:42sur rejoigner les accords d'Abraham,
17:44sur faites la paix avec Israël.
17:46Ça va être un tout petit peu
17:47plus compliqué
17:47parce que le Golan,
17:49l'affaire est loin d'être réglée.
17:51Et vous avez vu qu'encore aujourd'hui,
17:52il y a un clash
17:53entre les hommes d'Al-Shara
17:55et certaines milices de Russes
17:57qui sont plutôt proches d'Israël,
18:00on va dire.
18:01Donc, il y a une forte tension
18:04encore là, en Syrie,
18:06et puis, il y a une forte tension
18:07côté kurde.
18:09Donc, voilà.
18:10On va revenir sur la politique interne
18:14à la Syrie.
18:14Ou je ne sais pas quoi.
18:15Et aller voir Poutine
18:16pour lui dire
18:18tu peux utiliser ta base
18:19en échange du pétrole.
18:20Il y a encore des difficultés
18:21dans le pays.
18:23Thomas,
18:23que recherche à travers
18:26cette normalisation
18:27Ahmed Al-Shara,
18:28même si on connaît en partie
18:29la réponse,
18:29mais quel intérêt aussi
18:30pour les Etats-Unis
18:31dans ce processus ?
18:32Oui, je pense que des deux côtés,
18:34bien sûr, chacun a son intérêt.
18:35Alors, Patricia a mentionné
18:36les accords d'Abraham.
18:37Je pense que pour
18:38Donald Trump
18:39qui est lancé
18:40dans une course échevelée
18:41au prix Nobel de la paix,
18:42qu'il n'a pas eu cette année,
18:43mais je pense qu'il concourra
18:45encore l'année prochaine,
18:47avoir une paix,
18:48enfin, une paix
18:49qui serait signée
18:49entre Damas et Tel Aviv,
18:51entre Israël et la Syrie.
18:53Alors, bien sûr,
18:54la question du Golan,
18:55ce n'est pas gagné.
18:56Mais si jamais
18:57il y avait cette normalisation,
18:58ce serait quand même
18:59une avancée énorme
19:00pour cette région.
19:01Donc, il veut aussi
19:03que la Syrie rejoigne
19:04les accords d'Abraham.
19:04Voilà, exactement,
19:05que la Syrie signe
19:06les accords d'Abraham.
19:07Et du côté d'Al-Shara,
19:08je pense que lui,
19:08il a besoin
19:09d'un soutien financier énorme.
19:11C'est vrai que ce pays
19:11sort complètement à terre,
19:13exsangue de 14 années de guerre.
19:15Je crois qu'il y a des estimations
19:16qui parlent de plus de 200 milliards
19:17de dollars nécessaires
19:18pour essayer de relever le pays.
19:20Donc, il a absolument besoin
19:21de l'aide américaine,
19:22du principal bailleur de fonds,
19:24enfin,
19:24de la principale puissance financière.
19:26Mais il joue sur plusieurs tableaux,
19:28Al-Shara,
19:29parce qu'on voit aussi
19:30que les Russes
19:31sont encore dans le paysage.
19:33On parlait des Russes
19:33dans le Sahel,
19:34mais ils sont aussi en Syrie,
19:36à cette base navale à Tartus.
19:38Donc, apparemment,
19:38il n'y a qu'une équipe technique
19:39sur place.
19:40Mais il y a encore
19:41une présence russe
19:42et il sait qu'il a besoin
19:43de tout le monde,
19:44mais du côté américain,
19:45surtout,
19:46du côté de l'aspect financier.
19:47Ziyad,
19:48il joue effectivement
19:49un peu sur tous les tableaux
19:50pour asseoir son pouvoir ?
19:52Non, mais je pense
19:52que c'est un homme en urgence.
19:54Il a des urgences existentielles
19:58devant lui.
19:59Un pays qui est complètement fracturé.
20:01Donc, c'est la fin de la guerre,
20:03a priori,
20:04mais ce n'est pas la fin
20:04de la guerre partout en Syrie.
20:08C'est cette mosaïque
20:10qui fait...
20:11On fait souvent le rapport
20:12avec le Liban.
20:13C'est la même mosaïque,
20:14complexité,
20:15dans un pays encore plus grand,
20:16qui est encore plus central
20:18au cœur du Moyen-Orient,
20:19donc aux influences
20:20traversantes nombreuses.
20:22Donc, il faut qu'il fasse la paix
20:23pour faire la paix.
20:24Il faut lever les sanctions.
20:25Donc, je pense que c'était
20:26un des points les plus importants
20:27du voyage,
20:28c'est d'obtenir du président américain
20:29qu'il soutienne
20:30la levée des sanctions,
20:31c'est-à-dire qu'il oblige
20:32le Congrès,
20:33qui d'habitude lui obéit,
20:34mais peut-être que sur un sujet
20:36aussi complexe,
20:37le Congrès sera moins,
20:39j'allais dire,
20:39obéissant.
20:40Il faut que le Congrès
20:41lève les sanctions
20:42contre la Syrie
20:42pour que ça entraîne
20:43tout le monde derrière
20:44à lever les sanctions.
20:46et puis, il y a la question,
20:48je pense,
20:49qui est quand même
20:49assez fascinante
20:50de ce Trump remodeleur
20:52du Moyen-Orient.
20:53Il y a les accords d'Abraham,
20:55mais je pense qu'il a vraiment
20:56dans la tête
20:57ce rêve d'un Moyen-Orient
20:59transformé
21:00et que dans 50 ans,
21:01on dira,
21:02grâce à Trump...
21:02Une Pax Americana.
21:04Oui, la Pax Americana,
21:05mais la Pax Americana,
21:06c'est aussi de sortir...
21:09Enfin, que l'influence
21:11de la Russie soit contenue,
21:13que l'influence
21:13des autres acteurs soit...
21:15Enfin, c'est aussi une Pax
21:16qui fait que tout le monde
21:17est un peu le doigt
21:17sur la couture.
21:18On fait du business.
21:20Il y a un nouveau patron
21:21du Moyen-Orient
21:21qui impose aussi
21:23des choses à Israël
21:24et une des choses
21:25qu'il faut imposer,
21:26c'est ce que tu disais
21:27sur le Golan,
21:28parce que les Syriens
21:28ne pourront jamais accepter,
21:30quel qu'ils soient,
21:31que les Syriens islamistes
21:32post-islamistes,
21:33chrétiens, sunnites, etc.
21:35Le Golan,
21:35de dire que le Golan
21:36n'est pas syrien,
21:37autant se suicider tout de suite.
21:39Et voilà.
21:39Donc, encore plus
21:40si les Israéliens
21:41prennent 15 kilomètres de plus.
21:43Donc, on voit à quel point...
21:44Mais quand même,
21:45il y a ces deux personnages,
21:49Iron Man, Trump,
21:51qui dit,
21:52moi, je sais comment...
21:53Il faut de la force,
21:54il faut de l'autorité,
21:55on va remettre tout ça en place.
21:56Mais remettre un siècle et demi
21:57de déséquilibre,
22:00ce n'est pas simple.
22:01Et puis, il y a ce personnage
22:02quand même assez stupéfiant
22:04de El Shara,
22:05qui était il n'y a pas si longtemps
22:06un islamiste,
22:07puis après,
22:08comme tu disais,
22:08le chef d'un petit état,
22:10une petite enclave
22:11relativement calme,
22:13et qui aujourd'hui,
22:14avec une aisance quand même
22:15qui laisse un peu pantois,
22:17rentre dans le bureau ovale,
22:18comme s'il était chez lui, etc.
22:20Alors moi,
22:20j'ai une petite théorie,
22:21c'est que quand il était en prison
22:22chez les Américains...
22:23Il a pris l'Amérique.
22:24D'abord,
22:25il a appris à connaître
22:26les Américains.
22:27Je pense que les Américains
22:28ont appris à le connaître.
22:29Les Américains sont très pragmatiques
22:30dans leur analyse
22:31du futur.
22:33Et on peut très bien imaginer
22:35qu'il y a des liens
22:35qui se sont créés
22:36entre le renseignement et lui.
22:37Il a appris à jouer au basket-bomb.
22:39Oui.
22:40Ça ne marche pas à tous les coups
22:41parce que le Bagdadi
22:42avait été détenu par les Américains.
22:43Oui, mais...
22:44Oui, mais Bagdadi,
22:44il n'avait pas muté.
22:46Enfin, il n'avait pas...
22:48Et puis, il ne recevait pas
22:49les renseignements américains.
22:49La pièce peut tomber
22:50d'un côté ou de l'autre.
22:52Patricia, on parlait tout à l'heure
22:54de la normalisation
22:54qui doit beaucoup
22:55au prince héritier saoudien,
22:57donc Mohamed Ben Salman,
22:58quid d'une autre puissance régionale,
23:01la Turquie,
23:02qui contrôle jusqu'à présent
23:03une grande partie du nord de la Syrie.
23:05Comment est-ce qu'elle voit
23:06ce rapprochement
23:07entre Ahmed Al-Shara
23:08et Washington ?
23:10La Turquie a tout intérêt
23:12à œuvrer à ce rapprochement
23:13parce que la Turquie a intérêt
23:14à rester en très bonne relation
23:17avec Donald Trump
23:18parce qu'il y a des accords économiques,
23:20là encore,
23:21des avions,
23:22des missiles.
23:23Il y a des contrats en jeu.
23:25Donc, la Turquie,
23:27pour elle,
23:28ce qu'elle ne voudrait pas,
23:29c'est que MBS
23:30prenne le pas sur elle.
23:32C'est tout, si vous voulez.
23:33Donc, il faut que tout
23:34ce petit monde-là
23:35s'entende.
23:36Mais on oublie quand même
23:37quelque chose.
23:38On parle, effectivement,
23:40de lever le Césaracte,
23:41qui était un truc
23:43excessivement dur
23:44sur le plan économique.
23:46Donc, les sanctions.
23:47Voilà.
23:47et des sanctions
23:48élevées pour six mois
23:49et suspendues
23:50le temps de voir
23:51comment le pays va...
23:53Et justement,
23:54le pays...
23:55Il y a encore des...
23:56Il y a des femmes,
23:57les chrétiens sont inquiets.
23:59Les femmes n'ont pas toujours
24:01la vie simple dans le pays.
24:03La justice n'est pas rendue.
24:05Les tortionnaires,
24:06certains,
24:06sont toujours à Damas,
24:08dans leur villa.
24:09Donc, si vous voulez,
24:10il y a quand même
24:11des choses
24:12qui sont en suspens
24:13et qui,
24:14si elles ne sont pas
24:15réglées par le pouvoir,
24:16comme le disait Zia,
24:17il a un gros problème,
24:18c'est nourrir sa population.
24:20Il est vrai.
24:21Mais il faut aussi...
24:21Unifier le pays aussi.
24:22Aussi faire rendre la justice.
24:24Et je crois que ça,
24:25c'est très important.
24:26Il avait promis, Thomas,
24:28de rendre cette justice
24:29également après ces tensions
24:31et ces violences intercommunautaires.
24:34On se rappelle de juillet dernier.
24:37Où en est-on à cet égard ?
24:38Pour l'instant,
24:39la justice,
24:39elle est comme le reste du pays.
24:41Un état de commun dépassé.
24:44Elle doit se relever.
24:46Donc, ça va faire partie
24:46du paquet d'aides
24:48pour relever cet état.
24:51Effectivement,
24:52c'est primordial
24:52que justice soit rendue.
24:54Mais je pense que la première étape,
24:56c'est de stabiliser le pays.
24:58On parlait de la Turquie.
24:59Il y a la question kurde,
25:00bien sûr,
25:01dans le nord du pays.
25:03Donc, ça, c'est encore...
25:04Ce qui est frappant,
25:05c'est de se dire
25:05que vous avez la présence américaine,
25:07les Américains,
25:08les Russes,
25:08les Turcs,
25:09toute cette présence étrangère.
25:11Il est loin d'être souverain.
25:12Je pense que Al-Chara,
25:13il a besoin d'asseoir encore son pouvoir
25:15et qu'il va passer,
25:16effectivement,
25:16par la justice.
25:17Mais il doit donner des gages
25:18un peu aux...
25:18On l'a dit,
25:19cette société est extrêmement hétérogène.
25:21Donc, il faut qu'il navigue
25:22entre tout ça.
25:23Moi, j'ai l'impression
25:23qu'il y a une sorte de pari
25:24qui est fait par les Occidentaux,
25:26notamment,
25:26pas seulement,
25:27mais par les Occidentaux
25:28vis-à-vis d'Al-Chara.
25:29Il a été reçu,
25:30si ma mémoire est bonne,
25:31par Emmanuel Macron.
25:32Ça avait suscité
25:33beaucoup de critiques.
25:34Mais j'ai l'impression
25:35que tout le monde se dit,
25:36il faut miser sur lui.
25:37On n'a pas le choix.
25:38C'est lui,
25:39aujourd'hui,
25:39l'homme de la situation.
25:40Il faut le soutenir.
25:41Il faut l'aider,
25:42le porter à bout de bras
25:43pour qu'il stabilise le pays.
25:44D'autant qu'il y a eu
25:45une remontée
25:46de l'État islamique.
25:47Oui, bien sûr.
25:48Et c'est bien,
25:49c'est l'homme à abattre
25:50pour l'État islamique.
25:51Laure,
25:51qu'en disent les dessins ?
25:53Oui,
25:53trois dessins.
25:54On commence par un premier dessin
25:55venu de Syrie.
25:56C'est quand même intéressant
25:57de voir ce qu'en pensent
25:58les Syriens eux-mêmes
25:59de tout cela,
26:00du grand dessinateur
26:01Fad Bahadie.
26:02Rétablissement des relations
26:03entre la Syrie
26:04et l'Amérique.
26:07Donc,
26:07c'est quand même
26:08l'image d'un labyrinthe
26:09que le dessinateur
26:10convoque pour représenter
26:11cette visite,
26:12on l'a dit,
26:13historique.
26:14La première,
26:16de la Syrie en 1946.
26:18Donc,
26:18effectivement,
26:19Trump a ouvert une porte
26:21en levant les sanctions,
26:22on l'a dit,
26:23sous l'influence saoudienne.
26:25Mais le dessinateur,
26:26on le voit,
26:27reste quand même
26:27très prudent
26:28sur la suite.
26:30Un autre dessin,
26:31alors là,
26:31ce coup-ci,
26:32vu d'Israël,
26:33du riffing,
26:34dessinateur israélien,
26:36qui relève plutôt
26:37le paradoxe
26:38de la couleur orange,
26:40n'est-ce pas ?
26:40Et par là,
26:41la défiance persistante
26:42à l'égard d'Al-Shara.
26:44Je le trouve assez drôle,
26:45ce dessin.
26:46En 2025,
26:47on reçoit en grande pompe
26:48l'ancien djihadiste
26:49passé par des prisons
26:50américaines en Irak
26:51des années auparavant.
26:53Et c'est un petit jeu
26:54anecdotique sur la couleur
26:55orange,
26:56tout le monde aura compris,
26:57qui figure au premier plan.
27:00Et puis,
27:00pour terminer,
27:01un dessin de Jordanie,
27:03du grand dessinateur
27:04Emma Dajaj,
27:05qui disait,
27:06Thomas,
27:06qu'Al-Shara navigue.
27:08Voilà comment il navigue.
27:09Je le trouve très bien vu,
27:10ce dessin,
27:11parce qu'on voit
27:12que cette Syrie
27:13tente,
27:14après toutes ces années
27:15de guerre civile,
27:16de se maintenir à flot
27:17contre vents et marées.
27:18Il y a un Al-Shara
27:19au gouvernail,
27:20mais on voit qu'il est freiné
27:21par une barque
27:22à gouvernail multiple,
27:24avec d'un côté
27:25les druzes à bas bord,
27:27les forces démocratiques,
27:28je traduis SDF
27:31à tribord,
27:33et on pourrait rajouter
27:35toutes les autres minorités
27:36qui composent
27:37cette unité fragile.
27:39Mais c'est un dessin
27:40qui est très étudié,
27:40parce que si on regarde
27:41la forme de la barque,
27:43en fait,
27:43c'est la forme
27:44schématisée de la Syrie.
27:47Donc, voilà.
27:48Merci beaucoup, Laure,
27:49et merci aux dessinateurs
27:50pour ces dessins.
27:52Troisième thème
27:52d'une semaine dans le monde
27:53ce soir,
27:54après 361 jours
27:55de détention,
27:56l'écrivain franco-algérien
27:57Boalem Sansal,
27:5881 ans,
27:59qui purgeait une peine
27:59de 5 ans de prison
28:00pour officiellement
28:02atteinte à l'unité nationale
28:03et outrage à corps constitué
28:04pour avoir déclaré
28:05que sous la colonisation française,
28:07l'Algérie avait récupéré
28:08des territoires
28:09ayant appartenu au Maroc.
28:11Eh bien,
28:11il a été gracié
28:12par le président algérien
28:13Abdelmadjid Teboun
28:14et ce,
28:14à la demande de l'Allemagne
28:15qui a servi de médiateur.
28:17Boalem Sansal
28:18est depuis arrivé en Allemagne
28:19où il est soigné
28:20alors qu'il est atteint
28:21d'un cancer de la prostate.
28:23Emmanuel Macron
28:23a remercié
28:24le président Steinmeier
28:25pour sa médiation
28:27et le président Teboun,
28:28je le cite,
28:28pour ce geste d'humanité.
28:30Le journaliste sportif
28:31Christophe Glez,
28:32lui,
28:32reste toujours détenu
28:34en Algérie,
28:35je le rappelle,
28:35arrêté en mai 2024
28:37après un reportage
28:38sur un club de foot
28:39de Tizi Ouzou
28:39dont le dirigeant
28:40est à la tête
28:40d'un mouvement
28:41pour l'autodétermination
28:42de la Kabylie,
28:43un mouvement qui est classé
28:44terroriste par Alger.
28:45On va tout de suite écouter
28:46la réaction
28:47de la fille de Boalem Sansal
28:49après sa libération.
28:49C'est un immense soulagement
28:53et je suis vraiment heureuse
28:54qu'il soit enfin libre
28:55même s'il a un an de plus
28:57et qu'il est malade.
29:01Thomas,
29:01un petit rappel
29:02de cette histoire
29:03Boalem Sansal,
29:03victime des tensions
29:05franco-algériennes
29:05qui durent
29:06depuis juillet 2024
29:07autour de la reconnaissance,
29:09enfin,
29:09après cette reconnaissance
29:11par Macron
29:11de la souveraineté marocaine
29:13sur le Sahara occidental.
29:13Oui,
29:14qui était vraiment
29:15une question centrale
29:16pour le régime algérien.
29:18Ça dure,
29:18ce conflit dure
29:19depuis les années 70
29:20et là,
29:21il y a une percée
29:22diplomatique du Maroc
29:23puisque les Etats-Unis,
29:26l'Espagne
29:26puis donc la France
29:28ont fini par basculer
29:30dans le camp du Maroc
29:31si on peut dire
29:32en disant que ce territoire
29:33du Sahara occidental
29:35appartenait au Maroc.
29:37Il y a eu en plus
29:38cette nouvelle percée
29:39aussi aux Nations Unies
29:40puisqu'il y a un texte
29:41qui a été voté
29:42qui dit que le Maroc,
29:43si j'ai bien suivi,
29:44le plan marocain
29:45doit servir de base
29:46pour trouver un règlement.
29:48Donc,
29:49on sent que l'Algérie
29:50est en perte de vitesse
29:51sur le plan diplomatique.
29:53Est-ce que c'est une des raisons
29:54qui ont conduit
29:55à la libération
29:56de Boilem sans salle ?
29:57Clairement,
29:58le régime algérien
29:59a besoin de,
30:00sans doute,
30:00de sortir d'une forme
30:01d'isolement.
30:02C'est passé par l'Allemagne
30:03ce qui permet à tout le monde
30:05de sauver la face.
30:06Il fallait sortir
30:06de ce tête-à-tête
30:07postcolonial
30:08entre la France et l'Algérie.
30:10Voilà,
30:10c'est une excellente nouvelle
30:12pour Boilem sans salle,
30:14pour tout le monde.
30:15Vous l'avez dit,
30:16il faut penser
30:16à notre confrère
30:17Christophe Gleize.
30:18C'est quand même incroyable
30:19qu'il soit en prison
30:20parce qu'il a juste
30:21réalisé un reportage
30:23sur le foot cabile
30:24et parlé,
30:25soi-disant,
30:25à un séparatiste cabile.
30:27C'est ahurissant.
30:29Espérons,
30:29je ne sais pas
30:30si l'Allemagne
30:30ou un autre pays
30:31peut faire quelque chose,
30:32mais espérons
30:32que sa libération
30:33soit pour bientôt.
30:35Et voilà,
30:36en tout cas,
30:36c'est aussi une chance
30:37peut-être
30:38d'esquisser
30:39un rapprochement
30:40entre Paris et Alger.
30:40On a absolument besoin
30:41de rétablir des liens.
30:43Moi,
30:43personnellement,
30:44je me dis que
30:44quand on voit la situation
30:45dans le Sahel,
30:46tout le monde a intérêt
30:47à essayer de s'entendre
30:49parce que si jamais
30:50le Mali tombe,
30:52les Algériens sont
30:53aux premières loges
30:53au nord du pays.
30:55Et puis,
30:55le patron de la DGSE
30:56français
30:57l'a dit cette semaine,
30:59personne n'a envie
31:00côté français
31:01qu'il y ait un califat
31:02islamiste
31:02qui se constitue
31:04au cœur du Sahel.
31:05Pas sûr que ces groupes,
31:06on a souvent dit
31:07que c'était la justification
31:09pour l'intervention
31:09militaire française
31:10qui pouvait fomenter
31:12des attentats
31:12sur le sol français.
31:14Ça ne s'est jamais vérifié.
31:16Mais effectivement,
31:16par le passé,
31:17on a vu ce type
31:18d'espace se créer
31:20avec des islamistes
31:21à leur tête
31:21et on sait
31:22ce à quoi
31:23ça peut aboutir.
31:24Ziad,
31:25sur cette médiation
31:26allemande
31:27qui a pu surprendre...
31:29Moi,
31:30je pense qu'on avait
31:30besoin d'une tierce partie
31:32et que ça s'est fait
31:33en intelligence
31:34avec les Allemands
31:35qui ont des relations
31:36avec l'Algérie.
31:37Il ne faut pas croire
31:38que les Allemands
31:38n'existent pas en Afrique.
31:39Ils font beaucoup
31:40de business,
31:41donc ils ont des liens,
31:42ils ont des connexions,
31:43ils ont des services
31:44qui sont très opérationnels,
31:45ils sont discrets,
31:46mais ils existent.
31:47Donc,
31:47ils avaient les canaux
31:50pour monter
31:51cette opération triangulaire.
31:53Bon,
31:53c'était assez rigolo
31:54de voir toute l'ultra droite
31:55française hurler
31:57à la faiblesse française,
31:58alors que c'est une opération
31:59assez relativement bien menée
32:01de médiation
32:02qui a quand même
32:02permis la libération
32:03de Bois-Lim-Sensal.
32:05Je pense aussi
32:06qu'il y avait un problème
32:07franco-français
32:08qui créait un blocage,
32:09c'est-à-dire que...
32:10Bruno Rotaillot ?
32:11Oui, la politique
32:13dite de la fermeté,
32:15etc.,
32:15ne faisait que
32:16ralentir le processus.
32:19L'arrivée de quelqu'un
32:20comme Laurent Nunez
32:21qui est perçu
32:21comme un des Algérianos
32:23spécialistes en France
32:27qui a, lui,
32:27des réseaux aussi algériens
32:28qui connaît tout le monde.
32:29Il appelle maintenant
32:30un apaisement.
32:30Oui,
32:31et surtout,
32:31il va peut-être
32:33aller en Algérie,
32:34rétablir les circuits
32:35de discussion sécuritaire
32:38qui sont extrêmement importants
32:39parce que les Algériens
32:40sont très bien informés
32:41aussi sur tout ce qui se passe
32:42dans les sphères djihadistes,
32:43dans tout ce qui bouge,
32:44etc.,
32:44sur les flux de migration.
32:47Donc,
32:47on sent qu'il y a
32:48un petit réchauffement.
32:50Et puis,
32:51ce qui était intéressant aussi,
32:53c'est de voir
32:53que l'affaire Bois-Lim-Sensal,
32:54c'est une affaire française,
32:56mais c'est une affaire algérienne.
32:57Sa libération
32:58a fait beaucoup de remous
32:59en Algérie
33:00aujourd'hui et hier
33:01entre ceux qui disent
33:03« Oui, le président
33:04Teboune a raison,
33:05ça permet de pacifier
33:08nos relations
33:08à un moment,
33:09etc. »
33:09Et puis,
33:10c'est un geste humanitaire
33:10et puis de la liberté
33:11de la presse.
33:12Puis,
33:12il y a des gens
33:13dans le spectre,
33:14par exemple,
33:14de ce qui reste
33:15des sociétés civiles
33:16démocratiques algériennes
33:17qu'on dit
33:18« Mais alors,
33:18si on les Berbois-Lim-Sensal,
33:20pourquoi on ne libère pas
33:20celui-là ?
33:21Pourquoi on ne libère pas
33:21celui-là ?
33:22Pourquoi on ne libère pas
33:22celui-là ? »
33:23qui ont été mis en prison
33:23pour leurs idées.
33:25Et puis,
33:26il y a les mouvements
33:27conservateurs
33:27pour qui
33:28cette histoire
33:29de l'interview
33:31dans un magazine
33:32quand même très
33:33ultra conservateur
33:34pour dire
33:35l'Algérie.
33:36Il y a des territoires
33:37qui ne sont pas algériens
33:37en Algérie.
33:38Dans les milieux
33:39ultra-algériens,
33:40c'est juste
33:40un anathème absolu.
33:42Donc,
33:42ce n'était pas si simple
33:43non plus.
33:44Il faut le rappeler,
33:45pour les Algériens
33:46de s'extraire
33:46de cette histoire
33:47eux-mêmes.
33:48Et donc,
33:49c'est pour ça
33:49que je pense
33:49que c'est plutôt
33:50qu'on peut croiser
33:51les droits
33:52et dire que c'est
33:52une bonne chose.
33:53Concernant le journaliste
33:54sportif,
33:55il y a une difficulté
33:56juridique,
33:57c'est qu'il est en appel.
33:59L'appel,
34:00c'est le 3 ou le 4 décembre.
34:02Donc,
34:02c'est une fois
34:03que l'Ordène
34:03sera prononcée.
34:05Et puis,
34:06excusez-moi du cynisme,
34:07ils ne vont pas libérer
34:08tout le monde
34:08d'un coup.
34:09Donc,
34:10on est,
34:10à mon avis,
34:11dans un process.
34:12Si le clan
34:14des raisonnables
34:15en France
34:16tient la route,
34:18je pense qu'on,
34:19enfin,
34:19j'espère qu'on aura
34:20aussi une solution
34:21assez vite positive.
34:22Début 2026,
34:23en tout cas,
34:23on l'espère.
34:25Patricia ?
34:26Tout a été dit,
34:27pratiquement,
34:28donc je n'ai pas
34:28grand-chose à rajouter.
34:30Non,
34:30si ce n'est peut-être...
34:31Sur l'évolution,
34:32peut-être,
34:32à venir des relations
34:33franco-algériennes.
34:34D'abord,
34:34décidons-nous
34:35que Boualem Sansal
34:36soit sorti.
34:38Inquiétons-nous
34:39pour Gleize,
34:40parce que je pense
34:41que même après l'appel,
34:42la partie ne sera pas simple.
34:44Rappelons
34:44qu'il y a des poètes,
34:47des blogueurs,
34:48des intellectuels algériens
34:50qui croupissent
34:50aujourd'hui en prison
34:51en Algérie.
34:53Ça,
34:53c'est très important.
34:54Et depuis
34:55la répression
34:55contre l'Irak,
34:56cette révolte
34:57contre la faim
35:00de Bouteflika,
35:01effectivement,
35:02ils sont nombreux
35:03à avoir rejoint
35:04les prisons algériennes
35:06ou d'ailleurs
35:06prisons où on ne peut pas lire,
35:08disait Boualem Sansal
35:09dans un des premiers mots
35:11qu'il a prononcés,
35:12sauf à se faire rentrer
35:13en loussdé
35:13quelques livres.
35:14Vous imaginez,
35:15on ne peut pas lire
35:15sauf à se faire rentrer
35:17par quelques petits
35:18accords
35:19des livres.
35:19donc les prisons
35:20ce n'est pas
35:21une partie de plaisir
35:22donc on pense vraiment
35:23à notre confrère.
35:25Alors maintenant,
35:26la politique.
35:27Alors la politique,
35:29effectivement,
35:29il ne faudrait pas trop
35:30qu'elle s'invite.
35:32Alors il y a des facteurs
35:33qui ont tendance
35:34à pousser l'Algérie
35:35vers quelque chose.
35:36On va renégocier,
35:37on arrive à la fin
35:38d'un espèce d'accord
35:39de libre-échange
35:39potentiel,
35:42c'est-à-dire
35:42d'améliorer
35:43les relations économiques
35:43et faire baisser
35:44les tarifs douaniers
35:45de l'Union européenne
35:47et l'Algérie.
35:48L'Allemagne est favorable,
35:50la France avait dit
35:50qu'elle se peut-être
35:52ne serait pas opposée
35:53mais voilà,
35:54donc c'est important
35:55la France en Europe.
35:57Donc l'Algérie
35:57a tout intérêt
35:58à avoir,
36:00effectivement,
36:00de voir ce travail
36:02aller dans son sens.
36:04Elle a aussi intérêt
36:05à ce que les questions
36:06et les Français
36:07ont aussi intérêt
36:07à ce que les questions
36:08mémorielles soient expurgées.
36:10C'est-à-dire que les Algériens
36:11qui regardent un peu
36:11leur passé
36:12mais que nous regardent
36:13notre passé
36:14sans le politiser
36:15avec tous les camps
36:16qui montent
36:17sur leurs grands chevaux
36:18pour gagner des voix
36:19dans leur électorat.
36:20Et puis dernière chose,
36:21petit point,
36:23le G20 arrive
36:24et au G20
36:25sera Emmanuel Macron
36:27et le président algérien.
36:28Alors on ne sait pas,
36:29un alignement des planètes.
36:31On verra ce que ça peut donner.
36:32L'or,
36:33les dessins
36:33sur la libération
36:34de Boilem Sansal.
36:35On va commencer
36:36par le dessin
36:37très attendu
36:37de Dilemme
36:38des scénateurs algériens
36:39stars, n'est-ce pas ?
36:42Boilem Sansal
36:43grâce à la demande
36:43de l'Allemagne,
36:44qu'est-ce qu'on dit
36:45d'Ankuchen ?
36:46Sansal s'est radicalisé
36:48en prison,
36:49il a appris d'allemand.
36:51Génial,
36:51Pierre Rouette.
36:52Un autre dessin
36:53que j'aime beaucoup
36:54du dessinateur français
36:55Cambon,
36:56je l'aime beaucoup
36:57parce que je trouve
36:58à la fois humoristique
36:59et très tendre,
37:00Boilem Sansal libre,
37:02on s'écrira,
37:03demande,
37:04ce gardien de prison.
37:05Donc on comprend
37:06par ce dessin
37:06à quel point
37:07un écrivain n'a absolument
37:08rien à faire en prison.
37:09D'une part,
37:10mais ça pourrait presque
37:11être la dernière vignette
37:12d'une BD,
37:13d'une BD
37:14sur son incarcération.
37:15En fait,
37:16ce dessin dit
37:16tout ce qui s'est passé
37:17avant,
37:18je trouve.
37:18C'est une vraie réussite.
37:20Et puis pour terminer,
37:20ce dessin d'Hector
37:21dessinateur français,
37:23petit pied de nez
37:23à la France
37:24qui a échoué
37:24là où l'Allemagne
37:25a réussi.
37:26Et puis évidemment,
37:27une pensée
37:27pour notre journaliste français
37:29Christophe Gleiz.
37:31Dite Walter,
37:32vous avez des nouvelles
37:33de Gleiz,
37:34demande Macron
37:35un petit peu piqué.
37:36Ich bin ein Berliner
37:37se félicite sans salle.
37:40Voilà,
37:40donc on pense effectivement
37:41à Christophe Gleiz
37:43et on espère le voir
37:43très très vite libérer.
37:44On espère la libération prochaine.
37:45Effectivement,
37:46merci Laure.
37:47Allez,
37:47dernier thème d'une semaine
37:49dans le monde ce soir,
37:4913 novembre 2015,
37:51c'était il y a 10 ans déjà.
37:52Chaque Français se rappelle
37:53où il était
37:53au moment des pires attentats
37:55qu'ait connu le pays.
37:56À Saint-Denis,
37:57sur des terrasses
37:58du 11e arrondissement,
37:59puis au Bataclan,
38:00132 morts en quelques heures,
38:01400 blessés physiques,
38:02des milliers
38:03de blessés psychiques,
38:05un choc immense,
38:06traumatique,
38:07qui a touché
38:08en plein cœur
38:08la société française
38:09et suscite une honte
38:10de choc à l'époque
38:11à l'international,
38:12une tragédie
38:13dont la mémoire
38:13reste encore très vive
38:1410 ans après.
38:15Journée de commémoration
38:16hier chargée en émotions,
38:19hommage au Stade de France,
38:20puis au terrasse des cafés,
38:21puis au Bataclan,
38:22suivi de l'inauguration
38:23de ce jardin
38:23du 13 novembre
38:24près de l'hôtel de ville
38:26de Paris.
38:26On va écouter Emmanuel Macron,
38:28c'était lors de la cérémonie.
38:29La France a tenu,
38:32vous avez tenu,
38:35la France a tenu,
38:37la République a tenu,
38:40dans l'urgence,
38:43par la fraternité,
38:45par la justice,
38:46par la vérité,
38:48par l'amour de la vie,
38:51nous avons tenu.
38:52Cérémonie que j'ai trouvée
38:54très émouvante,
38:55siade,
38:55je ne sais pas si vous avez
38:56vu les images.
38:58Elle est à la hauteur
38:59de la blessure
39:01de ce que la France a vécu
39:05et de ce que les victimes
39:06ont vécu
39:06et de l'impact
39:08que vous avez très bien décrit.
39:10Après, moi,
39:11ce qui m'a parlé aussi,
39:13c'est que
39:13c'est des attentats
39:16qui auraient pu
39:17totalement déstructurer ce pays.
39:19C'est-à-dire,
39:19ça aurait pu nous casser
39:20au sens du vivre ensemble
39:22qui est déjà compliqué.
39:24Et même si
39:26ça a créé quand même
39:27une problématique
39:30musulmane en France,
39:31même si ça a alimenté
39:33aussi une espèce
39:34de renaissance
39:35de l'ultra-droite
39:36jeune en France,
39:37la société française
39:38a tenu,
39:39la société française
39:40a continué
39:41à vivre ensemble,
39:42la société française
39:43a montré
39:44qu'elle avait
39:44de la résilience
39:45parce qu'il y a
39:46les attentats,
39:46mais si on fait
39:47le déroulé,
39:48la crise du Covid
39:49arrive,
39:50donc c'est un pays
39:50qui est percuté
39:51de nouveau,
39:52etc.
39:52Et qu'est-ce qu'on voit
39:53quand même ?
39:54Cette ville
39:54qui a été martyrisée
39:55au sens propre,
39:56c'est redevenue
39:57une des grandes villes
39:59du monde
39:59où tout le monde
40:00vient,
40:01au point que
40:01j'ai lu quelque part
40:02qu'un ministre a dit
40:03qu'on fasse gaffe
40:04au surtourisme,
40:05à la surpopulation,
40:06etc.
40:06Donc on a cette force
40:08et c'est dommage
40:09que cette force
40:11ne s'exprime
40:11que quand on est
40:12dans la commémoration,
40:14quand elle ne s'exprime
40:15pas plus souvent,
40:16quand on est
40:17dans la vie normale,
40:18c'est-à-dire de dire
40:18que cette France
40:19n'est pas aussi cassée,
40:20aussi divisée,
40:21aussi épuisée.
40:22C'est vrai que là,
40:22on est rassemblés,
40:23Patricia,
40:23alors que les fractures
40:25on n'en manque pas.
40:262015,
40:26cette année 2015
40:28avec les deux gros attendants,
40:30enfin surtout celui du Bataclan,
40:32ça a montré une France
40:33qui s'est unie
40:34au-delà de la politique.
40:35On avait l'impression
40:36que tout le monde
40:37se rassemblait
40:38et puis finalement,
40:39après,
40:40cette unité,
40:40on n'a pas su quoi en faire.
40:42Souvenez-vous,
40:42à un moment donné,
40:43quand même,
40:43les policiers étaient applaudis
40:44durant cette période.
40:45On en est très loin aujourd'hui.
40:47donc ce qui est incroyable,
40:48c'est qu'on a su,
40:50la France est capable
40:51dans des moments tragiques
40:53de se réunir
40:54et après,
40:55un an et demi,
40:56deux ans après,
40:56même avant le Covid,
40:58c'est reparti
40:59dans les querelles partisanes
41:00qui font honte
41:01à tous les Français pratiquement.
41:03Donc,
41:04j'ai envie de dire,
41:06est-ce qu'on ne peut pas garder
41:07cet esprit d'unité ?
41:08Qu'est-ce qui ferait en sorte
41:10que nos hommes politiques
41:11soient emprunts,
41:14emplis de cette année 2015
41:16où ils faisaient passer
41:17leurs différents,
41:18leurs petites querelles
41:19de chapelle
41:19pour être réélus
41:20dans un projet
41:22d'unité nationale ?
41:23Le projet d'unité nationale,
41:25nous n'en avons pas aujourd'hui.
41:27Et Thomas,
41:28commémoration dans un contexte
41:29où le ministre de l'Intérieur
41:31l'affirme,
41:32la menace terroriste
41:33reste pourtant encore
41:35très importante
41:36sur le territoire.
41:36Oui, c'est vrai
41:37qu'on régulièrement
41:38les autorités communiquent
41:40là-dessus.
41:41Ça serait intéressant
41:42à analyser peut-être
41:43est-ce que pour
41:44que les Français
41:46maintiennent leur vigilance
41:47sur les attentats
41:49qui sont des projets
41:49d'attentats
41:50qui sont déjoués.
41:51Il y a eu encore là,
41:51récemment,
41:52on a parlé de la compagne
41:53de Salah Abdeslam
41:54qui était peut-être,
41:56enfin, vous voyez,
41:57des choses qui se passent aussi,
41:58y compris en prison.
41:59Donc, il faut rester
42:00très prudent,
42:01très vigilant.
42:03Moi, ce qui me frappe,
42:04quand même,
42:04j'entendais les témoignages,
42:05beaucoup de gens ont dit
42:06dans les jours
42:08qui ont suivi
42:09les attaques
42:10du 13 novembre,
42:11on était fiers
42:11d'être Français,
42:13on était une société
42:13qui était debout,
42:15unie.
42:16Mais c'est vrai
42:16que malheureusement,
42:17bien sûr,
42:18cette société,
42:19elle n'est pas si unique
42:21que ça.
42:21Ce qui est quand même
42:22assez incroyable,
42:22c'est d'entendre
42:23des discours
42:23sur des chaînes de télé,
42:26dans des journaux,
42:27des discours de politique
42:28extrêmement virulents,
42:30on peut le dire,
42:30islamophobes.
42:31Et ça,
42:32on jette de l'huile
42:33sur le feu.
42:35Il faut absolument
42:36lutter,
42:36je trouve,
42:37contre ce type
42:37de discours
42:38qui fracture
42:38la société française.
42:40Juste un petit point
42:41quand même intéressant,
42:42c'est que ce qui a fait
42:44les attentats de 2015,
42:45en gros,
42:46c'était la sphère
42:47djihadiste
42:48qui était en Syrie,
42:49en Irak,
42:49etc.
42:50Et toute cette puissance-là
42:52qui est venue
42:52par les vagues
42:53de migration
42:53qui sont passées
42:54par les routes
42:55de Turquie
42:56et de Grèce,
42:56etc.
42:57Ce chapitre-là,
42:59à ce jour,
43:01est relativement
43:02désarticulé.
43:03c'est-à-dire la menace
43:04n'est plus
43:04une menace directe
43:06qui vient du Moyen-Orient.
43:07Et c'est pour reprendre
43:08ce que tu disais
43:08tout à l'heure,
43:10ce qui s'est passé,
43:11c'est le déplacement
43:11de ce djihadisme
43:12vers l'Afrique.
43:14Et l'Afrique,
43:15l'Afghanistan.
43:16Oui, mais l'Afghanistan,
43:17c'est loin de nous.
43:19L'Afrique,
43:20d'abord,
43:20on a des intérêts
43:21européens et français
43:22en Afrique.
43:24Et ces jenimes,
43:26ces Etats islamiques,
43:27ces Al-Qaïda,
43:28ces machins
43:28qui traversent le Sahel,
43:30qui s'installent
43:30sur toute la bande,
43:31c'est le nouvel épicentre
43:33de la bataille
43:33contre le djihadisme.
43:35Et c'est important
43:36de s'en rendre,
43:37même si le risque
43:38orient est toujours vivant.
43:40C'est un islamisme
43:42qui est nationaliste,
43:43alors que le cordofan
43:44c'est quand même
43:45internationaliste.
43:46Et c'est important.
43:48Allez, alors,
43:48les dessins sur le 13 novembre.
43:49Oui, je me suis replongée
43:50dans les centaines de dessins
43:51qu'on avait reçus
43:52il y a dix ans.
43:54Je ressors donc
43:55cette pépite
43:56du grand dessinateur
43:57suisse Chappat
43:58qui travaillait à l'époque
43:58pour le New York Times
43:59quand le New York Times
44:00publie encore
44:01du dessin de presse.
44:03C'est une pépite
44:04parce que, voilà,
44:04tout le monde aura compris
44:05évidemment la réinterprétation
44:06du baiser
44:08d'Hôtel de Ville
44:08de Robert Douaneau
44:09et ce djihadiste
44:11qui surgit
44:12et tout le décalage
44:13de la barbarie
44:14en fait
44:15est constitué
44:17dans cette image.
44:19Un autre dessin
44:20absolument glaçant
44:21du dessinateur
44:23britannique
44:24Croze
44:24qui traduit
44:26vraiment le sentiment
44:28d'effroi
44:28de cette nuit
44:29qu'on a tous vécu
44:31et qui se passe presque
44:32de commentaires.
44:34Et puis pour terminer,
44:35un dessin
44:36du dessinateur
44:37français
44:37Baloué.
44:38Alors vous savez
44:39que les dessinateurs
44:40se saisissent souvent
44:41de ce tableau
44:42La liberté
44:42guide en pleuble
44:43de Delacroix
44:44mais qui rend justement
44:45hommage
44:46à la résistance
44:48et à la pulsion
44:48de vie
44:49dont on a parlé
44:51qui a permis
44:52à la société française
44:53de tant bien
44:54que mal rester debout
44:55en espérant
44:56effectivement
44:57que ça dure.
44:58Merci beaucoup
44:59Laure
44:59pour ces dessins
45:02d'il y a 10 ans
45:02très émouvants.
45:04C'est la fin
45:04d'une semaine
45:04dans le monde.
45:05Merci donc Laure,
45:06Thomas,
45:07Patricia Ziad
45:07d'avoir participé
45:08à cette émission
45:09à retrouver
45:09sur notre site
45:10internet.
45:10Restez avec nous.
45:11L'actualité revient
45:12dans quelques minutes.
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