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00:00Générique
00:00Bienvenue dans le débat, il est consacré à cette rencontre entre Donald Trump et le président syrien Al-Shara à la Maison Blanche.
00:11Et cette historique première visite d'un président syrien à Washington et probablement première visite d'un ancien djihadiste devenu chef d'état à la Maison Blanche.
00:20L'objectif, la lutte contre le terrorisme et plus particulièrement la signature d'un accord pour que la Syrie rejoigne la coalition internationale anti-djihadiste.
00:30Autre sujet de discussion, la négociation de fonds pour la reconstruction de la Syrie.
00:35Mais tout de même, comment expliquer à cette visite du dirigeant syrien à la Maison Blanche ?
00:39Est-ce un tournant dans les relations entre les Etats-Unis et la Syrie ?
00:43Pourquoi un tel réchauffement diplomatique entre Trump et Al-Shara ?
00:46Quel est l'enjeu principal ? La lutte contre le terrorisme ou encore la reconstruction de la Syrie ?
00:52Est-ce l'un des signes d'une nouvelle configuration du Moyen-Orient ?
00:55Vous voyez, question vous en posez à nos invités.
00:57J'ai le plaisir d'avoir à mes côtés Wassim Nasr.
00:59Bonsoir Wassim, journaliste à France 24 et spécialiste des groupes djihadistes.
01:03Bienvenue dans le débat en face de vous, Adèle Bakawan.
01:06Bonsoir.
01:06Bonsoir.
01:07Directeur du European Institute for Studies on the Middle East and North Africa.
01:11Vous êtes chercheur associé au programme Turquie-Moyen-Orient de l'IFRI,
01:14auteur de la décomposition du Moyen-Orient et ça c'est aux éditions Talandier.
01:20Mohamed Nour Hayed est avec nous ce soir.
01:21Bonsoir, vous êtes écrivain syrien et conférencier, porte-parole du mouvement de la nation syrienne.
01:27Bienvenue à vous également.
01:29Bertrand Besanceneau est avec nous.
01:30Bonsoir monsieur l'ambassadeur, diplomate français, ancien ambassadeur de France au Qatar
01:34et également en Arabie Saoudite.
01:38Ahmed Al-Chara donc à Washington, première visite d'un chef d'État syrien à la Maison-Blanche.
01:44Ils s'entretiennent, Trump et Al-Chara en ce moment même.
01:46Les enjeux de cette visite d'abord en image avec Ludovic de Foucault.
01:52C'est la diplomatie du basketball.
01:55Le président syrien par intérim et son ministre des affaires étrangères
01:59s'affichent ballon en main avec des généraux américains en poste au Moyen-Orient.
02:03Une communication au cordeau avant une visite historique.
02:06Jamais un président syrien n'a été reçu à la Maison-Blanche.
02:10Cette visite intervient quelques jours après le retrait d'Al-Chara
02:12de la liste noire des personnes soupçonnées de terrorisme
02:15et plusieurs mois après l'annonce par Donald Trump
02:17de la levée des sanctions contre la Syrie.
02:21Nous allons nous rencontrer et je pense qu'il fait un excellent travail.
02:25C'est une région difficile et c'est un dur à cuire.
02:27Mais je m'entends très bien avec lui
02:29et de nombreux progrès ont été réalisés avec la Syrie.
02:32C'est un dossier difficile mais des progrès considérables ont été accomplis.
02:36Ahmed Al-Chara, 42 ans, a pris le pouvoir en décembre dernier.
02:39A la tête d'une alliance de groupes rebelles, il est entré dans Damas
02:42après une offensive éclair depuis le nord-ouest de la Syrie.
02:45Bachar Al-Assad et sa famille ont fui à Moscou.
02:48Depuis, l'ancien chef djihadiste se présente comme un leader pragmatique
02:52qui s'est repositionné sur le plan régional.
02:55Désormais, la Syrie s'est éloignée de l'Iran, n'est plus la vassale de la Russie
02:58et s'est rapprochée de la Turquie, des pays du Golfe et des Etats-Unis.
03:03La sécurité sera le thème principal de la réunion entre Donald Trump et Ahmed Al-Chara.
03:07La Syrie devrait intégrer la coalition sous commandement américain
03:10luttant contre le groupe Etat islamique.
03:13Les Etats-Unis veulent aussi que la Syrie et Israël s'entendent sur un pacte sécuritaire
03:18alors que l'Etat hébreu n'a cessé de mener incursions et bombardements
03:21en territoire syrien depuis la chute du régime Assad.
03:24A terme, Donald Trump espère qu'Al-Chara rejoindra les accords d'Abraham
03:28qui visent à normaliser les relations entre Etats arabes et Israël.
03:31Par ailleurs, Washington se prépare aussi à établir une présence militaire américaine
03:35sur une base aérienne de Damas.
03:37De son côté, Ahmed Al-Chara va profiter de cette visite
03:39pour soigner son statut de dirigeant légitime et respectable
03:42malgré son passé sulfureux et ses difficultés actuelles
03:45à réduire les violences sectaires et confessionnelles en Syrie.
03:49Il cherchera également à obtenir des fonds américains
03:51pour aider à la reconstruction de son pays
03:53ainsi que la levée définitive des sanctions de la loi César
03:56qui nécessite l'approbation du Congrès.
03:58Voici. Est-ce que c'est d'abord une opération séduction du côté d'Al-Chara ?
04:03On l'a vu. On a vu son équipe en train de jouer au basket avec l'équipe américaine.
04:07Je ne pense pas que c'est une opération séduction.
04:09Évidemment, il y a de la com', il y a un peu de com' là-dedans.
04:12Comme en images.
04:13Comme en images.
04:14Mais le fait que les Américains acceptent que les images soient diffusées
04:16et que les officiers avec lesquels ils jouent, ce n'est pas n'importe qui quand même.
04:20C'est le commandant d'Inharit Resolve, la coalition contre l'État islamique,
04:23et le commandant du Sainte-Com, l'amiral Cooper.
04:27Donc c'est les plus progradés américains en poste au Moyano et opérationnel.
04:32Donc ça, c'est très parlant parce que ça en dit long sur les rapports
04:36et sur l'évolution des rapports.
04:38Et c'est venu avant la visite.
04:39Donc la visite vient couronner la coopération qui a déjà lieu.
04:43Et par ailleurs, permettez-moi de vous montrer encore une image.
04:46Donc une des rencontres, une image de Chara à Washington qu'on a pu avoir,
04:49c'est la rencontre avec cet élu américain
04:54qui est un vétéran de l'armée américaine
04:58qui a perdu ses deux pieds, une partie de sa main gauche
05:01parce qu'il était des mineurs en Afghanistan.
05:04Et c'est lui-même qui est à la tête de la commission des affaires étrangères
05:06et c'est lui-même qui fait obstruction à la levée des sanctions sans condition.
05:11Donc ne serait-ce que le fait qu'il ait rencontré avant l'armée de Chara,
05:15ça démontre en tout cas qu'une page est tournée
05:18et que même les Américains, en tout cas l'establishment américain
05:22est en train de tourner la page de 20 ans de guerre contre le terrorisme
05:26telle qu'on l'a connue.
05:28Donc ça montre qu'une sortie du digital global et du terrorisme international est possible.
05:33Adèle Bakahouane, est-ce que ça vous a surpris tout de même
05:35qu'il le reçoive en grande pompe à la Maison Blanche, Donald Trump ?
05:38Non, non, absolument.
05:39Quelles seraient ses motivations à lui ?
05:40Écoutez, absolument pas, je ne suis absolument pas surpris.
05:44Vous vous souvenez, la première semaine après la chute de Bachar Al-Assad,
05:49une des premières délégations qui s'est rendue à Damas,
05:53c'était Barbara Leaf, n'est-ce pas,
05:54qui était la responsable du Moyen-Orient dans l'administration américaine.
06:01À la Maison Blanche.
06:01Alors si, à la Maison Blanche, si Barbara Leaf s'est rendue à Damas,
06:07c'est qu'il y avait des conditions objectives qui étaient préparées auparavant.
06:11Et donc non, je ne suis absolument pas étonné, numéro un.
06:15Numéro deux, donc il y a déjà ce passé de coopération entre Ahmad Sharif
06:21et les différents services occidentaux.
06:23Et ensuite, il ne faut absolument pas oublier le rôle...
06:26Il y avait des liens avec les Etats-Unis donc avant ?
06:27Ah oui, absolument, absolument, notamment dans la Provence.
06:30On sait très bien qu'à Ahmad Sharif, il faut analyser sociologiquement parlant son parcours
06:36pour comprendre ce qui se passe aujourd'hui.
06:38Parce que là, vous parlez de liens avec les Américains, même quand il était djihadiste encore.
06:41Oui, mais il n'était pas djihadiste internationaliste, il est devenu djihadiste nationaliste,
06:45comme il le revendique.
06:46Il était d'abord Al-Qaïda en 2003, devenu d'âge, redevenu Al-Qaïda.
06:52Il coupe avec Al-Qaïda pour devenir un djihadiste nationaliste syrien.
06:56Et à partir de cette grille de lecture du monde, il se permet à travailler avec les Français, les Américains.
07:01Et ensuite, je voulais juste dire, il ne faut absolument pas oublier le rôle d'un acteur central
07:08dans ce qui se passe en Syrie, à savoir Mohamed Salman.
07:11C'est lui qui est d'arrêt, cette normalisation, et c'est lui qui a demandé personnellement à Donald Trump de l'intégrer.
07:20Et vous vous souvenez de sa phrase ?
07:22Qu'est-ce que je ne fais pas pour toi, Mohamed Salman ?
07:25C'est-à-dire quoi ? C'est-à-dire que vous avez des conditions objectives et des conditions subjectives.
07:31Et il a parfaitement réussi.
07:33Quand vous comparez Ahmad Sharif avec ce qui se passe au Liban et au Irak,
07:37franchement, c'est une belle réussite pour lui.
07:39Mohamed Nour Hayed, votre analyse comme syrien, justement,
07:42est-ce que la personnalité d'Al-Shara, son histoire, a aidé finalement à ce que ça se passe, cette rencontre ?
07:49Alors, je pense surtout qu'il faut prendre cette rencontre, pour ce qu'elle est à savoir,
07:54symboliquement, la première visite d'une personne, ou en tout cas du poste de président syrien,
08:01peu importe s'il a intérêt maire, à la Maison Blanche.
08:02Mais c'est aussi la fin de plus de 40 ans d'isolement,
08:06puisque la Syrie, depuis les années 70, sous le règne d'Assad-Père,
08:10donc Haftz al-Assad était dans une politique d'isolement,
08:12de rapprochement avec l'URSS, puis avec l'Iran.
08:15Donc, c'est un tournant dans la politique extérieure syrienne,
08:19comme dans la politique extérieure américaine.
08:20Je pense sincèrement que là, on peut voir un tournant majeur,
08:25où les Etats-Unis recomposent avec le Moyen-Orient.
08:28Avant, ils avaient pour habitude de s'appuyer sur Tel Aviv,
08:31parfois sur Riyad-Edoha, et aujourd'hui, on voit qu'ils cherchent de nouveaux alliés.
08:35Non seulement de nouveaux alliés économiques, politiques,
08:38mais de nouveaux alliés stratégiques, avec des complexes politico-militaires,
08:42comme potentiellement l'installation des Etats-Unis dans un aéroport à Damas.
08:47D'une base militaire ?
08:48D'une base militaire à Damas,
08:50qui serait potentiellement pour faire respecter des accords de cessez-le-feu,
08:54à savoir les accords de cessez-le-feu avec Israël de 1974,
08:57ou encore pour mener la guerre contre le terrorisme,
09:00et donc contre Daesh et Al-Qaïda aussi.
09:02Bertrand Besançon, on est dans un tournant, vous diriez cela.
09:04Est-ce que c'est un coup politique, diplomatique pour Al-Shara ?
09:09Pour lui, c'est important, parce que ça a été dit,
09:12c'est une façon de sortir de l'isolement de la Syrie,
09:15qui dure depuis quand même très très longtemps.
09:16C'est une occasion, naturellement, pour pouvoir reconstruire son pays,
09:21avec l'aide internationale,
09:22mais pour le faire, il faut encore convaincre justement les partenaires internationaux.
09:27Et puis, c'est un signal que pour un ancien djihadiste,
09:31eh bien, il rentre dans la coalition anti-djihadiste.
09:33Bon, ceci est important, ça donne effectivement une toute nouvelle image.
09:37Mais ce qui me paraît le plus important dans l'affaire,
09:41c'est de revenir sur la stratégie du président Trump.
09:43Parce que quand on s'interroge sur quel est l'intérêt du président Trump,
09:47on sait qu'il a envie de renouer avec sa politique de pression maximale sur l'Iran,
09:52c'est-à-dire concrètement de faire en sorte,
09:54de faire refluer l'influence iranienne,
09:56et d'aboutir un jour à une coalition entre Israël et les pays du Golfe,
10:00pour justement contenir la présence iranienne.
10:02Donc, ça signifie, alors bien sûr, se réjouir de la fin du régime de Bachar el-Assad,
10:07qui était un ami de Téhéran, bien sûr.
10:09Mais ça veut dire également affaiblir tous ceux qui faisaient partie de l'axe de la résistance.
10:14Et donc, le fait que la Syrie rejoigne la coalition anti-djihadiste est un élément important.
10:21C'est aussi un élément de pression sur Téhéran, très clairement.
10:25Wassim Nasr, alors l'idée, c'est de le faire rentrer la Syrie dans une coalition,
10:28donc sous commandement américain, contre l'organisation de l'État islamique.
10:33Est-ce qu'il y a une résurgence aujourd'hui, justement, de l'organisation de l'État islamique en Syrie ?
10:37D'abord, il faut rappeler quand même qu'Ahmad Chara lui-même est en guerre contre l'État islamique depuis 2013.
10:42Donc, la friction entre l'État islamique et Al-Qaïda dans le monde entier,
10:46c'est Ahmad Chara qui l'a initié.
10:48Donc, la dette de sang qu'il a entre lui et l'État islamique est très ancienne, est très longue.
10:53Moi-même, quand je l'ai rencontré à Idlib en 2023,
10:56il m'a dit que quand on est rentré en guerre contre l'État islamique,
10:58on a perdu plus de 70% dans nos effectifs.
11:01Il a perdu la guerre dans l'Est syrien.
11:03Et il est rentré à Idlib.
11:04Donc, aujourd'hui, c'est sa revanche aussi.
11:06Cette victoire contre l'État islamique et contre les idées, disons, de l'État islamique,
11:10parce que du fait d'avoir fait tomber Assad, il devient plus attractif.
11:15Il a gagné son pari.
11:16Donc, vis-à-vis du bassin, disons, de recrutement,
11:20qui est potentiellement attiré par l'État islamique,
11:23là, il y a un gagnant qui profite d'une aura d'avoir fait tomber Assad.
11:27Sauf que ça, ce n'est pas un chèque en blanc.
11:28Donc, il faut évidemment, comme ça a été très bien dit,
11:31lever des sanctions, que le monde revient vers la Syrie
11:33pour que les gens sentent vraiment le changement.
11:36Et j'ai envie de dire, la reconnaissance des États-Unis,
11:38la rentrée dans la coalition, c'est une chose,
11:41c'est une force pour lui.
11:42D'ailleurs, il est déjà aidé par la coalition et même par la France.
11:45Mais il faut contrôler le terrain.
11:47Et pour contrôler le terrain, on a peut-être quelques images,
11:49il a mis en place un nouveau poste, le bureau des clans.
11:53Et il a mis en responsable du bureau des clans
11:55une personne qui s'appelle Jihad, Isha Sher,
11:58qui est un de ses anciens compagnons.
11:59Et là, on le voit à Urfa, en Turquie.
12:01Il est sorti de Syrie pour rencontrer les clans arabes
12:04des deux côtés de la frontière, en Turquie et en Syrie.
12:06Et pourquoi ?
12:07Parce que les clans arabes, c'est le bassin de recrutement
12:10de l'État islamique, certes.
12:12C'est aussi le bassin de recrutement du EPG kurde,
12:14parce que 80% des effectifs des forces démocratiques syriennes
12:17à commandement kurde, ce sont des arabes.
12:19Et c'est aussi cette majorité sunnite syrienne
12:21qui connaît les plus grandes frictions,
12:24qui a connu les plus grandes frictions sous Assad.
12:26Donc, leur dire, il faut arrêter les vendettas,
12:29leur dire, ne rejoignez pas l'État islamique,
12:31on est là, l'État syrien, le nouvel État syrien,
12:34est là pour vous, c'est la carte à jouer aujourd'hui,
12:36et les deux vont de pair.
12:38Mais la menace a augmenté, cette menace de l'entraînement.
12:40La menace a augmenté, parce qu'ils ont plus de liberté,
12:42disons, d'action, mais elle n'a pas augmenté
12:45dans la mesure où on peut l'imaginer,
12:47c'est-à-dire projection de force.
12:48D'ailleurs, il y a eu plus de 65 opérations sécuritaires
12:51pour taper les cellules de l'État islamique,
12:54parce qu'ils prévoient que le fait de rentrer publiquement
12:56dans la coalition, l'État islamique va essayer
12:59de mettre à mal, selon vos pouvoirs, en Syrie.
13:01Donc, il est moins attractif pour les Syriens,
13:04mais évidemment qu'ils restent potentiellement dangereux,
13:07d'où aussi le fait d'attirer les tribus arabes vers lui,
13:10qui n'aiment pas la gouvernance du YPG.
13:12Et donc, de ce fait, ils n'aideront plus l'État islamique,
13:15les YPG kurdes.
13:16– Ce sont les kurdes.
13:16– Justement, on voit que c'est complexe, la sécurité en Syrie.
13:22– Écoutez, lorsque je constate, j'observe les relations internationales
13:30de la Syrie conduite par Ahmed Chadr, je suis vraiment…
13:35Voilà, je remarque, je constate des grands succès à toutes les échelles,
13:40en relation avec les pays arabes, en relation avec les pays du Moyen-Orient,
13:44non arabes, en relation avec l'Europe, les États-Unis.
13:46– Il a vu tout le monde, il a même vu Poutine, il est même allé en Russie.
13:49– Oui, voilà, absolument, il y a un succès, il y a une grille de lecture,
13:53il y a une vision très très claire.
13:55Mais par contre, je pense que le pari d'Ahmad Echad,
13:58de sa politique intérieure, est très très très dangereux.
14:02– Difficile, difficile.
14:03– Je n'arrive pas à comprendre un tel homme avec ce pragmatisme
14:09qui souhaite vraiment normaliser, non seulement sa personnalité,
14:13mais aussi la situation de son pays, on sait très bien que la Syrie est passée par des guerres,
14:19la Syrie est fragmentée à la fois communautairement, territorialement,
14:23administratirement, militairement, à toutes les échelles.
14:27Et cet homme-là, avec cette intelligence, avec ce parcours-là,
14:30qui fait le pari d'un silence total par rapport à l'engagement d'un dialogue sérieux
14:37avec les composantes de sa propre société,
14:40là, j'en pose énormément de questions, comment on peut ?
14:42– C'est-à-dire avec des composantes en particulier, avec les Kurdes ?
14:46– Non, non, toutes les composantes, c'est-à-dire quoi ?
14:47C'est-à-dire comment on peut sécuriser le pays ?
14:50Comment on peut amener les investisseurs ?
14:52Comment on peut reconstruire le pays tant que nous n'avons pas réorganisé la maison ?
14:58Aujourd'hui, la maison syrienne est en désordre total.
15:01Il ne parle pas avec les Kurdes, il ne parle pas avec les Al-Avites,
15:04il ne parle pas avec les Druzes, il ne parle pas…
15:06Il ne vous parle pas, il est dans ce logiciel assadien, si je peux parler comme ça,
15:13c'est-à-dire une Syrie centralisatrice qui s'impose à tout le monde,
15:17tout le monde est citoyen et c'est tout.
15:18– Moi, Mme Noura, Ayad, vous voulez répondre ?
15:20– Justement, moi je réponds avec la vision du mouvement de la nation syrienne,
15:23qui est celle d'une Syrie plurielle appartenant à tous les Syriens.
15:26En fait, cette visite, elle montre une chose.
15:31Ahmed El-Shara, via cette visite et également via l'appui de Washington et des nouveaux alliés,
15:36cherche à faire de l'état de fait international un état de fait national,
15:39c'est-à-dire que cela cherche à occulter la réalité sur le terrain.
15:44Vous l'avez très bien dit, sur le terrain, il n'y a rien qui se passe pour que la sécurité advienne,
15:50pour que la dignité advienne et pour que les déplacés puissent revenir chez eux
15:53et le niveau de vie reste très élevé.
15:56On a encore beaucoup de Syriens qui n'arrivent pas à se nourrir,
15:58qui n'arrivent pas à se loger, l'électricité est hors de prix, la nourriture est hors de prix.
16:01– Il y a eu 2500 morts dans les violences entre communautés.
16:04– Il y a eu même beaucoup plus que ce chiffre-là,
16:07mais en réalité, il y a aussi une chose dont on ne parle pas assez.
16:10Aujourd'hui, cette visite stratégique et tactique,
16:14c'est un tournant majeur au sein de la Syrie même,
16:16à savoir qu'avant, c'était les FDS, donc les forces démocratiques syriennes,
16:20qui étaient les alliés de l'Occident et notamment de Washington.
16:23– Donc les Kurdes.
16:23– Les Kurdes, pas les Kurdes, parce que c'est une milice,
16:28il n'y a pas longtemps, les États-Unis ont redébloqué
16:31115 millions de dollars à peu près d'aides au FDS,
16:34sauf qu'aujourd'hui, cette entrée potentielle des nouvelles autorités syriennes
16:38au sein de la coalition,
16:40cela pose la question de l'avenir de cette région de l'Est syrien.
16:43Est-ce qu'on va vers un affrontement militaire entre l'armée syrienne et la Turquie d'un côté
16:48et les FDS de l'autre ?
16:50Ou est-ce que les FDS vont enfin pouvoir respecter un accord
16:54ou alors mettre en place un nouvel accord avec les autorités syriennes
16:57permettant donc au FDS de rejoindre le ministère de la Défense ?
17:00– Ça reste des défis internes très importants.
17:03– Oui, justement, c'est-à-dire qu'il y a un aspect qui a été jusqu'à présent peu évoqué,
17:07c'est le fait que le président Chalaire a en réalité des moyens très limités.
17:12On sait que la force dont il dispose n'est qu'une des forces sur le terrain en Syrie
17:17et que naturellement, s'il avait une armée puissante,
17:20il pourrait faire un certain nombre de choses.
17:22On sait qu'il a pris des engagements et qu'il a l'intention a priori de les tenir
17:26ne fût-ce que parce qu'il sait que c'est la condition de l'assistance internationale.
17:30Simplement, lui-même et les forces dont il dispose ne sont pas en mesure
17:34d'assurer absolument sur tout le territoire syrien la sécurité
17:39et puis les promesses qu'il a faites.
17:41D'où la nécessité effectivement d'avoir un soutien international.
17:44Alors, on a évoqué le soutien des pays du Golfe qui est évident,
17:47il y a le soutien de la Turquie évidemment,
17:49mais également le soutien des pays occidentaux,
17:52c'est-à-dire des Etats-Unis, des Européens
17:54et puis bien sûr des fonds internationaux.
17:56Donc si vous voulez, je crois que le président Chalaire
17:59a bien l'intention de parvenir à ce qu'il a promis,
18:02encore faut-il qu'il en ait les moyens
18:04et les moyens, ce sont les autres qui devront lui fournir.
18:06Donc la première chose, ça serait la levée des sanctions, Wassim.
18:09Donc pour l'instant, il y a une intention démise.
18:12Il y a juste un dernier obstacle au Congrès.
18:14Une fois c'est levé, en fait il faut aussi essayer d'imaginer
18:17que la levée des sanctions, ce n'est pas donner de l'aide à la Syrie,
18:20c'est permettre aux Syriens de la diaspora d'investir en Syrie.
18:23Parce qu'il y a une diaspora riche, éduquée
18:25et à même de reconstruire le pays,
18:28sauf que les sanctions les empêchent.
18:29Et c'est sortir Al-Shara aussi de son statut de terroriste.
18:32Ça y est, ça c'est fait.
18:33Ça c'est fait.
18:33Donc on n'est plus sur la liste noire des terroristes.
18:35En revanche, la Syrie, elle est toujours sous sanctions.
18:38Des sanctions à cause de la loi César qui vont être,
18:41là c'était le dernier obstacle qui normalement devrait être levé.
18:44Mais juste un truc par rapport,
18:46on s'étonne de cette convergence, disons,
18:48entre les pays arabes, les pays du Golfe, la Turquie, etc.
18:52Tout le monde veut que ça marche bien en Syrie.
18:53Mais tout le monde veut que ça marche bien en Syrie,
18:55parce que tout le monde sait que si ça ne marche pas bien en Syrie,
18:58c'est un foyer de déstabilisation de toute la région de un.
19:01Et de deux, tout le monde est impuissant face à ce qui se passe à Gaza.
19:04Donc tout le monde a envie de réussir quelque chose en Syrie.
19:07Y compris les Américains.
19:09Alors justement, il y a cette base américaine, peut-être,
19:13qui pourrait voir le jour.
19:15Adèle Bacawan, donc a priori,
19:17les Américains étaient en train de se retirer.
19:19Enfin en tout cas, au nord, il en reste quoi ?
19:221500 à peu près ?
19:231500, oui.
19:241500, voilà.
19:24Donc ça veut dire que 500 soldats ont déjà été retirés.
19:28Et là, donc les Américains, au contraire, reviendraient.
19:30Donc effectivement, est-ce que c'est un tournant ?
19:32Et pourquoi Damas ? Pourquoi une base à Damas ?
19:34Je pense qu'il n'y a aucune raison pour que les Américains
19:36se retirent du nord-est de la Syrie
19:38pour pouvoir s'installer à côté du Damas.
19:42C'est-à-dire qu'ils sont parfaitement en mesure
19:43à la fois d'avoir une base chez les Kurdes
19:46et une base près du Damas aussi.
19:48Mais le mouvement s'inverse alors là,
19:50parce qu'on avait l'impression d'être plutôt dans un retrait américain
19:52et là, c'est l'inverse.
19:53Le retrait, je pense personnellement,
19:55les Américains ne peuvent pas se permettre
19:56à quitter le territoire kurde,
19:58là où on a encore du pétrole.
20:00Il faut dire que ce sont les Kurdes qui ont la main sur le...
20:02Et lorsqu'on entre dans le logiciel Donald Trump,
20:05on sait très bien que le premier élément déterminant pour lui,
20:08c'est l'économie, c'est le pétrole.
20:10Autrement dit, les Américains peuvent jouer à la fois
20:13avec le général Masloum Abdi
20:15et le président Ahmad Shahra.
20:18Ils n'ont aucun intérêt à lâcher l'un pour l'autre.
20:20Au contraire, selon mes informations,
20:22j'étais dans la région, je suis rentré ce vendredi,
20:24je sais très bien qu'il y a une vraie négociation
20:28avec la médiation américaine,
20:30américano-turc, entre le général Masloum et Ahmad Shahra
20:34pour arriver à un accord.
20:36Autrement dit, les Américains ne souhaitent pas lâcher un...
20:38Et le fait de s'installer à Damas,
20:41pour moi, je pense que donnera des ressources très importantes,
20:44à la fois aux Syriens, mais aussi aux Américains.
20:46Jusqu'à hier, on avait les Iraniens,
20:48on avait les Russes,
20:49désormais une grande base américaine à côté de Damas,
20:52ce n'est absolument pas rien.
20:54Oui, je crois que l'objet de la base américaine à Damas,
20:58elle est bien entendu d'être un appui dans la lutte
21:00contre les terroristes,
21:02mais elle a aussi un autre...
21:03Contre l'organisation de l'État islamique.
21:04Bien sûr.
21:05Mais elle a aussi un autre objectif,
21:06qui est d'essayer d'apaiser les tensions
21:09entre la Syrie et Israël.
21:11Il ne faut pas l'oublier.
21:12Il y a eu quand même toute une série de tensions.
21:14Il y a eu un certain nombre de bombardements israéliens
21:18sur les forces armées syriennes, etc.
21:21Et on sait que M. Netanyahou a voulu jouer un rôle,
21:25enfin qu'il n'est pas très très joli, je dois dire,
21:27de division entre les Druzes et les autres entités syriennes.
21:33Donc, si vous voulez, le fait qu'il y ait une présence américaine,
21:36qui est le parrain d'un peu tout le monde,
21:37si je peux dire, dans la région,
21:38qui est allié à la fois avec Israël,
21:40avec la Turquie,
21:41avec le nouveau régime à Damas,
21:44est une façon d'apaiser, d'éviter ces tensions
21:47qui, sinon, risqueraient de reprendre.
21:49Et je crois que c'est un des aspects qu'on oublie parfois,
21:52mais qui est important.
21:52Et on va écouter justement Thomas Barak,
21:54l'envoyé spécial de Trump au Moyen-Orient.
21:57Il y a eu d'ailleurs cette résidence américaine
22:00qui a rouvert au mois de mai, on le rappelle.
22:02On va l'écouter.
22:03La Syrie avance en direction d'Israël.
22:07Nous en sommes désormais à la cinquième série
22:09de pourparlers avec l'État hébreu,
22:11des discussions axées sur les frontières,
22:12les délimitations et la désescalade.
22:15On pourrait assister très rapidement
22:16à une recomposition inédite
22:18du paysage géopolitique du Moyen-Orient.
22:21Oui, il y a de là, il est clair,
22:23une recomposition du Moyen-Orient.
22:25Donc, ça voudrait dire déjà un rapprochement
22:26entre la Syrie et Israël.
22:27C'est ce que veulent les Américains.
22:28Alors, c'est ce que veulent les Américains,
22:30mais permettez-moi de redire qu'en tant que Syriens,
22:32nous sommes sous la tutelle de personnes
22:33et nous nous prenons des ordres de personnes.
22:36Bon, même si dans l'état des faits,
22:38en réalité, les États-Unis continuent leurs ingérences.
22:41On parlait des pays du Golfe.
22:43Lorsqu'on parle de ce rapprochement avec Israël,
22:44il faut savoir qu'en tant que Syriens,
22:46nous rejetons totalement toute normalisation
22:48avec l'occupation israélienne,
22:49qui commet un génocide à Gaza,
22:51qui occupe les terres palestiniennes
22:52et qui occupe également le plateau du Golan
22:54et qui a fait des incursions de plus en plus importantes
22:56dans le sud syrien depuis le 8 décembre
22:59en violant les accords de SESELF de 1974.
23:01Mais Al-Shara a ce discours-là
23:03ou est-ce qu'il serait prêt au contraire
23:04de se rapprocher d'Israël
23:06pour contenter les Américains ?
23:08Vous avez le discours d'Al-Shara
23:08et vous avez le discours des Syriens.
23:10Encore une fois, il est question de légitimité,
23:12il est question de paroles syriennes.
23:14Aujourd'hui, cette installation à Damas,
23:16elle est plus que stratégique
23:17lorsqu'on sait que l'occupation israélienne
23:19est à une vingtaine de kilomètres,
23:21que Damas est à portée de canon,
23:23en fait, depuis le Mont-Hermont,
23:24Jabal-et-Sher,
23:25et qu'elle connaîtra,
23:26donc dans le sud syrien,
23:28l'armée israélienne
23:28qui ont tenu ses incursions
23:29et ses incursions
23:30et séparent les villages un à un,
23:33mènent des arrestations.
23:34En fait, on assiste à une fragmentation
23:36et à une impuissance du côté syrien,
23:39notamment de l'armée syrienne,
23:41si l'on veut,
23:41puisque le président intérimaire
23:43ne riposte pas.
23:44Et on assiste également
23:45à l'émergence de mouvements de résistance
23:48que Al-Shara veut potentiellement contrôler
23:52puisque cela sourcerait de son contrôle
23:53et rendrait la situation encore plus chaotique.
23:55Et c'est aussi la peur d'Israël
23:56de voir émerger un nouveau mouvement de résistance
23:58dans le sud syrien
23:59qui riposterait à toute incursion.
24:01Wassim Nasr,
24:02est-ce que justement un rapprochement
24:03avec Israël
24:03éviterait des interventions militaires
24:06de la part d'Israël ?
24:07C'est ce que disent les Américains.
24:08Ce que je peux vous dire,
24:09quand j'ai interviewé le président syrien
24:11en décembre 2024,
24:14il était encore au palais du gouvernement
24:15et pas au palais présidentiel,
24:17il m'a dit texto,
24:18on est fatigué,
24:19on ne veut pas chercher des problèmes
24:21et des gâts
24:21avec les pays de la région
24:22et le seul pays
24:23qui l'a cité énormément,
24:24c'était Israël.
24:25Et depuis,
24:26il y a eu beaucoup de choses
24:26qui ont été faites.
24:27Il y a le dossier Elie Cohen
24:28qui a été rendu aux Israéliens,
24:30il y a la dépouille
24:31d'un militaire israélien
24:31qui a été rendu,
24:33il y a le FPLP
24:34qui a été chassé
24:35depuis Damas
24:37et il y a eu,
24:38comme l'a dit Tom Barak,
24:39plus de cinq grandes
24:40de négociations directes
24:41et par ailleurs,
24:43Shara lui-même,
24:43quand il était invité à Paris
24:45par le président Macron,
24:46il a dit oui,
24:47il y a des négociations
24:47avec les Israéliens.
24:48Après,
24:49dire il y a des négociations,
24:50ça ne veut pas dire
24:50que demain il y aura la paix
24:51et demain il y aura
24:52les accords Abraham.
24:53Ça veut dire quoi en fait ?
24:54Tout le monde parle
24:55le respect des accords de 1974.
24:57Donc on revient
24:58à une situation
24:58où les accords de 1974
25:00sont respectés
25:01et par ailleurs,
25:02il ne faut pas résumer
25:02Israël non plus
25:03au gouvernement Netanyahou.
25:05Il y a beaucoup de voix
25:05qui s'élèvent en Israël,
25:07dont Héodolmer,
25:07dont les anciens chefs
25:09du renseignement militaire
25:10qui disent
25:10il faut parler avec Shara
25:11parce que,
25:13ne serait-ce que pour le fait
25:14qu'il ait cassé
25:15cet axe de la résistance,
25:17disons,
25:17et chassé le Hezbollah
25:18de la Syrie.
25:19Donc il y a des voix
25:20qui disent qu'il y a
25:21quelque chose de possible.
25:22Mais comment ça va évoluer ?
25:23Comment ça va s'articuler ?
25:25Si Israël continue
25:26avec une visée
25:27que tactique sur le terrain,
25:29évidemment que la population syrienne
25:30va rejeter tout accord
25:32autour du rapprochement.
25:33Qu'est-ce que ça voudrait dire
25:34respecter cet accord de 1974 ?
25:36Écoutez, ce que je peux dire
25:38sur le lien
25:40ou la relation avec Israël,
25:41il faut distinguer deux choses.
25:43Les accords d'Abraham
25:44et les accords de sécurité.
25:46J'ai rencontré
25:47un grand diplomate
25:48qui est vraiment engagé
25:49dans ce dossier-là,
25:50dans les coulisses
25:50au Moyen-Orient,
25:51récemment, avant vendredi,
25:53qui est vraiment
25:54très, très informé
25:55par rapport à...
25:56Il dit,
25:56Ahmad Shah,
25:57avec son pragmatisme,
25:59comment il aborde
26:01la question
26:02des accords d'Abraham
26:03avec les Américains ?
26:04OK, pas de souci,
26:06je m'engage
26:06une fois l'Arabie saoudite.
26:08L'Arabie saoudite s'engage.
26:10Si l'Arabie saoudite
26:11rentre dans les accords d'Abraham.
26:12C'est ça, en fait, voilà.
26:14Mais c'est normal.
26:15Il n'a pas la force
26:15de refuser une acceptation.
26:17qui a proposé
26:17un plan de paix
26:18global en 2002
26:20à Israël.
26:21Eh bien,
26:21tous les pays arabes
26:22qui ne souhaitent pas
26:23normaliser leur relation,
26:24y compris la Syrie,
26:26avec Israël,
26:26se cachent derrière
26:27cette proposition de paix
26:29de l'Arabie saoudite.
26:31C'est comme ça
26:31qu'il s'adresse aux Américains.
26:32C'est que Mohamed bin Salman
26:34et votre allée stratégique,
26:36une fois votre allée stratégique
26:37s'engage,
26:38nous serons derrière lui.
26:39Mais par contre,
26:40en tant que chef d'État,
26:42lui, il a d'autres soucis,
26:43il a d'autres engagements,
26:44il a d'autres préoccupations
26:46avec Israël,
26:46à savoir les préoccupations
26:48sécuritaires.
26:49Il est très engagé,
26:50je pourrais même dire
26:51en chair et en os,
26:52pour trouver un accord
26:53de sécurité avec Israël.
26:55Il vaut absolument éviter,
26:57par tous les moyens,
26:58de s'engager dans une guerre.
26:59L'objet de sa visite...
27:00Il pourrait lui échapper ?
27:01L'objet de sa visite à Mosque,
27:02c'était quoi ?
27:03C'était normaliser ses relations
27:04avec même la Russie.
27:06C'est ça son objectif,
27:07enraciner son pouvoir
27:09à Damas,
27:10à n'importe quel prix.
27:11Bertrand Besancenot,
27:12mais ça fait partie
27:13de cette reconfiguration
27:14du Moyen-Orient,
27:15le fait que l'Amérique
27:16sera en Syrie,
27:18qu'il y aura peut-être
27:18un accord avec Israël,
27:20la Turquie aussi d'ailleurs,
27:21il faudra en dire un mot.
27:22Non, mais ce qui est très clair,
27:24si vous voulez,
27:24c'est que le président Chalert
27:25se trouve dans une situation
27:26qui est quand même
27:27très difficile.
27:28Et donc, il essaye,
27:29avec des moyens limités,
27:30en étant pragmatiques,
27:32de ménager les uns
27:33et les autres
27:34pour parvenir à ses fins.
27:36Ça veut dire,
27:36bon, il aimerait bien éviter
27:37qu'il y ait encore
27:38des frappes israéliennes,
27:40d'où la nécessité
27:41d'un accord de sécurité
27:42avec Israël.
27:43Mais en même temps,
27:44il n'a nullement l'intention
27:45de renoncer
27:46à la souveraineté syrienne
27:48sur le Golan.
27:49Et donc, ça,
27:50c'est la raison pour laquelle,
27:51effectivement,
27:52il n'y aura pas
27:52de normalisation immédiate.
27:54Et puis, il peut s'abriter
27:55derrière l'Arabie saoudite,
27:57ce qui a été dit.
27:58Effectivement,
27:59il va y avoir une visite
28:00du prince héritier saoudien
28:01à Washington le 18 novembre.
28:03Il est très clair
28:04qu'un des sujets importants
28:06des discussions
28:07avec le président Trump
28:09porteront, effectivement,
28:10sur la question palestinienne.
28:12Et là, effectivement,
28:13il y a un accord.
28:14D'abord,
28:14c'est l'initiative arabe de paix.
28:16C'est un plan arabe
28:18qui concerne un peu
28:21tous les pays de la région
28:22et qui revient à dire
28:23qu'on peut parfaitement envisager
28:25la perspective
28:25d'une reconnaissance d'Israël
28:27à condition, naturellement,
28:29qu'on ait parallèlement
28:30un processus engageant,
28:32contraignant,
28:33menant à la création
28:34d'un État palestinien.
28:35C'est un plan qui a 25 ans, quand même.
28:37Oui, bien sûr.
28:38Mais à ce moment-là,
28:39ça veut dire contraignant
28:40et avec des étapes définies.
28:41C'est bien, en tout cas,
28:42l'élément de la discussion.
28:44Mohamed Nouraïed.
28:45Donc, en fait, là,
28:46il y aurait tout de même
28:47une sorte de, peut-être,
28:48de plan global
28:49auquel Al-Shara
28:52voudrait peut-être
28:53participer
28:54ou en tout cas mettre en avant.
28:55Il y a les plans
28:56d'Al-Shara
28:56et d'Al-Shara
28:57et puis il y a
28:58les plans des Syriens.
28:59Encore une fois,
29:00le peuple syrien
29:00ou la nation syrienne,
29:02nous ne sommes
29:02les vassaux de personnes,
29:04ni de Riyad,
29:04ni de Tel Aviv,
29:05ni de Washington.
29:06Et la Syrie ne se résume pas
29:07à Ahmad al-Shara
29:08comme elle ne s'est jamais résumée
29:10à Bachar al-Assad
29:12ou Hafez al-Assad.
29:14Il faut se rappeler
29:15qu'au-delà
29:16de la question
29:17du fait qu'il faut
29:18cesser l'agression
29:19israélienne en Syrie
29:20puisqu'il n'y a
29:21une agression
29:22que d'un seul côté,
29:23une occupation
29:23que d'un seul côté,
29:24nous sommes profondément
29:25ancrés également
29:27dans notre fraternité
29:28avec les Palestiniens,
29:30peuple frère
29:30de la Syrie historique.
29:31Donc,
29:32l'opinion publique syrienne
29:33ou en tout cas,
29:34nous en tant que Syriens,
29:36nous sommes surtout
29:37attachés à notre dignité
29:38et à notre souveraineté
29:39et nous ne séparons pas
29:40la dignité syrienne
29:41de la dignité des Palestiniens.
29:43Donc,
29:43aujourd'hui,
29:44il y a certes
29:44cet état de fait
29:45ou en tout cas
29:46ce pragmatisme
29:47qui se met en place
29:47mais il est encore une fois
29:49très déconnecté
29:50de la réalité syrienne
29:51et c'est ce que font
29:52les autorités actuelles
29:55ou en tout cas,
29:55c'est ce que fait
29:56le jeu international,
29:57c'est qu'on cherche
29:57à médiatiser
29:59ou à mettre en avant
30:00une certaine opinion,
30:02un certain point de vue
30:03en occultant
30:03la réalité du terrain syrien.
30:05Aujourd'hui,
30:06en Syrie,
30:07dans chaque manifestation
30:08et à chaque célébration,
30:09les drapeaux palestiniens
30:10sont présents
30:10par dizaines
30:11voire par centaines
30:12et nous sommes solidaires
30:13de Gaza.
30:13Comment attendre d'un peuple
30:15qui a vécu 14 ans de guerre,
30:17qui a vécu les mêmes atrocités,
30:19même si un peu moindre
30:20parce que nous n'avons pas
30:20eu de génocide
30:21que les Gazaouis,
30:22que nous venons à accepter,
30:24ne serait-ce que même,
30:25peu importe sous quelle forme,
30:27une normalisation
30:28avec un État génocidaire
30:30et un gouvernement criminel ?
30:31C'est un peu le défi,
30:33Wassim Nassar.
30:34Oui, mais après,
30:34c'est la différence
30:35entre les peuples
30:35et les États.
30:36L'Égypte a signé une paix,
30:37la Jordanie a signé une paix,
30:39ça n'empêche pas
30:39l'animosité
30:40entre les peuples.
30:42Donc là,
30:42on ne parle pas vraiment
30:43de la même chose.
30:44D'un gouvernement
30:45transitoire,
30:46ni élu,
30:47ni légitime.
30:48Oui, mais ça,
30:48c'est encore une autre question.
30:49Ça, c'est encore une autre question.
30:50Mais c'est une question
30:50importante aussi.
30:51Là, on passe
30:52d'une question à l'autre,
30:53en fait.
30:53Donc, discuter avec
30:54les Israéliens,
30:54il est obligé de le faire.
30:56Faire un traité
30:58de sécurité
30:58avec les Israéliens,
30:59l'opinion publique
31:00syrienne
31:01ne l'en empêchera pas
31:03et voire sera bien obligée
31:05de s'en accommoder.
31:06Comme les Égyptiens,
31:07comme les Jordaniens.
31:08Les Jordaniens,
31:08ils ont essayé
31:09de manifester à la frontière,
31:10ils ont très vite
31:11été réprimés,
31:12les Égyptiens aussi.
31:13On oublie, par exemple,
31:14le blocus de Gaza,
31:15l'Égypte,
31:16il joue un rôle primordial.
31:17Et là, évidemment,
31:18que le peuple égyptien
31:19n'est pas d'accord.
31:20Bien sûr.
31:21La Turquie.
31:22Oui, la Turquie,
31:23c'est quand même
31:25le pays
31:26qui a joué
31:27un rôle majeur,
31:28d'ailleurs,
31:28y compris dans l'arrivée
31:29au pouvoir d'Al-Shara.
31:31Donc, la Turquie,
31:32l'allié américain,
31:33l'allié des Américains
31:34d'un côté,
31:35enfin bref.
31:35Là aussi, ça bouge.
31:37Il y a vraiment
31:37des données factuelles
31:41très très importantes
31:42à observer.
31:43C'est que la première donnée,
31:44la donnée la plus importante
31:45pour moi,
31:47c'est l'avancée majeure
31:49très très importante
31:50de négociations
31:51entre les FDS,
31:53et l'État turc.
31:55Le PKK, le PKK.
31:55Le PKK, oui.
31:57Le PKK et FDS.
31:58Oui, mais mélangeons.
31:59Non, non, non.
32:00Moi, je considère personnellement,
32:02dans ma grille de négociation,
32:04je considère les FDS
32:06comme la branche locale
32:08du PKK.
32:09Je suis d'accord,
32:09mais c'est le PKK qui négocie.
32:10Ce n'est pas les FDS.
32:11Oui, oui, bien sûr.
32:12Mais je ne serais absolument
32:13pas étonné
32:14que dans les semaines à venir,
32:16qu'au palais présidentiel
32:17à Ankara,
32:18le président Erdogan
32:20reçoit le général Masloum.
32:21La stratégie, c'est quoi ?
32:23C'est intégrer,
32:24comme on a intégré
32:25dans les années 2000
32:25le gouvernement régional
32:27du Kurdistan
32:27dans la stratégie globale
32:29de la Turquie
32:30au Moyen-Orient,
32:31là aussi,
32:32on est absolument
32:32dans ce contexte-là.
32:34Il y a Ocalan
32:35qui est dans la négociation,
32:36il y a Nesheravan Bazani
32:37qui est dans la négociation,
32:39il y a Musloum Abdi.
32:40Alors là,
32:41vraiment,
32:42on se tend vers
32:43cette stratégie-là,
32:44intégrer les FDS.
32:45C'est très différente.
32:46Et pourquoi ?
32:47Parce que,
32:48tout simplement,
32:48l'interrogation majeure
32:50de la Turquie,
32:51des Turcs,
32:51du président,
32:52si jamais un jour,
32:54Ahmad Shah
32:54se arabise totalement
32:56et prend de la distance
32:58avec la grande Turquie,
33:00là,
33:00on aura
33:01notre
33:02elle stratégique,
33:04à savoir
33:04les Kurdes
33:05de Syrie
33:06comme on a
33:06les Kurdes
33:07d'Irak.
33:08Alors,
33:08ça reste quand même
33:08très compliqué,
33:09ça veut dire que les Kurdes
33:10sont des vrais alliés
33:11d'Ankara.
33:11C'est Ogelan
33:14qui a dit
33:15désormais,
33:15vous abandonnez
33:16la lutte armée,
33:17votre seul objectif
33:19c'est de vous intégrer
33:20dans la stratégie
33:21de la Turquie
33:22au Moyen-Orient.
33:23C'est ce qu'il a dit,
33:23clairement.
33:24Il ne va jamais recevoir
33:25un Zoumabdi.
33:26Si,
33:27vous allez voir.
33:28Vous en doutez.
33:29Comme on disait
33:31dans les années 2000,
33:32jamais il ne recevra
33:33le Barzani.
33:34Et pourtant,
33:35il a reçu Barzani.
33:35Mais ce n'est pas
33:36la même chose.
33:36Pourquoi ce n'est pas
33:37la même chose ?
33:37Parce que Barzani,
33:38ce n'est pas le PKK.
33:39Le PKK s'intègre
33:40dans la stratégie du tour.
33:42Il est syrien ?
33:43Et alors ?
33:44Non.
33:45Vous,
33:45vous y croyez ?
33:46C'est un élève
33:48de Zoumabdi.
33:50Oui,
33:50mais on a parlé
33:53de la Turquie.
33:54Disons que les deux
33:55principaux alliés
33:57de Shahrer
33:57sont la Turquie,
33:58on vient de l'évoquer,
33:59et l'Arabie saoudite.
34:00Et je pense que Shahrer
34:01a tout à fait raison
34:02de s'abriter
34:03derrière l'Arabie saoudite
34:04parce qu'il sait
34:05parfaitement
34:06que la seule personne
34:07pour le moment
34:08dans la région
34:09qu'écoute le président Trump,
34:11c'est Mohamed Ben Salmane.
34:13Pour deux raisons.
34:14La première,
34:14c'est qu'il rêve toujours
34:15d'être prix Nobel de la paix
34:17et il n'aura
34:18un prix Nobel de la paix
34:19que s'il parvient
34:20à la reconnaissance
34:20par l'Arabie saoudite
34:21d'Israël.
34:22Et la deuxième raison,
34:23parce que c'est un homme d'affaires,
34:25il aimerait beaucoup
34:26que les beaux contrats
34:27qu'il a annoncés
34:28mais qui ne sont pas réalisés
34:29en mai dernier
34:31lorsqu'il a visité
34:32les pays du Golfe,
34:34eh bien il aimerait beaucoup
34:34qu'il se concrétise.
34:36Or la clé se trouvera
34:37justement
34:37dans les mains
34:37de Mohamed Ben Salmane.
34:39Donc si vous voulez,
34:40aujourd'hui,
34:41il a tout à fait intérêt
34:42à s'abriter
34:43derrière Mohamed Ben Laden
34:44parce qu'il sait
34:45que...
34:46Ben Salmane.
34:47Mohamed Ben Laden.
34:48Il sait parfaitement
34:51parce que c'est un ami.
34:52Alors c'est pour ça
34:52que je pensais à lui aujourd'hui.
34:54Mais parce qu'effectivement,
34:56c'est une façon
34:56de pouvoir négocier
34:59avec des cartes en main
35:00face au président.
35:01Mais ça,
35:01on a vu ça
35:02d'un point de vue diplomatique.
35:03Un mot tout de même
35:03parce que je voyais
35:04que tous les deux,
35:04vous n'étiez pas du tout d'accord
35:05avec ce que vient de dire Adel Bakawan
35:07sur les liens
35:07entre la Turquie
35:08et cette espèce
35:09de rapprochement
35:10d'Erdogan.
35:12Il y a des négociations
35:13avec le PKK.
35:15Évidemment,
35:15le président turc Erdogan
35:16a envie de laisser
35:17un leg de paix.
35:18Mais qu'est-ce que ça veut dire
35:19sur cette zone tampon
35:20qu'Erdogan a toujours voulu avoir
35:22entre la Suerie
35:23et la Turquie ?
35:23Ça veut dire que s'il arrive
35:24en accord avec le PKK,
35:26il aura ce leg de paix
35:27avant la fin de son règne.
35:29Et de fait,
35:30les FDS qui ne sont
35:32que la branche syrienne
35:33du PKK
35:34rentreront dans le jeu.
35:35Mais d'ici à recevoir
35:36les chefs,
35:38en l'occurrence,
35:39Mazoum Abdi
35:39à Ankara
35:40et le mettre au même niveau
35:41que Ahmad al-Sharah,
35:42je ne pense pas.
35:43Pourquoi ?
35:44On a un président en Irak,
35:45on reçoit le président irakien
35:47et on reçoit
35:48le président kurde aussi.
35:49Oui, mais ça serait donner
35:50un statut à Mazoum Abdi
35:51qu'ils ne veulent pas lui donner
35:52pour le moment.
35:52Mais une fois,
35:53Mazoum Abdi
35:54est devenu une partie
35:55de cette stratégie turque
35:55au Moyen-Orient,
35:56pourquoi pas ?
35:57Pourquoi pas ?
35:57Moi, je rejoins
36:00Wassim Nassr
36:00sur le fait que
36:01c'est une toute autre situation.
36:04Mais juste du point de vue syrien,
36:06encore une fois,
36:07on parle des décisions
36:08d'Ankara
36:08ou de la Grande-Turquie.
36:10Or, la Turquie
36:11est une puissance occupante
36:11de la Syrie,
36:12notamment du son Jacques d'Alexandrette
36:13et tout le sud turc,
36:16si l'on veut,
36:16qui est syrien.
36:17Et encore une fois,
36:19les FDS
36:19ou la région
36:20d'autoproclamée
36:21du Rojava
36:21n'existent que
36:22sur le papier.
36:23Cette terre est syrienne
36:25et aujourd'hui,
36:26il est temps
36:26que les FDS
36:28se dissolvent,
36:30que Mazoum Abdi
36:31rende les armes
36:32puisqu'il y a une réalité,
36:34une entente possible.
36:35Sur les papiers
36:35ou sur le terrain ?
36:36Alors, sur le terrain.
36:37Alors, sur le papier.
36:37Ça, c'est le projet aussi.
36:39Ça, c'est le projet
36:40de les intégrer
36:41dans l'armée régulière syrienne.
36:42C'est une terre syrienne.
36:42Mais ça existe
36:43et les FDS gèrent
36:4430% de territoires syriens.
36:46Certes, mais je peux vous le dire,
36:47en tant que nationaliste syrien,
36:48le Kurdistan n'aura jamais place
36:49sur la terre syrienne.
36:50C'est une terre syrienne
36:50qui appartient à tous les Syriens
36:52qui sont Kurdes.
36:52Est-ce que vous êtes
36:54prêt à changer
36:55la République arabe syrienne
36:56pour la République syrienne ?
36:57Bien sûr.
36:57La République syrienne
36:58plurielle, démocratique et laïque.
37:00C'est très bien, ça.
37:01C'est très bien.
37:01Mais il y a un processus
37:03aujourd'hui
37:04d'essayer justement
37:05de faire en sorte
37:05que la FDS soit intégrée
37:07dans l'armée syrienne.
37:08C'est ça, le processus.
37:09C'est un processus
37:09que personne ne respecte,
37:10ni les autorités de transition,
37:12ni les FDS.
37:12Et c'est pour cela
37:13qu'on a des...
37:14Pour parler entre clans,
37:15entre autorités et FDS,
37:17parce qu'il faut parvenir
37:18à un accord.
37:19Et il y a en même temps
37:22qui n'a pas encore choisi
37:23l'allié définitif
37:24dans cette zone.
37:25Donc en fait,
37:26il faut aussi rappeler
37:27qu'Ahmad El-Shara
37:27est très fragile
37:29dans ce jeu international.
37:31C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
37:32on le met en lumière.
37:33Demain, on peut tout à fait dire
37:34finalement,
37:35on vous rappelle
37:36que vous êtes un terroriste
37:37et on va remettre
37:38un prix sur votre tête,
37:38on va remettre les sanctions.
37:40Donc en fait,
37:40on a l'impression
37:41qu'on sort de son passé,
37:45mais son passé
37:45le suivra toujours
37:46et le rendra toujours fragile
37:47dans ce jeu international.
37:48Et c'est ce qui se passe
37:49sur le territoire syrien.
37:51Aujourd'hui,
37:51El-Shara
37:52est encore plus malléable
37:53qu'Assad
37:53puisqu'en fait,
37:54il dépend
37:55de la bénédiction
37:58des parrains régionaux
38:00ou internationaux.
38:01Donc vous lui donnez
38:01peu de crédit,
38:02vous écoutez ?
38:03Alors, moi,
38:04je ne donne du crédit
38:05qu'à ceux qui sont élus
38:05par le peuple syrien.
38:07Donc ça,
38:07c'est la prochaine phase.
38:08Effectivement,
38:08on avait parlé d'élections
38:09à un moment donné,
38:10mais des élections,
38:11pour l'instant,
38:12il n'en est plus vraiment question.
38:13Voici,
38:14en Syrie.
38:15Pour les élections ?
38:16Oui.
38:17Il y a eu des élections
38:18sur mesure,
38:18disons,
38:19avec ce qui est faisable.
38:20Les nominations.
38:21Voilà,
38:22et puis après,
38:22il y aura des nominations,
38:24mais en même temps,
38:24comment faire des élections
38:25quand il y a des pans
38:26du territoire
38:27qui lui échappent,
38:28de 1,
38:28et quand il n'y a pas eu
38:29de recensement
38:29depuis 15 ans
38:31et qu'il y a des nationalités
38:33syriennes qui ont été données
38:34à des gens
38:34qui ne devraient pas l'avoir,
38:36etc.
38:36Elle a été retirée
38:37à des centres de nominés.
38:38Elle a été retirée,
38:39donc il y a tout ça
38:40à faire avant
38:40d'avoir des vraies élections
38:42et c'est pour ça
38:42qu'on parle de transition
38:44qui sera d'au moins
38:455 ans.
38:46Et c'est ce que Shara a dit
38:47depuis le début.
38:48Après,
38:48est-ce qu'il va tenir
38:49cet engagement ou pas ?
38:51Ça, j'en sais rien.
38:52Un mot,
38:53un dernier mot
38:53parce qu'il y aura
38:53ça mis sur la Russie
38:54puisque finalement,
38:55on a vu aussi
38:56qu'Al-Chara est allé voir
38:57Vladimir Poutine.
38:58Les bases militaires russes
39:00vont-elles rester
39:01en territoire syrien
39:02alors que les Américains
39:03disent qu'ils vont
39:03en ouvrir une à Damas ?
39:04Cela dépend de la nature
39:05de la relation,
39:06de la future relation
39:07entre Damas et Moscou
39:09mais les indicateurs
39:11nous conduisent
39:12vers une probabilité
39:13que les deux bases
39:14restent à moins d'air.
39:15Donc il y aurait
39:16des bases américaines,
39:17des bases russes ?
39:18Oui, la Syrie
39:19qui divisait tout le monde
39:20désormais peut-être
39:21avec Ahmad Shah
39:22devient un pont
39:23pour réunir tout le monde.
39:24C'est ce qu'a dit
39:25son ministre des Affaires
39:26étrangères hier.
39:27Il coûte une dernière fois.
39:28Ahmad Shah
39:28est très fort
39:29pour parler
39:30et réunir tout le monde
39:31à l'échelle internationale
39:32mais il est très très fragile
39:33pour réunir sa société.
39:35Mais non mais
39:36effectivement,
39:36il est fragile
39:37donc il a intérêt
39:38à élargir ses marges
39:39de manœuvre,
39:40il a intérêt
39:40à avoir
39:41certes
39:42le soutien
39:43du président Trump
39:44mais s'il peut
39:45obtenir d'autres soutiens
39:46et donc négocier
39:47avec les Russes
39:48quelque chose
39:49y compris même
39:50acquérir de l'armement russe
39:52parce que c'est
39:52c'est en cours.
39:53C'est déjà en cours.
39:54Bien sûr, c'est en cours.
39:55Donc je veux dire,
39:56on voit très bien
39:57ce que fait Chalère.
39:58Il veut,
39:59alors il a besoin
39:59du soutien
40:00de toute une série
40:01de partenaires,
40:02il a besoin
40:02d'élargir sa marge
40:04de manœuvre
40:04et ne pas dépendre
40:05que d'une seule personne
40:07ni uniquement des Turcs,
40:08ni uniquement des Américains,
40:09ni uniquement des Séoudiens.
40:10Les Iraniens, c'est fini ?
40:12C'est le seul ou c'est fini ?
40:14C'est les Iraniens,
40:14voilà.
40:16Grâce à Dieu, c'est fini.
40:17C'est là où il y a
40:18la question qui se pose
40:19puisqu'en fait,
40:20il y a aussi derrière ce jeu
40:21le fait qu'il soit reçu
40:22par Poutine de cette manière,
40:23ça n'est pas anodin.
40:25Il est reçu par Poutine
40:26puis par Trump.
40:26Il y a aussi cette question
40:27de jouer la carte
40:29de la pression.
40:30Vous ne voulez pas m'accueillir
40:31dans le gérant
40:32de l'Ouest
40:33ou de l'Occident ?
40:34Je peux toujours revenir
40:35dans le gérant russe
40:36ou le gérant chinois.
40:37Rappelez-vous
40:38au Conseil de sécurité
40:39des Nations Unies ?
40:39Le seul pays
40:40qui s'est abstenu
40:41pour la levée des sanctions,
40:42c'était la Chine.
40:43Pourquoi ?
40:44Parce que la Chine
40:45était à un moment donné
40:46venue rencontrer
40:46Achara, à Damas
40:48et puis tout d'un coup,
40:50les pourparlers
40:50se sont arrêtés.
40:51Donc en fait,
40:52l'Iran reste quand même
40:53dans l'équation
40:56même si aujourd'hui,
40:58eu égard au passé
40:59de l'occupation
40:59de la République islamique d'Iran
41:00en Syrie
41:01et des crimes commis,
41:02il y a évidemment
41:03un ressentiment énorme
41:05et légitime
41:06de la part du peuple syrien
41:07envers les Iraniens
41:08comme c'est le cas
41:09envers la Russie de Poutine.
41:11En tout cas,
41:11ce qu'on peut dire,
41:12si on compare la Russie
41:13et l'Iran,
41:14il n'a jamais ménagé
41:15les Iraniens.
41:16Les Russes,
41:17dès le premier jour,
41:18même avant la prise de Damas,
41:19il a commencé
41:19à leur envoyer des missives
41:20et rappelez-vous...
41:21que Bachar Al-Assad est là-bas
41:22d'ailleurs.
41:23Et rappelez-vous que
41:24les forces armées russes
41:26qui étaient déployées
41:27sur tout le territoire
41:28ont pu se retirer
41:29vers la côte
41:30sans qu'on leur tire dessus.
41:31On a les images.
41:33Et donc ça,
41:33déjà,
41:33c'était le 9,
41:3610,
41:3611 décembre.
41:37Et ça,
41:38c'était déjà
41:38un signal
41:39sur le fait
41:40qu'il se positionnait
41:41comme déjà
41:42interlocuteur fiable
41:43vis-à-vis des Russes
41:44et qu'il n'insulte pas
41:45l'avenir
41:46et qu'il pourrait jouer
41:47la carte russe.
41:48Aujourd'hui,
41:48les Russes ont aussi
41:49besoin de lui
41:49parce que le seul port
41:51sur la Méditerranée
41:52capable d'accueillir
41:53des sous-marins russes,
41:54surtout après la fermeture
41:55de la mer Noire,
41:56c'est le port d'Otartus.
41:57Il n'y en a pas d'autre.
41:58Merci,
41:59en tout cas,
41:59d'avoir participé
42:00à ce débat.
42:01Voilà ce qu'on pouvait dire
42:01sur cette rencontre
42:02de Donald Trump
42:02et d'Armand Al-Chara,
42:04le président syrien.
42:05Merci donc,
42:06Mohamed Nour Hayed
42:07d'avoir été avec nous.
42:08Voici Mnastre,
42:09Bertrand Besancenot,
42:10merci.
42:11Adèle Bakawan,
42:12merci à vous tous
42:13de nous avoir suivis.
42:13Vous retrouvez l'émission
42:14sur les réseaux sociaux
42:15et je vous dis à demain.
42:18Sous-titrage Société Radio-Canada
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