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  • il y a 12 heures
Marseille sous le choc après le meurtre d'un frère d'Amine Kessaci, militant écologiste de 22 ans engagé dans la lutte contre le narcobanditisme Mehdi Kessaci, âgé de 20 ans, a été abattu par balle près du Dôme, la grande salle de concert marseillaise. Le tireur passager arrière d'une moto a tiré froidement quatre balles. Mehdi Kessaci était totalement inconnu des services de police et de justice. Il voulait d'ailleurs devenir policier. Écoutez la réponse de Benoît Payan, maire de Marseille.
Regardez RTL Soir avec Vincent Parizot du 14 novembre 2025.

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Transcription
00:00RTL Soir avec Vincent Parizeau
00:04Invité d'RTL Soir, le maire de Marseille, Benoît Payan, bonsoir.
00:08Bonsoir.
00:09Merci d'être avec nous sur RTL, au moment où Marseille est sous le choc
00:13après le meurtre d'un frère, Damine Kessassi, militant écologiste de 22 ans,
00:20engagé dans la lutte contre le narco-banditisme, on en a parlé dans le journal.
00:24Mehdi Kessassi, 20 ans, son frère donc abattu du pare-balle, près du Dôme,
00:28la grande salle de concert marseillaise, le tireur passager arrière d'une moto
00:32a tiré froidement 4 balles, on rappelle que la victime était totalement inconnue
00:38des services de police et de justice, il voulait d'ailleurs devenir policier.
00:43C'est un choc pour la ville, aujourd'hui, Benoît Payan.
00:46C'est un choc pour toute la ville, c'est un choc pour l'homme que je suis
00:52qui connaît Amine Kessassi.
00:54Vous lui avez parlé ?
00:55Il y a Amine Kessassi, oui bien sûr, et je peux vous dire qu'au moment où on parle,
01:00et je crois que tous les auditeurs de RTL peuvent le comprendre,
01:03il est, comme vous pouvez l'imaginer, dévasté, il vient de perdre un deuxième frère.
01:07Et pour le maire que je suis, évidemment, je suis aussi un maire blessé, en colère, mais résolu.
01:16On attend les confirmations, les dernières confirmations de l'enquête du parquet
01:20qui vont nous dire si, oui ou non, il s'agit d'un assassinat d'intimidation,
01:26ce qui nous ferait passer dans une autre dimension.
01:29Le petit frère d'Amine était comme son frère engagé dans la lutte contre le narcotrafic.
01:35Amine avait choisi l'engagement politique et son frère l'engagement dans la police nationale.
01:39Il avait d'abord échoué son concours et il était en train de repasser son concours
01:43parce que pour lui, c'était le rêve de sa vie de devenir policier.
01:47Il a été fauché à 20 ans, en pleine vie.
01:51Et on rappelle qu'Amine Kessassi est engagé dans la lutte contre le narcotrafic,
01:56notamment depuis qu'en 2020, un autre de ses frères, Brahim,
02:02qui était lui impliqué dans le narcotrafic, avait été tué, assassiné
02:07et son corps avait été retrouvé carbonisé dans une voiture.
02:12Il y a un contexte, évidemment, autour de cet assassinat.
02:15Il y a le livre d'Amine qui venait de sortir,
02:19« Vivre et mourir en terre de narcotrafic ».
02:21Et puis, il y a le procès des assassins présumés, justement, de Brahim,
02:24son autre frère qu'on vient d'évoquer.
02:27Procès attendu en 2026.
02:29Ça peut être lié, selon vous ?
02:31Moi, je ne peux pas m'exprimer à l'heure actuelle sur ce que dira l'enquête
02:35et si c'est lié ou si ça n'est pas lié.
02:38En tout cas, il est très clair que si le procureur de la République,
02:41et je veux vraiment réaffirmer qu'on a, en la matière,
02:45un des meilleurs procureurs de France,
02:46établi le caractère de l'assassinat d'intimidation pour faire taire.
02:51Parce qu'en fait, si on a assassiné le petit frère d'Amine
02:55pour lui faire peur ou pour le faire taire,
02:57on est évidemment face à des questions qui sont complètement différentes
03:01de ce qu'on a connu ou de ce qu'on connaît à Marseille.
03:04On passerait dans une phase qu'on n'a pas connue depuis l'assassinat du juge Michel.
03:08C'est-à-dire tuer quelqu'un pour faire peur, pour faire taire,
03:12pour nous faire peur, pour nous faire taire,
03:15à nous qui nous battons au quotidien et qui dénonçons cette pieuvre,
03:19cette mafia qu'il faut éradiquer.
03:21Et donc, non, nous disons à Marseille,
03:24non seulement que nous n'avons pas peur, mais que nous ne taierons pas.
03:26Et que la bataille qui est menée contre eux,
03:28elle doit continuer et qu'elle doit s'amplifier.
03:30Donc vous dites mafia, sans prendre reproche,
03:33envoyer un message avec des assassinats,
03:36ça fait partie des méthodes mafieuses.
03:39C'est clairement des méthodes mafieuses,
03:41c'est des méthodes de narcotrafiquants.
03:43Mais au-delà de ça, vous savez,
03:45je suis maire d'une ville qui a connu,
03:47pendant plus d'une décennie,
03:51entre 20 et 25 assassinats par an liés au trafic de stupéfiants.
03:55On a connu un pic en 2023 avec plus de 50 assassinats.
03:59Et puis, évidemment, dès 2022,
04:02tous les moyens ont été mis à partir d'une implication nationale
04:06en police judiciaire, avec des magistrats,
04:09en police scientifique, en police financière.
04:11Et on a vu des résultats.
04:12C'est-à-dire qu'on est passé de 53 à 23 en 2024.
04:178 cette année, on met sous écrou,
04:20on enferme des narcotrafiquants,
04:22on élucide de plus en plus de crimes.
04:25Donc, on voit que porter des coups à cette organisation,
04:28ça a du sens.
04:29Et donc, on voit bien que là, si c'était le cas,
04:31et encore une fois, moi, je veux garder le conditionnel
04:34parce que c'est au procureur de s'exprimer sur cette question,
04:36si elle intimide comme ça, en assassinant,
04:40si elle veut faire taire cette pieuvre en assassinant,
04:43alors elle est passée dans une autre dimension.
04:44Mais ça n'est pas qu'à nous qu'elle essaie de faire peur.
04:47C'est aussi l'état de droit qui est testé.
04:49Et si c'était le cas, évidemment, la réponse,
04:51elle devrait être, pour moi, d'une fermeté absolue.
04:54Ça veut dire qu'il faut que l'État réagisse ?
04:56Il faut que l'État réagisse.
04:58Vous dites, en 2022, tous les moyens ont été mis en œuvre.
05:01On peut encore faire plus ?
05:02Vous demandez plus, aujourd'hui ?
05:03On doit toujours...
05:04Non, mais on peut, évidemment, toujours faire plus.
05:06Ce que je peux vous dire, c'est que
05:07voir ma ville passer de 53 assassinats à 8 cette année,
05:13voir le taux d'élucidation augmenter,
05:16voir le nombre de personnes emprisonnées augmenter,
05:20c'est des résultats qui sont encourageants.
05:22Pourquoi ?
05:22Parce qu'il y a une mise en synergie des moyens,
05:25parce qu'il y a un travail avec Interpol.
05:26Il faut imaginer une chose pour que les auditeurs de RTL comprennent.
05:30Les chefs de cette organisation ne sont pas là.
05:33Ils ne sont pas à Marseille.
05:34Ils sont à l'étranger, ils sont cachés.
05:36Certains sont en prison.
05:37Donc, on a affaire à un système
05:40où des gens ont énormément d'argent
05:41et ils n'ont aucune limite.
05:43Eux, ce qui les intéresse, c'est l'argent, l'or et le sang.
05:47C'est tout.
05:48Et donc, ils sont prêts à tout
05:49pour pouvoir ramasser des sommes considérables d'argent.
05:52La vie n'a aucun prix pour ce genre.
05:54On sait, Benoît Payan, qu'en Italie,
05:56l'État a réussi à vaincre la mafia
05:59grâce à un système de repentis,
06:02des lois spéciales qui ont été votées.
06:04Est-ce que ça vous paraît envisageable,
06:05en France, pour lutter contre, justement,
06:08ces gros...
06:09Oui, ça fait partie de l'arsenal judiciaire.
06:11En France, ça s'appelle des collaborateurs de justice.
06:14Et donc, il faut utiliser tous les moyens
06:16qui permettent, évidemment,
06:18de remonter une organisation aussi tentaculaire
06:21qui n'est plus...
06:22Alors, en Italie, il y avait évidemment
06:24des connexions à l'étranger,
06:25mais prenant l'exemple de la mafia sicilienne,
06:28ils étaient en Sicile.
06:29Là, ils ne sont plus là.
06:30Quand on arrête des gens à Marseille,
06:33on arrête des lieutenants.
06:34Les très grosses arrestations,
06:36on les a faites à l'étranger.
06:36Elles ont été faites par la police judiciaire
06:38à qui je veux rendre hommage.
06:39Elles ont été faites à l'étranger,
06:41sur d'autres continents.
06:43Et donc, nos contacts Interpol,
06:44nos contacts diplomatiques,
06:46les collaborations avec les polices...
06:48Donc, vous imaginez, c'est fastidieux.
06:50C'est compliqué, mais il ne faut jamais,
06:52jamais, jamais lâcher.
06:53Vous en avez parlé au ministre de l'Intérieur ?
06:57Oui, il est parfaitement conscient de tout ça,
06:59mais il est le ministre de l'Intérieur.
07:01D'abord, il a été préfet de police de Marseille.
07:03Et donc, Laurent Nunez,
07:04c'est quelqu'un qui connaît parfaitement Marseille.
07:07Et donc, il est comme moi.
07:08D'abord, il attend évidemment les résultats de l'enquête.
07:11C'est pour ça que je vous dis qu'on doit rester prudent,
07:14même si aujourd'hui, le procureur de la République
07:16a mis sur la table cette hypothèse
07:17de cet assassinat d'intimidation,
07:20d'avertissement,
07:22comme étant extrêmement crédible.
07:23Je pense que plus on va avancer vers l'enquête,
07:26dans l'enquête,
07:27plus ça va s'éclaircir.
07:28Moi, ce que je souhaite,
07:30au moment où je vous parle,
07:31c'est le travail des forces de police.
07:33Et le ministre de l'Intérieur est concentré là-dessus,
07:36tout à fait conscient des problématiques.
07:38Il faut maintenant interpeller les assassins.
07:41Et tout est mis en place pour interpeller les assassins
07:43et ensuite chercher les commanditaires.
07:45Une dernière question, Benoît Payan.
07:47Amine Kessassi et ses proches vont bénéficier
07:50d'une protection encore plus renforcée qu'elle ne l'était ?
07:53Alors, ça, encore une fois,
07:54ce n'est pas à moi de le dire.
07:55Je sais qu'il bénéficie d'une protection,
07:58particulièrement Amine,
07:59mais la famille bénéficie d'une protection
08:01et la police fait en sorte
08:04qu'il soit le plus et le mieux protégé possible.
08:08Merci beaucoup, Benoît Payan,
08:10maire de Marseille,
08:11d'avoir réagi ce soir sur RTL.
08:12Merci.
08:13Merci à vous.
08:14Il est 18h46,
08:15on va marquer une petite pause
08:16et ensuite aborder les deux tentations
08:19qu'on vous propose pour ce week-end
08:20avec tout d'abord du rugby breton.
08:23Si, si, vous allez voir, ça existe.
08:26Et puis, une véritable fête de la gastronomie
08:28à Poitiers, un mois et demi avant les fêtes,
08:30on ne va pas se priver.
08:31A tout de suite.
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