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https://www.arcom.fr/actualites/quatrieme-journee-detudes-de-larcom-presentation-des-travaux-des-chercheurs-sur-les-medias-audiovisuels-et-numeriques

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00:00:00Alors effectivement, place à cette journée, on va tout de suite démarrer.
00:00:04J'invite les intervenants et intervenantes à me rejoindre effectivement sur le petit plateau ici.
00:00:12Donc on a choisi, et Julia aussi, on a choisi de commencer cette première table ronde en se focalisant sur le traitement de l'information
00:00:21et la manière notamment dont celui-ci est impacté par les différentes formes, les différents supports et de relais de l'information.
00:00:26C'est pour ça qu'on a mis en avant dans le titre, vous le voyez, des médias aux plateformes, cette dynamique qui part des médias, je dirais, plutôt traditionnels
00:00:33vers les plateformes qui sont maintenant incontournables en tant que relais de l'information, mais aussi avec en toile de fond l'idée que ces transformations
00:00:41disent aussi quelque chose de notre rapport à la vie démocratique, puisque derrière l'information, il y a la question de la formation de l'opinion
00:00:47qui pèse ensuite sur la participation citoyenne. Alors on va rentrer tout de suite dans le vif du sujet avec vous, Quentin Guillotte.
00:00:55Vous êtes professeur junior en sociologie à l'université Panthéon-Assas et vous vous intéressez justement à la fois à la production, à la consommation de contenu.
00:01:05Alors je le disais, il y a une sorte de basculement qu'on peut voir, ou en tout cas de cohabitation entre médias traditionnels d'un côté, réseaux sociaux, plateformes de l'autre.
00:01:12Et alors ce n'est pas simplement peut-être une modification en termes de support, ça a aussi sûrement un impact en termes d'éditorialisation et de production de contenu.
00:01:23Et c'est l'occasion avec vous de creuser cette question, de savoir comment les différentes contraintes sur les plateformes,
00:01:28notamment contraintes économiques, contraintes de règles d'utilisation des plateformes, jouent ou non un rôle in fine sur la production de contenu et de contenu politique.
00:01:37Et je vous laisse la parole pour cette partie.
00:01:40Bonjour à toutes et à tous, un très grand merci à l'ARCOM et à l'UNS Paris-Saclay pour l'organisation de sa journée d'études.
00:01:46Et merci à Fabien Tarissant pour la préparation de l'animation.
00:01:49Et effectivement je suis ravi de vous présenter un des angles de mon travail sur les créateurs de contenu politique sur les plateformes audiovisuelles.
00:01:57Je suppose que c'est pour passer les slides ici, à mon avis, c'est ça ?
00:02:00Hop là.
00:02:01Ah super.
00:02:02Donc YouTube est présenté comme la première chaîne de télévision en France selon des données médiamétrie relayées notamment par YouTube eux-mêmes.
00:02:11Une affirmation qui tient évidemment du slogan mais qui témoigne quand même d'une reconfiguration du paysage médiatique
00:02:17qui est notamment marquée par le rôle croissant des plateformes.
00:02:22Un petit problème de ce passage de slides, mais c'est pas grave.
00:02:24C'est un peu lent mais vrai.
00:02:32Par la place croissante des plateformes justement dans les pratiques informationnelles des Français.
00:02:37Donc c'est un Français sur deux qui s'informe quotidiennement sur les réseaux sociaux et les plateformes d'après une enquête de l'année dernière de l'ARCOM.
00:02:42Mais ce qui suppose de fait qu'il y ait des chaînes, des créateurs qui proposent des contenus informatifs, des mises en actualité,
00:02:51à l'instar notamment du Godecryp, de Gasparger, de Blast, de TV Liberté par exemple.
00:02:55Des créateurs qui se présentent en réalité sous des entités très différentes, journalistes, militants, vulgarisateurs, vidéastes, chroniqueurs.
00:03:03Et à ce titre, YouTube permet réellement de faire vivre un similichant journalistique.
00:03:06La thèse que je défends est la suivante.
00:03:11On ne peut comprendre la mise en format par ces créateurs de contenu politique qu'en comprenant les arbitrages qui sont faits en contexte par ces créateurs
00:03:18entre d'une part des modèles économiques et d'autre part des dispositifs sociotechniques, en particulier ici les plateformes.
00:03:26De fait, les médias traditionnels, ils ont fait l'objet de nombreux travaux pour discuter en somme de ce qui constitue un journalisme de qualité.
00:03:32On regarde notamment des risques de collusion entre la dimension économique et la dimension éditoriale.
00:03:38Je ne vais pas en revenir en détail sur ces travaux, ils sont nombreux.
00:03:40JLKG a notamment fortement participé.
00:03:42Et ces enjeux sont notamment recomposés sur les plateformes où on se retrouve avec une diversité de ressources économiques pour ces créateurs.
00:03:48Déjà, on retrouve la place des partenaires commerciaux qui investissent ces médias comme des espaces publicitaires.
00:03:54Ce qui est déjà décrit par des travaux assez émergents sur les métiers de l'influence et la recommandation marchande en ligne.
00:03:58Ils doivent également composer avec les ressources provenant des audiences, notamment sur la logique du don ou des abonnements en ligne.
00:04:06Mais également parce que ces plateformes, elles jouent sur les conditions à la fois de monétisation des contenus
00:04:10et surtout sur les enjeux de mise en visibilité des contenus, des façons de hiérarchiser les contenus les plus visibles et les plus exposés
00:04:17dans une offre extrêmement abondante de vidéos.
00:04:20Du coup, si ces débats sur l'appariement entre modèle économique et ligne éditoriale sont assez écumés pour les médias traditionnels,
00:04:29cette hypothèse n'a pas été étudiée dans le cadre des créateurs de contenus politiques.
00:04:33C'est simplement la question que je me pose.
00:04:35Comment les créateurs de contenus politiques sur YouTube conçoivent leur contenu,
00:04:39tant dans les thématiques traitées que dans leur mise en format,
00:04:41au regard des contraintes économiques et techniques auxquelles ils sont confrontés ?
00:04:45Et pour ça, je me suis appuyé sur deux types de matériaux.
00:04:48D'une part, sur une analyse de corpus qui représente l'intégralité des transcriptions, des vidéos,
00:04:54des chaînes que j'ai identifiées entre janvier et juillet 2023,
00:04:58notamment traitées avec des méthodes computationnelles, notamment des topic modeling.
00:05:01Je n'aurai pas le temps de présenter ça ici en détail, mais ça fait partie en tout cas du papier dont est issu cette présentation.
00:05:07Et d'autre part, sur des entretiens avec les créateurs de contenus eux-mêmes,
00:05:11au cours desquels je me suis particulièrement intéressé aux trajectoires sociales, professionnelles,
00:05:16à l'évolution des activités et des pratiques de ces créateurs,
00:05:19et de faire la structuration socio-économique de l'activité.
00:05:24Et j'ai un peu segmenté cette présentation en trois parties,
00:05:27et comment est-ce que ces modèles économiques vont influencer la relation des créateurs,
00:05:31d'une part à la plateforme, d'autre part aux audiences,
00:05:33et dans une troisième partie, la relation aux partenaires commerciaux.
00:05:36Donc première partie, comment ces modèles économiques affectent la relation de ces créateurs avec la plateforme elle-même.
00:05:44Avec un premier constat, qui est que les vidéastes interrogés décrivent un fort climat d'incertitude
00:05:50vis-à-vis de l'algorithme de YouTube,
00:05:52qui est perçu comme une entité qui est opaque, changeante,
00:05:54qui est capable d'invisibiliser une vidéo sans justification explicite.
00:05:58Donc certains sujets liés à des questions de violence, de sexualité, de terrorisme, de suicide, de criminalité,
00:06:03exposent les créateurs à un risque de démonétisation,
00:06:06c'est-à-dire de ne plus bénéficier du partage de revenus publicitaires de la régie Google AdSense.
00:06:10Mais ce risque financier, il aurait été extrêmement limité pour les créateurs interrogés,
00:06:15puisque aucun d'entre eux ne repose sur les revenus de la monétisation pour vivre de l'activité,
00:06:19à l'inverse de certaines stars de YouTube dans le secteur du lifestyle ou du divertissement par exemple.
00:06:24Ainsi, le véritable enjeu pour ces créateurs, c'est plutôt la question des formes de régulation en ligne
00:06:28et des risques d'invisibilisation des contenus et de leur chaîne.
00:06:31Plusieurs enquêteurs relatent ainsi de nombreux cas où des mots dans des titres,
00:06:35dans des images, des miniatures, ont suffi à plomber la visibilité de la vidéo.
00:06:39Et du coup, ces créateurs doivent jouer un peu le jeu du chat et de la souris avec l'algo,
00:06:43ce qui pousse à parfois un peu frôler les limites,
00:06:46tout en espaçant suffisamment les prises de risques,
00:06:48de façon à ne pas déclencher les mesures de modération.
00:06:51Dans la pire des situations, la chaîne est suspendue ou supprimée,
00:06:54et ce coup près ne s'applique pas à tous les créateurs de la même façon.
00:06:57Il y a trois motifs de suppression qui sont revenus sur la période étudiée,
00:07:01et qui concernent presque essentiellement des acteurs ici de la droite radicale et de l'extrême droite,
00:07:05parce qu'ils ont tenu des positions anti-vax,
00:07:07parce qu'ils ont incité à la haine ou à la violence envers des personnalités publiques particulières,
00:07:11ou parce qu'ils ont mobilisé illégalement des extraits médiatiques de la télé traditionnelle,
00:07:15et que les acteurs de l'audiovisuel classique se sont mobilisés pour faire interdire du coup les chaînes en question.
00:07:20Avec quand même un paradoxe qui est que ces créateurs doivent couvrir l'actualité,
00:07:24mais aucune des chaînes étudiées n'a réellement les moyens de couvrir les sujets au même titre qu'une rédaction plus traditionnelle.
00:07:31En revanche, tous les enquêtés expliquent un peu la tension qu'ils ont entre deux temporalités de production.
00:07:36D'une part, des contenus, on pourrait dire, chauds,
00:07:37qui vont plus souvent aussi faire l'objet de mises en forme verticales, notamment avec les shorts sur YouTube,
00:07:42qui seraient mieux mis en avant par la plateforme,
00:07:44qui connaîtraient des pics d'audience plus importants,
00:07:46mais qui demanderaient également une très forte réactivité dans le traitement du coup des sujets,
00:07:50avec aussi le risque de moins capitaliser sur le long terme, puisque les contenus seraient également plus périssables.
00:07:55Ce besoin de réactivité va orienter une partie des créateurs vers des formats faciles à produire,
00:07:59par exemple des micro-trottoirs, qu'on retrouve notamment beaucoup à l'extrême droite,
00:08:03des interviews avec des natures d'experts mobilisés qui vont beaucoup varier en fonction, encore une fois,
00:08:07du positionnement politique des chaînes et qui renouvellent ce qu'on sait déjà,
00:08:10des enjeux autour de l'expertise à la télévision, par exemple pour les chaînes d'information en continu,
00:08:13ou encore des formats, qu'on pourrait dire, pseudo-conversationnels,
00:08:18et en particulier des formats, par exemple, hérités de Twitch,
00:08:20où des créateurs vont basculer du contenu Twitch sur leur chaîne YouTube,
00:08:24qui est encore une fois un mode rapide, entre guillemets,
00:08:26de production de contenu à grande échelle pour traiter de l'actualité.
00:08:30À grand trait, on peut dire que ces différents créateurs qui capitalisent sur des formats faciles à produire
00:08:35tendent beaucoup moins que d'autres à venir de formations journalistiques,
00:08:39ce qui explique également leur éloignement de certaines normes professionnelles dans la production et l'information.
00:08:43À l'inverse, d'autres créateurs revendiquent une temporalité plus longue,
00:08:46plus analytique, plus indépendante du rythme médiatique.
00:08:49Ces contenus sont moins sujets à l'obsolescence,
00:08:51ils peuvent être consultés sur le ton long et s'inscrivent dans une logique de stock,
00:08:55et de fait, les créateurs qui viennent des milieux notamment de l'enseignement et de la recherche
00:08:57investissent bien plus souvent ces longs formats.
00:09:00Ce qui est intéressant, c'est que les plus grosses chaînes vont adopter une stratégie hybride.
00:09:03Elles vont produire des vidéos réactives pour entretenir la visibilité,
00:09:06faire plaisir à l'algo de YouTube,
00:09:09tout en maintenant par ailleurs une ligne de contenu plus longue et durable,
00:09:11c'est par exemple la dichotomie qu'on observe pour la chaîne Hugo Décrypte,
00:09:15qui dispose de deux chaînes,
00:09:16une chaîne Actu du jour et une chaîne Grand Format,
00:09:18mais ça implique de fait d'avoir les équipes de production derrière pour gérer cette double temporalité.
00:09:23Deuxième partie,
00:09:24comment les modèles économiques influencent leur rapport aux audiences,
00:09:27ces dernières étant perçues soit comme des audiences à séduire, à capter,
00:09:31ou bien comme des audiences à fidéliser.
00:09:33Les enquêtés évoquent souvent la tentation que représente le fait de traiter de sujets faciles
00:09:39qui pourraient attirer facilement et aisément les audiences.
00:09:42C'est par exemple cet enquêté V26 qui explique que les arbitrages faits dans le choix des sujets
00:09:46en se rendant à l'évidence que certains sujets alarmistes, négatifs, polémiques,
00:09:49fonctionnent beaucoup mieux que des exemples plus positifs pour attirer les audiences.
00:09:53Il dit que ce qui marche c'est vraiment le glock, c'est l'insécurité, c'est l'immigration,
00:09:57et quand on essaie de faire un truc un peu bon esprit, en fait ça ne prend pas.
00:09:59Le public va cliquer si on va une manif à Barbès, que ça part en couille, que ça tête dans tous les sens,
00:10:03alors là, tout le monde va regarder.
00:10:05Les créateurs les plus susceptibles de créer des contenus dits clickbait sont très présents
00:10:09au sein d'une partie un peu particulière des chaînes d'extrême droite,
00:10:12qui sont ceux qui vont notamment saisir de sujets frontalement polémiques,
00:10:15qui vont rentrer dans la dénonciation publique de personnalité,
00:10:19et qui ont notamment la particularité de traiter l'actualité sous l'angle du fait divers,
00:10:23qui vont ensuite monter en généralité.
00:10:24Cette course au click, elle passe beaucoup par un certain soin accordé à la conception des vignettes,
00:10:30donc avec des visages expressifs, des typographies imposantes, des arrière-plan contrastés,
00:10:34et la vignette, donc les petites miniatures de YouTube,
00:10:38elle va devenir un espace de mise en scène notamment de l'émotion, de la controverse, du face-à-face,
00:10:42et tous les créateurs reconnaissent que c'est un peu un format dans le format.
00:10:45Et plusieurs enquêtés, notamment, vont mobiliser une solution qui s'appelle
00:10:48de AB-Tasting, qui est proposée par YouTube,
00:10:52qui va consister notamment à formuler deux propositions différentes de titres et de vignettes,
00:10:56de le diffuser sur des cohortes aléatoires d'audience en ligne,
00:11:01qui va permettre de comparer quelle est la proposition de titres plus vignettes
00:11:04qui fonctionne le mieux pour inciter au click et pour attirer les audiences,
00:11:08ce qui est un apprentissage très empirique de qu'est-ce qui marche,
00:11:10qu'est-ce qui permet d'inciter au click.
00:11:11Dans l'ensemble, les créateurs qui parviennent à dégager des revenus
00:11:18par d'autres moyens que YouTube et les partenaires commerciaux
00:11:21sont ceux qui se tiennent le plus à l'écart de la tentation des sujets faciles
00:11:24et qui s'inscrivent le moins dans la course au click.
00:11:26De nombreux créateurs font notamment le choix de diversifier les sources de revenus
00:11:29en déplaçant leur activité, par exemple sur des plateformes dont ils sont propriétaires
00:11:33et qui vont plutôt fonctionner sur la logique d'un abonnement payant,
00:11:35ce qui va du coup les soulager d'une partie du poids de devoir reproduire régulièrement
00:11:39et d'inciter au click sur YouTube.
00:11:40Le modèle du don, que ce soit notamment par des plateformes de crowdfunding ou de tips,
00:11:44va rejoindre les mêmes objectifs, en particulier lorsque les dons sont mensualisés.
00:11:48La plupart des grandes chaînes politisées qui vont incarner une posture journalistique
00:11:51dans un sens plus restreint, Blast, Streetpress, Canary Fractair,
00:11:54ils vont vivre essentiellement de ce système de dons
00:11:57qui vont constituer une forme de pacte avec le public
00:11:59et qui implique notamment des fréquentes démonstrations de transparence
00:12:02dans les usages qui sont faits de l'argent, perçus par les dons,
00:12:05et du coup là le don va devenir même contenu entre guillemets
00:12:08et va faire l'objet d'une mise en format.
00:12:11Les plus gros pureplayers qui sont engagés,
00:12:14qui dépendent des dons et des abonnements,
00:12:15ils vont former le point de départ d'une constellation d'autres acteurs,
00:12:18chroniqueurs, journalistes, vulgarisateurs,
00:12:21qui vont parfois être salariés,
00:12:22parfois être payés en tant que micro-entreprise,
00:12:25et ces acteurs en marge des pureplayers,
00:12:27ils s'avèrent beaucoup moins sensibles au nombre de vues là aussi,
00:12:29et ils semblent moins favoriser le caractère attractif du sujet traité,
00:12:33et donc mettre à distance le format un peu clickbait,
00:12:36car leur modèle économique les protège de ces incitations-là.
00:12:39Dernière partie sur l'incidence du coût de modèle économique
00:12:42sur la relation aux partenaires commerciaux,
00:12:46contrairement notamment à la publicité qui est diffusée de manière centralisée
00:12:48par les régies ou par les plateformes,
00:12:50donc typiquement AdSense,
00:12:51ces types-là de partenariats doivent faire l'objet d'une négociation très particulière
00:12:54sur la façon dont elle va être intégrée au contenu lui-même,
00:12:57sous la forme d'un segment sponsorisé, d'un placement de produit,
00:13:00voire dans certains cas d'une vidéo entièrement dédiée à une marque,
00:13:02une institution, une organisation.
00:13:04Il faut d'abord souligner qu'une minorité seulement des créateurs interrogés
00:13:07réalisent des partenariats commerciaux réguliers,
00:13:09mais que ceux qui le font y rencontrent un très fort succès d'audience
00:13:11et qui sont médiatiquement très visibles,
00:13:13et notamment selon une loi des avantages cumulés.
00:13:16Les enquêtés déclarent que les vidéos sponsorisées
00:13:18se négocient à coût de plusieurs milliers d'euros par partenaire,
00:13:21ce qui permet du coup de vivre avec quelques vidéos sponsorisées par mois.
00:13:25De fait, ces partenariats y modifient très nettement
00:13:27les formats et les thématiques traités,
00:13:28puisque ces dernières doivent être sponsorisables,
00:13:31et cet appareillement entre les créateurs et les partenaires
00:13:33se fait dans les deux sens.
00:13:35D'une part parce que les chaînes les plus développées
00:13:36vont démarcher elles-mêmes des partenaires commerciaux potentiels
00:13:39qui sont compatibles avec leur ligne éditoriale,
00:13:42et d'autre part parce que ces chaînes à succès
00:13:43vont développer des liens avec toute une série d'intermédiaires,
00:13:47des multi-channels networks, des agences de talent,
00:13:49des agences de communication,
00:13:50dont certains qui ont des parties de brand content,
00:13:53de short content,
00:13:54qui vont permettre d'externaliser,
00:13:55de cloisonner la négociation entre les annonceurs et les créateurs
00:13:58pour séparer la dimension éditoriale et commerciale.
00:14:02Certains formats en particulier sont plus faciles à vendre
00:14:04auprès de partenaires commerciaux,
00:14:06par exemple des formats interview ou vidéos d'opinion,
00:14:08bien que faciles à produire,
00:14:09ils vont beaucoup moins se vendre auprès de partenaires commerciaux,
00:14:12en revanche des formats portrait, documentaire ou chronique historique
00:14:14sont beaucoup plus faciles à vendre
00:14:16pour obtenir des financements en amont de la production.
00:14:18L'opportunité de nouer des partenariats commerciaux
00:14:23dépend très clairement des thématiques traitées
00:14:25et du positionnement politique des chaînes.
00:14:27Les acteurs les plus installés déclarent
00:14:29que c'est justement leur position dominante sur le marché
00:14:30qui leur permettrait d'accéder à une certaine indépendance
00:14:33dans le choix des partenaires.
00:14:35Cette indépendance relative par rapport aux partenaires commerciaux
00:14:38est possible que parce que leur ligne éditoriale initiale
00:14:40va évacuer la plupart des sujets polémiques.
00:14:43C'est par exemple très clair dans le discours de V21 qui nous dit
00:14:45on essaie d'avoir la ligne éditoriale qui nous semble la plus neutre,
00:14:48la plus objective possible.
00:14:50C'est aussi un choix marketing de notre part.
00:14:52Quand on est neutre au final,
00:14:53on essaie de plaire plus ou moins à la strata la plus vaste possible
00:14:55ce qui est généralement assez bien pour nous.
00:14:57On évite d'être dans ce qu'on appelle sur Youtube les dramas.
00:14:59Ça évite d'avoir à nous justifier auprès de nos sponsors.
00:15:04Cette neutralité souvent évoquée par les enquêtés
00:15:06prend des formes assez diverses
00:15:08mais elle consiste à s'éloigner l'engagement militant
00:15:11et d'une quelconque proximité avec des acteurs du milieu politique
00:15:13même si elle consiste quand même à valoriser
00:15:16certaines positions progressistes
00:15:17qui permettent notamment de soutenir des audiences jeunes
00:15:19et qui permettent donc de valoriser une audience
00:15:21comme une cible commerciale pour des annonceurs.
00:15:25A l'inverse, les créateurs les plus engagés politiquement
00:15:26doivent s'accrocher aux dons des audiences
00:15:27s'ils veulent continuer d'assumer une ligne critique
00:15:29vis-à-vis de responsables politiques, d'entreprises
00:15:31ou de gouvernements par exemple.
00:15:34Pour conclure,
00:15:35les logiques commerciales qui relèvent de la monétisation
00:15:37algorithmique du don, de l'abonnement
00:15:39ou des partenaires commerciaux,
00:15:40elles conditionnent très directement les conditions de mise en forme des contenus.
00:15:45Le choix des formats,
00:15:46les temporités des productions,
00:15:47le choix des thématiques,
00:15:48l'esthétique des miniatures,
00:15:49les styles d'énonciation
00:15:50se retrouvent en partie à indexer
00:15:53aux nécessités soit de satisfaire l'algorithme de YouTube,
00:15:56de capter l'attention,
00:15:57de fidéliser des audiences,
00:15:58de séduire des sponsors.
00:15:59YouTube n'est pas une simple nouvelle télévision
00:16:01mais c'est un espace qui est composite,
00:16:02qui est stratifié,
00:16:04où les acteurs se positionnent les uns les autres
00:16:05en plein et en creux
00:16:06et où l'hétonomie des uns
00:16:08sert de levier à l'autonomie déclarée des autres.
00:16:11Merci pour votre attention.
00:16:12Merci Quentin.
00:16:18On le voit bien effectivement
00:16:20que la production de contenu politique ici,
00:16:22sur le cadre de YouTube en particulier,
00:16:25la manière dont le contenu est produit
00:16:27est impactée en fait par le modèle,
00:16:29à la fois économique, les règles, etc.
00:16:30comme vous l'avez développé.
00:16:31On va faire dans cette seconde intervention
00:16:33avec vous, Jérémy Moualek,
00:16:35un focus sur les médias plus traditionnels
00:16:37et qui nous renseignera aussi en creux
00:16:39justement pour comprendre
00:16:39comment le narratif de l'information politique
00:16:44notamment se construit dans les médias traditionnels
00:16:46puisque vous êtes sociologue au centre Pierre-Nageville
00:16:48qui est de l'université Évry-Paris-Saclay.
00:16:51Vous êtes également associé à l'INA
00:16:52et vous avez analysé le traitement médiatique d'émeutes,
00:16:57notamment télévisuelles donc,
00:16:59dans une approche comparative et temporelle
00:17:02puisqu'on le voit,
00:17:03il s'agit des émeutes de 2005 et de 2023
00:17:05donc avec près de 20 ans d'écart
00:17:07et vous avez analysé à la fois la représentation
00:17:09de ces événements dans les JT de grandes chaînes
00:17:12mais aussi de chaînes d'information de continue
00:17:13et si je ne me trompe pas également
00:17:14combiné avec des interviews de journalistes
00:17:17qui ont couvert ces événements.
00:17:19Alors, qu'est-ce qui ressort de ce travail ?
00:17:21Est-ce que le traitement d'épisodes violents
00:17:23a changé en 20 ans
00:17:24ou est-ce que ce sont en fait les mêmes recettes
00:17:25qui sont utilisées dans cette narration ?
00:17:28Merci beaucoup.
00:17:30Bonjour à toutes et à tous.
00:17:31Merci beaucoup à l'ARCOM pour l'organisation de ces journées
00:17:33et de me permettre de présenter cette recherche.
00:17:37Déjà, quand on parle d'émeutes,
00:17:38de désordre urbain, de violences urbaines,
00:17:41en fait, ça ne témoigne pas simplement
00:17:42de la complexité des phénomènes supposés
00:17:44mais aussi des luttes de classement,
00:17:46des luttes de labels
00:17:47qui prévalent dans les champs médiatiques,
00:17:50politiques, économiques.
00:17:51Cette présentation s'intéresse, elle,
00:17:53au rôle de la télévision
00:17:55dans la construction sociale
00:17:56de ce qu'on finit par appeler émeutes.
00:17:59Alors, la littérature,
00:18:01et en particulier en sociologie,
00:18:02est abondante quand on fait le lien
00:18:04entre ce qu'on appelle banlieue, cité
00:18:06et télévision et médias,
00:18:08plus particulièrement médias.
00:18:10Mais justement, on a très peu d'éléments
00:18:12sur les liens entre émeutes et télévision
00:18:15et c'est pourquoi on a décidé
00:18:16de faire cette analyse depuis un an,
00:18:19donc en collaboration avec l'INA
00:18:20et financée par l'INJEP.
00:18:23On s'est tout simplement demandé,
00:18:24comme problématique,
00:18:26comment on représente
00:18:27ce qu'on appelle émeutes à la télévision,
00:18:29dans quelle mesure le développement
00:18:31des chaînes d'information en continu,
00:18:34la hausse de la concurrence, etc.,
00:18:36et aussi les rapports de force politiques
00:18:37ont fait évoluer la mise en forme
00:18:39des émeutes à la télévision
00:18:40et puis surtout,
00:18:42comment le contenu même des images
00:18:43contribue à légitimer une certaine vision
00:18:46de ces acteurs, de ces territoires
00:18:48ou de ces moyens d'action.
00:18:49Comme ça a été dit,
00:18:51on a décidé de faire une comparaison
00:18:53entre ce qu'on appelle donc
00:18:54les émeutes de 2005
00:18:55et puis les émeutes de 2023.
00:18:57Cette comparaison,
00:18:58elle tient au fait que ce sont
00:19:00des événements à dimension nationale,
00:19:01les seules émeutes à dimension nationale.
00:19:04Et puis, ça nous permettait aussi,
00:19:05au-delà de mettre en avant
00:19:06les points communs,
00:19:08de mettre potentiellement en avant
00:19:09les différences,
00:19:10puisqu'il y a des premiers travaux
00:19:11de sociologie et de sciences politiques
00:19:12qui montrent à quel point
00:19:13il y a des spécificités
00:19:15en 2005 et 2023.
00:19:16Et donc, on s'est demandé
00:19:18si c'était finalement
00:19:19les émeutes qui faisaient la télévision,
00:19:21les émeutes, leurs spécificités, etc.,
00:19:23ou la télévision qui faisait les émeutes.
00:19:26Et pour cela,
00:19:27on a donc étudié,
00:19:29on a procédé
00:19:30à l'analyse quantitative
00:19:32et qualitative de contenu,
00:19:35donc télévisuel,
00:19:36avec six chaînes en 2025
00:19:38et huit chaînes en 2023,
00:19:41aussi bien des chaînes agitées
00:19:42que des chaînes d'infos en continu.
00:19:44C'est à peu près 600 heures analysées,
00:19:48scindées en plus de 12 000 contenus.
00:19:50Et on a complété cette analyse de contenu
00:19:52avec des entretiens,
00:19:54avec des journalistes,
00:19:55ici des deux périodes,
00:19:562005 et 2023,
00:19:57même avec des journalistes
00:19:58qui avaient fait les deux périodes.
00:20:00Et puis, on a aussi créé
00:20:03une base de données prosopographiques
00:20:04à partir des données de l'INA,
00:20:07de LinkedIn et de Viadeo.
00:20:08Et ça concerne 1057 journalistes
00:20:11issus des deux périodes.
00:20:12On peut retracer finalement
00:20:13leur trajectoire sociale,
00:20:14leur formation,
00:20:15et ça nous sert à réinsérer
00:20:16le contenu des images,
00:20:18des formats,
00:20:19dans le contexte social
00:20:21des journalistes eux-mêmes
00:20:21et leur parcours biographique.
00:20:25Dans le cadre de cette communication
00:20:26forcément restreinte,
00:20:27je me suis concentré
00:20:30sur la première partie
00:20:31du rapport
00:20:31qui sortira
00:20:32dans quelques semaines
00:20:33et donc je vais me concentrer
00:20:35sur la partie
00:20:37qui interroge
00:20:37l'évolution potentielle
00:20:39du traitement télévisuel
00:20:40des émeutes
00:20:40à l'aune des évolutions
00:20:42du champ médiatique
00:20:42et de sa dépendance
00:20:43au champ économique.
00:20:45En 20 ans,
00:20:45pour le dire rapidement,
00:20:47le champ médiatique
00:20:48a très fortement évolué,
00:20:50vous le savez comme moi,
00:20:51déjà à l'échelle macro
00:20:51avec le développement
00:20:54des chaînes d'information privée,
00:20:55l'arrivée de la TNT,
00:20:56la hausse de la concurrence
00:20:57et donc des quêtes d'audience.
00:20:59A l'échelle du journaliste aussi,
00:21:01la littérature sociologique
00:21:02l'a largement étayée
00:21:03avec des injonctions
00:21:04à l'autonomie,
00:21:06à l'urgence,
00:21:07des forts effets
00:21:07de précarisation,
00:21:09avec un morcellement des tâches,
00:21:11une baisse de l'autonomie,
00:21:12etc.
00:21:13Finalement,
00:21:13ce qui en 2005
00:21:14apparaissait comme des nouveautés
00:21:15ou des exceptions
00:21:16a fini par s'imposer,
00:21:18à se banaliser
00:21:19en 2023
00:21:20dans ce qu'on peut appeler
00:21:21un journalisme préfabriqué
00:21:22qui combine format standardisé,
00:21:25recherche d'attractivité visuelle
00:21:26et, on le verra,
00:21:28contenu analytique
00:21:29très superficiel.
00:21:31Et donc,
00:21:31en résulte pour notre objet,
00:21:33une double orientation.
00:21:34La première,
00:21:35la production
00:21:35et la surreprésentation
00:21:37d'images de violence
00:21:38à bas coût
00:21:39qui répondent
00:21:40à cette exigence commerciale
00:21:41de spectacularisation.
00:21:43Ce sera le premier point
00:21:43que je vais aborder.
00:21:44Et puis,
00:21:44la deuxième orientation,
00:21:46le déploiement
00:21:46de ce qu'on peut appeler
00:21:47un répertoire
00:21:48de médiatisation
00:21:49qui, on le verra,
00:21:50désocialise les enjeux
00:21:51soulevés par l'emploi
00:21:52de la violence.
00:21:56Premier point,
00:21:57avant de commencer
00:21:58et de partir
00:21:59sur l'exigence
00:22:00de spectacularisation
00:22:01à l'aune
00:22:01de la commercialisation
00:22:02des images,
00:22:04point sur le parc
00:22:05du contenu quotidien
00:22:06pendant les émeutes
00:22:07de 2005 au 2023
00:22:08sur les chaînes d'info
00:22:10ou les JT.
00:22:10On voit qu'il y a
00:22:11une forte augmentation
00:22:12du contenu dédié
00:22:13aux émeutes
00:22:14en 2023.
00:22:15Il y a même des pics.
00:22:16Là, c'est très rapide,
00:22:18mais certaines chaînes
00:22:19comme BFM TV
00:22:19ou CNews
00:22:20passent plusieurs jours
00:22:20à 100%
00:22:21de contenu
00:22:22sur les événements.
00:22:25Et donc,
00:22:25cette focalisation,
00:22:27au-delà d'une focalisation
00:22:28temporelle,
00:22:29elle est aussi
00:22:29une focalisation
00:22:31qui a donné lieu
00:22:32à une mise en scène
00:22:33accrue de la violence
00:22:34entre 2005 et 2023.
00:22:36Quand on s'intéresse
00:22:37aux éléments visuels
00:22:38des contenus étudiés,
00:22:39on s'aperçoit
00:22:40que les dégradations
00:22:41de bâtiments,
00:22:42véhicules
00:22:42ou d'autres choses
00:22:43sont présentes
00:22:44dans la moitié
00:22:45des contenus
00:22:46analysés
00:22:48de cette période.
00:22:49Il y a aussi
00:22:49beaucoup d'images
00:22:50qui se déroulent
00:22:51la nuit,
00:22:52du feu,
00:22:52de la fumée,
00:22:54beaucoup plus
00:22:54entre 2005 et 2023
00:22:56de face à face
00:22:56entre policiers
00:22:58et émeutiers.
00:23:00Et donc,
00:23:00on a une grammaire
00:23:01iconographique
00:23:02de la violence
00:23:02qui s'est renforcée
00:23:03entre les deux périodes
00:23:04et qui,
00:23:05en plus,
00:23:05en 2023,
00:23:07s'insère
00:23:07dans des innovations
00:23:08technologiques
00:23:09qui sont plutôt
00:23:12contradictoires
00:23:12puisque tout en rendant
00:23:13les images plus visibles,
00:23:15eh bien,
00:23:16elles leur enlèvent
00:23:17ou elles appauvrissent
00:23:18leur sens
00:23:19et leur portée.
00:23:20Par exemple,
00:23:21vous connaissez tous
00:23:21ces innovations,
00:23:22mais il y a le split screen
00:23:23qui scinde l'écran
00:23:25en plusieurs parties
00:23:25afin de capter l'attention.
00:23:27On a aussi la cartographie
00:23:29qui existait déjà en 2005
00:23:30mais qui a été généralisée
00:23:31en 2023
00:23:32et à partir d'une carte
00:23:34qui peut paraître intéressante
00:23:36puisque ça répartit
00:23:37des phénomènes
00:23:38sur des territoires.
00:23:39En fait,
00:23:39ça tend à homogénéiser
00:23:40un seul et même phénomène
00:23:42et à faire taire
00:23:43justement
00:23:44les spécificités
00:23:45locales
00:23:47qui pourraient être intéressantes.
00:23:48Je continue
00:23:49avec,
00:23:50par exemple,
00:23:51l'emploi
00:23:52des écrans de fond
00:23:53derrière les présentateurs
00:23:54qui sont censés
00:23:55contextualiser le propos
00:23:57mais qui,
00:23:57en fait,
00:23:57figent le propos,
00:23:59un propos
00:24:00qui reste donc figé
00:24:01sur un contexte
00:24:02de violence
00:24:02et ici de feu.
00:24:04On a le dispositif
00:24:05Barco
00:24:05qui est ce dispositif,
00:24:08cet écran géant
00:24:09qui met en scène
00:24:10le journaliste
00:24:10en train d'exposer
00:24:11les images
00:24:12les plus fortes.
00:24:13Bon,
00:24:13je passe,
00:24:14dernier point,
00:24:14le mobilier du plateau
00:24:15aussi,
00:24:16le mobilier du plateau
00:24:17qui sert à donner
00:24:19une dimension supplémentaire
00:24:21aux images
00:24:22et donc à la spectacularité.
00:24:25Bon,
00:24:25on a toutes ces innovations
00:24:27technologiques
00:24:28mais ce qui semble aussi
00:24:29le plus important
00:24:30c'est l'évolution
00:24:31des genres
00:24:31et des formats
00:24:32à la télévision
00:24:33entre les deux périodes.
00:24:34En 20 ans,
00:24:35on remarque,
00:24:36par exemple,
00:24:36si on ne prend que
00:24:37les chaînes d'info
00:24:38en continu,
00:24:38qu'on a une baisse
00:24:39très très très importante
00:24:41de la part de reportages.
00:24:43Eh bien,
00:24:43en 2005,
00:24:44sur la période étudiée,
00:24:45on est à près de la moitié
00:24:46de contenus
00:24:47qui sont des reportages
00:24:48et on n'est plus qu'à 11%
00:24:49en 2023.
00:24:51Ce que ça traduit,
00:24:53c'est ce qu'on a un peu dit
00:24:54en introduction
00:24:54sur le journalisme.
00:24:55C'est le développement
00:24:56d'un journalisme assis,
00:24:57pour ne pas dire enfermé,
00:24:59beaucoup moins de sujets
00:24:59réalisés sur le terrain,
00:25:01beaucoup plus de sujets
00:25:01dits cabines
00:25:02avec des journalistes
00:25:03dits desqueurs
00:25:04qui, finalement,
00:25:06vont de moins en moins
00:25:06sur place
00:25:07et montent des images
00:25:08qu'ils reçoivent.
00:25:11On pourrait aussi évoquer
00:25:13le niveau de rediffusion
00:25:14des images.
00:25:15Je le dis rapidement,
00:25:16mais on a,
00:25:17par exemple,
00:25:17en 2023,
00:25:19en moyenne,
00:25:19que 20% des images
00:25:20diffusées sur les chaînes
00:25:21d'info en continu
00:25:22qui sont des images
00:25:23inédites.
00:25:25On a 45% des images
00:25:26qu'on a déjà vues
00:25:27dans la journée,
00:25:2815% des images
00:25:29qu'on a déjà vues
00:25:29depuis la veille,
00:25:3015% des images
00:25:32qu'on a vues
00:25:32depuis plusieurs jours.
00:25:33Donc, il y a un niveau
00:25:34de rediffusion,
00:25:35il y a une sorte
00:25:35de recyclage des images,
00:25:37une économie circulaire
00:25:38des images
00:25:38qui est très,
00:25:39très importante.
00:25:42Cette baisse
00:25:44des reportages,
00:25:46elle illustre aussi
00:25:47la façon dont on a
00:25:50réduit les coûts,
00:25:51je l'ai dit,
00:25:52et puis on a accentué
00:25:53une logique d'attractivité
00:25:54et on a fait des images,
00:25:56des images surtout
00:25:57d'illustrations,
00:25:58bien plus que des preuves
00:25:59d'informations.
00:26:01Et au-delà de ça,
00:26:02on a choisi
00:26:03de dramatiser aussi
00:26:04les événements
00:26:04en employant
00:26:05une rhétorique guerrière.
00:26:07Si on s'intéresse
00:26:08aux bandeaux
00:26:09ou aux termes employés
00:26:10dans les lancements,
00:26:11on voit aussi bien
00:26:11en 2005 qu'en 2023,
00:26:13on a énormément de termes,
00:26:15bon, le premier terme
00:26:16c'est violence, émeute,
00:26:17mais on a aussi
00:26:17du chaos,
00:26:18des affrontements,
00:26:19etc., la guérilla.
00:26:20Donc, on voit bien
00:26:21qu'il y a la volonté
00:26:21de dramatiser les événements,
00:26:24de faire du lancement
00:26:25comme des images,
00:26:26une sorte de produit
00:26:27d'appel
00:26:27pour capter l'attention
00:26:28et de rester sur la chaîne.
00:26:33De la même façon,
00:26:34je le dis très rapidement
00:26:34et peut-être que ça fera partie
00:26:36des échanges qu'on aura,
00:26:37mais l'arrivée des images
00:26:38issues des réseaux sociaux
00:26:39à la télévision,
00:26:40très importante en 2023
00:26:41parce qu'on trouve
00:26:41des images
00:26:42de ces réseaux
00:26:43dans 25% des contenus,
00:26:44donc c'est quand même
00:26:45assez énorme.
00:26:46Ces images-là, en fait,
00:26:47ont surtout servi
00:26:48de matière première
00:26:49gratuite aux chaînes
00:26:52plutôt que de contre-image
00:26:55ou contre-récit médiatique.
00:26:59Alors, la violence,
00:27:00elle n'est pas seulement
00:27:01transformée en spectacle,
00:27:03elle a fait aussi
00:27:03office de filtre
00:27:04qui a influé
00:27:05sur le cadrage médiatique
00:27:07opéré par les chaînes
00:27:08et c'est ma deuxième partie.
00:27:10Je passe rapidement,
00:27:11hop, ici.
00:27:14Comme je le disais
00:27:15en introduction,
00:27:16il y a un répertoire
00:27:16de médiatisation
00:27:17qui s'est enclenché
00:27:18et qui a servi
00:27:19à désocialiser les enjeux
00:27:20et on le voit
00:27:21avec la façon
00:27:23dont les chaînes
00:27:24se sont concentrées
00:27:25sur les conséquences
00:27:26et les bilans
00:27:26dans leur contenu.
00:27:28C'est-à-dire que
00:27:28plutôt que de parler
00:27:29des causes de la violence
00:27:30ou, en l'occurrence,
00:27:32je l'ai mis ici,
00:27:32de l'enquête
00:27:33ou de la mort
00:27:34de ces deux jeunes en 2005
00:27:35ou de la mort
00:27:36du jeune Naël Merzouk
00:27:37en 2023,
00:27:37on a surtout évoqué
00:27:39les conséquences
00:27:39matérielles,
00:27:40économiques des violences.
00:27:42On voit bien,
00:27:42c'est à peu près
00:27:43la moitié,
00:27:44si j'exagère un peu
00:27:44pour 2023,
00:27:45des contenus.
00:27:46En tout cas,
00:27:47ça se retrouve
00:27:48dans la moitié
00:27:48des contenus.
00:27:50Encore une fois,
00:27:51les images
00:27:53issues de réseaux sociaux
00:27:54et en 2023,
00:27:55l'image du tir du policier,
00:27:56par exemple,
00:27:57a sans doute servi
00:27:58à mettre à l'agenda
00:27:59davantage les questions
00:28:00de l'enquête
00:28:01et de la mort
00:28:02de Naël Merzouk
00:28:03puisqu'on voit bien
00:28:03qu'il y a une différence
00:28:04de 10 points de pourcentage
00:28:05entre les deux périodes.
00:28:06Mais ça n'a pas influé
00:28:07sur le cadrage médiatique
00:28:09qui reste un cadrage
00:28:10fait diversier,
00:28:11pour vous le dire
00:28:12rapidement en quelques chiffres.
00:28:14Mais par exemple,
00:28:14la question du maintien
00:28:15de l'ordre a été évoquée
00:28:16dans 5% des contenus,
00:28:17des inégalités sociales
00:28:18dans 2% des contenus,
00:28:19des discriminations
00:28:20dans 1% des contenus,
00:28:21de la politique de la ville
00:28:23dans 2%,
00:28:23etc.
00:28:24je pourrais continuer
00:28:25comme ça
00:28:25très longtemps.
00:28:28Et donc,
00:28:28ce traitement
00:28:29fait diversier,
00:28:30il est à mettre en lien
00:28:31avec une volonté
00:28:32finalement de capter
00:28:33une certaine audience,
00:28:34une cible,
00:28:35qui dépasse d'ailleurs
00:28:36de très loin
00:28:37la quête générale
00:28:38d'audience,
00:28:38mais plutôt
00:28:39une cible commerciale,
00:28:41qui fait que les journalistes
00:28:42utilisent de plus en plus
00:28:43des sujets
00:28:44dits miroirs,
00:28:45qui parlent
00:28:45à une certaine audience
00:28:46plutôt qu'une autre,
00:28:47et qui marginalisent
00:28:48des acteurs,
00:28:49puisqu'on voit bien
00:28:50que dans les acteurs
00:28:50les plus interrogés,
00:28:51en 2023,
00:28:52on a surtout
00:28:53des commerçants
00:28:53et des habitants lambda,
00:28:56bien plus que
00:28:57ce que la télévision
00:28:58va appeler des jeunes,
00:28:59qui sont interrogés
00:29:00seulement dans 2%
00:29:02des contenus,
00:29:02et puis les acteurs
00:29:03socio-éducatifs
00:29:04sont interrogés
00:29:04dans 8% des contenus
00:29:05simplement.
00:29:07Donc on a une marginalisation
00:29:08de ces acteurs-là,
00:29:09et au contraire
00:29:09un développement
00:29:10de la parole
00:29:10de commerçants,
00:29:11alors des partis politiques
00:29:12évidemment,
00:29:13mais en tout cas
00:29:14sur le terrain,
00:29:15en particulier
00:29:15des commerçants
00:29:16et des habitants.
00:29:17En croisant
00:29:18temps d'antenne
00:29:19et également
00:29:21chiffres d'interpellation
00:29:22ou véhicules incendiés,
00:29:24on s'aperçoit aussi
00:29:25que ce traitement
00:29:26fait diversier,
00:29:27il est largement
00:29:28à mettre en lien
00:29:29avec les sources officielles
00:29:33et la dépendance
00:29:33du journalisme
00:29:34avec les sources officielles,
00:29:35police,
00:29:36ministère de l'Intérieur,
00:29:37préfecture.
00:29:39Ce qu'on remarque,
00:29:40c'est que finalement,
00:29:41plus il y a
00:29:43d'incidents enregistrés
00:29:44et plus le traitement
00:29:46télévisuel
00:29:47va être important.
00:29:48Donc il y a
00:29:48une corrélation temporelle
00:29:49aussi bien en 2005
00:29:50qu'en 2023,
00:29:51là par exemple ici
00:29:51sur les chaînes d'information
00:29:52qu'il y a à mettre
00:29:53en évidence.
00:29:55Et donc ça souligne
00:29:55à quel point la télévision,
00:29:57alors ça peut paraître
00:29:58tautologique de le dire
00:29:58comme ça,
00:29:59mais elle est sensible
00:29:59à la violence visible
00:30:00et elle est sensible
00:30:02aux traductions politiques
00:30:03et administratives
00:30:04de cette violence.
00:30:05Cette corrélation,
00:30:09elle est enfin
00:30:10à mettre en lien
00:30:12avec le développement
00:30:13de deux types d'acteurs.
00:30:14Déjà les journalistes
00:30:15police-justice,
00:30:17absents en 2005
00:30:17et très présents en 2023.
00:30:19Ce sont les journalistes
00:30:20les plus présents en plateau,
00:30:22avant même
00:30:22les journalistes politiques,
00:30:23c'est vous dire.
00:30:24Donc ils sont présents
00:30:2548% du temps en plateau
00:30:27quand il y a des invités,
00:30:28les journalistes
00:30:28police-justice.
00:30:29Et puis ils sont à mettre
00:30:30en lien avec des nouveaux acteurs.
00:30:31Alors ils étaient déjà là
00:30:32en 2005,
00:30:32mais ils ne représentaient
00:30:33simplement que 2% des invités.
00:30:34ce sont les syndicalistes
00:30:36policiers.
00:30:37Les syndicalistes policiers
00:30:38sont parmi les plus invités
00:30:40derrière les politiques
00:30:41et puis les éditorialistes
00:30:43en plateau.
00:30:43Ce sont les plus invités.
00:30:44Ils sont là 26% du temps,
00:30:47ce qui est quand même
00:30:47très très important.
00:30:49Et en plus,
00:30:50quand on s'intéresse
00:30:51aux 6 syndicalistes
00:30:52les plus présents,
00:30:54on s'aperçoit
00:30:54qu'il y a ce qu'on pourrait appeler
00:30:56une circulation circulaire
00:30:57de l'invitation entre chaînes.
00:30:59Puisque là,
00:31:00sur un même jour,
00:31:01on peut s'apercevoir
00:31:02que des syndicalistes policiers
00:31:04vont de chaîne en chaîne
00:31:05pour finalement homogénéiser
00:31:07un seul et même cadrage
00:31:09fait diversier.
00:31:13En conclusion,
00:31:15donc dans cette présentation,
00:31:16on a décrit la façon
00:31:17dont les médias étudiés
00:31:18surreprésentent la violence
00:31:19du fait de sa télé-génie
00:31:21et de sa capacité
00:31:22à offrir des images
00:31:23répondant aux besoins
00:31:24d'un journalisme préfabriqué.
00:31:25On a montré
00:31:26qu'il y avait
00:31:27entre le traitement médiatique
00:31:28des émeutes de 2005
00:31:29et 2023
00:31:30des logiques similaires
00:31:31mais qui s'étaient renforcées
00:31:32en 2023.
00:31:34Alors si elle éclaire
00:31:34une partie du phénomène,
00:31:36ma présentation
00:31:37finalement
00:31:38ne permet pas
00:31:39de saisir
00:31:39la fabrique télévisuelle
00:31:41dans toutes ses dimensions
00:31:41et ses déterminations.
00:31:43Puisque
00:31:44ce que notre enquête montre
00:31:45et peut-être que j'aurai l'occasion
00:31:46d'en parler par la suite,
00:31:47mais la violence
00:31:48n'est pas seulement
00:31:48sur-représentée
00:31:49ou instrumentalisée,
00:31:51elle est aussi
00:31:51fortement disqualifiée
00:31:52ou pour le dire
00:31:53même très clairement
00:31:54unanimement disqualifiée
00:31:55à la télévision.
00:31:57La télévision finalement
00:31:58est enrôlée
00:31:59dans un processus
00:32:00de remise en ordre
00:32:01mêlant normativité
00:32:03et ethnocentrisme
00:32:04de classe.
00:32:06D'ailleurs
00:32:06la sociographie
00:32:07des journalistes
00:32:07qu'on peut faire
00:32:08à partir de la base
00:32:08de données
00:32:09qu'on a constituée
00:32:09montre bien
00:32:10à quel point
00:32:10le capital social
00:32:11culturel
00:32:12des journalistes
00:32:12entre 2005
00:32:13et 2023
00:32:14a fortement augmenté
00:32:15et peut expliquer
00:32:16qu'il y ait
00:32:17des affinités électives
00:32:18entre les journalistes
00:32:20et puis les acteurs
00:32:20les plus dominants
00:32:21par exemple
00:32:21du champ politique.
00:32:22Enfin
00:32:23l'enquête
00:32:24aboutit finalement
00:32:25à la mise
00:32:26en évidence
00:32:27d'une évolution
00:32:27notable
00:32:28entre 2005
00:32:28et 2023
00:32:29tandis que les chaînes
00:32:31de télévision
00:32:31en 2005
00:32:32s'étaient vertus
00:32:33à dépolitiser
00:32:33le phénomène
00:32:34à se cantonner
00:32:36à une vision sécuritaire
00:32:37en 2023
00:32:38on a beaucoup plus
00:32:39de lutte d'interprétation
00:32:40à la télévision
00:32:41on a finalement
00:32:43peut-être
00:32:43ce qui peut
00:32:44soit relever
00:32:45d'une politisation
00:32:46du journalisme télévisuel
00:32:47dans les pas
00:32:48de certaines chaînes
00:32:49d'infos en continu
00:32:50comme CNews
00:32:51soit aussi
00:32:51le reflet
00:32:52d'une polarisation
00:32:53du champ politique
00:32:54sur certaines questions
00:32:55comme les violences policières
00:32:56le racisme dans la police
00:32:57d'un côté
00:32:58si j'ose dire
00:32:58et puis de l'autre
00:32:59les questions identitaires
00:33:01et ça on peut le voir
00:33:02et là je fais un petit teasing
00:33:04pour la suite du rapport
00:33:05on peut le voir
00:33:06quand on regarde
00:33:07les invités
00:33:08les plus utiles
00:33:09les plus invités
00:33:10par chaîne d'infos en continu
00:33:11que ce soit
00:33:12les invités journalistiques
00:33:14ou médiatiques
00:33:14que les invités politiques
00:33:16on voit bien
00:33:17qu'il y a des formes
00:33:18de polarisation
00:33:19sur les chaînes
00:33:20d'infos en continu
00:33:20en 2023
00:33:21je vous remercie
00:33:22de votre attention
00:33:23merci Jérémy
00:33:29très intéressant
00:33:30on voit à la fois
00:33:31comme vous l'avez dit
00:33:32dans votre conclusion
00:33:33notamment
00:33:33une forme de continuité
00:33:34même s'il y a aussi
00:33:35des divergences
00:33:36dans la manière de traiter
00:33:37en 2005 et en 2023
00:33:38avec je crois
00:33:39cette exigence
00:33:40cette nécessité ressentie
00:33:42en tout cas
00:33:42de mettre en scène
00:33:43le spectaculaire
00:33:44pour des raisons
00:33:45finalement
00:33:46dans votre conclusion
00:33:47on le voyait
00:33:47peut-être un peu politique
00:33:48justement
00:33:49de représentation
00:33:49de la violence
00:33:50qui sont des choix politiques
00:33:51on voyait aussi
00:33:52alors vous ne l'avez pas utilisé
00:33:53le terme de spectaculaire
00:33:54Quentin
00:33:55mais on voit
00:33:56que ça draine aussi
00:33:57du coup du trafic
00:33:58des vues
00:33:58et donc quelque part
00:33:59de la monétisation derrière
00:34:00donc on voit
00:34:01des ressorts
00:34:02un petit peu similaires
00:34:03mais ça sert
00:34:04des objectifs différents
00:34:05ce sera peut-être
00:34:05l'occasion d'ailleurs
00:34:06de creuser cette question
00:34:08au média traditionnel
00:34:09plateforme
00:34:09dans le temps d'échange
00:34:10que nous aurons après
00:34:11puisque vous tous les deux
00:34:11vous avez mentionné
00:34:13le fait
00:34:13que la production
00:34:15de contenu en ligne
00:34:15sert aussi
00:34:16les médias
00:34:16traditionnels
00:34:18plus traditionnels
00:34:19alors là
00:34:19je propose quand même
00:34:20que dans ce troisième temps
00:34:21on se concentre
00:34:22sur une autre réflexion
00:34:24sur notre rapport
00:34:25à l'information
00:34:25avec vous
00:34:26Anina Claesson
00:34:27donc vous êtes doctorante
00:34:27au Crest
00:34:28donc l'Institut
00:34:29Polytechnique de Paris
00:34:30et au Médialab
00:34:31de Sciences Po
00:34:32et vous avez pris
00:34:32un autre angle
00:34:33vous pour travailler
00:34:33la question
00:34:34de notre rapport
00:34:34à l'information
00:34:35et la manière
00:34:37dont les plateformes
00:34:38jouent notre relation
00:34:40à l'actualité politique
00:34:41à travers les interactions
00:34:43directes qu'on peut avoir
00:34:44notamment avec
00:34:44celles et ceux
00:34:46qui font la vie politique
00:34:47dans notre pays
00:34:47que sont les parlementaires
00:34:48vous êtes intéressés
00:34:49dans ce travail
00:34:50sur les violences en ligne
00:34:52que subissent
00:34:53nos parlementaires
00:34:54ce qui est intéressant
00:34:54pour nous aujourd'hui
00:34:55non seulement
00:34:55parce que ça nous renseigne
00:34:57sur cette forme de violence
00:34:58que les parlementaires subissent
00:34:59mais aussi
00:34:59parce que ça nous renseigne
00:35:00en creux
00:35:00sur cette notion
00:35:01de haine en ligne
00:35:02qui est chère ici
00:35:02au thème
00:35:03et au sujet
00:35:04que l'ARCOM traite
00:35:05et donc peut-être
00:35:05qu'en creux
00:35:06on en apprend aussi
00:35:07autour de cette question
00:35:08plus générale
00:35:09de la haine en ligne
00:35:10je vous laisse la parole
00:35:10merci
00:35:12bonjour à toutes et à tous
00:35:14merci à ARCOM
00:35:15merci à l'ONES
00:35:16SACLÉ
00:35:17et donc je m'appelle
00:35:19Anina
00:35:20et ma thèse
00:35:21se focalise essentiellement
00:35:23sur comment
00:35:24les réseaux sociaux
00:35:25transforment le quotidien
00:35:27dans l'aspect politique
00:35:28et on ne peut pas parler
00:35:30de ce sujet
00:35:30sans traiter
00:35:31ce fait potentiellement
00:35:33néfaste
00:35:34donc le travail
00:35:35que je vais présenter
00:35:36aujourd'hui
00:35:37vient essentiellement
00:35:38d'un article
00:35:39qui va bientôt apparaître
00:35:40dans la rue française
00:35:42des sciences politiques
00:35:43et je m'adresse donc
00:35:45en réaction
00:35:47qui reçoivent
00:35:48les parlementaires
00:35:49les députés
00:35:49françaises
00:35:51sur Twitter
00:35:52sur les réseaux sociaux
00:35:53il y a une préoccupation
00:35:55croissante
00:35:56dans le débat public
00:35:57sur cette question
00:35:58tout ce qui est
00:35:59sub-harcèlement
00:35:59la haine en ligne
00:36:00les violences en ligne
00:36:02en France
00:36:03car internationale
00:36:04on voit plusieurs rapports
00:36:06qui signalent
00:36:07qu'il y a une augmentation
00:36:08des attaques
00:36:09et de menaces
00:36:10qui ciblent les élus
00:36:12notamment en France
00:36:13au niveau local
00:36:14et ça devient
00:36:17effectivement
00:36:18un facteur
00:36:19qui complique
00:36:19l'exercice
00:36:21de mandat
00:36:22c'est bien sûr
00:36:23que le fait
00:36:24de recevoir
00:36:25des menaces de mort
00:36:26a un impact psychologique
00:36:28mais il y a aussi
00:36:30une préoccupation
00:36:30que ça peut mener
00:36:31à un certain
00:36:31auto-censure
00:36:32ou au moins
00:36:33avoir un impact
00:36:34sur comment
00:36:35on s'exprime
00:36:35dans l'espace public
00:36:38en ligne
00:36:38surtout en tant que
00:36:41personnage public
00:36:41en tant qu'élu
00:36:42et on peut comprendre
00:36:45ces problématiques
00:36:46dans le cadre
00:36:47d'une sorte
00:36:47de crise
00:36:48de réapplication
00:36:49à la fois
00:36:50au point de vue
00:36:51des citoyens
00:36:52où il y a
00:36:52une sorte
00:36:53de sentiment
00:36:54de manque
00:36:55d'illégitimité
00:36:56parmi nos élus
00:36:58mais aussi
00:36:59du point de vue
00:37:01des élus
00:37:02pour lesquels
00:37:04l'expérience
00:37:05de s'engager
00:37:06d'interagir
00:37:07avec les citoyens
00:37:08de s'exprimer
00:37:08dans les médias
00:37:10etc.
00:37:11sont associés
00:37:12avec un certain
00:37:13risque personnel
00:37:14qui rend
00:37:14l'exercice
00:37:15de mandat
00:37:15plus compliqué
00:37:16et dans la littérature
00:37:20scientifique
00:37:21dans la science sociale
00:37:22on s'intéresse
00:37:23aussi à ces questions
00:37:25dans le cadre
00:37:26d'une représentation
00:37:27mais dans le sens
00:37:28de l'égalité
00:37:29donc est-ce que
00:37:30certains groupes
00:37:30sont plus ciblés
00:37:31par tout ce qui est
00:37:32hostilité en ligne
00:37:34que d'autres groupes
00:37:35et c'est une question
00:37:36qui est souvent
00:37:37explorée au prisme
00:37:38du genre
00:37:39est-ce que les femmes
00:37:40cellules sont plus ciblées
00:37:42par les violences
00:37:43en ligne
00:37:43que les hommes
00:37:44donc ici
00:37:46par exemple
00:37:46il y a un rapport
00:37:47fait par l'union
00:37:48interparlamentaire
00:37:49qui ont trouvé
00:37:49que 58%
00:37:50des femmes cellules
00:37:52ont devenu
00:37:55la cible
00:37:55de ces attaques
00:37:56misogynes
00:37:57sur les ressources
00:37:58sociaux
00:37:58voici aussi
00:38:00un compte Instagram
00:38:01qui a été créé
00:38:02par les députés
00:38:03écologistes
00:38:04où elles ont partagé
00:38:05les menaces
00:38:06qu'elles ont reçues
00:38:08en message privé
00:38:10ou sur Twitter
00:38:11etc.
00:38:12et il n'y a pas
00:38:13quand même
00:38:14des enjeux
00:38:16assez compliqués
00:38:17à ressoudre
00:38:18dans les approches
00:38:20scientifiques
00:38:21parce que
00:38:22c'est difficile
00:38:23de prouver
00:38:24une définition
00:38:25universelle
00:38:25de quel type
00:38:26de contenu
00:38:26sont problématiques
00:38:27sont classifiables
00:38:29comme la haine
00:38:30la violence
00:38:31etc.
00:38:32et comment
00:38:33s'assurer
00:38:33que nos définitions
00:38:35et nos opéralisations
00:38:36de ce phénomène
00:38:37sont applicables
00:38:39à la population
00:38:40concernée
00:38:40qui correspond
00:38:41au vécu
00:38:42des personnes
00:38:43qu'on cible
00:38:43donc
00:38:44selon cette question
00:38:45qui m'intéressait
00:38:46donc
00:38:47j'ai cherché
00:38:48à comprendre
00:38:49quel groupe
00:38:51de députés françaises
00:38:52sont ciblés
00:38:53par quel type
00:38:54de réaction
00:38:54en ligne
00:38:55et je m'intéressais
00:38:55à Twitter
00:38:56qui reste
00:38:56malgré cette transformation
00:38:58une plateforme
00:38:59et un réseau sociaux
00:39:00très importante
00:39:01dans la sphère politique
00:39:02et pour les députés
00:39:02en particulier
00:39:03surtout
00:39:04pendant cette période
00:39:05de 2022
00:39:062023
00:39:06et donc
00:39:09je voulais m'assurer
00:39:12que ma définition
00:39:13de différents types
00:39:16de réactions
00:39:16correspond
00:39:17au vécu
00:39:19quotidien
00:39:20des élus
00:39:21des députés
00:39:22qui sont présents
00:39:23sur Twitter
00:39:24et même si
00:39:26je présente ici
00:39:27une approche
00:39:27computationnelle
00:39:28tout est fondé
00:39:30dans un travail
00:39:31de terrain
00:39:31qualitatif
00:39:32donc j'ai passé
00:39:33deux ans
00:39:33en réalisant
00:39:35des entretiens
00:39:36des observations
00:39:37au sein
00:39:37des équipes
00:39:38parlementaires
00:39:39donc les députés
00:39:40et aussi
00:39:40ses collaborateurs
00:39:41collaboratrices
00:39:42donc j'ai réalisé
00:39:44plus de 50 entretiens
00:39:46avec 45 équipes
00:39:48où j'ai donc demandé
00:39:50aux députés
00:39:50parmi d'autres questions
00:39:51quel type
00:39:53de message
00:39:53est-ce que vous considérez
00:39:54problématique
00:39:55pour vous
00:39:56dans ce sens
00:39:57ou de nôtre
00:39:57si vous avez la possibilité
00:39:59de supprimer
00:40:00certains commentaires
00:40:01sur Instagram
00:40:01par exemple
00:40:02quel type de message
00:40:03est-ce que vous allez
00:40:04supprimer
00:40:05et quel type d'impact
00:40:07est-ce que
00:40:07ce flux constant
00:40:09de réaction
00:40:09a sur votre travail
00:40:11et c'est ce qu'on m'a dit
00:40:13souvent
00:40:14c'est qu'il y a
00:40:15une distinction
00:40:15importante à faire
00:40:16entre différents types
00:40:18de négativité
00:40:19c'est important
00:40:21de pouvoir
00:40:22critiquer
00:40:23nos élus
00:40:23on peut exprimer
00:40:24des sentiments
00:40:25négatifs
00:40:25concernant
00:40:27les politiques
00:40:28et le public
00:40:29qu'on mène
00:40:32les idéologies
00:40:33les comportements
00:40:34des parties
00:40:35etc
00:40:35et donc
00:40:37ce qu'on m'a dit
00:40:37souvent
00:40:38c'est que
00:40:39je n'ai pas de problème
00:40:40avec ce type de contenu
00:40:41ce qui devient
00:40:42problématique
00:40:43c'est quand
00:40:43quelque chose
00:40:44me cible en tant
00:40:45qu'individu
00:40:45s'il y a
00:40:47des insultes
00:40:47qui me cible
00:40:48en tant que
00:40:49personne
00:40:50un être humain
00:40:51mais aussi
00:40:51en tant que femme
00:40:52en tant que personne
00:40:53raciste
00:40:54en tant que membre
00:40:54de la communauté
00:40:55LGBT
00:40:55etc
00:40:56et par contre
00:40:58ce qu'on m'a dit
00:40:59aussi
00:40:59c'est que
00:41:01même si
00:41:01je fais face
00:41:02à des vagues
00:41:03d'harcèlement
00:41:03si je reçois
00:41:05aussi des messages
00:41:07positifs
00:41:07des expressions
00:41:08de soutien
00:41:08ça peut avoir
00:41:10une sorte de
00:41:10contrepoids
00:41:11psychologique
00:41:11qui rend le quotidien
00:41:13un peu plus facile
00:41:14à gérer
00:41:15et j'ai donc
00:41:16cherché
00:41:16à distinguer
00:41:18ces trois catégories
00:41:19les attaques personnelles
00:41:20dont tout ce qui cible
00:41:21l'individu
00:41:22en tant qu'individu
00:41:23les critiques politiques
00:41:24qui cible l'individu
00:41:25en tant qu'acteur politique
00:41:27et les expressions
00:41:27de soutien
00:41:28et je vais vous montrer
00:41:29quelques exemples
00:41:29tout à l'heure
00:41:30et j'ai donc
00:41:32annoté manuellement
00:41:33environ 3000 tweets
00:41:35pour affiner
00:41:36cette grille
00:41:37de codage
00:41:37et trouver des exemples
00:41:39que j'ai ensuite
00:41:39utilisé pour former
00:41:41trois modèles
00:41:42de classifiaires
00:41:42automatiques
00:41:43donc utilisant
00:41:45des modèles
00:41:45de langage
00:41:46je ne peux pas rentrer
00:41:47dans les détails
00:41:47méthodologiques
00:41:48mais il s'agit
00:41:49de modèles
00:41:49type BERT
00:41:50et que j'ai donc
00:41:53ensuite pu appliquer
00:41:54sur l'ensemble
00:41:55des données
00:41:56que j'avais
00:41:57ce qui était
00:41:58la totalité
00:41:59de tweets
00:42:00envoyés
00:42:01aux parlementaires
00:42:02français
00:42:03pendant la période
00:42:05septembre
00:42:052022
00:42:06jusqu'à mai
00:42:072023
00:42:08donc la fin
00:42:09de l'accès
00:42:10aux données
00:42:10donné par l'API
00:42:11de Twitter
00:42:11un peu après même
00:42:13ce qui représente
00:42:15plus de 4 millions
00:42:16de tweets
00:42:17j'ai donc aussi
00:42:18choisi
00:42:19d'uniquement
00:42:19inclure
00:42:20les quotes tweets
00:42:21les mentions
00:42:22dans tout ce qui est
00:42:24une arrobase
00:42:26une certaine
00:42:27identifiante
00:42:27et la réponse
00:42:28directe
00:42:29adressée
00:42:29à une seule députée
00:42:30pour m'assurer
00:42:31que le sentiment
00:42:32expressé
00:42:33cible vraiment
00:42:34cet individu-là
00:42:35et n'est pas envoyé
00:42:35en masse
00:42:36pour tous les députés
00:42:38d'un certain groupe
00:42:39par exemple
00:42:39et j'ai donc
00:42:42grâce à cette
00:42:43méthodologie
00:42:44computationnelle
00:42:44pu étudier
00:42:45la totalité
00:42:46de mentions
00:42:46qui correspond
00:42:48à ces critères-là
00:42:49et là
00:42:50je vais vous montrer
00:42:50quelques exemples
00:42:51de ma catégorie
00:42:53juste pour vous prévenir
00:42:54que je vais montrer
00:42:55des insultes
00:42:55parfois misogynes
00:42:56et racistes
00:42:57mais rien de trop
00:42:58explicite
00:42:59et donc ça
00:43:00ressemblait
00:43:01à ça
00:43:02donc premièrement
00:43:03on a ces 4 catégories
00:43:05ici
00:43:05que j'ai donc
00:43:06regroupées
00:43:07sous la paraplegie
00:43:08de violences en ligne
00:43:09donc on voit
00:43:10qu'il y a un certain
00:43:11éventail
00:43:12de gravités
00:43:13entre guillemets
00:43:14et il y a tout ce qui est
00:43:15discours de haine
00:43:16illégal
00:43:17déjà donc
00:43:17ce qui cible
00:43:18l'individu
00:43:19en tant que
00:43:20membre
00:43:21d'un groupe
00:43:22protégé
00:43:22mais aussi
00:43:23la forme d'insultes
00:43:24un peu plus subtile
00:43:25ou créative
00:43:26même
00:43:26par exemple
00:43:28une camomille
00:43:28pour la calmer
00:43:29la petite dame
00:43:29lui ferait le plus grand bien
00:43:31un détecteur
00:43:32automatique
00:43:33de mots clés
00:43:34associés
00:43:35avec le discours
00:43:36de haine
00:43:36ne va pas
00:43:38forcément trouver
00:43:39cette phrase
00:43:40comme problématique
00:43:41mais dans le contexte
00:43:41on a pu comprendre
00:43:42que ce n'était pas
00:43:43avec une intention
00:43:44bienveillante
00:43:45que ça a été publié
00:43:46il y a aussi
00:43:47tout ce qui est
00:43:48les remarques
00:43:48personnelles
00:43:49négatives
00:43:49qui ciblent
00:43:50le corps
00:43:51la voix
00:43:52la tenue
00:43:52de la personne
00:43:53et aussi
00:43:54la menace
00:43:55de violence
00:43:56assez évidente
00:43:57et ça c'est basé
00:44:01sur ce qu'on m'a dit
00:44:02dans les centristiens
00:44:03avec les exemples
00:44:04des types
00:44:05de contenu
00:44:05qui franchissent
00:44:07une limite
00:44:07pour la personne
00:44:10concernée
00:44:11à contraster
00:44:12avec les critiques
00:44:14politiques
00:44:15des messages
00:44:16qui sont négatifs
00:44:17même un peu
00:44:17impoliques
00:44:18mais qui ciblent
00:44:19l'individu
00:44:20en tant qu'acteur
00:44:21politique
00:44:21pour le parti
00:44:23une idéologie
00:44:24le comportement
00:44:25en tant que député
00:44:26et finalement
00:44:27les expressions
00:44:27de soutien
00:44:28donc tout ce qui est
00:44:29bravo
00:44:29félicitations
00:44:30merci
00:44:31donc des sentiments
00:44:34des messages
00:44:35très clairement
00:44:35positifs
00:44:36et donc
00:44:39en appliquant
00:44:40cette grille
00:44:40de codage
00:44:41sur les 4 millions
00:44:42de tweets
00:44:42la distribution
00:44:44ça ressemble
00:44:44un peu à ça
00:44:45donc pour la plupart
00:44:46des députés
00:44:47les critiques politiques
00:44:49sont plus courantes
00:44:50que les attaques
00:44:51personnelles
00:44:52et plus
00:44:53présentes aussi
00:44:54que le soutien
00:44:55d'ailleurs
00:44:55on voit notamment
00:44:57une sorte de pic
00:44:58d'hostilité
00:44:59à la fois
00:45:00avec les critiques
00:45:01et aussi
00:45:01avec les attaques
00:45:02parmi la période
00:45:03la plus intense
00:45:04du débat
00:45:06sur la réforme
00:45:07de retraite
00:45:07en février
00:45:08et mars
00:45:082023
00:45:09par exemple
00:45:10mais ça
00:45:11c'est en moyenne
00:45:12il y a donc
00:45:13des variations
00:45:13individuelles
00:45:14assez importantes
00:45:15et donc
00:45:16le premier résultat
00:45:18que je veux
00:45:18souligner
00:45:19c'est que
00:45:20toute attention
00:45:21sur Twitter
00:45:22est très très
00:45:23concentrée
00:45:24sur une petite
00:45:24minorité
00:45:25d'individus
00:45:25et surtout
00:45:26l'attention
00:45:27négative
00:45:28et ça
00:45:29ça correspond
00:45:30à ce qu'on sait
00:45:30sur la distribution
00:45:32d'attention
00:45:32dans l'économie
00:45:34de notre attention
00:45:34en ligne
00:45:35en général
00:45:36mais ici
00:45:37il y a vraiment
00:45:38une concentration
00:45:39qui est très marquée
00:45:40donc il y a
00:45:41autour de
00:45:412%
00:45:43pour toutes les catégories
00:45:442%
00:45:45de députés
00:45:46qui reçoivent
00:45:4750%
00:45:48de tous les tweets
00:45:49classifiables
00:45:50dans une certaine
00:45:51catégorie
00:45:51pour les attaques
00:45:52c'est 1,4%
00:45:54des députés
00:45:55qui reçoivent
00:45:5650%
00:45:57de la totalité
00:45:58des tweets
00:45:58qui sont
00:45:58classifiables
00:45:59comme des attaques
00:46:00personnelles
00:46:01et il y a
00:46:02donc des exemples
00:46:04les plus extrêmes
00:46:06donc la députée
00:46:06qui est la plus
00:46:07ciblée
00:46:07c'est la députée
00:46:09écologiste
00:46:09Sandrine Rousseau
00:46:10de loin
00:46:12ce qui représente
00:46:13elle seule
00:46:14elle est la cible
00:46:15de 13%
00:46:16de toutes
00:46:17les attaques
00:46:18personnelles
00:46:18identifiables
00:46:19dans mes données
00:46:19donc ça donne
00:46:20autour de
00:46:2110 000
00:46:22tweets
00:46:23publics
00:46:25qui sont classifiables
00:46:26comme des attaques
00:46:26par mois
00:46:27et
00:46:29c'est donc
00:46:31ce que je trouvais
00:46:31en général
00:46:32que plus
00:46:32on s'engage
00:46:33sur Twitter
00:46:34plus l'expérience
00:46:36devient négative
00:46:37donc
00:46:38plus qu'on a
00:46:39des followers
00:46:39plus qu'on interagisse
00:46:41directement
00:46:42avec
00:46:42les autres
00:46:44utilisateurs
00:46:45plus qu'on va
00:46:46recevoir
00:46:47les attaques
00:46:47les critiques
00:46:48et moins de soutien
00:46:49en même temps
00:46:49donc je n'ai pas
00:46:50vraiment vu
00:46:51dans l'ensemble
00:46:51une sorte
00:46:52d'effet
00:46:52de contrepoids
00:46:53pour la plupart
00:46:54normalement
00:46:56les
00:46:57contenus
00:46:59des messages
00:46:59hostiles
00:47:00vont main dans la main
00:47:01avec une diminution
00:47:02de messages
00:47:02positifs
00:47:03aussi
00:47:03dans ce contexte
00:47:06l'affiliation politique
00:47:07reste bien sûr
00:47:08très importante
00:47:08on voit par exemple
00:47:09que le groupe
00:47:10Renaissance
00:47:11dont la majorité
00:47:11précédentielle
00:47:12et aussi
00:47:13le groupe
00:47:14écologiste
00:47:14et les filles
00:47:15sont les cibles
00:47:17de plus d'attaques
00:47:18plus de critiques
00:47:18moins de soutien
00:47:19les députés
00:47:20du groupe
00:47:20RN
00:47:21sont la cible
00:47:23à la fois
00:47:23plus d'attaques
00:47:24mais aussi
00:47:24plus de
00:47:25proportions
00:47:27plus élevées
00:47:27de soutien
00:47:28ce qui peut indiquer
00:47:28une certaine polarisation
00:47:29pendant cette période
00:47:32et on ne voit pas
00:47:33de différence
00:47:34en termes de volume
00:47:35statistiquement
00:47:35significatif
00:47:37entre les femmes
00:47:37et les hommes
00:47:38par contre
00:47:39il y a
00:47:39des enjeux
00:47:41des dynamiques
00:47:42genrés
00:47:42dans le contenu
00:47:44de ces insultes
00:47:46je ne sais pas
00:47:47si vous pouvez voir
00:47:47le mot ici
00:47:48mais effectivement
00:47:49c'est une figure
00:47:50avec le mot
00:47:51le plus associé
00:47:51à la femme
00:47:52en haut
00:47:53et le mot
00:47:54le plus associé
00:47:54aux hommes
00:47:55députés
00:47:55en bas
00:47:56on trouve des mots
00:47:57parmi les messages
00:47:58ciblants de la femme
00:47:59comme cruche
00:48:00conne
00:48:00folle
00:48:01dinde
00:48:01etc
00:48:02petite fille
00:48:03qui évoque
00:48:04certains stéréotypes
00:48:05des femmes
00:48:07comme plus émotionnelles
00:48:08moins compétentes
00:48:09etc
00:48:09tandis qu'on voit
00:48:10des termes
00:48:11comme traître
00:48:11guignol
00:48:12qui sont plus associés
00:48:13à la fonction
00:48:13politique
00:48:14parmi les hommes
00:48:14mais on voit aussi
00:48:16des surnoms
00:48:17des termes
00:48:18comme sardine
00:48:19russo
00:48:19ce qui est
00:48:20le nom
00:48:20d'un compte
00:48:21parodique
00:48:21exclusivement
00:48:22dédié
00:48:23à encourager
00:48:24des bacs
00:48:24de harcèlement
00:48:25contre la députée
00:48:25Sandrine
00:48:26russo
00:48:26par exemple
00:48:27donc il y a
00:48:27c'est très
00:48:28importante
00:48:29la présence
00:48:30de ce type
00:48:31de formulations
00:48:33très spécifiques
00:48:33individualisées
00:48:34qui vont souvent
00:48:35cibler l'identité
00:48:36les origines
00:48:36sociales
00:48:37racistes
00:48:37de la personne
00:48:38donc en conclusion
00:48:40je veux dire
00:48:42que même si
00:48:43la plupart
00:48:45des députés
00:48:45ne sont pas
00:48:46automatiquement
00:48:47des cibles
00:48:48de vagues
00:48:49de harcèlement
00:48:50très importantes
00:48:51en termes
00:48:52de volume
00:48:53ce qu'on reçoit
00:48:54c'est souvent
00:48:55ça va cibler
00:48:56nos identités
00:48:57en termes de genre
00:48:58mais aussi en termes
00:48:59d'autres facteurs
00:48:59et les cibles
00:49:02les plus ciblées
00:49:04en fait
00:49:04les individus
00:49:05qui sont
00:49:06qui reçoivent
00:49:09les vagues
00:49:10de harcèlement
00:49:12en termes
00:49:12de volume
00:49:13le plus important
00:49:13cet harcèlement
00:49:14devient extrêmement
00:49:15visible
00:49:16pour les autres
00:49:16c'est ça que je trouve
00:49:17aussi dans mes entretiens
00:49:18que même si
00:49:19moi je ne suis pas
00:49:21la cible
00:49:21de 10 000 tweets
00:49:23par mois
00:49:25je vois que ça
00:49:26se passe pour
00:49:27Sandrine russo
00:49:28et les autres
00:49:28et je vais donc
00:49:30éviter
00:49:32et ajuster
00:49:33mon comportement
00:49:34pour éviter
00:49:35que ça devienne
00:49:36moi
00:49:36la prochaine fois
00:49:37et donc c'est ça
00:49:39qui est important
00:49:39pour des enjeux
00:49:40en termes
00:49:41de modération
00:49:42de contenu
00:49:42mais aussi
00:49:43pour nos débats
00:49:44publics
00:49:44et l'expérience
00:49:45d'exercer
00:49:46un mandat
00:49:47démocratique
00:49:48que le prix
00:49:49de la visibilité
00:49:50c'est pas uniquement
00:49:50un enjeu
00:49:51pour la personne
00:49:51ciblée
00:49:52mais aussi
00:49:52pour les spectateurs
00:49:53merci beaucoup
00:49:55merci Alina
00:50:00donc oui effectivement
00:50:01on le voit
00:50:01donc des attaques
00:50:03certainement très ciblées
00:50:04je crois qu'un des chiffres
00:50:05que vous avez sorti
00:50:06c'est 1,4%
00:50:07récolte 50%
00:50:08des attaques
00:50:09et des critiques
00:50:09c'est bien ça
00:50:10qui se base
00:50:12sur une des approches
00:50:13très genrées
00:50:13racisées
00:50:14effectivement
00:50:14donc ça nous renseigne
00:50:15beaucoup sur cette violence
00:50:16en ligne
00:50:16que subissent nos parlementaires
00:50:17et donc ça fait
00:50:18trois exposés
00:50:19en fait
00:50:19dans lesquels se joue
00:50:21notre rapport
00:50:21à l'information
00:50:22et donc en creux
00:50:23à la démocratie
00:50:23ça nous semblait très important
00:50:24de conclure cette table ronde
00:50:26de terminer cette table ronde
00:50:27avec une intervention
00:50:28qui nous renseigne
00:50:28sur la manière
00:50:29dont non pas
00:50:31le contenu est produit
00:50:32mais comment
00:50:33ceux qui sont exposés
00:50:34à du contenu
00:50:34sont capables
00:50:36de s'y retrouver
00:50:36et en particulier
00:50:37les plus jeunes
00:50:38ici les lycéens
00:50:38et les lycéennes
00:50:39nous le verrons
00:50:40à travers votre exposé
00:50:41Julia Cagé
00:50:41donc vous êtes professeur
00:50:42associé en économie
00:50:43au sein du département
00:50:44d'économie de Sciences Po
00:50:45vous êtes également affilié
00:50:47au Centre for Economic
00:50:48and Policy Research
00:50:49et vous allez justement
00:50:50nous rendre compte
00:50:51d'une recherche
00:50:52que vous avez conduite
00:50:52avec des collègues
00:50:53bien sûr
00:50:54au sein de lycées français
00:50:55pour comprendre
00:50:56comment nos lycéens
00:50:57et nos lycéennes
00:50:58sont exposés à l'information
00:50:59et notamment
00:51:01s'ils sont en capacité
00:51:01de distinguer
00:51:02la qualité de l'information
00:51:03à laquelle ils sont exposés
00:51:05Merci beaucoup
00:51:06et merci à l'ARCOM
00:51:07pour cette invitation
00:51:08c'est un travail de recherche
00:51:09qu'on a commencé
00:51:10il y a plusieurs années
00:51:11maintenant
00:51:12avec Simon Briol
00:51:12qui est professeur
00:51:13à l'université de Montpellier
00:51:14et André Aprat
00:51:16dont on a pas mal déjà parlé
00:51:17pendant ces journées d'études
00:51:18puisque c'est lui
00:51:19qui avait développé
00:51:20aux Etats-Unis
00:51:21la notion de pouvoir médiatique
00:51:22notamment par rapport
00:51:24à la concentration
00:51:25dans l'univers des médias
00:51:27alors la question
00:51:28qu'on a voulu comprendre
00:51:30finalement
00:51:31c'est comment comprendre
00:51:32aujourd'hui
00:51:33la baisse
00:51:33de la demande
00:51:35et de la consommation
00:51:36d'informations
00:51:36dans tous les pays
00:51:37et la baisse
00:51:38de la propension
00:51:39à payer
00:51:40c'est quelque chose
00:51:40qui est extrêmement bien
00:51:41bien documenté
00:51:43année après année
00:51:44vous prenez les études
00:51:45qui sont publiées
00:51:45par le Reuters Institute
00:51:46avec des enquêtes
00:51:47qui sont faites
00:51:48sur des échantillons
00:51:49de 3 à 4 000 personnes
00:51:50dans le monde entier
00:51:51on constate ce phénomène
00:51:53y compris en ligne
00:51:54c'est à dire
00:51:54que c'est pas simplement
00:51:55que les gens
00:51:56ne veulent plus consommer
00:51:56de médias traditionnels
00:51:57ou consomment plus
00:51:58de médias papiers
00:51:59en fait les gens
00:52:00se détournent
00:52:00de l'information
00:52:01y compris de l'information
00:52:02en ligne
00:52:04on le constate
00:52:04au cours des 15
00:52:0520 dernières années
00:52:06et c'est particulièrement
00:52:07marqué
00:52:08chez les plus jeunes
00:52:09et c'est un véritable enjeu
00:52:10parce qu'en fait
00:52:11moi pendant longtemps
00:52:12j'ai uniquement travaillé
00:52:13sur les conditions
00:52:14de production
00:52:14d'une information indépendante
00:52:16alors c'est peut-être
00:52:16le fait d'être devenue mère
00:52:17je sais pas
00:52:18je suis aperçu
00:52:18qu'il suffisait pas
00:52:19de faire cuire des brocolis
00:52:20encore fallait-il convaincre
00:52:21vos enfants de les manger
00:52:22ce qui est beaucoup moins évident
00:52:24et c'est un peu
00:52:25la même question
00:52:26qu'on a aujourd'hui
00:52:26pour la production d'informations
00:52:28c'est-à-dire qu'on se retrouve
00:52:28dans un univers
00:52:29où en fait
00:52:30on n'a jamais eu
00:52:31autant d'informations disponibles
00:52:32y compris
00:52:33de l'information d'égalité
00:52:35disponible gratuitement
00:52:37en ligne
00:52:38et pourtant
00:52:38on s'aperçoit
00:52:39que les gens
00:52:40ne la consomment pas
00:52:40forcément
00:52:41et on a été confronté
00:52:43finalement
00:52:43à deux hypothèses
00:52:45qu'on a voulu tester
00:52:46avec Simon et Andréa
00:52:47la première
00:52:48c'est quand même
00:52:48une barrière de prix
00:52:49qui reste relativement importante
00:52:51parce que si vous regardez
00:52:51la proportion à payer
00:52:52pour de l'information
00:52:53en moyenne
00:52:54vous avez moins de 20%
00:52:55des citoyens interrogés
00:52:56et c'est assez stable
00:52:57dans beaucoup de pays
00:52:58qui sont prêts à payer
00:52:59pour de l'information
00:53:00et quand vous leur demandez
00:53:01combien vous êtes prêts à payer
00:53:02on va être en sorte
00:53:03de 8, 9, 10 euros maximum
00:53:05ce qui est en fait
00:53:05inférieur aujourd'hui
00:53:06au prix qu'on a
00:53:07d'un abonnement en ligne
00:53:09et à un média
00:53:10qui va plutôt être
00:53:10autour de 12 euros
00:53:11et puis quand vous regardez
00:53:13en fait aujourd'hui
00:53:13les contraintes budgétaires
00:53:14qui existent
00:53:15alors je sais que souvent
00:53:15la discussion
00:53:16les gens vont dire
00:53:16ah mais regardez
00:53:17les gens s'achètent des iPhones
00:53:18ou des habits chez Shane
00:53:19ils peuvent très bien
00:53:20se payer un abonnement
00:53:21à 10 euros
00:53:21en fait on n'en est pas là
00:53:22dans la réalité
00:53:23des contraintes budgétaires
00:53:24donc quand même
00:53:24une première hypothèse
00:53:25qu'on voulait vraiment tester nous
00:53:26c'était dans quelle mesure
00:53:28il y a un frein
00:53:28qui est une barrière au prix
00:53:29voilà
00:53:30les gens ne s'abonnent pas
00:53:32à des médias de qualité
00:53:33même si ça peut sembler
00:53:34relativement peu cher
00:53:36parce qu'ils n'en ont pas
00:53:37les moyens
00:53:38et en fait ça a été quand même
00:53:39mis en place
00:53:40et étudié
00:53:41dans le cadre
00:53:41d'un certain nombre
00:53:42de politique publique
00:53:43alors je ne sais pas
00:53:44si vous vous souvenez
00:53:44historiquement en 2009-2012
00:53:46il y a eu des premiers états
00:53:47généraux de l'information
00:53:48sous Nicolas Sarkozy
00:53:49il y a eu cette politique
00:53:50d'abonnement offert
00:53:51mon journal offert
00:53:52pour les plus jeunes
00:53:53les lycéens
00:53:53qui n'a jamais été évaluée
00:53:55et puis c'est un peu
00:53:55la logique qu'il y a eu aussi
00:53:56après la crise de la Covid
00:53:58avec des politiques
00:53:59de crédit d'impôt
00:54:00pour un abonnement
00:54:00qui n'ont pas non plus
00:54:02d'ailleurs été fondamentalement
00:54:03évaluées
00:54:04donc ça c'est la première chose
00:54:05est-ce qu'on a un frein
00:54:06finalement qui est un frein de prix
00:54:08et dans ce cas là
00:54:09est-ce qu'il suffit
00:54:10de relâcher
00:54:10cette barrière de prix
00:54:11pour convaincre les gens
00:54:13de consommer de l'information
00:54:14et puis quand même
00:54:15la deuxième question
00:54:16qui se pose
00:54:17est-ce que c'est pas un manque
00:54:18je mets des guillemets
00:54:19mais c'est la formule
00:54:20qu'on utilise
00:54:20d'éducation aux médias
00:54:21notamment un problème
00:54:23de définition
00:54:24de rapport à l'information
00:54:25de ce qu'est l'information
00:54:27tout à l'heure
00:54:27tu mentionnais
00:54:28Youtube
00:54:29Hugo Décrypte
00:54:30qu'on va voir très fortement
00:54:31en fait là
00:54:31dans l'étude
00:54:32qu'on fait
00:54:34mais encore
00:54:34Hugo Décrypte
00:54:35sur Youtube
00:54:36c'est une chaîne d'information
00:54:37mais parfois
00:54:37on n'a pas loin
00:54:38quand vous commencez
00:54:39à faire des enquêtes
00:54:39et du calif
00:54:40vous interrogez
00:54:40les plus jeunes
00:54:41sur leur dernière expérience
00:54:42de consommation d'informations
00:54:43ils vont vous répondre
00:54:44sur TikTok
00:54:44et donc il y a la question
00:54:46de qu'est-ce que de l'information
00:54:47comment elle est reprise
00:54:48comment elle est éditorialisée
00:54:49et en fait finalement
00:54:50est-ce qu'on n'a pas
00:54:51un problème aujourd'hui
00:54:52on a arrêté d'expliquer
00:54:54aux plus jeunes
00:54:54ce qu'était une information
00:54:55du coup ils font plus la différence
00:54:56entre une vidéo sur TikTok
00:54:58et un journal de qualité
00:54:59et donc c'est sur cette éducation
00:55:00en médias
00:55:01finalement qu'il faut investir
00:55:03sachant qu'on peut aussi avoir
00:55:04un manque d'intérêt
00:55:05pour l'actualité
00:55:07les informations
00:55:08et puis pour la manière
00:55:09dont les médias traditionnels
00:55:10publient ces informations
00:55:12alors qu'est-ce qu'on a décidé
00:55:14de faire avec Simon et Andrea
00:55:15on a décidé de tester
00:55:17finalement ces différents mécanismes
00:55:18et de voir comment
00:55:19on pouvait essayer
00:55:19de les inverser
00:55:20pour ça on a fait
00:55:21une expérience randomisée
00:55:22à très grande échelle
00:55:23dans tous les lycées français
00:55:25qui ont bien accepté
00:55:26d'y participer
00:55:27on a eu plus de 341 classes
00:55:30on a 245 lycées
00:55:31qui ont participé
00:55:31avec 10 000 lycéens
00:55:32en seconde
00:55:33en première
00:55:33et en terminale
00:55:34je vais vous montrer
00:55:35une carte de France
00:55:35mais assez largement répartie
00:55:37sur l'ensemble
00:55:38du territoire français
00:55:40avec l'idée d'étudier
00:55:41l'effet de donner
00:55:42un abonnement gratuit
00:55:43aux lycéens
00:55:44est-ce qu'ils se mettent
00:55:44à consommer de la formation
00:55:45ou pas
00:55:46l'effet de leur donner
00:55:47davantage d'éducation
00:55:49aux médias
00:55:49notamment en travaillant
00:55:50avec les formations
00:55:51qui sont offertes
00:55:51dans le cadre du Clémy
00:55:53ou voir l'interaction
00:55:54entre les deux
00:55:55c'est-à-dire que peut-être
00:55:56il faut donner
00:55:56l'abonnement gratuit
00:55:58et puis aussi
00:55:58un peu d'éducation aux médias
00:56:00pour expliquer
00:56:00qu'il y a une valeur ajoutée
00:56:01finalement à consommer
00:56:02des médias traditionnels
00:56:03plutôt que simplement
00:56:04aller sur les réseaux sociaux
00:56:06et donc c'est ce qu'on a fait
00:56:07en travaillant en collaboration
00:56:08avec le journal Le Monde
00:56:10avec l'ADEP
00:56:11la direction de l'évaluation
00:56:12de la perspective
00:56:13de la performance
00:56:13également pour pouvoir
00:56:14recruter les lycées
00:56:15de manière représentative
00:56:17sur l'ensemble
00:56:17du territoire
00:56:18donc je vais commencer
00:56:20par vous décrire
00:56:21le calendrier
00:56:22de l'expérience
00:56:23on a fait ça
00:56:24en 2024
00:56:26en mise en place
00:56:27on avait commencé
00:56:28par un pilote
00:56:29sur 8 lycées
00:56:30en 2023-2024
00:56:32pour bien affiner
00:56:33les questionnaires
00:56:34le recrutement
00:56:35la mise en place
00:56:35des différents traitements
00:56:37on a recruté
00:56:38plus de 10 000 lycéens
00:56:39entre avril et août
00:56:412024
00:56:41qui ont rempli
00:56:43un questionnaire
00:56:44de baseline
00:56:45donc sur 9 620 lycéens
00:56:47en septembre-octobre 2024
00:56:48c'est ces 9 620 lycéens
00:56:50qui ont rempli
00:56:51le questionnaire
00:56:51qui ont finalement
00:56:52été pris
00:56:53pour la randomisation
00:56:55donc je vais vous montrer
00:56:56les trois différents traitements
00:56:57mais ici l'idée
00:56:58c'est vraiment
00:56:58d'avoir un groupe de contrôle
00:56:59qui va être identique
00:57:00aux trois groupes traités
00:57:01pour vraiment isoler
00:57:03finalement l'effet causal
00:57:04des différents traitements
00:57:05la randomisation
00:57:07elle a eu lieu
00:57:07en octobre 2024
00:57:08on a donné les traitements
00:57:10donc l'abonnement
00:57:11gratuit au monde
00:57:11les cours d'éducation
00:57:12aux médias
00:57:13où l'interaction
00:57:13entre les deux
00:57:14entre octobre et mai 2025
00:57:16et après on a fait
00:57:17une dernière enquête
00:57:17ce qu'on appelle
00:57:18de N-line
00:57:19à la fin de l'échantillon
00:57:21avec un petit peu
00:57:21d'attrition
00:57:22puisqu'on a fini
00:57:22avec 7 548 lycéens
00:57:25mais dans le fond
00:57:25c'est pas si mal
00:57:26par rapport aux enquêtes
00:57:27existantes
00:57:28sur notre échantillon
00:57:30donc en fait
00:57:30on a pris l'ensemble
00:57:31des lycées français
00:57:32France Métropolitaine
00:57:33et d'Outre-mer
00:57:33qui ont accepté
00:57:34de participer à l'étude
00:57:35on voulait vraiment
00:57:36quelque chose
00:57:36de représentatif
00:57:37des lycéens français
00:57:38on a des secondes
00:57:39des premières
00:57:39des terminales
00:57:40des lycées généraux
00:57:41technologiques professionnels
00:57:43alors comment on les a recrutés
00:57:44beaucoup avec le soutien
00:57:45de la DEP
00:57:46du Clémy
00:57:47et aussi de Jipal
00:57:49et en collaboration
00:57:50avec Evalab
00:57:51qui est une entreprise
00:57:53qui aide à mettre en place
00:57:55des expériences randomisées
00:57:56à grande échelle
00:57:57et ce qu'on a fait
00:57:59qui a été le plus efficace
00:58:00en fait
00:58:00c'est qu'on a envoyé
00:58:01un email
00:58:01à l'ensemble
00:58:02des professeurs
00:58:02documentalistes
00:58:04des lycées français
00:58:05en leur présentant l'étude
00:58:06on a mis en place
00:58:07un webinaire
00:58:08où ils ont pu assister
00:58:09à la présentation
00:58:10de ce qu'on voulait faire
00:58:11et ensuite
00:58:11on les a recrutés
00:58:13de cette manière là
00:58:14ça c'était la carte
00:58:15au départ
00:58:16des lycées
00:58:16qui se sont montrés
00:58:17intéressés
00:58:18par notre étude
00:58:19là vous avez la carte
00:58:20des lycées
00:58:21en bleu
00:58:22c'est ceux qui se sont intéressés
00:58:23qui ne sont pas allés
00:58:23jusqu'au bout
00:58:24non pardon
00:58:25en rouge
00:58:26c'est ceux qui étaient intéressés
00:58:27qui ne sont pas allés
00:58:27jusqu'au bout
00:58:28en bleu
00:58:28c'est l'ensemble des lycées
00:58:29qui ont participé
00:58:30à notre étude
00:58:31et vous voyez
00:58:31qu'ils sont quand même
00:58:31assez bien répartis
00:58:33sur l'ensemble
00:58:34du territoire français
00:58:36bon on a des académies
00:58:37qui sont moins traitées
00:58:38que d'autres
00:58:39mais dans l'ensemble
00:58:40on est quand même
00:58:40relativement représentatif
00:58:43il y a deux choses
00:58:46que je veux souligner ici
00:58:47quand même
00:58:48par rapport à ce qui est fait
00:58:48d'habitude
00:58:49et notamment dans les enquêtes
00:58:50qui nous informent
00:58:51sur comment les gens s'informent
00:58:53la première chose
00:58:55c'est que les lycées
00:58:57ont été recrutés
00:58:58pas les lycéens
00:58:59et qu'il n'y a pas eu
00:58:59du tout d'incitation financière
00:59:01de la part des lycéens
00:59:02à remplir les questionnaires
00:59:03donc on a une population
00:59:04complètement représentative
00:59:05de l'ensemble des lycéens
00:59:06qui n'est pas davantage
00:59:07intéressée par l'information
00:59:08l'éducation médiale
00:59:09le fait d'être en ligne
00:59:10c'est les lycées
00:59:10qu'on a recrutés
00:59:12et qui n'a eu aucune incitation
00:59:13finalement à remplir
00:59:14ces différents questionnaires
00:59:16donc de ce point de vue là
00:59:17on n'a vraiment pas
00:59:18de biais de sélection
00:59:20avec des lycées
00:59:21qui sont au final
00:59:22représentatifs des lycées français
00:59:23je vous montre
00:59:24quelques indices
00:59:25qui nous permettent de le voir
00:59:26je pense que le premier
00:59:27qui était le plus important
00:59:28pour nous
00:59:28c'est l'indice de position sociale
00:59:30des différents lycées
00:59:32on a un indice
00:59:32de position sociale
00:59:33dont la moyenne
00:59:34est égale à 109
00:59:34ce qui est exactement
00:59:35la moyenne en France
00:59:37aujourd'hui
00:59:37et c'est équivalent
00:59:38pour les 25% de boursiers
00:59:39qu'on a
00:59:40par rapport à nos
00:59:41à nos lycéens
00:59:42on a un peu plus
00:59:44de lycéens
00:59:46en seconde première
00:59:46qu'en terminale
00:59:47alors ça c'est ce que nous a
00:59:48appris le pilote
00:59:49parce que nous au départ
00:59:49on voulait se focaliser
00:59:50sur les lycéens de terminale
00:59:52en se disant qu'à 18 ans
00:59:5317-18
00:59:54on aurait une plus forte probabilité
00:59:55qu'ils consomment de l'information
00:59:57puis potentiellement
00:59:57ça pouvait devenir des électeurs
00:59:58donc vous pouvez voir directement
00:59:59l'effet sur la participation électorale
01:00:02je pense qu'on a été rappelé
01:00:03à la triste réalité
01:00:04du baccalauréat
01:00:05qui faisait que quand même
01:00:07les professeurs
01:00:07étaient un peu plus stressés
01:00:08de consacrer du temps
01:00:09à notre étude en terminale
01:00:10donc on a un peu mieux
01:00:11recruté finalement
01:00:12en seconde et en première
01:00:13que parmi nos lycées
01:00:14de terminale
01:00:15donc en termes de traitement
01:00:17on a eu trois traitements différents
01:00:19le premier c'est un abonnement
01:00:20gratuit au monde
01:00:21en ligne
01:00:21d'un an
01:00:22donc là vraiment
01:00:23l'objectif était de réduire
01:00:24les barrières financières
01:00:25à l'accès à une information
01:00:25de qualité
01:00:26le deuxième traitement
01:00:28c'est un traitement
01:00:29d'éducation aux médias
01:00:30donc là en fait
01:00:30on n'a pas fait le traitement
01:00:31directement auprès des lycéens
01:00:32mais auprès de leurs enseignants
01:00:33on a donné aux enseignants
01:00:35la possibilité de suivre
01:00:37des formations
01:00:37et des modules d'éducation
01:00:39qui sont dispensés
01:00:40par le Clémy
01:00:41donc l'idée c'était
01:00:41d'inciter finalement
01:00:42les enseignants
01:00:43à davantage consacrer de temps
01:00:45à l'éducation aux médias
01:00:46puis à les aider
01:00:47à le faire un peu mieux
01:00:49et puis le troisième groupe
01:00:50c'est l'intervention combinée
01:00:52donc à la fois
01:00:52l'abonnement gratuit
01:00:53plus l'éducation aux médias
01:00:57on a fait la randomisation
01:00:58ça c'était un choix important
01:00:59au niveau du lycée
01:01:00pas au niveau des lycéens
01:01:02parce qu'on s'est dit
01:01:03que sinon il pouvait quand même
01:01:03y avoir des effets de contamination
01:01:05c'est-à-dire que vous donnez
01:01:06à l'intérieur d'un lycée
01:01:07dans une classe
01:01:07un abonnement à un
01:01:08et pas à l'autre
01:01:09en fait ils vont se prêter
01:01:10leur code etc
01:01:11donc c'est quand même plus propre
01:01:12de le faire au niveau des lycées
01:01:14ce qu'on appelle les strates
01:01:15donc ça c'est ce qui me permet
01:01:16d'avoir des lycées
01:01:17et des lycéens
01:01:17qui sont similaires
01:01:19dans les différents groupes
01:01:21avant le traitement
01:01:21on a randomisé
01:01:22en fonction de l'indice
01:01:23de position sociale
01:01:24en fonction du type de lycée
01:01:25du niveau de la classe
01:01:27et puis la quatrième chose
01:01:28parce que ça
01:01:28ça peut être quand même
01:01:29notre seul biais de sélection
01:01:30en fonction de l'importance
01:01:32de l'éducation aux médias
01:01:33avant l'étude
01:01:34parce que clairement
01:01:35on a quand même recruté
01:01:36avec les RAMI
01:01:36les référents académiques
01:01:38d'éducation aux médias
01:01:39donc il y avait une plus grande
01:01:39probabilité par rapport
01:01:40à l'ensemble de la France
01:01:41qu'on ait des gens intéressés
01:01:42par l'éducation aux médias
01:01:44que non
01:01:45mais en gros
01:01:45pour vous donner l'intuition
01:01:46de ce qu'on fait
01:01:47c'est qu'on prend des lycées
01:01:48et des lycéens
01:01:48qui sont similaires
01:01:49avant le début de l'étude
01:01:50ensuite on leur fait le traitement
01:01:51et ça nous permet
01:01:51d'évaluer l'effet causal
01:01:53finalement
01:01:53des différents traitements
01:01:54sur nos différents groupes
01:01:56donc on a eu en tout
01:01:57241 lycées
01:01:58on en a 60 dans le groupe
01:01:59de contrôle
01:01:5943 qui ont eu le monde
01:02:0195 éducation aux médias
01:02:03et 43 le monde
01:02:04plus éducation aux médias
01:02:06bon c'est volontaire
01:02:07en fait le fait
01:02:07qu'on ait un peu
01:02:08surstaffé entre guillemets
01:02:10le groupe de traitement
01:02:11qui recevait l'éducation aux médias
01:02:13parce que ça ne nous coûtait rien
01:02:14alors que les abonnements
01:02:15ça nous coûtait un peu plus cher
01:02:16donc on a quand même
01:02:17eu des petits effets
01:02:17de choix à faire
01:02:19dans notre échantillonnage
01:02:21ok
01:02:21je vais vous présenter rapidement
01:02:23les principaux résultats
01:02:25de l'étude qu'on a eu
01:02:27la première chose
01:02:29qu'on a eu dans l'étude
01:02:30et c'était vraiment
01:02:31extrêmement important pour nous
01:02:32c'est à dire que
01:02:33quand vous donnez
01:02:34un abonnement
01:02:35attendez excusez-moi
01:02:36je vais quand même vous expliquer
01:02:37les graphiques
01:02:38que je vais vous montrer
01:02:38parce que je vais exactement
01:02:39les présenter à chaque fois
01:02:40de la même manière
01:02:40donc à gauche
01:02:42vous avez T1
01:02:42donc ça c'est l'effet
01:02:44de l'abonnement
01:02:45gratuit au monde
01:02:46au milieu vous avez l'effet
01:02:47de l'éducation aux médias
01:02:49et à droite
01:02:49vous avez l'effet
01:02:51de l'intervention combinée
01:02:52la ligne horizontale
01:02:53en pointillé
01:02:54c'est toujours zéro
01:02:55et donc quand vous êtes
01:02:55au-dessus
01:02:55c'est que vous avez
01:02:56un effet positif
01:02:57par rapport au groupe
01:02:57de contrôle
01:02:58quand vous êtes
01:02:58au niveau du zéro
01:02:59avec les écarts types
01:03:00c'est qu'il ne se passe rien
01:03:00si vous êtes en dessous
01:03:02ça veut dire que
01:03:03vous avez un effet
01:03:03négatif
01:03:04la première chose
01:03:06qui est frappante ici
01:03:06c'est que si vous donnez
01:03:08en fait un amendement
01:03:08gratuit à un média
01:03:09aux jeunes
01:03:10ils le consomment
01:03:11ils passent plus de temps
01:03:12à lire de l'information
01:03:13plus de temps
01:03:14à lire de la presse écrite
01:03:15plus de temps
01:03:16à lire le monde
01:03:17ça ne s'est pas fait
01:03:17au détriment
01:03:18de Hugo Decrypte
01:03:19qui est leur principal média
01:03:21avant notre intervention
01:03:22dans l'enquête de Baseline
01:03:23il y en a 30%
01:03:24qui disent s'informer
01:03:25en utilisant Hugo Decrypte
01:03:26par contre ça s'est fait
01:03:27au détriment du temps passé
01:03:28sur les réseaux sociaux
01:03:29donc c'est pas qu'ils ont
01:03:30augmenté en tout
01:03:31leur temps passé
01:03:32dans l'univers
01:03:33on va dire médiatique
01:03:34ils ont passé le même temps
01:03:36mais un peu moins de temps
01:03:37sur les réseaux sociaux
01:03:37un peu plus
01:03:38sur la presse écrite
01:03:40ce qui est quand même
01:03:40un bon signe
01:03:42il n'y a pas d'effet
01:03:43de ce point de vue là
01:03:44simplement de l'éducation
01:03:45aux médias en soi
01:03:46par contre s'ils vont combiner
01:03:47l'abonnement gratuit
01:03:49avec l'éducation aux médias
01:03:50vous avez encore
01:03:50un effet plus fort
01:03:51et donc on a eu
01:03:52une augmentation
01:03:52de 28 points de pourcentage
01:03:54dans le temps passé
01:03:55à consulter les journaux
01:03:58alors si vous regardez
01:03:59les journaux un par un
01:04:00clairement l'effet
01:04:00il est sur le monde
01:04:01ça va pas affecter
01:04:02négativement les autres journaux
01:04:04parce qu'en fait
01:04:04ils passaient pas tellement de temps
01:04:05à lire les autres journaux
01:04:06vraiment l'effet négatif
01:04:07il est sur les réseaux sociaux
01:04:08ils se mettent à davantage
01:04:09consommer le journal
01:04:11qu'on leur offre
01:04:12gratuitement
01:04:13c'est une autre manière
01:04:15de le voir ici
01:04:16je vais pas y passer trop de temps
01:04:17mais simplement
01:04:17ce que je veux vous dire
01:04:18c'est que c'est pas
01:04:18un effet de bord
01:04:19c'est pas juste qu'on a
01:04:20une petite partie de la population
01:04:21qui se met à en consommer plus
01:04:23en fait sur l'ensemble
01:04:24de la distribution
01:04:24de consommation des médias
01:04:26on a eu un effet
01:04:27important
01:04:28sur le groupe
01:04:29de traité
01:04:30en orange
01:04:31notamment par rapport
01:04:31au groupe de contrôle
01:04:32qui est ici
01:04:33en bleu
01:04:35ok
01:04:35je vais essayer
01:04:37de vous montrer
01:04:39les résultats
01:04:40les plus importants
01:04:42on a eu aussi
01:04:44un effet
01:04:44et ça c'est vraiment
01:04:45important par rapport
01:04:46au long terme
01:04:47sur la demande
01:04:48d'informations
01:04:49dans le futur
01:04:49notamment en fait
01:04:50dans l'enquête
01:04:51de fin
01:04:51ce qu'on leur a demandé
01:04:52et ça c'était une mesure
01:04:53qu'on appelle
01:04:54hard
01:04:55dur au sens où
01:04:56elle était contraignante
01:04:57on leur a dit
01:04:58acceptez-vous
01:04:58ou souhaitez-vous
01:04:59d'ailleurs
01:04:59puisqu'on a leur adresse email
01:05:01que vous inscrivent
01:05:02à une newsletter
01:05:03d'information
01:05:03on leur a proposé
01:05:04le monde politique
01:05:05Corée internationale
01:05:06France Info
01:05:06Combini
01:05:07Hugo Décrypt
01:05:07Les Glorieuses
01:05:08et la newsletter
01:05:09de quotidien
01:05:10et en fait
01:05:11ce qu'on voit
01:05:11c'est que
01:05:12à la fois
01:05:12le fait d'avoir
01:05:14un abonnement gratuit
01:05:14et le fait d'avoir
01:05:15un abonnement gratuit
01:05:16plus éducation aux médias
01:05:17ça augmente leur demande
01:05:18d'information pour le futur
01:05:19ils sont plus nombreux
01:05:20à vouloir s'inscrire
01:05:21non seulement
01:05:21à la newsletter du monde
01:05:22mais c'est pas simplement
01:05:23un effet monde
01:05:23mais aux autres newsletters
01:05:24à celle de France Info
01:05:25à celle de Combini
01:05:26à celle de quotidien
01:05:27donc il y a une demande
01:05:28plus importante
01:05:29dans le futur
01:05:29pour de l'information de qualité
01:05:31ce qui est aussi
01:05:31assez intéressant
01:05:32je pense en termes
01:05:32de politique publique
01:05:33parce que ça veut dire
01:05:34qu'en gros
01:05:35si vous leur mettez
01:05:35un peu le pied dans l'engrenage
01:05:36ça crée
01:05:37une demande d'information
01:05:39pour le futur
01:05:41bon là
01:05:41c'est newsletter
01:05:43par newsletter
01:05:44et là c'est la même manière
01:05:45de le voir
01:05:45si vous regardez
01:05:46le pourcentage
01:05:48de ceux
01:05:49qui demandent
01:05:50à s'inscrire
01:05:51à une newsletter
01:05:53ok
01:05:53le dernier résultat
01:05:55que je veux vous montrer
01:05:56c'est par rapport
01:05:56aux compétences médiatiques
01:05:58et à l'évolution
01:05:58des connaissances
01:06:00on va avoir
01:06:00un effet très positif
01:06:01en termes de compétences médiatiques
01:06:03sur la lutte
01:06:04contre les fausses informations
01:06:05c'est à dire
01:06:05qu'ils vont avoir
01:06:06une plus grande capacité
01:06:07à détecter les fausses informations
01:06:08et si vous leur donnez
01:06:09une information
01:06:10ensuite ils vont la fact-checker
01:06:11ils voient qu'elle est fausse
01:06:12ils vont moins la partager
01:06:12non seulement après
01:06:14l'éducation média
01:06:15qui là pour le coup
01:06:16a un effet en propre
01:06:16mais également
01:06:17en ayant eu accès
01:06:18à un abonnement gratuit
01:06:19donc en fait
01:06:19ça va les rendre plus sensibles
01:06:20à ce qu'est de l'information
01:06:21et à ce qu'est de l'information
01:06:23de qualité
01:06:24là où on était étonné
01:06:26au départ
01:06:27mais finalement
01:06:27je ne sais pas
01:06:28si c'est une si mauvaise nouvelle
01:06:29c'est qu'on n'a pas trouvé
01:06:30si vous prenez l'ensemble
01:06:31de la population
01:06:32des lycéens traités
01:06:33on n'avait pas
01:06:34d'augmentation
01:06:35de leur connaissance
01:06:35de l'actualité
01:06:36c'est à dire qu'on leur a posé
01:06:37des questions
01:06:37sur l'actualité récente
01:06:38par exemple
01:06:40alors ça vous allez dire
01:06:40c'est piège
01:06:41quel est le nom du Premier ministre
01:06:42ça dépendait des jours
01:06:43on les a aussi interrogés
01:06:46sur le taux de chômage
01:06:47le taux d'inflation
01:06:47on n'a pas eu d'effet
01:06:48par rapport à ça
01:06:49là plus sérieusement
01:06:50que sur le Premier ministre
01:06:51avec le recul
01:06:52on s'est dit qu'il y avait
01:06:53un certain nombre de questions
01:06:54par exemple
01:06:54est-ce que le taux de chômage
01:06:55est de 6,5
01:06:567, 8, 5, 9
01:06:57même nous
01:06:58on n'aurait peut-être pas
01:06:59forcément eu la bonne réponse
01:07:00on n'a pas été très gentil
01:07:01on a eu un effet
01:07:02légèrement positif
01:07:04sur les connaissances politiques
01:07:05donc moins l'actualité
01:07:06mais par exemple
01:07:07si on vous demande
01:07:08comment s'appelle aujourd'hui
01:07:10telle institution
01:07:12au niveau européen
01:07:12en charge de telle ou telle chose
01:07:13là on a un effet
01:07:14un peu positif
01:07:15mais ce qui est vraiment frappant
01:07:16et qui est le résultat
01:07:18qui nous a le plus intéressé
01:07:20et je vais terminer par là
01:07:21par rapport à ce qu'on a fait
01:07:22c'est que cet effet
01:07:24sur les connaissances d'actualité
01:07:25et sur les connaissances politiques
01:07:27il est particulièrement fort
01:07:28dans les lycées
01:07:29qui ont une faible IPS
01:07:30donc si vous prenez
01:07:31les lycéens
01:07:31qui viennent de catégories
01:07:32socio-professionnelles
01:07:33défavorisées
01:07:34vous avez une forte consommation
01:07:36de l'abonnement
01:07:36aux médias
01:07:37offerts gratuitement
01:07:38et vous allez avoir
01:07:39un fort progrès
01:07:40dans les connaissances
01:07:41à la fois les connaissances factuelles
01:07:42et dans le degré général
01:07:43de connaissances politiques
01:07:44vous n'avez pas d'effet
01:07:45sur les deux tiers
01:07:47des lycées
01:07:47qui sont plus favorisés
01:07:49ce qui veut dire
01:07:49que chez eux
01:07:50finalement en fait
01:07:51le fait d'avoir accès
01:07:52à cette information supplémentaire
01:07:53ça ne va pas améliorer
01:07:55leurs connaissances
01:07:55mais du coup
01:07:56vous avez un rattrapage
01:07:56et le rattrapage
01:07:57il est extrêmement important
01:07:59parce que si on compare
01:07:59à la baseline
01:08:00pour le dire rapidement
01:08:01on ferme
01:08:03de l'ordre des deux tiers
01:08:04l'écart informationnel
01:08:05entre les lycéens
01:08:06les plus
01:08:07et les moins informés
01:08:08sachant que pour l'instant
01:08:09on travaille au niveau
01:08:10de l'IPS
01:08:10du lycée
01:08:11on est encore en train
01:08:12de terminer l'étude
01:08:13donc on est encore en train
01:08:15de travailler
01:08:15avec les données de la DEP
01:08:16ensuite on va travailler
01:08:17en fait avec la catégorie
01:08:18socio-professionnelle
01:08:19des lycéens eux-mêmes
01:08:20on aura une mesure plus fine
01:08:21et a priori
01:08:21en ayant une mesure plus fine
01:08:22on aura un effet
01:08:23qui est encore plus fort
01:08:24donc je vais juste terminer
01:08:28là-dessus
01:08:28en disant qu'au final
01:08:29si vous relâchez
01:08:32la barrière de prix
01:08:33ça a un effet positif
01:08:34ça c'est la première chose
01:08:35je pense que c'est vraiment
01:08:36important de le souligner
01:08:36c'est-à-dire que le prix
01:08:37des médias
01:08:37y compris en ligne
01:08:38n'est pas si faible que ça
01:08:39surtout parmi les plus jeunes
01:08:42que ça crée un changement
01:08:44dans la demande
01:08:45pour de l'information
01:08:46c'est-à-dire que potentiellement
01:08:47vous avez un effet
01:08:48qui va être un effet positif
01:08:49sur le long terme
01:08:50et qu'en termes de connaissances
01:08:52politiques
01:08:54et de connaissances
01:08:55de l'actualité
01:08:55ça permet de réduire
01:08:56les inégalités informationnelles
01:08:57entre les plus modestes
01:08:59et les plus favorisées
01:09:00voilà
01:09:00merci beaucoup
01:09:01merci beaucoup Julia
01:09:05pour cet exposé
01:09:07qui nous permet du coup
01:09:08de recentrer aussi
01:09:09un petit peu le débat
01:09:10sur l'éducation aux médias
01:09:11qui est aussi une forme
01:09:12de réponse
01:09:13aux différentes dérives
01:09:13qu'on a pu toucher
01:09:15dans les trois exposés
01:09:17avant
01:09:17puisque ça arme
01:09:19alors en l'occurrence
01:09:19notre prochaine génération
01:09:22de citoyens et citoyennes
01:09:22sur la capacité
01:09:24à comprendre
01:09:24à trier
01:09:25et finalement
01:09:26à être exposé
01:09:27à l'information
01:09:28je pense qu'il est temps
01:09:29là d'ouvrir
01:09:29sur un moment d'échange
01:09:32avec à la fois
01:09:33la salle et en ligne
01:09:33je pense
01:09:34je ne sais pas comment
01:09:35le relais se fond
01:09:35non pas forcément
01:09:36d'accord
01:09:36alors plutôt un échange
01:09:37avec la salle
01:09:38combien de temps
01:09:39nous avons
01:09:39à peu près 10 minutes
01:09:40peut-être
01:09:40je ne me rends pas compte
01:09:4110 minutes
01:09:425-10 minutes
01:09:43donc voilà
01:09:44est-ce qu'il y a des questions
01:09:44dans la salle
01:09:45levez la main
01:09:45on va faire passer
01:09:46un micro
01:09:48sinon moi je peux
01:09:50armer avec une première question
01:09:52qui m'intéressait
01:09:53ah je vois une question là-bas
01:09:54je garde ma question
01:09:55pour plus tard
01:09:56merci
01:09:57c'était juste
01:09:57sur l'expérimentation
01:09:59c'est abonnement en ligne
01:10:01ou abonnement papier
01:10:02au monde
01:10:02et quels étaient
01:10:03les effets attendus
01:10:04et pourquoi ce choix
01:10:05entre les deux
01:10:06c'est un abonnement
01:10:10qui est un abonnement
01:10:11en ligne
01:10:11pas un abonnement papier
01:10:12pour une raison simple
01:10:13en fait là
01:10:13je ne vous ai pas
01:10:14tout présenté
01:10:15mais ça nous permet
01:10:16de suivre leur comportement
01:10:17en ligne
01:10:17c'est à dire que là
01:10:18je vous ai simplement
01:10:19présenté pour tenir
01:10:20dans les 15 minutes
01:10:21les effets de consommation
01:10:22reportés
01:10:23sauf que vous pouvez avoir
01:10:24des biais
01:10:24en fait les gens
01:10:25peuvent avoir tendance
01:10:25à mentir sur le fait
01:10:26d'avoir consommé
01:10:27dans la formation
01:10:28et donc nous on observe
01:10:29réellement l'activation
01:10:30de l'abonnement
01:10:30quand tu l'utilises
01:10:32ce qui consomme
01:10:33comment il passe
01:10:33un article à l'autre
01:10:34donc en fait
01:10:35on a finalement
01:10:36un degré d'observation
01:10:37qui est quasiment
01:10:38inégalé finalement
01:10:39en termes de parcours
01:10:41de consommation
01:10:41il y a plein de choses
01:10:42qu'on apprend
01:10:42nous on s'attendait
01:10:44bêtement
01:10:44je pense qu'on a une vision
01:10:45un peu biaisée
01:10:45de la jeunesse
01:10:46à ce qu'ils passent
01:10:46tous leur temps
01:10:47à consommer
01:10:47des articles de sport
01:10:48alors c'est peut-être
01:10:49parce que le monde
01:10:49est faible sur le sport
01:10:50ou c'est l'actualité
01:10:52pendant notre période
01:10:53d'observation
01:10:53mais en fait
01:10:54ça a été beaucoup plus
01:10:54des articles
01:10:55sur les questions
01:10:55internationales par exemple
01:10:56et on avait fait
01:10:57des petits push
01:10:58alors on voyait
01:10:59des notifications
01:11:00sur des jeux vidéo
01:11:01des choses comme ça
01:11:02ça n'a pas eu
01:11:02d'effet très important
01:11:03parce que ça a été
01:11:04beaucoup environnement
01:11:05international
01:11:05et moins d'autres choses
01:11:06donc le fait vraiment
01:11:07de les avoir en ligne
01:11:08c'est que ça nous permet
01:11:08d'un point de vue scientifique
01:11:09de les suivre
01:11:11alors qu'on ne l'aurait pas eu
01:11:13si on l'avait fait
01:11:14sur le papier
01:11:15et ensuite
01:11:15je ne pense pas
01:11:16que ça soit une génération
01:11:16qui soit très intéressée
01:11:17au papier
01:11:18on sait aussi
01:11:19comment ils sont connectés
01:11:20on a quasiment 80%
01:11:21qui ne l'ont utilisé
01:11:22que sur leur téléphone
01:11:23pas sur un ordi en dur
01:11:24donc il y a quand même
01:11:26des effets de consommation
01:11:27qui fait que je pense
01:11:27que ça n'aurait pas été
01:11:28très approprié
01:11:29de le faire avec
01:11:29du papier et de l'encre
01:11:31D'autres questions
01:11:34dans la salle ?
01:11:37Moi j'aurais aimé
01:11:37que vous reveniez
01:11:38à plusieurs voix
01:11:39sur la question
01:11:40de la relation
01:11:40entre les médias traditionnels
01:11:42et les formats en ligne
01:11:43donc ça a été évoqué
01:11:44à plusieurs moments
01:11:45moi je me demandais
01:11:46s'il y avait
01:11:46notamment dans les deux
01:11:47premiers exposés
01:11:47s'il y avait
01:11:48une relation
01:11:50plus explicite
01:11:51qui était faite
01:11:52entre les contenus
01:11:53qui étaient produits
01:11:53en ligne
01:11:54et qui étaient utilisés
01:11:54par les médias
01:11:55est-ce qu'il y a
01:11:55une forme de relation
01:11:56est-ce qu'il y a
01:11:57des interlocuteurs
01:11:58et des producteurs
01:11:58en ligne privilégiés
01:11:59est-ce que ça induit
01:12:00est-ce qu'il y a aussi
01:12:01des producteurs en ligne
01:12:02qui se dédient
01:12:03en fait à du contenu
01:12:04qui potentiellement sera
01:12:07et je me demandais
01:12:08dans le cadre de l'enquête
01:12:10qui était faite
01:12:10comment est-ce que
01:12:12les lycéens
01:12:13faisaient cette bascule
01:12:14entre les médias traditionnels
01:12:15donc là on voit bien
01:12:16ceux qui sont poussés
01:12:17sur le monde
01:12:17et Hugo Décrypte
01:12:19typiquement
01:12:19est-ce que c'est quelque chose
01:12:20qui se compense
01:12:22est-ce qu'il y a
01:12:22quand même une relation
01:12:23est-ce que c'est un traitement
01:12:24éditorial qui est différent
01:12:25et donc ils y trouvent
01:12:25des sujets différents
01:12:27voilà j'aimerais mieux
01:12:27comprendre peut-être
01:12:28cette relation
01:12:30entre plateforme et médias
01:12:31est-ce que ça marche
01:12:34oui
01:12:34effectivement il y a des liens
01:12:37mais comme le constat principal
01:12:39en tout cas sur l'espace YouTube
01:12:40c'est quand même
01:12:41que c'est un espace
01:12:41qui est essentiellement contestataire
01:12:43c'est-à-dire que
01:12:43la très grande majorité
01:12:44des acteurs
01:12:45qui m'intéressent là
01:12:46il se trouve qu'ils sont
01:12:47quand même plutôt
01:12:47dans une logique de critique
01:12:48des médias traditionnels
01:12:49avec un paradoxe
01:12:50qui mobilise sans cesse
01:12:51les extraits des médias traditionnels
01:12:53puisqu'ils n'ont pas forcément
01:12:53les moyens
01:12:54de mener des reportages
01:12:55mais par contre
01:12:56ils vont utiliser
01:12:57pour illustrer sans arrêt
01:12:57les extraits des médias tradits
01:12:59et donc il y a cette relation
01:13:01un peu très particulière
01:13:02de comment est-ce qu'on vit
01:13:03essentiellement
01:13:04de la production
01:13:05d'entités
01:13:07qu'on critique
01:13:07assez régulièrement
01:13:08et ce qui est intéressant
01:13:10c'est que finalement
01:13:11là où on voit vraiment
01:13:11des passerelles
01:13:12entre médias traditionnels
01:13:13et médias en ligne
01:13:15ça va être sur des acteurs
01:13:16qui peut-être
01:13:16ont le plus de difficulté
01:13:18initialement
01:13:18à se considérer
01:13:19comme journaliste
01:13:20typiquement quand on voit
01:13:22un Gaspard G
01:13:23qui va aller sur France Inter
01:13:24quand on voit un Hugo Describes
01:13:25qui va aller sur France Télévisions
01:13:26ces acteurs qui initialement
01:13:27ont du mal
01:13:28à se considérer comme journaliste
01:13:29se présentent souvent au début
01:13:30plus comme créateurs de contenu
01:13:31alors après ça évolue dans le temps
01:13:33parce que leur coopération
01:13:34leur pratique évolue aussi
01:13:36dans le temps
01:13:36mais c'est plutôt intéressant
01:13:37de voir que c'est
01:13:38certains types d'acteurs
01:13:38en particulier
01:13:39qui vont faire la balance
01:13:40vers des médias
01:13:41plus traditionnels
01:13:42Tu verrais comme de l'autocensure
01:13:43ou c'est une forme
01:13:44de non légitimité
01:13:45qu'ils n'ont pas
01:13:45mais qu'ils acquièrent
01:13:46du coup avec cette visibilité ?
01:13:47Oui
01:13:48une forme d'autocensure
01:13:49c'est aussi
01:13:50une façon de penser
01:13:52leur rôle dans la production
01:13:53ils se placent plutôt
01:13:53comme étant à la base
01:13:54comme des formes
01:13:55de vulgarisateurs
01:13:56pour des publics plutôt jeunes
01:13:57ce qui est encore une fois
01:13:58une exception
01:13:58parce qu'il y a beaucoup
01:13:59dans les contenus
01:14:01j'étudie beaucoup
01:14:02de journalisme
01:14:02notamment engagé
01:14:03qui ne visent pas spécifiquement
01:14:04des audiences très très jeunes
01:14:05alors que par exemple
01:14:07avec des Gasparger
01:14:07et des Hugo Décrypt
01:14:08ils visent quand même
01:14:08plus directement
01:14:09des audiences assez jeunes
01:14:11justement dans l'optique
01:14:12de les faire rattraper
01:14:12un certain type
01:14:13de ce qui serait
01:14:14une forme de retard
01:14:14dans les façons de s'informer
01:14:15et donc ils ne se positionnent
01:14:17pas de la même façon
01:14:17initialement
01:14:18mais de fait
01:14:19ces différents créateurs
01:14:20c'est intéressant
01:14:21de voir comment
01:14:21ils vont activer
01:14:23en contexte
01:14:23différentes identités professionnelles
01:14:25et se dire
01:14:26en contexte
01:14:27vulgarisateurs
01:14:27journalistes
01:14:29créateurs de contenu
01:14:30en fonction des interlocuteurs
01:14:31qu'ils ont en face
01:14:32et des enjeux
01:14:32notamment économiques
01:14:33auxquels ils font face
01:14:35et donc c'est vrai
01:14:36que cette relation
01:14:37elle est intéressante
01:14:38parce qu'elle est très contrastée
01:14:39et surtout elle évolue
01:14:40dans le temps
01:14:41puisque un certain nombre
01:14:42de ces acteurs là
01:14:43acquièrent une certaine notoriété
01:14:45et passent du coup
01:14:47dans les médias traditionnels
01:14:48et en même temps
01:14:50il y avait un chiffre
01:14:50qui était cité
01:14:51qui était que 25%
01:14:52je crois
01:14:52des contenus
01:14:53et reprenaient
01:14:54des contenus
01:14:55des plateformes
01:14:57merci Quentin
01:14:58oui 25%
01:15:0025%
01:15:01en fait
01:15:02les images
01:15:03des réseaux sociaux
01:15:03sont dans 25%
01:15:04des contenus
01:15:05à la télévision
01:15:07en 2023
01:15:07sur les émeutes
01:15:08en fait
01:15:08comme je le disais
01:15:09ces images là
01:15:11servent de matière première
01:15:12gratuite
01:15:13et renforcent
01:15:14la spectacularisation
01:15:15parce qu'en plus
01:15:16ce que j'ai pas pu développer
01:15:18dans la présentation
01:15:19mais très souvent
01:15:20ces images là
01:15:20sont mises en scène
01:15:21en plateau
01:15:22c'est à dire
01:15:22qu'on demande à tout le monde
01:15:23de se taire
01:15:23parce qu'on va laisser
01:15:24le son dinatif
01:15:25des vidéos
01:15:26avec potentiellement
01:15:28des cris
01:15:28potentiellement
01:15:29des insultes
01:15:29etc
01:15:30et donc ça
01:15:31ça participe
01:15:32à l'esthétique
01:15:34un peu artificielle
01:15:35de la violence
01:15:36à la spectacularisation
01:15:37et en plus
01:15:37là j'ai pas pu le faire
01:15:38aujourd'hui
01:15:38vous le démontrez
01:15:39mais aussi à la disqualification
01:15:41des acteurs
01:15:42alors qu'on pourrait penser
01:15:43que contrairement à 2005
01:15:44en 2023
01:15:45ils ont une capacité
01:15:46d'autoproduction
01:15:47de leurs images
01:15:47les acteurs
01:15:48les jeunes
01:15:49dits émeutiers
01:15:51pour le coup
01:15:52en fait
01:15:52ces images là
01:15:54sont détournées
01:15:55par le format télévisuel
01:15:57et puis aussi
01:15:58le discours
01:15:58de remise en ordre
01:16:00on va pas contextualiser
01:16:01le propos
01:16:02c'est à dire que
01:16:02beaucoup de journalistes
01:16:03en entretien
01:16:03nous ont dit
01:16:04c'est génial
01:16:05on a pas besoin
01:16:06d'aller sur le terrain
01:16:06parce qu'en fait
01:16:07finalement
01:16:08tout s'offre à nous
01:16:09le matin
01:16:09on regarde les images
01:16:10des réseaux sociaux
01:16:11il y a même pas
01:16:11de concurrence
01:16:12en plus entre nous
01:16:13parce que finalement
01:16:14il y en a pour tout le monde
01:16:15il y en a pour toutes les chaînes
01:16:16et en même temps
01:16:18ces images là
01:16:19puisqu'elles ne peuvent
01:16:20que très difficilement
01:16:21être contextualisées
01:16:22elles ne servent aucun propos
01:16:23elles servent
01:16:25à renforcer
01:16:26l'aspect
01:16:26le statut illustratif
01:16:28des images
01:16:28et du coup
01:16:29la dynamique
01:16:29c'est on va piocher
01:16:30les images
01:16:31qui servent
01:16:31un propos
01:16:31qui est construit
01:16:32qui est éditorialisé
01:16:33et pas
01:16:33on va rendre compte
01:16:34de l'ensemble
01:16:35des images
01:16:35qui sont faites en ligne
01:16:36en fait
01:16:37vous voyez
01:16:38je pense que vous connaissez
01:16:39tous le procédé
01:16:40round up
01:16:41c'est à dire que
01:16:42là par exemple
01:16:42tous les matins
01:16:43quand il y a des émeutes
01:16:44on va vous montrer
01:16:45les images de Marseille
01:16:46de Toulouse
01:16:46on fait le tour
01:16:47de la France
01:16:48là ce dispositif là
01:16:49il est renforcé
01:16:50parce qu'on a des images
01:16:51de réseaux sociaux
01:16:51très facilement
01:16:52sur le terrain
01:16:52et que par exemple
01:16:53des chaînes comme LCI
01:16:54qui avait à cette période là
01:16:56que 3 JRI
01:16:57et en particulier
01:16:59en Ile-de-France
01:17:00bon bah c'est les arranger
01:17:01de passer des heures
01:17:03sur les réseaux sociaux
01:17:04à capter ces images là
01:17:05et puis à les renouveler
01:17:06de temps en temps
01:17:07pour pas que ce soit
01:17:07toujours les mêmes images
01:17:08en fond sur les plateaux
01:17:10mais on a bien
01:17:10des usages
01:17:12qui sont très très très
01:17:12désinvestis des images
01:17:14et c'est renforcé
01:17:15par les réseaux sociaux
01:17:16je comprends
01:17:17Ania je me demandais
01:17:19en y réfléchissant
01:17:20parce que vous avez étudié
01:17:22les invectives
01:17:25sur Twitter
01:17:25c'était l'entièreté
01:17:26de Twitter
01:17:26sur un an
01:17:27un an et demi
01:17:28est-ce que ça aurait du sens
01:17:29que vous l'avez fait
01:17:30ou est-ce que des gens
01:17:30le font de regarder aussi
01:17:31les commentaires
01:17:33sur des journaux
01:17:33pour faire le lien
01:17:34avec les journaux traditionnels
01:17:35je reprends Le Monde
01:17:36par exemple
01:17:37il y a bien des gens
01:17:37qui doivent commenter
01:17:38les articles
01:17:38dans le monde.fr
01:17:39qui doivent quelque part
01:17:40faire des critiques
01:17:41des attaques
01:17:42est-ce que c'est quelque chose
01:17:43qui se fait
01:17:44est-ce que ça change du coup
01:17:45est-ce que la modalité
01:17:45commentée sur des journaux
01:17:47traditionnels
01:17:48des médias traditionnels
01:17:49change la modalité
01:17:50des attaques
01:17:50ou est-ce qu'on retrouve
01:17:51en fait les mêmes dynamiques
01:17:52il y a eu des travaux
01:17:55qui l'ont fait
01:17:56il y a Boltanski
01:17:58Sker notamment
01:17:58qui ont travaillé
01:17:59sur les commentaires
01:18:00du monde
01:18:01Stephanie Wojcik
01:18:02aussi je pense
01:18:03les commentaires
01:18:04sur Facebook
01:18:05notamment
01:18:05et là
01:18:09la différence
01:18:09c'est qu'il y a
01:18:10une modération
01:18:10sur ces espaces
01:18:12de la part de journaux
01:18:14c'est pour ça aussi
01:18:15que j'ai voulu utiliser
01:18:16sur Twitter
01:18:16parce que la personne
01:18:17ciblée
01:18:18ne peut pas
01:18:18supprimer
01:18:19la mention
01:18:20de ce qu'on recevait
01:18:21qui est différente
01:18:22de plusieurs
01:18:23autres plateformes
01:18:25donc ce que j'ai vu
01:18:27c'est qu'il y a
01:18:27le registre
01:18:29de la critique
01:18:29qui est peut-être
01:18:30plus présent
01:18:30parce qu'on ne peut pas
01:18:31dire n'importe quoi
01:18:32ou le commentaire
01:18:32va être supprimé
01:18:33donc il y a ça
01:18:34mais d'ailleurs
01:18:35sur Twitter
01:18:36tous les passages
01:18:37dans les médias
01:18:38les citations
01:18:39de presse
01:18:40sont aussi mobilisés
01:18:41dans les insultes
01:18:42dans les syntaxes
01:18:43et si une ou un député
01:18:46intervient
01:18:48dans certains médias
01:18:49c'est dans les commentaires
01:18:50du compte de médias
01:18:52où on va trouver
01:18:53beaucoup de ces insultes
01:18:54aussi
01:18:54donc ça
01:18:56c'est une autre forme
01:18:57de visibilité
01:19:00qui va sans doute
01:19:02avoir un effet
01:19:03sur l'ensemble
01:19:04des insultes
01:19:05que j'entends
01:19:06aussi dans les entretiens
01:19:06aussi tout ce que
01:19:07je ne peux pas voir
01:19:08en tant que chercheuse
01:19:09mais aussi le mail
01:19:10le message privé
01:19:11etc
01:19:11donc tout est connecté
01:19:13est-ce que tu
01:19:15peux revenir aussi
01:19:16Julia
01:19:17sur cette relation
01:19:18comment les lycéens
01:19:19se jouent
01:19:20de ces différentes formes
01:19:22de l'endroit
01:19:24de la source
01:19:24dans laquelle
01:19:25ils trouvent l'information
01:19:26comment est-ce que ça se joue
01:19:27en fait
01:19:27ce qui est frappant
01:19:28nous
01:19:28on a beaucoup travaillé
01:19:29sur les 10 000 lycéens
01:19:31qu'on a
01:19:32dans l'enquête
01:19:33avant la randomisation
01:19:34avant le traitement
01:19:35parce qu'en fait
01:19:35c'est inégalé
01:19:37quasiment
01:19:37d'avoir une enquête
01:19:38où les gens
01:19:38ne sont pas rémunérés
01:19:39et vous avez
01:19:3910 000 personnes
01:19:40entre 15 et 18 ans
01:19:41en termes de représentativité
01:19:42c'est assez gigantesque
01:19:44sur Hugo Decrypte
01:19:46c'était pas une surprise
01:19:47quoique à ce point
01:19:49c'est-à-dire qu'on a vraiment
01:19:50un tiers de ces lycéens
01:19:51qui déclarent le consommer
01:19:53mais une des choses
01:19:54qui nous a vraiment frappé
01:19:55c'est que si tu regardes
01:19:56par exemple
01:19:57en fonction de l'IPS
01:19:58ou en fonction même
01:20:00de simplement
01:20:01lycée général
01:20:02technologique professionnel
01:20:04les gens qui regardent davantage
01:20:05Hugo Decrypte
01:20:06sont aussi ceux
01:20:07qui consomment davantage
01:20:07le monde
01:20:08c'est-à-dire que c'est pas
01:20:09quelque chose
01:20:10qui va se substituer
01:20:10c'est plutôt quelque chose
01:20:11qui les amène
01:20:12vers le fait de consommer
01:20:13davantage d'informations
01:20:14alors que l'effet
01:20:15n'est pas le même
01:20:16sur les réseaux sociaux
01:20:16et d'ailleurs
01:20:17c'est vraiment intéressant
01:20:17pour le coup
01:20:18de voir que le traitement
01:20:19ça n'a pas d'effet négatif
01:20:20sur les médias traditionnels
01:20:22ou sur Hugo Decrypte
01:20:23mais sur le temps passé
01:20:24sur les réseaux sociaux
01:20:25donc ensuite
01:20:26nous on a quand même fait
01:20:26là je vous ai montré
01:20:27le truc très quanti
01:20:28on a quand même fait
01:20:28un peu de quali
01:20:29pour essayer de comprendre
01:20:29ce qui se passait
01:20:30donc en fait
01:20:31on est allé dans les classes
01:20:32on leur a dit
01:20:33qu'est-ce que vous aimez
01:20:34qu'est-ce que vous aimez pas
01:20:35dans le journal
01:20:36et quand même
01:20:36le frein
01:20:37le plus fort
01:20:39mais je pense que
01:20:39c'est intéressant
01:20:40d'en parler avec les rédactions
01:20:42et les journalistes eux-mêmes
01:20:43c'est un frein de complexité
01:20:43ils trouvent ça trop dur
01:20:45en fait
01:20:46déjà ils trouvent ça trop dur
01:20:48comme homme
01:20:48si vous prenez le monde
01:20:50vous arrivez sur la page
01:20:50il y a trop d'informations
01:20:51il y a trop de choix
01:20:52les articles sont trop longs
01:20:54y compris les formats vidéo
01:20:55qui sont offerts
01:20:56ils les trouvent trop longs
01:20:57c'est-à-dire qu'on a quand même
01:20:58un temps d'attention mesuré
01:20:59sur des vidéos
01:21:003 minutes, 3 minutes 30
01:21:01ils disent qu'elles sont trop longues
01:21:02pourquoi ?
01:21:02parce qu'en fait
01:21:03on est une génération
01:21:03qui s'est formée à TikTok
01:21:04sur des vidéos de 50 secondes
01:21:06et du coup moi je pense
01:21:06que tout l'enjeu
01:21:07et c'est une des choses
01:21:08que nous apprend finalement
01:21:09le fait qu'il y ait
01:21:10de la complémentarité
01:21:10et pas de la substitution
01:21:11avec Hugo Descript
01:21:13c'est de prendre
01:21:14comme telle
01:21:16finalement
01:21:16leur préférence
01:21:18de format
01:21:19et de leur offrir
01:21:20des formats
01:21:21qui soient des formats
01:21:22informationnels
01:21:23et de ce point de vue là
01:21:24je ne sais pas si tu seras
01:21:25d'accord Quentin
01:21:26mais je pense qu'une des limites
01:21:27pour moi du Hugo Descript
01:21:28c'est pas la vidéo
01:21:29ou Youtube
01:21:30c'est le fait qu'en fait
01:21:31vous avez une personne
01:21:31dans une rédaction
01:21:32donc en termes de pluralisme interne
01:21:34par exemple
01:21:35on est quand même
01:21:35dans une situation
01:21:36un tout petit peu compliquée
01:21:37où vous n'avez plus
01:21:38de respect de règles éditoriales
01:21:40vous n'avez plus la vie
01:21:41finalement d'une rédaction
01:21:42et c'est ça je pense
01:21:43qui serait intéressant
01:21:44à développer
01:21:45c'est à dire d'avoir
01:21:45à la fois l'éditorialisation
01:21:47qu'on peut avoir
01:21:48dans un grand média traditionnel
01:21:50mais sur des formats
01:21:51qui correspondent davantage
01:21:52à un temps d'attention
01:21:53je veux dire
01:21:53on peut travailler à la marge
01:21:55mais on n'augmentera pas
01:21:56demain le temps d'attention
01:21:57des 15 ans
01:21:57de 1 minute à 22 minutes
01:22:00c'est pas vrai
01:22:00ils ont grandi comme ça
01:22:02et il faut qu'on les prenne
01:22:03aussi comme ça
01:22:04merci
01:22:06une petite question
01:22:08pour terminer
01:22:08de Benoît
01:22:10il y a le micro qui arrive
01:22:13Benoît Luttrel
01:22:13merci
01:22:18moi j'avais une question
01:22:19pour Quentin Guillotte
01:22:20vous avez
01:22:21en simplifiant
01:22:24dit
01:22:24on a deux catégories
01:22:25d'influenceurs
01:22:26ceux qui vont vivre
01:22:27exclusivement
01:22:27de la publicité
01:22:28fournie par Youtube
01:22:30et donc
01:22:30ils vont être très dépendants
01:22:31aux algorithmes
01:22:33et aux effets
01:22:34de démonétisation
01:22:36que Youtube met en oeuvre
01:22:37et donc
01:22:38est-ce qu'on peut espérer
01:22:39pouvoir étudier
01:22:40justement
01:22:40l'effet
01:22:41de ces démonétisations
01:22:42que Youtube met en oeuvre
01:22:44qui on pense
01:22:45a priori
01:22:46sont sur des histoires
01:22:47de brand safety
01:22:48pour protéger les marques
01:22:49mais qui du coup
01:22:50peuvent avoir
01:22:51un effet
01:22:52de tuer
01:22:53certaines informations
01:22:54si les influenceurs
01:22:56n'arrivent pas à comprendre
01:22:57ou si ça devient
01:22:58totalement arbitraire
01:22:58c'est un risque
01:22:59qu'on a vu aussi
01:22:59d'ailleurs sur la presse
01:23:00en général
01:23:01qui n'est pas propre
01:23:02à Youtube
01:23:02quel type de données
01:23:04il vous faudrait
01:23:04pour arriver
01:23:05à essayer de creuser ça
01:23:06est-ce que vous pensez
01:23:06qu'on va pouvoir
01:23:07les avoir
01:23:07avec le règlement
01:23:09sur les services numériques
01:23:10ça paraît
01:23:12assez délicat
01:23:13assez compliqué
01:23:14déjà
01:23:16enfin
01:23:16plutôt que
01:23:17ce que je disais tout à l'heure
01:23:17c'était plutôt
01:23:18que les revenus
01:23:18de la mobilisation
01:23:19ils sont souvent
01:23:20pour ce type d'acteurs
01:23:20plutôt très faibles
01:23:21en fait
01:23:22justement ils ont
01:23:23pour la plupart des chaînes
01:23:25c'est quelques centaines d'euros
01:23:26c'est pas beaucoup
01:23:26la monétisation AdSense
01:23:27de Google
01:23:28donc le vrai risque
01:23:30pour eux
01:23:30c'est effectivement
01:23:30l'invisibilisation
01:23:31c'est-à-dire le fait
01:23:31de disparaître
01:23:32des résultats
01:23:33de la recherche
01:23:33soit des vidéos
01:23:35qui sont shadowban
01:23:36etc
01:23:36voire jusqu'à la suppression
01:23:37de la chaîne
01:23:38ça c'est pour eux
01:23:39le vrai risque
01:23:39mais c'est vraiment
01:23:40un enjeu plutôt
01:23:40de visibilité
01:23:41mais qui dépend
01:23:41effectivement aussi
01:23:42des enjeux de censure
01:23:43et là-dessus
01:23:44l'espèce de retro-engineering
01:23:45il me semble
01:23:46extrêmement compliqué
01:23:47parce qu'il faudrait
01:23:49surtout avoir accès
01:23:49aux données YouTube
01:23:50je vois mal
01:23:51en termes de scrapping
01:23:52enfin je vois mal
01:23:53une méthode
01:23:53qui permettrait
01:23:55d'essayer de comprendre
01:23:57comment se fait
01:23:57ce type de censure-là
01:23:59parce qu'il faudrait
01:24:01un type de données
01:24:02auxquelles on n'a pas
01:24:03vraiment accès
01:24:04et auxquelles YouTube
01:24:04ne nous donnera jamais accès
01:24:06a priori
01:24:07ils sont peut-être obligés
01:24:09effectivement
01:24:09à voir
01:24:10mais d'ici
01:24:11la mise en place
01:24:12c'est déjà
01:24:12des scènes
01:24:14il faudrait voir
01:24:15effectivement
01:24:15mais ça paraît
01:24:17être quand même
01:24:17assez délicat
01:24:19à opérer
01:24:19en tout cas
01:24:20en l'état
01:24:21ce n'est pas possible
01:24:21en l'état
01:24:21à voir à l'avenir
01:24:22mais il faudra voir
01:24:24comment sera
01:24:25fait la mise en place
01:24:25effectivement
01:24:26de la loi
01:24:27Merci je crois
01:24:28qu'on a déjà dépassé
01:24:29un petit peu le temps
01:24:30on va remercier
01:24:30une dernière fois
01:24:31nos intervenants
01:24:31intervenants
01:24:32de cette première table ronde
01:24:33Merci d'avoir regardé cette vidéo !
01:24:34Merci d'avoir regardé cette vidéo !
01:24:35Merci d'avoir regardé cette vidéo !

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