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Dans son édito du 11/11/2025, Thomas Bonnet revient sur un scandale lié à Salah Abdeslam, 10 ans après les attentats.

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Transcription
00:00On est en tout cas face à une affaire d'une gravité extrême.
00:03Salah Abdeslam a eu accès depuis sa cellule à de la propagande islamiste.
00:08Le tout sur une clé USB qui lui a sans doute été fournie par son ancienne compagne.
00:12Une jeune femme de 27 ans, elle-même mise en examen par le parquet national antiterroriste
00:17qui la soupçonne d'être impliquée dans l'organisation imminente d'un attentat.
00:22Donc, sous réserve de l'avancée de l'enquête, Salah Abdeslam gravite autour d'un projet d'attentat islamiste
00:28sans être directement impliquée mais en ayant une certaine proximité avec l'une des protagonistes.
00:33Est-ce qu'on se rend compte de la folie de la situation ?
00:35Dix ans après le 13 novembre, le détenu le plus surveillé de France a encore un pouvoir de nuisance,
00:42direct ou indirect, c'est tout bonnement insupportable.
00:45Ça pose la question de ces conditions de détention, Thomas.
00:47Comment expliquer que Salah Abdeslam puisse accéder à un ordinateur même s'il n'est pas connecté à Internet ?
00:53Qu'est-ce qui justifie que l'État autorise un djihadiste qui a du sang sur les mains
00:57à obtenir un outil informatique ?
00:59Il se trouve qu'une enquête pointe l'utilisation de cet ordinateur dans la consultation d'un contenu islamiste.
01:04Mais même sans aller jusque-là, est-ce normal de permettre un tel accès à un tel individu ?
01:08Pourquoi laisse-t-on Salah Abdeslam avoir des contacts lors de parloirs avec une jeune femme
01:12visiblement fascinée par son passé de terroriste ?
01:15Comment expliquer qu'on donne accès à un ordinateur à un terroriste
01:19et qu'on jette un ancien président présumé innocent dans une cellule avec seulement le droit à deux livres ?
01:24Bref, beaucoup de questions mais une certitude.
01:26Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans le monde judiciaire.
01:28L'autre question, c'est la façon dont notre pays fait face aux périls islamistes
01:32et à ceux qui constituent une menace.
01:34Oui, la peine de mort a été abolie en 1981.
01:36Robert Badinter a même été panthéonisé il y a quelques semaines
01:39et c'est en vertu de cela que la France maintient en vie un être abominable
01:43qui a participé à répandre le sang d'honnêtes citoyens dans une vague d'attentats sans précédent.
01:48La contrepartie du fait de ne pas exécuter Salah Abdeslam,
01:51c'est d'être intraitable sur sa détention.
01:53Donc, il croupisse jusqu'à la fin de ses jours en prison.
01:55Évidemment, évidemment, l'état de droit lui garantit un traitement décent.
01:59Mais ce qui rend acceptable la coexistence avec un être pareil,
02:03c'est l'assurance pour les Français que sa peine est douloureuse,
02:06que le châtiment réponde autant que possible à l'horreur dont il a été coupable.
02:10Or, la préservation de conditions de détention décentes semble toucher les limites de ce que le peuple français est prêt à lui accorder.
02:17Alors, j'ai entendu ces dernières heures un représentant d'une association de victimes du 13 novembre
02:21rappeler de ses voeux à ce qu'un travail soit fait pour, je le cite,
02:24« ramener Salah Abdeslam à des sentiments plus humains ».
02:27Alors, je ne veux pas juger cet homme, chacun guérit du mieux qu'il peut,
02:30mais on doit affirmer haut et fort qu'il n'y a pas de repentance en matière de terrorisme islamiste.
02:34L'horreur totalitaire et sanguinaire qui guide les actes de ces foudalas ne permet aucune échappatoire, aucun retour en arrière.
02:42Les récentes enquêtes autour de Salah Abdeslam montrent qu'un terroriste reste un terroriste.
02:46Au moment de nous plonger dans une douloureuse période de commémoration, il ne s'agit pas de verser dans la haine.
02:51Pour autant, la naïveté d'un humanisme exacerbé ne doit pas être la seule boussole face au terrorisme islamiste.
02:57Chaque renoncement sera perçu comme un aveu de faiblesse.
03:04Sous-titrage Société Radio-Canada
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