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  • há 11 horas
Dans les années 1930, Rosemary Kennedy rayonne sur les photos aux côtés de ses frères JFK ou Bobby, ne laissant rien deviner de ses souffrances, ni du léger retard mental dont elle est atteinte depuis la naissance. Mais en 1941, à 23 ans, elle disparaît de la vie publique après avoir subi une lobotomie, décidée par son père, sa fragilité ne cadrant pas avec les ambitions du clan. Que lui est-il vraiment arrivé ? Pour la première fois, un documentaire, conçu à mi-chemin entre le mélodrame et le film noir, revient sur ce qui reste à ce jour le plus terrible secret des Kennedy.

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00:00A, B, C, D, D, F, G, H, I, J.
00:30Voilà, c'est fini.
00:35L'opération terminée, Rosemary Kennedy n'était plus qu'une poupée de chiffon désarticulé.
00:41La lobotomie avait échoué.
00:46Son père, qui avait organisé cette intervention en secret, se trouva désemparé comme un assassin dans un roman noir.
00:54Que faire ?
01:00Rosemary fut conduite dans une clinique discrète près de New York, où le tout Hollywood névrosé soignait ses bleus à l'âme.
01:10Une vie de recluse l'attendait.
01:13Qu'avait-elle fait pour mériter l'abandon des siens, avant de lui imposer le silence et l'oubli ?
01:30Rosemary, la petite sœur du futur président des Etats-Unis.
01:59Allait disparaître de l'histoire officielle des Kennedy, pour que se réalisent les ambitions du clan.
02:09Sur cette photo de famille des années 30, respirant le bonheur et l'ambition, rien ne laisse présager le drame qui s'annonce.
02:17La maladie, la disparition de l'enfant sacrifié.
02:21Cette histoire commence en 1938, lorsque son père, Joseph Patrick Kennedy, est nommé ambassadeur en Angleterre.
02:31Le 23 février 1938, il embarque sur le Manhattan en partance pour l'Europe.
02:42Rose, son épouse, le rejoindra avec ses enfants en trois groupes.
02:46Car chez des Kennedy, pour limiter les risques, la famille voyage séparément.
02:50Rosemary accompagne la consécration de son père.
03:01America's new ambassador to Britain, Joseph P. Kennedy,
03:06as he's about to depart for St. James' Court.
03:09What about the British cabinet crisis, Mr. Ambassador ?
03:11No answer.
03:13What about the European situation ?
03:14No answer.
03:16What about...
03:16Oh, well, skip it.
03:19And goodbye it is from eight little Kennedys,
03:21wishing their daddy good luck until they meet again.
03:24Par quel aveuglement le président Roosevelt a-t-il accepté qu'un affairiste notoire
03:40et sans expérience de la diplomatie le représente à Londres,
03:44à la veille du conflit mondial avec Hitler ?
03:46Joseph Patrick Kennedy est un Irlandais d'origine,
03:53et un catholique fervent.
03:56Un homme d'affaires prospère, qui s'est enrichi année après année,
04:00investissant dans l'immobilier, les taxis, les mines et le cinéma.
04:10Il est connu pour sa longue romance avec Gloria Swanson,
04:13la star du muet avec qui il s'est lancé dans la conquête d'Hollywood
04:15et qui l'impose à la mère de ses enfants,
04:18la fille du maire irlandais de Boston, Rose Pidgeon.
04:23On l'appelle Joe.
04:27Son ambition est d'incarner le rêve américain.
04:31Véritable génie des affaires,
04:33il spécule sur la prohibition et parvient à s'enrichir au moment du krach de 1929.
04:41Il contribue financièrement à la victoire de Roosevelt aux élections de 1932,
04:45tout il attend un poste de ministre, en vain.
04:48Il occupe diverses fonctions dans l'administration,
04:55mais aucune, selon lui, n'est à la hauteur.
04:58Il alterne mission gouvernementale et restructuration de studios de cinéma,
05:01telles la Paramount,
05:03ou l'empire de manière de la presse, Randolph Hearst.
05:05Ambassadeur à Londres, c'est un poste prestigieux,
05:12mais surtout la consolation de ne pas être devenu ministre de Roosevelt.
05:17En 1938, Joseph et Rose ont neuf enfants,
05:22quatre garçons et cinq filles dont l'aîné est Rosemary.
05:28Ses enfants, c'est sa fierté,
05:29son capital qu'il ne cesse de mettre en avant.
05:34Joseph est impatient que tous le rejoignent.
05:36Le 8 mars, quelques semaines plus tard,
06:04le Washington embarque les plus jeunes enfants Kennedy.
06:07La gouvernante, leur infirmière,
06:11la cuisinière et Rose, leur mère.
06:14Page 13, 25,
06:17Le 19, 34,
06:291, 2, 3.
06:304, 3, 4, 4, 5, 5, 5, 6, 6, 7, 7, 8, bien.
06:34Belle,對吧.
06:35We know we love London.
06:38Thank you very much for asking me to speak.
06:41Dans ses bagages, Rose transporte de la porcelaine, des grilles toasts et du linge de toilette,
06:57car l'ambassade n'est pas équipée pour accueillir cette nombreuse famille.
07:02Elle se réjouit de son rôle d'ambassadrice que lui envient ses amis irlandaises à Boston.
07:08Il convient de réussir son entrée dans le grand monde.
07:11Les Kennedys à Londres, c'est Hollywood au bord de la Tamise.
07:29Une famille qui va mettre en émoi les magazines de tout le pays.
07:32Pour Rose Kennedy, tout est dans l'apparence.
07:54Elle s'est forgée une silhouette, mince, chic, saine, entre curge et Elisabeth Harden et régime diététique.
08:03C'est aussi une fidèle des collections de la haute couture, à Paris, Londres ou New York.
08:14Pour parfaire son image de femme accomplie, il y a bien sûr ses neuf enfants.
08:18Les photos de famille montrent leur innocente joie de vivre.
08:24Mais elles sont en réalité trompeuses.
08:28Elles nous cachent la surveillance continue de Rose.
08:30Les régimes draconiens qu'elle leur impose.
08:33L'esprit de compétition qu'elle cultive en permanence.
08:36La petite Rose Marie y apparaît heureuse.
08:48Mais elle est incapable de suivre le rythme imposé dans cette famille.
08:52Où seule la première place compte.
08:54Qui s'est aperçu que Rose Marie, l'aînée des filles, était en souffrance ?
09:02Car elle écrit difficilement, en formant ses lettres à l'envers.
09:07Et elle peine dans toutes les activités scolaires et sportives.
09:13Deux premiers examens font apparaître une déficience.
09:17Les médecins évoquent un problème d'ordre mental.
09:20Et ils préconisent son placement dans un institut spécialisé.
09:25Que les parents refusent.
09:27C'est une Kennedy.
09:29Elle s'en sortira.
09:36Entre 1929 et 1938,
09:39Rose Marie est balottée d'une école à l'autre.
09:42Incapable de suivre.
09:44Elle est systématiquement renvoyée.
09:46Ce qui ne fait qu'accroître son isolement et son anxiété.
09:50Le 20 avril 1938,
10:02Rose Marie, accompagnée de sa sœur Eunice,
10:05part à leur tour pour l'Angleterre.
10:08Selon l'ambassadeur,
10:08elle terminait leur année scolaire à Boston.
10:15C'était vrai pour Eunice,
10:17mais pas pour Rose Marie qui séjournait dans un hôpital pour suivre un régime strict.
10:22Sa mère avait exigé qu'elle perde du poids pour être digne d'une Kennedy.
10:27Voici Rose Marie.
10:29Elle a 19 ans.
10:30Voilà le seul enregistrement que nous ayons de la voix de Rose Marie.
10:43Goodbye, Jack, dit-elle.
10:46Jack, c'est le futur président des États-Unis,
10:49qui leur souhaite bon voyage.
10:51Attentif à Rose Marie pour que tout changement est un sujet défarment.
10:55Une nouvelle ville les attend de l'autre côté de l'Atlantique.
11:06Tant de promesses et de joie qui ne demandent qu'à être vécues.
11:09C'est ici, à Londres, entre 1938 et 1940,
11:25que son destin va se jouer.
11:26Rose Marie s'installe à l'ambassade
11:40où tant de luxe l'impressionne.
11:43Elle s'imagine dans un musée
11:45où quelques toiles de maître de la collection de Randolph Hearst,
11:48l'ami de son père, ont été accrochées au mur.
11:50Le journal Vogue réalise un reportage sur les Kennedy.
11:57Une opération de relations publiques
11:59pour faire connaître ses petits Américains aux Anglais.
12:03Dès qu'un Kennedy est là,
12:05un appareil photo n'est jamais très loin.
12:11Le nouvel ambassadeur des États-Unis est à la tâche.
12:15Il a rencontré le roi George
12:16lors de la remise des lettres de créance.
12:18Ce poste à Londres est une revanche sociale
12:35sur l'East-Boston,
12:36le ghetto pauvre irlandais où il a grandi.
12:39Un sacre pour sa famille.
12:44Mais à peine est-il en fonction
12:46que le 12 mars 1938,
12:48l'Allemagne nazie envahit l'Autriche.
12:51Joe ne veut pas voir le danger.
12:54Avant tout, il défend l'idée
12:55que l'Amérique ne doit pas intervenir.
12:58Isolationniste comme tous le sont à Washington.
13:04Londres sera la période la plus heureuse
13:06de la vie de Rose Marie.
13:08Et en attendant de lui trouver une école adaptée
13:10à son handicap,
13:12elle fréquente un établissement
13:13pour jeune fille chic.
13:16Mais dans l'immédiat,
13:17sa mère a d'autres ambitions pour elle.
13:20Le bal de la reine.
13:23Les deux filles aînées de l'ambassadeur,
13:26Rose Marie et Kik,
13:27vont être présentées à la reine.
13:29C'est le plus grand événement de l'année
13:32et il reste à peine une quinzaine de jours
13:34pour le préparer.
13:37Le choix de Rose s'est porté
13:38sur deux couturiers en vogue.
13:40Kik porte du Lucien Lelon,
13:43Rose et Rose Marie
13:44sont habillés par Moulineux.
13:45Une étiquette très stricte
13:49règle le protocole
13:50et la tenue des invités.
13:52Pour être à la hauteur,
13:54Rose Marie doit répéter encore et encore
13:56la révérence qu'elle devra faire
13:57devant sa majesté.
14:01Une épreuve,
14:01craint-on pour la maladroite Rose Marie.
14:11Resplendissant dans sa robe
14:12de tulle blanc
14:12brodée de paillettes d'argent
14:14et doublée de satin blanc,
14:16Rose Marie apparaît radieuse,
14:18le regard vif et enjoué.
14:22Séductrice,
14:23elle adore être photographiée.
14:26Les mauvaises gens disent
14:26qu'elle aime rire
14:27même si elle ne sait pas toujours pourquoi.
14:30Mais ce jour-là,
14:31elle incarne l'Amérique.
14:42Le 11 mai,
14:44la famille Kennedy
14:44rejoint le cortège
14:45transportant les plus belles héritières
14:46du royaume.
15:01Personne ne peut voir
15:02combien Rose Marie est différente des autres,
15:05ni les tourments qui sont les siens.
15:08Son sourire masque
15:09sa timidité de jeune fille.
15:10Mais elle semble un peu perdue
15:13dans son monde.
15:15À ses côtés,
15:16Rose retient son souffle,
15:18la peur au ventre.
15:19On dit que Rose Marie a trébuché
15:26en s'approchant du couple royal.
15:28Mais aucun journaliste
15:29ne relève l'incident.
15:32Sa mère est soulagée.
15:34La réputation des Kennedy
15:35était en jeu.
15:37Le moindre faux pas
15:38aurait fait fuir les prétendants.
15:39Une semaine plus tard,
15:47le magazine mondain de Sketch
15:48consacre une pleine page
15:50à Rose Marie
15:51sous le titre
15:51« Rose Marie,
15:53la fille du père de l'Amérique ».
15:55C'est elle qui,
15:57ce jour-là,
15:58est la première de la famille.
16:04On pourrait croire
16:05son handicap oublié,
16:07mais la main de Joseph
16:08qui tient fermement
16:09le bras de sa fille
16:10est là pour rappeler
16:11qu'elle est sous contrôle
16:12en permanence.
16:15Et que dire
16:15des pics incessantes
16:16de Teddy,
16:17insupportable Benjamin
16:19qui se joue
16:19de sa sœur aînée
16:20en la surnommant
16:21tête vide.
16:22Début juin 1938,
16:31Joe Junior et Jack,
16:32son frère,
16:33les aînés des fils Kennedy,
16:35ont terminé
16:35leur année universitaire
16:36à Harvard.
16:42L'un et l'autre
16:42vont travailler
16:43aux côtés de leur père.
16:45Jack,
16:45en tant que secrétaire,
16:47est l'aîné
16:48comme émissaire particulier
16:49de l'ambassadeur.
16:50Joe Junior
16:53est mis en avant.
16:55Car chez les Kennedy,
16:56après le père
16:57et avant tous les autres,
16:58c'est sur le fils aîné
16:59que repose
17:00l'avenir de la dynastie.
17:06Les autres enfants
17:07vivent leur vie
17:08comme ils peuvent,
17:09sans affection,
17:11sans même se souvenir
17:12d'avoir été serré
17:13un jour
17:13dans les bras
17:13de leur mère.
17:16Tout heureuse
17:16de son côté
17:17de côtoyer
17:18les grands de ce monde.
17:20Début juillet,
17:31le père de Rose,
17:32John Francis Fitzgerald,
17:34l'ancien maire
17:34de Boston,
17:36vient trois semaines
17:36en Angleterre.
17:39Il veut voir
17:40de ses propres yeux
17:41la consécration
17:41de son gendre
17:42et de sa fille.
17:45Voici Rose Marie
17:46dans les jardins
17:47de Windsor.
17:48Pour les vacances d'été,
18:02la famille s'établit
18:03à Valbonne,
18:04près de Cannes,
18:06puis à l'hôtel
18:06du Cap,
18:07à Antibes.
18:08Madame Kelly
18:13adore la Côte d'Azur.
18:15Elle y retrouve
18:16le gotha chic
18:17qu'elle apprécie.
18:18À longueur de journée,
18:19on y part le régime.
18:20Joe a pris 3 kilos,
18:22Jean 2.
18:23Quant à Rose Marie,
18:24on lui reproche
18:25d'avoir grossi
18:25de 4 kilos.
18:32La caméra
18:32de la gouvernante
18:33Elisabeth Dunn
18:35dévoile aussi
18:35l'intimité
18:36de leur voisine,
18:37Marlène Dietrich,
18:38la star du cinéma.
18:40L'ambassadeur conseille
18:41l'actrice
18:42pour ses contrats
18:42avec Hollywood
18:43et entretient
18:44une liaison avec elle.
18:49Rose,
18:50en épouse
18:50de son époque,
18:51ferme les yeux
18:52sur les aventures
18:53féminines
18:53de l'ambassadeur
18:54tant à Londres
18:55que sur la Riviera.
18:58Maria,
18:59la fille
18:59de Marlène Dietrich,
19:01âgée de 13 ans,
19:03passe ses journées
19:03avec Rose Marie.
19:05Malgré l'écart d'âge
19:06entre les deux jeunes filles,
19:08elle s'adore
19:08et passe de longues heures
19:09à contempler la mère.
19:12La voici.
19:14En dépit
19:14des injections d'hormones
19:15censées réguler son humeur
19:16et au prix
19:17de douloureux efforts
19:18qui se concluent
19:19parfois par des crises
19:20d'épilepsie,
19:21elle peine à satisfaire
19:22les attentes
19:22de ses parents.
19:23Et lorsqu'en septembre,
19:49les vacances se poursuivent
19:50en Irlande,
19:51Maria accompagne Rose Marie.
19:56Maria était un des rares
19:57témoins extérieurs
19:58à formuler un avis
19:59libre sur elle.
20:02Elle était l'enfant
20:02abîmé de cette
20:03brillante famille.
20:04Elle était mon amie.
20:06Peut-être parce que
20:07nous étions deux
20:07vilains petits canards.
20:09Nous nous sentions
20:10bien ensemble.
20:15Nous sommes le 13 septembre
20:161938.
20:18Regardez Rose Marie.
20:19C'est aujourd'hui
20:21son anniversaire.
20:23Elle a 20 ans.
20:25Cigarette à la main.
20:26Elle joue avec l'objectif
20:27et prend des pauses
20:28en rien provoquante.
20:34Sur les images,
20:35sans aucun doute,
20:36la jeune femme
20:37incarne la joie de vivre.
20:39On peine à admettre
20:40que son QI
20:40est celui
20:41d'une enfant
20:41de 10 ans.
20:42dans trois ans,
20:48Rose Marie sera détruite.
20:49A la rentrée,
21:06elle intègre une institution
21:07religieuse dirigée
21:08par maire Isabelle,
21:10une sœur bénédictine.
21:12On y applique les principes
21:14de la pédagogue italienne
21:15Maria Montessori.
21:16âge et sexe confondus,
21:19chacun avançant
21:20à son rythme.
21:24Rose et Joe
21:24se réjouissent
21:25d'avoir trouvé
21:25un lieu adapté
21:26à leur fille,
21:27où elle peut mener
21:28une vie tranquille
21:29et régulière.
21:33Rose Marie
21:33se sent à l'aise
21:34au milieu
21:34des jeunes enfants
21:35dont elle s'occupe.
21:37Dans cette école
21:37de l'expérimentation,
21:39elle cuisine,
21:40fait de la couture,
21:42tout en aidant
21:42les plus petits,
21:43ce qui favorise
21:44la confiance en elle.
21:48L'écriture des lettres
21:50qu'elle adresse
21:50à son père
21:51est maladroite
21:52et la syntaxe hésitante
21:53pour une jeune fille
21:54de 20 ans.
21:56Mais ce séjour
21:57en pensionnat
21:58profite à Rose Marie,
21:59qui devient plus posée.
22:03En réponse à son père
22:03qu'il appelle
22:04« ma petite fille chérie »,
22:06elle dit
22:06« cher papa,
22:09j'ai envie
22:09de te revoir
22:10très bientôt.
22:12Je déteste
22:12quand tu es déçu
22:13par moi.
22:14Je t'embrasse
22:15très fort,
22:16ta fille
22:17qui t'aime. »
22:23Fin septembre 1938,
22:32l'Europe est au bord
22:33du chaos.
22:35Chamberlain,
22:35le premier ministre britannique,
22:37a accepté de négocier
22:38avec l'Allemagne
22:39à Munich.
22:41Joseph Kennedy
22:42est favorable
22:43à plus de concessions
22:43avec Hitler
22:44et son enthousiasme
22:46est tel que Roosevelt
22:46le rappelle à Washington.
22:47L'ambassadeur
22:52ne voit-il pas
22:52que ses prises
22:53de position
22:53en faveur d'une paix subie
22:55le discrédite
22:56auprès des amis
22:56de Roosevelt ?
22:57Mais Joe,
23:21malgré son attitude conciliatrice,
23:23n'a rien de commun
23:24avec ces nazis américains
23:25qui organisent
23:26de véritables démonstrations
23:27de force
23:27en plein New York.
23:30Comme ce jour de février 1939,
23:33ils sont près de 20 000
23:34au Madison Square Garden
23:35et appellent
23:37à une collaboration totale
23:39avec le régime hitlérien.
23:45Joseph ne partage
23:46ni leur ferveur
23:47ni leur brutalité.
23:50S'il trouve Hitler
23:50tout à fait fréquentable,
23:52il veut avant tout
23:53éviter une guerre
23:53qui risquerait
23:54d'emporter ses fils.
23:57en l'absence de l'ambassadeur,
24:17Rose et ses enfants
24:18passent les fêtes de Noël
24:19à Saint-Moritz,
24:20en Suisse.
24:27Rose-Marie parvient
24:28à faire oublier à sa mère
24:29qu'elle est différente
24:30des autres,
24:32bien que très souvent
24:33les films de famille
24:33la montrent
24:34avec les plus jeunes.
24:35« Vous trouvez que je suis grosse ? »
24:47demande-t-elle à tous.
24:49Car sa mère
24:50l'a contraint
24:50à prendre ses repas seul,
24:52sous la surveillance
24:52de la gouvernante.
24:55À son père,
24:56elle y crie.
24:57« Ce régime
24:59d'Elisabeth Arden
25:00est très bien.
25:01J'ai déjà perdu
25:02deux ou trois kilos.
25:03Je ne mange
25:04que de la salade,
25:04un oeuf le soir,
25:06de la viande
25:06une fois par jour.
25:08Je ne veux pas être grosse
25:09et je serai toute mince
25:11quand tu me verras,
25:12mon papa. »
25:18La position
25:19de l'ambassadeur
25:20place la famille
25:21au cœur
25:22de l'histoire
25:22qui s'écrit.
25:23Le pape Pie XI
25:26meurt en février 1939
25:28et Joe,
25:29le père,
25:30représente Roosevelt
25:30aux cérémonies.
25:34En compagnie
25:34de Jack,
25:35il quitte Londres
25:36pour l'Italie
25:37en avion
25:37où la famille
25:39se retrouve
25:39en gare de Rome
25:40le 12 mars 1939
25:43juste pour l'élection
25:45de leur vieil ami
25:46Mgr Pacelli
25:47sous le nom
25:48de Pie XII.
25:49Au Vatican,
25:54la très catholique Rose
25:55vit un des plus beaux jours
25:57de son existence.
26:00Elle obtient
26:00une audience privée
26:01du Saint-Père
26:02et reçoit
26:03la communion
26:04de ses mains.
26:05Un cadeau
26:06de Dieu
26:06pour elle
26:07et sa famille.
26:12Rose Marie,
26:13elle aussi,
26:14a obtenu
26:15une récompense
26:15dont elle peut
26:16se valoriser.
26:17Les religieuses
26:18lui ont délivré
26:19son diplôme
26:19d'enfant de mari
26:20comme sa mère
26:2130 ans auparavant.
26:24Par ailleurs,
26:25elle est fière
26:25de montrer à tous
26:26qu'elle a perdu
26:272-3 kilos.
26:29La méthode Montessori
26:30lui convient à merveille
26:31et lui donne
26:33cette confiance
26:33que ses parents
26:34ne lui ont jamais accordée.
26:38Facétieuse,
26:39on cherche en vain
26:40une faille
26:41dans son comportement.
26:43Elle semble
26:43parfaitement heureuse
26:45et l'ambassadeur
26:45et son épouse
26:46en sont soulagées.
26:48Le 4 juillet,
26:59c'est la fête nationale
27:00et Joseph et Rose
27:03reçoivent
27:04à l'ambassade américaine
27:05en compagnie
27:05de Kik,
27:06Joe,
27:06Eunice et Jack.
27:08Mais malgré
27:08les progrès
27:09qui sont les siens,
27:10Rose Marie
27:10est tenue à l'écart.
27:11Cependant,
27:19elle est admise
27:20à l'anniversaire
27:20de Nice.
27:22Sa cadette
27:22est son amie,
27:24sa sœur préférée.
27:25son père et ses amis
27:32remplissent
27:33son carnet de balles.
27:35Ils peuvent ainsi
27:35la protéger
27:36des tentations.
27:38Car la rumeur
27:39commence à se répandre
27:40que la fille
27:41de l'ambassadeur
27:41serait différente,
27:43voire incontrôlable.
27:46Une tâche
27:47dans la belle composition
27:48florale
27:49que sont
27:49les Kennedy.
27:53À la voir,
27:55on peut en douter
27:55tant elle est belle
27:56et assurée.
27:58Chacun l'ouvre
27:59son éclat
27:59et affirme
28:00qu'elle est
28:00une danseuse
28:01remarquable.
28:03Et si elle se rebelle,
28:05c'est qu'elle voudrait
28:05danser aussi souvent
28:06qu'elle en a envie.
28:08Être libre
28:09d'être courtisée,
28:10comme ses sœurs.
28:13Et c'est justement
28:14ça qui panique
28:15l'ambassadeur.
28:17Un accident
28:18qui détruirait
28:18l'ordre établi
28:19dans une vie
28:20toute tracée.
28:22La politique
28:22aux garçons,
28:24de riches mariages
28:25pour les filles.
28:28D'ailleurs,
28:29dans le journal
28:29intime de sa mère,
28:31elle est de moins
28:31en moins citée.
28:33Comme si Rose
28:34souhaitait déjà
28:34l'effacer
28:35de la photo de famille.
28:48à la même époque,
28:56à bord d'une camionnette
28:57itinérante,
28:58dans des universités,
29:00des dispensaires
29:00et parfois même
29:01de simples cuisines,
29:03un certain docteur
29:04Walter Freeman
29:05développe une technique
29:06de trépanation
29:07du crâne.
29:09La lobotomie.
29:10Sa clientèle
29:16est constituée
29:16à 85%
29:17de femmes.
29:19Des épouses
29:19neurasthéniques
29:20dominées par
29:20des maris volages,
29:22des filles hystériques
29:23à force d'être recluses,
29:25des femmes légères
29:26ou des enfants rebelles.
29:30Ce sont les seuls
29:31pères ou maris
29:32qui donnent
29:32leur autorisation.
29:33Freeman gère
29:40les insupportables
29:41et les autres
29:43car il n'est pas regardant.
29:47Dans quelques mois,
29:47son chemin va croiser
29:48celui de Rose
29:49Marie Kennedy.
29:54À la fin du mois d'août 1939,
29:57Hitler met le feu
29:58à l'Europe.
29:59Dio rappelle son épouse
30:00en urgence.
30:01Elle est en vacances
30:02à Cannes.
30:03Le 3 septembre,
30:05Angleterre et France
30:06déclarent la guerre.
30:13Joe Junior,
30:14Jack et Kick
30:15en sont les témoins.
30:18L'ambassadeur appelle
30:19le président Roosevelt.
30:21C'est la fin du monde,
30:22c'est la fin de tout,
30:24crie-t-il la voix
30:24étranglée par la peur.
30:27Ça hantise,
30:28c'est que Joe Junior,
30:29son fils aîné,
30:30son héritier,
30:31soit tué à la guerre.
30:33Les parents Kennedy
30:34estiment prudent
30:35de renvoyer tout le monde
30:36aux Etats-Unis.
30:41Un dernier repas en famille,
30:43une dernière sortie,
30:45et les Kennedy embarquent
30:46par trois bateaux différents
30:47vers New York.
30:48Rosemary et son père
30:50restent seuls
30:52à Londres.
30:55L'ambassadeur assiste
30:56à la mobilisation
30:56des Anglais
30:57et déprime.
31:00La semaine,
31:01à l'abri
31:01chez les religieuses,
31:03Rosemary suit
31:04les déplacements
31:04de son père
31:05sur l'écran
31:05des actualités
31:06cinématographiques
31:07et le rejoint
31:10chaque week-end
31:11dans la grande demeure
31:12désertée
31:12par le personnel.
31:18Joseph trouve
31:19que sa fille grossit,
31:22alors elle lui fait
31:22une fois de plus
31:23la promesse
31:23de se mettre au régime.
31:26Une rose-marie
31:27infantilisée,
31:29mais selon
31:29Mère Isabelle,
31:30elle va mieux
31:31et progresse.
31:32La jeune femme
31:34s'occupe
31:34des tout-petits
31:35et leur lit
31:35des histoires.
31:37Un rien
31:38lui rend la vie
31:38heureuse.
31:42C'est par le Times
31:44qu'elle apprend
31:44le départ
31:45de son père.
31:46L'ambassadeur
31:47rentre aux Etats-Unis
31:48pour consultation.
31:49Il est là
31:49pour le président.
31:51Non,
31:51il ne parle pas
31:52de la guerre,
31:53except d'advise
31:54l'Amérique
31:54d'en sortir.
31:55Pour le cameraman,
31:56il est capable
31:57de rire
31:58comme un vrai diplomate.
32:02Rosemary passe
32:03les fêtes de Noël
32:04seule,
32:05à Londres.
32:07Les lettres
32:07qu'elle écrit
32:08à sa famille
32:08sont acheminées
32:09par la valise diplomatique.
32:11Pas crainte
32:11que la censure
32:12ne s'en empare
32:13et que ne s'ébrouille
32:14de son handicap.
32:18L'ambassadeur
32:19s'attarde
32:19plus de trois mois
32:20dans sa famille,
32:21mais Roosevelt
32:22lui ordonne
32:22de rentrer à Londres.
32:24On est en février 40.
32:27L'opinion publique
32:28le présente désormais
32:28comme un traître
32:29qui a abandonné
32:30son poste.
32:31Joseph P. Kennedy,
32:32ambassadeur de Great Britain,
32:33n'est pas d'exception
32:34lorsqu'il aborde
32:35la ligne de Manhattan
32:35pour retourner
32:36à son poste
32:37à Londres,
32:37de laquelle il a été
32:38absent
32:38depuis presque trois mois.
32:46À quel moment
32:47a germé
32:47dans la tête
32:48de Joseph Kennedy
32:49l'idée
32:50de résoudre
32:51le problème
32:51Rosemary
32:52de manière définitive ?
32:56Il a prévenu
32:57les religieuses
32:57qu'il souhaitait
32:58abandonner purement
32:59et simplement
32:59sa fille en Angleterre.
33:01Elle représente
33:02une menace
33:03pour la carrière
33:03de ses garçons.
33:05Et qui voudrait
33:06ses filles en mariage
33:07si l'hérédité
33:07des Kennedy
33:08était mise en question ?
33:11L'ambassadeur
33:13ne laisse rien paraître
33:14de ses sombres pensées.
33:17J'ai été content
33:18de voir Rosemary
33:18dimanche dernier.
33:20Elle était en forme
33:21et semblait
33:21d'excellente humeur.
33:23Mais je trouve
33:24qu'elle grossit
33:24vraiment trop
33:25et je lui ai dit
33:27de manière
33:27très claire.
33:27Le 10 mai 1940
33:48au matin
33:48l'Allemagne
33:49envahit la Belgique
33:50et la France.
33:53Le 29 mai
33:54la Belgique
33:55rend les armes
33:55et les Allemands
33:56menacent Paris.
33:58L'ambassadeur
33:59estime que Londres
33:59est en danger.
34:01Du jour au lendemain
34:02il expédie
34:03Rosemary à Lisbonne
34:04pour lui faire prendre
34:04le dernier avion
34:05pour les Etats-Unis.
34:09Lui reste seul.
34:14S'est-il passé
34:15quelque chose
34:16d'inavouable
34:16pendant les pesants
34:18tête à tête
34:18avec sa fille
34:19dans la demeure
34:20désertée
34:20de Grovenor Park ?
34:21Est-ce réellement
34:24la peur
34:25des bombardements
34:26qui justifient
34:26le retour précipité
34:27de Rosemary
34:28en Amérique ?
34:30A New York
34:38Jack, son frère préféré
34:39l'attend sur le ponton
34:41en compagnie de Jean
34:42la plus jeune des sœurs
34:43et tous se réjouissent
34:45de la retrouver.
34:45Les Kennedy mentent
34:59une fois de plus
34:59à la presse
35:00en affirmant que Rosemary
35:01vient d'achever
35:02ses études d'art
35:02à Londres.
35:06Ces images montrent
35:07la dernière apparition
35:08publique de Rosemary.
35:09Son retour à la maison
35:28tourne au cauchemar
35:29car frères et sœurs
35:31ont appris
35:31à vivre sans elle.
35:33La cacophonie agressive
35:35qui y règne
35:36change Rosemary
35:37du calme
35:38de son école à Londres.
35:39Et elle perd pied
35:49dans le tourbillon
35:50de cette vie
35:51qui l'exclut
35:51des conversations
35:52et des jeux.
35:54On l'a dit
35:54rebelle et violente
35:55et même sa jeune sœur
35:57Eunice,
35:58sa complice
35:59se rappelle que Rosemary
36:00est revenue de Londres
36:01dans un état de colère
36:02permanent,
36:03dangereuse pour elle-même.
36:06Sa mère, elle,
36:08ne cache pas la gêne
36:08qu'elle ressent
36:09devant la poitrine
36:10et les fesses
36:10rebondies de Rosemary.
36:21En juillet 1940,
36:24elle est placée
36:24dans un camp de vacances
36:25à Fernwood
36:26en tant qu'aide éducatrice.
36:28Rosemary s'occupe
36:33de plusieurs enfants,
36:35se baigne
36:35et joue avec eux.
36:38Mais sa mère
36:38n'a rien dit
36:39de son handicap
36:40et, à la directrice,
36:42elle a laissé croire
36:43que sa fille
36:43était diplômée.
36:46Au bout de trois semaines,
36:48Mme Sullivan
36:48informe les Kennedy
36:49que Rosemary
36:50a un comportement
36:51répréhensible.
36:52qu'elle fréquente
36:54des bars.
36:56Elle sous-entend
36:57qu'elle a des relations
36:57sexuelles
36:58avec des inconnus.
37:04À 22 ans,
37:05sa vulnérabilité
37:06constitue un risque.
37:09Rosemary enceinte
37:10serait un malheur
37:11pour cette famille
37:11très catholique,
37:13où les hommes
37:13peuvent multiplier
37:14les aventures,
37:15mais où la sexualité
37:16des femmes
37:17est notoirement refoulée.
37:18Elle est renvoyée
37:26de Fernwood
37:26et enfermée
37:28à Sainte-Gertrude,
37:29près de Washington,
37:30avec des fillettes
37:31déficientes.
37:34Là-bas,
37:35rapporte-t-on
37:35son état empire.
37:37Le diable
37:38s'est emparé
37:38de son corps,
37:40disent les religieuses
37:41avec gêne.
37:43Et les crises
37:43d'épilepsie
37:44se multiplient.
37:48Début septembre,
37:57Londres croule
37:58sous les bombes.
37:59L'ambassadeur
38:00est un homme défait
38:01qui voit son pouvoir
38:01se déliter.
38:04Désormais,
38:04Roosevelt discute
38:05directement
38:06avec Churchill.
38:11Il demande
38:11son rappel
38:12à Washington.
38:13En dépit
38:13du refus
38:14de Roosevelt,
38:15il quitte
38:15Londres.
38:18À l'arrivée,
38:25il est étroitement
38:26surveillé
38:26par le FBI
38:27pour éviter
38:28des déclarations
38:29intempestives
38:30à la presse.
38:32Toutes les filles
38:33Kennedy accueillent
38:34leur père,
38:35à l'exception
38:36de Rose Marie.
38:38L'ambassadeur
38:39conseille à ses enfants
38:40de ne pas s'attacher
38:40à leur soeur aînée.
38:41L'été 1941
39:03sera le dernier
39:04que les Kennedy
39:04passeront ensemble.
39:05L'ambassadeur
39:10a la tentation
39:11de couper
39:11définitivement
39:12la branche
39:13malade.
39:14Il cherche
39:15une solution
39:15au problème
39:15de Rose Marie.
39:18Il consulte
39:19des spécialistes
39:19et lit
39:20des revues
39:21médicales.
39:30En mai 1941,
39:31la publication
39:32d'un article
39:33achève
39:33de le convaincre.
39:36On y décrit
39:37le docteur
39:37Walter Freeman
39:38comme un chirurgien
39:39de l'âme.
39:41Avec lui,
39:41les chances
39:42de guérison
39:42sont réelles.
39:45Freeman
39:45rendra
39:46Rose Marie
39:46normale.
39:48Un véritable
39:48petit animal
39:49domestique,
39:50affirme le docteur.
39:58Joseph
39:59donne le feu vert
39:59à Freeman.
40:01Rose, la mère,
40:02prétend n'en avoir
40:03rien su.
40:05Le dossier de Rose Marie
40:06porte un numéro.
40:08Le 10
40:09va subir une lobotomie
40:10dans la deuxième
40:11semaine de novembre 1941.
40:22Rose Marie
40:23ne sait pas
40:23ce qui l'attend,
40:24mais elle est tellement
40:25heureuse
40:25de faire plaisir
40:26à son père.
40:29Sa seule exigence,
40:29c'est que l'on épargne
40:31ses bouclettes.
40:33Ni asepsie,
40:35ni anesthésie.
40:36On pénètre le cerveau
40:50en grattant la paroi
40:51avec une spatule.
40:53quand Rose Marie
40:54cesse d'écraner son alphabet
41:21de souffrance,
41:22l'opération s'arrête.
41:24Les contours de sa mémoire
41:25s'effacent peu à peu.
41:28Le crime parfait.
41:31Rose Marie est réduite au silence.
41:34Ses souvenirs perdus à jamais.
41:36L'infirmière qui a participé
41:48à cette boucherie
41:49prit la décision
41:50d'arrêter son métier.
41:55Quelqu'un indiqua à Joe
41:56une adresse près de New York.
41:59Il transporta son enfant abîmé
42:00à Craig House
42:01où elle est restée
42:02huit ans.
42:06À Noël,
42:24aucun des enfants Kennedy
42:25ne se posera de question
42:26sur l'absence de Rose Marie.
42:27Quelques semaines auparavant,
42:30le 3 décembre 1941,
42:33contrainte par l'attaque
42:34japonaise sur Pearl Harbor,
42:36l'Amérique entre en guerre.
42:45L'ambassadeur est désespéré.
42:47Rose Marie est déjà oubliée.
42:50Les deux frères aînés
42:50s'engagent.
42:52Joe Junior,
42:53celui que son père
42:53avait désigné
42:54pour être président
42:55des Etats-Unis,
42:55meurt au combat
42:57deux ans plus tard.
42:59Son frère Jack
43:00prend la relève.
43:06À Craig House,
43:08sur ordre de son père,
43:10Rose Marie est tenue
43:11à l'écart du monde
43:11des vivants
43:12sans aucune thérapie adaptée.
43:16Elle est impotente
43:17et muette.
43:18Sa tête,
43:19deux de lignes
43:19sur sa poitrine.
43:21Elle s'exprime
43:21la plupart du temps
43:22par grognement.
43:23Le prix du secret
43:26s'établit
43:26à plus de 50 000 dollars
43:28par an.
43:34Ni l'argent de son père
43:35ni son handicap
43:36n'ont pu protéger
43:38Rose Marie
43:38de la maltraitance
43:39et des abus sexuels
43:40qui étaient courants
43:41à Craig House.
43:42C'est par une sorte de chantage
44:05que Rose Marie
44:06va sortir de sa prison
44:07huit ans plus tard.
44:08Pendant cette guerre
44:11qu'il ne voulait pas,
44:13grâce à ses affaires,
44:15l'ambassadeur
44:15a fait d'énormes bénéfices.
44:17Pour profiter
44:18d'exonération fiscale,
44:20il crée une fondation.
44:21Elle portera
44:22le nom de Joe Junior,
44:24son fils aîné
44:24tué au combat
44:25pendant la guerre.
44:30Un jour de 1949,
44:33son ami Cushing,
44:33l'archevêque de Boston,
44:35lui propose un marché.
44:36Cushing suggère
44:38que la fondation
44:39Joe Kennedy
44:39se consacre
44:40aux handicapés mentaux.
44:43L'archevêque
44:44met en garde
44:45Joseph Kennedy
44:46sur le scandale
44:47que provoquerait
44:47la découverte
44:48de l'existence
44:49de Rose Marie
44:49pour la carrière
44:50de son fils Jack,
44:52le futur président
44:53qui entre en politique.
44:56En échange
44:56de quelques millions
44:57de dollars,
44:58Cushing propose
44:59d'abriter Rose Marie
45:00au couvent
45:00de Sainte-Coleta,
45:01un coin perdu
45:02dans le Wisconsin.
45:03Elle y sera
45:06recluse
45:07jusqu'à sa mort.
45:13Elle n'assistera pas
45:15au mariage
45:15de ses frères
45:16et de ses sœurs
45:17ni aux fêtes
45:19de famille
45:20sans que quiconque
45:21ne relève
45:21son absence.
45:22En 1957,
45:31pour répondre
45:31aux premières rumeurs,
45:33la famille continue
45:34de mentir.
45:36On l'a dit
45:36enseignante
45:37à Sainte-Coleta.
45:38Son histoire
45:39est à nouveau
45:39réécrite.
45:46Pendant la campagne
45:47pour son élection
45:48à la présidence
45:49des États-Unis
45:49en 1960,
45:50Jack Kennedy
45:52est interpellé
45:53par la mère
45:53d'un enfant retardé
45:54qui lui parle
45:55de Rose Marie.
45:58Jack a alors
45:58rendu visite
45:59à Rose Marie
45:59et c'était la première
46:00fois qu'il la revoyait
46:01depuis 21 ans.
46:06La recluse
46:06a reconnu
46:07le candidat démocrate
46:08Jack Kennedy
46:09vu à la télévision.
46:12Mais pas son frère
46:13préféré
46:14a-t-il regretté.
46:20Lors de son investiture,
46:22le président élu
46:23remercie alors
46:23l'ambassadeur.
46:25« Tu as fait le boulot
46:26avec Rose Marie,
46:27papa.
46:28Il fallait le faire. »
46:32Et pourquoi,
46:32après tant d'années,
46:34ni Jack,
46:35ni personne
46:35n'a demandé
46:36« Qu'est-il arrivé
46:38à Rose Marie ? »
46:41Seule Eunice
46:42semble avoir souffert
46:43ouvertement
46:43de l'absence
46:44de sa sœur.
46:45En 1961,
46:48les langues se délient
46:49lorsque leur père
46:51se retrouve réduit
46:52au silence
46:52par un accident
46:53vasculaire.
46:55Eunice,
46:56la plus affectée
46:57par le drame
46:57de Rose Marie,
46:58prend la parole.
47:01Elle n'hésite plus
47:01à parler
47:01de leur sœur sacrifiée
47:03et de son handicap.
47:05Elle rappelle
47:06au président
47:06la faute
47:07qui est la leur,
47:08leur faute
47:09à tous.
47:09« Elle est une rétardation.
47:11Qu'à chaque famille
47:12américaine
47:12à un endroit
47:13will experience
47:14or has experience
47:15a case
47:16of mental affliction. »
47:18Eunice met tout
47:19en œuvre
47:19pour que son frère
47:20fasse voter
47:21des lois
47:21en faveur
47:22des « retarded people ».
47:24Et déjà,
47:24dans sa tête,
47:25germe l'idée
47:25d'une manifestation
47:26sportive
47:27dédiée
47:28aux handicapés.
47:37Le président
47:38Kennedy
47:38a été assassiné
47:40à son nom
47:41de l'officiel.
47:41Le président
47:42est mort.
47:42le 22 novembre
47:451963,
47:47Rosemary voit
47:47les images
47:48de l'assassinat
47:48de son frère
47:49Jack à la télévision.
47:51Son entourage
47:51révèle qu'elle a fixé
47:52longuement l'écran.
47:54Puis qu'elle a changé
47:55de chaîne
47:56pour regarder
47:56son programme préféré,
47:58Charlotte Temple,
47:59la petite fille
48:00qu'elle aurait voulu être.
48:04En juin 1968,
48:05son frère Bobby,
48:06le troisième,
48:08meurt tragiquement
48:08à Los Angeles.
48:11Rose, la mère,
48:11en est persuadée.
48:12C'est avec Rosemary
48:13que la malédiction
48:14est entrée
48:15dans la maison.
48:18Et lorsque l'année
48:19suivante,
48:19en 1969,
48:20l'ambassadeur
48:21Kitt se monte
48:22à son tour,
48:23le cauchemar
48:24s'arrête.
48:35Rosemary
48:35n'avait jamais
48:36revu son père,
48:38l'homme
48:38qu'il avait
48:38banni
48:39de la famille.
48:48Dans les semaines
48:49qui suivirent,
48:50plus rien n'entrave
48:51la parole
48:51des enfants Kennedy.
48:54Néanmoins,
48:54personne n'évoquera
48:55les circonstances
48:56de sa disparition.
48:58Le mot lobotomie
48:59n'est jamais prononcé.
49:00On parle
49:01d'accident.
49:02grâce à sa détermination,
49:09Eunice inaugure
49:10en novembre 1968
49:11les JO du Chicago
49:12pour les handicapés mentaux,
49:14les Special Olympics
49:15dédiés à sa sœur.
49:17En souvenir de Rosemary,
49:25elle décrète
49:26que chaque participant
49:27à ces jeux
49:27est un gagnant.
49:32Let me win.
49:34But if I cannot win,
49:36let me be brave
49:37in the attempt.
49:37In the attempt.
49:40En 1972,
49:42leur mère,
49:43Rose,
49:44publie ses mémoires.
49:45Dans ce best-seller mondial,
49:47elle ne cite jamais
49:48le prénom de sa fille.
49:58Elle ne manifeste aucun remords
50:03et considère la maladie
50:05de Rosemary
50:05comme un don de Dieu,
50:07destiné à mettre
50:08son amour de mère
50:09à l'épreuve.
50:13Ce n'est qu'au début
50:14des années 70
50:15que Rosemary
50:16fait son retour
50:16dans la famille
50:17après 30 ans
50:18d'éloignement.
50:20Elle ne reconnaît personne
50:21et personne
50:23ne la reconnaît.
50:26De temps à autre,
50:27des flashes de souvenirs
50:28lui montent à la tête,
50:30dissipés aussi rapidement.
50:33Mais elle a retrouvé
50:34l'amour des siens.
50:37Ces années-là,
50:38Yannis porte,
50:39lorsque le crépuscule
50:40tombe sur la plage,
50:41les promeneurs,
50:42les promeneurs peuvent voir
50:43Yannis,
50:45poussant la chaise
50:45de sa mère,
50:46Rose.
50:47À ses côtés,
50:48la tête penchée,
50:49marche Rose Marie.
50:53Ensuite,
50:53Rose se fait projeter
50:54un des nombreux documentaires
50:55réalisés sur l'Iké Ledi.
50:58Les scènes du malheur
50:58ayant été coupées
50:59par la famille.
51:00s'y déroule la nostalgie
51:02d'un monde
51:03où l'ambassadeur
51:04serait honnête
51:04et fidèle.
51:06Où l'aîné,
51:07Joe,
51:08ne serait pas mort
51:08à la guerre.
51:10Où Jack ne serait pas
51:11allé à Dallas.
51:13Bobby,
51:14à Los Angeles.
51:16Et où Rose Marie
51:17serait restée telle
51:18qu'elle était
51:18à Londres,
51:20au bal de la Reine.
51:24Des photos
51:25que Rose Marie Kennedy
51:26avait gardées dans sa chambre
51:27jusqu'à sa mort en 2005.
51:30Sous-titrage Société Radio-Canada
52:00de la Reine.
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