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Avec Frédéric Bizard, économiste de la Santé et président de l’Institut Santé

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2025-09-29##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h10h, Patrick Roger.
00:06Il est 7h41, pourquoi doit-on faire appel à la population pour ouvrir plus de lits ?
00:12C'est ce qui se passe du côté d'un hôpital, celui d'Evreux, qui fait appel à la population pour rechercher des fonds.
00:21L'établissement hospitalier est le troisième à le faire, il y a eu Saint-Lô dans la Manche, Fréjus, Saint-Raphaël aussi dans le Var.
00:27On touche le fond, disent certains avec ça.
00:31Nous sommes avec Frédéric Bizarre, qui est économiste de la santé et président de l'Institut Santé.
00:37Bonjour.
00:38Bonjour.
00:39Donc je le disais, c'est la troisième fois que ça a lieu.
00:42Que pensez-vous de cette idée ?
00:45Écoutez, elle est sur un plan économique, c'est vraiment un non-sens pour plusieurs raisons.
00:52La première, c'est que, si vous voulez, financer par la dette l'ouverture de lits,
00:56est quand même, sur un plan économique, quelque chose de très étonnant.
01:00Soit vous avez eu des fermetures de lits ces dernières années,
01:02et puis vous avez un excès d'activité que vous avez besoin de réouvrir.
01:06Mais vous savez, le coût d'un lit, ça ne coûte rien.
01:09Un lit, ce qui coûte très cher, c'est le rendre opérationnel par les coûts de ressources humaines.
01:15Donc ça, généralement, c'est financé par l'activité.
01:17Ou alors, on a un vrai souci.
01:19Bon, donc, il eût été pertinent de demander, peut-être,
01:23enfin, ce genre d'emprunt citoyen, pour essayer de réveiller la conscience
01:26que si jamais on a peur que les gens ne payent pas assez pour leur protection sociale,
01:31mais pour financer quelque chose qui représente un avenir beaucoup plus radieux.
01:36Par exemple, un équipement médical qui se trouve presque nulle part,
01:39dont on veut faire bénéficier la population.
01:43Vous voyez, quelque chose, on va dire, on va avoir quelque chose d'unique,
01:45mais je vous demande de participer au financement par le placement.
01:50Bon, donc, ça n'a aucun sens économique.
01:52C'est quand même le symptôme d'un hôpital.
01:54Bon, ça, en crise, on le savait, mais il faut savoir que depuis le Covid,
01:59on a rajouté 25 milliards dans l'hôpital sur les 40 milliards de hausse totale des dépenses de santé,
02:05c'est-à-dire 60%.
02:06On n'a jamais fait ça dans l'histoire du système de santé.
02:10Donc, on est dans un tonneau d'édanaïdes
02:12qui fait que plus vous rajoutez de l'argent à l'hôpital,
02:15plus l'hôpital est en déficit
02:17et plus l'hôpital est amené à ce genre de dernier recours.
02:22Pourquoi, Frédéric Bizarre ?
02:24On a du mal à comprendre,
02:26parce que si on a rajouté de l'argent à l'hôpital,
02:29donc il y en a de l'argent.
02:30Ça veut dire qu'il est mal réparti ?
02:32Il s'est mal réparti, c'est ça ?
02:34Il y a une très mauvaise allocation de ressources.
02:36Mais vous savez, j'ai créé l'Institut de Santé
02:38parce qu'il faut refondre le système.
02:40Je vous prends un exemple.
02:40On a un problème majeur dans le système de santé
02:44et à l'hôpital en particulier
02:45qui représente bien toute la crise de l'ensemble du système de santé.
02:48C'est qu'on a une gouvernance,
02:50c'est-à-dire des gens qui pilotent l'hôpital
02:52qui sont uniquement des technocrates,
02:54des gens, des bureaucrates,
02:55donc qui fonctionnent comme ils savent.
02:57Et il en faut, mais il en faut en back-office.
02:59Il n'en faut pas qu'ils soient devant à piloter.
03:01Donc on a décidé de démédicaliser
03:04toute la gouvernance, la direction d'un hôpital.
03:09Or, qui a la compétence professionnelle ?
03:11Qui a la compétence professionnelle ?
03:12Dans un secteur comme la santé,
03:13c'est évidemment ceux qui connaissent un petit peu la médecine.
03:15Donc il faut une alliance des compétences
03:18et non pas une domination d'une compétence technocratique
03:21qui en fait entraîne un fonctionnement ubuesque de l'institution
03:25qui fait que les gens n'ont plus envie d'y aller travailler.
03:28Donc il faut payer des gens, non pas des gens permanents,
03:31mais en intérimaire.
03:33Donc vous avez une explosion des frais de fonctionnement de l'hôpital
03:35sans aucune amélioration pour les citoyens patients.
03:40Et donc on est dans une espèce d'engrenage,
03:43de cercle vicieux qui fait que ça coûte toujours plus cher
03:47et vous pouvez toujours apporter plus de fonds.
03:50Ça n'améliore pas.
03:51L'autre point qui fait que l'hôpital tourne à vide,
03:55c'est que vous avez un hôpital qui est très peu modernisé.
03:57Et cet investissement-là, vous vous rendez compte
03:59qu'on vous dit pour que j'ouvre des lits,
04:02il faut que je lève de la dette,
04:03que ce soit vers les citoyens ou vers les banques,
04:05mais peut-être d'ailleurs qu'ils ont eu des refus des banques
04:07parce que quand on se tourne vers les citoyens,
04:09c'est qu'on a souvent des refus des banques.
04:10Bon, à juste titre d'ailleurs.
04:12Mais vous voyez, alors qu'il faut moderniser l'hôpital,
04:15vous vous rendez compte des révolutions technologiques qu'on a ?
04:17Elles sont à la porte de la plupart des hôpitaux.
04:20Et c'est par l'innovation technologique qu'on permet à l'hôpital
04:25d'avoir des gains de productivité,
04:28donc de mieux fonctionner,
04:29de dépenser moins d'argent pour plus de performances.
04:32Vous voyez ?
04:33Non mais complètement.
04:34Alors, ce que vous disiez, Frédéric Bizarre,
04:36c'est vrai que le directeur du centre a dit
04:39qu'il préférait faire appel à la population plutôt qu'aux banques
04:42pour renforcer le lien de confiance entre l'hôpital et son territoire.
04:45Je pense qu'il y a aussi un coût de communication derrière ça, probablement.
04:49Et peut-être que les banques ont refusé de financer.
04:52Le projet, je le redis en deux mots,
04:54c'est l'ouverture de 22 nouveaux lits d'hospitalisation
04:58dans plusieurs services, la neurologie, l'oncologie, etc.
05:01L'hôpital espère récolter au moins 100 000 euros.
05:05Le projet, c'est près de 400 000 euros.
05:08Alors, ce qui se passe, c'est que chaque prêteur peut donner
05:11entre 1 euro et 10 000 euros,
05:14c'est un placement qui est rémunéré à 2,8% brut par an,
05:20selon, en tout cas, le simulateur en ligne par le centre hospitalier.
05:25C'est vrai que c'est quand même assez étonnant.
05:27Vous aviez déjà vu ce type d'initiative, Frédéric Bizarre,
05:31vous qui connaissez parfaitement le monde de la santé en France
05:33et puis même à l'international, pour terminer avec vous.
05:37Oui, enfin, on peut le voir, encore une fois,
05:39pour financer des investissements qui sont un peu exclusifs,
05:43uniques qu'on ne voit pas ailleurs.
05:44Il y a un hôpital qui lance...
05:46Et ça, ça a un sens, si vous voulez.
05:47Parce qu'encore une fois, vous voulez créer un projet unique
05:49pour vos citoyens, pour votre territoire.
05:51Et vous dites, voilà, moi, j'ai les agences régionales de santé.
05:53L'État ne me suit pas parce qu'il considère que ce n'est pas indispensable.
05:56Mais je fais participer.
05:58Il faut donner du sens, si vous voulez, à un tel investissement.
06:01Mais pas pour ouvrir des lits, si vous voulez.
06:03Bientôt, on va vous demander, pour aller avoir accès à un médecin,
06:06de financer le centre de santé.
06:08Vous voyez, tout ça montre, en fait, un état de dégradation
06:11qui est quand même particulièrement inquiétant.
06:15Mais on était au courant.
06:16Entre vous et moi, monsieur Roger,
06:18sur un plan financier, ça n'a aucun...
06:21Ça a très peu d'intérêt.
06:22Pourquoi ? Parce que vous êtes sur un investissement
06:23qui n'est pas dénué de risque.
06:25L'hôpital est devenu un puissant fond
06:27qui s'endette tous les ans
06:29et qui est juste à une caution qui est l'État.
06:31L'État vient d'être dégradé par Fitch.
06:33Donc, ce n'est pas du 2,8% brut que ça mérite.
06:37C'est au-delà de 5%.
06:38L'obligation d'État, il est à 3,5% à 10 ans.
06:42Donc, bon, ce n'est pas un investissement de bon père de famille,
06:45un placement de bon père de famille.
06:47Donc, c'est malheureusement le symptôme
06:51d'un état de déliquescence de notre système de santé
06:53de plus en plus avancé.
06:55Merci beaucoup, Frédéric Bizarre.
06:58Donc, vous êtes économiste de la santé,
06:59président de l'Institut Santé.
07:02On a bien besoin, évidemment,
07:03de votre éclairage après cette initiative.
07:06Je ne sais pas ce que vous en pensez, vous,
07:07si vous voulez réagir.
07:100826 300 300, 0826 300 300,
07:13et vous pouvez nous donner votre sentiment,
07:16vos idées, vos solutions,
07:18ou tout simplement vos remarques.
07:19Sous-titrage Société Radio-Canada
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