00:02Sabrina Ledjeber, Christophe Borde, Gérard Carrero, Gauthier Lebrete, Olivier Guenek et Michel Onfray sont avec nous pour évoquer l'information du jour.
00:10L'Algérie a accepté de gracier l'écrivain Boilem Sansal, emprisonné depuis un an.
00:14Il est où en ce moment Boilem Sansal ? Il est dans l'avion ?
00:17Ah là, il doit atterrir aux alentours de 18h30 en Allemagne.
00:22Et qui sera là pour l'accueillir en Allemagne ? Est-ce qu'il y aura un représentant français ?
00:28A priori non, là vous me posez une colle.
00:31Il doit aller directement à l'hôpital suivre des soins et les soins sont pris en charge par l'Allemagne comme le transfert d'Alger à Berlin.
00:40Bon, il y aura peut-être une présence française, un ambassadeur là-bas ou quelqu'un qui pourrait quand même, me semble-t-il, ou même le ministre de la Culture, peut-être que Mme Dati.
00:48J'imagine qu'il y a des tractations pour mettre en scène cette arrivée de Boilem Sansal pour qu'une présence française soit au pied de l'appareil.
00:57Et c'est pourquoi je parle de Mme Dati, mais ça peut être peut-être un représentant du gouvernement français.
01:04Parce que si personne du gouvernement français n'est là, pour être le ministre des Affaires étrangères, on peut s'en étonner.
01:12Je soumets cela à votre sagacité.
01:14Là, à l'heure où on se parle, c'est l'Allemagne qui a la main, puisque c'est l'Allemagne qui fait le transfert, c'est l'Allemagne qui va lui apporter les premiers soins une fois qu'il sera revenu sur le sol européen.
01:25Et dans un hôpital allemand qui va être hospitalisé, là, à l'heure où on se parle, tout se joue à Berlin, entre Berlin et Alger.
01:32Et il y a, excusez-moi, mais il y a un côté spectateur de la France.
01:35Absolument. Désolant.
01:36C'est on-tout.
01:39Ça va être une image forte, forcément.
01:41Dans quel état Boilem Sansal va arriver ?
01:44Est-ce qu'il est en capacité de marcher, étant donné quand même qu'aujourd'hui il est très atteint par ce cancer de la prostate, qu'il n'a pas été soigné correctement durant des mois ?
01:53Est-ce qu'il va arriver dans une chaise roulante ? Est-ce qu'il arrive sur un brancard ?
01:56Tout ça, on ne sait pas à l'heure qu'il est. Et je pense que l'image de cette arrivée va être absolument forte, voire violente, même, peut-être.
02:03On n'oublie pas le journaliste Christophe Gleize, condamné fin juin à 7 ans de prison en Algérie.
02:08Il est dans l'attente de son procès en appel, qui a lieu le 3 décembre.
02:12Je vous propose d'écouter Marine Le Pen.
02:14Cette libération, je le crois, en tout cas.
02:16Quoi qu'il en soit, il n'est pas le temps, je crois, peut-être d'analyser ou de polémiquer sur ce sujet.
02:22Il est temps juste aujourd'hui de se réjouir.
02:23Ce qui est sûr, c'est que l'Allemagne s'est investie. Ce n'est pas le seul pays, d'ailleurs, qui a tenté d'obtenir la libération de Valence en salle.
02:30Mais ils l'ont obtenu. C'est évidemment une très bonne chose.
02:34Et on ne peut aujourd'hui que les remercier de cela, bien sûr.
02:37C'est intéressant la déclaration de Marine Le Pen, Sabrina Medjabur,
02:41parce qu'il n'y a pas de volonté, en tout cas à 16h18 aujourd'hui,
02:45de polémiquer et de souligner l'absence de résultats du gouvernement français.
02:52Oui, elle a raison, évidemment, de ne pas vouloir polémiquer.
02:55C'est une très belle journée.
02:58Toutes les personnes, notamment...
02:59Vous parlez dans le micro, Sabrina, pardonnez-moi.
03:01Marine Le Pen a raison. Ce n'est pas le jour des polémiques.
03:04Mais comprenez aussi que l'otage qu'a été Boalem Sansal a suscité énormément de colère,
03:10et notamment de la part qu'ils l'ont défendue contre l'extrême gauche,
03:14que c'est presque un tropisme aujourd'hui de revenir sur les mots qui ont été prononcés
03:18par notamment Mme Rousseau, qui l'avait qualifié de suprémaciste blanc
03:22faisant le jeu de l'extrême droite.
03:23Il y a des mots qui ont été dits, qui ne peuvent pas être oubliés
03:25par les défenseurs de Boalem Sansal.
03:27Donc je comprends la position Mme Le Pen,
03:29mais je comprends également ceux qui accusent,
03:32ceux qui ont voulu, encore une fois, aux gémonies M. Boalem Sansal.
03:34Et le service public.
03:35J'ai hâte de voir la soirée ce week-end sur France 5,
03:38j'imagine, consacrée à la libération de Boalem Sansal,
03:41eux qui ont fait son procès pendant deux heures,
03:43donnant quasiment tous les arguments au régime algérien
03:45pour le mettre au trou pour les dix ou vingt prochaines années.
03:49Mais au-delà du service public, Michel Onfray,
03:53le monde culturel, le monde intellectuel en France.
03:57On a parlé de l'Académie française,
03:59qui n'aurait pu le recevoir.
04:01On a parlé de grandes interventions
04:04qui ont été assez rares dans ce monde culturel, intellectuel.
04:08Comment vous jugez ce qui s'est passé depuis un an ?
04:11Non, non, je pense qu'il y a eu quand même un comité de soutien,
04:14il a été actif, on a beaucoup entendu.
04:15Alors ça dépendait des chaînes, évidemment.
04:17Si vous parlez d'Europe 1 ou de CNews,
04:20il a été constamment soutenu, et heureusement soutenu.
04:23Mais si vous parlez effectivement d'un tas de journaux
04:25qui sont dans une grande logique islamo-gauchiste,
04:27effectivement, ça leur pose des problèmes.
04:29Oui, mais au-delà de ça,
04:30au-delà de chaînes justement
04:32qui ont leur ligne éditoriale islamo-gauchiste,
04:34je parlais de l'Académie française,
04:36je parlais de certaines voix,
04:37grandes voix françaises.
04:39L'Académie française, par exemple, n'a pas dit un mot.
04:41Il a une ligne politique, l'Académie française.
04:43Elle n'est pas islamo-gauchiste.
04:44Non, heureusement que l'histoire,
04:46on ne commence pas avec l'islamo-gauchisme.
04:47Mais elle commence avec Richelieu, pour le coup, l'Académie française.
04:50Mais quand vous regardez son comportement,
04:52ça n'a pas été un comportement très courageux, l'Académie française.
04:55Du début jusqu'à la fin, on pourrait même ne prendre que Vichy.
04:58Il n'y a pas eu beaucoup de résistance à l'Académie française,
05:00entre 1939 et 1941.
05:01Le maréchal Pétain s'y trouvait,
05:04et un certain nombre d'autres, par la suite,
05:06qui eux aussi ont collaboré,
05:07s'y sont trouvés à l'Académie française,
05:09après la libération.
05:10Donc je pense que ce n'est pas un modèle de vertu,
05:13l'Académie française s'agrouille beaucoup.
05:15La littérature n'y fait pas la loi.
05:17C'est terrible parce que vous n'avez pas tout à fait peur.
05:19Mais bon, c'était vrai aussi pour le Conseil d'État.
05:21Je crois que le Conseil d'État avait validé
05:23les lois anti-juives.
05:25Mais oui, bien sûr.
05:26De Pétain en 1942.
05:27La résistance, c'est le général de Gaulle, point à la ligne.
05:29Ceux qui résistent en 1942, en 1943,
05:31après le pacte germano-soviétique,
05:33quand on sait que les Américains vont entrer en guerre,
05:35tous ces gens-là sont des faux résistants.
05:37Donc l'idée que l'Académie française
05:39ait pu résister à quoi que ce soit depuis Richelieu,
05:41non, ça se saurait.
05:43Yann Bronte-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale.
05:46Écoutez ce qu'elle a dit.
05:47Nous n'aurons de cesse de réclamer la libération
05:49de tous les Français qui sont injustement détenus dans le monde.
05:54C'est une question de solidarité nationale.
05:57Et c'est ce qui fait que notre République est une et indivisible.
06:01Elle ne laisse jamais un de ses ressortissants à l'abandon,
06:05où qu'il soit et quelle que soit sa situation.
06:07Donc réjouissons-nous et on pourra bientôt accueillir
06:11Wallem Sansal sur le sol national.
06:14Nous espérons qu'il est en forme,
06:16puisque comme vous le savez, il est assez gravement malade.
06:20Madame Bronte-Pivet, on ne peut pas dire que
06:23chacune de ses déclarations restera ou passera la postérité.
06:29S'il y avait qu'elle, mais enfin cet après-midi, pardon.
06:31Il faut écouter la gauche et il faut écouter l'extrême gauche.
06:35C'est absolument aberrant.
06:36Quand vous avez le patron du parti socialiste qui dit
06:38nous nous réjouissons, c'est formidable,
06:42c'est la diplomatie qui a bien fonctionné,
06:44sous-entendu le bras de fer qui aurait pu être engagé,
06:47parce qu'en réalité il n'a pas été engagé, tout le monde le sait.
06:49Mais le bras de fer, ça ne fonctionne pas.
06:52Et hop, on renvoie à Retailleau, ancien ministre de l'Intérieur,
06:54évidemment qui n'a pas fait le boulot correctement, etc.
06:58Non mais Olivier Faure, c'est ça dans son témoignage d'aujourd'hui.
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