- il y a 16 heures
Adeline Piet, 34 ans, une mère de sept enfants âgés de deux à quinze ans. Elle ne serait jamais partis sans eux. Les mois et les années vont pourtant ébranler cette certitude. Pas de corps, aucun indice, on va penser que la maman avait tourné la page et peut-être même rejoint une secte. Pourtant, elle n'était jamais partie, réduite sous terre au silence éternel.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
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00:0014h, 15h, c'est l'heure du crime sur RTL.
00:05Jean-Alphonse Richard.
00:07Benoît Piette nous dit qu'Adeline avait un ras-le-bol des enfants, qu'elle avait un amant,
00:11et qu'elle voulait vraisemblablement quitter le domicile pour aller le rejoindre.
00:16Il paniquait pas, il était serein, il n'était pas très inquiet,
00:20parce que pour lui, Adeline allait revenir, un jour, il y croyait.
00:25Bonjour, Adeline Piette, une mère de famille qui disparaît.
00:29Elle ne serait jamais partie sans ses 7 enfants, âgés de 2 à 15 ans, elle les adorait.
00:35Pas de corps, pas d'indices, pas de témoins, on va penser que la maman a tourné la page,
00:40et peut-être même rejoint une secte.
00:42Elle n'était pourtant jamais partie, réduite, sous terre, au silence éternel,
00:48Adeline Piette, la mort au bout du jardin, l'heure du crime.
00:52La seule émission Radio 100% fait divers, c'est tout de suite, sur RTL.
00:59Lundi 3 juillet 2006, en début d'après-midi, Benoît Piette, habitant de la Guénière,
01:09un bourg rural d'île et vilaine à 10 km de Cancale, appelle la gendarmerie.
01:14Son épouse et mère de leurs enfants a disparu.
01:17Adeline Piette, 34 ans, n'est pas réapparue depuis la veille, elle est injoignable.
01:21Aucune nouvelle ? Personne ne l'a vue.
01:24Le mari précise que son épouse a quitté le domicile, la veille donc, vers 12h30.
01:29Partie en stop, jusqu'à la gendarmerie de Cancale.
01:33Elle avait rendez-vous là-bas pour un banal différent de voisinage.
01:36Les gendarmes constatent que la jeune femme ne s'est jamais présentée chez eux.
01:42Trois jours plus tard, Benoît Piette, 38 ans, est entendu.
01:45Le mari est très calme, il ne semble pas rongé par l'inquiétude.
01:51Il insiste pour qu'on retrouve Adeline au plus vite, selon lui.
01:54L'épouse a laissé derrière elle toutes ses affaires,
01:57elle est partie à pied avec quelques euros en poche et sa carte vitale.
02:01Elle ne conduit pas, elle n'a même pas son permis de conduire.
02:05Benoît Piette explique que le couple est en crise, en instance de divorce.
02:09Il doit quitter la maison lui-même dans 10 jours, c'est une décision du juge.
02:13Le mari n'exclut pas que son épouse ait eu un moment de lassitude.
02:18Parti peut-être rejoindre un amant, même s'il ignore tout d'une quelconque liaison.
02:25Mercredi 6 septembre, un mois après la disparition d'Adeline Piette,
02:29les gendarmes sont perplexes.
02:31Tous ceux qui connaissent la jeune femme la jugent incapables d'être partie sur un coup de tête.
02:35Elle élève 7 enfants, 2 d'un précédent mariage, 5 qu'elle a eu avec Benoît.
02:41Le plus jeune, à tout juste 2 ans, Adeline, a toujours rêvé de fonder une grande famille.
02:47Impossible qu'elle ait abandonné ses enfants.
02:49Pourtant, les enquêteurs n'excluent toujours pas un départ volontaire.
02:55Le buraliste du coin certifie lui avoir vendu du tabac à rouler au lendemain de la disparition.
03:01Une femme l'a également aperçue à un arrêt de bus.
03:03Benoît a aussi raconté à une voisine que sa femme serait revenue la nuit à la maison pour venir récupérer des photos.
03:12La fille aînée d'Adeline, 15 ans, est entendue.
03:16Elle décrit son beau-père Benoît comme plutôt bizarre.
03:20Les témoins décrivent le climat tendu qui régnerait au sein du couple.
03:24Mercredi 20 septembre, Benoît Piette remet au gendarme une carte postale, sans timbre ni enveloppe.
03:32Il vient de la retrouver à la maison.
03:34Elle est adressée à Adeline.
03:35On peut y lire la phrase suivante.
03:37« Ma chérie, mon amour, je t'aime. Daniel, qui t'aime ? »
03:41Le fameux Daniel est identifié.
03:43Surprise !
03:44Il a lui aussi disparu.
03:47Il faut deux mois pour le retrouver.
03:49Il est hospitalisé en région parisienne, mais il n'a rien à voir avec l'affaire.
03:53Il ne connaît même pas Adeline et ce n'est pas son écriture sur la carte postale.
03:58Le curé d'un village voisin dit lui avoir reçu un appel anonyme,
04:02conseillant d'aller chercher dans le jardin de la famille Piette pour y trouver l'épouse.
04:07Une information judiciaire est ouverte, enlèvement et séquestration.
04:12Quasiment trois mois après la disparition, la maison de la goignère est fouillée de fond en comble,
04:18une habitation en grand désordre.
04:19Les chiens ne détectent aucune trace de cadavre.
04:22Des points d'eau sont sondés sans résultat.
04:25Le mari suit les recherches, mais il ne montre aucun stress.
04:29Il est comme résigné, impassible.
04:32Et voilà donc, aucune trace d'Adeline Piette,
04:37les gendarmes qui vont retourner à la goignère et se rapprocher de plus en plus du mari.
04:41Benoît Piette, difficile de voir en lui à ce stade le suspect idéal.
04:45Aucun indice.
04:46Et puis, il y a l'attitude de ce mari.
04:48Il paraît certes absent, mais après tout,
04:50on ne peut pas lui reprocher d'être un peu perdu à ce moment-là.
04:55C'est lui qui a signalé la disparition de sa femme.
04:58C'est lui qui a dit tout de suite que ça n'allait pas dans ce couple.
05:01Donc, il n'a pas vraiment beaucoup de choses à cacher.
05:04On va voir cela.
05:05Est-ce que c'est lui qui a tenté peut-être de tuer Adeline ?
05:09Qui sait ?
05:09On va voir cela évidemment dans la suite de l'heure du crime.
05:14Bonjour, Maître Pierre Stichelbeau.
05:16Oui, bonjour.
05:17Merci beaucoup d'être avec nous en direct dans l'heure du crime.
05:21Vous êtes avocat au barreau de Saint-Malo.
05:24Et dans cette affaire, vous êtes l'avocat de Benoît Piette.
05:26On l'a dit, Benoît Piette, c'est le mari.
05:28Évidemment, on va avancer dans cette histoire avec vous.
05:31Parce que là, on est juste au début.
05:34Reportons-nous, si vous voulez bien, à ce début, la disparition.
05:38Il n'y a pas beaucoup d'affolement chez le mari
05:40quand il vient signaler cette absence a priori.
05:43Il est plutôt froid et plutôt distant.
05:46Maître Pierre Stichelbeau, vous le connaissez bien cet homme ?
05:48Bien sûr, c'est exactement le cas.
05:50Benoît Piette, c'est quelqu'un qui est très calme,
05:53qui peut apparaître comme quelqu'un de froid.
05:56Et qui va tout simplement dire aux enquêteurs,
05:58voilà, ma femme est partie depuis hier.
06:01Mais a priori, il n'y a pas de raison de s'inquiéter à ce stade,
06:04puisque ça ne fait que 24 heures.
06:06On est au début de l'été.
06:07Je vous dis quand même qu'on rencontre des problèmes conjugaux.
06:11Peut-être qu'elle a voulu prendre le large,
06:12quelques heures, quelques jours.
06:13Mais en tout cas, il n'y a pas lieu à s'inquiéter.
06:14Absolument, et là, c'est vraisemblable, exactement.
06:17C'est ce que vous dites, Maître Pierre Stichelbeau.
06:19Une question encore pour vous.
06:21Il y a effectivement, il va dire, le mari, il va dire tout de suite,
06:23il va dire, vous savez, ça ne va pas très bien, nous, dans notre couple.
06:26On est en train de divorcer, puis moi, je suis obligé de partir de la maison.
06:29Alors, ça ne me fait pas plaisir, mais c'est comme ça.
06:32Effectivement, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y a beaucoup de tensions.
06:35Il y a des témoins qui vont dire qu'il y a beaucoup de tensions au sein de ce couple.
06:39Oui, alors, c'est vrai que les tensions sont apparues, j'allais dire,
06:42quand l'enquête a commencé, parce que vous savez bien,
06:44quand quelqu'un disparaît, il y a évidemment des rumeurs.
06:48Donc, chacun y va de sa version.
06:50Les uns ont dit, finalement, en y repensant,
06:53c'est vrai que celui-ci pouvait être violent avec sa femme.
06:55On a entendu des cris, on ne sait pas exactement ce qui se passait.
06:58Mais la réalité, elle est toute simple.
07:00C'est un couple qui divorçait, qui ne faisait pas parler de lui particulièrement.
07:04Et encore une fois, il n'y avait pas de raison de s'inquiéter plus que ça,
07:06même si Benoît, lui, savait qu'il devait quitter le domicile dans les dix jours,
07:11puisque le juge aux affaires familiales, devant lequel il était passé,
07:14lui avait donné ce délai pour quitter le domicile.
07:17Le fait est, c'est que le mari, maître Stichelbeau,
07:21comme ça, en quelques mots, il n'attire pas l'attention, vraiment.
07:23On n'est pas vraiment sur lui au début.
07:25Non, c'est quelqu'un qui est discret, qui part le matin travailler.
07:29Aide Linn, elle, elle reste à la maison, elle s'occupe des enfants,
07:32elle les conduit à l'école.
07:34Ce n'est pas quelqu'un qui fait parler de lui en mal.
07:36On a parlé après d'épisodes de violence ou d'alcoolémie.
07:39Ce n'est pas quelqu'un qui a été pris, par exemple, sur la voie publique,
07:42en état d'ivresse, quoi que ce soit.
07:43Non, on ne le connaît que peu, finalement, Benoît Piette.
07:46C'est ça, il est un peu transparent, ce mari.
07:48Bonjour, Samuel Sauneuf.
07:49Bonjour.
07:50Merci beaucoup, vous aussi, d'être avec nous dans cette heure du crime.
07:55Samuel Sauneuf, vous êtes rédacteur en chef du Pays Malouin.
07:59C'est le journal local, là-bas, à Saint-Malo, au Cancale, dans cette région.
08:03Un journal qu'on salue, d'ailleurs, qui fait du très bon travail.
08:06Et si on veut suivre l'actualité locale, il faut lire, tout simplement,
08:10votre journal, Le Pays Malouin.
08:12Samuel Sauneuf, cette femme qui a disparu,
08:17on n'y croit pas beaucoup, pour ceux qui la connaissent.
08:20Et on n'y croit pas beaucoup, finalement, à cause des enfants, c'est ça ?
08:24Ah oui, alors, effectivement, c'est tout de suite inenvisageable.
08:27Parce que tous ceux qui connaissent Adeline disent d'elle,
08:30c'est une bonne mère, en fait.
08:31C'est une mère aimante qui met trop ses enfants pour les lâcher du jour au lendemain.
08:36L'un de ses enfants aussi dira rapidement aux enquêteurs,
08:39cette disparition volontaire, ça ne ressemble pas à maman.
08:41Mais un commerçant certifie avoir vu Adeline au surlendemain de sa disparition.
08:48Et ces témoignages, ça accrédite la thèse d'un départ volontaire.
08:52Ça devient tout à fait plausible.
08:54Elle rêve d'une grande famille, Adeline Piette.
08:58Elle a un côté comme ça, un petit peu fleur bleue.
09:01Elle a eu beaucoup d'enfants.
09:02Elle a sept enfants, cinq de ce mariage avec cet homme, effectivement son mari.
09:09Donc, depuis longtemps, c'était son rêve à Adeline.
09:14Alors, pour Adeline, ses enfants, ce sont sa vie.
09:17Alors que Benoît Piette, lui, il est un peu dépassé par cette famille qui s'agrandit.
09:23On le dira lui-même, ça l'angoisse.
09:24Tout à fait.
09:25Quand Adeline lui annonce être enceinte d'un cinquième enfant, il le prend très mal.
09:31L'annonce de la sixième grossesse, c'est pour lui une catastrophe.
09:36Et puis la septième, Adeline avait carrément peur de lui annoncer.
09:39Quand il apprend cette nouvelle grossesse de la boue d'un cousin, il n'adresse plus la parole à Adeline.
09:44Il ne lui dira pas un mot pendant une semaine.
09:46Il est complètement catastrophé par le fait d'avoir de nombreux enfants.
09:49Oui, mais ça, c'est toute l'ambiguïté de ce personnage à plusieurs faces.
09:55Effectivement, il y a ce mari tranquille que nous décrit Maître Pierre Stichelbeau, son avocat.
10:01Et puis, effectivement, il y a cet homme qui est peut-être capable de violence, après tout.
10:04Il y a des témoignages qui vont dans ce sens et qui commencent à douter, effectivement, de la bonté,
10:09ou en tout cas de l'amabilité de cet homme.
10:12Maître Pierre Stichelbeau, on est le 26 septembre 2006.
10:15Les gendarmes, ils viennent à la Guénière, dans ce village.
10:19Ils vont perquisitionner cette maison.
10:22Il y a un grand jardin.
10:23On a repéré qu'il y avait une bâche qui était dans ce jardin.
10:26On ne trouve rien ?
10:27Non, absolument rien.
10:28C'est vraiment un coup pour rien, si j'ose dire.
10:30Les gendarmes se déplacent.
10:31On est effectivement trois mois après et on ne trouve rien.
10:34On en est toujours au point mort.
10:36Le mari va être placé une première fois en garde à vue.
10:41Adeline Piette, la mort au bout du jardin.
10:43Elle était pendue à la poutre, la tête penchée, la langue pendante, les yeux sortant de son visage.
10:50L'enquête de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
10:5414h15h, c'est l'heure du crime sur RTL.
10:58Jean-Alphonse Richard.
11:0114h15h, c'est l'heure du crime sur RTL.
11:05L'heure du crime consacrée aujourd'hui à l'affaire Adeline Piette.
11:08Cette jeune mère de sept enfants a disparu du jour au lendemain, début juillet 2006.
11:13Aucune trace d'elle à son domicile.
11:16Le mari est considéré comme témoin, même si les témoignages s'accumulent contre lui.
11:21Il va donc être entendu.
11:24Lundi 30 octobre 2006, trois mois après la disparition d'Adeline Piette,
11:29les gendarmes sont informés qu'au début du mois,
11:31Benoît Piette a appelé les pompiers pour un début d'incendie dans son jardin.
11:36Les enquêteurs sont intrigués, des prélèvements de cendres sont effectués, mais ils ne donnent rien.
11:42Une voisine du couple est longuement entendue.
11:45Elle raconte qu'Adeline lui a confié un jour que Benoît pouvait se montrer violent.
11:50Une sœur d'Adeline confirme.
11:53Elle raconte que Benoît a un jour voulu étrangler Adeline.
11:58Elle avait des marques sur le cou.
11:59A l'époque, elle n'a pas voulu porter plainte.
12:02D'autres témoins présentent le mari comme solitaire, asocial, porté sur l'alcool.
12:09Mercredi 8 novembre, Benoît Piette est en garde à vue.
12:12Il reconnaît qu'il a pu être violent et impulsif par le passé.
12:16Il a effectivement serré un jour le cou de son épouse, mais tout cela est derrière lui, tout cela est terminé.
12:22Le samedi 1er juillet au soir, veille de la disparition,
12:26il est parti dîner à Scooter avec un de ses jeunes fils dans une pizzeria.
12:30Ils sont ensuite allés regarder la demi-finale de la Coupe du Monde de foot chez un cousin à Cancale.
12:37Son fils est resté dormir là-bas.
12:40Lui est rentré.
12:42Adeline lui a fait une crise, une dispute, mais pas de violence.
12:46Il dit que les cris ont toutefois réveillé le plus jeune des enfants, dimanche.
12:50Il a fait des courses dans des magasins.
12:52Dans la soirée, Adeline n'était toujours pas rentrée.
12:55Benoît Piette ne pense pas que son épouse se soit suicidée.
12:58Il ignore où elle se trouve.
13:00Après 7h45 d'interrogatoire, le mari est libéré.
13:05L'enquête continue.
13:07Les gendarmes de la section de recherche de Rennes se penchent sur le profil d'Adeline Piette,
13:11petite fille abandonnée, adoptée par une famille de Saint-Malo,
13:15grandie avec 25 autres enfants adoptés dans un château.
13:19Une famille qui serait adepte d'ésotérisme.
13:22On présente même ce château comme une secte.
13:26Le château en question est visité, mais Adeline n'est pas là.
13:30Les gendarmes vont aussi retrouver la mère biologique d'Adeline.
13:34Ils vont perquisitionner chez elle, mais sans résultat.
13:40Mardi 10 juin 2008, deux ans après la disparition d'Adeline Piette,
13:44le mari Benoît est replacé en garde à vue.
13:47Les gendarmes ont recueilli un témoignage capital,
13:51celui du petit garçon de la fratrie qui avait été réveillé par la dispute entre ses parents.
13:57Il a entendu sa mère crier au moins deux fois « Arrête ! » à son père.
14:02Il se souvient que son père est entré dans sa chambre pour le rassurer.
14:07Pourtant, c'est toujours sa mère qui vient le voir.
14:10Mais ce soir-là, elle n'est pas venue.
14:12Benoît Piette dément le témoignage du petit garçon.
14:15Après 26 heures de garde à vue, il admet des mensonges.
14:19Et puis il finit par s'effondrer en larmes.
14:21Il annonce, en criant, qu'il va dire la vérité.
14:24Le dimanche 2 juillet 2006, au matin, il raconte avoir trouvé Adeline qui était pendue dans le garage.
14:31La tête penchée contre la poutre, la langue pendante, les yeux sortant de son visage.
14:36Elle n'avait laissé aucun mot.
14:37Il a paniqué.
14:39Il ne savait pas ce qu'il allait dire à ses enfants.
14:42Il a enterré le corps dans le jardin.
14:44Il y a seulement un mois.
14:46Il sentait qu'on le soupçonnait.
14:48Alors, il a eu peur de se retrouver accusé.
14:51Il a exhumé la dépouille.
14:54Il a fait brûler le corps sur le barbecue, sur la terrasse.
14:59Des aveux épouvantables.
15:03Mais il faut encore des vérifications.
15:05Parce qu'évidemment, on n'a pas les restes de ce corps.
15:08On ne sait pas exactement ce qui s'est passé.
15:09On n'a que la parole de ce mari.
15:12Et Dieu sait si jusque-là, il a donné des versions différentes.
15:16C'est difficile à suivre.
15:18Ce mari Benoît-Piette, est-ce qu'il dit vraiment la vérité ?
15:21On va le voir dans la suite de l'heure du crime.
15:25Alors, il y a évidemment beaucoup de questions qui se posent.
15:28La première question que je vais vous poser, Maître Pierre Stichelbeau,
15:33avocat à Saint-Malo, avocat de Benoît-Piette,
15:36c'est qu'il y a un déclic dans cette histoire,
15:38un déclic qui est très très important.
15:42C'est le petit garçon de la famille.
15:44Il avait, je crois, deux ou trois ans à l'époque des faits.
15:47Il est un peu plus âgé désormais, deux ans plus tard.
15:50Et là, d'un seul coup, ce sont les souvenirs d'enfants qui remontent.
15:53Et il dit, il a entendu sa mère qui disait à son père,
15:59arrête, arrête, comme si elle était menacée.
16:01Ça, ça change tout, Maître Pierre Stichelbeau ?
16:04Oui, alors évidemment, c'est un élément nouveau
16:06qui nous plonge dans la stupéfaction.
16:09Et c'est vrai que Benoît-Piette va devoir s'expliquer, bien sûr,
16:12dans le cadre de sa garde à vue,
16:13sur les raisons pour lesquelles son petit garçon a dit tout ça.
16:16Il faut savoir que jusqu'à présent, Benoît-Piette,
16:19il est en position de force.
16:20Quand il y a eu une perquisition le 26 septembre,
16:22il y a quand même une équipe synophile spécialisée
16:25dans la découverte des restes humains qui s'est déplacée,
16:27on n'a rien trouvé.
16:28Les plans d'eau aux alentours ont été auscultés,
16:31on n'a rien trouvé.
16:32Plus de 600 riverains ont été visités par les gendarmes,
16:35il n'y avait rien.
16:36Donc effectivement, Benoît-Piette, c'est quelqu'un
16:37qui est assez tranquille, en tout cas, dans sa position.
16:41Mais ce témoignage va évidemment tout bouleverser.
16:44Et donc, il va falloir trouver une explication.
16:46Pourquoi cet enfant a entendu sa mère crier arrête ?
16:50Mais ça, la parole d'un enfant, vous en convenez,
16:53Maître Stichelbo, c'est compliqué à gérer.
16:56Parce qu'effectivement, pourquoi est-ce qu'il mentirait,
16:58ce petit garçon ?
16:59Il n'avait jamais parlé jusque-là
17:00parce qu'il n'était pas à l'âge de le faire.
17:02Là, d'un seul coup, c'est la vérité
17:03qui sort de la bouche de l'enfant, j'ai envie de dire.
17:06Bien sûr, c'est compliqué.
17:07Mais à cet âge-là, on n'a pas de raison de penser
17:09qu'il puisse inventer quoi que ce soit,
17:11d'autant qu'il n'a plus de contact avec sa mère,
17:13avec personne.
17:14Donc c'est vrai que c'est une déclaration
17:15qui est tout à fait spontanée de la part de cet enfant.
17:18Et donc, il va falloir s'adapter.
17:20Alors, Samuel Sauneuf, vous êtes également avec nous
17:22dans cette Heure du Crime,
17:23rédacteur en chef au Pays Malouin.
17:25C'est le journal de cette région, Saint-Malo, Cancale.
17:28Vous avez suivi toute cette affaire.
17:30Samuel Sauneuf, reprenons, si vous voulez, avec vous.
17:34Un an et demi, deux ans avant ses aveux,
17:36les gendarmes vont beaucoup tourner autour de ce mari
17:39que nous décrit Maître Pierre Stichelbo, son avocat.
17:42Ils vont tourner beaucoup autour du mari,
17:44autour de ce Benoît Piette.
17:46Pourquoi c'est si difficile, finalement,
17:47de savoir exactement ce qu'il a fait,
17:50ou en tout cas de le confondre ?
17:52Benoît Piette peut rester parfois impassible
17:56devant les gendarmes,
17:58ne témoigner aucune émotion,
18:00comme lorsque les gendarmes viendront
18:02perquisitionner son jardin.
18:04Il y a deux enquêteurs qui sont chargés, eux,
18:07de rester un petit peu à l'écart
18:08et d'observer Benoît Piette,
18:10de voir comment il va réagir.
18:12Est-ce qu'il y aura des rictus ou non sur son visage ?
18:14Va-t-il manifester l'émotion ?
18:15Mais non.
18:16Benoît Piette reste impassible
18:17et ne manifeste aucune émotion.
18:19Et son attitude n'aidera pas, finalement,
18:21les enquêteurs et les gendarmes.
18:23Tout au monde, cette enquête.
18:24Alors, on sent bien que les gendarmes,
18:25ils sont aimantés par son mari.
18:27Il retourne à cette maison,
18:28il tourne autour.
18:29Il y aura même un survol en hélicoptère.
18:31Et puis, Samuel Sauneuf, une question,
18:33parce que ça, c'est très troublant dans cette affaire.
18:35À un moment donné, il y a un appel anonyme,
18:37un appel anonyme à un curé.
18:39Et cette personne, elle dit
18:40« Allez donc voir dans le jardin de la famille Piette
18:43et puis vous trouverez, effectivement, l'épouse ».
18:46Des années après,
18:47on ne sait pas qui a appelé ce curé à cette époque.
18:52Non, on ne sait pas.
18:53Nous, en tout cas,
18:54Journal de Pays Malo, Saint-Malo,
18:56on n'a jamais su qui avait passé cet appel.
18:59Le seul qui peut le savoir, visiblement,
19:01c'est ce prêtre qui l'a reçu.
19:02Et c'est vraiment intriguant dans cette histoire
19:05qu'on a appris vraiment après,
19:06qu'il y a eu un appel anonyme.
19:08Est-ce que c'est Piette lui-même,
19:10pris de remords,
19:10qui a passé un appel ?
19:11Est-ce que c'est une personne
19:13qui a su ce qui s'était passé à l'époque ?
19:15Est-ce que c'est un enfant qui avait des doutes ?
19:17Ça reste l'un des éléments intrigants
19:19de cette histoire.
19:21Maître Pierre Stichelbeau,
19:22comment est-ce qu'il se comporte,
19:24Benoît Piette, en garde à vue ?
19:25On a l'impression que c'est
19:26un petit peu les montagnes russes avec lui.
19:29Oui, au début, il est un peu abattu, etc.
19:32Il ne dit pas grand-chose.
19:34Et puis, d'un seul coup, ça va exploser,
19:35comme une cocotte minute
19:36qui, d'un seul coup, s'ouvrirait.
19:39Oui, en fait, non.
19:40Il n'est pas tellement ému au début
19:42de la garde à vue.
19:43C'est quelqu'un qui est droit dans ses bottes,
19:44qui sait s'expliquer,
19:45qui ne sait pas qu'il est finalement adulé
19:48par les...
19:50Pardon, que les gendarmes vont le faire venir,
19:53finalement, à ce qu'ils veulent entendre
19:55de sa part.
19:56Ils vont le mettre face à ses contradictions.
19:57Et puis, après 26 heures,
19:59vous l'avez dit, effectivement,
20:01il se rend compte qu'il doit bien raconter quelque chose
20:03puisque son enfant a entendu
20:05sa mère crier arrête.
20:07Et donc, il va inventer cette histoire
20:09d'Adeline qui s'est pendue dans le garage.
20:12Alors, il va dire la tête penchée
20:13contre la poutre, la lampe pendante,
20:15les yeux qui sortaient de son visage.
20:17On est tous stupéfaits.
20:18Moi-même, son avocat,
20:19je la prends au cours de cette garde à vue.
20:21Ah bon ?
20:22Vous n'étiez pas au courant ?
20:23Ah non, non, non.
20:24Benoît Piette, c'est quelqu'un
20:25qui ne se livre pas, y compris à son avocat.
20:27C'est-à-dire que c'est quelqu'un
20:28qui, face aux questions
20:30qui vont lui être posées,
20:32va essayer de tenir la route
20:35de par ses explications
20:36et qui va, au fil du temps,
20:38avancer des explications,
20:39justement, pour essayer de démontrer
20:42qu'il est coupable de rien du tout.
20:43Alors, vous racontez très bien,
20:44effectivement, presque la psychologie
20:46et la mécanique de cet homme.
20:48Ça, c'est très, très intéressant.
20:50Moi, j'ai envie de vous dire,
20:51il y a eu ce moment
20:52où ça a un peu flotté.
20:53Il y a eu le témoignage du petit garçon.
20:55On lui met sous le nez.
20:56Il ne peut pas le nier.
20:56C'est un peu compliqué.
20:58Et là, il va réfléchir.
20:59On sait qu'en garde à vue,
21:00les gens, parfois,
21:01demandent du temps pour réfléchir.
21:03Et là, il va passer
21:05dans une autre dimension.
21:06Il va inventer, effectivement,
21:07cette scène de la pendaison.
21:10Il y a quelque chose d'effrayant
21:11dans cette scène.
21:12C'est la description
21:12qu'il donne de son épouse.
21:15Parce que là,
21:15ça ne le sert pas du tout,
21:17Benoît Piette.
21:18Ah non, absolument pas.
21:19Je vous l'ai dit.
21:20Il parle de tête penchée
21:21contre la poutre,
21:22la langue qui pend, etc.
21:24Et puis ensuite, surtout,
21:25il va dire,
21:25ben moi, j'ai paniqué.
21:27Je ne sais pas
21:27ce que je vais aller raconter
21:28aux enfants.
21:29Et donc, il va expliquer
21:30qu'il a enterré le corps
21:31dans le jardin
21:33parce qu'il pensait
21:33qu'on allait le soupçonner.
21:35Une pendaison
21:36qui, parole d'expert,
21:38va se révéler,
21:39effectivement, impossible.
21:40Adeline Piette,
21:42la mort au bout du jardin.
21:44Je me suis enfermé
21:45dans le cercle vicieux
21:46du mensonge.
21:47L'enquête de l'heure du crime.
21:48Une, deux, trois versions et plus.
21:50Que s'est-il vraiment passé
21:51dans la maison de la Gouinière ?
21:53Le mari est-il un homme fragile
21:54ou un menteur
21:56des plus cyniques ?
21:57À suivre,
21:57dans un court instant,
21:58sur RTL.
21:59Jean-Alphonse Richard
22:01sur RTL.
22:02C'est l'heure du crime
22:03jusqu'à 15h.
22:0614h15.
22:07Jean-Alphonse Richard
22:08sur RTL.
22:10Et l'heure du crime.
22:11Benoît Piette dira également
22:12qu'il a décidé
22:14d'exhumer le corps.
22:16L'aura brûlé
22:16patiemment
22:17pendant 24h
22:18dans le barbecue familial
22:21afin d'éliminer
22:22toute trace
22:22de la dépouillie.
22:25Au programme,
22:25aujourd'hui,
22:26de l'heure du crime,
22:26la disparition
22:27et la mort en Bretagne
22:28en juillet 2006
22:29d'Adeline Piette,
22:3034 ans,
22:31une mère de 7 enfants.
22:33Deux ans plus tard,
22:34son mari reconnaît
22:35avoir enterré
22:36et brûlé le corps.
22:37Il dément pourtant
22:38à avoir tué sa femme.
22:39Elle se serait suicidée.
22:42Jeudi 19 juin 2008,
22:44une semaine après
22:45les aveux de Benoît Piette,
22:47les gendarmes sont de retour
22:48dans la maison
22:48de la Gouinière.
22:50Les spécialistes
22:51prélèvent de la terre
22:52dans le jardin
22:53à l'endroit
22:53où le mari
22:54dit avoir enfoui
22:55le corps d'Adeline.
22:56Des traces blanchâtres
22:57qui pourraient être
22:58de la chaux vive
22:59agricole
23:00sont repérées.
23:01Benoît Piette
23:01dément avoir utilisé
23:03de la chaux
23:03pour dissoudre
23:04la dépouille.
23:05La terre est tamisée
23:07jusqu'à ce qu'on découvre
23:08une pince à cheveux
23:09et plusieurs petits ossements
23:10de phalanges,
23:12de mains
23:13ou de pieds,
23:13on ne sait pas,
23:14sont expertisés.
23:16L'ADN indique
23:16qu'elles appartiennent
23:17bien à Adeline Piette.
23:19Réentendu,
23:20le mari confirme
23:21s'être enfermé
23:22dans le cercle
23:22vicieux du mensonge
23:24car il lui était incapable
23:25d'avouer ce suicide
23:27aux enfants.
23:28Il explique
23:28qu'Adeline était devenue
23:30de plus en plus étrange,
23:32elle pouvait parler
23:33ou rire toute seule,
23:34elle avait perdu
23:35toute patience
23:36vis-à-vis des enfants,
23:38elle me cherchait
23:39en disant
23:40des choses blessantes,
23:41confie le mari.
23:42Vendredi 3 octobre,
23:454 mois après
23:45l'identification
23:46des restes
23:47d'Adeline Piette,
23:48la reconstitution
23:49de la pendaison
23:50révèle une surprise
23:52de taille.
23:53Il est impossible,
23:54techniquement,
23:55que la maman
23:56se soit suicidée
23:57ainsi dans le garage.
23:59La corde en nylon
24:00aurait dû marquer
24:01la poutre
24:02en bois tendre
24:03mais aucune trace
24:05n'est observée.
24:06Quant à la description
24:07du visage
24:07de la victime
24:08par Benoît Piette,
24:09il ne correspond pas
24:10non plus
24:11à une pendaison
24:12les enquêteurs
24:13soupçonnent le mari
24:14d'avoir étranglé
24:15tout simplement
24:16son épouse.
24:17Il nie
24:18mais il ne cesse
24:19de varier
24:20dans ses versions.
24:21Il aurait surpris
24:22deux hommes
24:23dans le garage
24:23devant le corps
24:24inerte d'Adeline
24:25puis il parlera
24:26ensuite d'un accident.
24:28A aucun moment
24:28il avoue
24:29avoir tué
24:30volontairement
24:31Adeline Piette.
24:34Et on verra
24:35effectivement
24:35si la mémoire
24:36va revenir plus clairement
24:37dans la tête
24:38de Benoît Piette
24:39lors du procès
24:40qui paraît
24:40inévitable.
24:41Alors premier constat
24:42le corps
24:43était bien enterré
24:44dans le jardin
24:45on en a déjà
24:46un petit peu parlé
24:46Samuel Soneuf
24:48rédacteur en chef
24:49au Pays Malouin
24:50journaliste
24:51et vous avez suivi
24:52toute cette affaire
24:53je vous repose
24:54la question à vous
24:55pourquoi est-ce que
24:56finalement on ne l'a pas
24:56trouvé avant ce corps
24:58c'est quand même étonnant
24:59les gendarmes
24:59ils ont de gros moyens
25:00ils avaient sondé
25:01tout ce jardin.
25:03Alors à l'époque
25:04il faut savoir
25:04que les gendarmes
25:05ils ont reçu
25:05une information cruciale
25:07d'un prêtre
25:07qui a lui-même
25:08reçu un appel anonyme
25:10disant aller fouiller
25:11dans le jardin
25:11de Benoît Piette
25:12donc les gendarmes
25:13prennent cette information
25:14sérieuse
25:15le jardin est quadrillé
25:16il est passé au pain
25:16fin par les spécialistes
25:17mais on ne retrouve rien
25:19toutes les fouilles
25:20des enquêteurs
25:21ne donnent rien
25:22les chiens
25:23ne reniflent rien
25:24et on en reste
25:25vraiment là quoi
25:25et on apprendra
25:26vraiment après
25:27que bah oui
25:27on en est resté là
25:28pourquoi ?
25:29parce que Piette
25:30a versé des kilos
25:31de choses
25:31sur le corps
25:32d'Adeline
25:32il a fait disparaître
25:33toute trace
25:34on a seulement
25:35retrouvé un fragment d'eau
25:36c'est pourquoi
25:36vraiment les recherches
25:37ne m'ont rien donné
25:38à l'époque
25:38Maître Pierre Stichelbeau
25:40avocat à Saint-Malo
25:42avocat de Benoît Piette
25:44et vous nous aidez
25:44évidemment à éclairer
25:45cette histoire
25:46et à aider la psychologie
25:47de votre client
25:48qui là
25:49évidemment
25:49il est mis en examen
25:51il y a la reconstitution
25:53il y a beaucoup de choses
25:54effectivement
25:55il va démentir
25:57aussi beaucoup de choses
25:58qui paraissent évidentes
25:59alors il y a
26:00l'histoire de la chaux
26:01par exemple
26:02il dit
26:02moi j'ai pas fait
26:03disparaître le corps
26:04comme ça
26:04je n'ai pas dissous
26:05ma femme
26:06dans de la chaux vive
26:07on a du mal
26:07à le croire quand même
26:08oui alors il a donné
26:10une explication
26:11il dit qu'il s'en est servi
26:12pour des travaux agricoles
26:13et qu'à aucun moment
26:14il s'en est évidemment servi
26:16pour faire disparaître
26:17le corps d'Adeline
26:18Benoît Piette
26:19c'est quelqu'un
26:20qui veut toujours
26:21qui cherche à donner crédit
26:23à la version
26:24qu'il vient nous servir
26:25et donc il va trouver
26:26des éléments
26:27pour appuyer
26:27l'authenticité
26:28la sincérité
26:30la version
26:30qu'il a livrée
26:31quelques temps
26:32plus tôt
26:33et notamment
26:34au moment
26:34de la reconstitution
26:36de cette soi-disant
26:37pendaison
26:38dans le garage
26:39par exemple
26:40il va refuser
26:41d'entrer dans le garage
26:42et pourquoi ?
26:43c'est trop difficile
26:44pour moi
26:45c'est trop difficile
26:45c'est trop douloureux
26:46je revois la scène
26:47je ne la supporte pas
26:49je revois encore
26:50Adeline
26:50pendue
26:51sur cette poutre
26:53je peux éventuellement
26:55l'évoquer
26:56c'est ce que j'ai fait
26:56devant les gendarmes
26:57mais je ne peux pas
26:58revoir cette scène
26:59clairement
27:00il y a une part
27:01de cinéma
27:01de sa part
27:02oui il y a une part
27:02de cinéma
27:03mais alors j'ajoute
27:04pardonnez-moi
27:05maître Stichelbeau
27:07mais c'est du cynisme
27:08aussi
27:08parce que lorsqu'on décrit
27:10aussi terriblement
27:11et vous me l'avez dit
27:12d'ailleurs
27:12le visage de cette femme
27:14les yeux exorbités
27:15la langue pendante
27:16on a l'impression
27:16que peut-être
27:17il l'a vu ailleurs
27:18ce visage moribond
27:20et ce visage
27:20qui était en train
27:21de perdre la vie
27:22peut-être
27:22il l'a vu
27:23quand il était en train
27:24de l'étrangler
27:25c'est ce que pensent
27:25les gendarmes
27:26oui alors c'est ce que
27:27pensent les gendarmes
27:28et c'est ce que pensera
27:29plus tard l'avocat général
27:30au cours du procès
27:32en disant
27:32mais finalement
27:33vous ne voulez pas
27:34revoir cette scène
27:35du garage
27:35mais est-ce que
27:36c'est pas plutôt
27:37parce que cette scène
27:37vous rappelle autre chose
27:39à savoir une scène
27:39d'étranglement
27:40qui sera bien sûr
27:41toujours contestée
27:41par Benoît Piette
27:42tout à fait
27:43il reste sur sa ligne
27:44alors il a cette puissance
27:45voilà
27:45on peut lui donner acte
27:47de cette puissance
27:48dans son discours
27:49qui ne varie pas
27:50il reste sur sa ligne
27:50je n'ai pas tué
27:52volontairement ma femme
27:53c'est un accident
27:54voilà à peu près
27:54ce qui va advenir
27:56bien que
27:57maître Stichelbeau
27:59il y a beaucoup de versions
28:00qui se suivent
28:02et qui ne se ressemblent pas
28:03et alors là
28:04il y a des versions
28:04qui sont totalement fantaisistes
28:06il y a cette espèce
28:07de gang
28:07de deux personnes
28:08qui rentrent dans le garage
28:09et qui l'auraient menacé
28:10ben oui
28:12de toute façon
28:12en matière de justice
28:13quand vous changez
28:14de version sans arrêt
28:15vous n'êtes évidemment
28:16pas crédible
28:17et il le sait
28:18mais pour autant
28:19il va se conforter
28:20dans ce qu'il raconte
28:21aux gendarmes
28:22et plus tard
28:23aux instructions
28:23et encore plus tard
28:24devant la cour d'assises
28:27effectivement
28:27plus personne ne le croit
28:30mais bon
28:30on doit faire avec
28:31on doit faire avec
28:32on doit faire avec
28:33les explications
28:33qui nous sont données
28:34encore une fois
28:34au fil du temps
28:35et effectivement
28:37les faits
28:37ils sont têtus
28:38il y a ces témoignages
28:39qui s'accumulent
28:40ça on ne peut pas
28:41le nier
28:41il y a
28:43des personnes
28:44qui le décrivent
28:45de manière
28:46pas très flatteuse
28:47ce mari
28:48Benoît Piet
28:49et puis finalement
28:50on en revient
28:50effectivement
28:51à ce point central
28:52c'est l'audition
28:53du petit garçon
28:54Samuel Soneuf
28:57un mot là-dessus
28:58on en a parlé
28:59tout à l'heure
28:59avec le maître
28:59Pierre Stichelbeau
29:00mais je voudrais
29:00avoir votre avis
29:02je parlais de déclic
29:03de cette audition
29:04il a entendu
29:06sa mère crier
29:07ce petit garçon
29:08hélas
29:08depuis
29:09l'affaire
29:10n'est plus la même
29:11ah oui
29:14complètement
29:14c'est le déclic
29:15l'affaire bascule
29:16avec cette audition
29:17ce petit garçon
29:18il dira au gendarme
29:19ça criait très fort
29:20quand Benoît
29:20est rentré chez lui
29:21donc les cris
29:23se multiplient
29:24l'enfant lui
29:24est effrayé
29:25par ces disputes
29:26et qu'il observe
29:27il faut savoir
29:27depuis un petit trou
29:28creusé
29:29dans le plancher
29:30de sa chambre
29:30et là
29:31il entend
29:32il dira au gendarme
29:33il entend clairement
29:33sa maman crier
29:34et dire
29:35Benoît arrête
29:36Benoît arrête
29:37puis il ne se passe plus rien
29:38et là il entend
29:39Benoît Piet
29:39venir le voir
29:40et il s'étonne
29:41parce que
29:42Benoît ne venait jamais
29:44le voir
29:44quand il pleurait
29:45quand il l'entendait pleurer
29:46c'était toujours sa maman
29:47et ce soir-là
29:48ce n'est pas sa maman
29:48mais Benoît Piet
29:49qui vient le voir
29:50et ça c'est très important
29:51je voulais vous entendre
29:52effectivement
29:52Samuel Sauneuf
29:53là-dessus
29:54parce que c'est un
29:54un tournant
29:55dans ce dossier
29:56maître Pierre Sichelbeau
29:58juste un mot
29:59de temps en temps
30:00il ne fait pas un portrait
30:01très flatteur
30:02d'Adeline Piet
30:03Benoît Piet
30:04on ne peut pas dire
30:05j'ai presque l'impression
30:06que parfois
30:06il ne la porte pas
30:07dans son cœur
30:07elle faisait un peu
30:09ce qu'elle voulait
30:09elle était devenue
30:10un peu dingo
30:11voilà ce qu'il raconte
30:12oui non
30:13c'est un couple
30:14effectivement
30:14qui est un peu libre
30:16Benoît Piet
30:16sait que sa compagne
30:18a entretenu
30:19une relation extra-conjugale
30:20il y a une procédure
30:21de divorce
30:21qui est en cours
30:22donc quand il y a divorce
30:23c'est a priori
30:24parce qu'on ne s'entend pas
30:25il sait qu'à cause d'elle
30:26il doit quitter
30:27la maison
30:28donc effectivement
30:29pour lui c'est difficile
30:30et il la rend responsable
30:32en quelque sorte
30:32de tout ça
30:33et lui il a une volonté
30:35de continuer à vivre
30:36malgré tout ça
30:37et il va s'enfermer
30:38justement dans ses mécanismes
30:39de protection
30:40il se protège lui-même
30:43il veut assurer sa survie
30:45et il va construire ce cercle
30:47qu'il a d'ailleurs qualifié
30:48lui-même de vicieux
30:49effectivement
30:49il est enfermé
30:51dans des versions
30:52qui dans un premier temps
30:53ne tiennent pas la route
30:54et qui effectivement
30:54ensuite vont aboutir
30:55à ce que nous savons
30:56à la fin
30:56le mari menteur
30:59va être jugé
31:00Adeline Piette
31:01la mort au bout du jardin
31:03dès le premier jour
31:04j'ai pensé
31:04si ça se trouve
31:05c'est mon père
31:06qui a fait quelque chose
31:07l'enquête de l'heure du crime
31:08on se retrouve dans un instant
31:09sur RTL
31:10retour aujourd'hui
31:22dans l'heure du crime
31:22sur la disparition
31:23et la mort d'Adeline Piette
31:24juillet 2006
31:25près de Saint-Malo
31:26cette mère de 7 enfants
31:28avait 34 ans
31:29presque 5 ans plus tard
31:30son mari
31:31comparé aux assises
31:32il a donné plusieurs versions
31:33mais il a toujours
31:35nié le meurtre
31:36mardi 22 février 2011
31:39Benoît Piette
31:4042 ans
31:41cheveux noirs
31:41noués par un catogant
31:43chemise sombre
31:44fait face à la cour d'assises
31:45dit Lévilaine à Rennes
31:46il ne laisse guère de place
31:48au suspense
31:48sur sa position
31:50je refuse
31:50qu'on dise que j'ai tué ma femme
31:52j'ai eu un mauvais geste
31:54qui a entraîné sa mort
31:55je n'ai jamais voulu
31:56lui enlever la vie
31:57affirme-t-il
31:59d'une voix fluette
32:00le mari
32:00livre une quatrième
32:02version des faits
32:03le soir du drame
32:04il se souvient
32:05que le plus petit
32:06des enfants
32:06pleurait à l'étage
32:07Adeline était en haut
32:09de l'escalier
32:10elle lui barrait le passage
32:11j'ai fait un geste
32:12pour la repousser
32:13elle est tombée
32:14dans les escaliers
32:15prétend-il
32:16la présidente
32:17de la cour
32:18reste dubitative
32:19Benoît Piette
32:20répète
32:21qu'il n'est pas
32:21quelqu'un de méchant
32:22il reconnaît
32:23que le couple
32:24qu'il formait
32:24avec Adeline
32:25partait à volo
32:26les disputes
32:28se succédaient
32:29elle avait demandé
32:29le divorce
32:30j'ai eu beaucoup
32:31de mal à l'accepter
32:32c'était un échec
32:33complet
32:33commente Benoît Piette
32:356 des 7 enfants
32:37du couple
32:38âgés de 12 à 20 ans
32:39sont assis au premier rang
32:40sur le banc
32:41de la partie civile
32:42seul le dernier
32:43de la fratrie
32:437 ans
32:44est absent
32:44ils attendent
32:46que leur père
32:46et beau-père
32:47leur disent la vérité
32:48sur les derniers moments
32:50de leur mère
32:50ils ne l'appellent
32:51jamais papa
32:51ils le désignent
32:53par son nom
32:54d'état civil
32:54Benoît Piette
32:56tous disent
32:57l'avoir trouvé bizarre
32:58après la disparition
32:59très rapidement
32:59on s'est demandé
33:01s'il n'était pas
33:01responsable de quelque chose
33:03raconte la fille aînée
33:04un fils
33:05ajoute
33:05j'ai eu tout de suite
33:07eu peur
33:07que maman soit morte
33:09j'avais peur
33:10de la découvrir
33:10quelque part
33:11une de ses soeurs
33:12se souvient
33:13dès le premier jour
33:14j'ai dit à une amie
33:16si ça se trouve
33:16c'est mon père
33:17qui a fait quelque chose
33:19mais je l'aimais trop
33:20je voulais croire
33:21que ce n'était pas lui
33:22l'avocat général
33:23réclame
33:2430 ans de prison
33:25pour meurtre
33:26et on va voir
33:29dans le chapitre
33:29suivant ce que va donner
33:30ce verdict
33:31il est important
33:32ce verdict
33:32et on n'est peut-être
33:33pas à l'abri
33:34d'une surprise
33:35Samuel Sonneur
33:36vous êtes avec nous
33:37journalistes
33:37au pays malouin
33:39vous êtes à ce procès
33:40à quoi ressemble
33:42Benoît Piette
33:43dans le box des accusés
33:44il y a eu
33:46peut-être
33:47plusieurs
33:48Benoît Piette
33:48à la barre
33:49il faut savoir
33:50pour les avocats
33:50des enfants
33:51et pour les enfants
33:52ces mensonges répétés
33:53qu'il a renouvelé
33:54encore à la barre
33:55en font un personnage
33:56écœurant
33:57il est traité
33:58par l'une des avocats
33:59de vermisseau
34:00se tordant
34:01et se débattant
34:02pathétiquement
34:03devant la cour
34:04moi j'ai aussi
34:05le souvenir
34:05de l'avoir vu
34:07craquer
34:07quand l'une de ses filles
34:08est venue témoigner
34:09à la barre
34:10ce père
34:10dit-elle
34:11elle en avait peur
34:12mais elle l'aimait
34:13et surtout
34:13elle voulait croire
34:14à son innocence
34:15et devant la douleur
34:17de sa fille
34:18et bien on a vu
34:19à ce moment-là
34:20Benoît Piette
34:20finir par
34:21baisser la tête
34:23et la blottir
34:24dans ses mains
34:25quoi
34:25Maître Pierre Stichelbeau
34:28évidemment vous êtes
34:28à ce procès
34:29vous êtes l'avocat
34:30de Benoît Piette
34:30et vous allez nous
34:32raconter un petit peu
34:33ces audiences
34:35déjà le climat
34:36qu'il y a sur ce procès
34:37c'est un peu particulier
34:38parce qu'il a toujours
34:39nié les faits
34:40un peu contre vents
34:42et marées
34:42il y a beaucoup de tensions
34:43dans cette salle
34:45oui
34:47il y a une grosse tension
34:48bien sûr
34:48au début du procès
34:50d'abord les enfants
34:51puisque les enfants
34:52ils sont courageux
34:53bien sûr
34:53d'être présents
34:54à l'audience
34:54ils sont
34:556 des 7 enfants
34:56sont présents
34:57ils veulent savoir
34:58ce qui s'est passé
34:59donc ils sont
35:00évidemment tendus
35:01chacun est tendu
35:02y compris
35:03j'allais dire
35:03le conseil de Benoît Piette
35:04parce qu'on se demande
35:05finalement
35:05quelle va être la version
35:06de Benoît Piette
35:07il n'y en a qu'un
35:08qui ne donne pas
35:10l'impression
35:10finalement
35:11d'être sous tension
35:12ce jour-là
35:12c'est Benoît Piette
35:13qui comme il l'a
35:14toujours été
35:15depuis des années
35:16se montre
35:17imperturbable
35:18calme
35:19poli
35:20avec la présidente
35:21de la cour
35:22qui lui pose
35:22des questions
35:23voilà
35:24on ne sait pas
35:26où on va aller
35:26quand le procès
35:27débute
35:28et ça
35:29effectivement
35:29vous le connaissez
35:30par coeur
35:30cet homme
35:31il vous cache
35:32quasiment tout
35:33il parle au dernier moment
35:35je le disais
35:36quatrième version
35:37qu'il fournit
35:38alors cette fois
35:39c'est la version
35:39de l'escalier
35:40il a poussé
35:42sa femme
35:43elle est tombée
35:44voilà
35:44et il en parle
35:46de manière
35:46comme les autres versions
35:47de manière
35:48absolument assurée
35:50oui
35:50sauf que cette version-là
35:52elle est très intelligente
35:53elle est très intelligente
35:55parce que
35:55en la livrant
35:56il reconnaît
35:57qu'il a commis
35:57des violences
35:58et que ce sont
35:59ces violences-là
36:00qui ont entraîné
36:01la mort de son épouse
36:03autrement dit
36:04ça n'est plus un meurtre
36:06mais ce sont des violences
36:07qui ont entraîné
36:08la mort
36:09de son épouse
36:10sans attention
36:11à la donnée
36:11donc c'est
36:12encore une fois
36:12c'est une position
36:14qui me semble
36:15très intelligente
36:16de la part
36:17de Benoît Piette
36:18oui sauf que
36:18j'ai envie de vous dire
36:19maître Sichelbaum
36:20peut-être vous lui avez
36:20fait la réflexion
36:21pourquoi vous ne l'avez pas
36:22dit plus tôt
36:23pourquoi est-ce que
36:23votre client n'a pas
36:24parlé plus tôt
36:25c'était tellement simple
36:26je ne peux pas
36:27évidemment révéler
36:28les propos
36:29que nous avons échangés
36:30mais ça fait
36:31évidemment partie
36:32des questions
36:32que je lui ai posées
36:33et je lui ai témoigné
36:34de ma surprise
36:35qui a été la mienne
36:36au premier jour du procès
36:37lorsqu'il a effectivement
36:38livré cette nouvelle version
36:39Samuel Sauneuf
36:41évidemment
36:42vous aussi
36:42vous êtes à ce procès
36:43maître Pierre Sichelbaum
36:45il parle des enfants
36:45c'est une
36:46effectivement
36:46c'est crucial
36:48dans ce procès
36:49face à des enfants
36:50c'est très compliqué
36:51de venir témoigner
36:52de venir affirmer
36:53une vérité
36:54qui n'est peut-être
36:54pas la bonne
36:55il y a ces auditions
36:57des enfants
36:57Samuel Sauneuf
36:58c'est un moment
36:59d'audience
37:00très fort
37:00les auditions
37:02des enfants
37:03c'est un moment
37:03très fort
37:04du procès
37:04parce que déjà
37:06cet homme
37:06qu'ils ont
37:07devant eux
37:08ils ne l'appellent
37:09plus papa
37:10mais Benoît
37:11chaque enfant
37:12va venir
37:13présenter
37:14courageusement
37:15à la barre
37:15avec dignité
37:17pour supplier
37:18ce père
37:18qui n'en est plus d'un
37:19de dire la vérité
37:20il y avait le témoignage
37:22aussi d'un enfant
37:23qui m'avait
37:23particulièrement marqué
37:25il expliquait
37:27qu'il partait à vélo
37:28le soir
37:28dans la campagne environnante
37:30pour essayer
37:30de retrouver sa mère
37:31et puis un soir
37:32cet enfant
37:32en rentrant
37:33il a surpris
37:35Benoît Piet
37:35qui s'affairait
37:36autour de barbecue
37:37puis il aura
37:38ses paroles
37:38il dit
37:39ce soir-là
37:40ça peut la mort
37:40dans le jardin
37:41quelle réflexion
37:43terrifiante
37:43oui effectivement
37:44quelle réflexion
37:45terrifiante
37:45à ce procès
37:46comment
37:46que dire
37:47après ce genre
37:48de déclaration
37:49en pleine audience
37:50Samuel Sauneuf
37:52ça peut dire
37:53que ces enfants
37:54et c'est très cruel
37:55parce qu'ils sont partagés
37:56ils sont déchirés
37:57ces enfants avaient des soupçons
37:58sur leur père
37:59oui beaucoup d'enfants
38:01au fur et à mesure
38:02de l'enquête
38:03de la disparition
38:04d'Adeline
38:05ont eu des soupçons
38:06bien sûr
38:07ils soupçonnaient
38:07leur père
38:08d'en être à l'origine
38:08je pense que
38:10certains avaient du mal
38:12à l'admettre
38:12comme cette fille
38:13de Benoît
38:14qui est venue témoigner
38:15elle a espéré
38:16du moins
38:16à l'innocence
38:17de son père
38:18et puis
38:19jusqu'à ce moment
38:21deux ans plus tard
38:22où on découvre
38:22des restes d'Adeline
38:23dans le jardin
38:24et où Benoît Piet
38:25est mis en examen
38:26et il faut savoir
38:27d'ailleurs
38:27que les enfants
38:28cette découverte tragique
38:30macabre en plus
38:31ils la découvriront
38:32à travers les médias
38:344 jours de procès
38:35puis le verdict
38:37Adeline Piet
38:38la mort au bout du jardin
38:39si la peine
38:40n'est pas exemplaire
38:41les enfants
38:42ne comprendront pas
38:43l'enquête
38:43de l'heure du crime
38:44je vous retrouve
38:45tout de suite
38:45sur RTL
38:46L'heure du crime
38:48jusqu'à 15h
38:49sur RTL
38:5014h 15h
38:54Joël Fonce-Richard
38:55sur RTL
38:56L'heure du crime
38:58dans l'heure du crime
38:59aujourd'hui
39:00la mort mystérieuse
39:01d'Adeline Piet
39:0134 ans
39:02une mère de 7 enfants
39:03en Bretagne
39:04en 2006
39:05son mari a donné
39:06plusieurs explications
39:07pour le décès
39:08mais il nie
39:08avoir volontairement
39:10tué sa femme
39:10jugé 5 ans plus tard
39:12il risque la perpétuité
39:14voici le verdict
39:15vendredi 25 février 2011
39:19contre toute attente
39:20Benoît Piet
39:21est condamné
39:22à 20 ans de prison
39:23non pas pour meurtre
39:24mais pour violence
39:26volontaire
39:27ayant entraîné
39:27la mort
39:28sans intention
39:29de la donner
39:31son avocat
39:31Pierre Stichelbeau
39:32a été suivi
39:34par les jurés
39:34il avait décrit
39:35un homme
39:35qui a caché
39:36la vérité
39:36pendant des années
39:37enfermé
39:38dans un piège
39:39infernal
39:39l'avocat des enfants
39:41avait pourtant averti
39:42les jurés
39:43de la nécessité
39:44de condamner
39:44le mari
39:45pour meurtre
39:45si la peine
39:46n'est pas exemplaire
39:48les enfants
39:48ne comprendront pas
39:51marteler
39:52l'avocate
39:532021
39:55après 13 ans
39:56passé en prison
39:57Benoît Piet
39:57bénéficie
39:58de la libération
39:59conditionnelle
39:59les enfants
40:01condamnés
40:01à être
40:02enfermés
40:03dans leur chagrin
40:04n'ont jamais su
40:05comment leur mère
40:06était morte
40:07il raconte
40:09des tas de mensonges
40:10donc moi je pense
40:11qu'il a eu plusieurs mois
40:12pour ruminer
40:13ses intentions
40:14et je pense
40:16que le soir là
40:17il l'a étranglé
40:18après voilà
40:19il s'est débarrassé
40:20du corps comme il a pu
40:21mais il sera incapable
40:22d'avouer la vérité
40:24la voix de Nathalie
40:26fille aînée
40:27d'Adeline Piet
40:28c'était dans l'émission
40:29au bout de l'enquête
40:30maître Pierre Stichelbeau
40:31vous êtes avec nous
40:32dans cette heure du crime
40:33et votre témoignage
40:35est important
40:35parce que vous êtes
40:36l'avocat de Benoît Piet
40:37évidemment
40:37et c'est vous
40:38maître Stichelbeau
40:39qui allez
40:40j'ai envie de dire
40:41arracher
40:41cette peine modérée
40:43on n'est plus dans le meurtre
40:45on est pour violence volontaire
40:46ayant entraîné la mort
40:47sans intention
40:48de la donner
40:48alors autant vous dire
40:49que ça d'un seul coup
40:51c'est un coup de théâtre
40:52dans cette salle d'assise
40:53parce qu'effectivement
40:54il y a beaucoup de personnes
40:54qui n'ont pas compris
40:55qu'est-ce qu'il y a
40:56alors vous avez fait
40:57sans doute une plaidoirie
40:58très brillante
40:59j'en doute pas
40:59maître Stichelbeau
41:00mais qu'est-ce qu'il y a
41:01à emporter selon vous
41:02l'adhésion des jurés ?
41:05alors moi
41:05bon
41:06ce que nous savions
41:07pour le procès
41:08c'est que Benoît Piet
41:09avait beaucoup menti
41:10donc effectivement
41:11c'était en sa défaveur
41:12mais on n'avait pas de corps
41:14l'élément principal
41:15et on le voit
41:16aujourd'hui encore
41:17dans d'autres dossiers
41:18largement médiatisés
41:20quand on n'a pas de corps
41:22on n'a pas de constatation légale
41:24sur le corps
41:24on n'a pas d'autopsie
41:26on n'a rien
41:26donc on est incapable
41:28de dire
41:28comment est décédé
41:30Abin Piet
41:31et il faut toujours rappeler
41:32que la preuve
41:33appartient évidemment
41:34au ministère public
41:34à l'avocat général
41:35qui en l'absence de corps
41:37est incapable
41:37de vous dire
41:38comment est mort
41:39Abin Piet
41:40qui est incapable
41:41de vous dire
41:41ce qui s'est passé
41:42réellement
41:44et donc effectivement
41:44face à cette incapacité
41:46je ne voyais pas
41:47comment on pouvait
41:48retenir le meurtre
41:49avec effectivement
41:50une peine encourue
41:51importante
41:52et les violences volontaires
41:54sur conjoint
41:54ayant entraîné la mort
41:55avec les 20 ans encourus
41:57on parle de peine exemplaire
41:59la peine
42:01elle a été exemplaire
42:02par rapport
42:03à la qualification pénale
42:04qui a été retenue
42:05puisqu'il a pris
42:05le maximum
42:06des violences volontaires
42:07effectivement
42:08sur le plan du droit
42:09c'est satisfaisant
42:11on a bien conscience
42:12pour autant
42:12que la vérité judiciaire
42:14qui en est ressortie
42:14de ce procès
42:15ce n'est pas celle
42:16des enfants
42:16et j'ai envie
42:18de vous dire aussi
42:18que cette vérité judiciaire
42:19qui n'est pas celle
42:20des enfants
42:20elle est sans doute
42:21non plus pas la vérité
42:23pour beaucoup d'autres
42:24voilà
42:24ça je suis complètement
42:27d'accord avec vous
42:27maître Pierre Stichelbault
42:28mais j'ajoute à ça
42:29quand même
42:29quand vous dites
42:30il n'y a pas de corps
42:30certes
42:31il n'y a pas de corps
42:32exploitable
42:33j'ai envie de dire
42:33il y a ces deux vertèbres
42:35mais tout de même
42:36c'est lui
42:37qui a fait disparaître
42:39ce corps
42:40qu'il a pulvérisé
42:41sous des kilos
42:42de show vive
42:43et qui ensuite
42:44l'a brûlé
42:45sur le barbecue
42:45là
42:46il y a quand même
42:47une dimension barbare
42:48on peut s'interroger
42:50ah mais la dimension
42:51barbare
42:52elle n'est pas contestable
42:52simplement
42:53le fait de faire
42:54disparaître un corps
42:55ça n'explique pas
42:56si on a volontairement
42:57tuer la personne
42:58bien sûr qu'effectivement
43:00la coloration du personnage
43:02elle n'est pas agréable
43:03c'est pour ça qu'il a
43:04il a pris
43:05si j'ose dire
43:06le maximum
43:06de la peine encourue
43:08pour les violences
43:09volontaires sur conjoint
43:10mais pour autant
43:11le contexte
43:13n'empêche pas
43:14de constater
43:15qu'on n'a pas de preuves
43:16sur les causes
43:17de la mort d'Adeline
43:17en tout cas effectivement
43:19là vous renversez la vapeur
43:20et il y a ce verdict
43:22inattendu
43:22il faut bien le dire
43:23Samuel Sonef
43:25vous êtes journaliste
43:26rédacteur en chef
43:27au Pays Malouin
43:28le quotidien local
43:30à Saint-Malo
43:31et dans sa région
43:32vous confirmez
43:34vous y êtes à ce procès
43:35on ne s'attendait pas à ça
43:36c'est un coup de théâtre
43:37ce verdict
43:38alors ce verdict
43:40oui c'est complètement
43:41un coup de théâtre
43:42ce jour là
43:43moi j'ai le souvenir
43:43d'une chape de plomb
43:44qui tombe sur la cour d'Assise
43:45Benoît Piette
43:47n'est pas condamné
43:47pour le meurtre
43:48de son épouse
43:49faute de ne pas
43:50pouvoir expertiser
43:52et autopiser un corps
43:53et bien
43:53la cour l'a condamné
43:55pour coups et blessures
43:56volontaires
43:57ayant entraîné la mort
43:58sans l'intention
43:59de la donner
44:00tout le monde
44:01s'attendait
44:01à une autre peine
44:02et forcément
44:03ce verdict
44:04il a été accompagné
44:05de pleurs
44:06des enfants
44:07d'une surprise
44:07vraiment générale
44:08oui ça a été
44:09un vrai coup de théâtre
44:10un mot
44:11maître Pierre
44:12Sichelbeau
44:12sur les enfants
44:13votre client
44:16Benoît Piette
44:18il est face
44:20à ses enfants
44:21Samuel Saulneuf
44:23nous a dit
44:23qu'à un moment donné
44:24il avait un petit peu
44:25vacillé
44:26lors d'un témoignage
44:27mais est-ce qu'il leur a
44:29présenté des excuses
44:31est-ce qu'il a dit
44:32j'aurais pas dû
44:34etc
44:34je vous regarde dans les yeux
44:35est-ce qu'il y a cette
44:36volonté chez lui
44:38ou pas du tout
44:39non
44:40au procès
44:41il a vacillé
44:42quelques instants seulement
44:44mais c'est pas quelqu'un
44:45qui vacille
44:45de manière générale
44:46je pense que Benoît Piette
44:48c'est quelqu'un
44:48qui n'a pas les ressorts
44:50nécessaires
44:51il n'a pas de ressorts
44:52familiaux
44:53sociaux
44:53intellectuels
44:54pour appréhender
44:56les choses
44:56donc non
44:57il n'y a pas eu d'excuse
44:58de sa part
44:58auprès des enfants
45:00aujourd'hui
45:00il n'a plus de contact
45:01avec ses enfants en question
45:03et j'ai même envie
45:03de vous dire
45:04qu'à l'énoncé du verdict
45:06il n'a même pas réagi
45:07on aurait pu imaginer
45:09qu'il était très satisfait
45:10bien sûr
45:11de la décision
45:11qui a été rendue
45:12mais même pas
45:13on lui a annoncé
45:15sa peine
45:16et puis après
45:16les gendarmes
45:17l'ont emmené
45:18pour bien sûr
45:19qu'il puisse purger
45:20cette peine en question
45:20mais on n'a pas eu
45:21de réaction particulière
45:22et ça a été
45:23encore une fois aussi
45:24à l'image
45:24de tout ce qui s'était produit
45:25depuis 6 ans
45:26on n'est pas loin
45:27de ce que disait
45:28maître Pierre Sichelbeau
45:29de ce que disait
45:30l'avocat de général
45:30je la cite
45:31froid et manipulateur
45:33il ne voulait pas
45:34protéger ses enfants
45:35mais il voulait
45:36se protéger lui-même
45:37je trouve que c'est assez bien vu
45:38moi de la part
45:39de l'avocat de général
45:39il y a sans doute
45:41une part de vérité
45:42alors après
45:42moi je ne peux pas
45:43aller plus loin
45:43j'étais l'avocat
45:44de plus profite
45:45mais effectivement
45:45il y a une part de vérité
45:47dans tout ça
45:48ce n'est pas quelqu'un
45:48qui a été habitué
45:51à exprimer ses émotions
45:52donc encore une fois
45:53les ressorts sont limités
45:55qu'est-ce qu'elle raconte
45:56en quelques mots
45:57cette histoire
45:58maître Pierre Sichelbeau
45:59parce que
46:00effectivement
46:00c'est une histoire
46:02que vous allez garder
46:03en mémoire
46:04ce n'est pas une histoire
46:05dont on sort vraiment indemne
46:07non alors
46:08moi ce que je retiens
46:10quand même
46:10et quand on suit
46:12les procès
46:13qui sont évoqués
46:14devant les différentes
46:14courbes d'assises
46:15c'est cette histoire
46:16d'absence de corps
46:17voilà
46:18et vous l'évoquez souvent
46:20dans vos émissions
46:21quand il n'y a pas de corps
46:23c'est compliqué
46:24c'est compliqué
46:24de prouver quoi que ce soit
46:25et effectivement
46:26c'est la porte ouverte
46:27à toutes les versions
46:28qui peuvent être données
46:29et qui de toute façon
46:30ne sont pas contestables
46:31sur le principe
46:32Samuel Soneuf
46:34je termine cette émission
46:35avec vous
46:36pourquoi cette histoire
46:37fait encore parler
46:38aujourd'hui
46:39elle est dans la mémoire
46:40de ce pays mal loin
46:41c'est le nom d'ailleurs
46:42de votre journal
46:43au-delà d'être
46:45une affaire tragique
46:46qui a condamné
46:47des enfants en perpétuité
46:48à souffrir de l'absence
46:49de leur mère
46:50elle fait aussi parler
46:52pour ses détails macabres
46:53puis je pense
46:55qu'elle fait
46:55elle résonne encore
46:57quand on entend
46:58parler
46:59de l'affaire
47:00Jubilard
47:00et moi j'ai la conviction
47:03que si Benoît Piet
47:04était jugé aujourd'hui
47:05il serait condamné
47:07pour meurtre
47:07cette fois-ci
47:08il serait condamné
47:09certainement
47:10non pas à 20 ans
47:11mais à 30 ans
47:12de réclusion
47:12ça on ne pourra pas le dire
47:15il a été condamné
47:16il a été jugé
47:16et il a été libéré
47:19par la suite
47:19merci beaucoup
47:20Samuel Soneuf
47:21et Maître Pierre Stichelbeau
47:22d'avoir été aujourd'hui
47:24les invités
47:24de l'heure du crime
47:25merci à l'équipe de l'émission
47:26rédactrice en chef
47:27Justine Vigneau
47:27préparation
47:28Lisa Canalès
47:29Pauline Dessillon
47:29réalisation en direct
47:31Nicolas Godet
47:32merci à l'écrivaine
Recommandations
1:10
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À suivre
8:36
43:21
50:56
50:05
42:08
43:59
43:17
48:02
45:41
42:42
42:45
43:38
50:01
42:33
43:26
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