- il y a 2 jours
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Benjamin Fontaine et Renaud Dély.
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00:00Bienvenue dans les informés du matin, votre rendez-vous de décryptage de l'actualité jusqu'à 9h30 sur France Info avec à mes côtés Renaud Delis.
00:13Bonjour Renaud.
00:13Bonjour Benjamin.
00:14Et ce matin, nous sommes avec Valérie Gasse, chef du service politique de RFI et François-Xavier Bourmeau, journaliste politique à l'Opinion.
00:20Bonjour à vous deux.
00:20Bonjour.
00:21Bonjour.
00:21Renaud, on va se demander d'abord s'il y a encore un chemin pour un compromis sur le budget.
00:26Un chemin et du temps Benjamin.
00:28Enfin, tic-tac, tic-tac.
00:30Faites bien.
00:31Oui, c'est le suspense.
00:32Y aura-t-il un budget annuel et même deux d'ailleurs puisque deux textes budgétaires sont en discussion au Parlement.
00:37Le projet de loi de finances d'une part et puis le budget de la sécu d'autre part.
00:41Le compte à rebours est enclenché donc on sait qu'il y a un délai limité par la constitution pour l'examen de ces textes budgétaires.
00:47Que le temps presque, plusieurs textes, d'ailleurs jusqu'à présent des parties de textes ne sont pas allées jusqu'à leur terme.
00:53Elles ont été transmises par exemple par l'Assemblée nationale au Sénat sans avoir été votées dans leur globalité.
00:59L'Assemblée nationale qui a repris hier l'examen du projet de loi de finances, en l'occurrence la partie dépenses du projet de loi de finances,
01:06qui doit être votée normalement lundi en première lecture à l'Assemblée.
01:10Il reste 1900 amendements à étudier et voilà que cette nuit, surprise, le gouvernement a annoncé que les députés,
01:18contrairement à ce qui était attendu, ne siégeraient pas pendant le week-end.
01:21Ce qui a provoqué la colère de la gauche qui accuse le gouvernement de vouloir justement organiser en quelque sorte le non-vote de ce texte.
01:30Je vous propose d'écouter par ordre d'apparition Laurent Pagnifousse, le ministre chargé des relations avec le Parlement.
01:35Et la réponse de Cyrielle Châtelain, présidente du groupe écologiste à l'Assemblée.
01:39Nous devons également tenir compte de la fatigue qui existe chez les députés, chez les collaborateurs, chez les administrateurs.
01:50Le gouvernement n'ouvrira pas samedi et dimanche les travaux à l'Assemblée nationale.
01:59Vous savez ce que vous êtes en train d'organiser, c'est le fait que cette Assemblée ne puisse pas se prononcer sur le budget.
02:04C'est le fait que vous puissiez continuer à dire que c'est le budget de l'Assemblée nationale,
02:08car vous ne voulez pas aller face au vote.
02:10Nous avons un nombre important d'amendements.
02:12Pour pouvoir être certain d'aller au vote, il faut ouvrir ce week-end.
02:16Alors les socialistes, eux, se sont engagés à retirer massivement leurs amendements lundi,
02:20de façon à ce que le vote puisse avoir lieu en fin de journée.
02:23On verra si ce sera le cas.
02:25Mais alors, à qui la faute ?
02:26Est-ce que le gouvernement saute sur cette occasion la fatigue des députés évoquée par certains élus de certains groupes pour organiser ce non-vote ?
02:34Et que se passerait-il d'ailleurs s'il n'y avait pas de vote ?
02:36Nous sommes là en première lecture.
02:37Mais en tout cas de vote final sur l'un, l'autre ou les deux textes budgétaires.
02:42Et puis, est-ce que les débats n'ont pas aussi tendance à s'enliser avec une foultitude d'amendements parfois assez loufoques, voire superfétatoires ?
02:49On va essayer de défricher tout ça avec vous, les informés ce matin, Valérie Gass.
02:53Au rythme actuel, est-ce qu'on peut tenir les délais ?
02:56Ça paraît peu vraisemblable.
02:57Déjà, le délai de lundi sur la partie dépense du projet de loi de finances, le vote, ça va être très court.
03:07Et en fait, à chaque étape, on ne tient pas les délais sur le budget de la Sécurité sociale.
03:11On n'a pas tenu les délais, le texte est parti inachevé, non voté au Sénat.
03:16Et donc, c'est vrai qu'il y avait déjà eu cette accusation de la part de la France insoumise le week-end dernier sur...
03:22Mais le gouvernement en profite parce que ça l'arrange bien de ne pas voter.
03:26Ça arrangait bien sur le budget de la Sécurité sociale, les socialistes aussi, de ne pas avoir à se prononcer globalement sur cette partie-là.
03:35On a des délais, je crois que c'est la date limite, c'est le 23 décembre pour la totalité.
03:38Et il faut encore faire la lecture au Sénat, avoir une commission mixte paritaire, dont on ne sait pas si elle sera conclusive ou pas,
03:46et revenir à l'Assemblée.
03:49Ce serait un miracle, peut-être, si c'était les délais qui permettaient d'aller au bout.
03:54Le miracle de Noël, peut-être.
03:55François-Xavier Bourmeau, peut-être qu'on peut expliquer pourquoi ce serait une opportunité pour le gouvernement de ne pas avoir un budget voté, finalement.
04:02Oui, parce que dans cette espèce de mélange de mécanique parlementaire et de subtilité constitutionnelle,
04:07c'est vrai que ce n'est pas facile de tenir le fil et qu'on a l'impression d'avoir des débats totalement incohérents,
04:13difficilement compréhensibles, et pour un budget auquel personne ne comprend rien.
04:17En réalité, il me semble qu'il faut rattraper le fil d'Ariane pour voir où on va,
04:20et voir l'objectif des débats actuellement des politiques et des députés à l'Assemblée nationale, du gouvernement.
04:27C'est, un, obtenir un budget, deux, la stabilité politique.
04:32Pas de censure du gouvernement Lecornu, et un budget pour 2024.
04:36C'est là-dedans que tout cela se niche.
04:38Alors, effectivement, la manœuvre parlementaire qui est utilisée par Panifou, le ministre des Relations avec le Parlement,
04:45vise à envoyer le texte au Sénat pour qu'il soit nettoyé de ce que Gérard Larcher appelle,
04:51enfin, ce qu'il a déjà appelé, l'hystérie fiscale des députés.
04:55Ensuite, le texte reviendra en commission mixte paritaire.
04:59Donc, c'est une commission où il y a des députés et des sénateurs qui doivent se mettre d'accord sur un texte commun,
05:04et vraisemblablement, ils ne se mettront pas d'accord sur ce texte commun.
05:07Ça ouvre à plusieurs scénarios, dont aucun n'est stabilisé.
05:10D'ailleurs, on reconnaît chez les députés, comme au sein du gouvernement,
05:14que le point d'arrivée n'est pas connu, n'est pas stabilisé.
05:17scénario possible, une loi spéciale, c'est reconduction du budget 2024.
05:22Autre scénario possible, une adoption du budget par ordonnance,
05:26ce qui n'a jamais été fait via l'article 47.2 ou 1, j'ai un trou, pardon.
05:32Démouriez-vous, je ne sais plus.
05:33Il y a un article, effectivement, allez-y.
05:35Et dernier scénario possible.
05:37Je confirme que c'est un article.
05:38Et le dernier scénario qu'il a, et on va dire plutôt de la politique fiction,
05:53ce serait de recourir au 49.3, qui était une demande des socialistes.
05:58Et depuis le début des débats, on se rend bien compte que cet engagement de Sébastien Lecornu
06:02à ne pas recourir à l'article 49.3 a bloqué les débats,
06:07et en tout cas empêché, les apprivé d'un outil qui était finalement assez utile.
06:11Tout par-delà, si je veux dire, parce qu'il y a trois éléments à conjuguer.
06:15D'abord, il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
06:17Ça, on le sait, au moins depuis la dissolution de l'année dernière.
06:20C'est très clair.
06:21Ensuite, il y a un temps imparti pour l'examen des textes budgétaires,
06:2670 jours au total, tout compris, avec ces allers-retours,
06:29ces navettes parlementaires entre les deux assemblées,
06:32avec la commission mixte paritaire, etc.
06:34Et dernier point, Sébastien Lecornu, en quelque sorte, a choisi de faire ce parcours,
06:41ce marathon, en se liant les mains dans le dos et avec un boulet au pied,
06:45c'est-à-dire en renonçant à l'article 49.3.
06:48Pourquoi ? Parce que c'était une exigence, une revendication des socialistes en particulier.
06:52Donc c'était pour montrer qu'il était de bonne volonté,
06:54qu'il voulait laisser les débats parlementaires aller jusqu'à leur terme.
06:58L'article 49.3, rappelons-le, qui permet d'adopter un texte sans vote,
07:02sauf adoption d'une motion de censure visant à faire tomber le gouvernement.
07:06Le problème dont tout le monde s'aperçoit, c'est que l'article 49.3,
07:12c'est certes une arme pour le gouvernement, pour discipliner sa majorité,
07:16quand il en a une, et là d'ailleurs ce n'est pas le cas,
07:18mais c'est aussi une protection pour certains des opposants,
07:21certaines des oppositions, lorsque celles-ci veulent laisser passer un texte,
07:24mais sans l'approuver totalement.
07:26Or, c'est exactement la situation dans laquelle se retrouvent les socialistes.
07:29Ils veulent, a priori, si ce texte, si ces textes budgétaires,
07:33intègrent les concessions importantes qu'ils ont obtenues,
07:35et à commencer par la suspension de la réforme des retraites sur le budget de la Sécu,
07:38que ces textes aillent à leur thème, évidemment, pour concrétiser leurs acquis.
07:42Mais ils ne veulent pas pour autant voter pour ces textes budgétaires,
07:45parce que de fait, ça les intègrera dans la majorité.
07:48Or, il aurait été moins douloureux pour eux politiquement, par exemple,
07:51de s'abstenir sur une motion de censure,
07:53plutôt que de devoir, si jamais il n'y a pas de majorité,
07:55finalement, voter pour l'un ou l'autre de ces textes budgétaires.
07:57Valérie Gass, est-ce qu'il ne faut pas s'attendre, finalement,
07:59à voir les socialistes quasiment réclamer le 49-3
08:02pour qu'une partie du budget passe avec leurs amendements ?
08:05C'est très compliqué, politiquement.
08:06Cette idée, elle est revenue dans le débat, il y a une semaine à peu près,
08:08mais par l'intermédiaire de Marc Fénaud, du Modem,
08:11qui expliquait ce que vient d'expliquer Renaud,
08:12c'est que là, on est un petit peu le chien qui se mord la queue,
08:15on ne sait pas comment on va en sortir.
08:16Mais pour les socialistes qui ont fait, du fait que Sébastien Lecornu
08:22leur accorde de ne pas utiliser le 49-3, une vraie bataille politique,
08:26c'était le premier acquis qu'ils ont eu dans la négociation avec Sébastien Lecornu.
08:32Revenir maintenant sur ce point-là, en disant,
08:36finalement, on a réclamé un truc idiot, on s'en rend compte,
08:39et comme on veut quand même garder les autres acquis politiques
08:41qu'on a obtenus derrière dans le budget,
08:44ce serait mieux s'ils reprenaient le 49-3,
08:46on fera comme ça, on fermera les yeux, et on n'aura rien vu.
08:48Juste un tout petit rappel, pour mémoire, je me souviens
08:50qu'il faut parfois écouter les grands anciens,
08:52c'est Lionel Jospin lui-même, qui en décembre dernier,
08:55c'était chez nos confrères de France Inter,
08:56avait mis en garde les socialistes là-dessus, en leur disant,
08:58attention, si vous réclamez l'abandon du 49-3,
09:01vous risquez aussi de vous mettre politiquement en difficulté,
09:03il faut parfois savoir écouter les grands anciens.
09:06Les socialistes se sont coincés eux-mêmes,
09:09parce que pendant l'examen de la réforme des retraites d'Elisabeth Borne,
09:13ils avaient dénoncé la brutalité démocratique du recours au 49-3
09:16pour faire passer cette réforme.
09:18D'où leur demande de ne plus recourir au 49-3,
09:22alors que dans le budget,
09:25il y a la suspension de la réforme des retraites.
09:27Donc en fait, ils se sont auto-coincés avec cette demande,
09:31et c'est très compliqué, effectivement, Valérie, politiquement,
09:35de demander au gouvernement d'y recourir à nouveau.
09:37Parce que pour que Sébastien Lecornu décide de brandir le 49-3,
09:41il faut que les socialistes le demandent.
09:42Les socialistes ne peuvent pas le demander au regard de leur passé
09:45et de leurs déclarations différentes sur ces articles.
09:47Et c'est même compliqué de ne pas protester
09:51si Sébastien Lecornu, finalement, dit
09:53« J'ai bien réfléchi, je n'ai pas d'autre solution,
09:55depuis la tenueur des balles, les délais, les trucs, les machins ».
09:57Ils seront même dans l'incapacité de ne pas protester,
10:02puisque c'est eux qui l'ont demandé.
10:03Donc c'est vraiment une situation inexplicable.
10:06Et Sébastien Lecornu ne peut y recourir que si les socialistes le demandent.
10:09Donc en fait, tout le monde s'est coincé dans cette histoire.
10:11Pourquoi tout le monde s'est coincé ?
10:12Parce qu'il faut bien comprendre qu'il y a des groupes
10:13qui sont déterminés à voter contre, de toute façon,
10:16à commencer par les Insoumis et le Rassemblement National,
10:18et le Rassemblement National et ses alliés du groupe ciotiste.
10:21Donc qu'à partir du moment où des groupes votent contre,
10:23de toute façon, quels que soient d'ailleurs les textes finales,
10:26parce qu'ils réclament la chute du gouvernement,
10:29une dissolution de l'Assemblée Nationale,
10:30en tout cas parce qu'ils veulent précipiter les échanges électoraux,
10:33il faut essayer de constituer une majorité alternative
10:35qui est compliquée si jamais des groupes s'abstiennent,
10:38ou des députés du bloc central, de la droite,
10:40ou du groupe socialiste s'abstiennent.
10:42Là, ça devient extrêmement compliqué.
10:43Et pendant ce temps-là, évidemment,
10:45l'effort de réduction des déficits publics,
10:47au fur et à mesure que le gouvernement lâche des concessions,
10:50puisque c'est le prix de la stabilité politique,
10:52cet effort se restreint,
10:54qu'il s'agisse du projet de loi de finances lui-même,
10:56où on ne parle plus d'économie en matière de dépenses publiques.
10:59Autant les députés étaient imaginatifs
11:00lors de l'examen de la partie recette
11:02pour inventer des nouvelles taxes,
11:03des nouveaux impôts ou des prélèvements exceptionnels.
11:05Autant en ce qui concerne les dépenses publiques,
11:07la réduction des dépenses publiques,
11:08on a beaucoup moins d'imagination.
11:10Et puis, sur le budget de la Sécu,
11:12le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou,
11:14a annoncé hier qu'en tout cas,
11:15le déficit, loin de se réduire en 2026,
11:18pourrait finalement s'aggraver.
11:19Il est aujourd'hui, a priori, en 2025,
11:21de 23 milliards d'euros.
11:22Il pourrait passer à 24 milliards d'euros l'année prochaine.
11:23Valérie Gasse, est-ce qu'à force de concessions,
11:25le gouvernement n'est pas en train de lâcher,
11:27justement, sur ces réductions de déficit ?
11:30Le gouvernement est un peu sur les réductions de déficit,
11:33comme les socialistes sur le 49.3.
11:35C'est-à-dire qu'il en avait fait,
11:36il avait dit, on va négocier, Sébastien Lecornu,
11:39je suis prêt à ouvrir les débats.
11:41Mais il y a quand même un cadre,
11:42c'est qu'il faut être dans la recherche,
11:44au moins, d'une réduction des déficits.
11:46Peut-être pas à la hauteur de ce que François Bayrou avait demandé,
11:49mais néanmoins, il y avait cet objectif
11:51qui était comme une espèce de, allez, ligne rouge.
11:55Mais au fil des débats et au fil des négociations
11:59et de l'évolution au jour le jour d'une situation
12:02qui avait des rebondissements
12:03que chacun n'avait pas forcément anticipé,
12:05il se retrouve dans la situation
12:06de peut-être devoir mettre le haut-là
12:09sur cet objectif qui était quand même fondamental.
12:11et c'est inquièteur parce que les Français
12:14avaient quand même eu à l'esprit
12:16et ont enterré le fait qu'il y avait besoin
12:18de réduire les déficits.
12:19Et là, on va peut-être se retrouver
12:20avec une situation totalement inverse
12:22de tout ce qui avait été envisagé.
12:24François-Xavier Bourmeau.
12:26Oui, la réduction des déficits,
12:28ce n'est plus du tout une priorité.
12:30Encore une fois, l'objectif,
12:31c'est la stabilité politique,
12:32quoi qu'il en coûte.
12:34Donc, il y a un vague objectif à 5,5...
12:36Donc, la stabilité, quoi qu'il en coûte.
12:38Si ce n'est pas ça,
12:39l'enchaînement qui se présente alors,
12:41c'est le scénario fatal
12:42pour Emmanuel Macron et ses gouvernements.
12:45Censure, dissolution, démission.
12:46C'est ça que Emmanuel Macron
12:48et le Cornu ont été émissionnés pour éviter.
12:51François-Xavier Bourmeau, Valérie Gasse,
12:53vous restez avec nous pour la suite des informés.
12:54Dans quelques instants,
12:55on va parler environnement,
12:57en pleine copse sur le climat.
12:58On va justement se demander
12:59si la France a encore les moyens
13:00de financer sa transition écologique.
13:02Ce sera après le Filinfo à 9h19
13:05avec Théo Mettoré-Gimbaud.
13:06Une attaque massive et mortelle
13:09la nuit dernière sur la capitale ukrainienne, Kiev.
13:12Quatre personnes tuées dans des frappes russes,
13:14selon le président ukrainien.
13:16Il y a au moins 15 blessés.
13:17Les bombardements ont visé
13:19des quartiers résidentiels.
13:21Côté russe, les autorités disent
13:22avoir intercepté 200 drones ukrainiens
13:25qui se dirigeaient vers une raffinerie de pétrole.
13:28L'inflation recule légèrement,
13:30selon l'INSEE, les prix ont augmenté
13:31de 0,9% au mois d'octobre,
13:34moins qu'en septembre.
13:36Une baisse qui s'explique
13:37par le recul des prix de l'énergie
13:39et le ralentissement du coût de l'alimentation.
13:43Près de 6 maires sur 10
13:44envisagent de se représenter,
13:46selon une étude de l'Association des maires de France.
13:48Et le Cévi-Pof a un chiffre en augmentation
13:51par rapport au dernier sondage
13:52qui s'explique par l'envie d'agir
13:54à l'approche des élections municipales l'an prochain.
13:57Et malgré les difficultés et les démissions nombreuses
14:00ces derniers mois.
14:024 à 0, l'équipe de France de football
14:04qualifiée pour le Mondial 2026
14:06après sa victoire face à l'Ukraine
14:08au Parc des Princes hier soir.
14:10Victoire notamment grâce à un doublé de Kylian Mbappé.
14:13La suite des informés du matin
14:26avec Valérie Gasse, chef du service politique de RFI
14:29et François-Xavier Bourmeau, journaliste politique à l'Opinion.
14:32Renaud, on vient de parler budget, finance.
14:34On va se demander maintenant si la France a encore
14:36les moyens de financer sa transition écologique.
14:38Une question qui tombe à pic avec cette COP30
14:40vous le rappeliez qui se déroule en ce moment même au Brésil.
14:44Ce débat budgétaire pour l'instant ne porte guerre
14:46justement sur les crédits écologiques de la France
14:49donc pour financer cette transition.
14:51Un budget global qui est stable
14:54qui stague dans quelque sorte.
14:55Les crédits globalement ne se réduisent pas
14:58mais pour autant il n'y a pas d'investissement supplémentaire.
15:01Et puis il y a un certain nombre de crédits
15:02d'ailleurs importants dans le cadre du budget
15:05de la transition écologique
15:06qui eux sont revus à la baisse.
15:07Par exemple le fonds vert pour les collectivités locales
15:10ou encore les crédits du dispositif MaPrimeRénov'.
15:14Alors est-ce que le gouvernement remise son ambition écologique ?
15:19La réponse tout à l'heure sur ce plateau de votre invité.
15:21Mathieu Lefebvre, ministre délégué chargé de la transition écologique.
15:25C'est aussi un choix politique que de réserver
15:27les aides de la transition écologique
15:28aux ménages les plus modestes.
15:31On pourrait choisir de les élargir aussi.
15:33Oui bien sûr mais on a aussi un contexte de finances publiques
15:35qui impose le réalisme.
15:38Mais moi je veux dire que les crédits de la transition écologique
15:40prévus dans ce projet de budget sont stables.
15:42Vous l'avez dit.
15:43Et être stable au moment précisément
15:45où nous cherchons le redressement des finances publiques
15:47c'est une vertu.
15:48Ne laissons pas croire que l'environnement
15:50serait une variable d'ajustement.
15:51Bien au contraire.
15:52Alors être stable quand d'autres reculent
15:54évidemment c'est une façon d'avancer.
15:56En gros c'est l'argumentaire du ministre
15:58chargé de la transition écologique.
15:59Reste que si on se souvient de la campagne
16:02d'Emmanuel Macron de 2022
16:03notamment du grand meeting de Marseille
16:05entre les deux tours
16:06de l'engagement d'Emmanuel Macron
16:07à ce que son second mandat
16:09soit écologique en quelque sorte
16:11ou ne soit pas.
16:13Alors pour d'autres raisons liées à la dissolution
16:14il n'est pas beaucoup c'est vrai
16:16mais est-ce qu'il n'y a pas quand même
16:17un abandon de ses ambitions écologiques
16:20d'ailleurs qui avait été
16:21au départ mis en oeuvre
16:23y compris au tout début de ce deuxième mandat.
16:24François-Xavier Bourbon
16:25est-ce que les résultats des finances de la France
16:29est-ce que tout ça a eu raison
16:31des ambitions écologiques d'Emmanuel Macron ?
16:32Alors plusieurs choses.
16:34Première c'est durant son premier quinquennat
16:36Emmanuel Macron s'est rendu compte
16:37que l'écologie politiquement
16:39ça ne lui rapportait strictement rien.
16:41Le bilan écologique d'Emmanuel Macron
16:42dans son premier quinquennat de 2017 à 2022
16:45il n'est pas mauvais.
16:46C'est lui qui arrête le projet
16:48d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes
16:49le projet de montagne d'or en Guyane
16:52qui met un coup d'arrêt au centre commercial géant
16:55de Gonesse, Europa City
16:56qui propose aussi
16:58alors après on peut nuancer
17:00mais enfin qui propose aussi
17:01d'inscrire la défense de l'environnement
17:02dans la constitution
17:03ce qui ne s'est pas fait
17:04et qui bon an mal an réussit malgré tout
17:07à enclencher une baisse
17:09une réduction des émissions de gaz à effet de serre.
17:12Le problème c'est que l'écologie
17:13quand vous en faites
17:14c'est jamais assez pour les opposants
17:15parce que les écologistes
17:20ne vous donneront jamais crédit
17:21de pratiquer une politique écologique
17:23puisque c'est leur fond de commerce
17:25c'est leur fond de commerce.
17:26Il y a eu des reculs aussi sur les pesticides.
17:27Oui il y a eu d'autres reculs
17:29l'équilibre est compliqué à trouver.
17:31Il faut se rappeler de cette phrase
17:32de Jean-Luc Mélenchon
17:34disant qu'une écologie
17:35qui n'est pas anticapitaliste
17:36c'est du jardinage.
17:38C'est à ça que se heurte le politique
17:40qui n'est pas du bord de Jean-Luc Mélenchon
17:42ou des verts
17:43quand il essaye de régler la question
17:45ou en tout cas d'apporter des mesures
17:47contre le réchauffement climatique.
17:49Deuxième chose
17:50les mesures qui sont prises
17:51sont des mesures qui ont des effets
17:52à très long terme.
17:54C'est-à-dire que vous ne pouvez pas
17:55engranger des résultats à court terme
17:56sur la politique de décarbonation.
17:59Tout ça fait que la tentation
18:01de lever le pied sur l'écologie
18:03est forcément forte
18:04quand vous avez des contraintes budgétaires
18:06qui se multiplient
18:07et que vous n'en espérez
18:08aucun gain politique.
18:09Valérie Gass
18:10est-ce que les revendications
18:11du monde agricole
18:12n'ont pas poussé aussi
18:14le gouvernement à reculer justement
18:15en évoquant la question des pesticides ?
18:17Incontestablement,
18:18la grogne des agriculteurs
18:20c'est toujours un élément
18:21qui refroidit les gouvernements
18:23et qui les amène
18:24à entendre leurs revendications
18:26et bien évidemment
18:27dans la dernière année
18:29ça a été quelque chose
18:30d'assez fondamental.
18:32Pour en revenir sur Emmanuel Macron
18:34et ce fameux meeting
18:35d'entre deux tours
18:36de la campagne de 2022
18:37c'était son quinquennat
18:39sera écologique
18:40ou ne sera pas.
18:41Que faisait-il là ?
18:43Il cherchait les voies
18:44de l'électorat de gauche
18:46de Jean-Luc Mélenchon.
18:47Donc il y a toujours eu
18:48chez Emmanuel Macron
18:49cette capacité à s'emparer
18:50à faire de belles formules
18:51et à s'emparer
18:52du combat écologique
18:53quand c'était vraiment important
18:55pour lui
18:56sur la force du symbole
18:57ou la recherche politique.
18:59Ce qu'il avait fait aussi
18:59dans son premier quinquennat
19:00dont parlait François-Xavier
19:01c'était ce slogan
19:03« Make our planet great again ».
19:05Et là, qu'est-ce qu'il faisait ?
19:06Il répondait à Donald Trump
19:08qui était sorti
19:09de l'accord de Paris.
19:09Donc voilà, il y a ça,
19:12il y a cet affichage
19:13et il y a quand même aussi
19:14cette conviction
19:15certainement que le combat écologique
19:17était un combat à mener
19:18de la part d'un Emmanuel Macron
19:20quand il est arrivé au pouvoir.
19:21Et puis ensuite,
19:22il y a cette réalité politique
19:24où de plus au plus
19:25au fil des défis des années
19:26il y a eu des résistances,
19:27des réticences,
19:28les agriculteurs naturellement
19:30très forts
19:30mais ailleurs aussi.
19:32L'utilisation de la voiture thermique,
19:35tout ça,
19:35ça a fait un ensemble de choses
19:37qui l'ont peut-être incité
19:39à être moins vigilants
19:41sur ces questions-là.
19:42François-Xavier Bourmont,
19:43on a entendu Mathieu Lefebvre
19:44il y a quelques instants
19:45invité de France Info
19:46nous dire
19:46« Le budget pour l'écologie
19:49est maintenu,
19:50tout va bien en gros,
19:52mais on l'a dit avec Renaud,
19:53il y a des financements
19:54qui sont réduits,
19:55notamment sur MaPrimeRénov'
19:56et sur d'autres fonds.
19:58Tout ça est un jeu
19:59de passe-passe finalement.
20:00Oui, et puis là,
20:01on est dans la chorégraphie classique
20:03des budgets
20:04où chaque ministre défile
20:05chez vous sur les plateaux
20:07pour expliquer qu'il a réussi
20:08à défendre de son budget
20:09que tout va bien,
20:11on voit bien malgré tout
20:12qu'il faut serrer les boulons
20:14et que ça va chercher
20:16de l'argent un peu partout,
20:17donc sur le budget
20:19du ministère de la Transition écologique.
20:20C'est de bonne guerre
20:22de défendre le budget
20:23de son ministère
20:24et d'expliquer
20:24qu'on a tout fait bien
20:25mais malgré tout,
20:27on arrive sur une période
20:29où il faut réduire les budgets.
20:31Renaud Deli,
20:31est-ce que ça vient aussi
20:32peut-être du faible résultat
20:35des écologistes
20:35aux différentes élections
20:36et leur poids assez réduit ?
20:37Il y a plusieurs dimensions
20:38qui se conjuguent
20:39et qui peuvent expliquer
20:40ce recul, on va dire,
20:41collectif sur l'environnement.
20:43Il y avait aussi
20:44un calcul politique électoral
20:45de la part d'Emmanuel Macron
20:46en campagne.
20:47Valérie Gass le rappelait à raison,
20:49bien sûr.
20:49Il y a ces soucis électoraux
20:50qui sont ceux d'ailleurs partagés
20:51par les différents candidats.
20:54Il y a le fait
20:54que ces marges de malheur politique
20:56à lui-même
20:56se sont réduites aussi là-dessus.
20:58Par exemple,
20:59quand vous évoquiez
20:59les reculs
21:00sur la réintroduction
21:01de certains pesticides,
21:02la fameuse loi du plan,
21:03lui-même s'en est plein,
21:04lui-même y était hostile
21:04mais il n'a rien pu faire,
21:06y compris parce qu'il n'a plus
21:07les moyens,
21:08il n'y a pas de majorité,
21:08etc. pour s'y opposer.
21:10Donc on a même parfois,
21:10Emmanuel Macron lui-même
21:11continué,
21:12ce qui provoque encore plus
21:13un décalage d'ailleurs
21:14entre les discours
21:14et la pratique,
21:15à se plaindre
21:16de reniements
21:18ou de renoncements
21:18ou de reculs
21:19auxquels il ne peut pas s'apposer.
21:20Et puis le troisième point,
21:21c'est le climat global
21:22en France,
21:24en Europe
21:24et ailleurs d'ailleurs
21:25où on voit
21:26que souvent les responsables politiques,
21:27quels qu'ils soient,
21:28les gouvernants
21:28et le chef de l'État aussi
21:30sont sensibles
21:30à la pression
21:31de l'opinion publique,
21:33des électeurs,
21:34ce qui explique d'ailleurs
21:35le poids souvent
21:35des agriculteurs
21:37et de leurs revendications.
21:38Là, on a l'impression
21:39que le poids
21:40des revendications environnementales
21:41dans les élections
21:42et dans l'opinion
21:42s'est peu à peu dilué.
21:44Le tout en plus
21:45dans un contexte
21:46où la fin de la voiture thermique
21:48est y compris remise en cause
21:49en Allemagne
21:49et évidemment Donald Trump
21:51lui est lancé
21:52dans une croisade
21:53climato-sceptique
21:54si ce n'est
21:55climato-négationniste
21:56qui fait un certain nombre
21:57d'adeptes dans le monde
21:58donc tout ça
21:58complique la tâche
22:00enfin complique
22:01ses ambitions écologiques.
22:02La voiture d'ailleurs
22:03on la retrouve
22:03à la une du journal
22:04L'Opinion
22:05aujourd'hui
22:06c'est un objet politique
22:07à l'approche des municipales
22:09vous l'évoquez dans votre journal
22:10François-Xavier Bourmeau
22:11merci d'avoir été avec nous
22:12merci Valérie Gasse
22:13chef du service politique
22:14d'RFI
22:14merci beaucoup Renaud
22:15les informés reviennent
22:16ce soir à 20h
22:17avec Victor Mathé
22:18bonne journée
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