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00:00Europe 1 Soir, 19h-21h, Pierre de Villeneuve.
00:04Toujours avec Louis Ouzalter du Figaro et Jean-Michel Salvatore pour parler cette fois-ci de cette suspension de la réforme des retraites votée par l'Assemblée Nationale.
00:12255 voix pour, 146 contre.
00:15Le texte va maintenant aller au Sénat et sera très vraisemblablement dénaturé de son article 45 bis qui concerne justement cette suspension.
00:2213 organisations patronales dont le MEDEF ont écrit au Premier ministre Sébastien Lecornu pour, comment dirais-je, pour dire que c'était stupide, faux, une hérésie comme dirait Patrick Martin le patron du MEDEF.
00:37Bonsoir Fabrice Le Sachet, vous êtes vice-président du MEDEF.
00:41Je voudrais, avant de savoir votre sentiment sur ce texte, que vous écoutiez Aurore Berger, la ministre Aurore Berger qui ce matin était sur Europe 1 chez Pascal Praud
00:51et qui disait mais en fait les entreprises en France tout va bien.
00:55La censure, c'est pas juste la question de l'instabilité et de remettre en jeu nos sièges.
01:01Vous parlez à n'importe quel chef d'entreprise, de la plus grande à la plus petite boîte.
01:04Vous voulez qu'on en parle des chefs d'entreprise, vous voulez que je vous dise ce qu'ils disent ?
01:07C'est une catastrophe. 8 ans de Macron, ils n'en peuvent plus.
01:10Vous voulez qu'on aille les voir les chefs d'entreprise ?
01:12C'est pas vrai.
01:14Mais vous avez vu l'état du pays, Madame Berger ?
01:16Vous avez vu l'état du pays ?
01:18On a le droit de ne pas être d'accord, Pascal Praud, je ne suis pas d'accord avec ça.
01:20Vous citez les chefs d'entreprise, je les entends, les chefs d'entreprise.
01:25C'est une dans le Figaro, les chefs d'entreprise ce matin.
01:27J'assume qu'on a protégé l'emploi, j'assume qu'on a remis de l'attractivité dans le pays.
01:34Et j'assume aussi qu'en effet, on a assumé de mener une réforme qui n'était pas la plus simple à faire.
01:39Qu'est-ce que vous lui répondez à Aurore Berger, Fabrice Le Sachet ?
01:41Que la suspension qui a été confirmée aujourd'hui, c'est un grave recul.
01:45Pour trois raisons.
01:46D'abord, parce qu'on a un problème d'endettement, de surendettement.
01:49Et si on prend l'endettement depuis 2017, 44% de cet endettement est lié aux retraites.
01:56Je lui dis que deux tiers du financement des retraites sont les cotisations,
02:01un tiers sont d'autres ressources dont l'endettement.
02:04Les retraites, c'est 500 milliards par an.
02:05Je lui dis que quatre actifs il y a quelques décennies pour un retraité,
02:08quatre travailleurs et aujourd'hui 1,8 travailleurs pour un retraité.
02:12Et donc que ce sujet, il n'est pas derrière nous, il est devant nous.
02:14Et qu'on consacre plus de 400 milliards d'endettement depuis 2017 aux retraites,
02:19alors qu'on a des ruptures technologiques qui sont majeures,
02:22qu'on a une compétition internationale avec les États-Unis, avec la Chine qui est très importante,
02:27et qu'il faut qu'on consacre de l'argent pour investir.
02:30On ne peut pas tout mettre dans les retraites et donc il faut réformer,
02:32il faut faire ce que font nos voisins.
02:34J'ajoute que, c'est-à-dire rehausser l'âge de départ légal à 67 ans pour la plupart d'entre eux,
02:39parce qu'ils ont le même champ démographique.
02:40Pourquoi est-ce que vous avez besoin d'un âge légal ?
02:42Pourquoi est-ce qu'on ne raisonne pas uniquement en annuité ?
02:45Est-ce que ce n'est pas là le problème ?
02:46Et j'ajoute quand même parce que...
02:47Ça fait peur aux gens.
02:48J'ajoute parce que si la dette permettait de changer les choses,
02:52si la crainte de la dette permettait de changer les choses en France,
02:55ça saurait, ça fait des années qu'on parle de ce sujet.
02:57Donc j'ajoute deux choses.
03:00Cette question des retraites, non mais parce que ça intéressera beaucoup vos auditeurs,
03:04c'est aussi du salaire en moins.
03:07On parle de pouvoir d'achat, mais les cotisations,
03:10parce qu'entre le salaire net et ce que paye l'entreprise, il y a des cotisations,
03:14les cotisations retraite ont doublé en l'espace de quelques décennies.
03:17Ils ont doublé, ils sont passés de 19% à 28%.
03:19Donc ça, c'est ce que vous avez de moins dans la poche à la fin du mois.
03:22Et le troisième sujet, c'est quand même les seniors qu'on oublie.
03:25Parce qu'on nous dit toujours qu'il n'y a pas suffisamment de seniors en emploi.
03:27Mais quand vous baissez l'âge de départ, et je réponds à votre question en même temps,
03:31lorsque vous baissez l'âge de départ légal, en même temps, vous contractez le marché du travail pour les seniors.
03:37Si l'âge de départ est à 62 ans, vous aurez moins de seniors de 63 et 64 ans en emploi de fait.
03:43Et vous aurez aussi des gens de 61 ans, 60 ans, et ça a été le cas quand on a baissé l'âge de départ à la retraite,
03:49qui se retrouvent dans une situation compliquée.
03:51Parce que le signal psychologique que vous envoyez, c'est qu'à cet âge-là, vous êtes bon pour la retraite,
03:54et plus vraiment pour le travail.
03:56Et donc ça a des effets pervers qui sont fondamentaux.
03:58Donc on est d'accord que l'âge de départ, en fait, pourrait être gommé.
04:01On pourrait juste calculer l'annuité.
04:03Non, ce n'est pas ce que je vous dis.
04:04Je vous dis que l'âge de départ est important, parce que c'est un signal dans notre société.
04:08On peut tout à fait travailler, d'ailleurs, dans le secteur privé, on part à 63 ans.
04:11Ça ne fait pas peur, mais ça encourage les gens à se dire qu'ils sont en forme,
04:14que finalement leur vie n'est pas terminée, que...
04:16Bien sûr, mais aussi, les pays qui sont autour de nous et qui sont soumis au même choc démographique,
04:24ont fait ce choix de l'âge en partie.
04:26Ça peut être fait avec des mixes de durée de cotisation.
04:28D'ailleurs, on traite les carrières longues.
04:30D'ailleurs, le MEDEF avait proposé dans ce fameux conclave,
04:32on est le bouc émissaire idéal, puisque tout le monde nous le colle sur le dos,
04:35l'échec de ce conclave.
04:36Ça me permet de rappeler que nous, on a fait des propositions sur les carrières longues,
04:39sur les femmes, sur les carrières hachées qui n'ont pas été acceptées
04:42par nos homologues syndicaux, dont la CFDT.
04:45Donc, interrogez aussi les autres, pourquoi l'échec du conclave ?
04:48Donc, nous, on fait notre part du travail, et on dit aussi, d'une certaine façon,
04:52ce qui est, excusez-moi, mais la réalité et la vérité des chiffres.
04:55J'ai quand même une question un peu plus globale à vous poser,
04:57parce que finalement, cette semaine est quand même une semaine horribiliste pour vous.
05:00Il y a la capitulation sur la réforme des retraites,
05:03et puis, il y a cette avalanche d'impôts.
05:05Alors, j'ai lu dans votre lettre, là, vous en faites la liste,
05:08la lettre que vous avez adressée à Sébastien Lecornu.
05:09On n'aura pas le temps de faire la liste, je pense.
05:11Il y en a une dizaine d'impôts supplémentaires,
05:14il y en a pour 53 milliards d'euros.
05:16La question qu'on se pose, c'est,
05:17est-ce que vous utilisez la bonne méthode
05:20pour vous opposer à ce gouvernement ?
05:23On a quand même le sentiment que
05:24vous êtes quand même dans une négociation permanente.
05:27Est-ce qu'il ne faudrait pas un peu hausser le ton
05:29et changer de méthode
05:31pour avoir des résultats ?
05:32Tout d'abord, ce n'est pas nous
05:34qui nous sommes mis dans les mains du Parti Socialiste,
05:36c'est le gouvernement.
05:37Certes.
05:38Ce n'est pas nous qui sommes le Parti Socialiste
05:39et qui agissons comme un actionnaire activiste.
05:42Aujourd'hui, le Parti Socialiste
05:44agit comme un actionnaire activiste.
05:45Et le gouvernement s'est mis pied et poing lié
05:48avec le Parti Socialiste.
05:49Mais eux, ils ont des résultats,
05:50vous n'avez pas des résultats.
05:51Excusez-moi,
05:52puisqu'il y a eu une intervention d'Aurore Berger,
05:55ces dernières années,
05:55le chômage, il a baissé de 13% à 8%.
05:58Il me semble que c'est quand même
06:00les entreprises qui ont créé les emplois dans ce pays.
06:02Beaucoup d'apprentis,
06:03mais aussi beaucoup d'emplois industriels.
06:05Les investissements industriels qui ont eu lieu,
06:07c'est les entreprises qui les ont portés.
06:09Il y a eu des choses dans ce pays
06:11dans les dernières années
06:11qui allaient dans le bon sens.
06:12Je me pose la question sur le MEDEF.
06:15Il y a Louis qui voudrait quand même poser une question.
06:17Est-ce que,
06:18parce que Jean-Michel parlait de votre rapport au gouvernement,
06:21les relations entre le MEDEF et le gouvernement.
06:23Dans le gouvernement,
06:24ce qu'on entend, nous, c'est
06:25mais le MEDEF, quand même,
06:26il pourrait nous remercier.
06:28Il n'y a pas d'instabilité politique
06:29puisqu'il n'y a pas de censure
06:30et pas de dissolution.
06:31Or, on sait que l'économie
06:33et les marchés ont d'ailleurs salué
06:34la suspension de la réforme des retraites
06:36parce que ça évitait une nouvelle période
06:38de trop grande instabilité politique.
06:39Et puis ce côté plus cher.
06:40Et par ailleurs,
06:40le gouvernement, le cornu, a évité la taxe Zuckman
06:43qui était quand même la mesure la plus redoutée.
06:46Mais ils ont réussi à la ressusciter
06:48avec une taxe holding.
06:49Quand ils demandent,
06:50quand même, on a obtenu des choses,
06:51on évite l'instabilité,
06:52on évite des choses comme la taxe Zuckman,
06:53est-ce que vous reconnaissez que ça pourrait être pire ?
06:55Vous me parlez de la taxe Zuckman.
06:58Le gouvernement, il est extraordinaire.
07:00Il arrive à ressusciter de la fiscalité.
07:02Donc, la taxe Zuckman a disparu
07:03pour soi-disant 1800 personnes.
07:05Et aujourd'hui, on a une taxe sur les holdings
07:06pour à peu près 20 000 entrepreneurs,
07:09chefs d'entreprise,
07:10de PME,
07:12d'ETI.
07:12Et on a la CSG pour tout le monde.
07:14Et on a l'impôt sur la fortune improductive
07:17qui fait son entrée
07:18dans le dictionnaire français de la fiscalité.
07:20C'est magnifique.
07:21Et qui va aller taper,
07:22notamment l'assurance vie
07:23qui permet de financer cette dette
07:24qui n'arrête pas de croître.
07:26Donc, on est sans écu
07:27d'une étude d'impact,
07:28tous ces amendements.
07:29Ce sont des prises,
07:30ce sont des gages,
07:31des prises de position politique.
07:33Mais sauf que les chefs d'entreprise
07:34qui sont à l'extérieur,
07:35qui n'ont pas forcément
07:35toute la procédure parlementaire,
07:36qui ne savent pas
07:37que le Sénat va peut-être
07:38dénouer certaines choses,
07:39qui ne savent pas
07:40que la commission mixte paritaire
07:41va peut-être décider autrement,
07:42qui ne savent pas
07:42que peut-être ça terminera
07:44par ordonnance ou pas.
07:45Ils sont inquiets,
07:45les chefs d'entreprise.
07:46Et lorsqu'ils doivent faire
07:47des investissements
07:48en Lauser, en Dordogne,
07:50partout en France,
07:51ils se disent
07:51mais attends,
07:52on regarde l'actualité,
07:53on ouvre le journal,
07:54il n'y a que des taxes.
07:54Il y a une pluie de taxes.
07:55On nous dit
07:56qu'on est le record man
07:57de la dépense publique
07:58et la réponse qu'on a à ça,
08:00c'est une pluie,
08:01une avalanche de taxes.
08:01Et quant à votre question
08:02sur le MEDEF,
08:03on avait obtenu
08:04il y a quelques temps
08:05la baisse de l'impôt
08:06sur les sociétés,
08:07la baisse des impôts
08:08de production,
08:09l'aide à l'apprentissage.
08:09Ça veut dire qu'on ne vous écoute plus.
08:10Et on est en train
08:11de revenir sur ces choses-là.
08:13On ne vous écoute plus.
08:13On est en train de raboter.
08:14Ce n'est pas qu'on ne nous écoute plus,
08:16c'est qu'il y a une situation politique.
08:17Ça ne sert à rien de faire
08:17des grands trucs à Roland-Garros
08:18avec les chefs d'entreprise
08:19et le gouvernement
08:19si on ne vous écoute plus.
08:20Mais bien sûr que ça sert
08:21parce que je vous rappelle
08:22que lorsqu'on a obtenu
08:23le tournant de la politique de l'offre,
08:24c'était sous François Hollande.
08:26Et à l'époque,
08:27le MEDEF avait combattu pour ça.
08:28Lorsqu'on a eu le CICE,
08:30c'était sous un gouvernement socialiste.
08:32Et donc, moi, je crois profondément,
08:34et le MEDEF le pense,
08:35au dialogue républicain
08:36dans une démocratie
08:37et la force de conviction.
08:38Et j'appelle tous les chefs d'entreprise
08:40à s'exprimer.
08:42C'est ce que fait le MEDEF
08:42et il n'y a pas que le MEDEF.
08:44Chaque chef d'entreprise
08:45doit s'exprimer.
08:45Avant que vous cassiez la table,
08:47merci, cher Fabrice,
08:48le sachet d'avoir été avec nous,
08:50avec votre verve et votre francine.
08:51Il ne fallait pas m'offrir un café aussi
08:52habituel.
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