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  • il y a 3 jours
Avec Jean-Philippe Masson, radiologue et président de la Fédération Nationale des médecins radiologues (FNMR)

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##LA_VIE_EN_VRAI-2025-11-11##

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News
Transcription
00:00Le petit matin Sud Radio, 5h-7h, Benjamin Glaze.
00:06Il est bientôt 6h40 sur Sud Radio.
00:08La vie en vrai, vous l'avez peut-être constaté hier,
00:10les radiologues étaient en grève un peu partout en France.
00:12Une mobilisation massive pour dénoncer les baisses de tarifs
00:16imposées par l'assurance maladie,
00:18la mesure qui doit permettre de faire 300 millions d'euros d'économie d'ici 2027.
00:23Bonjour Jean-Philippe Masson.
00:25Bonjour.
00:26Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:28Vous êtes radiologue à Carcassonne,
00:30président de la Fédération Nationale des Médecins Radiologues.
00:33Avant de nous expliquer de revenir sur les raisons de votre colère,
00:37un mot sur la journée d'hier.
00:38Comment s'est-elle passée ?
00:39Est-ce que la mobilisation a été suivie par la profession ?
00:42Oui, tout à fait.
00:43La mobilisation a été très suivie.
00:44On a eu globalement, France entière,
00:47entre 70 et 80% de mobilisation,
00:51avec, c'est vrai, des zones qui se sont un petit peu moins bougées,
00:54comme, par exemple, Paris, Toulouse, Marseille.
00:59Mais bon, ça c'est quelque chose, on a l'habitude.
01:02Et on avait vu ça aussi quand les pharmacies s'étaient mobilisées.
01:06Vous protestez contre la baisse des tarifs imposés par l'assurance maladie.
01:10Pourquoi vous n'énoncez aujourd'hui cette nouvelle grille tarifaire,
01:13Jean-Philippe Masson ?
01:15Alors, en fait, cette grille tarifaire va mettre en péril
01:17un certain nombre de petites structures radiologiques,
01:20avec des risques de fermeture évidents.
01:23Il y a déjà eu entre 150 et 200 cabinets de radiologie
01:26qui ont fermé ces six dernières années.
01:29Donc, un problème de maillage territorial.
01:31Et puis aussi parce qu'on est un secteur privé, libéral,
01:38et l'équipement qu'on achète,
01:41puisque c'est nous qui achetons les appareils,
01:45ne peut être correct que si on a des revenus,
01:49des chiffres d'affaires suffisants pour, comment dirais-je,
01:52rassurer les banques qui nous prêtent de l'argent.
01:54L'assurance maladie, vous l'avez vu,
01:56qui affirme que cette baisse ne menacera pas la viabilité
01:59d'un secteur qualifié, je cite, d'extrêmement rentable.
02:03Vous répondez quoi à cela ?
02:05La radiologie n'est pas un secteur extrêmement rentable ?
02:08La radiologie n'est plus un secteur extrêmement rentable.
02:13C'est vrai qu'il y a quelques années,
02:15dans les années 60-70,
02:18c'était le radiologue qui passait de temps en temps
02:20pour faire les comptes rendus.
02:23Maintenant, vous savez, le radiologue,
02:25il est là à 7h du matin,
02:27il repart à 8h du soir.
02:29On voit beaucoup plus de patients qu'on envoyait auparavant.
02:33Et ça fait quand même, depuis 10-15 ans,
02:35il y a eu un milliard et demi de baisse tarifaire.
02:38La dernière baisse tarifaire,
02:39c'était il y a deux ans,
02:41où les radiologues ont pris à leur charge
02:43les 200 millions de produits de contraste
02:46qu'on utilise pour les scanners et les IRM.
02:48Donc non, je crois que la caisse se trompe dans ces chiffres.
02:52Et pourtant, l'assurance maladie,
02:53notamment son directeur,
02:55en tomba à Fatome,
02:56Fatome parle de deux rapports menés par l'inspection générale des finances
03:00et l'inspection générale des affaires sociales,
03:01qui montrerait qu'on est encore sur un secteur,
03:04aujourd'hui, la radiologie d'extrêmement rentable.
03:06Oui, alors, les deux rapports,
03:09nous les avons bien étudiés,
03:11comme vous pouvez imaginer,
03:12et on s'est rendu compte qu'il y avait beaucoup d'erreurs,
03:15et que notamment pour tout ce qui est IRM,
03:17scanner, c'est-à-dire l'imagerie lourde,
03:20la facturation,
03:22il y a une partie forfait technique
03:24qui sert à financer les équipements,
03:26à payer le personnel, les loyers, etc.
03:29Et ensuite, il y a la partie honoraire du médecin,
03:31et c'est deux choses qui sont complètement différentes.
03:33Eh bien, l'IGAS et l'IGF,
03:35ils ont allutiné les deux,
03:37et ils considèrent que les revenus des radiologues,
03:40c'est les forfaits techniques plus les honoraires.
03:42Or, les forfaits techniques ne sont encaissés
03:44que par les sociétés qui possèdent les équipements,
03:46et 60% des équipements sont possédés par des hôpitaux ou des cliniques.
03:50L'objectif, en tout cas, de cette nouvelle grille tarifaire,
03:53c'est de faire 300 millions d'euros d'économie en trois ans.
03:57Si vous, vous ne voulez pas de cette nouvelle grille tarifaire,
03:59vous proposez quoi pour faire autant d'économie d'ici 2027 ?
04:04Alors nous, on a fait les propositions dès le début au mois d'avril,
04:08et notamment, nous, ce qu'on souhaite, c'est travailler mieux,
04:11c'est-à-dire faire de la pertinence,
04:13c'est-à-dire qu'il y a un certain nombre d'examens qu'on nous demande,
04:17parce que ce ne sont pas les radiologues qui vont chercher les patients,
04:19on nous les envoie.
04:21Et quelquefois, ces patients sont mal dirigés,
04:23et on n'a pas besoin de faire autant de radios du dos qu'on en faisait.
04:29On avait signé un protocole en 2018,
04:31où on avait déjà lancé ça,
04:33et en un an, on avait fait 80 millions d'économies,
04:36uniquement en diminuant la quantité d'examens lombaires,
04:40de rachis lombaires, qu'on nous adressait.
04:42Donc, ça marche,
04:44et ça permet de maintenir les capacités d'investissement des radiologues.
04:47Et ça permettrait donc de faire des économies pour l'assurance maladie.
04:52Quelle est votre impression ?
04:53Et des économies pérennes.
04:55Et des économies pérennes.
04:56C'est comme ce qui se passe sur les antibiotiques.
04:58Ça a mis du temps pour s'installer,
05:00mais maintenant c'est passé dans les mœurs.
05:01Vous avez l'impression que votre mobilisation hier a été entendue ?
05:05Alors écoutez, je sais qu'elle a été entendue des patients,
05:08parce qu'on a eu une couverture médiatique comme jamais.
05:11Est-ce qu'elle a été entendue de la part de la caisse ?
05:14Je ne suis pas certain, parce que j'ai un peu l'impression
05:17qu'on a en face de nous des gens un peu autistes.
05:20Le ministère, vous savez, les ministres, ils passent et ils repassent.
05:22C'est peut-être malheureux comme terme, Jean-Philippe Masson.
05:25C'est malheureux comme terme, je suis d'accord avec vous.
05:28Mais ils sont assez sourds,
05:30sans vouloir blesser nos patients malentendants.
05:34Mais le ministère, lui, les ministres passent et repassent.
05:39Et en fait, on a l'impression que tout est entre les mains de la haute administration.
05:42Ça veut dire qu'une nouvelle ou de nouvelles mobilisations
05:45pourraient être décidées prochainement ?
05:51Écoutez, avec ce qui a été voté à l'Assemblée nationale
05:54au travers de l'article 24, c'est très vraisemblable, oui.
05:58On va voir comment ça va se passer au Sénat.
06:00Mais vous savez, moi, ce que je crains, c'est pour les patients.
06:03Parce que les patients, c'est eux qui viennent ici.
06:05Parce que vous vous battez pour vous ou pour les patients ?
06:08C'est ça la question aussi, de cette mobilisation ?
06:10Alors, je vais vous dire, on se bat essentiellement pour les patients.
06:14Parce qu'on est dans une période maintenant
06:16où il y a une évolutivité importante de la technologie.
06:20Cette technologie, c'est l'intelligence artificielle,
06:22comme vous le savez.
06:23Cette intelligence artificielle, il y a certains outils
06:26qui améliorent la finesse des examens,
06:28facilitent les mesures.
06:30Mais il y en a d'autres qui sont transparents, qu'on ne voit pas.
06:32Par exemple, on diminue la quantité de rayons X
06:34qu'on donne aux patients quand on fait un scanner.
06:37C'est important, c'est fondamental.
06:38Et moi, ce que je vois, c'est que...
06:40Et je vous parlais de Paris, Toulouse, etc.
06:44Moi, ce que je vois, c'est que la baisse des tarifs,
06:48et je l'ai entendu de la part de certains radiologues
06:50de ces grandes villes,
06:51avec ces baisses de tarifs,
06:53il va y avoir une augmentation des dépassements d'honoraires.
06:56C'est absolument évident,
06:58parce que c'est l'argument d'ailleurs qu'utilisent ces radiologues
07:01en disant, nous, on a des loyers qui sont tellement élevés
07:04que la seule façon de survivre avec les honoraires si bas qu'on a,
07:09c'est de faire des dépassements.
07:10Ils sont moins concernés en l'occurrence.
07:12Merci beaucoup, Jean-Philippe Masson,
07:13d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio Radiologue
07:15et à Carcassonne.
07:16Et puis, je le rappelle,
07:17président de la Fédération Nationale des Médecins Radiologues
07:19qui se prépare donc éventuellement pour se mobiliser de nouveau.
07:22Merci beaucoup, Jean-Philippe Masson.
07:23Sous-titrage Société Radio-Canada
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